samedi 7 décembre 2024

Bilan : 6 ans de vélotaf

Sur LinkedIn, j’ai publié un billet à propos de mes 6 ans de vélotaf. Le voici :

“Mais pourquoi je n’ai pas commencé plus tôt ?” Chaque année, je me pose la même question.

Parce que chaque début décembre, je fête l’anniversaire de mon passage au vélotaf, le fait d’aller travailler à vélo. Auparavant, j’allais travailler en scooter ou à moto, et j’étais largement en surpoids… Et je le suis toujours ! Et je n’avais jamais le temps d’aller à la salle de gym faire un peu d’exercice.

Quand j’ai changé de travail, je me suis dit qu’il fallait arrêter le scooter, pas compatible avec un travail sédentaire. Alors j’ai acheté un vélo électrique, un Moustache Bikes. J’ai pédalé pendant 2 ans avec, en réalisant que le trajet de 4 km était bien trop court. Alors je l’ai rallongé. Au lieu de faire 8 km par jour, j’en faisais plutôt 12, 8 le matin et 4 le soir. Ou 16, 8 le matin et 8 le soir, soit jusqu’à 1h par jour d’exercice. L’assistance électrique du vélo était généralement au minimum, sauf quand je portais une veste et que j’allais à un rendez-vous important. Quand mes collègues prenaient le SUV de fonction pour aller à un rendez-vous, je prenais quand même mon vélo et j’arrivais toujours avant eux, et beaucoup plus détendu de n’avoir pas galéré dans les embouteillages puis pour trouver une place de parking.

Depuis, j’ai gagné du muscle, perdu du poids (-16 kg, tout de même !), et donc j’ai arrêté le vélo… électrique, pour passer au vélo normal/mécanique/musculaire (rayez les mentions inutiles).

Six ans plus tard, j’ai du parcourir plus de 24 000 km à vélo, j’ai résilié mon abonnement à la gym et pourtant , je suis en bien meilleure forme qu’à l’époque, il faut dire qu’à raison de 50 mn d’exercice par jour je brûle de la calorie au quotidien !

Mon vélo électrique du début est maintenant à la retraite, et sauf rares exception, je ne roule plus que sur des vélos musculaires.

J’ai aussi un vélo pliant, un Brompton Bicycle que je glisse entre 2 sièges de TGV quand j’ai un rendez-vous en région.

Mon seul regret ? Ne pas avoir commencé le vélo plus tôt. Si seulement j’avais su !

Les précédents bilans

lundi 25 novembre 2024

En vrac de novembre 2024

En Vrac

Impacts du numérique

Intelligence artificielle

  • C’est vieux, mais c’est une bonne citation : Yoshua Bengio, l’un des pères de l’IA moderne a déclaré : “Right now, there’s no guarantee that AI won’t turn against humans,” he says. “There are strong theoretical arguments that it will turn against us if we continue in the current direction.” Traduction par votre serviteur : Pour l’instant, rien ne garantit que l’IA ne va pas se retourner contre l’humain. Mais il y a des arguments théoriques puissants qui montrent qu’elle va se retourner contre nous si nous continuons dans la même direction”.
  • J’ai joué à Universal Paperclips. Extrait de la fiche wikipédia : ” C’est un jeu incrémental américain de 2017. L’utilisateur joue le rôle d’une intelligence artificielle (I.A.) programmée pour produire des trombones. Le titre du jeu et son concept général s’inspirent de l’expérience de pensée de maximiseur de trombones décrite pour la première fois par le philosophe suédois Nick Bostrom en 2003. Au départ, l’utilisateur clique sur un bouton pour créer un seul trombone à la fois. À mesure que d’autres options apparaissent rapidement, l’utilisateur peut vendre des trombones pour obtenir de l’argent afin de financer des machines qui fabriquent automatiquement des trombones. À différents stades, la croissance exponentielle atteint un plateau, obligeant l’utilisateur à investir des ressources telles que de l’argent, des matières premières ou des modules informatiques pour inventer une autre avancée technologique afin de passer à la phase de croissance suivante. En fin de partie, à la suite de la conversion de toute la matière de l’univers en trombones, l’I.A. atteint l’omnipotence et redémarre l’univers, donnant un score au joueur”. C’est flippant.
  • Comment l’IA pourrait mal tourner ?
  • Echec de l’IA Copilot Pro dans Office 365, Microsoft l’inclut en standard et augmente ses prix, pour l’instant dans certains marchés-tests comme l’Australie. Pour les abonnements familiaux, seul le détenteur de l’abonnement aura le droit au service, mais pas les autres membres de la famille. Paradoxalement, on estime que l’IA coûte beaucoup plus cher que les 20$ par mois qui sont facturés au client, mais qui n’apporte pas un service suffisant par rapport à la somme demandée. On se souviendra que nous sommes dans une période dite de land-grabbing, autrement dit les fournisseurs d’IA subventionnent leurs offres et les proposent moins cher que ça ne leur coûte, en espérant ainsi acheter des parts de marché. Mais au bout d’un moment, le marché va siffler la fin de la récré, et seuls les deux premiers fournisseurs vont tirer leur épingle du jeu, et tous les autres vont devoir retirer leurs offres. Et les prix augmenteront massivement.
  • Janco sur les déchets générés par l’IA : L’IA engendrera autant de pollution que 10 milliards d’iPhone jetés d’ici 2030. Alors en fait, c’est bien pire que ça. Je ne remets pas en cause l’étude, qui décrit la pollution engendrée par la fabrication de serveurs pour l’IA qu’on va retrouver dans les datacentres. Mais cela passe outre 2 énormes marchés de produits électroniques qui vont reprendre à marche forcé des cycles de renouvellements cours et donc très producteurs de déchets : le PC (avec IA intégrée) et le smartphone (avec IA intégrée aussi). Là où le PC avait arrêté sa fuite en avant en faisant durer le matériel depuis la fin de la loi de Moore, alors que le smartphone allongeait sa durée de vie (tant mieux !), la manie de l’IA va pousser tout le monde à renouveler son matériel informatique de plus en plus rapidement. C’est donc l’équivalent de 10 milliards de smartphones pour les datacentres, mais des milliards de vrais smartphones d’ici 2030 (avec de plus en plus d’IA dedans) et des milliards de PC (avec eux aussi de l’IA dedans). Plus les 240 millions de PC jetés à la benne ou recyclés sous Linux à cause de Windows 11. Bref, à cause de la production de matériel, l’IA mène l’humanité dans le mur.
  • Énergie : l’une des deux centrales à charbon de France reprend du service avant l’arrivée du froid. C’est symptomatique du fait que plus on consomme d’électricité, pire est son empreinte. Et justement, l’IA, au niveau énergétique, c’est une catastrophe en forte croissance !
  • IA, révolution socio-climatique en suspens ?, un très bon papier du CNNum, qui fait bien le point sur le sujet.
  • Podcast - Le fardeau environnemental de l’IA et les déboires d’Intel. La journaliste et philosophe Célia Izoard y explique ce qu’est une mine et pourquoi on en a besoin pour faire du numérique. Extrait : “L’IA, c’est traiter des quantités inouïes de données avec des quantités inouïes d’énergies et de matières. Mais quel type de société peut se permettre des superpuissances de calcul de cette taille ? »” ;
  • OpenAI and others seek new path to smarter AI as current methods hit limitations. Autrement, dit, rajouter plus de données dans un LLM ne produit pas de meilleur résultat, ce qui est embarrassant, car c’était la méthode employée jusqu’à présent.
  • Comment l’IA consomme-t-elle l’eau ?, un papier de recherche par Shaolei Ren de l’Université de Californie à Riverside. C’est dans ce papier qu’on estime que GPT-3 consomme 0,5 L d’eau ;
  • Quelle confiance en les résultats d’une IA ? par Xavier Leroy ;
  • Nobel d’économie : progrès, pouvoir et démocratie face à l’intelligence artificielle„ recension du livre Power and Progress, Our Thousand-Year Struggle Over Technology and Prosperity, écrit par Daron Acemoglu et Simon Johnson, qui viennent d’obtenir le prix Nobel d’Économie. Le livre explique que “la contribution de la technologie au bien commun n’a été rendue possible que grâce aux luttes sociales : elle n’a pas été spontanée.”
  • Intelligence artificielle : un désastre environnemental, une interview de votre serviteur dans La Tribune Dimanche ;
  • Comme pour confirmer mes propos : Data-center reliance on fossil fuels may delay clean-energy transition , un article qui explique comment l’utilisation de carburants fossiles pour faire tourner les datacentres retarde la transition énergétique. En effet, construire de nouvelles sources d’énergie électriques (renouvelables ou nucléaires) prend du temps et donc en attendant on fait redémarrer les centrales à gaz, à fioul ou à charbon pour faire tourner des ordinateurs, en particulier des GPU très énergivores pour faire tourner de l’IA ;
  • Microsoft Ignite 2024 : des Agents IA tout partout…. Dans mes interventions publiques sur EROOM, je parle de la loi de Moore et de sa corollaire la loi de Wirth, “le logiciel ralentit aussi vite que le matériel”, souvent caricaturée dans les années 1990 et 2000 par “Ce qu’Intel vous donne, Microsoft vous le reprend”. Et je donne comme exemple que Windows et Office, entre 1998 et 2018, ont augmenté leur minimum de mémoire nécessaire par 171, en interrogeant l’auditoire : “est-ce que Word et Excel sont 171 fois mieux qu’avant ? Oui, ils sont mieux, mais 171 fois ? Pas sûr !”. J’explique alors que la raison derrière cela, c’est l’attrait de la fonctionnalité, pas toujours utile, qu’on va écrire vite et mal, pour donner envie au client de passer à la toute dernière version. Et rendre le matériel existant obsolète. Certes, il fonctionne toujours, mais on le considère comme obsolète parce qu’il semble “trop lent”. Mais le matériel ne ralentit pas : on fait juste tourner du logiciel plus gourmand car mal écrit avec plus de fonctionnalités que ce pour quoi il a été conçu au départ. Cette époque est révolue. La loi de Moore a cesser de faire augmenter les performances en single thread depuis 2015. Combiné avec la montée en puissance des smartphones, le marché des PC stagne depuis des années. Les constructeurs font la grimace, les fondeurs comme AMD et Intel aussi. Et pourtant, c’est une excellente nouvelle, car cela incite à conserver le matériel beaucoup plus longtemps. Or, c’est la fabrication du matériel qui génère plus des trois quarts de l’empreinte environnementale du numérique. Donc faire durer le matériel, en optimisant le logiciel, est la meilleure façon de réduire massivement l’empreinte du numérique. Sauf que les constructeurs menés par Microsoft, ne l’entendent pas de cette oreille. Tous veulent re-dynamiser leur marché. Idem pour les fabricants de smartphones, qui ont le même problème. L’IA semble être la solution magique pour cela : elle fait un buzz incroyable, et c’est dont l’occasion de faire accélérer à nouveau les marchés du PC et du smartphone, en générant de l’obsolescence.

Mobilité

  • En Espagne, l’entraide à vélo après les inondations ;
  • Je pense que l’e-bike va se rapprocher d’une voiture” explique un employé Bosch qui travaille sur les vélos à Assistance Électrique (VAE). Bosch sort une nouvelle version de son moteur le plus sportif, le Performance CX. Il se trouve que je suis très partagé. Propriétaire d’un vélo Moustache de 2018 équipé d’un tel moteur, je vois bien qu’il y a des progrès à faire, mais l’augmentation de la complexité, de la difficulté de maintenance m’inquiète plus qu’elle ne m’excite. La phrase “Je pense que l’e-bike va se rapprocher d’une voiture” résume bien leur état d’esprit… et mes inquiétudes. Si c’est pour faire des vélos qui ne peuvent être maintenus que par des concessionnaires officiels disposant de l’indispensable “valise”, on gagnera peut-être en confort, mais on perdra en liberté. Ce genre de choix est rarement gagnant, surtout si le monde devient plus chaotique (cf le lien ci-dessus sur l’Espagne, où la simplicité du vélo et sa maintenabilité est essentielle) ;
  • Le vélo est facteur d’émancipation, et ça n’est pas la moindre de ses qualités : Grâce aux cours de vélo, ces femmes se réapproprient la ville.
  • Comparateur de vélos cargo par le designer Louis Eveillard ;

vendredi 15 novembre 2024

Au revoir, Lunar !

L’ami Lunar s’en est allé. On s’est parfois croisé dans la vraie vie, et nous avons eu des trajectoires très différentes, mais chaque rencontre a été très forte et riche d’enseignement. Il a par exemple complètement changé ma vision de l’anarchie avec les Tanneries de Dijon, et il m’a introduit aux conférences gesticulées, qu’ils pratiquait avec brio, et m’avait mis en contact avec la direction de Tor, et permis à Mozilla d’héberger le projet Tor à Paris pendant une de leurs rencontres en physique. Il participait aussi au projet Nos Oignons et Debian. Je le savais malade depuis plusieurs années et suis très triste d’apprendre son décès.

  • LinuxFR.org en a fait une dépêche ;
  • Captation complète (1h50) de la conférence gesticulée de Lunar en 2019 : Informatique ou libertés ? où on retrouve des tas de sujets que nous avions en commun, le chiffrement, la protection de la vie privée, le logiciel libre. Je recommande de la regarder. C’est complètement lui, drôle, profond et généreux.
  • J’aimais beaucoup sa biographie Mastodon : “Si j’avais su que l’informatique s’attaquerait à tous les aspects de nos vies, j’aurais plutôt appris à jardiner.”, à la fois drôle et tragique. Comme lui ?

lundi 11 novembre 2024

Rendre plus confortable son Brompton G-Line

Brompton G-Line modifié pour être confortable dans le bois de Boulogne et ses couleurs d'automne

Avec mon nouveau Brompton G-Line, je m’approche du vélo parfait pour la ville : sympa comme un VTT, des garde-boues et de quoi porter un sac, et pliant pour le ranger facilement dans un appartement parisien ou prendre le train ou le mettre dans le coffre de la voiture.

J’ai apporté quelques modifications pour le rendre plus pratique au quotidien : ajout de lumières supplémentaires à l’avant et à l’arrière, d’une vraie sonnette, d’un compteur…

Les gros pneus et sa géométrie le rendent très confortable sur les pavés, mais le confort pour moi, surtout au niveau de la selle, est important. La selle d’origine est moins confortable que celle des modèles précédents, je trouve, et au quotidien, c’est trop peu à mon goût.

Tige de selle NCX SR Suntour

En faisant un peu de rangement dans mon placard, je suis retombé sur une tige de selle à amortisseur et là, j’ai eu une idée qui m’a donné le sourire : et si j’arrivais à monter une telle tige de selle sur le Brompton G-Line ? Ça pourrait paraître impossible car le Brompton a une tige de selle bien plus longue qu’un vélo normal, mais justement, sur le G-Line, j’ai une tige de selle dite téléscopique pour les personnes de grande taille. Elle est en 2 parties, et je me dis que je pourrais remplacer la partie supérieure par une tige de selle à amortisseur. Je sors le pied à coulisse pour regarder si les diamètres sont compatibles, et coup de chance, ça pourrait fonctionner.

tige de selle

La partie supérieure de la tige Brompton (photo ci-dessus) est en 26,2 mm de diamètre et la tige à amortisseur est en 27,2 mm. C’est un tout petit peu trop grand, mais il y a une pièce tubulaire en plastique qui est amovible (aussi sur la photo). Je la retire, je colle plusieurs tours de scotch américain sur la tige à amortisseur pour compenser la différence de diamètre, et je monte le tout. Ça fonctionne !

J’en profite pour monter une selle qui traînait dans mon placard, une selle pas très esthétique (je me suis retenu d’écrire “super moche”) mais très confortable, une SMP TRK, qui équipait auparavant mon vélo de randonnée.

Selle SMP TRK

Depuis le montage, j’ai fait une soixantaine de kilomètres sur les pires surfaces que je rencontre régulièrement, à savoir les pavés parisiens, les pistes en sous-bois du bois de Boulogne et les passerelles striées en bois du parc de l’Ile de Monsieur. Les confort est absolument royal : les pneus de 2,1 pouces de large associés au confort de la selle et à l’amortisseur de la tige de selle font que les pires obstacles sont absorbés !

Gros plan sur la tige de selle et la selle à amortisseur du Brompton G-Line

(Les photos des tiges de selle et de la selle ont été odieusement pompées sur les sites commerçants).

mardi 29 octobre 2024

En vrac d'octobre

Brompt G-Line sur les quais parisiens

Actu EROOM et réduction de l’empreinte environnementale du numérique

Mes travaux sur EROOM vont bon train et sont médiatisés, au delà des conférences que je donne : Grosse Conf’ (replay), DevoxxFR, Devfest Lille 2024, OW2Con, SunnyTech Montpellier, Volcamp Clermont-Ferrand, DevFest Nantes, et bientôt DevFest Strasbourg. À noter aussi la mise en oeuvre d’EROOM par mon collègue Emmanuel-Lin Toulemonde.

Dernièrement, ce qui m’a permis de bomber le torse :

  • Le CIGREF vient de sortir son Rapport d’Orientation Stratégique, auquel j’ai modestement participé : 5 ambitions : que faire d’ici 2024 ?. Il pose 5 questions. La première est celle de l’environnement, avec deux pages de votre serviteur sur EROOM.
  • Mon récent passage à DevFest Nantes pour parle d’EROOM semble avoir été particulièrement bien perçu, avec plein de billets qui citent ma présentation :
    • Guillaume Wolf : “ce qui m’a le plus marqué, c’est la conférence de Tristan Nitot” ;
    • Charly Gaulay : “La conférence inspirante de Tristan Nitot sur comment « réduire l’empreinte environnementale du numérique par 4 » avec une approche pleine de bon sens” ;
    • Stéphane Trebel : “Tristan arrive avec son talent de narrateur à aller taper là où ça fait mal: dans l’optimisation (ou plutôt sa cruelle absence) du logiciel dans notre monde contemporain. Véritable scandale de paresse, alors que la technologie n’a fait que progresser, il est temps de dire et de marteler que nous avons tous et toutes une responsabilité sur la qualité intrinsèque de ce que nous livrons”
    • Noura Abdelkader : “Tristan Nitot aborde les possibilités pour réduire l’empreinte environnementale en passant notamment par l’importance de l’optimisation du code. Merci pour cette intervention inspirante ????”
    • Kévin Leblanc : “la présentation alliant écologie et impact des logiciels que nous développons au quotidien, par Tristan Nitot. J’ai apprécié que ce sujet soit abordé dans ce type d’événement. Car oui, nos modes de consommation et les logiciels que nous développons ont un impact quotidien sur notre écosystème.”
  • J’ai été invité sur le podcast Les Voix de la Tech, épisode 5 ;
  • Et aussi sur le plateau BFM Business Derrière l’IA, la déferlante des data centers. Avec en prime deux invitations sur le plateau en tant que chroniqueur du Débrief de la Tech : 7/10/2024 et 23/10/2024 ;
  • Et bien sûr l’Octet Vert saison 4 Épisode 1 et Épisode 2 qui sont aussi diffusés sur Frugarilla.fr ;

Mobilité

IA

Très en vrac

lundi 28 octobre 2024

Essai du Brompton G-Line

Tristan de profil en roulant

J’ai fait une bêtise : le jour de mon anniversaire, je suis rentré dans une boutique avec mon épouse pour l’aider à choisir un manteau de pluie. Et c’était un piège : le vendeur avait mis juste devant l’entrée un vélo pliant anglais de marque Brompton, vélo dont je suis raide dingue. Sauf que là, c’était un tout nouveau modèle dit “G-Line”, avec plein de trucs qui changent, dont des roues plus grandes avec des pneus plus larges et des freins à disque. Le “G”, c’est pour “Gravel”.

Et je vous promets que ça c’est passé comme ça :

  • Lui : Bonjour Monsieur !
  • Bonjour, mais c’est quoi ce vélo ?
  • C’est le nouveau Brompton G-Line
  • Mais naaaaan, pourquoi j’en n’ai jamais entendu parler ?
  • Il vient tout juste de sortir, vous voulez l’essayer ?
  • Volontiers, je vous laisse ma femme en otage, ça marche ?
  • Oui, pas de problème !

Et je suis parti avant qu’il ne change d’avis et qu’elle ne me gifle pour une telle goujaterie.

Je suis allé faire un tour du coté des Halles, monter des marches, en descendre, rouler sur les pavés, je suis revenu vite, j’avais trop peur qu’il n’ait menotté ma femme au radiateur, et je sais à quel point le temps passe vite quand on s’amuse à vélo, alors qu’il parait si long quand on attend quelqu’un. Et je n’avais pas envie de jouer un coup pendable à ma femme.

C’est en rendant le vélo que j’ai réalisé qu’essayer un vélo d’une marque qu’on adore alors que c’est son anniversaire est dangereux. Mais il était déjà trop tard !

Connaissant mes limites, je n’ai pas voulu rester dans le magasin, frustrant certainement le vendeur qui m’avait tendu le terrible piège. Petite victoire : j’ai réussi à partir de là sans avoir sorti la carte bancaire !

Autant être direct : quelques jours plus tard, je suis passé devant une autre boutique de vélos. Et alors que je me demande si je rentre ou pas, un type sur un Brompton G-Line orange déboule sur le trottoir et rentre dans le magasin : il vient rendre le vélo de prêt qu’il venait lui aussi d’essayer. Déjà qu’en temps normal, sur ce genre de sujet, j’ai un mental de moineau (en plus d’une mémoire de poisson rouge, mais c’est une autre histoire), mais là c’était trop. Je rentre en disant au vendeur “j’en veux un comme ça”. Il m’a répondu, après avoir demandé la taille (L), le modèle (sans assistance électrique) et la couleur (orange), il a regardé sur son ordinateur, m’a dit qu’il en avait justement un prêt à partir.

Là, tout est devenu flou, et j’ai entendu dans ma tête, le mème “SHUT UP AND TAKE MY MONEY” (ou l’ai-je hurlé dans la boutique, je l’ignore). Et je suis sorti avec le vélo. C’est bien à ça que sert le compte épargne, non ? (En vrai : non, mais bon…).

Après cette trop longue introduction, je vous emmène faire un petit tour ?

Premier contact

Le vélo est déjà déplié, je le tiens devant moi, et j’ai hâte de monter dessus. Je regarde le guidon, et je le trouve moderne, sobre et avec un superbe design. C’est une impression qui va revenir souvent dans ce compte-rendu : le G-Line, c’est un Brompton du 21e S. La finition est jolie, un noir satiné sobre, les leviers de frein sont superbes, le réservoir d’huile (oui, les freins sont hydrauliques !) est très bien intégré, mieux que chez Shimano. Le cintre est tenu par une pièce qu’on pourrait qualifier de potence, cette attache est très bien finie elle aussi. Une sonnette, noire comme le reste, fait un joli bruit mais a tendance à tourner autour du guidon. C’est la première faute de goût, mais ça ne devrait pas être trop compliqué à corriger en la remplaçant par un modèle de meilleure qualité. Les poignées sont nouvelles et dites ergonomiques, avec un aplat pour les poignets. Je monte sur le vélo, et comme le cadre est bas, comme tous les Bromptons, on peut passer la jambe devant ou derrière la selle, au choix. On se retrouve assis comme sur un VTT. Avec des pédales de VTT, assez grandes. La pédale de gauche (non, ça n’est pas un embrayage !) n’est pas pliable comme sur les anciens modèles, mais amovible, comme sur le T-Line (celui en titane). Avantage : elle permet de gagner de la place en largeur une fois le vélo plié. Bon, on donne le premier coup de pédale et c’est parti !

Tristan de trois quarts sur la digue du phare

Premiers tours de roue

Ça se confirme, on se sent comme sur un VTT. Les gros pneus donnent un confort certain sur terrain inégal. C’est nouveau ! Mais surtout le vélo est beaucoup plus stable que les générations précédentes. La géométrie a été revue en profondeur, et ça change tout. Autant le modèle 16 pouces était “Darwinien” comme me le disait l’ami Bilook, avec une direction particulièrement vive qui rend la conduite à une main précaire et rend presque impossible la conduite sans les mains, on se retrouve avec le G-Line avec un vélo très stable, qui donne tout de suite confiance, avec lequel on peut pédaler fort, voire en danseuse. Je confirmerais par la suite que sur longue distance, ça rend la conduite moins fatigante. Par contre, c’est inévitable, le vélo est beaucoup moins vif et maniable que l’ancien modèle. Je roule sur les pavés de Paris, puis plus tard de l’ile de Ré, puis des singles, des pistes sablonneuse, les pneus larges (des Schwalbe G-One Allround de 2.1”) changent la donne dès que le bitume n’est plus parfait ou tout simplement absent. J’ai pu le vérifier, avec mon épouse qui me suivait avec un Brompton 16”, quand nous avons échangé nos montures. Sur le G-Line, les pneus sont montés avec une chambre a air mais devraient à terme être montés en Tubeless. On devrait gagner un peu en poids et en agrément, en plus d’une meilleure résistance à la crevaison.

Transmission

Un autre point fait que le guidon fait beaucoup plus moderne : le recours à un changement de vitesse Alfine 8. Il faut dire que mon ancien Brompton a 3 ans et dispose de 6 vitesses, et donc un système particulièrement baroque, avec des vitesses 1, 2 et 3 à droite (dans le moyeux) et des vitesses + et - à main gauche (via un dérailleur), avec la nécessité de combiner l’utilisation des deux mains pour profiter du meilleur étalement. Pour compliquer le tout, les vitesses du dérailleur doivent se passer pendant qu’on pédale et celle du moyeu quand on ne pédale pas, ou du moins pas fort. En bref, pas super convivial, et rebutant pour le débutant en Brompton. J’ai cru comprendre que les modèles plus récents sont équipés différemment. Reste que sur le G-Line, on a 8 vitesses avec une manette ergonomique, sans prise de tête. Certes, ça n’est pas un dérailleur, c’est à dire qu’il faut éviter de forcer quand on change de vitesse, de façon à éviter les craquements. À l’inverse, on peut changer de vitesse à l’arrêt, c’est même recommandé. En bonus, zéro bruit de roue libre, alors que les Bromptons sont souvent bruyants de ce point de vue-là, y compris le T-Line que j’ai essayé il y a quelques mois.

Tristan porte le G-Line sur la plage

Freins

Après une période de rodage de quelques kilomètres, où il faut freiner par à-coups secs et éviter les freinages prolongés, on apprécie l’efficacité des freins à disque. Comme sur un vélo moderne, c’est très efficace même sous la pluie et silencieux. En échangeant avec mon épouse, j’ai été surpris en revenant à des freins à patins (qui sont pourtant très bien réglés sur mon vieux Brompton). Ça freine, certes, mais sans commune mesure avec les freins à disque.

Le G-Line béquillé devant les salins

Pliage

Me voilà arrivé à destination, je vais le plier pour la première fois. J’ai l’habitude et le principe est toujours le même, mais on va voir que sur certains détails, il y a eu du changement, avec du bon et du moins bon :

  1. Béquiller le vélo en rabattant la roue arrière sous le cadre. Ça se fait facilement, et la plus grande largeur du porte-bagage offre une plus grand stabilité. Bravo !
  2. Défaire la charnière centrale. Là, du nouveau ! Non seulement la charnière a été redessinée et fait plus moderne, mais surtout il y a beaucoup moins de tours à faire pour la déverrouiller et, suprême bonheur, la partie mobile au verrouillage est toujours en place. Sur l’ancien modèle, elle bougeait beaucoup et il fallait faire attention quand on vissait. Là, plus la peine, elle est toujours au même endroit et moins de deux tours suffisent pour verrouiller la charnière. Quel luxe !
  3. Rabattre la partie avant du vélo. Rien à signaler, ça marche comme avant et le crochet est plus joli que le précédent.
  4. Défaire la charnière avant et laisser tomber la potence qui se verrouille toute seule. Enfin ça, c’est la théorie, car avec le G-Line, la potence ne se verrouille pas toujours toute seule : elle peut parfois rebondir. Rien de très grave, mais cette régression par rapport au C-Line est un peu agaçante.
  5. Défaire la pédale de gauche. C’st un peu compliqué avec mes gros doigts, pas simple forcément de la mettre en place sur la fourche. Et dans l’autre sens, c’est pire encore. Là encore, une régression pénible par rapport au C-Line. Il y a peut-être un truc que j’ai mal compris, mais franchement, c’est frustrant de galérer sur un détail pareil. Le rodage, là aussi, pourra-t-il aider à résoudre cela ?

Bon, et pendant qu’on est dans la critique, mais ça n’est pas une surprise, le G-Line est plus gros qu’un C-Line, et le poids aussi.

D’après la fiche technique, un C-Line est donné pour 11,5 kg, là où le G-Line (avec porte-bagage dans mon cas) pointe à 14,8 kg, ce qui commence à être imposant. Je ne retrouve plus l’information, mais il me semble qu’il autorise un poids transporté de 140 kg là où le C-Line était limité à 110 kg. En termes d’encombrement voici ce que j’ai pu trouver dans une vidéo en ligne (dont j’ai perdu le lien, désolé) :

C-Line G-Line
Hauteur 63 cm 68 cm
Longueur 53 cm 71 cm
Largeur 30 cm 38 cm

Mais, par rapport au modèle C-Line ?

Les regarder côte à côte, c’est un peu jouer au jeu des 7 différences. Alors j’ai tout passé en revue pour vous.

Ce qu’ils ont bien fait de garder

  • Ça reste un Brompton, c’est bien pensé à tous points de vue.
  • Le système de pliage en 3 parties est emblématique et donc la compacité du vélo malgré tout.
  • Le système pour attacher un sac à l’avant.

Les points qui fâchent

  • la pédale détachable pénible à manœuvrer
  • L’absence de la dynamo-moyeu qui évite de se demander si on a bien pensé à charger les loupiottes. Par contre, les lumières livrées sont de bonne qualité et rechargeables sur USB.
  • La taille une fois pliée, forcément plus imposante qu’un modèle 16 pouces
  • L’absence de pompe
  • L’incompatibilité de la trousse à outils de l’ancien modèle (celle qui se range dans le cadre)
  • Les poids et volume plus importants, mais rien de rédhibitoire.
  • Le porte bagage et le garde-boue arrière, après 3 jours d’utilisation et un aller-retour en TGV, montre déjà des rayures. Rien de très grave, mais à ce prix-là, c’est dommage que ça s’abime aussi vite…

Les progrès

  • Les freins à disque, quel bonheur !
  • Le système Shimano Alfine pour les vitesses. Joli, efficace, ergonomique et intuitif. Moderne, quoi !
  • Les gros pneus qui offrent du confort sur revêtement dégradé
  • La géométrie plus stable
  • Le design beaucoup mieux intégré sur de nombreux points. La potence moche, c’est du passé !
  • Le système de fermeture des charnières plus joli et beaucoup plus efficace
  • La rigidité du cadre qui devrait donner un meilleur rendement
  • Le poids maximal transporté qui augmente
  • Deux paires de pas de vis pour mettre des gourdes : une paire sur la potence et une autre sur le coté droit de la fourche
  • Le porte-bagage plus joli et plus large donc plus stable une fois béquillé.

Alors, je le garde ou je le revend ?

Je vous entends déjà, chers lecteurs, me proposer de m’en débarrasser à vil prix, mais autant vous le dire tout de suite, je le garde ! Ça ne veut pas dire que le G-Line soit pour tout le monde.

Pourquoi le G-Line me convient-il ?

Ce que j’aime, c’est qu’il correspond à mes besoins. Je suis grand et lourd, j’aime mon confort et j’ai un usage urbain sur des voies trop souvent défoncées. Je trimballe un sac avec un ordinateur dedans et j’ai parfois besoin de prendre le TGV soit pour aller à une conférence soit pour un week-end bas-carbone en amoureux. Pour ça, la bagagerie Brompton est top. Sur place, j’aime bien tester des chemins de traverse pas toujours bien revêtus. Depuis que j’ai eu des freins à disque, je n’arrive plus à m’en passer, et je trouvais que c’était une des limites du C-Line.

Pour toutes ces raisons, le G-Line me correspond. J’aime sa praticité, sa polyvalence, son confort et son coté fun. J’ai l’impression, pour mes 58 ans, de m’être offert le BMX que je n’ai jamais eu. Les mauvaises langues vous diront qu’en fait j’achète sans le savoir le SUV du Brompton, mais il ne faut pas écouter les mauvaises langues !

Les deux Brompton sur la digue

Un C-Line sera pour vous si…

Par contre, soyons lucides, si le relatif inconfort du C-Line ne vous gène pas, si vous roulez à 100% sur route, que la compacité une fois plié est essentielle et que vous appréciez la grande vivacité du petit modèle ainsi que son prix moins déraisonnable, foncez sur le C-Line, surtout si le poids est un sujet.

Ou alors gagnez au Loto et offrez-vous un T-Line parce que coté poids, il est incroyable (et avec la monnaie du Loto, offrez-vous G-Line aussi). Pour tout vous dire, je vais revendre un de mes deux C-Line et conserver l’autre, le Black Laquer, comme ça mon épouse et moi pourrons continuer nos week-ends bas carbone, et je pourrais alterner mes usages (et lui prêter mon G-Line, qu’elle apprécie) !

Tristan de nuit devant la gare de la Rochelle

mardi 8 octobre 2024

L'Octet Vert S4E02 — Justine Bonnot de WeDoLow

Logo de l'Octet Vert saison 4 episode 2 avec Justine Bonnot

Dans la continuation de la loi d’EROOM, qui explore comment optimiser du logiciel pour faire durer le matériel et donc réduire son empreinte écologique, nous allons à la rencontre de Justine Bonnot, co-fondatrice de WeDoLow, une entreprise qui fait un logiciel qui permet d’optimiser d’autres logiciels. Justine propose à ses clients une solution qui fait tourner des logiciels plus vite sans devoir changer le matériel.

Optimiser du logiciel, c’est lui permettre de faire durer du matériel en retardant le moment où il devient obsolète, et donc de réduire sensiblement son impact environnemental. Cela devient de plus important car depuis 50 ans, avec la loi de Moore, on gaspille beaucoup de ressources informatiques alors qu’il faut réduire massivement nos émissions. En optimisant le logiciel, on préserve notre capacité à inventer de nouveaux usages tout en travaillant la transition écologique !

Cet épisode est aussi proposé sur Numériques Essentiels 2030, le podcast d’OCTO Technology/Frugarilla.

Quelques liens évoqués dans l’épisode

Où écouter cet épisode ?

  1. L’Octet Vert sur Apple Podcasts ;
  2. L’Octet Vert sur Google Podcasts ;
  3. L’Octet Vert sur Spotify ;
  4. Le flux RSS de l’Octet Vert ;
  5. L’Octet Vert sur Deezer ;
  6. L’Octet Vert sur Anchor ;
  7. L’Octet Vert sur Breaker ;
  8. L’Octet Vert sur Pocket Casts ;
  9. L’Octet vert sur Podcast Addict ;
  10. L’Octet Vert sur RadioPublic ;
  11. L’Octet Vert sur Overcast ;
  12. Pour les rebelles, les barbus, les tatoué(e)s, les bricoleuses du clavier, les partisans du ”old school”, les reines et rois du ”hack” et de la bidouille, celles et ceux qui écoutent des podcasts en ligne de commande, le fichier M4A est disponible !

jeudi 12 septembre 2024

En vrac de septembre

L’IA générative pour tout le monde ?

  • J’ai vu récemment une BD qui m’a fait ricaner, mais je voulais la partager. Aussi, je la cherche dans Google Search. La BD se moquait du fait que l’IA pourrait être utilisée pour transformer un simple paragraphe en un email complet, avant que le récepteur du message ne se félicite que — grâce à l’IA — il peut transformer ce long email en un seul paragraphe qui concentre l’information essentielle. Une recherche plus tard, j’ai retrouvé la BD en question. Mais aussi dans les réponses du moteur, je vois quantités de liens, d’articles et de publicités pour des logiciels qui font exactement ça ! Comme quoi la réalité dépasse la fiction (et mon affliction, par là-même).
    • On notera que la plus grosse nouveauté d’iOS 18.1 sera la réécriture d’emails par l’IA. On peut espérer que ça sera en local, et donc sera peu consommateur de ressources, sans devoir accéder à des data centers très énergivores. Pourtant, on sait que c’est surtout la fabrication du matériel qui provoque l’essentiel de l’empreinte écologique… Ah, justement, Apple compte sur l’IA pour relancer ses ventes. On sait aussi que Microsoft fait de même pour relancer le marché du PC. Bref, l’humanité n’a pas l’arrière-train sorti des ronces !
  • Façon amusante de résumer les choses : we have moved beyond “TL;DR” (“too long; didn’t read”) to “TL;DW” (“too long, didn’t write”) !
  • Toujours sur le même sujet, il y a longtemps, Philippe Geluck abordait le problème à sa façon ;

EROOM

Quand l’IA te mène au cimetière

Très en vrac

L’histoire de cybersécurité amusante du moment

- page 1 de 602