Nicolas Hulot, photo prise par FVZ, utilisée sous licence Creative Commons BY-NC
Nicolas Hulot est interrogé par le Nouvel Obs (édition papier, N°2341 du 17 au 23 septembre 2009). Voici comment il explique la contribution Climat Energie (aussi connue sous le nom de taxe carbone) :
Personne ne l'ignore : l'épuisement accéléré des ressources fossiles est imminent. Lorsque la production pétrolière ne suivra plus la demande, les prix s'emballeront. Et nos concitoyens, les plus fragiles en tête, trinqueront. C'est ce choc que la contribution climat-énergie vise à anticiper et à amortir. En renchérissant le coût de l'essence, du fioul et du gaz aujourd'hui, nous encourageons et incitons les entreprises à développer massivement des services et des biens qui non seulement nous affranchiront de la dépendance aux énergies fossiles, mais qui démocratiseront aussi l'accès aux produits verts. Les ménages pourront prendre également leur part à la mutation en s'emparant des prêts à taux zéro et autres allégements fiscaux pour prévenir un krach social annoncé. Pourquoi croyez-vous qu'un syndicat comme la CFDT soutient la mesure ? Par ailleurs, tous les modèles montrent qu'en se libérant du pétrole et du gaz, on améliore notre balance commerciale et que, du coup, on crée de l'emploi.
Question du Nouvel Obs' : Reste que l'ambition déclarée du gouvernement, c'était bien de récupérer le manque à gagner de la taxe professionnelle (...)
J'ai toujours été parfaitement au courant de ce risque lourd. Et je ne suis jamais resté inerte (...). Nous avons aussitôt fait savoir à l'exécutif qu'il était impensable que cette taxe puisse servir à renflouer les caisses de l'État. Son objectif, c'est le changement des comportements. Et c'est bien pour cela que nous avons toujours répété que sont produit devait être intégralement redistribué aux ménages, à l'exception, de mon point de vue, des revenus les plus aisés. Les membres de la commission Rocard ont confirmé. (...à Vous avez pu voir que, jeudi dernier, les "chèques verts" ont été rendus officiels par le président de la République pour les ménages non assujettis à l'impôt sur le revenu.