mardi 29 octobre 2024

En vrac d'octobre

Brompt G-Line sur les quais parisiens

Actu EROOM et réduction de l’empreinte environnementale du numérique

Mes travaux sur EROOM vont bon train et sont médiatisés, au delà des conférences que je donne : Grosse Conf’ (replay), DevoxxFR, Devfest Lille 2024, OW2Con, SunnyTech Montpellier, Volcamp Clermont-Ferrand, DevFest Nantes, et bientôt DevFest Strasbourg. À noter aussi la mise en oeuvre d’EROOM par mon collègue Emmanuel-Lin Toulemonde.

Dernièrement, ce qui m’a permis de bomber le torse :

  • Le CIGREF vient de sortir son Rapport d’Orientation Stratégique, auquel j’ai modestement participé : 5 ambitions : que faire d’ici 2024 ?. Il pose 5 questions. La première est celle de l’environnement, avec deux pages de votre serviteur sur EROOM.
  • Mon récent passage à DevFest Nantes pour parle d’EROOM semble avoir été particulièrement bien perçu, avec plein de billets qui citent ma présentation :
    • Guillaume Wolf : “ce qui m’a le plus marqué, c’est la conférence de Tristan Nitot” ;
    • Charly Gaulay : “La conférence inspirante de Tristan Nitot sur comment « réduire l’empreinte environnementale du numérique par 4 » avec une approche pleine de bon sens” ;
    • Stéphane Trebel : “Tristan arrive avec son talent de narrateur à aller taper là où ça fait mal: dans l’optimisation (ou plutôt sa cruelle absence) du logiciel dans notre monde contemporain. Véritable scandale de paresse, alors que la technologie n’a fait que progresser, il est temps de dire et de marteler que nous avons tous et toutes une responsabilité sur la qualité intrinsèque de ce que nous livrons”
    • Noura Abdelkader : “Tristan Nitot aborde les possibilités pour réduire l’empreinte environnementale en passant notamment par l’importance de l’optimisation du code. Merci pour cette intervention inspirante ????”
    • Kévin Leblanc : “la présentation alliant écologie et impact des logiciels que nous développons au quotidien, par Tristan Nitot. J’ai apprécié que ce sujet soit abordé dans ce type d’événement. Car oui, nos modes de consommation et les logiciels que nous développons ont un impact quotidien sur notre écosystème.”
  • J’ai été invité sur le podcast Les Voix de la Tech, épisode 5 ;
  • Et aussi sur le plateau BFM Business Derrière l’IA, la déferlante des data centers. Avec en prime deux invitations sur le plateau en tant que chroniqueur du Débrief de la Tech : 7/10/2024 et 23/10/2024 ;
  • Et bien sûr l’Octet Vert saison 4 Épisode 1 et Épisode 2 qui sont aussi diffusés sur Frugarilla.fr ;

Mobilité

IA

Très en vrac

lundi 28 octobre 2024

Essai du Brompton G-Line

Tristan de profil en roulant

J’ai fait une bêtise : le jour de mon anniversaire, je suis rentré dans une boutique avec mon épouse pour l’aider à choisir un manteau de pluie. Et c’était un piège : le vendeur avait mis juste devant l’entrée un vélo pliant anglais de marque Brompton, vélo dont je suis raide dingue. Sauf que là, c’était un tout nouveau modèle dit “G-Line”, avec plein de trucs qui changent, dont des roues plus grandes avec des pneus plus larges et des freins à disque. Le “G”, c’est pour “Gravel”.

Et je vous promets que ça c’est passé comme ça :

  • Lui : Bonjour Monsieur !
  • Bonjour, mais c’est quoi ce vélo ?
  • C’est le nouveau Brompton G-Line
  • Mais naaaaan, pourquoi j’en n’ai jamais entendu parler ?
  • Il vient tout juste de sortir, vous voulez l’essayer ?
  • Volontiers, je vous laisse ma femme en otage, ça marche ?
  • Oui, pas de problème !

Et je suis parti avant qu’il ne change d’avis et qu’elle ne me gifle pour une telle goujaterie.

Je suis allé faire un tour du coté des Halles, monter des marches, en descendre, rouler sur les pavés, je suis revenu vite, j’avais trop peur qu’il n’ait menotté ma femme au radiateur, et je sais à quel point le temps passe vite quand on s’amuse à vélo, alors qu’il parait si long quand on attend quelqu’un. Et je n’avais pas envie de jouer un coup pendable à ma femme.

C’est en rendant le vélo que j’ai réalisé qu’essayer un vélo d’une marque qu’on adore alors que c’est son anniversaire est dangereux. Mais il était déjà trop tard !

Connaissant mes limites, je n’ai pas voulu rester dans le magasin, frustrant certainement le vendeur qui m’avait tendu le terrible piège. Petite victoire : j’ai réussi à partir de là sans avoir sorti la carte bancaire !

Autant être direct : quelques jours plus tard, je suis passé devant une autre boutique de vélos. Et alors que je me demande si je rentre ou pas, un type sur un Brompton G-Line orange déboule sur le trottoir et rentre dans le magasin : il vient rendre le vélo de prêt qu’il venait lui aussi d’essayer. Déjà qu’en temps normal, sur ce genre de sujet, j’ai un mental de moineau (en plus d’une mémoire de poisson rouge, mais c’est une autre histoire), mais là c’était trop. Je rentre en disant au vendeur “j’en veux un comme ça”. Il m’a répondu, après avoir demandé la taille (L), le modèle (sans assistance électrique) et la couleur (orange), il a regardé sur son ordinateur, m’a dit qu’il en avait justement un prêt à partir.

Là, tout est devenu flou, et j’ai entendu dans ma tête, le mème “SHUT UP AND TAKE MY MONEY” (ou l’ai-je hurlé dans la boutique, je l’ignore). Et je suis sorti avec le vélo. C’est bien à ça que sert le compte épargne, non ? (En vrai : non, mais bon…).

Après cette trop longue introduction, je vous emmène faire un petit tour ?

Premier contact

Le vélo est déjà déplié, je le tiens devant moi, et j’ai hâte de monter dessus. Je regarde le guidon, et je le trouve moderne, sobre et avec un superbe design. C’est une impression qui va revenir souvent dans ce compte-rendu : le G-Line, c’est un Brompton du 21e S. La finition est jolie, un noir satiné sobre, les leviers de frein sont superbes, le réservoir d’huile (oui, les freins sont hydrauliques !) est très bien intégré, mieux que chez Shimano. Le cintre est tenu par une pièce qu’on pourrait qualifier de potence, cette attache est très bien finie elle aussi. Une sonnette, noire comme le reste, fait un joli bruit mais a tendance à tourner autour du guidon. C’est la première faute de goût, mais ça ne devrait pas être trop compliqué à corriger en la remplaçant par un modèle de meilleure qualité. Les poignées sont nouvelles et dites ergonomiques, avec un aplat pour les poignets. Je monte sur le vélo, et comme le cadre est bas, comme tous les Bromptons, on peut passer la jambe devant ou derrière la selle, au choix. On se retrouve assis comme sur un VTT. Avec des pédales de VTT, assez grandes. La pédale de gauche (non, ça n’est pas un embrayage !) n’est pas pliable comme sur les anciens modèles, mais amovible, comme sur le T-Line (celui en titane). Avantage : elle permet de gagner de la place en largeur une fois le vélo plié. Bon, on donne le premier coup de pédale et c’est parti !

Tristan de trois quarts sur la digue du phare

Premiers tours de roue

Ça se confirme, on se sent comme sur un VTT. Les gros pneus donnent un confort certain sur terrain inégal. C’est nouveau ! Mais surtout le vélo est beaucoup plus stable que les générations précédentes. La géométrie a été revue en profondeur, et ça change tout. Autant le modèle 16 pouces était “Darwinien” comme me le disait l’ami Bilook, avec une direction particulièrement vive qui rend la conduite à une main précaire et rend presque impossible la conduite sans les mains, on se retrouve avec le G-Line avec un vélo très stable, qui donne tout de suite confiance, avec lequel on peut pédaler fort, voire en danseuse. Je confirmerais par la suite que sur longue distance, ça rend la conduite moins fatigante. Par contre, c’est inévitable, le vélo est beaucoup moins vif et maniable que l’ancien modèle. Je roule sur les pavés de Paris, puis plus tard de l’ile de Ré, puis des singles, des pistes sablonneuse, les pneus larges (des Schwalbe G-One Allround de 2.1”) changent la donne dès que le bitume n’est plus parfait ou tout simplement absent. J’ai pu le vérifier, avec mon épouse qui me suivait avec un Brompton 16”, quand nous avons échangé nos montures. Sur le G-Line, les pneus sont montés avec une chambre a air mais devraient à terme être montés en Tubeless. On devrait gagner un peu en poids et en agrément, en plus d’une meilleure résistance à la crevaison.

Transmission

Un autre point fait que le guidon fait beaucoup plus moderne : le recours à un changement de vitesse Alfine 8. Il faut dire que mon ancien Brompton a 3 ans et dispose de 6 vitesses, et donc un système particulièrement baroque, avec des vitesses 1, 2 et 3 à droite (dans le moyeux) et des vitesses + et - à main gauche (via un dérailleur), avec la nécessité de combiner l’utilisation des deux mains pour profiter du meilleur étalement. Pour compliquer le tout, les vitesses du dérailleur doivent se passer pendant qu’on pédale et celle du moyeu quand on ne pédale pas, ou du moins pas fort. En bref, pas super convivial, et rebutant pour le débutant en Brompton. J’ai cru comprendre que les modèles plus récents sont équipés différemment. Reste que sur le G-Line, on a 8 vitesses avec une manette ergonomique, sans prise de tête. Certes, ça n’est pas un dérailleur, c’est à dire qu’il faut éviter de forcer quand on change de vitesse, de façon à éviter les craquements. À l’inverse, on peut changer de vitesse à l’arrêt, c’est même recommandé. En bonus, zéro bruit de roue libre, alors que les Bromptons sont souvent bruyants de ce point de vue-là, y compris le T-Line que j’ai essayé il y a quelques mois.

Tristan porte le G-Line sur la plage

Freins

Après une période de rodage de quelques kilomètres, où il faut freiner par à-coups secs et éviter les freinages prolongés, on apprécie l’efficacité des freins à disque. Comme sur un vélo moderne, c’est très efficace même sous la pluie et silencieux. En échangeant avec mon épouse, j’ai été surpris en revenant à des freins à patins (qui sont pourtant très bien réglés sur mon vieux Brompton). Ça freine, certes, mais sans commune mesure avec les freins à disque.

Le G-Line béquillé devant les salins

Pliage

Me voilà arrivé à destination, je vais le plier pour la première fois. J’ai l’habitude et le principe est toujours le même, mais on va voir que sur certains détails, il y a eu du changement, avec du bon et du moins bon :

  1. Béquiller le vélo en rabattant la roue arrière sous le cadre. Ça se fait facilement, et la plus grande largeur du porte-bagage offre une plus grand stabilité. Bravo !
  2. Défaire la charnière centrale. Là, du nouveau ! Non seulement la charnière a été redessinée et fait plus moderne, mais surtout il y a beaucoup moins de tours à faire pour la déverrouiller et, suprême bonheur, la partie mobile au verrouillage est toujours en place. Sur l’ancien modèle, elle bougeait beaucoup et il fallait faire attention quand on vissait. Là, plus la peine, elle est toujours au même endroit et moins de deux tours suffisent pour verrouiller la charnière. Quel luxe !
  3. Rabattre la partie avant du vélo. Rien à signaler, ça marche comme avant et le crochet est plus joli que le précédent.
  4. Défaire la charnière avant et laisser tomber la potence qui se verrouille toute seule. Enfin ça, c’est la théorie, car avec le G-Line, la potence ne se verrouille pas toujours toute seule : elle peut parfois rebondir. Rien de très grave, mais cette régression par rapport au C-Line est un peu agaçante.
  5. Défaire la pédale de gauche. C’st un peu compliqué avec mes gros doigts, pas simple forcément de la mettre en place sur la fourche. Et dans l’autre sens, c’est pire encore. Là encore, une régression pénible par rapport au C-Line. Il y a peut-être un truc que j’ai mal compris, mais franchement, c’est frustrant de galérer sur un détail pareil. Le rodage, là aussi, pourra-t-il aider à résoudre cela ?

Bon, et pendant qu’on est dans la critique, mais ça n’est pas une surprise, le G-Line est plus gros qu’un C-Line, et le poids aussi.

D’après la fiche technique, un C-Line est donné pour 11,5 kg, là où le G-Line (avec porte-bagage dans mon cas) pointe à 14,8 kg, ce qui commence à être imposant. Je ne retrouve plus l’information, mais il me semble qu’il autorise un poids transporté de 140 kg là où le C-Line était limité à 110 kg. En termes d’encombrement voici ce que j’ai pu trouver dans une vidéo en ligne (dont j’ai perdu le lien, désolé) :

C-Line G-Line
Hauteur 63 cm 68 cm
Longueur 53 cm 71 cm
Largeur 30 cm 38 cm

Mais, par rapport au modèle C-Line ?

Les regarder côte à côte, c’est un peu jouer au jeu des 7 différences. Alors j’ai tout passé en revue pour vous.

Ce qu’ils ont bien fait de garder

  • Ça reste un Brompton, c’est bien pensé à tous points de vue.
  • Le système de pliage en 3 parties est emblématique et donc la compacité du vélo malgré tout.
  • Le système pour attacher un sac à l’avant.

Les points qui fâchent

  • la pédale détachable pénible à manœuvrer
  • L’absence de la dynamo-moyeu qui évite de se demander si on a bien pensé à charger les loupiottes. Par contre, les lumières livrées sont de bonne qualité et rechargeables sur USB.
  • La taille une fois pliée, forcément plus imposante qu’un modèle 16 pouces
  • L’absence de pompe
  • L’incompatibilité de la trousse à outils de l’ancien modèle (celle qui se range dans le cadre)
  • Les poids et volume plus importants, mais rien de rédhibitoire.
  • Le porte bagage et le garde-boue arrière, après 3 jours d’utilisation et un aller-retour en TGV, montre déjà des rayures. Rien de très grave, mais à ce prix-là, c’est dommage que ça s’abime aussi vite…

Les progrès

  • Les freins à disque, quel bonheur !
  • Le système Shimano Alfine pour les vitesses. Joli, efficace, ergonomique et intuitif. Moderne, quoi !
  • Les gros pneus qui offrent du confort sur revêtement dégradé
  • La géométrie plus stable
  • Le design beaucoup mieux intégré sur de nombreux points. La potence moche, c’est du passé !
  • Le système de fermeture des charnières plus joli et beaucoup plus efficace
  • La rigidité du cadre qui devrait donner un meilleur rendement
  • Le poids maximal transporté qui augmente
  • Deux paires de pas de vis pour mettre des gourdes : une paire sur la potence et une autre sur le coté droit de la fourche
  • Le porte-bagage plus joli et plus large donc plus stable une fois béquillé.

Alors, je le garde ou je le revend ?

Je vous entends déjà, chers lecteurs, me proposer de m’en débarrasser à vil prix, mais autant vous le dire tout de suite, je le garde ! Ça ne veut pas dire que le G-Line soit pour tout le monde.

Pourquoi le G-Line me convient-il ?

Ce que j’aime, c’est qu’il correspond à mes besoins. Je suis grand et lourd, j’aime mon confort et j’ai un usage urbain sur des voies trop souvent défoncées. Je trimballe un sac avec un ordinateur dedans et j’ai parfois besoin de prendre le TGV soit pour aller à une conférence soit pour un week-end bas-carbone en amoureux. Pour ça, la bagagerie Brompton est top. Sur place, j’aime bien tester des chemins de traverse pas toujours bien revêtus. Depuis que j’ai eu des freins à disque, je n’arrive plus à m’en passer, et je trouvais que c’était une des limites du C-Line.

Pour toutes ces raisons, le G-Line me correspond. J’aime sa praticité, sa polyvalence, son confort et son coté fun. J’ai l’impression, pour mes 58 ans, de m’être offert le BMX que je n’ai jamais eu. Les mauvaises langues vous diront qu’en fait j’achète sans le savoir le SUV du Brompton, mais il ne faut pas écouter les mauvaises langues !

Les deux Brompton sur la digue

Un C-Line sera pour vous si…

Par contre, soyons lucides, si le relatif inconfort du C-Line ne vous gène pas, si vous roulez à 100% sur route, que la compacité une fois plié est essentielle et que vous appréciez la grande vivacité du petit modèle ainsi que son prix moins déraisonnable, foncez sur le C-Line, surtout si le poids est un sujet.

Ou alors gagnez au Loto et offrez-vous un T-Line parce que coté poids, il est incroyable (et avec la monnaie du Loto, offrez-vous G-Line aussi). Pour tout vous dire, je vais revendre un de mes deux C-Line et conserver l’autre, le Black Laquer, comme ça mon épouse et moi pourrons continuer nos week-ends bas carbone, et je pourrais alterner mes usages (et lui prêter mon G-Line, qu’elle apprécie) !

Tristan de nuit devant la gare de la Rochelle

mardi 8 octobre 2024

L'Octet Vert S4E02 — Justine Bonnot de WeDoLow

Logo de l'Octet Vert saison 4 episode 2 avec Justine Bonnot

Dans la continuation de la loi d’EROOM, qui explore comment optimiser du logiciel pour faire durer le matériel et donc réduire son empreinte écologique, nous allons à la rencontre de Justine Bonnot, co-fondatrice de WeDoLow, une entreprise qui fait un logiciel qui permet d’optimiser d’autres logiciels. Justine propose à ses clients une solution qui fait tourner des logiciels plus vite sans devoir changer le matériel.

Optimiser du logiciel, c’est lui permettre de faire durer du matériel en retardant le moment où il devient obsolète, et donc de réduire sensiblement son impact environnemental. Cela devient de plus important car depuis 50 ans, avec la loi de Moore, on gaspille beaucoup de ressources informatiques alors qu’il faut réduire massivement nos émissions. En optimisant le logiciel, on préserve notre capacité à inventer de nouveaux usages tout en travaillant la transition écologique !

Cet épisode est aussi proposé sur Numériques Essentiels 2030, le podcast d’OCTO Technology/Frugarilla.

Quelques liens évoqués dans l’épisode

Où écouter cet épisode ?

  1. L’Octet Vert sur Apple Podcasts ;
  2. L’Octet Vert sur Google Podcasts ;
  3. L’Octet Vert sur Spotify ;
  4. Le flux RSS de l’Octet Vert ;
  5. L’Octet Vert sur Deezer ;
  6. L’Octet Vert sur Anchor ;
  7. L’Octet Vert sur Breaker ;
  8. L’Octet Vert sur Pocket Casts ;
  9. L’Octet vert sur Podcast Addict ;
  10. L’Octet Vert sur RadioPublic ;
  11. L’Octet Vert sur Overcast ;
  12. Pour les rebelles, les barbus, les tatoué(e)s, les bricoleuses du clavier, les partisans du ”old school”, les reines et rois du ”hack” et de la bidouille, celles et ceux qui écoutent des podcasts en ligne de commande, le fichier M4A est disponible !

jeudi 12 septembre 2024

En vrac de septembre

L’IA générative pour tout le monde ?

  • J’ai vu récemment une BD qui m’a fait ricaner, mais je voulais la partager. Aussi, je la cherche dans Google Search. La BD se moquait du fait que l’IA pourrait être utilisée pour transformer un simple paragraphe en un email complet, avant que le récepteur du message ne se félicite que — grâce à l’IA — il peut transformer ce long email en un seul paragraphe qui concentre l’information essentielle. Une recherche plus tard, j’ai retrouvé la BD en question. Mais aussi dans les réponses du moteur, je vois quantités de liens, d’articles et de publicités pour des logiciels qui font exactement ça ! Comme quoi la réalité dépasse la fiction (et mon affliction, par là-même).
    • On notera que la plus grosse nouveauté d’iOS 18.1 sera la réécriture d’emails par l’IA. On peut espérer que ça sera en local, et donc sera peu consommateur de ressources, sans devoir accéder à des data centers très énergivores. Pourtant, on sait que c’est surtout la fabrication du matériel qui provoque l’essentiel de l’empreinte écologique… Ah, justement, Apple compte sur l’IA pour relancer ses ventes. On sait aussi que Microsoft fait de même pour relancer le marché du PC. Bref, l’humanité n’a pas l’arrière-train sorti des ronces !
  • Façon amusante de résumer les choses : we have moved beyond “TL;DR” (“too long; didn’t read”) to “TL;DW” (“too long, didn’t write”) !
  • Toujours sur le même sujet, il y a longtemps, Philippe Geluck abordait le problème à sa façon ;

EROOM

Quand l’IA te mène au cimetière

Très en vrac

L’histoire de cybersécurité amusante du moment

mardi 16 juillet 2024

En vrac de juillet 2024

Bombage de torse

Cette semaine, le Standblog fête ses 22 ans ! ! Est-ce un hasard ou une démonstration que la persistance paye, je l’ignore, mais Le Technical Architecture Group du W3C nomme Tristan Nitot et Jeffrey Yasskin, et c’est assez classe.

erooM et numérique responsable

  • La loi de Moore est morte et c’est une bonne nouvelle, un nouvel article publié sur le site de mon employeur.
  • La suite, sur LinkedIn, est devenu viral et a dépassé les 700 000 vues en quelques jours. Ça n’est pas tant la viralité qui compte (c’est presque un défaut à mon sens), mais l’intérêt d’avoir un discours qui pousse une solution pour faire du numérique responsable, solution qui semble acceptable par ceux qui sont concernés (par opposition aux discours que j’ai pu tenir par le passé) ;
  • Je découvre — Merci Patrick Chanezon — cet article d’Herb Sutter sur le changement d’architecture des ordinateurs qui a déjà 12 ans et aborde le fait que l’architecture des ordinateurs et smartphones va devenir massivement parallèle (nombreux coeurs) et hétérogène (CPU et GPU). Ses prédictions se réalisent, y compris la fin de la loi de Moore pour les processeurs x86… Malheureusement, il est complètement aveugle sur le fait qu’il faut d’une part réduire drastiquement réduire l’empreinte du numérique (comme toutes les activités humaines) et d’autre part que la fabrication du matériel représente l’essentiel de cette empreinte !

IA, numérique et limites planétaires

Très en vrac

jeudi 4 juillet 2024

Au delà du mépris pour le RN

Je n’ai que mépris pour les idées du Rassemblement National, leurs mensonges sur l’immigration, sur les énergies renouvelables et bien d’autres sujets. Je vote pour leur faire barrage et je vous invite à faire de même, sans aucune ambiguïté. Voilà, c’est dit.

Pourtant il y a un sujet fondamental qu’il faut aborder : il ne faut pas cesser d’essayer de comprendre pourquoi les électeurs du RN votent ainsi. Certes, il y a une partie de racistes convaincus, de gens infréquentables, aux opinions rances et insupportables. Mais ils ne représentent que quelques petits pour cent des votants. Il y a une masse d’électeurs qui ont décidé de voter RN, et nous ne les comprenons plus. C’est un problème majeur. On pourrait les “récupérer’, les convaincre, mais pour cela, il faudrait les comprendre.

Deux personnes que j’apprécie beaucoup on pris le temps d’expliquer cela, chacun avec ses mots :

Je vous recommande vivement la lecture de ces deux articles.

Il y a un vrai mal être chez les gens qui votent Rassemblement National. L’ignorer, c’est se couper d’eux, c’est refuser de les comprendre, et donc refuser de répondre aux problèmes qu’ils pointent du doigt. À un moment, et même si ce temps nous paraît lointain, le plus tôt sera le mieux, il faudra se parler à nouveau et construire un avenir ensemble. Ne l’oublions pas.

Mise à jour

Plusieurs lecteurs m’ont suggéré d’autres sources qui permettent d’avancer sur ce sujet :

dimanche 23 juin 2024

Accident de train

J’ai publié le texte ci-dessous sur Mastodon, qui résume ce que j’ai l’impression de vivre. Ça me parait avoir sa place ici :

J’ai l’impression de voir devant mes yeux un accident de trains : deux immenses trains qui se rentrent dedans suite à une erreur d’aiguillage. À bord, 8 milliards d’humains. Je vois tout cela à l’extrême ralenti. C’est à dire que je peux vivre à coté, discuter avec des potes, boire des coups, bosser pour gagner ma vie. Mais à chaque fois que je lève les yeux, l’accident est toujours en cours, mais un peu plus avancé. Et tout le monde s’en fout.

Alors j’ai changé de job, je me suis mis à bosser dans la “prévention des accidents ferroviaires”. C’est ingrat, comme job : t’as beau t’arracher, quand tu lèves les yeux, la situation n’a fait que s’aggraver. La principale différence, c’est que même quand je ne regarde pas l’accident, je parle d’accidents de train. Et les gens m’ignorent : il savent presque tous pour l’accident, mais préfèrent fermer les yeux.

Et puis récemment, les choses ont changé, un peu. Un wagon a pris feu. Peut-être deux ou trois. C’est peu, parmi les centaines de wagon. C’est le contrôleur qui a mis le feu. Une histoire de grenade (incendiaire) qu’il a dégoupillé. Ça me tétanise. D’autant que je réalise que je suis dans le train, comme tout le monde.

vendredi 21 juin 2024

En vrac de juin

IA et numérique

  • Microsoft’s “Copilot+” AI PC requirements are embarrassing for Intel and AMD. Microsoft vient de publier les spécifications techniques des futurs PC pour l’IA, appelés “Copilot+”. Voir aussi Que retenir de l’événement “Copilot+ PC” de Microsoft
    • Le souci, c’est qu’une seule puce offre le niveau de performance attendue, et elle n’est pas fournie ni par Intel ni par AMD mais par Qualcomm. Microsoft exige 40 TOPS (Trillion Operations Per Second) Qualcomm offre 45 TOPS, Intel arrive à 10 TOPS et AMD 16 ! Or Qualcomm fait cela avec des processeurs ARM (comme Apple, et les smartphones) alors qu’historiquement, les PC fonctionnent avec une architecture différente appelée X86 (qui dérive des premiers PC à base de processeurs Intel 8086 et dérivés… en 1981). Microsoft produit une version de Windows pour processeurs ARM, mais elle ne fait pas tourner toutes les applications prévues pour X86 et quand elle le fait, c’est émulé, donc ralenti.
    • Les anciens de Microsoft auront sûrement des nuits difficiles quand ils se rappelleront qu’en 2012, Microsoft avait déjà essayé de faire Windows RT, une version de Windows pour processeurs ARM, qui n’aura jamais vraiment décollé. Pour les débutants, rappelons qu’un système d’exploitation n’a pas vraiment d’intérêt en tant que tel, à part faire tourner des applications. Sans cette bibliothèque d’applications, il ne sert quasiment à rien.
  • Pourquoi Apple abandonne son processeur M3 quelques mois après son lancement ? . Il était stupéfiant de voir Apple annoncer son processeur M4 début mai 2024 alors que les premiers Mac équipés de processeurs M3 étaient sortis en novembre 2023. Pour résumer les spéculations (Apple ne communique pas sur le sujet) : le M3 utilise une gravure 3 nm qui n’est pas très fiable et conduit donc à générer beaucoup de processeurs qui ne fonctionnent pas, ce qui coûte cher. Le M4, par contre repose sur une gravure de la même taille mais de “seconde génération” (appelée N3E chez TSMC), plus fiable donc moins coûteuse. Précisons que nm est l’abréviation de nanomètre, c’est à dire un milliardième de mètre. Un nm vaut un millième de micron.
  • How the new Microsoft Recall feature fundamentally undermines Windows security. La killer feature des PC intégrant un processeur capable de faire de l’IA consiste à… espionner l’utilisateur. Le logiciel, activé par défaut dans Windows sur ces machines, prend à intervalle régulier des copies d’écran. Ensuite, il y a reconnaissance des caractères dans ces images, et tout cela est stocker dans une base de données locales (compter 25 Go pour 3 mois de suivi) et permet une recherche locale. Evidemment, si votre PC est piraté (comme des numéros de CB sur les sites d’e-commerce ou des conversations privées sur messagerie chiffrée), beaucoup plus d’informations personnelles sont récupérables par le pirate. Dommage !
  • Je découvre le travail de Duncan Austin, BothBrainsRequired. C’est un penseur systémique qui travaille sur l’écologie. Deux articles intéressants, avec des illustrations en haute résolution :
  • L’IA déconne, et ça n’est pas prêt de s’arrêter. Nouvel épisode : Google hallucine (recommandation de mettre de la colle dans une pizza pour éviter que le fromage ne coule trop, manger au moins un caillou par jour pour avoir des minéraux, utiliser de l’essence dans une recette de pâtes, possibilité de courir dans le vide au-dessus d’une falaise comme Vil Coyote…), La raison est toute simple : il est incapable de reconnaître le sarcasme dans les texte qu’il a pu analyser sur le Web… Pourtant, Google promet que s’il fonctionne dans 80% des cas, il finira par atteindre les 100%. Le professeur émérite Gary Marcus pense qu’ils rêvent. On se rappellera qu’il y a 18 mois, Meta ne faisait pas mieux, avec un chatbot — Galactica — qui citait des papiers scientifiques démontrant qu’on avait étudié scientifiquement la possibilité de manger du verre pilé, “source de silicium bon pour la santé”. Le dit chatbot avait été déconnecté au bout de 2 jours, après cet incident cumulé à des réponses racistes. Quand je revois ces informations, je me demande si nous n’en sommes pas déjà au point d’inflexion de l’IA, un peu comme ce qu’ont vécu les cryptomonnaies et les NFT. (Laissez-moi rêver !). Autre source en anglais. CaféTech en parle aussi en français).
  • J’aime bien Doc Searls. Il vient d’écrire un nouveau billet, The People’s AI. Sa thèse est qu’il faut des IA utilisables par tout un chacun, mais sous la maitrise de chacun. Des IA libres. Pas des IA as a service comme le souhaitent les géants de la tech. J’aime bien l’idée, mais ça ne répond pas au problème de la difficile compatibilité de l’IA avec le besoin de moins utiliser de ressources.
  • Les ‘PC IA’ suscitent l’espoir… de voir la croissance reprendre sur le marché des PC et des smartphones. Un rappel que l’IA est surtout une occasion pour beaucoup non de changer le monde, mais au contraire de faire du business as usual, continuer de rendre obsolète du matériel qui fonctionne pour tenter de réanimer une loi de Moore moribonde ! (Et pourtant, elle nous mène à notre perte…)
  • L’IA est devenue, en 2024, la priorité stratégique des CEO selon Gartner. “87% d’entre eux estiment que les bénéfices de l’IA pour leurs entreprises surpassent les autres risques.” (…) “34% des CEO/PDG affirment que la prochaine transformation de leur entreprise après le numérique sera l’IA, loin devant l’efficacité opérationnelle (9%) et le développement durable (7%)”. Bref, à fond sur l’IA. Les implications environnementales ? L’habitabilité de la planète ? On verra plus tard !
  • « Ça ne sert à rien de féminiser la tech si c’est pour avoir une empreinte carbone énorme »
    • Question d’Usbek et Rica : Le développement rapide des IA, et demain des « superintelligences » artificielles, risque-t-il de renforcer encore davantage cette domination masculine ?
    • Réponse de Marion Olharan Lagan : “Oui, et ce que je trouvais intéressant dans le machine learning, c’est qu’ils vont aller chercher toutes les données qu’ils trouvent sur Internet. Les pays riches ayant eu Internet le plus tôt, cela signifie que c’est très américain et européen. C’est aussi le cas de la Chine, qui a un système assez fermé. Et le jour où ces « superintelligences » seront développées, elles seront nourries à ça. Comme un enfant qui grandit dans un univers il entend tous les jours que le monde est fait par les hommes, pour les hommes. Quand il grandit, il ne faut pas s’étonner qu’il agisse comme ça à son tour. Cette tendance est déjà à l’œuvre mais cela pourrait être de pire en pire. Il faut un sursaut collectif. Il n’aura pas lieu avec des Vivatech où l’on dit que la France doit innover, avoir davantage d’incubateurs et d’entreprises : si c’est sur le modèle de ce qui se passe aux États-Unis, cela ne va rien changer.”
  • Le règlement Général pour l’Écoconception de Services Numériques (RGESN) vient de sortir dans une version 2, et c’est bien ! Comme le dit l’ARCEP, “Tous les métiers liés de près ou de loin du secteur numérique peuvent utiliser le RGESN pour réduire l’empreinte environnementale de leurs services” ;
  • Transphobie chez IBM : j’apprends le décès de Lynn Conway, inventrice de la technologie VLSI. Lynn Conway, au delà d’être à la limite du génie, a vécu un enfer à cause de ses problèmes de genre. Ainsi, IBM a fini par présenter ses excuses pour l’avoir virée pour être transgenre… 52 ans après les faits !.

Politique

  • Je ne vote pas LFI, mais il m’apparaît, en ces temps troublés, qu’il ne faut pas mettre dans le même sac intitulé “Extrêmes” LFI et le RN. Voici donc Pourquoi c’est faux de dire que LFI est un parti d’extrême gauche ?. Explications :
    • Le Conseil d’État, dans sa décision du 11 mars 2024, tranche : La France insoumise, tout comme le Parti communiste français font partie du bloc « gauche », comme l’avait décidé le ministère de l’Intérieur qui attribue les nuances politiques au moment des élections.
    • Lutte ouvrière et le Nouveau parti anticapitaliste sont ainsi classés dans le bloc « extrême gauche ». Alors que, selon l’auteur, LFI serait plutôt « un mouvement réformiste qui ne vise pas une rupture nette avec le capitalisme mais désire plutôt, au moins dans un premier temps, l’adoption de mesures limitant les effets des formes débridées du libéralisme économique actuel ».
    • Par contre, selon la définition de Jean-Etienne Dubois, dans son ouvrage l’Extrême droite française, les partis d’« extrême droite » sont « les organisations qui contestent le système politique républicain et démocratique (anti-électoralisme, antiparlementarisme, aspirations autoritaires, etc.) et/ou le caractère universel des valeurs républicaines de liberté et d’égalité (antisémitisme, racisme, xénophobie, etc.) ».
  • J’aime bien ce billet de Charline Vanhoenacker : J’espère que le rire va couvrir le bruit des bottes !

Vélo

Nouveaux imaginaires

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