- Quelques liens sur Google et le respect de la vie privée :
- 01Net : Google rappelé à l'ordre par les Cnil de dix pays
- Le patron de Google — Eric Schmidt — l'expliquait récemment, tout ce que sait Google, les états peuvent le savoir aussi, il leur suffit de demander. À ce sujet, Google vient de lancer un nouveau service, Government requests. LePoint.fr en parle : Libertés : Google classe et défie les gouvernements. J'ai un avis très mitigé sur ce sujet. D'un coté, c'est courageux que Google soit transparent sur ce sujet et fasse un genre de classement de la honte des gouvernements qui veulent soit contrôler les citoyens, soit supprimer du contenu (principalement Youtube, j'imagine). D'un autre coté, je suis sidéré de l'audace de Google vis à vis de ces gouvernements… Ca en dit long sur leur assurance !
- LePoint.fr : Vie privée : ce que Google sait sur vous ;
- À ce propos, un article au titre provocateur, mais au contenu (à propos de l'extension Google Sharing) intéressant : Google even knows what you're thinking ;
- Un boulot intéressant de la part de la FING : Le nouveau paysage des données personnelles: quelles conséquences sur les droits des individus ? ;
- Facebook vient encore de changer des choses importantes qui sont néfastes pour la vie privée.
- Extrait d'un encadré de 01Net, une interview d'un patron d'agence Web : "Open Graph Protocol autorisera une traçabilité accrue des profils sociaux des visiteurs. Cela permettra une meilleure interaction et donc, une meilleure définition du profil numérique des personnes. C'est génial, mais n'oublions pas qu'au final, tout cela est guidé par une logique commerciale qui va s'opposer à une logique de protection de la vie privée. Je me pose donc la question de savoir si les données récoltées et créées via Open Graph seront légalement exploitables ou non."
- Bonne analyse de l'EFF : Facebook further reduces control over personal information ;
- GigaOM : Facebook’s Instant Personalization Is the Real Privacy Hairball ;
- Protect Your Privacy Opt Out of Facebook’s New Instant Personalization – Yes You Have to Opt Out ;
- Hugo Roy (FSFE) conclue : Pourquoi je n’utiliserai plus Facebook ;
- Time to Audit Your Facebook Privacy Settings, Here's How
Actualité de la vie privée en ligne
lundi 26 avril 2010. Lien permanent Vieux trucs
8 réactions
1 De mbt - 26/04/2010, 16:25
Bonjour,
Sur le site Government Requests de Google, il est possible d'avoir les informations en mode texte (JSON) et elles sont un peu plus précises. Exemple :
On voit que Google fait la différence entre les requêtes judiciaires et les autres. Avec cet exemple on voit que Youtube tient effectivement le haut du pavé (bien vu Tristan ;o) et que Google a répondu positivement à 53% des demandes (donc beaucoup ne sont pas issues de requêtes judiciaires).
Cdt,
2 De Boris - 26/04/2010, 16:27
Je suis sceptique sur la "transparence" qu'on prône à tort et à travers. Depuis quand les données offertes aux internautes sont-elles véritablement transparentes ? Google n'a-t-il pas là, au contraire, un moyen de pression sur les Gouvernements ? Car avec ce système, il est facile de traiter un gouvernement de dictateur, non ? Qui peut prouver la véracité des chiffres ?...
3 De Damien - 26/04/2010, 16:47
J'aurais ajouté à la liste que Google Street View enregistre les réseaux WiFi privés et leurs adresses MAC.
Belles perspectives pour la vie privée aussi...
4 De NimaX - 26/04/2010, 20:10
Pour ma part , j'ai commencé à utiliser Ixquick mais il n'est encore au point donc de temps de temps je dois aller sur google par exemple pour maps. La fonction proxy est limitée (javascript désactivé) et quand je passe par le serveur proxy ce n'est pas très rapide.
5 De NicoM - 26/04/2010, 21:41
A propos du
de Google, on peut aussi voir ça comme une façon de se blanchir en disant publiquement, "regardez, si on est méchant, on est pas les pires". A prendre avec des pincettes d'autant plus que les chiffres ont une fiabilité toute relative comme l'indique la note sur la page .Pour la chine ils n'ont pas mis le chiffre, c'est parcequ'ils ont un forfait.
6 De Gilles - 27/04/2010, 06:33
Korben donne des infos pour se protégéer d'OpenGraph : http://www.korben.info/facebook-ope...
Intéressant, appliqué
7 De ravachol - 27/04/2010, 10:37
bonjour Tristan,
au sujet de google qui quoi qu'on en dise est assez incontournable parce que très (trop ?) efficace, je voudrais signaler qu'il existe une extension assez géniale pour Firefox : CustomizeGoogle (anciennement OptimizeGoogle).
elle permet non seulement de virer les liens sponsorisés et la pub du moteur de recheche, des e-mails, et de beaucoup d'autres services de google, mais aussi et surtout d'anonymiser le cookie de google.
(elle n'est malheureusement plus mise à jour depuis décembre)
on ne peut par contre pas empêcher la géolocalisation basée elle sur l'ip (sauf en utilisant un proxy par exemple)
pour les e-mails si on les utilise, bien qu'on ne puisse pas éviter le scan de leur contenu et le recoupement des informations qu'ils contiennent, on peut le rendre inutile en les chiffrant.
bref, il est possible d'utiliser google sans se faire trop trop ficher même si plus le temps passe plus il devient contraignant de veiller à sa vie privée
8 De manu - 29/04/2010, 09:41
Bonjour,
Sur la vie privée, je ne résiste pas au plaisir de citer un extrait de Bernanos dans La France contre les robots (1944) que j'ai découvert récemment. Même si certains termes sont un peu datés, le contenu me semble étonnamment d'actualité.
{{Capitalistes, fascistes, marxistes, tous ces gens-là se ressemblent. Les uns nient la liberté, les autres font encore semblant d'y croire, mais qu'ils y croient ou n'y croient pas, cela n'a malheureusement plus beaucoup d'importance, puisqu'ils ne savent plus s'en servir. Hélas ! le monde risque de perdre la liberté, de la perdre irréparablement, faute d'avoir gardé l'habitude de s'en servir...
"Pas de fantaisies ! disent les gens d'affaires et les fonctionnaires également soucieux d'aller vite, le règlement est le règlement, nous n'avons pas de temps à perdre pour des originaux qui prétendent ne pas faire comme tout le monde... " Cela va vite, en effet, cher lecteur, cela va très vite. J'ai vécu à une époque où la formalité du passeport semblait abolie à jamais. N'importe quel honnête homme, pour se rendre d'Europe en Amérique, n'avait que la peine d'aller payer son passage à la Compagnie transatlantique. Il pouvait faire le tour du monde avec une simple carte de visite dans son portefeuille.
Il y a vingt ans, le petit bourgeois français refusait de laisser prendre ses empreintes digitales, formalité jusqu'alors réservée aux forçats. Oh ! oui, je sais, vous vous dites que ce sont là des bagatelles. Mais en protestant contre ces bagatelles, le petit bourgeois engageait sans le savoir un héritage immense, toute une civilisation dont l'évanouissement progressif a passé presque inaperçu, parce que l'État moderne, le Moloch technique, en posant solidement les bases de sa future tyrannie, restait fidèle à l'ancien vocabulaire libéral, couvrait ou justifiait du vocabulaire libéral ses innombrables usurpations.
Au petit bourgeois français refusant de laisser prendre ses empreintes digitales, l'intellectuel de profession, le parasite intellectuel, toujours complice du pouvoir, même quand il paraît le combattre, rispostait avec dédain que ce préjugé contre la Science risquait de mettre obstacle à une admirable réforme des méthodes d'identification, qu'on ne pouvait sacrifier le Progrès à la crainte ridicule de se salir les doigts.
Erreur profonde ! Ce n'était pas ses doigts que le petit bourgeois français craignait de salir, c'était sa dignité, c'était son âme. Oh ! peut-être ne s'en doutait-il pas, ou ne s'en doutait-il qu'à demi, peut-être sa révolte était-elle beaucoup moins celle de la prévoyance que celle de l'instinct.
N'importe ! On avait beau lui dire : « Que risquez-vous ? Que vous importe d'être instantanément reconnu, grâce au moyen le plus simple et le plus infaillible ? Le criminel seul trouve avantage à se cacher... ». Il reconnaissait bien que le raisonnement n'était pas sans valeur, mais il ne se sentait pas convaincu. En ce temps-là, le procédé de M. Bertillon n'était en effet redoutable qu'au criminel et il en est de même encore maintenant. C'est le mot de criminel dont le sens s'est prodigieusement élargi, jusqu'à désigner tout citoyen peu favorable au Régime, au Système, au Parti, ou à l'homme qui les incarne.
Mais tout en se félicitant de voir la Justice tirer parti, contre les récidivistes, de la nouvelle méthode, il pressentait qu'une arme si perfectionnée, aux mains de l'État, ne resterait pas longtemps inoffensive pour les simples citoyens. C'était sa dignité qu'il croyait seulement défendre, et il défendait avec elle nos sécurités et nos vies. Depuis vingt ans, combien de millions d'hommes, en Russie, en Italie, en Allemagne, en Espagne, ont été ainsi, grâce aux empreintes digitales, mis dans l'impossibilité non pas seulement de nuire aux Tyrans, mais de s'en cacher ou de les fuir ?
Et ce système ingénieux a encore détruit quelque chose de plus précieux que des millions de vies humaines. L'idée qu'un citoyen, qui n'a jamais eu affaire à la Justice de son pays, devrait rester parfaitement libre de dissimuler son identité à qui il lui plaît, pour des motifs dont il est seul juge, ou simplement pour son plaisir, que toute indiscrétion d'un policier sur ce chapitre ne saurait être tolérée sans les raisons les plus graves, cette idée ne vient plus à l'esprit de personne.
Le jour n'est pas loin peut-être où il nous semblera aussi naturel de laisser notre clef dans la serrure, afin que la police puisse entrer chez nous nuit et jour, que d'ouvrir notre portefeuille à toute réquisition.}}