Un dossier spécial Open Source[1] vient de paraître dans Le Monde Informatique daté du 26 janvier (N° 1142). La conclusion, affichée en couverture, tient en 4 mots :

Bilan : un verdict positif.

Et comment ! Voici un petit florilège de citations qui devraient vous inciter à acheter ce numéro en plusieurs exemplaires pour le faire circuler au bureau ! (l'emphase des citations ci-dessous est de mon fait).

Avantage économique

Bertrand Bigay, DSI et fondateur de Cityvox :

Les grands éditeurs de solutions propriétaires ont du souci à se faire devant le gain économique généré par l'Open Source. Il leur faudra trouver une valeur ajoutée qui soit en mesure de justifier coût et enfermement.

C'est un vrai plaisir de constater qu'un DSI a compris qu'au delà du coût de fonctionnement, il y a un coût d'enfermement. (en fait un coût de migration au cas où vous êtes pris en otage par votre fournisseur). Bravo !

Liberté de choix

Gagne-t-on en indépendance avec le Libre ? Peut-on bénéficier d'un partenaire au cas où on n'a pas les ressources en interne ?

Lorsqu'on ne possède pas à l'Open Source et qu'on ne possède pas les compétences en interne, on établit une dépendance vis-à-vis de la SSII qui apportera les ressources et l'expertise nécessaires pour accompagner la migration et le déploiement. Reste qu'il est préférable d'être lié à un partenaire de proximité à taille humaine que de tomber sous la coupe de géants tels que les grands éditeurs.

... ne serait-ce que quand il s'agit de négocier les tarifs...

Conditions de licences

A propos des licences, et de la GPL en particulier, Bertrand Eteneau, DSI de Faurecia, déclare :

La publication des modifications effectuées dans des logiciels sous GPL ne me pose pas de problème. Au contraire, c'est un véritable avantage de pouvoir bénéficier des travaux réalisés par les autres. (...) Certaines licences commerciales sont scandaleuses, notamment chez Oracle ou Microsoft, d'autres plus raisonnables.

(on m'informe que M. Eteneau est demandé au téléphone par un certain Steve B. ;-)

Sécurité

Christophe Leray, DSI du PMU :

Ouvrir le code pour montrer la conception des logiciels garantit un bien meilleur niveau de sécurité.

Contrôle des budgets

Didier Lambert, DSI d'Essilor et président du CIGREF

(...) le modèle libre contribue à répondre à une de nos principales préoccupations, celui d'mpêcher les situations monopolistiques qu'il s'agisse de monopole ou de duopole bien géré, aux dépens de nos budgets.

Interopérabilité et standards

Encore Didier Lambert :

Les deux seules choses qui importent pour nous (les DSI), ce sont l'interopérabilité et les standards. C'est dans ce sens que le phénomène du libre nous intéresse. Tant dans son approche, qui donne la priorité à l'interopérabilité, que dans la façon dont il pousse Microsoft, par exemple, à publier ses formats bureautiques sous la forme de standards. En tant que DSI d'Essilor, j'ai fait participer mon entreprise à la définition du standard Open XML du nouveau MS Office. Ce que je veux, c'est avoir toutes les garanties que des milliers de documents déjà produits seront lisibles par tous et que les futurs le seront aussi tant par MS-Office et OpenOffice(.org).

Notes

[1] Mais pourquoi s'entêter à dire Open Source alors qu'on a en français l'expression logiciels Libres, qui a le mérite d'être 1 - en français, et 2 - sans équivoque ? (Qu'en anglais, on évite free software pour éviter la confusion entre liberté et gratuité, je comprends, mais en français ?