Numérique et limites planétaires
- L’appariement des pièces met la réparation électronique indépendante en danger ;
- Transformer le numérique : des pistes pour un alternumérisme radical par Louis Derrac. Une longue lecture chaudement recommandée ;
- existe sous forme de vidéo : Conférence 3/3 : transformer le numérique ;
- Par le même auteur : Numérique responsable, critique d’un oxymore ;
- Dans le même filon, mais par Hubert Guillaud (sur internetactu.net, date de février 2020) : De l’alternumérisme : d’autres numériques sont-ils possibles ?
- Fairphone 5 : enfin un smartphone intéressant qu’on pourra garder 10 ans ;
- Je découvre le brouillon des Web Sustainability Guidelines (WSG) du Sustainable Web Design Community Group (aka “Sustyweb”) ;
- Intéressant papier bardé de liens sur la consommation d’eau du numérique ;
- Microsoft signe un contrat géant d’élimination du carbone pour éponger le CO2 à l’aide de calcaire et ça n’est pas l’idée du siècle. L’article explique bien pourquoi.
- Pourquoi ChatGPT est une bombe environnementale. On n’apprend pas grand chose dans l’article (et pour cause, les fournisseurs d’IA générative cachent soigneusement les informations), mais c’est assez rassurant de voir que des journalistes grand public s’en préoccupent…
- Datacenter : la consommation d’eau explose chez Microsoft, avec 34 % de hausse.
- Impacts importés des datacenters : l’angle mort des analyses territoriales des impacts du numérique par Hubblo. J’adore la première phrase de l’article : « L’évaluation environnementale du numérique est un sujet nouveau et immature ». En effet. Et il est courageux de le dire, pour pouvoir continuer à travailler sur le sujet et s’approcher toujours plus de la vérité. Puis l’article pointe un angle mort d’une récente étude de l’ADEME et de l’ARCEP : « seuls les datacenters et réseaux opérés en France sont pris en compte » dans cette étude. C’est ce sur quoi avance l’article.
- L’État des lieux des indicateurs environnementaux du Cloud a une façon très intéressante de résumer le problème de l’empreinte environnementale du numérique :
Le scenario « business as usual » chiffré par l’Ademe dans son étude de prospective de 2023 estime l’empreinte carbone du digital en France en 2050 à hauteur de 49 MtCO2eq, contre 17 MtCO2eq en 2020 (soit 2,5% des émissions nationales à cette date).
La part du numérique représenterait plus de 60% du total des émissions nationales en 2050 dans l’hypothèse où nous parviendrions par ailleurs à atteindre l’objectif de « neutralité carbone » (soit un quota d’émission d’environ 80MtCO2eq) !
Autrement, dit, la croissance de l’empreinte carbone du numérique est incompatible avec l’objectif de neutralité carbone en 2050.
Continuer le numérique comme avant ou avoir une planète habitable, il va falloir choisir.
Mobilité
- Pétition taxons le kérosène. En effet, le kérosène, carburant pour avions, n’est peu ou pas taxé, beaucoup moins que la voiture, alors que c’est le moyen de transport le plus polluant et le moins égalitaire. C’est ce qui fait que l’avions est souvent moins cher que le train. D’où la pétition !
- C’est quoi l’empreinte carbone d’un vélo ? Le fabricant de vélos Trek a fait le calcul et c’est passionnant ! En moyenne, un vélo c’est 174 k d’équivalent CO2 (eCO2) pour sa fabrication. C’est variable suivant le modèle. Un VTT en aluminium d’entrée de gamme (le Marlin, chez eux), c’est 116 kg alors qu’un vélo de route en carbone c’est 197 kg. Un VAE c’est 229 kg. Autrement dit, il suffit de rouler 692 km avec votre vélo pour “rembourser” l’empreinte carbone et devenir “carbone négatif”. À l’inverse, une voiture thermique c’est environ 6 tonnes d’eCO2 pendant sa fabrication, et environ 160 à 200 g par km parcouru, donc 160 à 200 kg d’eCO2 pour 1000 km parcourus. (Info trouvée via La difficile mesure de l’empreinte carbone d’un vélo par Olivier Razemon) ;
Low tech et bricolage
- Voilà pourquoi j’aime Mastodon : j’ai noté sur ma barre de son Sonos (qui vient de fêter ses 10 ans) que le son était mauvais. Je démonte le machin, et je vois que la suspension de 5 des 6 hauts-parleurs est déchirée ! Je l’ai réparée à la hâte avec un joint silicone de salle de bain, que j’ai choisi pour sa souplesse… Je publie mon bricolage sur Masto et là, les suggestions affluent :
- Réparer la membrane d’un haut parleur ;
- Réparation de Haut-Parleur ;
- SimplySpeakers.com qui vend des pièces détachées et propose plein de tutoriels ;
- La Boutique du Haut-Parleur, dont le slogan est « réparer plutôt que remplacer » (j’aime !) ;
- Et même, une solution libre pour remplacer mon système Sonos avec des Raspberry Pi recyclés :piCorePlayer - a complete audio system !
- Je découvre Conviviel.org, dont voici le manifeste
Logiciel Libre et éducation nationale
- Audran Le Baron (Education Nationale) : « notre cap pour les quatre prochaines années est fixé » (par l’excellent Bertrand Lemaire) :
La future solution unique sera basée sur des logiciels libres. A l’automne 2023, quatre académies serviront de pilotes. La généralisation sera effectuée courant 2024. La difficulté, c’est que nous avons à gérer 1,8 million de boîtes (…) Le choix s’est donc porté sur Zimbra que nous allons intégrer avec d’autres outils.
pour la visioconférence, nous avons misé très tôt sur le logiciel libre BigBlueButton. La solution est déjà déployée, tant pour les visio que pour les classes virtuelles, et est devenue interministérielle. Nous avons réalisé des développements partagés avec la communauté pour rendre la solution pleinement adaptée à la réalisation de cours en télé présence. Nous travaillons à son intégration « sans couture » avec la messagerie-agenda Zimbra.
Nous disposons également d’une solution de partage de fichiers baptisée Nuage (une implémentation de Nextcloud). Là encore, nous travaillons à son intégration dans Zimbra, notamment pour les pièces jointes de gros volume.
En Vrac !
- Dérèglement climatique : la Californie poursuit cinq compagnies pétrolières. “Ces compagnies et leurs associés ont « intentionnellement minimisé les risques posés par les énergies fossiles à la population, alors qu’elles avaient connaissance du fait que leurs produits pouvaient conduire à un réchauffement climatique significatif », cela depuis les années 1950, dit la plainte” ;
- Écologie, jeunes et diplômés des grandes écoles : le grand tournant, vraiment ? ;
- C’est vieux (juin 2021) mais c’est très bon : Entretien avec Hubert Guillaud — Une politique numérique de gauche est-elle possible ? ;
- Encore vieux, mais toujours très bon aussi : Les plans de sobriété ne peuvent se résumer « au sang, à la sueur et aux larmes », une interview d’Antoine Brachet, directeur associé de Bluenove et fondateur du mouvement #BrightMirror ;
- J’ai un peu gardé le meilleur pour la fin, avec ce Documentaire-conférence : climat, tous biaisés ?, d’Albert Moukheiber où il explore les biais cognitifs face à l’éco-anxiété : pourquoi ne bouge-t-on pas plus face au changement climatique ? Quelques pointeurs sur les différents sujets abordés et qui font que cette vidéo est une merveille à mon sens :
- À 15 mn et 21 s, la diffusion de la responsabilité ou effet spectateur sont expliqués.
- À 34 mn 15 sec, il parle justement de Carbon Offset / compensation carbone (évoquée dans mon article sur la fausse neutralité carbone de l’Apple Watch).
- À 36 mn et 25 s, il aborde le concept d‘Impuissance acquise
- 40 mn , il ne faut pas tout faire reposer sur le cerveau de l’individu et ses limitations mais aussi penser à l’échelle du système.
- À 44 mn 08 sec, Dominique Meda revient sur la foi dans le solutionnisme technologique et Albert Moukheiber le réfute.