C'est ce qu'explique la député Martine Billard, interviewée par Florent Latrive. Je retranscris un extrait, depuis 1mn 45 à 2mn 25 :

Ce que ça montre surtout, c'est que l'UMP n'avait pas pris la mesure des problèmes posés par cette loi. Parce que dans la majorité même, l'UMP et plus largement d'ailleurs, il y avait pas mal de députés qui étaient très mal à l'aise sur ce texte et qui l'étaient encore plus après justement le texte adopté par ce qu'on appelle la Commission Mixte Paritaire qui était un texte encore plus durci que celui adopté par l'assemblée nationale. Donc beaucoup de députés de l'UMP et de la majorité ont voté avec leurs pieds, tout simplement. (Florent Latrive ajoute : "et donc ne sont pas venus"). Et donc ne sont pas venus. Il y en avait même qui étaient en séance avant le vote et qui sont partis quelques minutes avant le vote et qui donc, bon, effectivement... l'UMP n'a pas assuré le fait de faire passer le texte auquel elle tenait tant soi-disant, notamment ce que disait le président de la république.

Ca cadre assez bien avec cet article du Parisien :

Roger Karoutchi (Parlement), (qui) a eu droit à la plus grosse remontée de bretelles. « Quand on fait des conneries, on les assume ! » a fulminé Sarkozy, en regardant dans sa direction. En disgrâce depuis le rejet du texte sur le téléchargement illégal à l’Assemblée, Karoutchi pourrait bien être débarqué après les européennes du 7 juin, selon un ami du président.

De son coté, Bernard Accoyer (UMP), président de l'assemblée nationale, regrette la "précipitation" :

le Président de l'Assemblée Nationale Bernard Accoyer lui-même regrette le délai extrêment court imposé aux députés. "J'aurais préféré que les délais eussent été plus longs", a-t-il indiqué à la sortie de la Conférence, estimant que "plusieurs semaines" de délai auraient été souhaitables pour éviter la "précipitation". "On a toujours intérêt à laisser s'écouler quelques jours, quelques semaines entre un événement et la suite qui lui est donnée", estime-t-il. Il avait déjà été agacé la semaine dernière que la date du 28 avril soit avancée par Roger Karoutchi et Jean-François Copé alors-même que c'était à la conférence des présidents d'en décider. Sa résignation en dit long sur les pouvoirs limités du président de l'Assemblée.

La une du Canard Enchaîné d'aujourd'hui ne doit pas calmer les esprits :

Canard Enchainé du 15/4/2009 : la une

Canard Enchainé du 15/4/2009 : la une