Système 'Bicing' de mutualisation de bicyclettes à Barcelone
En rentrant de Madrid, je tombe sur deux journaux. Courts extraits :
Le Figaro du 21/5/2008, cahier Entreprises, page 21
Après avoir concentré leurs actions sur le blocage des ports, les pêcheurs, en colère face à l'envolée du prix du gazole, s'en prennent depuis lundi soir aux dépôts de carburant afin de créer les conditions de la pénurie. (...) Déjà, en fin de journée, des consommateurs paniqués par les risques de rupture de stock prenaient d'assaut des stations service à La Rochelle. Plusieurs hypermarchés de la région de Montpellier étaient déjà en rupture de stock her soir. A ce jour, les forces de l'ordre ne sont pas intervenues pour obtenir la levée des barrages.
Le pris du baril de pétrole frise les 130 dollars. (..) la crise s'aggrave en France et rien ne semble pouvoir arrêter la flambée des cours du pétrole et du gazole. Un véritable choc pétrolier menace, à la veille des vacances. Hier à New York, le cours du baril, qui a franchit la bare des 129,50 dollars, se lançait à l'assaut du seuil des 130 dollars, après avoir battu plusieurs fois le record historique dans l'après-midi.
La Tribune du 21/05/2008, éditorial d'Erik Israelewicz, page 3
La mobilisation des marins-pêcheurs a quelque chose de pathétique. (...) Qu'une nouvelle fois ils se retournent vers l'état, qu'ils en appellent à son aide, il n'y a à cela rien de surprenant. (...) Même s'ils refusent de le reconnaître, les pêcheurs français ont pourtant dans la situation qui est la leur une part de responsabilité. La profession s'est certes restructurée (...) elle ne s'est pourtant pas adaptée suffisament vite à la tempête qui agite son environnement ) de nouvelles concurrences, un risque dépuisement des ressources halieutiques, la hausse surtout du prix de l'énergie. Elle est restée trop longtemps attachée par exemple à l'usage de chalutiers, très gourmands en carburant, là où elle aurait pu développer une flotte plus économe en gazole. (...) L'État a lui aussi sa part dans la crise. (...) Le risque, c'est d'ouvrir la boite de Pandore, c'est de créer un précédent dangereux, c'est d'inciter toutes les professions affectées par la flambée du brut - les transporteurs routiers, les taxis, les agriculteurs, etc. - à venir tendre leur sébile auprès de l'État. C'est de pousser les consommateurs eux-mêmes, nous tous en réalité, à revendiquer des aides. Le pétrole est cher, ses dérivés aussi. On nous a assez dit qu'il était destiné à le rester. Il vaut mieux s'organiser, immédiatement, sous cette contrainte, réduire donc notre indépendance à son égardplutôt que de rechercher des solutions provisoires, nécessairement insuffisantes. Les aides d'urgence sont souvent un dangereux traitement. Elles allègent peut-être dans l'instant la douleur, elles n'en suppriment jamais les causes.
En gros, tout le monde va devoir faire face à l'explosion du du prix du pétrole. Nous, consommateurs, ne sommes pas différents des pêcheurs. Ils sont juste un peu en avance de phase, c'est tout. Dans les 10 à 30 ans à venir, il va falloir repenser notre société, notre approche de la consommation (ou devrais-je écrire la consummation ?). Il va falloir repenser notre façon de nous déplacer, de consommer des articles jetables, de boire de l'eau en bouteille, de jeter des objets qui sont en fait réparables ou simplement démodés, et même notre façon d'habiter loin de notre lieu de travail...
J'ai coutume de demander à mes interlocuteurs, pour qu'ils prennent conscience de l'importance du Web et d'Internet, d'imaginer 24 heures de leur vie sans accès Internet. On pourrait se poser la même question : que ferions-nous si aucune consommation de pétrole, de ses produits et services dérivés, n'était possible sur une durée d'un mois (ou possible à un prix exorbitant) ? Qu'est-ce que ça changerait pour nous ? Quelques pistes :
- quels impacts sur le tourisme de masse ? (et les revenus pour la France, première destination touristique mondiale)
- quels impacts sur notre capacité à aller travailler ? Comment réorganiser les villes pour réduire les distances domicile-travail au point qu'on puisse les faire à pied ou à vélo ?
- quels impacts sur notre consommation quand le circuit de distribution n'existe plus, avec des lieux de production (Chine) de plus en plus éloignés des lieux de consommation ?
- Quels impacts sur l'emploi, alors qu'il va falloir se remettre à produire localement, alors que l'outil de production a souvent été démantelé ?
- Quels impacts sur notre façon de nous alimenter ? (Finies les bananes bon marché, les légumes hors saison cultivés sous serre chauffée)
- Quels impacts sur les types d'emballage utilisés pour conserver ce qu'on consomme, emballages majoritairement issus du pétrole ?
- Quels impacts pour l'industrie automobile ?
- Quels impacts pour les agriculteurs et leur métier ? Les chauffeurs de taxi ?
Et toi ami lecteur, que penses-tu de ta vie avec un pétrole à 300$ le baril ?
Mise à jour : le courage politique aura manqué une fois de plus : Après les pêcheurs, la "France qui se lève tôt" réclame son dû. Extrait :
(les) représentants de la profession (de la pêche) ont retenu un message clair : pour eux le litre de gazole coûtera 40 centimes d'euros et non pas 70. Le risque dès lors existe que toutes les autres victimes de la hausse du prix du gazole – l'agriculteur, le chauffeur routier et d'une façon plus générale l'automobiliste – se disent qu'après tout, elles aussi font partie de "la France qui souffre". A charge pour l'Etat de soulager leur douleur. Les routiers sont déjà montés au créneau. A qui le tour ?
39 réactions
1 De Abstrait - 22/05/2008, 15:07
Bon je vais être un peu hors sujet, mais je vais rebondir sur ta photo d'une station Bicing. Je réside à Barcelone depuis quelques mois maintenant et je me suis amusé il y a quelques temps à faire un petit comparatif entre le Velib et le Bicing.
Ca intéressera peut-être quelques parisiens de voir ce qui se fait à l'étranger et de se rendre compte qu'ils pas mal lotis:
http://www.abstrait-concret.com/200...
2 De un internaute averti (en vaut un) - 22/05/2008, 15:12
Le monde tel que nous le connaissons est condamné à évoluer, dans la sérénité ou dans la violence. Malheureusement, l'aveuglement et le clientélisme des gouvernements successifs a pour effet de masquer la réalité des choses aux Français. Il y a donc de forte de change pour que ce soit plutôt dans la violence que dans la sérénité.
Tu parles de 10 à 30 à venir, mais si l'on regarde le graphique que j'ai réalisé à partir des données du ministère de l'industrie, on se dit que le baril à 200 ou 300$ pourrait arriver bien plus tôt que dans 10 ans (et les changements qui vont l'accompagner seront alors d'autant plus violents) : variation du cours du brent
Nous avons besoin d'un gouvernement courageux, de la mise en place de la taxe carbone et que chacun s'intéresse à la problématique sociale, énergétique et écologique (ce sont trois facettes d'une même problématique) afin de trouver un ensemble des solutions pour faire face aux changements qui s'annoncent.
3 De Suricat - 22/05/2008, 15:24
> Et toi ami lecteur, que penses-tu de ta vie avec un pétrole à 300$ le baril ?
Qu'il est encore temps d'acheter des actions Total ?
Plus sérieusement, que ma vie est déjà organisée pour tenter de consommer le moins de pétrole possible, en tout cas en matière de transport. Je peux me le permettre. J'habite Paris, je n'ai pas de voiture, me déplace en vélo ou transports en communs. Taxi pour rentrer tard le soir de chez les copains. Train + location de voiture pour partir en vacances en famille (3 enfants). Moto pour aller faire un saut chez Ikéa ou Leroy Merlin. Je le paye aussi, au prix du m² dans Paris, parce que à 5 dans 50m²....
Pour le reste, fruits et légumes de saisons, mais ce reste, plus sincèrement, on le subit. Peut-on y faire quelque chose ?
Franchement, il faudra avant tout attendre une réorganisation du travail qui impliquerait une réorganisation des transports. Cette réorganisation ne peut se faire que dans le service, avec une virtualisation du lieu de travail ou des centre de télétravails. Ce qui passera par un changement des mentalités des entreprises.
Ou alors l'invention de la téléportation....
4 De autoacbc - 22/05/2008, 15:35
Je me déplace en Bicing, je suis moi aussi sur Barcelone...En métro ou bien tout simplement à pieds, je travaille chez moi donc pour moi pas de problèmes pour mes déplacements, par contre je consomme moins de produits exotiques ...
5 De ekacnet - 22/05/2008, 15:38
Je me suis fait peu ou prou les mêmes réflexions ici cet hiver.
Ici étant à Moscou où je vis depuis quelques mois maintenant.
Les appartements sont surchauffés de mi octobre à fin avril et dans certains on est obligé d'ouvrir les fenêtres tous l'hiver (même avec -20°C dehors ...).
Il est clair que l'énergie est gaspillée ici d'une façon assez impressionnante mais comme on ne paye pas vraiment le chauffage (juste des charges fixes qui varient en fonction de la superficie de l'appartement) et que d'une manière générale l'énergie est bon marché. Personne ne cherche à moins gaspiller !
Au niveau des voitures, les russes adorent les grosses cylindrées et surtout faire du 80 sur 100 metres en ville pour montrer que son quatre litres cinq c'est de la bombe !
D'ici peu de temps les choses vont être obligées de changer car la Russie ne pourra pas se permettre de rester dans un état où elle vends à l'extérieur son énergie au prix du marché et à l'intérieur à 1/4 (ou moins) de ce dernier.
Je pense qu'a ce moment ça risque de trembler assez fort !
6 De Faisons payer ceux qui ont abusé - 22/05/2008, 15:39
Et si l'on commençait par faire payer la génération des baby-boomers. Ceux qui ont profité à fond de la terre et de ses ressources sans se soucier des générations suivantes et qui partent à la retraite avant 60 ans, propriaitaires de leurs maisons et sans crainte du future. Les moins de 50 ans en ont ras le bol de devoir assumer les abus et l'insouciance de cette génération de nantis et de pollueurs, génération pourtant clairement encore au pouvoir. Virons ces sénateurs sénils et ces députés cumulards qui ne pensent qu'a leur intérêt à court terme !
7 De Le Zla - 22/05/2008, 15:40
J'attends impatiemment de voir fleurir au sein des villes, que dis je, des quartiers, des offices permettant aux employés d'aller travailler a pied, chacun pour sa boite, tout en étant assuré d'avoir sous la main connexion internet assurée, photocopieuse fax etc de qualité professionnelle.
Et que bien entendu les mentalités des entreprises changent pour permettre télétravail tant à domicile que dans ces "offices".
L'urbanisme actuel dans le dessin tend à recentrer les quartiers autour des commerces et autres, il reste a y inclure le cadre professionnel et à nous d'évoluer.
8 De Erwan - 22/05/2008, 15:48
Selon moi, avec la fin de l'énergie abondante et presque gratuite, on devra de force passer au mode de vie le plus efficace.
- vivre dans des agglomérations où les transports, gourmands en energie, seront collectifs et les services à portée de main. Cela suppose la disparition des grandes surfaces, dont le business model se base sur l'utilisation de la voiture de leurs clients, et donc je répète à l'épicier de mon village qu'il faut qu'il tienne et que le pétrole cher lui amèra un age d'or.
- télétravail. Si une grande partie des millions de trajets quotidiens pour se rendre "au travail" disparaissaient, on serait bien mieux dans les villes, et cela baisserait la consommation d'énergie de façon signigicative
- le pétrole a bien plus de valeur transformé en plastique que brulé dans les voitures
- tri séléctif des dechets et revalorisation au maximum.
- si tous les foyers disposaient de la technologie pour générer eux-mêmes une partie de leur énergie, une (petite ?) partie du problème pourrait être résolue. Mini-centrale à extraction de méthane du compost (biogaz), panneaux solaires ...
- Sciences et Avenir a un très bon hors-série ce mois-ci sur le futur de l'automobile. Il est clair que vu les rendements et les coûts de production, le pétrole a encore de beaux jours devant lui pour propulser les moyens de transport individuels.
"Un internaute averti" parle d'un gouvernement courageux. Un gouvernement n'est jamais plus courageux que ceux qui l'ont élu ... Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ... Il ne faut pas espérer quoique ce soit de la puissance publique, et on le voit avec les pécheurs, les taxis, et la prochaine catégorie qui tendra sa sébille.
9 De Guillaume Laforge - 22/05/2008, 15:56
Une question non posée mais également importante, c'est quel impact sur notre santé ? Car malheureusement, les laboratoires pharmaceutiques sont également friand de produits pétroliers pour synthétiser leurs molécules. Donc aurons nous encore les moyens de nous soigner correctement ?
Un autre aspect souvent peu souligné également, c'est le fait que les banques basent tout sur la croissance. Alors en période de décroissance, comment obtenir un prêt ? Les taux d'intérêt vont exploser aussi ?
On ne s'imagine pas comment tout peut être lié et combien on est dépendant du pétrôle pour notre mode de vie actuel.
10 De swimmer21 - 22/05/2008, 16:09
Pour une analyse intéressante des prix du pétrole, voir le billet de Jeff Vail àhttp://www.jeffvail.net/index.html
Ce que je pense d'un baril à 300$? Une autre manière de poser la question est de savoir dans quels domaines réserver l'énergie produite. Pour moi, l'effet de levier est le plus important non dans les biens matériels mais dans le domaine de l'internet et des infrastructures de télécom. Le reste est susceptible d'être produit avec une qualité suffisante localement soit en recyclant, soit en utilisant ce qui existe déjà, soit en modifiant les anciennes filières, genre les pêcheurs avec des voiles ou en en créant d'autres. La limite est la créativité et le degré de connection des personnes (connections IRL et virtuelles).
Tout ceci me fait penser à la phase de rupture (release) dans le cycle des écosystèmes résilients. Voir http://www.resalliance.org/570.php
11 De JayRem - 22/05/2008, 16:10
D'abord merci Tristan pour cette article pertinent.
Je pense aussi que cette crise n'est qu'un prémisse de ce qui arrivera plus tard, plus on réagit vite plus on se prépare à "encaisser" le choc. Je pense qu'il faut arriver à montrer aux français et au monde que le respect de l'environment peut signifier bonheur et qualité de vie, cela nous permet de donner un sens à nos vies et nous rendre actif. Dans le fond une ville sans ou avec peu de voitures ne serait elle pas beaucoup plus agréable que ces km de bouchons et cette odeur d'échappement dont on ne connait pas précisément les conséquences sur la santé.
Je pense que la hausse du baril du pétrole est une chance pour changer notre mode de vie positivement et intelligemment mais la peur que cela ne tourne au vinaigre de part une volonté de certains pays à vouloir continuer dans la voie actuelle qui est sans issue et qui entrainera surement des conflits.
Une question me tracasse aussi, celle des employés liés à la fabrication d'engins utilisant des énergies fossiles et particulièrement ceux de l'industrie automobile, comment les reclassés si la voiture ne devient qu'un outil secondaire et qu'aucune solution alternative n'est trouvée?
12 De zebuloneric - 22/05/2008, 16:21
Je ne me considère pas parmi les plus à plaindre (des enfants, une épouse qui travaille) mais je n'ai pas d'emploi !
Alors, Sarko, Ségo, Borloo, Nicolas Hulot et autres experts écolo-nomiques, n'oubliez pas que les premiers à s'adapter sont toujours ceux qui sont les plus en difficultés;
Ils ne le font pas par convictions écologiques ou de développement durable, mais parce qu'ils n'ont pas d'autres alternatives!
Pour eux, la notion de décroissance tant décriée par nos élites n'est pas abstraite: c'est déjà une réalité pendant cette période de flambée des prix !
En 2008, les besoins de bases, alimentaires, santé, logements, travail, etc... ne sont toujours pas satisfait pour certains ou de plus en plus difficile à satisfaire pour la majorité des autres.
N'oublions pas non plus que derrière toutes les statistiques écolo-nomiques, il y a des êtres humains !
13 De Mem's - 22/05/2008, 16:34
Ayant la "chance" d'habiter dans Paris et donc de disposer de tout la panoplie du transport en commun du parisien, cela ne me dérangerai pas que l'essence soit un produit de luxe.
A mon avis ce n'est pas que les industriels qui doivent et qui vont prendre conscience du problème, nous aussi consommateurs, devront apprendre à réduire notre consommation de certain produits.
Souvent, je suis "horrifié" (pourtant je suis pas spécialement pro vert) face à un sur emballage des aliments et autres produits de tous les jours, barquette, sac, opercule, tous fait de plastique, aluminium ... Même si certaines marque utilisent déjà les pots de yaourt, bouteilles en verre, la quantité de déchet non recyclable et important ce qui doit sans doute induire un cout non négligeable dans la gestion des déchets.
Quand je vois que dans mon immeuble, certains on signé une demande de remise de non triées, je me dit que les changements qui vont arriver dans les prochaines années ne se feront pas sans douleur ...
Rien à voir, les vélos sont exactement les mêmes qu'en suède, mais en bleu :
http://en.wikipedia.org/wiki/Stockh...
14 De Gilles - 22/05/2008, 16:38
Tu oublies un truc Tristan.

J'habite Cherbourg (au vu de tes photos, tu connais).
Vérifie la Manche la prochaine fois, les agglo en particulier (même si dans la Manche, c'est ridicule, y'a 3 ou 4 agglomérations maxi) : pas de réseau de transport en commun développé !
La personne qui veut traverser l'agglomération met 1h à 1h30 en bus (faut aller de chez soi à la gare routière, pour reprendre un bus et repartir à l'autre bout).
On fait commun sans voiture ? Et je ne parle pas de "hors agglomération".
J'imagine la vie sans pétrole mais les autorités, elles, ne l'imaginent pas
Moi qui vient de la région parisienne (95), j'ai vu la différence : les gens prennent RAREMENT le train et le réseau de bus est pas très étendu.
Au passage, content que les pêcheurs payent le gazole 40 centimes.
Je me sacrifie : je veux bien le payer 70
15 De Alex - 22/05/2008, 16:39
Dire que la Pile à Combustible est opérationnelle et qu'il existe plein de prototypes et que le carburant sous forme d'hydrogène non inflammable est également utilisable.
Peut être que la hausse du prix du pétrole transformera le marché pour voir naitre l'implémentation de ce genre de technologies.
Je me demande si le buzz de Yoyota autour du moteur à hydrogène prévu dans leur véhicules pour 2015 est pas un début.
16 De giz404 - 22/05/2008, 16:46
Je roule sans remords en riant au nez de tous les automobilistes qui ont achetés des voitures diesel en pensant faire des économies et qui se retrouvent avec un carburant quasiment aussi chez que l'essence
Non plus sérieusement, je limite mes trajets, (comme tout le monde je suppose), je télétravaille quand c'est possible (j'essaie de mettre en place le rythme d'une journée par semaine)
Pour le reste, je ne suis pas un gros consommateur de pétrole. Peu adepte du chauffage, loin d'être un grand voyageur, équipé d'un cabat pour éviter les sachets plastiques, je ne peux pas faire grand chose de plus si ce n'est passer à la voiture électrique... Encore faudrait-il qu'il y ait une offre réelle à ce niveau...
17 De Stéphane Deschamps - 22/05/2008, 16:48
Quelques réflexions en vrac : il y a peu encore, les gens habitaient près de leur lieu de travail. On a cru que les transports libéraient l'homme, alors qu'en fait ils continuaient à l'asservir (voir, en ce jour de grève, la dépendance qu'entretient le parisien envers les transports en commun : ça prouve bien d'une part que nous habitons presque tous loin de notre travail et d'autre part que nous sommes devenus tributaires des transports en commun à un niveau crucial).
Il y a un article passionnant de Pierre Lazuly là-dessus, qui évoque ces notions: http://www.menteur.com/rubrik/vites...
J'ai fait le test sur l'empreinte écologique sur le site du WWF, auquel je contribue tous les mois par une cotisation automatiquement prélevée sur mon compte en banque pour la bonne conscience : je croyais être écolo, je suis comme tous les français, si tout le monde vivait comme nous il faudrait trois planètes ! Un des points qui montrent que mon empreinte écologique est importante, c'est justement les transports en commun. Moi, fiérot, je coche "je prends le train", content de ne pas aller polluer avec une bagnole. Et puis je précise que mon bureau est à 30km de mon domicile.
Et pan, je consomme donc dans une semaine 300km de train !
Et c'est sans compter tous les déplacement professionnels en TGV !
Un autre point de réflexion : quand j'étais gamin on ne mangeait pas de kiwis, par exemple. À cinq ans d'écart, la génération qui a suivi la mienne était plus grande. Peut-être qu'il y a un rapport entre la consommation toute l'année de gros porteurs de vitamines et la croissance en taille de la population, alors que nous sommes la dernière génération à avoir consommé nos fruits et nos légumes en fonction des saisons... Or tout ceci n'a été possible que grâce ou à cause de la mondialisation. L'effet pervers très important de nos petits fruits toujours mûrs : on mange des fraises en février, et ça a un coût énorme pour l'écologie (transport en avion, agriculture intensive souvent très consommatrice d'eau et de substances polluantes).
Et puis pendant qu'on y est : le fait de les avoir fait voyager en avion réfrigéré, je ne sais pas vous, mais nous à la maison on jette une quantité importante de fruits pourris, cotis avant que d'être mangés, alors qu'achetés le jour même ou le jour précédent (les fraises ? une hécatombe).
Au final, le prix au kilo est franchement moins cher que les fruits du coin, mais si j'en jette la moitié, le prix net réel a doublé, non ? C'est du gâchis pour tout le monde.
Encore une réflexion, tiens : nos modèles de pensée continuent à être fondés sur un temps de travail associé au temps de présence au bureau. Comment comptabiliser le temps que je passe dans les transports ou chez moi à travailler, et inversement qu'est-ce qui garantit à mon employeur que ma présence au bureau va s'assortir d'une activité productive, que je ne vais pas glander toute la journée ? (j'en sais quelque chose, j'ai passé quatre ans dans l'administration dans une vie antérieure, on en reparle quand vous voulez)
Le comptage en heures de présence vérifiables n'avait de sens que dans la logique de l'industrie : tant d'heures passées égalait tant de pièces usinées. Nous qui travaillons avec notre cerveau, nous sommes parfois fort occupés à résoudre des questions restées en suspens en nous lavant les dents et en prenant un café. (j'ai failli dire "aux chiottes", mais je te la laisse celle-là, Tristan
).
Tiens, là par exemple, à l'instant où j'écris ces lignes : je viens de finir une tâche longue et qui demande beaucoup de concentration, et où suis-je ? dans mon canapé, à écouter Tori Amos sur ma chaîne hi-fi et je regarde la verdure de mon jardin qui m'apporte son lot de sérénité. Je viens aussi de nourrir mon chat. En tout ma journée aura été plus productive que celle d'hier, alors qu'aujourd'hui j'étais à la maison et hier au bureau.
Et j'ai économisé deux heures et demie de transports en commun, au passage. Sérénité, concentration, meilleure productivité, mais je n'ai pas pointé au bureau : il faut revoir nos modes de contrôle du travail.
Sans doute encore beaucoup de choses à dire sur le sujet... merci Tristan d'avoir pris le temps de poser la question.
18 De Stéphane Deschamps - 22/05/2008, 16:51
Une dernière note et après je me tais : demander au gouvernement de compenser, c'est stérile à terme. L'argent du gouvernement, c'est le nôtre.
Pour simplifier, même si je sais que tout l'argent à disposition du gouvernement ne vient pas que des impôts payés par les citoyens, je me dis quand même que plus on va réclamer d'aides du gouvernement, plus on va finir par devoir payer d'impôts : autrement dit, payer ici ce qu'on fait alléger là.
Stérile, donc...
19 De v_atekor - 22/05/2008, 16:53
@abstrait, tien, on est deux
Le bicing est bien, mais c'est encore plus pratique d'avoir sa bicyclette : à sa taille, disponible, et plus confortable.
C'est nettement plus rapide que la voiture (deux à trois fois plus rapide)
plus rapide que le métro (environ 10mn de moins chaque matin pour le travail, sur un trajet vélo de 15-20mn, 30-35mn en métro
et > 40mn avec la voiture, parking inclu)
Et on va rajouter, franchement agréable, d'autant que l'avenue Diagonal a une piste cyclable fort pratique
pour relier rapidement toute la ville
Et pour le prix du pétrole ... Et bien plus il est haut plus on est content d'avoir un bon vélo.
Les développements de voitures électriques se multiplient, ça doit avoir un vague rapport avec le prix du pétrole
20 De nicoNK - 22/05/2008, 17:01
Nous sommes en démocratie, et la société, accro au pétrole, votera forcément pour les partis qui leur en faciliteront l'accès au maximum. Les pêcheurs sont aux premières loges, leur mouvement est impopulaire, mais un jour chacun d'entre nous se retrouvera à crier pour un accès facilité à cette ressource de plus en plus rare, le pétrole.
La taxe sur les produits pétroliers avait pour rôle de faire prélever par l'état sa dîme sur une ressource abondante. A présent, le pétrole devient comme l'or. Personne n'imaginerait l'état prélever sur une transaction en or, quatre fois la valeur de cette transaction. La taxe va diminuer progressivement, et ça ne changera pas fondamentalement le problème.
Malheureusement, l'espèce humaine s'arrêtera de brûler le pétrole quand il n'y en aura plus. On ne peut empêcher aucune espèce d'occuper le plus d'espace possible, d'améliorer son confort, en utilisant les moyens à sa disposition, même s'ils sont potentiellement desctructeurs. Ce sont des considérations qui nous dépassent.
Et quand il n'y en aura plus (le plus tôt possible j'espère), à l'humanité de trouver des alternatives, à tenter de réparer les dégâts causés à la planète. Nous en avons les moyens, une fois débarassés de l'addiction.
21 De Alain49 - 22/05/2008, 17:30
Désolé, vous avez 24 h de retard...:-)
Aujourd'hui, c'est 135 $ le baril...
A ce train là, nous aurons un baril à, restons optimistes, 200$, non, 250$ le baril à la fin de l'année et le litre de SP95 à ...2€ !
C'est pas grave, tout va bien, Madame la marquise...
22 De v_atekor - 22/05/2008, 17:39
Alex: le petite détail qui fâche avec les piles à combustible, est que jusqu'à il y a peu de temps, elles fonctionnaient à grand renfort de ... platine!
Autant te dire que si le pétrole coûte cher, beaucoup se feraient voleurs pour récupérer les 300-1000gr de platines que contiendrait un tel moteur à PàC. Normalement on s'oriente vers des céramiques pour le remplacer, mais ce n'est pas vraiment facile.
23 De S - 22/05/2008, 18:07
Compenser la hausse du prix du carburant pour les pêcheurs ne résoudra rien puisque le carburant ne cessera pas d'augmenter dans les mois et les années à venir (certains analystes prévoient un baril à 200$ d'ici la fin de l'année). Pire : aller dans cette voie revient à ne rien changer, à encourager finalement l'usage de chalutiers gros consommateurs de carburant. Je n'imagine pas non plus une révision des quotas (vous allez voir que l'on va y venir...), ce qui serait une solution à courte vue (et quand il n'y aura plus de poissons, on fera quoi ?).
Le vrai problème dans cette histoire est que les pêcheurs ne peuvent pas répercuter les hausses de leurs coûts d'exploitation dans les prix de vente, comme la logique le voudrait, à cause de la concurrence des autres pays producteurs de poissons (j'imagine que les pêcheurs ont déjà envisagé d'augmenter leurs prix mais que leurs clients les ont menacé d'aller acheter ailleurs...).
Je ne vois pas 36 000 solutions efficaces (si on veut garder des pêcheurs en France) : il faudrait d'abord que, d'une manière ou d'une autre, l'on revoit les techniques et les matériels pour consommer moins d'hydrocarbures (avec des aides de l'Etat et des collectivités qui seraient ici mieux utilisées car dans un objectif de réduire cette dépendance énergetique). Certes, cela ne marchera qu'à moyen/long terme, car renouveler les flottes prendra du temps.
L'autre élément serait sans doute une vraie taxation écologique : il est quand même anormal que l'on fasse venir de très loin du poisson pour des questions de prix : quel est le coût écologique de faire venir des poissons d'Afrique, d'Inde ou d'Amérique du Sud (qui pourraient en plus nourrir les populations locales) ? Que l'on ajoute donc une taxe kilométrique sur les denrées qui traduise les impacts environnementaux et sociaux de ce transport. Cela évitera aux grandes surfaces de jouer ainsi la concurrence pour imposer aux producteurs des prix qui ne reflètent pas le vrai coût de la pêche. On objectera sans doute ("pouvoir d'achat" oblige) qu'elles répercuterons automatiquement sur les consommateurs : pas si sûr, il faudra quand même rogner un peu sur les marges (qui sont loin d'être négligeable sur le poisson) si elles veulent continuer à vendre...
Par ailleurs, c'est tout même absurde que nous ne sommes pas encore parvenus à créer de véritables AOC et labels pour les produits de la pêche : cela permettrait aussi aux consommateurs de poissons de faire leurs choix sur d'autres critères que le seul prix de vente (le vin argentin est nettement moins cher, pourquoi donc continuons-nous à acheter du vin français ?).
24 De leg - 22/05/2008, 18:39
Le plus court trajet domicile-travail n'est pas la ligne droite… mais le télétravail, point !
Mais, pff, Tristan, l'administration est incapable d'organiser le télétravail des agents (ceux qui peuvent, s'entend¹) alors qu'un chantier de démolition a lieu à côté de nos bureaux depuis 9 mois, marteau-piqueur et tout le tintouin !!! (cf TS, dit FoO)
Alors les solutions innovantes, en France, c'est pas pour demain², tant qu'on vérifiera le travail effectué par la présence (d'expérience, c'est aussi valable dans le privé, 70h/sem, 35 à tenir compagnie au chef – divorcé – le soir). Je rejoins là Stéphane.
@ekacnet : j'ai l'impression d'une description du bureau, fenêtres ouvertes en plein hiver !
@v_atekor : le seul pb du vélo perso, c'est quand tu rejoins qq'un qui a peur en vélo en ville, et qui prend ensuite le métro. Tu fais quoi de ton vélo / tu n'accompagnes pas ta dulcinée-ton copain ? Et le Brampton est un peu chéro à mon goût ! Le vélib etc., c'est impecc dans ce cas
¹ soupçon d'ironie, ici : on porte tous des casques antibruit ! %-]
² tiens, on croirait entendre Glazou pester !
25 De enzopitek - 22/05/2008, 21:41
Pour me rendre au travail, je prends le tram.
Je travaille sur Geneve et les transports en public y sont bien geres.
Je suis toutefois d'accord avec le concept de teletravail pour les boulots le permettant (administratifs, informaticiens).
L'une des vrais sources d'economies d'energie reste toutefois d'ameliorer les rendements de nos appareils producteurs.
Si on ne les force pas, les industriels n'investissent que rarement car cela coute cher.
Comment donc favoriser la R & D ?
26 De Thierry - 22/05/2008, 22:02
Je pense qu'à 300$ ça va coincé pour les plus pauvres, les autres s'en sortiront en râlant. Mais soyons plus ambitieux, un bon 1000$ et tout le monde sera obligé de changer pour de bon.
Ma vie avec un baril à ce prix je la vois en télétravail, en centre ville et en vélo. Pour les grands trajet ce sera train et un peu de transport à base de pétrole. Internet n'a pas fini d'être au coeur de nos vies !
27 De David - 22/05/2008, 22:40
Le vélo, sous la pluie, c'est pas drôle non plus.
signé : un connaisseur x_x
28 De Flyounet - 22/05/2008, 23:50
Quelqu'un a pris la peine de regarder il y a peu de temps les Mad Max ?
J'aime bien le synopsis : from IMDB http://www.imdb.com/title/tt0079501...
Ca date de 1979 et le est probablement de 30 - 50 ans... Pile poil !
29 De C. Praivoirt - 23/05/2008, 00:38
Houlà ! C'est un billet pour recevoir des torrents de commentaires ça !
Euh... les vélos sur la photos là, il n'ont pas la roue de devant un peu petite, trop petite, non ?
Non, bon, pour en revenir au pétrole... en tant qu'ingénieure, j'avoue que je suis (et je vais être) très attentive à ce qui va se passer : les solutions techniques existes, elles sont aux point... Il ne manque plus que la volonté politique, pour débloquer les moyens et pour enfin les utiliser. Mais le problème que je remarque c'est que les politiques cherchent d'abord à trouver des coupables, des boucs-émissaires... et aussi que c'est souvent les solutions qui sont les pires qui sont retenue par les responsables. J'attribue ce choix de "la plus mauvaise solution" au fait que, en temps normal, la mauvaise solution n'a aucune chance d'être retenue... alors ils utilisent la corruption (ou je ne sais quel autre forme de chantage), et là, ça fonctionne à tout les coups malgré les avis négatifs des responsables techniques, etc. Et bien sûr, ceux qui ont corrompu se "remboursent" après quand ils ont le monopole...
Et c'est toujours intéressant de voir aussi la "politique de la catastrophe"... C'est une situation de rêve pour un personnage politique, la catastrophe... d'ailleurs, ils ne sont fait que pour ça... les politiques sont de très mauvais gestionnaires...
30 De Alexandre - 23/05/2008, 01:18
Il ne faut pas se réjouir trop vite de la disparition du pétrole : il sera sans doute remplacé par du biocarburant, avec des conséquences encore plus désastreuses sur l'environnement et la crise alimentaire.
31 De karl - 23/05/2008, 02:10
Tristan,
Le problème pour toi comme pour moi et qui fait que nous sommes tous les deux de très mauvais ecocitoyens, nous prenons souvent l'avion.
Mon mode de consommation et de vie au Japon me maintient dans une zone verte avec de la marge à la seule condition que je n'y ajoute mes voyages en avion. Et là c'est catastrophique.
32 De Rom's - 23/05/2008, 09:45
Ma vie à 300$ le baril,
l'idée c'est que je suis dans une agglomération genre Paris et que je peux me déplacer dans 99% des cas en transport en commun et en utilisant mes pitites jambes. Pour un déplacement intra-ciutat, j'ai une patinette qui fait rudement bien la blague.
Et ya encore des millions de gens qui s'escriment à vouloir à tout prix venir dans leurs salons roulants, 4X4 (pour les côtes), et autres, sans co-voiturage parce que bon, quand même !, non mais oh.., ce qui épuise plus vite nos réserves de pétrole et donc fait augmenter plus rapidement le prix de l'essence... pour leur plus grand bonheur. C'est ce qui s'appelle voir plus loin que le bout de son nez ou avoir des idées à long terme..
Et quand j'ai absolument besoin de ma voiture, c'est à dire 1% des cas, et bien il y a l'auto-partage, et il se trouve que dans mon cas, ce sont des mercedes classe A, pas dégueulasse à 9€ de l'heure et sans frais fixes / mois..
Enfin bon, dès qu'on demande aux gens de réfléchir, ils disent que c'est la faute du gouvernement, alors moi je veux bien, mais je pense qu'il y a plus de 20 cons en France..
33 De dominique - 23/05/2008, 12:48
Pour les alternatives:
http://www.enerzine.com
34 De Rouzik - 23/05/2008, 13:47
Guillaume Laforge, ci-dessus a posé la bonne question. Plutôt que s'interroger sur les moyens de remplacer les carburants actuels (alors que diverses solutions plus ou moins viables existes) il serait préférable de se demander comme remplacer le pétrole pour éviter une grave crise sanitaire? Certaines molécules médicamenteuses ont des synthèses alternatives sans dirivés pétrochimiques, d'autres sont synthétisées depuis plusieurs décennies par bactéries OGM (et oui) mais pour le reste des médicaments et tous les matériels médicaux en plastique (cathéters, tubulures en tout genre etc...) quelles alternatives? Recycler ceux qui existent et développer les bioplastiques. Mais il reste un pb, qqch de nécessaire à toute réaction chimique : les solvants. Et là peu d'alternatives pour le moment.
@Alexandre : niveau biocarburants, non consommateur de cultures alimentaires il existe ceux de 2e génération synthétisés à partir de déchets organiques de toutes sortes (végétaux etc...).
Maintenant tout est une question de volonté de dirigeants mondiaux s'ils font les choses intelligemment. Sauf qu'il y a deux mots incompatibles dans la phrase précédente.
35 De sylvainulg - 23/05/2008, 15:47
je vais jeter un pavé dans la mare : et si on mettait en place une "taxe d'importation CO²", qui augmente avec le nombre de kilomètres parcourue pour chaque marchandise ...
Sérieusement, il va falloir qu'on prenne _rapidement_ des mesures si on ne veut pas que nos gamins aillent travailler dans les mines de plastique (c.à.d. nos actuelles décharges)...
36 De valid - 23/05/2008, 21:40
« les solutions techniques existent, elles sont au
xpoint »Hélas, pas pour remplacer le pétrole dans tous ses usages et certainement pas en volumes. Il faut se rappeller que l'énergie renouvelable, hors hydroélectricité, c'est grosso-modo 2% de la production énergétique mondiale.
On ne peut pas maintenir une dépense énergétique équivalente en retirant le pétrole : nous n'avons aucune solution généralisable, même en les panachant, pour fournir autant d'énergie que le pétrole.
Pour fixer les idées , il faut savoir que le parc automobile français (~30 millions de voitures) consomme annuellement l'équivalent de l'énergie produite en une année par notre parc nucléaire.
Maintenant, imaginez, par exemple, électrifier le parc automobile français... vous voyez ce que ça implique ?
Remplacer le pétrole pour continuer à faire pareil avec une autre énergie / matière-première, c'est illusoire. Nous devons nous habituer à une énergie plus rare et plus chères : donc, la première des solutions techniques, c'est d'apprendre à faire avec moins d'énergie en général. Consommer moins, moins loin, moins souvent.
Je rappelle que la question de Tristan est le sujet cental du forum Oléocène : http://forums.oleocene.org/
Désolé pour la correction de conjugaison et de grammaire, ça me piquait les yeux ! ;-P
37 De Looic - 24/05/2008, 00:06
Ma vie à 300$ le baril.
- J'appellerai Telemarket plus souvent (parce que pour les grosses courses du mois, j'aurai juste de quoi mettre 6L de lait et 3 paquets Fitness Maxi au chocolat dans le porte-bagage de mon vélib).
- Je n'irai plus dans tous ces centres commerciaux qui sont à 15 min de chez moi en voiture, mais qui sont inaccessibles en transports en commun (le Quai des marques, IKEA, ...).
- Fini les petits restaurants perdus en rase campagne avec chérie, à moins de prendre un taxi (super la soirée à 150 euros : 50 de restau, 100 de transport).
- Les transports en commun franciliens seraient totalement asphyxiés et inaptes à faire face aux nouveaux voyageurs, résultat de 20 ans d'imobilisme et de querelles politiciennes.
- On ferait beaucoup moins de choses en une journée (on a beau râler dans les bouchons, la voiture souvent c'est quand même souvent plus rapide que le RER).
En bref, ça sera le bazar...
38 De Petrole Ane - 24/05/2008, 14:02
Vous posez bien la question de la fin du pétrole bon marché, et en tant que peakiste je suis tout à fait d'accord sur le fait que cette question a un impact sur toutes nos filières économiques, nos modes de vie, de transport, de travail, etc.
Ce qui est tout à fait malheureux dans le cadre de la casse sociale des métiers de la mer, c'est l'imprévoyance de ceux qui nous gouvernent, et cette idée terraplatiste selon laquelle on peut avoir une croissance infinie dans un monde fini.
La vérité c'est qu'il n'y a aucun plan B à la fin du pétrole bon marché. Quand nous verrons apparaître les premières ruptures d'approvisionnement, ne risque-t-on pas de craindre les mêmes émeutes de la faim que dans des pays dits développés ?
En combien de temps les supermarchés seront-ils dévalisés ?
Comment mettre en place aussi rapidement une production alimentaire locale qui nous permettre de survivre ?
Est-ce la fin des villes ?
Toutes ces questions sont au coeur de notre société, et pourtant nos dirigeants ne l'ont pas posée. En tout cas pas en ces termes.
39 De Felipe - 25/05/2008, 15:09
Les bananes bon marché sont bon marché parce qu'elles ne viennent plus de Martinique/Guadeloupe mais de pays où les conditions de travail sont effroyables et produites par des multinationales que cela arrange tout à fait. Ça me semble une raison suffisante pour ne plus en acheter dès maintenant, qu'elles soient transportées par avion ou par cargo frigo (avec de l'éthane pour les faire mûrir). La 2ème raison serait l'état dans lesquels finissent les sols après quelques années de culture intensive: lessivés dans tous les sens du terme (épuisés et emportés par les pluies).
Tiens en fait c'est du tout-pétrole ce produit:
- les produits phytosanitaires (pesticides, fongicides, engrais, ...) qui empoisonnent les sols où habitent les ouvriers = chimie organique = pétrole
- les sachets plastiques dans lesquels mûrissent les régimes = pétrole
- le transport par avion = pétrole ou bien par cargo frigorifique = pétrole/gaz
- mûrissement avec l'éthane = gaz (faibles quantités je suppose)
puis camion frigo jusqu'à Rungis et nos supermarchés en empruntant autoroutes et routes nationales = pétrole, bitûme, etc
Mangez des pommes! (de saison, pas celles qui ont passé l'hiver en entrepôt sous azote)