La loi LOPPSI 2 et son infâme article 4 sont donc passés. Ils décrètent le filtrage d'Internet. Juste à ce moment là, je découvre une affiche de Reporters Sans Frontières (association qui se bat pour la liberté de la presse) dans la rue. Elle titre très justement "Aujourd'hui encore, dans plus de 20 pays, Internet est surveillé, contrôlé, censuré". Il est vraiment déprimant de voir la France, prétendument "pays des droits de l'homme", officiellement filtrer et censurer Internet.
En effet, je pense que la pédophilie - ignominie s'il en est - n'est qu'un prétexte pour une reprise en main d'Internet par des politiques qui se sentent dépassés par les événements. A ce sujet, je vous encourage à lire Loppsi 2 article 4, un très bon papier de Zythom (expert judiciaire). Trouvé via Embruns.net.
A lire aussi :
- LOPPSI et censure du net... (c'est long, mais ça explique parfaitement bien) ;
- LOPPSI: Censure administrative du Net adoptée, les pédophiles sont tranquilles ;
13 réactions
1 De Jean - 23/12/2010, 15:24
Infâme et ignominie sont de trop, du moins excessifs, caricaturaux… Pour le reste je suis bien d'accord.
2 De CeD - 23/12/2010, 15:47
Le caractère "prétextuel" (ça ne se dit pas ? OK, je l'invente) de la loi était déjà évident lors de la saga Hadopi, tant la justification avouée apparaissait indéfendable. Il apparaît maintenant que non seulement le web ne doit pas être une zone de non-droit (ce qu'on peut approuver), mais doit devenir une zone de doit d'exception. Pourquoi ? Parce qu'il effraie les gouvernants qui n'y comprennent <del>rien</del> pas grand chose et ne savent pas s'en servir avec la même aisance que les acteurs indépendants et incontrôlables, par exemple un simple blogueur capable, par son intelligence et son talent, de drainer une forte audience en peu de temps. Autant dire un terroriste, quoi.
3 De CeD - 23/12/2010, 15:47
Le caractère "prétextuel" (ça ne se dit pas ? OK, je l'invente) de la loi était déjà évident lors de la saga Hadopi, tant la justification avouée apparaissait indéfendable. Il apparaît maintenant que non seulement le web ne doit pas être une zone de non-droit (ce qu'on peut approuver), mais doit devenir une zone de doit d'exception. Pourquoi ? Parce qu'il effraie les gouvernants qui n'y comprennent
rienpas grand chose et ne savent pas s'en servir avec la même aisance que les acteurs indépendants et incontrôlables, par exemple un simple blogueur capable, par son intelligence et son talent, de drainer une forte audience en peu de temps. Autant dire un terroriste, quoi.4 De Boris - 23/12/2010, 16:08
La "LOPPSI 2" n'existe pas, c'est LOPPSI tout court. La première s'appelait LOPSI (avec un seul P), d'où la nécessité, à l'oral, de préciser. Mais à l'écrit, c'est bien LOPPSI.
5 De Robinet - 23/12/2010, 16:40
On se demande qui a bien pu voter pour cet homme.
6 De Fakir Séditieux - 23/12/2010, 16:52
> En effet, je pense que la pédophilie - ignominie s'il en est - n'est qu'un prétexte pour une
> reprise en main d'Internet par des politiques qui se sentent dépassés par les événements
>
et le piratage - sur Internet - en règle général...
Tout ceci est un moyen de plus pour imposer une quasi pensée unique - celle que véhicule 82% des élus (souvenez vous du vote du TCE : c'est en effet le pourcentage par lequel le TCE aurait été ratifié si c'était par le congrès (parlement + sénat).
La liberté et l'indépendance d'esprit et des idées qui sont véhiculés par ce média sans que jusqu'à présent les pouvoirs qu'ils soient issus du monde politique ou du monde économique et financier ne puisse rien faire est à l'origine de cette tentative de castration par le dénigrement.
Situation insupportable pour toutes ces élites vis-à-vis d'un média dont la première expression d'indépendance s'est traduite lors d'un vote populaire s'exprimant à l'encontre des désirs de la majorité des hommes politiques qui est à l'origine du début des ennuis d'Internet et depuis des diverses tentatives ici ou là de reprise en main.
En effet celui-ci en permetant l'échange et la confrontation des idées mais aussi des documents sans passer par aucun filtre a montré que les hommes politiques après avoir cédés tout ou presque de leurs pouvoirs au monde économique se voyait désormais dépossédés de leurs quelques restes par la grâce de ce nouveau média universel et gratuit difficile à corrompre et plus encoire à ralier à leur cause.
Le dénigrement et la contrainte furent le cheval de bataille de cette lutte pour réduire une partie de son pouvoir de nuisance à leur encontre (c'est en effet ainsi qu'il le considère globalement).
Les exemples chinois, tunisiens ou iraniens ne sont pas pour rien dans cette tentative de reprise en main. Et la violence de l'effet Wikileaks ne va pas calmer les ardeurs d'une classe dont Wilileaks a justement révélé que les américains considéraient que les média français, de tout le monde occidental, étaient les plus inféodés à leur pouvoir.
Aussi je suis presque étonné que tu t'étonnes ! Cette situation et cette tentative si ce n'est de reprise en main de l'Internet ne date pas de ces dernières semaines. De plus comme toujours dans la classe politique cette unanimité se caractérise par le silence assourdissant de l'opposition en dehors des éléctrons libres faisant office d'idiots utiles.
7 De Yann - 23/12/2010, 16:58
Bonjour tristan, je me permet de te faire suivre ce lien, document concernant wikileaks, datant de ce matin, qui contient une section intéressante: http://www.cidh.oas.org/relatoria/s...
La section en question, "5. Filtering systems which are not end-user controlled – whether imposed by a government or commercial service provider – are a form of prior censorship and cannot be justified. Corporations that provide Internet services should make an effort to ensure that they respect the rights of their clients to use the Internet without arbitrary interference."
Ca colle plutôt bien à ton sujet je trouve!
8 De Gourmet - 23/12/2010, 18:47
Une petite phrase prononcée sur RMC par Eric Ciotti qui a "tenté de rassurer" les foules par ce magnifique « aujourd'hui, on n'est que dans la lutte contre la pédopornographie »...
C'est tout dire !
Ce gouvernement est liberticide ce n'est pas nouveau !
Db
9 De Benoît - 23/12/2010, 21:00
remarque : le congrès n'existe pas. Le bon calcul est parlement = sénat + assemblée nationale
10 De Damien BABINET - 24/12/2010, 00:45
Bonjour Tristan,
En lien avec le billet de Yann (#7), une réflexion que je me fais depuis fort longtemps, concerne la difficulté des gouvernances a gérer leur propre besoin de changement.
Je m'explique, Internet a globalement fait la preuve de sa capacité à s'auto-"administrer" et s'autoréguler ; et c'est précisément ce qui fait peur au gouvernance car cette capacité d'auto-organisation vient directement interpeller, oserai-je dire challenger, leur rôle dans la société civile. Et c'est là que nos gouvernants auraient grand besoin de changer, en acceptant de perdre le contrôle, pour le contrôle, et en s'orientant vers une gouvernance ressource qui se met au service d'un projet sociétal, piloté de et par la base.
Et alors, pourquoi diable cela ne fonctionne-t-il pas ainsi ?
Deux raisons qu'il conviendrait de détailler :
Le manque de vision et de projets pour une société en devenir et en émergence ! Rappelons qu'ils s'agit la de répondre à une seule question que tout le monde se pose : "Dîtes nous comment nos enfants et nos petits enfants vont vivre ?". Mais sans vision comment lâcher le contrôle, comment cadrer, comment s'assurer que l'on ne vas pas être dépasser ? Mais sans vision, comment comment donner l'envie d'aller au-delà, de se faire confiance, de risquer le pas de côté qui permet d'innover ? Mais sans vision, comment inciter, impulser ?
Une question d'ego car la victoire c'est les autres ! Et je crois que là c'est le plus dur car ceux qui devraient récolter la gloire et les bonus ne sont pas ceux qui pilotent (au sens de lead) les projets ambitieux, ces projets dont on pourrait rêver qu'ils font partie de la vision de nos gouvernants. Non ceux-là, la gloire et les honneurs ils l'auront.
Non, ceux vers qui 80 % des signes de reconnaissance devrait aller sont précisément tous ceux et celles qui, dans l'ombre, font en sorte que le projet fonctionne et dépasse ses objectifs. Mais, cela signifie d'abandonner une partie de son ego, une partie de cette croyance qui pourrait nous inviter à dire "Vous savez c'est grâce à moi ..."
Et là pour changer, il me semble que nos gouvernances ont beaucoup à apprendre ... de l'internet car si internet et globalement le monde du libre associé ont su élaboré un modèle performant c'est précisément :
C'est ce modèle là qui a démontré sa force qui fait peur aujourd'hui non pas en tant que tel, mais par le contraste qu'il propose à voir ... alors coûte que coûte, le travail est à l'estompe au gommage des différences. C'est à cet endroit que nos gouvernants devraient envisager le changement en se demandant déjà pour eux-même pourquoi il est si difficile de changer ? La réponse tient en deux mots : Pour Quoi ?
11 De Grunt - 24/12/2010, 12:01
"En effet, je pense que la pédophilie - ignominie s'il en est"
Je ne suis pas certain que hurler avec les loups soit très judicieux.
La pédophilie est une attirance: comment peut-elle être une ignominie?
Vous voulez parler des viols pédophiles? Il n'y a pas besoin d'Internet pour en commettre, hélas.
Vous voulez parler des images pédophiles? Vous classez aussi dans l' "ignominie" la pochette d'un album de Scorpion et les oeuvres de fiction produites au Japon?
12 De Fakir Séditieux - 24/12/2010, 16:30
@#9 Benoît
En effet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parlem...
Je voulais dire Assemblée nationale, sinon j'étais persuadé que c'était le Congrès. Raté, c'est en effet le Parlement...
Bonnes Fêtes à tous
13 De ANDRE Ani - 26/12/2010, 10:00
La France, pays des droits de l'homme, et de l'internet chinois maintenant...