jeudi 23 janvier 2025

La merdification de Twitter et des plateformes en général

Les gens quittent Twitter/X parce que c’est devenu un feu de poubelle. Un algo toxique, truqué par son nouveau propriétaire en sa faveur. Des scandales à répétition, des insultes envers les annonceurs, des propos nauséabonds en rafale, du racisme, de l’homophobie, de la transphobie, une modération qui part en quenouille et cerise sur le gâteau, des saluts nazis (ou mussoliniens).

Pas étonnant que les gens partent en nombre. Pour ma part, j’ai dit adieu à mes 96 000 followers il y a presque 18 mois avec soulagement. Depuis, Twitter/X n’a fait que dévisser dans l’estime des gens.

Musk récolte ce qu’il a semé. Soit.

Au delà des provocations de Musk

Mais il y a un contexte moins connu qui touche la plupart des plateformes, c’est la notion de merdification / emmerdification / enshittification théorisée par l’excellent Cory Doctorow et déjà abordée dans ces pages.

La merdification est une dégradation de la qualité qui affecte les plateformes numériques qui opèrent sur un marché biface, par exemple celles qui mobilisent à la fois des utilisateurs et des annonceurs.

Elle opère en 4 étapes :

  1. les plateformes servent les intérêts de leurs utilisateurs, qui en deviennent dépendants. Elles fournissent un produit ou service utile à perte. Les utilisateurs affluent, recommandent la plateforme, font venir d’autres utilisateurs
  2. Les plateformes utilisent ces utilisateurs pour servir les intérêts de leurs entreprises clientes, à perte. La plateforme se met à privilégier le coté entreprises de son marché. L’expérience des utilisateurs se dégrade (plus de pub, moins de respect de la vie privée), celle des entreprises s’améliore. D’autres entreprises affluent.
  3. les plateformes profitent de ces deux catégories de clients, devenus captifs, pour servir leurs propres intérêts : les surplus sont distribués aux actionnaires. Dans cette phase, les entreprises merdifiées n’ont plus aucune raison de proposer un service de bonne qualité : elles sont incontournables autant pour les utilisateurs que les entreprises, avec un coût de sortie élevé pour les deux côtés.
  4. Les plateformes finissent par mourir quand il les utilisateurs trouvent une alternative à la plateforme et que les entreprises se tournent à leur tour vers d’autres plateformes.

Ce phénomène est un classique des plateformes. Comme tous les modèles, il n’est pas parfait, mais il permet de comprendre plus facilement le cycle de vie des plateformes.

Où en est votre plateforme préférée ?

  • Les plateformes les plus anciennes comme MySpace, AOL Messenger, ICQ sont en phase 4, c’est à dire mortes ou zombifiées.
  • Amazon est en phase 3 sur le e-Commerce, incontournable pour les utilisateurs comme pour les fournisseurs, mais qui voient leurs marges fondre comme beurre au soleil car ils sont obligés de commander de la publicité pour arriver à vendre. Forcément, ça fait monter les prix et c’est une moins bonne affaire qu’avant pour les individus.
  • L’offre vidéo Amazon Prime est pour sa part en phase 2. Les pubs se multiplient, maintenant qu’ils ont réussi à convaincre les individus).
  • BlueSky, probable remplacement de Twitter, est en phase 1, encore séduisant, mais pour combien de temps ?
  • Mastodon, me demanderez-vous, n’est pas concerné, n’étant pas commercial, sans algorithme de recommandation et sans publicité. Mise à jour : Mastodon n’est pas un réseau social. Tout s’explique !

mardi 21 janvier 2025

Pourquoi il faut quitter X

Pourquoi ça ne servait à rien de rester sur X en espérant faire pencher la balance du “bon coté” ?

  1. l’algorithme de recommandation favorise les discours clivants
  2. la taille des message favorisant pour sa part les messages courts donc simples.
  3. Loi de Brandolini : il est 10 fois plus facile et rapide de dire une connerie simple et méchante que de la débunker. Donc dire quelque chose d’intelligent et complexe sur X.com passe totalement inaperçu. (combinaison des 3 premiers points).
  4. Elon Musk a fait modifier l’algorithme de Twitter/X pour rendre ses messages et ses idées beaucoup plus visibles de tout le monde.

Quand on combine tout ça, on voit comment les idées simplistes, agressives et nauséabondes se répandent mécaniquement au dépens des idées plus subtiles et plus nuancées.

Alors on peut toujours s’épuiser à tenter de corriger cela, mais c’est futile : le propriétaire de la plateforme en a décidé autrement. D’où mon départ il y a presque 18 mois, malgré mes 96 000 followers là-bas. Depuis, je suis sur LinkedIn Mastodon et Bluesky. Voir aussi ma vidéo chez Damien Van Achter, où je reviens sur le sujet.

Mise à jour : Tiens, un mème fort à propos :

jeudi 16 janvier 2025

The issue with AI

A few weeks ago, someone on LinkedIn wrote “with AI, the sky is the limit”. I respectfully disagree.

I agree that AI is amazing. Its possibilities seem limitless. But AI does not exist in a vacuum. It exists on our planet. The said planet has boundaries. Scientists have assessed 9 planetary boundaries, 6 of them are crossed.

Using and developing AI is an issue for 5 of these boundaries:

  1. Climate change. To power AI data-centers, we need energy, which often comes from burning fossil fuels. Building data-centers also generates carbon emissions, along with building servers and GPUs.
  2. Land-system change when pouring concrete to build data-centers, factories, power plants and roads to connect them together.
  3. Novel entities and pollution with chemicals when building all of this.
  4. Freshwater use when manufacturing silicon chips (TSMC consumes 100 million metric tons of water per year) and to cool down data-centers.
  5. Biodiversity integrity as a result of the factors above.

It’s a fact: our planet is in a bad shape and it’s been getting worse over time.

Accelerating AI may sound exciting but it’s also is accelerating destruction of life. Which is very annoying as I’m very impressed by AI, like many people!

We need to put our heads up and look at the pollution we’re creating. Look at the quickly approaching wall.

So, what do we do: turn the wheel and slow down, or stay hypnotized by impressive gadgets?

Keep playing with ChatGPT or look a the Los Angeles megafires?

vendredi 20 décembre 2024

En vrac de décembre

mercredi 18 décembre 2024

En vrac de décembre sur l'IA

Les limites planétaires et l'IA

Il y a quelques jours, on me disait sur LinkedIn “Avec l’IA, la seule limite, c’est notre curiosité”.

Sauf que non.

Le problème, c’est que l’IA n’existe pas dans le vide, mais sur une planète. Et la notion de limites planétaires, ça existe. On en a recensé 9, dont 6 sont déjà largement dépassées et la 7e est en cours.

Le recours à l’IA pose problème dans plusieurs d’entre elles, dont :

  1. le climat (pour alimenter les datacentres, on émet massivement des gaz à effet de serre, on prolonge la vie des centrales à charbon) ;
  2. la pollution (pour fabriquer les fameux GPU et autres équipements) ;
  3. la consommation d’eau pour fabriquer le matériel (par exemple TSMC consomme 100 millions de tonnes d’eau par an) et refroidir les datacentres ;
  4. le changement d’usage des sols (en creusant des mines et en construisant des datacentres) ;
  5. l’effondrement de la biodiversité, qui est le plus préoccupant avec le climat, pour toutes les raisons ci-dessus.

La planète est dans un sale état, et accélérer l’IA c’est accélérer la destruction du vivant.

Cela m’ennuie beaucoup, car le numérique me passionne et l’IA une innovation impressionnante.

Mais faut lever le nez du guidon de nos activités polluantes et regarder le mur qui approche.

Alors, on prend le virage et on ralentit, ou on se laisse hypnotiser par d’impressionnants gadgets ?

De la même façon, le patron de Palantir déclare sur Instagram “Les USA sont les seuls à mener la révolution de l’IA” je paraphrase. Et les entrepreneurs français de crier au loup et qu’il faut qu’on fasse la même chose en Europe. Sauf que non.

On peut considérer qu’il y a une compétition entre la Chine, les US et l’Europe, et qu’il faut à tout prix éviter de se faire distancer, mais il y a un problème majeur : entre les concurrents au taquet et la ligne d’arrivée, il y a un gouffre mortel : les limites planétaires.

On l’a vu ci-dessus : cette compétition est mortifère.

IL faudrait aussi ne pas oublier que le rôle de l’économie, c’est d’organiser la société pour que chacun puisse vivre correctement, pas de faire crever de faim les plus faibles, les moins adaptables et ceux qui ne sont pas nés du bon coté d’une frontière et vue d’enrichir ceux qui sont déjà riches à crever.

Il va falloir enlever les lunettes datées du XXe S. et lever le nez du guidon. On fait quoi pour prendre le virage et éviter le massacre ?

Parce que je n’ai rien contre une bonne compétition (moi aussi j’ai des cicatrices pour le prouver) ou la préservation de la souveraineté, mais “we need to get our priorities straight”, comme on dit dans la Valley. Dans le terroir, on dit plutôt qu’il faut remettre l’église au centre du village…

(Ça va mieux en l’écrivant : ce billet est garanti sans IA.)

samedi 7 décembre 2024

Bilan : 6 ans de vélotaf

Sur LinkedIn, j’ai publié un billet à propos de mes 6 ans de vélotaf. Le voici :

“Mais pourquoi je n’ai pas commencé plus tôt ?” Chaque année, je me pose la même question.

Parce que chaque début décembre, je fête l’anniversaire de mon passage au vélotaf, le fait d’aller travailler à vélo. Auparavant, j’allais travailler en scooter ou à moto, et j’étais largement en surpoids… Et je le suis toujours ! Et je n’avais jamais le temps d’aller à la salle de gym faire un peu d’exercice.

Quand j’ai changé de travail, je me suis dit qu’il fallait arrêter le scooter, pas compatible avec un travail sédentaire. Alors j’ai acheté un vélo électrique, un Moustache Bikes. J’ai pédalé pendant 2 ans avec, en réalisant que le trajet de 4 km était bien trop court. Alors je l’ai rallongé. Au lieu de faire 8 km par jour, j’en faisais plutôt 12, 8 le matin et 4 le soir. Ou 16, 8 le matin et 8 le soir, soit jusqu’à 1h par jour d’exercice. L’assistance électrique du vélo était généralement au minimum, sauf quand je portais une veste et que j’allais à un rendez-vous important. Quand mes collègues prenaient le SUV de fonction pour aller à un rendez-vous, je prenais quand même mon vélo et j’arrivais toujours avant eux, et beaucoup plus détendu de n’avoir pas galéré dans les embouteillages puis pour trouver une place de parking.

Depuis, j’ai gagné du muscle, perdu du poids (-16 kg, tout de même !), et donc j’ai arrêté le vélo… électrique, pour passer au vélo normal/mécanique/musculaire (rayez les mentions inutiles).

Six ans plus tard, j’ai du parcourir plus de 24 000 km à vélo, j’ai résilié mon abonnement à la gym et pourtant , je suis en bien meilleure forme qu’à l’époque, il faut dire qu’à raison de 50 mn d’exercice par jour je brûle de la calorie au quotidien !

Mon vélo électrique du début est maintenant à la retraite, et sauf rares exception, je ne roule plus que sur des vélos musculaires.

J’ai aussi un vélo pliant, un Brompton Bicycle que je glisse entre 2 sièges de TGV quand j’ai un rendez-vous en région.

Mon seul regret ? Ne pas avoir commencé le vélo plus tôt. Si seulement j’avais su !

Les précédents bilans

lundi 25 novembre 2024

En vrac de novembre 2024

En Vrac

Impacts du numérique

Intelligence artificielle

  • C’est vieux, mais c’est une bonne citation : Yoshua Bengio, l’un des pères de l’IA moderne a déclaré : “Right now, there’s no guarantee that AI won’t turn against humans,” he says. “There are strong theoretical arguments that it will turn against us if we continue in the current direction.” Traduction par votre serviteur : Pour l’instant, rien ne garantit que l’IA ne va pas se retourner contre l’humain. Mais il y a des arguments théoriques puissants qui montrent qu’elle va se retourner contre nous si nous continuons dans la même direction”.
  • J’ai joué à Universal Paperclips. Extrait de la fiche wikipédia : ” C’est un jeu incrémental américain de 2017. L’utilisateur joue le rôle d’une intelligence artificielle (I.A.) programmée pour produire des trombones. Le titre du jeu et son concept général s’inspirent de l’expérience de pensée de maximiseur de trombones décrite pour la première fois par le philosophe suédois Nick Bostrom en 2003. Au départ, l’utilisateur clique sur un bouton pour créer un seul trombone à la fois. À mesure que d’autres options apparaissent rapidement, l’utilisateur peut vendre des trombones pour obtenir de l’argent afin de financer des machines qui fabriquent automatiquement des trombones. À différents stades, la croissance exponentielle atteint un plateau, obligeant l’utilisateur à investir des ressources telles que de l’argent, des matières premières ou des modules informatiques pour inventer une autre avancée technologique afin de passer à la phase de croissance suivante. En fin de partie, à la suite de la conversion de toute la matière de l’univers en trombones, l’I.A. atteint l’omnipotence et redémarre l’univers, donnant un score au joueur”. C’est flippant.
  • Comment l’IA pourrait mal tourner ?
  • Echec de l’IA Copilot Pro dans Office 365, Microsoft l’inclut en standard et augmente ses prix, pour l’instant dans certains marchés-tests comme l’Australie. Pour les abonnements familiaux, seul le détenteur de l’abonnement aura le droit au service, mais pas les autres membres de la famille. Paradoxalement, on estime que l’IA coûte beaucoup plus cher que les 20$ par mois qui sont facturés au client, mais qui n’apporte pas un service suffisant par rapport à la somme demandée. On se souviendra que nous sommes dans une période dite de land-grabbing, autrement dit les fournisseurs d’IA subventionnent leurs offres et les proposent moins cher que ça ne leur coûte, en espérant ainsi acheter des parts de marché. Mais au bout d’un moment, le marché va siffler la fin de la récré, et seuls les deux premiers fournisseurs vont tirer leur épingle du jeu, et tous les autres vont devoir retirer leurs offres. Et les prix augmenteront massivement.
  • Janco sur les déchets générés par l’IA : L’IA engendrera autant de pollution que 10 milliards d’iPhone jetés d’ici 2030. Alors en fait, c’est bien pire que ça. Je ne remets pas en cause l’étude, qui décrit la pollution engendrée par la fabrication de serveurs pour l’IA qu’on va retrouver dans les datacentres. Mais cela passe outre 2 énormes marchés de produits électroniques qui vont reprendre à marche forcé des cycles de renouvellements cours et donc très producteurs de déchets : le PC (avec IA intégrée) et le smartphone (avec IA intégrée aussi). Là où le PC avait arrêté sa fuite en avant en faisant durer le matériel depuis la fin de la loi de Moore, alors que le smartphone allongeait sa durée de vie (tant mieux !), la manie de l’IA va pousser tout le monde à renouveler son matériel informatique de plus en plus rapidement. C’est donc l’équivalent de 10 milliards de smartphones pour les datacentres, mais des milliards de vrais smartphones d’ici 2030 (avec de plus en plus d’IA dedans) et des milliards de PC (avec eux aussi de l’IA dedans). Plus les 240 millions de PC jetés à la benne ou recyclés sous Linux à cause de Windows 11. Bref, à cause de la production de matériel, l’IA mène l’humanité dans le mur.
  • Énergie : l’une des deux centrales à charbon de France reprend du service avant l’arrivée du froid. C’est symptomatique du fait que plus on consomme d’électricité, pire est son empreinte. Et justement, l’IA, au niveau énergétique, c’est une catastrophe en forte croissance !
  • IA, révolution socio-climatique en suspens ?, un très bon papier du CNNum, qui fait bien le point sur le sujet.
  • Podcast - Le fardeau environnemental de l’IA et les déboires d’Intel. La journaliste et philosophe Célia Izoard y explique ce qu’est une mine et pourquoi on en a besoin pour faire du numérique. Extrait : “L’IA, c’est traiter des quantités inouïes de données avec des quantités inouïes d’énergies et de matières. Mais quel type de société peut se permettre des superpuissances de calcul de cette taille ? »” ;
  • OpenAI and others seek new path to smarter AI as current methods hit limitations. Autrement, dit, rajouter plus de données dans un LLM ne produit pas de meilleur résultat, ce qui est embarrassant, car c’était la méthode employée jusqu’à présent.
  • Comment l’IA consomme-t-elle l’eau ?, un papier de recherche par Shaolei Ren de l’Université de Californie à Riverside. C’est dans ce papier qu’on estime que GPT-3 consomme 0,5 L d’eau ;
  • Quelle confiance en les résultats d’une IA ? par Xavier Leroy ;
  • Nobel d’économie : progrès, pouvoir et démocratie face à l’intelligence artificielle„ recension du livre Power and Progress, Our Thousand-Year Struggle Over Technology and Prosperity, écrit par Daron Acemoglu et Simon Johnson, qui viennent d’obtenir le prix Nobel d’Économie. Le livre explique que “la contribution de la technologie au bien commun n’a été rendue possible que grâce aux luttes sociales : elle n’a pas été spontanée.”
  • Intelligence artificielle : un désastre environnemental, une interview de votre serviteur dans La Tribune Dimanche ;
  • Comme pour confirmer mes propos : Data-center reliance on fossil fuels may delay clean-energy transition , un article qui explique comment l’utilisation de carburants fossiles pour faire tourner les datacentres retarde la transition énergétique. En effet, construire de nouvelles sources d’énergie électriques (renouvelables ou nucléaires) prend du temps et donc en attendant on fait redémarrer les centrales à gaz, à fioul ou à charbon pour faire tourner des ordinateurs, en particulier des GPU très énergivores pour faire tourner de l’IA ;
  • Microsoft Ignite 2024 : des Agents IA tout partout…. Dans mes interventions publiques sur EROOM, je parle de la loi de Moore et de sa corollaire la loi de Wirth, “le logiciel ralentit aussi vite que le matériel”, souvent caricaturée dans les années 1990 et 2000 par “Ce qu’Intel vous donne, Microsoft vous le reprend”. Et je donne comme exemple que Windows et Office, entre 1998 et 2018, ont augmenté leur minimum de mémoire nécessaire par 171, en interrogeant l’auditoire : “est-ce que Word et Excel sont 171 fois mieux qu’avant ? Oui, ils sont mieux, mais 171 fois ? Pas sûr !”. J’explique alors que la raison derrière cela, c’est l’attrait de la fonctionnalité, pas toujours utile, qu’on va écrire vite et mal, pour donner envie au client de passer à la toute dernière version. Et rendre le matériel existant obsolète. Certes, il fonctionne toujours, mais on le considère comme obsolète parce qu’il semble “trop lent”. Mais le matériel ne ralentit pas : on fait juste tourner du logiciel plus gourmand car mal écrit avec plus de fonctionnalités que ce pour quoi il a été conçu au départ. Cette époque est révolue. La loi de Moore a cesser de faire augmenter les performances en single thread depuis 2015. Combiné avec la montée en puissance des smartphones, le marché des PC stagne depuis des années. Les constructeurs font la grimace, les fondeurs comme AMD et Intel aussi. Et pourtant, c’est une excellente nouvelle, car cela incite à conserver le matériel beaucoup plus longtemps. Or, c’est la fabrication du matériel qui génère plus des trois quarts de l’empreinte environnementale du numérique. Donc faire durer le matériel, en optimisant le logiciel, est la meilleure façon de réduire massivement l’empreinte du numérique. Sauf que les constructeurs menés par Microsoft, ne l’entendent pas de cette oreille. Tous veulent re-dynamiser leur marché. Idem pour les fabricants de smartphones, qui ont le même problème. L’IA semble être la solution magique pour cela : elle fait un buzz incroyable, et c’est dont l’occasion de faire accélérer à nouveau les marchés du PC et du smartphone, en générant de l’obsolescence.

Mobilité

  • En Espagne, l’entraide à vélo après les inondations ;
  • Je pense que l’e-bike va se rapprocher d’une voiture” explique un employé Bosch qui travaille sur les vélos à Assistance Électrique (VAE). Bosch sort une nouvelle version de son moteur le plus sportif, le Performance CX. Il se trouve que je suis très partagé. Propriétaire d’un vélo Moustache de 2018 équipé d’un tel moteur, je vois bien qu’il y a des progrès à faire, mais l’augmentation de la complexité, de la difficulté de maintenance m’inquiète plus qu’elle ne m’excite. La phrase “Je pense que l’e-bike va se rapprocher d’une voiture” résume bien leur état d’esprit… et mes inquiétudes. Si c’est pour faire des vélos qui ne peuvent être maintenus que par des concessionnaires officiels disposant de l’indispensable “valise”, on gagnera peut-être en confort, mais on perdra en liberté. Ce genre de choix est rarement gagnant, surtout si le monde devient plus chaotique (cf le lien ci-dessus sur l’Espagne, où la simplicité du vélo et sa maintenabilité est essentielle) ;
  • Le vélo est facteur d’émancipation, et ça n’est pas la moindre de ses qualités : Grâce aux cours de vélo, ces femmes se réapproprient la ville.
  • Comparateur de vélos cargo par le designer Louis Eveillard ;

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