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mercredi 28 mai 2008

En vrac

"Vista sells on almost 100 per cent of all the new consumer PCs around the world," the Microsoft CEO proclaimed. He added that the operating system was also selling on, "45 percent of all of new business PCs". Which is enlightening, since business users are about the ony buyers of new PCs that get a choice.

vendredi 7 mars 2008

Quand le dévot, le révolutionnaire et le millionnaire sont dans un bateau... Libre

Trois approches antagonistes du logiciel Libre.

Approché par la télévision belge dans le cadre d'une émission sur Mai 68, on me demande si le logiciel Libre et Internet sont des héritiers de Mai 68. J'avais deux ans à l'époque et je ne peux pas prétendre avoir participé à la chose ni même conservé le moindre souvenir de l'époque, mais dans une certaine mesure, on retrouve des valeurs de Mai 68 dans l'approche du logiciel Libre. Je pense à la gratuité, au travail en communauté (fais tourner, man ! ;-), et à un certain idéal, à une liberté, une indépendance. J'en parlais avec Fred Couchet (fondateur de l'APRIL), qui m'a pointé sur une interview dans Libé, qui va dans ce sens :

Dans l’open source le logiciel libre[1], le pouvoir appartient à tous, et plus seulement à quelques-uns. Le logiciel libre démocratise le savoir en évitant son appropriation exclusive par des multinationales. Le monde du libre induit aussi un changement culturel très profond dans la manière de travailler. A un modèle hiérarchique et fermé opérant en vase clos, le logiciel libre substitue un modèle communautaire, fondé sur la coopération et le partage. Ce n’est pas un hasard si le boom du logiciel libre est allé de pair avec la démocratisation d’Internet. La fantastique croissance de ce réseau mondial a permis une diffusion archi-simplifiée du savoir. On le voit avec un site comme l’encyclopédie libre Wikipedia, qui a permis à des gens issus de la planète entière de travailler ensemble. C’est l’utopie soixante-huitarde du libre devenue en partie une réalité.

Ce qui est très paradoxal, c'est qu'au même moment, mon collègue Gerv Markham (contributeur Mozilla de longue date maintenant employé par Mozilla Foundation), publiait une analyse culturelle et théologique du mouvement du logiciel Libre, avec référence aux Corinthiens et et à la Genèse. Il faut dire que Gerv est un catholique convaincu (tout autant qu'il est Libriste). Le logiciel Libre serait-elle une extension de la religion catholique ? Allez, je vous livre la conclusion de Gerv : Produire du logiciel Libre est bénéfique pour le croyant et (indirectement) recommandé par les écritures, alors qu'utiliser du logiciel propriétaire n'est pas interdit par ces mêmes écritures. Allez, je me fends de la traduction de sa conclusion :

Ansi, il n'est pas possible d'aller jusqu'à dire, comme la Free Software Foundation, que le logiciel propriétaire est éthiquement mauvais. Mais avec toutes les mises en garde précisées, et pour les raisons citées précédemment, le logiciel Libre est un positif d'un point de vue social et, en tant que tel, les chrétiens doivent être encouragés à en produire, à l'utiliser et à le partager.

Enfin, encore plus paradoxal sans doute, est l'approche 100% capitaliste, où finalement, le Libre est surtout un moyen plus efficace, moins coûteux, de faire du logiciel de meilleure qualité... pour gagner le plus d'argent possible. Je n'ai pas eu à chercher loin pour trouver une illustration de cet esprit, il m'a suffit d'écouter les première secondes de l'interview de Marten Mickos, MySQL, qui balance tout de go (traduction de mon cru) :

Nous avons toujours eu ce rêve d'être coté en bourse, de rester indépendants et de faire grandir notre affaire pour dépasser le milliard de dollars ou d'euros (...)

C'est un sujet auquel je réfléchis depuis longtemps, alors que j'essaye de comprendre ce qui me fait tant aimer le logiciel Libre. Le partage, oui. L'entraide ? C'est certain. La création de valeur (non financière, la plupart du temps) de façon novatrice (via une communauté qui possède en commun le résultat du travail) aussi. Il y a aussi l'aspect éducatif et indépendant : je suis libre de voir ce qu'il y a "sous le capot" de mon logiciel et l'adapter à mes besoins. Enfin, la perspective d'inventer un "truc", autant d'un point de vue technique que social et économique, est très fort...

Et vous chez lecteur, si vous participez à un projet Libre, vous sentez vous plus dévot, révolutionnaire ou millionnaire ? Qu'est-ce qui vous intéresse dans le Libre ? Lâchez vous dans les commentaires (mais ne tombez pas à bras raccourcis sur Gerv en trollant, il a le droit de croire en ce qu'il veut, même si c'est différent de ce en quoi vous croyez).

Notes

[1] Mise à jour : Fred Couchet ne dit pas "Open Source", il dit "logiciel libre". Ca m'avait étonné, aussi ! Il m'a demandé une correction, ce que je lui offre très volontiers.