Ce billet fait partie d’une série suite à un long road trip de plus de 2500 km sur une moto électrique Zero Motorcycles prêtée par la marque. Voici un récapitulatif des articles :
- Road trip : une idée (électrique) à la con
- Road trip électrique : l’itinéraire (partie 1 sur 2)
- Road trip Electrique : l’itinéraire (partie 2 sur 2)
- Savoir éco-conduire pour économiser de l’énergie
- Quelles applications pour voyager loin avec une moto électrique ?
- Road Trip à moto électrique Zero SR/S : mes réponses à vos questions
Il y a un pré-requis pour voyager loin avec une moto électrique (et c’est sûrement la même chose en voiture électrique : savoir éco-conduire pour consommer moins d’énergie et ainsi nécessiter moins d’arrêts pour la recharge. Par ailleurs, je choisis de rouler sur des jolies routes à virages quitte à ce que ça me prenne beaucoup plus longtemps que par l’autoroute (laquelle m’ennuie prodigieusement à moto). L’idée, c’est que je préfère m’amuser à moto toute la journée (sur petites routes) que de m’ennuyer pendant une demi-journée sur l’autoroute. Je reconnais que tout le monde n’est pas forcément de cet avis !
Quoi qu’il en soit, voici la liste de mes applications indispensable pour voyager loin et bien à moto électrique :
L’application ChargeMap
Chargemap, ce sont l’application et le site indispensables pour trouver des bornes de charge. Il est préférable de créer un compte et d’enregistrer quels types de chargeur on veut voir. En effet, il existe plusieurs standards de connecteurs. La Zero SR/S est compatible Type 2 et dispose aussi d’un câble type prise domestique, mais la charge est alors beaucoup plus longue. Du coup, dans ChargeMap, je coche les options Type 2 et Type 2 câble attaché et j’indique, pour pouvoir tirer partie de mon chargeur rapide, que je veux des bornes de 18 kW ou plus.
Chargemap propose un abonnement est possible pour savoir plus simplement si des services de restauration sont disponible à proximité. J’ai essayé cet abonnement et je ne suis pas convaincu de l’utilité. Quand on a repéré une borne sur laquelle on veut aller, l’application propose d’utiliser une autre Appli de guidage (Google Maps ou Apple Plans) pour la rejoindre.
Chargemap propose aussi la carte de paiement Chargemap qui permet de payer dans beaucoup de bornes en effet, pour facturer les clients, chaque région propose sa propre carte. Chargemap est un genre de “méta-carte de paiement” qui permet de payer un peu partout moyennant un supplément.
Sans cette application, ou sans téléphone ou sans 4G nécessaires à son fonctionnement, le voyage devient brusquement très très compliqué…
L’application Calimoto
Calimoto est un outil qui correspond bien à mon usage mais qui sera inutile à d’autres. En effet, mon parti-pris est de rouler doucement (comprendre aux vitesses légales) sans m’embêter. Et donc, pour cela, passer par des petites routes pittoresques au maximum, avec des virages, du dénivelé et de beaux paysages plutôt que par l’autoroute (très énergivore et pénible) ou les nationales (où les paysages sont souvent moches et les routes trop droites à mon goût).
Calimoto regroupe un site et une application mobile GPS qui fait passer par des routes à virages (en fait les routes bordées de vert des cartes Michelin). C’est vraiment un truc incompréhensible pour le commun des mortels. Pour vraiment en profiter, il faut aimer les routes compliquées, avoir envie de rouler lentement et avoir du temps. Ça tombe bien, c’est mon cas !
Calimoto est disponible pour Android, iOS et aussi sur le Web. Et, cerise sur le gâteau, elle utilise le fond de carte communautaire OpenStreetMap (salut les copains !). L’application est gratuite, mais limitée à une seule région de France. Il faut payer pour avoir les autres régions du monde (ce que j’ai fait) ou passer sur un abonnement Premium pour avoir en plus des fonctionnalités supplémentaires pas forcément indispensables (historique des angles pris et de l’accélération…)
L’application enregistre aussi les voyages effectués, pour peu qu’on pense à activer le suivi. Les cartes dans les comptes-rendus de ce voyage proviennent de Calimoto. Bref, pour moi, cette application est absolument indispensable à mon expérience moto (non, je ne suis pas payé pour vous dire ça).
A Better Route Planner
On m’a parlé de A Better Route Planner (ABRP), mais ayant trouvé un mode de fonctionnement entre ChargeMap et Calimoto et accessoirement Google Maps et Apple Plans, je n’ai pas vraiment utilisé ABRP. C’est visiblement une application très complète qui propose des itinéraires en fonction des véhicule et de son autonomie en s’arrêtant là où il faut. Sur le papier, c’est parfait. En réalité, il faut qu’elle connaisse précisément les caractéristiques du véhicule (rapidité de charge, capacité batterie, consommation) pour être pertinente, et ça n’est pas le cas des motos Zero, qui ne sont qu’imparfaitement modélisées par l’application. Pour des véhicules plus courants, c’est probablement plus efficace. Reste le fait qu’elle peut vous envoyer sur une borne qui ne fonctionne pas alors qu’il vous reste que très peu d’autonomie, ce qui serait alors très angoissant !
Pour réserver les hôtels
Il existe plusieurs plateformes pour réserver les hôtels, par exemple Booking.com et Expedia.com, disponibles sur le Web ou en applications mobiles. On notera que Booking permet de sélectionner les hôtels disposant d’un parking et d’une borne de recharge. On constate alors qu’ils sont une petit minorité. Dans la réalité, on n’a pas besoin, avec un véhicule qui a une si petite batterie, d’une borne à recharge rapide : une prise domestique est suffisante quand on dispose de toute la nuit pour charger. Du coup, il peut être préférable d’appeler l’hôtel et lui demander s’il est possible de charger un petit véhicule électrique dans un coin, sur une prise domestique. En plus, ça préserve la marge de l’hôtel plutôt que de passer par une plateforme qui prend une commission grassouillette.
Alors, c’est faisable ?
Oui, partir sur de longues distances est très faisable à moto, mais cela nécessite une planification autrement plus exigeante qu’avec une moto thermique. Avec une moto thermique, on ne se préoccupe pas de la consommation, on sait qu’on va trouver une station d’essence sans problème et que le plein sera vite fait. On cherche un hôtel sans se poser de question. À moto électrique, c’est tout de suite plus compliqué… Cela nécessite plus de planification : où déjeuner ? Près d’une borne ! où dormir ? Dans un hôtel où on aura appelé avant et accepté de se voir facturer des frais de parking.
La dépendance à la technologie
En vérité, sans les applications sont devenues indispensables, à commencer par Chargemap, ce qui pose quand même un problème : on devient particulièrement dépendant d’un empilement de technologies (4G + smartphone + application) pour pouvoir se déplacer. Il suffit que l’une de ces “couches” vienne à manquer et ça tourne au vinaigre : il y a des zones où la couverture 3G/4G est inexistante, un smartphone peut casser et rendre l’âme, on peut le perdre, etc. Cela veut aussi dire qu’on a pensé à équiper la moto d’un (bon) support de smartphone et qu’on dispose d’un smartphone étanche (ou une housse très efficace) ainsi que d’un abonnement Internet 4G un peu costaud. Quant à la couverture du territoire, il faut croiser les doigts ! Tout cela n’a rien d’infaisable, cela rajoute juste des contraintes, des incertitudes et finalement, c’est peut-être ce qui fait le goût de l’aventure !