Illustration par Andy Singer, trouvée chez Colino
Le 17 novembre prochain, certains citoyens annoncent vouloir faire une manif’ monstre pour protester contre l’augmentation du prix de l’essence. Une pétition a même récolté 800 000 signatures.
Plus de 3 Français sur 4 interrogés ont déclaré que l’augmentation des prix du litre de carburant à la pompe « est une mauvaise chose » et qu’ils sont favorables à l’action de blocage des routes prévue le samedi 17 novembre prochain, en signe de protestation contre ces tarifs jugés prohibitifs. (Source).
Parallèlement, on sait tous, depuis des décennies, qu’il faut changer notre mode de développement, de mode de fonctionnement de notre société. Le premier rapport du GIEC, c’était en 1990, il y a 28 ans. Et même pour ceux qui ont une mémoire de poisson rouge, deux événements récents, la fracassante démission de Nicolas Hulot, (ministre de l’environnement, le 28/08/2018), et le dernier rapport du GIEC, en date du 8 octobre 2018, qui commence par cette phrase :
Pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C, il faudrait modifier rapidement, radicalement et de manière inédite tous les aspects de la société
Difficile de faire plus clair.
Alors comment se fait-il que des millions de concitoyens (3/4 des français) veulent à la fois un avenir pour la planète ET la possibilité pour tous de continuer à bruler plein d’essence ?
Voilà la réponse à laquelle je voudrais répondre dans ce billet, portant pour l’occasion ma casquette de coach. Précision : je ne souhaite pas ici aborder l’aspect politique des choses (quel parti a raison ?), ni l’aspect économique (quelles mesures fiscales etc. apporter ?) mais plutôt l’aspect psychologique.
Protéger mon porte-monnaie tout de suite vs un risque diffus plus tard
Ce qui provoque la colère de nos concitoyens est une combinaison puissante. D’abord, c’est une menace. Elle est immédiate. Et elle est précise : dans quelques jours, je vais avoir plus de mal à boucler mes fins de mois.
Par contre, le changement climatique, c’est beaucoup plus confus et lointain. Le fait que l’année 2017 a été une des trois années les plus chaudes, avec 2016 et 2015 est assez peu tangible. L’autre difficulté, c’est que le danger est lointain. On parle d’impacts en 2030, 2050. Bien moins tangible que mes prochaines courses (en voiture, forcément) à la grande surface d’à coté. Les dangers du changement climatique sont pourtant énormes : montée des eaux, qui va inonder des plaines partout dans le monde, causant la perte de maisons, de villes, de champs, et forçant des millions de gens à être déplacés vers des lieux moins hostiles. Vous vous souvenez de la Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina ? Mais voilà, on ne sais pas quand ça arrivera, mais c’est dans longtemps. On ignore (et on ne préfère pas savoir) si sa maison est concernée par le problème. On ne préfère pas savoir, car on a d’autres préoccupations. Comme le prix de l’essence, par exemple.
La psychologie humaine est ainsi faite : les gens sont plus préoccupés par un problème précis à court terme que par un danger plus grave mais plus lointain.
5 étapes du deuil
Quand on apprend la mort d’un proche, on doit faire son deuil de cette personne.
Elisabeth Kübler-Ross, une psychiatre spécialisé dans les patients en fin de vie, a développé un modèle du deuil en 5 phases que voici :
- Déni (Denial). Exemple : « Ce n’est pas possible, ils ont dû se tromper. »
- Colère (Anger). Exemple : « Pourquoi moi et pas un autre ? Ce n’est pas juste ! »
- Marchandage (Bargaining). Exemple : « Laissez-moi vivre pour voir mes enfants diplômés. », « Je ferai ce que vous voudrez, faites-moi vivre quelques années de plus. »
- Dépression (Depression). Exemple : « Je suis si triste, pourquoi se préoccuper de quoi que ce soit ? », « Je vais mourir… Et alors ? »
- Acceptation (Acceptance). Exemple : « Maintenant, je suis prêt, j’attends mon dernier souffle avec sérénité. »
Quelques précisions importantes :
- Tous les patients ne passent pas par les 5 phases
- On peut passer par les phases dans le désordre et les repasser plusieurs fois
- Le modèle peut s’appliquer à toute forme de perte catastrophique (emploi, revenu, liberté).
En ce qui concerne le changement climatique et la nécessite de repenser le fonctionnement de notre société, nous sommes tous en deuil, même quand on ne le sait pas.
- Pour beaucoup, c’est la phase de déni : « mais non, ça n’est pas possible ».
- Pour d’autres, c’est la colère, qu’on retrouve dans les commentaires des articles qui parlent du changement de société indispensable pour éviter les catastrophes du changement climatique, genre « vos gueules les écolos, bande de khmers verts (insérer ici vos insultes préférées) ».
- Le marchandage est aussi très fréquent, au point qu’on lui a donné un nom qui fasse moins peur. On appelle ça la croissance verte ou le développement durable, du genre « on pourrait continuer comme avant, mais en triant ses déchets ? » ou « je continue de prendre l’avion mais j’ai une compensation carbone ».
- La dépression est une phase dangereuse (je sais de quoi je parle). Elle est toxique pour l’individu, il faut donc y rester le moins longtemps possible, mais en plus elle dissuade d’autres de quitter la phase de déni et de progresser dans le processus de deuil.
- L’acceptation est la phase ultime. Comme l’explique Elisabeth Kübler-Ross, c’est la phase de la sérénité. On est réconcilié avec l’idée de la perte, on peut envisager d’aller de l’avant, sereinement.
Les facteurs aggravants
Plusieurs choses peuvent aggraver les choses. En voici quelques unes :
Tuer le messager plutôt qu’écouter le message
Quand on ne veut pas savoir (entre déni et colère), on peut avoir tendance à agresser la personne qui porte le message, à le dénigrer, à nier la personne pour éviter d’avoir à entendre et croire le message.
Naomi Klein dans son ouvrage Tout peut changer évoque un concept intéressant pour expliquer cela :
la « cognition culturelle », un processus par lequel chacun peu importe ses tendances politique, filtre toute information nouvelle de manière à protéger sa « vision préférée d’une bonne société ». Si l’information nouvelle semble confirmer cette vision, il l’accepte et l’intègre facilement. Si elle menace son système de croyances, son cerveau se met immédiatement à produire des anticorps intellectuels afin de repousser cette invasion importune[1].
Il me faut ajouter que bien souvent, le messager n’a pas choisi le message, n’accueille pas toujours le message avec le sourire. Il n’est que porteur du message. Pourtant, très souvent, on lui reproche de le porter, comme s’il en était l’auteur, sur l’air de “mais pourquoi tu ne restes pas dans le déni toi aussi !”.
Upton Sinclair à propos d’avoir des billes dans le système
Il est une citation qui ne cesse de me revenir à l’esprit avec une étonnante régularité[2] dans ma carrière d’hacktiviste pour à peu près tous les sujets qui m’intéressent, les standards du Web, le logiciel libre, la vie privée, la protection de l’environnement, etc. C’est une phrase d’Upton Sinclair :
« Il est difficile de faire comprendre quelque chose à quelqu’un quand il est payé pour ne pas le comprendre » (En anglais : “It is difficult to get a man to understand something, when his salary depends on his not understanding it.”)
Heureusement, elle ne s’applique pas de façon systématique : on rencontre parfois des gens qui arrivent à passer outre les intérêts de leur employeur et d’écouter ce qui est dit. Mais c’est rare et encore plus de leur faire reconnaitre la chose.
Le fait est que quasiment tous, nous sommes payés par une entreprise qui a pour objectif de croitre, de plus exploiter des ressources naturelles. Bref, notre employeur n’a probablement pas envie de voir le dérèglement climatique arriver. La décroissance encore moins. Bref, pas facile de rester objectif face aux importants débat qu’il va falloir avoir sur la politique et le dérèglement climatique !
L’exploitation par certains de la colère
J’ai entendu il y a plusieurs années une phrase qui m’avait beaucoup amusé par le cynisme qu’elle décrit : « La meilleure façon de mener une manifestation, c’est d’en trouver une et de courir pour se mettre devant. »
C’est ce que font un certain nombre d’hommes et de femmes politiques avec cette colère contre le changement de société qui doit être mené pour anticiper le changement climatique.
Par exemple Nicolas Dupont-Aignan, qui déclare que si le gouvernement fait cela, c’est pour “faire les poches” des citoyens. Cette approche est le fond de commerce des populistes : repérer ce qui met les gens en colère et la cultiver, quitte à mentir, en vue d’assouvir sa volonté de pouvoir…
Dans un souci de parité, il me faut citer Ségolène Royal qui déclare « Je comprends et je soutiens le mécontentent. […] Justifier cette hausse inconsidérée des taxes sur le carburant par l’écologie, c’est malhonnête et les Français le savent ». Souvenons-nous juste qu’une partie de l’augmentation de la taxe carbone vient d’une loi (nécessaire) votée trois ans plus tôt et qui porte le nom de “loi… Royal”, du nom de la même. Je comprends l’attrait de dire du mal du parti en place pour disposer de visibilité, mais franchement, c’est bas et toxique sur le long terme pour nos institutions. Ah, histoire que le gouvernement Philippe ne soit pas épargné, j’en profite pour dire que j’aimerais beaucoup que le surplus fiscal rapporté par ces mesures soit intégralement ajouté à la transition énergétique. Merci d’avance !
Mise à jour suite à une conversation dans les commentaires et les réseaux sociaux : la France Insoumise mérite aussi d’être citée ici, avec les déclarations successives de ses représentants, 1 2.
Être en colère, c’est déjà entamer le deuil
Même si subir la colère d’une personne énervée par ces augmentations est pénible, il est important d’être en empathie, de comprendre le processus qui l’amène dans un tel état. À une époque j’aurais été moins aimable avec des gens d’un avis contraire au mien, parce qu’ils ne pouvaient/voulaient pas comprendre qu’il faut anticiper le dérèglement climatique et consentir à ces changements de société pour mieux vivre plus tard. Il y a aussi un truc qui me rassure : l’information du fait qu’il faut changer est déjà bien diffusée. Plus personne ne doute du dérèglement climatique et de ses impacts. Surtout, le fait que les gens soient en colère est une preuve que le processus de deuil est entamé pour eux. Aidons-les accompagnons-les pour qu’ils parviennent aussi vite qu’ils le peuvent à la dernière phase du deuil, l’acceptation.
Subir ou choisir ?
Dans une tribune dans Libération, “l’objecteur de croissance” Vincent Liegey[3] explique :
Dans mes conférences, je prends souvent cet exemple pour interpeller sur les bienfaits et l’efficacité de politiques incitatrices, émancipatrices et portées par les citoyens face aux maux engendrés par des politiques imposées. La Hongrie est le troisième pays d’Europe en termes d’utilisation du vélo derrière le Danemark et les Pays-Bas avec une différence majeure : on y retrouve deux types d’usage du vélo. Le moins développé mais le plus mis en avant est celui que l’on observe partout dans les grandes villes, sympa, branché et libérateur, basé sur un choix conscient pour des raisons environnementales et de bien-être. Le deuxième, dans les campagnes, où le vélo se pratique par défaut, vécu comme une humiliation économique, faute de pouvoir s’acheter la voiture, signe de progrès que la publicité nous vend au quotidien sur nos écrans de télé… Dans les deux cas des pratiques vertueuses et désirables en termes de santé publique, convivialité et enjeux climatiques, et pourtant on observe deux ressentis bien différents.
Je vois dans cette explication que nous, en tant qu’individus, nous pouvons refuser ce qui nous arrive et donc le subir (les faits sont têtus et la marge de négociation avec le dérèglement climatique est inexistant) ou bien on peut réfléchir aux options qui sont devant nous et choisir celles qui nous conviennent le mieux. C’est cette seconde approche que j’ai choisi, car elle est sereine, positive et optimiste, et c’est la seule qui va me permettre de rester heureux alors que le monde va vivre une série de bouleversements qui sont pour l’instant inimaginables.
Mise à jour et suivi
La courbe de deuil de la collapsologie
Je découvre avec ravissement qu’il existe une illustration qui résume et étend mon propos (et j’éprouve un peu d’embarras en constatant qu’elle a été dessinée il y a 18 mois). La voici (via Geekenvrac que je remercie), sous licence CC-BY-SA, et son auteur est Mathieu Van Niel :
On note l’ajout par rapport au modèle de Kübler-Ross, que la phase d’acceptation est divisée en 3 sous-phases :
- Pardon “Ok, je fais la paix avec le monde et moi-même. #accueil #plénitude”
- Sens et Renouveau. “Je m’adapte, je change, je teste, je m’engage. #Résilience #Action #NouveauxRepères”
- Croissance et sérénité[4] “C’est pas facile, c’est pas simple, mais c’est beau ! Je célèbre le changement #Cosmos #Beauté”
L’auteur note comme Kübler-Ross : « je risque de faire le yoyo sur la courbe, mais c’est OK » et ajoute trois catégories de réactions :
- le ÇaVaPetiste, qui reste en mode colère (on peut lui souhaiter d’évoluer vers la partie droite de la courbe pour éviter de croupir dans son amertume) ;
- le Survivaliste, qui pense que l’être humain est fondamentalement mauvais et se prépare à la boucherie future en s’armant et se barricadant tout en se repliant sur lui-même.
- l’AquoiBontiste, qui est égoïste et épicurien annonce “foutu pour foutu, profitons de ce qu’il nous reste” (en levant son verre).
Voilà qui va m’éviter d’avoir à écrire un nouvel article sur ces trois approches…
Notes
[1] Dan M. Kahan, « Fixing the Communications Failure », Nature, vol. 463, 2010, p. 296, cité par Naomi Klein, Tout peut changer, première partie, chapitre 1, note #57
[2] Je l’ai mentionnée ici même en juin 2018 et avant en mai 2006 !
[3] On peut retrouver Vincent Liegey dans un épisode de l’excellent podcast Atterrissage.
[4] Au passage, il faut noter qu’on parle ici de croissance personnelle de l’individu, et pas du tout de croissance économique, qui est plutôt le problème que la solution. L’utilisation d’un mot aussi connoté me fait hurler, c’est même la principale bévue de ce document formidable.
31 réactions
1 De Minami-o - 10/11/2018, 16:45
Mmm sauf ton respect, ça me semble un peu à côté de la plaque, comme analyse : la réalité de tous ces français qui sont en colère, qui sont banlieusards ou ruraux, c'est qu'ils n'ont pas d'alternative à la voiture.
Les transports en commun ? L'offre est anémique voire indécente dès qu'on sort des grandes villes. Le vélo ? Pour faire 100 bornes par jour, sérieusement ? L'électrique ? Les prix sont trop élevés, l'offre est misérable, et le coût environnemental est incertain...
Alors on peut les enfoncer encore et dire qu'ils sont coupables, comme sur ton image d'en-tête, c'est vrai, pourquoi ne pas changer de boulot ? De lieu de résidence ? Et bien tout simplement parce qu'ils n'en ont pas les moyens !
Le gouvernement se fout du monde avec ces mesures, car rien n'est fait pour accompagner le changement, on tape encore une fois sur la tête des travailleurs, sans leur proposer d'alternative. Dans le même temps, on a fait tous les cadeaux possibles aux grandes entreprises et aux rentiers - eux qui auraient les moyens d'aider à financer le changement - qui sont bien sûr irréprochables en matière d'environnement, cherchez l'erreur.
Je te rejoins sur l'urgence du changement, mais le gvt fait comme les précédents depuis 30 ans, au lieu de mener des projets d'envergure pour moderniser le pays et amorcer une vraie transition énergétique en allant chercher l'argent où il se trouve, il accumule des mesurettes injustes, inappropriées et qui sont de véritables repoussoirs qui finalement desservent la cause, étranglant encore un peu plus le Français moyen qui se débat déjà pour garder un emploi et finir le mois.
Il n'y a aucun "changement de société" dans la politique du gvt, pas plus que dans celle de ses prédécesseurs.
Adapter son comportement pour limiter le changement climatique est donc, aujourd'hui, en France, un luxe que beaucoup ne peuvent pas se permettre, en tous cas en ce qui concerne la voiture.
Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas conscients du problème, inquiets de la tournure des événements dont ils savent pertinemment qu'ils seront les premières victimes, trop pauvres qu'ils sont pour déménager dans des zones "sûres" ; ou désireux de participer à l'effort de changement.
Leur dénier cela est, à mon sens, faire preuve d'un aveuglement de classe ou d'un mépris sans borne.
2 De Albert - 10/11/2018, 17:44
> La dépression est une phase dangereuse (je sais de quoi je parle).
Est-ce que tu en as déjà parlé sur ce blog ? Si oui, où ? Si non, est-ce que tu voudrais en parler ou est-ce trop intime ?
3 De cameleon - 10/11/2018, 22:49
merci tristan.
Juste une pensée personnelle : au bal des hypocrites, LFI aurait aussi mérité une distinction, il me semble, pour arriver "en même temps" à prôner la fin du diesel et aujourd'hui manifester avec ceux qui réclament le maintien de leur permis de polluer sans frais.
4 De lipki - 10/11/2018, 23:22
Comment faire la différence entre dépression et acceptation ?
Peut-être que l'acceptation est moteur, d'action, et donc potentiellement .... d'un nouveau cycle de deuil
5 De Sim - 11/11/2018, 04:06
Un peu reducteur ce billet non ?
Les français ne sont pas si bêtes. Considérer que leur colère n'est explicable que parce qu'on touche à leur portefeuille c'est louper l'essentiel : sauf pour les purs citadins, quelles alternatives crédibles disponibles ? Pourquoi on incite pas plutôt que taxer encore ? Pourquoi le maritime et l'aérien sont toujours fortement exonérés ? "hey vite sauvons la planète, taxons le diesel ! Quoi comment ça les TER ?". Et sinon je fais du covoiturage pour aller faire mes courses maintenant que la grande distribution a ruiné le commerce de proximité ?
Et ceci me donnerai presque envie d'aller casser des abris bus : https://blogs.mediapart.fr/vilmauve...
6 De Jeanne à vélo - 11/11/2018, 09:50
Vous avez tout à fait raison sur l'empathie. Je serais en revanche plus dubitatif sur votre dernier paragraphe. Quasiment rien ne se joue à l'échelle de l'individu. Dans un système de représentation (politique et médiatique) comme le nôtre, c'est à celles et ceux qui informent (aux deux sens du verbe) l'opinion d'opérer la transition. Et puisque vous évoquez le vélo, on peut faire remarquer que le jour où une disposition réglementaire rendra le flux vélo prioritaire aux intersections (comme aux Pays-Bas), un grand pas aura été fait vers un futur soutenable. C'est la même chose avec la croissance : le jour où un homme ou une femme politique tiendra avec conviction un discours de vérité (non la croissance ne reviendra pas), il sera possible d'envisager la suite avec un peu plus d'optimisme.
7 De valtena - 11/11/2018, 10:13
Ouais, il y a une part de vrai. Mais tu oublies qu'on ne propose rien derrière pour se passer de la voiture. Si on nous proposer un plan pour les transports ( plutôt que dire on va donner le transport aux entreprises), si la taxe servait a financé des changements sociétaux ( comme le télétravail, ou des horaires décalés ( un boîte qui commence a 10h pour finir vers 18h/19h, c'est moins de bouchons)).
Enfin bref, le problème c'est que c'est juste une taxe. Si c'était une politique claire, un truc possible, il n'y aurait pas de soucis. Pourquoi ne pas avoir taxé les produits sur la distance parcourue ? A l'état tient aux accords de commerce internarionnaux...
Autre point qui fait vivre ça comme une punition : pourquoi c'est au peuple de se priver seul et pas aussi aux hauts revenus ? Pourquoi nos hommes politiques ne prennent pas les transports en commun vu qu'il faut faire un effort. Un proverbe dit que pour faire bouger les pions, il faut que le roi bouge.
8 De Jérémy Martin - 11/11/2018, 11:07
Je crois, M. Nitot, que je préfère vous lire du les sujets que vous maîtrisez comme le logiciel libre parce que là, à part de la psychologie de comptoir au service du projet du gouvernement, c'est tout ce que vous faites.
Le kérosène des avions est-il taxé ou augmente-t-on sa taxe ? Je crois que non. Idem pour le transport maritime... bref c'est assez intéressant de constater qu'encore une fois avec ce gouvernement l'argument écologique sert à justifier le fait de toujours faire payer un peu plus les citoyens et toujours un peu moins les entreprises.
9 De Emmanuel Lécharny - 11/11/2018, 11:26
Intéressant. Ca recoupe ce qu'écrit Kahneman dans son livre "Thinking, fast and slow": "someone retrospectively rates an experience by the peak (or valley) of the experience, and by the way it ends".
Sans faire injure à tous les autres commentaires stigmatisant le manque d'alternative ( un autre biais cognitif: se rapporter à sa propre expérience et la généraliser), la réalité est que pour l'immense majorité des Français les alternatives existent, et que ce ne sont pas les ménages les moins aisés qui sont le plus impactés. Par exemple, https://twitter.com/M_Chassignet/st... Reste que pour une frange non négligeable des Français les moins aisés, la voiture est indispensable, et le prix des carburants est un vrai problème pour eux. En tenir compte est le rôle du politique, ce n'est pas une tâche aisée.
Pour finir, quand 49,62% des Français apportent leur voix à des candidats protestataires, populistes ou fascistes à des élections présidentielles, il est évident qu'il y a un gros avantage compétitif à exploiter ce gisement, quand on est un politicien...
10 De Grazoth - 11/11/2018, 11:54
Perso la hausse du prix du carburant ça m’en touche une sans faire bouger l’autre, j’habite en ville, je vais très peu au supermarché et je n’ai aucun problème à faire du stop pour mes longs trajets. Le problème c’est que je ne suis pas représentatif de tout les français. Je ne vois pas non plus le problème de l’augmentation du prix du carburant pour l’espèce de connard/connasse garé en plein soleil au plus fort de l’été et qui joue avec son téléphone vitre fermé et moteur tournant pour avoir sa clim alors qu’il fait tellement bon sous les arbres.
En plus de ces deux cas tu en as plein d’autres que l’augmentation du prix du carburant impactera tellement peux qu’elle ne les empêchera pas de gaspiller. Pas sûr que les propriétaires de yacht et de jet privé en aient quelques choses à foutre de l’augmentation du prix du carburant à la pompe, pas plus que la bourgeoise qui se fait un aller-retour en avion dans la journée pour aller faire du shopping à Londres/Paris/Rome…
Sauf que tu as aussi des gens en France qui habite en zone rurale, à qui on a retiré toute possibilité de subsistance autre qu’un boulot de merde dans une zone industrielle à 40/60/80 bornes de chez eu et qui leur rapporte des clopinettes, qui vivent dans un village ou tout les commerce de proximité ont fermé (à cause de la voiture justement), qui ont l’hôpital à 100 kms et le généraliste à 40. Tu as ma voisine, deux enfants, sans emploi et contaminé par la société de communication, qui n’ose plus prendre le bus après s’être faite agresser et voler son sac à main deux fois dans les transports en commun. Tu as aussi tout ce que j’oublie ou que je ne connais pas, qui seront aussi impactés durement par cette mesure, qui ne sont peut-être pas les plus nombreux, mais qui font déjà attention à leur consommation de carburant.
Et si au lieu de taxer bêtement les conséquences ont s’attaquaient plutôt aux causes du problème ? Si on interdisait la publicité qui nous fait acheter des choses dont ont n’as pas besoin, les émissions de télé débile qui font croire aux gens que la vie c’est s’entasser dans des villes, acheter des vêtements de marque, rouler dans des voitures de luxe et partir en vacances en avion pour squatter la piscine d’un hôtel à Marrakech pendant 1 semaine. Et si plutôt que de favoriser des exploitations agricoles immenses, obligatoirement mécanisés et qui tue la biodiversité on encourageait les gens à retourner vers la terre, à produire une partie de leur nourriture, dans des petits terrains et pourquoi pas pendant qu’on y est, ré-ouvrir des écoles, on lutterait en même temps contre le chômage tiens. Et si tout simplement on interdisait à des gens de faire des études neurologiques et/ou psychologique pour nous faire consommer des choses dont ont as pas besoin ? Qu’on leur interdisait de s’attaquer aux faiblesses du cerveau humain pour s’enrichir toujours plus, plus, plus au dépend de gens qui s’appauvrissent toujours plus ? Et si on interdisait de faire faire cinq cents ou mille kilomètres à une tomate avant qu’elle arrive bouche du client ?
Mais je m’égare là, si les gens produisaient ce qu’ils mangent, comment les riches pourraient-ils prélever leur petite dîme la dessus ? Ils risqueraient de ne plus pouvoir payer le plein du jet.
Alors pourquoi les automobilistes sont en colère face au prix du carburant ? peut-être parce qu’ils savent que c’est une mesure injuste et inefficace pour lutter contre la dégradation du climat.
11 De Kévin V - 11/11/2018, 12:19
Pour compléter les billets de Minami-o et Sim, avec un exemple :
Je suis professeur des écoles, dans la Manche. J'habite dans une petite ville (3500 hab. environ), à environ 15 km de mon école. Mon amie travaille à Saint-Lô, la préfecture, à 40 km environ.
Je suis obligé d'utiliser ma voiture. Ce travail l'oblige ! On ne va pas rassembler TOUS les élèves de la Manche dans 3 grands centres ! Il faut des écoles un peu partout, pour que juste 10 enseignants aient à se déplacer, et pas faire déplacer 150 familles d'élèves pour rejoindre des grands centres. (Et encore, énormément de petites écoles ferment... Donc de plus en plus d'élèves doivent se déplacer)
Je ne peux pas aller à l'école à vélo non plus, même électrique : j'ai minimum 2 gros sacs avec moi, parfois des affichages pour la classe, mon ordinateur (Pas un MacBook Air flambant neuf avec 12h de batterie. Non, un Dell de 2012 acheté d'occasion pour moins polluer et pour pouvoir le réparer. (la fabrication d'un ordinateur pollue plus que d'en acheter un d'occasion et de le réparer ). Il fonctionne très bien, mais pèse 3 kg et 3 cm d'épaisseur. Pas pratique à vélo, avec en plus les cartables...
Alors oui, j'aimerais bien prendre les transports en commun, je préfèrerais bien, pour plein de raisons ! Mais voici l'offre de transports :
Dans ma ville, il y a une petite gare : Youpi, on a qu'à prendre le train ! Ah, on ne peut aller qu'à Granville ou à Paris... (3h pour aller à Paris). Et encore, on a de la chance, on a une gare (pour l'instant)...
On va prendre le bus, alors ? Oui ! Il y a UNE ligne Manéo (les transports de la Manche) : Avranches - Saint-Lô ! Ah, il n'y a que 3 bus le matin (6h, 7h30 et 9h) et 3 le soir (16h40 - 18h et 19h). Je ne peux toujours pas aller à l'école...
Les grandes villes les plus proches sont Caen (45 min environ en voiture) et Rennes (1h). En train, on peut aller à Caen au prix de plusieurs changements, et de ... 3h de voyage environ selon les trains. Et pour Rennes ...5h de voyage, 150€ de trajet : Intercités (Diesel bien sûr) jusqu'à Paris Montparnasse, pour reprendre un TGV pour Rennes. Pas très écolo tout ça !
Fin de mon exemple. Donc oui je veux bien abandonner ma voiture. Mais je ne peux pas ! Le gouvernement dit qu'il faut que l'on change de mode de transports. Oui, pour les Parisiens c'est facile ! 5 lignes de RER, des métros et bus partout ! Mais dès qu'on quitte Paris, plus rien (sauf dans les grandes villes qui sont bien desservies (Rennes par exemple a un bon réseau de transports, des TGV, un bon réseau TER et plein de lignes de bus pour aller partout en France).
De plus, les petites lignes de trains sont menacées : pas assez rentables ! Mais on veut changer de moyens de transports ou chercher la rentabilité ?
Et pendant que les prix de l'essence montent, on laisse Total polluer en Guyane (https://www.greenpeace.fr/total-men...) Il faudrait savoir ce que l'on veut à la fin, cher gouvernement !
Donc Tristan, je suis d'accord avec toi pour dire qu'il faut changer et faire le deuil de la voiture, mais là je ne sais pas quoi faire . Mais c'est bien que tu aies laissé le scooter dans Paris pour prendre les transports en commun
Oui, parce que la France n'est pas Paris Et tout le monde ne peut/veut pas vivre en grande ville. Ça pollue aussi de construire plein d'immeubles
12 De Klouny - 11/11/2018, 12:26
La dernière phrase est incomplète ("4. Le survivaliste, qui a une approche").
La majorité des gens s'adaptent, du mieux qu'ils peuvent, au système en place.
13 De Leon - 11/11/2018, 13:45
Absolument pas d'accord avec ce billet mon ami
Ce ras-le-bol sur le prix de l'essence vient d'une taxation hors sujet sur l'essence après de multiples ponctions sur le porte-monnaie des français. Il y a aussi semble-t-il une volonté de la part de nos élites à une limitation de nos déplacements. Cette liberté de circulation est l'un de nos libertés fondamentales. Et je ne parle pas de la surveillance à tous les niveaux. Bref, on nous bride de partout.
Mais revenons à ton billet, sur l'écologie et la démission de Hulot. ce dernier avait dit une chose qui passe mal chez nos dirigeants : "il faut changer de modèle économique". Il avait pris l'exemple d'un porte-container quittant le chantier naval de St Nazaire : bonne nouvelle pour le business mais catastrophe pour l'écologie". Allez tiens, un lien sur ce sujet : https://www.planetoscope.com/Pollut...
Et après avoir vu ce compteur, tu vas me fait croire que ne pas utiliser sa voiture tout en continuant à acheter ses produits sur Amazon va changer les choses ? Bien sur que non, on est en plein dans l'écologie punitive "toi, consommateur, tu es le mal personnifié, tu es COUPABLE ! ".
Le GIEC se trompe de cible en pointant du doigt les individus. C'est le système capitaliste qu'il faut faire évoluer, les banques, les actionnaires qui en veulent toujours plus et en premier lieu les américains, le système bancaire américain, le mondialisme qui fait exploser les échanges internationaux avec les porte-containers et les avions qui sillonnent la Terre, les GAFAM qui nous inondent de publicités, etc. Mais qui osera s'y attaquer ?
Cause mondiale donc. Et au niveau français ? Avons-nous une vision de la société à long terme ? Vers où allons-nous (voulons-nous aller) ? Quel est la politique de transport de marchandises ? Des personnes pour les activités professionnelles mais aussi de loisirs ? Rien, c'est le néant. Et pour le coup, rien à droite, rien à gauche et plus surprenant, rien chez les Verts. Uniquement des restrictions en tout genre sur la population mais rien sur les entreprises, rien sur le concept de bénéfice à tout va, rien sur la limitation des dividendes des actionnaires. Non, rien. On supprime les lignes SNCF que l'on remplace par des bus et des camions. Mais toi, n'utilises pas ta voiture, assassin !
Dernière chose. La population humaine croit de plus en plus (nous sommes 7.5 milliards aujourd’hui) . S'attaquer à ce problème n'est absolument dans l'air du temps dans nos sociétés "chrétiennes". Qu'adviendra-t-il lorsque nous serons 15 ou 20 milliards d'individus ? Est-ce un objectif d'être autant de monde sur cette Terre ?
14 De Hervé - 11/11/2018, 14:12
Attention, la résignation ça peut aussi être admettre que nous sommes incapables de changer et que les émissions de CO2 continueront d'augmenter (sauf grave crise financière ou géopolitique).
15 De Emmanuel - 11/11/2018, 15:09
@JeanneÀVélo : « le jour où un homme ou une femme politique tiendra avec conviction un discours de vérité ».
Ce jour-là, personne ne votera pour elle.
16 De Tristan - 11/11/2018, 16:03
Peut-être quelque chose que sur lequel je n'ai pas été clair. Je le mets ici en toutes lettres :
Je ne parle pas de politique dans ce billet, je parle de psychologie, autour d'un sujet éminemment politique. Le message, en filigrane, de ce billet, c'est que le mec avec le gilet jaune est comme nous. Un humain. Quelqu'un qui a des émotions, et qui doit faire face à ce gigantesque changement politique, économique et de vision du monde qui accompagne le dérèglement climatique : il va falloir changer la société, le futur qu'on imaginait, abandonner certains rêves (souvent imposés par la publicité). Et ça fait mal. Être en colère est normal et, je l'espère, temporaire. C'est juste une phase avant d'atteindre, si tout se passe bien, l'acceptation qui permet à nouveau d'agir, d'imaginer, d'avancer, sur une trajectoire différente mais plus intègre, et pas aux dépends de la planète.
Voici maintenant la réponse à quelques commentaires :
@Albert : à propos de dépression. Non, je ne crois pas en avoir parlé sur le blog. C'est un sujet sensible, forcément. J'ai eu de longs épisodes de dépression moi-même il y a plusieurs années. C'est ce qui m'a amené au coaching brièvement mentionné dans le billet. Et je suis devenu beaucoup plus fort en apprenant à mieux me connaître.
@Caméléon : Je n'avais pas vu le coup de LFI, sinon je les aurait cités.
@Lipki : Comment faire la différence entre dépression et acceptation ?
@Sim : tout à fait d'accord avec toi, l'absence de taxes sur les transports maritime et aérien sont un souci majeur. Je touittais justement quasiment alors que tu tapais ce commentaire que c'était un soulagement de trouver un article qui annonçait qu'il y avait de la lumière au bout du tunnel.
@Jeanne à Vélo : "Quasiment rien ne se joue à l'échelle de l'individu. Dans un système de représentation (politique et médiatique) comme le nôtre, c'est à celles et ceux qui informent (aux deux sens du verbe) l'opinion d'opérer la transition."
Excellente remarque, Jeanne ! Je pense que l'individu compte beaucoup et je suis d'accord avec toi sur le reste.
@Valetena : je n'oublie rien, ou pas grand chose. Je ne parle pas de politique dans ce billet, je parle de psychologie, autour d'un sujet éminemment politique. Mais je suis d'accord avec tes remarques, hein. C'est juste que ça n'est pas le sujet que je voulais aborder ici. Mais ça viendra plus tard, rassure-toi !
@Jérémy Martin : évitons les attaques ad hominem et restons courtois, merci. Sans cela, pas de discussion possible. Je suis d'accord sur le manque de taxes sur l'aérien et le maritime comme expliqué plus haut à Sim.
@Emmanuel Lécharny : rien à ajouter, merci !
@Grazoth : ta réponse est politique là où mon billet ne souhaite pas l'être. En quelque sorte, ta réponse est hors sujet, ce qui ne lui retire rien de sa véracité.
@Kevin V. : je suis désolé pour toi que ça soit aussi compliqué comme changement. Tu n'es pas le seul, crois-moi. Et si c'est vrai que j'habite Paris, j'ai passé mon enfance à la campagne et crois moi que la dépendance à la bagnole, je l'ai subie aussi !
@Klouny : c'est corrigé, merci ! Et d'accord avec le reste. Ils râlent, mais ils s'adaptent. C'est pour ça que je reste optimiste !
@Léon : salut mon Léon ! Je crois que le problème de fond, c'est que tu crois le politique malveillant (il nous bride de partout) alors que moi je ne le crois pas très futé . Oui, il faut changer de modèle économique ! Notons que le GIEC ne pointe pas les individus à mon sens. Dans la phrase que je cite "il faudrait modifier rapidement, radicalement et de manière inédite tous les aspects de la société", ça implique aussi les modes de production, de distribution de la richesse et nos modes de vie. Faire des milliers de bornes par an c'est un luxe qu'on avait et donc il va falloir apprendre à se passer. C'est une mauvaise nouvelle autant pour toi que pour moi, vu notre passion pour le tourisme à moto. Par ailleurs, tu poses le doigts sur un sujet absolument fondamental (bravo ! tu fais preuve de flair) : "Avons-nous une vision de la société à long terme ? Vers où allons-nous (voulons-nous aller) ?". C'est un sujet central. Aujourd'hui, le modèle c'est la consommation, le luxe, le voyage, le confort, le gaspillage, l'égo, la compétition, le tout inspiré par la pub et de nombreux médias (pas tous). Ca ne peut pas rester comme ça. Il faut inventer un autre futur un autre imaginaire, sans quoi on n'arrivera pas à se projeter, à désirer l'indispensable changement. Ca me tente bien de m'y coller, tiens ! Enfin, le problème de la surpopulation. Ça aussi ça fait partie des billets en gestation dans mon cerveau depuis des semaines ! Patience (et bises).
17 De Grazoth - 11/11/2018, 18:05
En dehors du fait que tu cites “Tout peut changer : Capitalisme et changement climatique” (Je ne vois pas comment parler de capitalisme sans parler politique, mais je n’ai pas lu le livre donc il parle peut-être de tout autre chose) ou encore Ségolène Royale (arrête-moi si je me trompe mais c’est pas une politicienne par hasard ?), je n’arrive pas à saisir comment tu veux comprendre la colère des gens face à une décision politique en tenant le débat éloigné de toute considération politique.
18 De v_atekor - 11/11/2018, 20:51
@Tristan : Tu parles de psychologie... et c'est précisément le problème!
Il n'y a pas beaucoup de monde qui ait de problème psychologique avec l'essence. Par contre, il y a des millions de personnes dans le monde qui ont un problème crucial : étant donné le mode d'organisation de leur **environnement**, ils n'ont aucune alternative à l'essence, pas même une alternative utopique, genre : demain on aura des transports en commun pour aller au taf, demain les patrons accepteront le télétravail etc. La voiture n'est pas un choix explicite, elle est imposée par une organisation externe aux individus.
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A part peut être pour les employés de Total, il n'y a pas grand monde qui se lève un matin et qui se dit "merde, je ne peux plus brûler l'essence !". Par contre il y en a beaucoup qui se disent : "Ma vie dépend de la voiture, et je n'ai strictement aucune prise sur cette réalité. ". J'achète une voiture parce que je n'ai pas d'autre alternative. Celui qui achète un véhicule pour aller au boulot et aller faire ses courses, choisi éventuellement le moins cher sur le marché en sommant (prix d'achat + 200.000km)
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Si tu lui proposes une alternative crédible pour travailler et se nourrir (20.000km/an), il se étudiera volontiers comment se passer de son véhicule pour les (4000km/an) qu'il fait pour ses loisirs. Mais s'il n'a aucun autre choix, si toute l'infrastructure, pour travailler et se nourrir dépend d'un véhicule, il se défendra jusqu'à la mort pour survivre. Cette situation est celle de la plupart des français hors grandes villes. Les supermarchés sont en périphéries des villes et villages, souvent inaccessibles à pied et mal desservis en bus. La quasi totalité des zones d'activités ne sont pas accessibles depuis les villages qui entourent les villes. C'est le fruit d'une politique qui a 50 ans, le "tout voiture" de 1970, et sur laquelle tu ne reviendras pas avec une baguette magique. Il faudra 50 ans, à minima, pour une telle réorganisation du territoire, même si ça ira plus vite à Paris qu'ailleurs.
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Le pire n'est pas là : dans le contexte actuel, il faut être particulièrement dévot pour croire que ces hausses de taxes vont financer une réorganisation des infrastructures. Si au moins c'était le cas... mais personne n'y croit ! Une nouvelle supérette ouvrira dans mon village l'an prochain, alors que les petits commerces ont tous fermé. Elle sera à 6km du centre, accessible exclusivement par voiture. La publicité n'y est pour rien : soit t'as une voiture, soit tu meurs de faim car la toute nouvelle route qui la desservira n'a pas de piste cyclable.
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Tu le vois mieux, le cynisme politique ?
19 De Gam - 11/11/2018, 21:16
Merci Tristan pour ce post, qui a le mérite de présenter le problème sous un autre angle.
Je fais parti de ces personnes directement impactées par ces augmentations, cumulant avec ma moitié 80 km de route tous les jours.
60 km de moto pour ma part, mes horaires et mon lieu de travail étant difficilement compatibles avec le train et les 20 km restant de mon épouse étant justement pour aller à la gare.
Pourtant je suis pour cette augmentation qui, au final, n'a que peu d'impact sur mon budget (non je ne suis pas riche).
Alors bien entendu je suis parfaitement conscient que la voiture (ou la moto) est indispensable pour certains en l'absence de transports en commun mieux développés, mais je me demande des fois si avant de râler sur le coût de l'essence, il n'y aurait pas moyen de l'économiser un peu.
Déjà, tous mes véhicules ont été achetés avec comme critère principal la consommation d'essence.
Dois-on absolument avoir des voitures de plus de 100 cv ? Ma petite Yaris de 70 cv n'est certes pas bien vive dans les côtes mais elle les monte quand même, tout comme le faisait les voitures de nos parents.
Dois-je avoir une moto de 100 cv (voir 200) ? Ma Guzzi de 48 cv est largement suffisante pour aller au boulot ... pour moins de 5 litres aux 100, et encore j'ai une grosse marge de progression.
D'ailleurs dès que je le pourrais je prendrai ma petite 250cc qui consomme encore moins.
Combien de gens partagent cette vision des choses ? Visiblement pas beaucoup quand on voit le parc actuel.
En parlant de marge de progression, en roulant aux vitesses légales je me fais doubler par presque tout le monde, tout le temps.
Alors messieurs les râleurs qui sont à quelques euros près par plein, si vous commenciez à ralentir pour consommer moins ?
J'ai parfaitement conscience que je généralise en disant ça et que parmi le mouvement des gilets jaunes certains font attention à leur consommation. N'empêche, dans tous ceux que je vois faire des excès de 10 ou 20 km/h tous les matins et tous les soirs (presque tout le monde par chez moi), il y a obligatoirement une part de ces même râleurs.
Bref, entre les grosses voitures qui sont maintenant le standard et les économies d'essence possibles de la part de leurs utilisateurs, je me demande si ce mouvement de grogne contre l'augmentation du prix de l'essence n'est pas avant tout une grogne pour ne pas devoir changer ses habitudes, de continuer à rouler comme il nous plait.
Désolé, mais dans ce cas nous ne sommes plus dans le besoin mais dans un luxe que l'on ne peut plus se permettre.
Cela fait pourtant plus 30 ans (GIEC 1988) qu'on le sait et qu'on fait appel au civisme des uns et des autres, avec le résultat qu'on connait.
Il ne restait plus qu'un seul moyen, taper au seul endroit qui mérite vraiment qu'on s'y intéresse : le porte-monnaie.
20 De Gilles - 12/11/2018, 08:55
@cameleon : fake news mais bon. Jamais eu d'appel à manifester ou ne pas manifester. Chacun est libre. Discours de Lille de JLM.
@Kevin : copain de la Manche, si ça peut vous rassurer, j'habite Cherbourg et les transports en commun sont une plaie.
21 De v_atekor - 12/11/2018, 09:48
@gam : sur l'histoire de la puissance & 100cv et publicité... le parc français a plus de 8.8ans en moyenne. Alors oui, il y a probablement des fana de puissance, de grosses cylindrées, de chromes reluisants... il y a des passionnés de l'automobile. Et il y aussi une grosse partie de la population pour qui l'automobile est une machine coûteuse mais nécessaire. Des gens qui n'aiment pas conduire, encore moins payer les assurances et l'essence. Donc on prend le moins cher à l'achat (et les occasions se vendent bien) qui ne consomme pas trop et qui dure jusqu'à ce qu'il manque une roue. Mais des gens qui ne prendront pas une moto ou un scooter car ils ont encore plus horreur des deux roues qui constituent une double dépense, que des 4 roues qui peuvent à tout le moins transporter leur famille.
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J'ai 2 voitures dont les prix cumulés d'achats représentent 2800€ (18 et 21 ans...), que j'alimente au moins cher dispo (éthanol) et que mon épouse et moi usons (achevons) pour aller travailler. Ce n'est pas de l'écologie, c'est simplement qu'il faudrait être fou pour dépenser plus dans une machine exclusivement utilitaire, et qui passe la plupart de son temps dans un embouteillage. Et lorsqu'elles mourront dans 4 ans, nous nous organiserons en fonction des contraintes du territoire.
22 De Emmanuel Lécharny - 12/11/2018, 10:58
@Nitot: j'ajouterai ce commentaire de Barack Obama, datant de la semaine dernière : “Why is it that the folks that won the last election are so mad all the time?”
C'est assez symptomatique d'un état d'esprit finalement sans rapport avec un fait ponctuel. Peu importe le prix des carburants - qui redescend depuis 1 mois, justement https://carbu.com/france/index.php/... -, cette 'colère', qu'on pourrait appeler frustration, s'auto-alimente par l'appartenance à un groupe ressentant cette même colère: 'Je ne suis pas tout seul à subir ce problème !'.
Si on pousse la réflexion plus loin, on s'aperçoit que les réseaux sociaux sont un catalyseur de 'colère', ou un agrégateur. Et c'est dangereux. Ayant vécu dans un monde pré-facebook/twitter/blogs (un des rares privilèges de l'âge...), il y a 20 ans, ce type de mouvements n'existaient que par le biais de corps constitués (partis politiques, syndicats) qui poussaient leur agenda politique en s'appuyant sur les sondages (n'est-ce pas Mme Royal ?) ou en créant la polémique de toute pièce. Maintenant, on récupère ce qui se passe sur FB/Twitter, en fonction du nombre de likes ou de retweets (n'est-ce pas messieurs Dupont Aignan/Mélenchon ?). Le degré zéro de la politique, ce qu'on appelait dans ma jeunesse : "La réaction" ou "L'agit-prop", mais puissance 100. Ca fait peur, et on en a vu les résultats en Angleterre, aux USA, en Italie, etc...
23 De Tommyx - 12/11/2018, 20:32
Bonjour. Pardonnez moi d avoir pêché en ne lisant pas tous les commentaires. Désolé s il y a une redite. Merci Tristan pour ce billet qui a le mérite de lancer un vrai débat et pour le moment c est constructif et apaisé même si nous ne sommes pas toujours d accord. Je suis très sceptique sur ce billet. Oui il y a des dérèglements climatiques. Mais il faut arrêter d écouter le giec qui pour rappel n est constitué d aucun scientifiques. Leur précédent rapport était bourré de fautes donc faux. Vous parlez ( et ironisez) sur ceux qui n ont pas de mémoire. Dois je vous rappeler qu on a complètement debunke le rapport d al gore ? Tous ces catastrophistes rechauffistes n ont qu un objectif : maintenir les millions de subventions qui sont leur budget. Parler des températures de 2015,2016 ou 2018 est de la météorologie. Pas de la climatologie. Désolé la climatologie se pense en siècles et pas en années. Je ne nie pas le réchauffement je rappele bon nombre de solutions apportées par les rechauffistes sont des pansements sur une jambe cassée. Cela ne sert à rien, coûte cher et polue plus. On parle des éoliennes qui polluent les sols et obligent le retour au charbon ? On parle des voitures électriques dont la fabrication de batteries polue encore plus ? Peut on avant de faire chier l automobiliste traiter le problème des cargos qui polluent bien plus que les voitures ? Les usines ? Je n ai plus de voiture car je trouvais cela trop cher. C est un luxe personnel que j ai pu me permettre. Mais croyez vous que les gens qui prennent leur voiture le font par plaisir ? Ben non. Bien souvent ils n ont pas le choix. Et sur une année, pour un smicard, ces augmentations vont leur coûter un mois de salaire. C est clairement ps neutre. Et sachant qu au final les plus gros pollueurs sont toujours non impactes, y a quand même de quoi râler. Bien cordialement
24 De mat - 12/11/2018, 21:36
Oui c'est psychologique.
Fait chier de dépenser de l'argent dans l'essence alors qu'on pourrait le dépenser ailleurs.
En fait, avant, on était tout content d'avoir une bagnole, de la sortir, de faire le plein. C'était la classe! Maintenant tout le monde peut faire pareil. Donc, bof, c'est plus un budget prioritaire.
Par contre l'Iphone c'est la classe... 1000 boules pour téléphoner et faire des SMS!
Ok c'est vrai que certains sont (réellement) tributaires de la bagnole et c'est pas cool. Mais j'aimerai bien connaître la proportion dans les gilets jaunes. Dans le Sud Est se sont généralement les moins riches qui sont en centre ville et les plus riche sur les collines avec vu sur la mer.
L'augmentation du carburant c'est comme vieillir. On peut pas lutter contre, mais on peut s'y préparer.
Le tabac augmente, le carburant augmente, mais le gars continue d'aller acheter ses clopes en bagnole le samedi à 22H.
Le compte Facebook des gilets jaunes est une mine d'or pour les RH! Grande chance que la personne soit pas logique et râleuse. -1 pour l'embauche.
Allez y les gars, liker les gilets jaunes. Faites vous ficher!
25 De Elessar - 14/11/2018, 17:43
@Kévin V : Vous pourriez utiliser un triporteur à assistance électrique. Ça coûte cher à l'achat, mais comparé au prix d'une voiture, c'est donné, et en intégrant l'économie d'essence, ce sera amorti en un temps raisonnable. Ne me dites pas que 15 km, c'est trop long : c'est mon trajet quotidien, en banlieue parisienne, ralenti par les feux de circulation et les intersections en tout genre. À la campagne, c'est juste plus rapide.
26 De v_atekor - 14/11/2018, 21:00
@mat : "avant, on était tout content d'avoir une bagnole, de la sortir, de faire le plein."
C'est un peu comme les chevaux. Il fut une époque où certains paradaient sur de très beaux destriers pendant qu'on louait des chevaux de poste, et que les agriculteurs avaient de solides bêtes. Il y avait plus de chevaux que d'humains, par nécessité.
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Il reste des amateurs de chevaux, et certains ont de très belles bêtes. Mais moi, je m'en fou, comme des voitures, et apparemment je ne suis pas le seul. Et si les chevaux de traits ont été remplacés par des tracteurs, il y a toujours plus de véhicules que d'humains.
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Si demain il y a une solution pratique et viable et/ou une organisation de la société et des territoires qui le permet, on en reparlera, - il restera quelques hurluberlus amoureux des belles mécaniques, comme il reste des passionnés de chevaux, mais pour le moment on est dans une situation de dépendance qui n'est absolument pas choisie.
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Et bon, même avec un impôt supplémentaire, tant que la situation de dépendance ne change pas, les utilisateurs ne pourront pas changer de mode de fonctionnement, le problème écologique ne sera donc pas traité, et la taxe... servira à autre chose qu'à l'écologie. On en revient au cœur du problème : cette taxe comme incitation écologique est du cynisme politique pur car elle ne traite pas le problème du monopole de l'automobile.
27 De Fox - 16/11/2018, 23:36
Je suis employé aux revenus médians. J'habitais en banlieue proche. En 2005 j'ai changé de mode de vie.
Parce qu'objectivement je n'arrivais plus à me trouver d'excuses.
Ma surface habitable est moins grande, et parfois ça deal tout près.
Jamais été aussi heureux depuis.
Un collègue qui habite encore plus loin de la ville et du taf que je n'habitais, me disait qu'il s'était fait piéger. C'etait son verbe.
28 De v_atekor - 17/11/2018, 16:04
@Fox : C'est un choix, mais ça ne change rien au problème. La surface disponible en ville est limitée, et tous les habitants des périphéries ne peuvent y vivre. Tu as accepté une baisse de surface (ce qui n'est pas toujours possible avec une famille), mais quand tu prends une ville moyenne de 120.000 habitant, elle est entourée par des "villages" totalisant en moyenne 200.000 habitants dans les 25km, ce qui veut dire qu'à superficie urbaine égale, soit on divise par 3 les surfaces (ce qui se passe à Paris, Londres ou Tokyo) soit on construit en hauteur, soit on s'étend en largeur. En Europe c'est la dernière option qui est prise, et ce ne sera pas une taxe qui changera ce mode de construction. Non seulement il faut tenir compte de ce qui est déjà construit, mais il fraudaient que les villes basculent sur une politique d'augmentation de leur concentration urbaine, donc en hauteur et avec des surfaces diminuées. Ca suppose a minima de détruire un existant pour construire plus haut. Mon pronostic : c'est pas gagné.
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Après il y a de la place en moyenne montagne, des villages abandonnés dans les campagnes. Il y a des villages en Espagne qui proposent le logement offert pour tout couple en âge d'avoir des enfants qui s'y installe pour 5 ans... La question est plutôt qu'est ce qu'on vient tous en ville pour bosser ? En quoi l’organisation du travail rend indispensable une ville, pourquoi la présence physique est elle obligatoire, pourquoi les fibres optiques ne suffisent pas ? Question bonus : dans les métiers de l'informatique, wtf ?
29 De Fox - 19/11/2018, 10:49
L'écologie punitive évoquée dans certains commentaires me fait bien rire.
Evidemment si tu es le seul à ne plus utiliser de voiture ça ne va rien changer. Mais nous sommes des centaines de millions (monde occidental) à pouvoir s'en passer presque immédiatement. Donc moins de tankers aussi pour transporter le pétrole dont nous aurions moins besoin. Le chiffres avancés pour le transport maritime sont du même style que ceux qui te prouvent qu'un cycliste émet plus de CO2 qu'une Ferrari, parce qu'il mange plus qu'un automobiliste.
Bref, si on s'obstine, on va tous dans le mur. Et face à la planète qui pourrira nos vies dans des proportions que nous n'imaginons même pas, nous aurons beau tweeter (avant un black-out) le hashtag #ecologiepunitive, il me semble bien que toute tentative de négociation ou de résistance avec ou face aux éléments sera peine perdue.
Bref, quand ça va vraiment se gâter, il sera trop tard pour demander un sursis.
"L'homme ne court pas à sa perte, il y va en auto".
30 De Fox - 19/11/2018, 10:53
@v_atekor
La surface publique à Paris est occupée à 70% par l'automobile. Circulation et stationnement.
Ça en fait de la superficie à récupérer !
31 De Guillaume - 19/11/2018, 16:05
Bonjour,
La question que vous posez au début de l'article est la suivante : "Alors comment se fait-il que des millions de concitoyens (3/4 des français) veulent à la fois un avenir pour la planète ET la possibilité pour tous de continuer à brûler plein d’essence ?"
Je ne pense vraiment pas que ce soit cela que les gens veulent. Mis à part quelques climato-sceptiques qu'on ne pourra sans doute jamais raisonner (mais bon, il y bien des gens qui croient encore que la terre est plate), je pense que tout le monde se rend compte du problème écologique qui se pose aujourd'hui. Le problème est plutôt de savoir comment avoir un avenir pour la planète en continuant à vivre dans des conditions correctes ?
Augmenter le prix de l'essence n'est pas un solution à long terme, car cette augmentation ne s'accompagne pas de nouvelles solutions pour les gens qui en ont besoin. Il nous faut effectivement abandonner les énergies fossiles (je parle au présent volontairement, car c'est urgent), mais comment faire son deuil sans avoir de solution alternative aujourd'hui ?
Si on me proposait de me livrer mes courses à la maison, si on me permettait d'aller au boulot en train, si je pouvais prendre un bus pour aller dans la zone industrielle la plus proche quand j'en ai besoin, si je pouvais emmener mes enfants à leurs activités sportives autrement qu'en voiture, si je trouvais à boulot intéressant à 10 minutes de chez moi ou si on me proposait de faire du télétravail, si je pouvais rendre visite à ma famille et à mes amis autrement qu'en voiture... bien sûr que je dirais oui !
Je ne veux pas continuer à "brûler plein l'essence", je veux juste qu'on me propose des moyens de remplacement corrects. Je ne veux pas "tuer le messager", il n'y a pas de message. Certes, je veux faire attention à mon porte-feuille, mais je suis prêt à faire de concessions si nécessaire, si toutefois les solutions proposées sont acceptables... ce qui n'est pas le cas.
Cette taxe n'apporte aujourd'hui aucune solution, et c'est ça le vrai fond du problème.