Il y a deux ans, j'écrivais "Le Syndrome de Pénélope" qui explique nos intérêts en tant qu'individus préoccupés par l'avenir de la planète, sont souvent en contradiction avec notre métier. Je découvre aujourd'hui qu'il y a 4 ans, J.M. Jancovici avait déjà écrit Dr Jekyll, Mr Hyde, et le climat. Je suis à la bourre Allez, je cite deux paragraphes de son excellent billet, qui parle de solutions :
Que signifierait de réconcilier le consommateur - et donc aussi la consommatrice - et le(la) citoyen(ne) ? De l'avis d'à peu près tous ceux qui se sont penchés sur la question en restant libres de leurs propos, un élément émerge de manière récurrente : il n'y a pas de solution volontaire au problème du changement climatique sans augmentation progressive du prix de l'énergie fossile, à travers la fiscalité ou tout autre mesure économique équivalente. Cela permet de faire partager l'effort à tous, et peut-on vouloir l'effort comme citoyen sans accepter implicitement sa traduction progressive dans les prix comme consommateur ? Incidemment, l'absence d'efforts volontaires ne signifie pas, bien sûr, l'absence d'efforts à tout jamais : si nous ne chargeons pas dès maintenant d'aller vers une division volontaire des émissions humaines de CO2 par 2 (pour le monde, c'est cela l'impératif physique minimum), ce sont des régulations involontaires qui s'en chargeront à notre place, peut-être bien avant 2100, et elles ont toutes les chances d'être plus désagréables.
Il faut donc espérer que ce qui s'est passé avec le tabac, où les discours ont eu peu d'effets directs, mais ont fini par rendre les hausses de prix socialement acceptables, se passera pour l'énergie. A force de dire et répéter que les combustibles fossiles sont mauvais pour la planète, ce qui n'aura probablement que peu d'effet direct sur leur consommation, on peut espérer que cela amène à accepter "un jour" - prochain si nous voulons éviter des ennuis sérieux avant que mes enfants n'aient l'âge de M. Chirac - une hausse graduelle et indéfinie du prix du gaz naturel, du fioul domestique, du kérosène, du charbon, du fioul lourd, et bien sûr des carburants routiers. Faire est à ce prix. Mais le prix à payer pour ne "rien faire" ne risque-t-il pas d'être bien plus élevé ?
Hervé Kempf, dans son dernier livre au titre particulièrement mal trouvé Pour sauver la planète, sortez du capitalisme écrit page 125 quelque chose qui pourrait très bien s'appliquer à aux énergies fossiles :
Ainsi pourra-t-on développer une tarification progressive selon le volume. Par exemple, tout le monde a besoin quotidiennement d'une certaine quantité d'eau. Celle-ci sera fixée à un prix pas. Puis la quantité suivante – pour plus de douches, par exemple, ou l'arrosage du jardinet – sera davantage facturée. La quantité supplémentaire – pour laver des voitures ou remplir une piscine – encore plus cher. Ce principe de tarification progressive – amorcée en France avec le "bonus-malus" qui renchérit ou allège le prix des automobiles selon leur niveau d'émission de gaz carbonique – pourrait s'appliquer à de nombreuses consommations, notamment dans l'énergie. Il s'agit d'inverser le principe actuel selon lequel plus l'on consomme, moins on paye à l'unité.
27 réactions
1 De Olivier - 22/02/2009, 20:26
Riche idée oui, mettre des taxes à ceux qui en payent le plus. En général ceux qui ont une piscine payent déjà plus d'impôts que la moyenne.
Vivement qu'un autre totalitariste hygiéniste interdise de respirer car ça rejette du CO2...
2 De Chocaccro - 22/02/2009, 20:29
Bonjour,
Je lis ce blog depuis un certain temps sans laisser de commentaire. Aujourd'hui je me lance.
Faire quelque chose pur la planète, oui. Mais il est difficile de trouver quoi faire et comment le faire.
Une tarification progressive selon le volume m'a fait penser que, encore une fois, ce seraient les plus pauvres qui paieraient le prix le plus lourd. En effet, les riches pourraient toujours se payer le volume superflu tandis que les autres devraient se restreindre par manque de moyens.
Donc, que pouvons-nous faire tout en étant le moins injuste possible ?
3 De versgui - 22/02/2009, 21:35
Surtaxer le pétrole. Ok, c'est bien joli en théorie, mais en pratique ?
Mes parents habitent à la campagne. Ils ont pour seul moyen de locomotion possible leur voiture. Donc, ils vont devoir payer une taxe sans avoir le choix (alors qu'avec une cigarette, on a un choix, forcé dans certains cas mais qui reste toujours du domaine du possible). La voiture électrique ? Perfectible.
Et j'ajoute que mes parents sont loin d'être les plus pollueur : ils ont leur propre potager, ils font du compost et ils ont une chaudière à bois qu'ils alimentent avec le bois de leur propre parcelle forestière.
J'habite en ville. Mon chauffage est un système collectif au fuel. On va donc m'imposer une taxe par le biais des charges. Et comment puis-je m'en affranchir ? Je vais expliquer au collectif qu'il faut passer à une chaudière à bois ? Et on le stocke où, le bois ? Un chauffage solaire alors, peut-être ? Vu le nombre d'heures d'ensoleillement dans nos contrées, je doute que ce soit une bonne idée.
Ok pour la taxe. Mais seulement quand on aura des alternatives viables. La capacité électrique (notamment nucléaire) est loin d'être capable de remplacer le quotient énergétique du pétrole aujourd'hui.
Bref, ce n'est pas sur les particuliers qu'il faut taper, mais sur l'État qui se devrait de faire tout pour développer les énergies non polluantes (c'est loin d'être le cas en France), et sur les industries automobiles pour développer le moteur à hydrogène par exemple.
4 De Tristan - 22/02/2009, 22:49
@Olivier qui se rebelle à la perspective d'une nouvelle taxe.
Je comprends très bien qu'une nouvelle taxe n'enchante personne. C'est normal Moi même, je fais toujours un peu la grimace quand il s'agit de signer un chèque pour les impôts ou autres taxes et charges, à titre personnel ou pour Mozilla Europe. Si je suggère cela, ça n'est pas de gaîté de coeur, bien sûr. Mais l'objectif est d'éviter une crise écologique majeure. J.M. Jancovici l'explique très bien dans une tribune : il faut taxer l'énergie.
5 De Tristan - 22/02/2009, 23:15
@versgui :
Voici comment Jean-Marc Jancovici justifie la taxe carbone :
"En conséquence de ce qui précède, le meilleur service que pourrait nous rendre le gouvernement pour nous éviter des choses fort désagréables à l'avenir, et en particulier aux ménages modestes, qui sont aussi ceux dont les capacités d'adaptation face à l'adversité sont les plus limitées, serait justement de monter progressivement les prix des énergies non renouvelables par le biais des taxes, pour nous "déshabituer" progressivement d'un pétrole dont la baisse de la consommation est de toute façon inscrite dans la géologie, et pour éviter un remplacement par le charbon qui ferait "exploser le climat". Personnellement, je vote pour le premier candidat qui promet de monter le prix des énergies fossiles de 3% par an dès qu'il est élu, sans limitation de durée, et sur tous les combustibles sans exception !"
6 De Nico - 22/02/2009, 23:17
Il y a bien d'autres choses à taxer avant l'energie qui auraient pour conséquence que les riches, ceux qui polluent le plus (voyages en avion, piscines, 4x4, ...), auraient moins d'argent à dépenser pour l'énergie. La taxe sur les opérations financières, sur les dividendes, sur toutes les cochonneries pour lesquels ils sont exonérés actuellement serait déjà pas mal. Rétablir la justice et l'équilibre entre le % de taxe subi par les plus riches et celui des plus pauvres (en dehors des non imposables, évidement) serait déjà un bon début sans s'énerver à inventer des nouvelles taxes qui seraient détournées en moins de deux par les puissants. Les taxes, c'est une peu les protections et les DRM de l'argent. Ça fait chier que les gens honnêtes... mais malheureusement ce ne sont pas eux qui sont au pouvoir.
7 De Réaliste - 22/02/2009, 23:17
Pfff... je ne sais pas... Je remarque que beaucoup de gens sont totalement idiots quand même.
Et si on les obligent à faire des économies (de n'importe quelles sortes qu'elles soient), ils ne vont rien changer... il vont juste se priver, faire les choses moins souvent... voire même, ne faire que quand c'est "plaisir" (c'est-à-dire pour du futile, de l'inutile, etc. mais ça sera leur "petit plaisir")...
C'est dingue le nombre de gens qui choisissent la chose qui ne coûte pas cher à l'achat, mais qui coûte en consommables (carburant, etc.) et qui gaspille des ressources. Plutôt que de choisir la chose qui coûte un peu (ou carrément beaucoup) plus cher à l'achat, mais qui est économe en consommables, qui ne gaspille pas, et qui est en général plus performante...
Je ne sais pas... Est-ce que c'est un problème de mentalité ? Est-ce les gens ne voient pas, ne se rendent pas compte de l'utilisation (coût à l'utilisation, gaspillage à l'utilisation) ? Est-ce que c'est à cause de la doctrine du "toujours acheter le moins cher" ? Je ne sais pas, mais c'est assez désespérant...
Et je me demande, quand ils seront au pied du mur, devant les conséquences de leurs actes... Est-ce qu'ils continueront de fuir leurs responsabilités ? Est-ce qu'ils diront "je ne savais pas" ? "Je suis responsable, mais pas coupable" ? La notion de "responsabilité", c'est bien la chose qui manque le plus par les temps qui courent...
8 De Olivier - 23/02/2009, 01:26
Oui, sauver le monde avec des taxes, à d'autres.
On commencerait à explorer des choses comme le malthusianisme... Mais c'est pas très politiquement correct j'imagine. Le réchauffement climatique est l'arbre qui cache la foret.
9 De PJ-BR - 23/02/2009, 02:57
@Chocaccro
Une tarification progressive ça peut aussi aller jusqu'à "les premiers kWh / litres d'eau gratuits par contre dès qu'on dépasse un certain seuil c'est très très cher".
Donc la tarification progressive ne va pas forcément accabler les pauvres. C'est même le plus sûr moyen de calmer les riches pour qu'ils laissent un peu d'énergie aux pauvres.
@versgui
Habiter loin des villes tout en ayant besoin d'y aller régulièrement c'est aussi un choix. Un choix doublement énergivore car en sus du transport il faut compter les pertes thermiques des maisons largement supérieures à celle d'un appartement; le poste chauffage est donc plus élevé. Certes pour pas mal de monde ce choix a été fait sans avoir en main tous les éléments... comme ceux qui on décidé de commencer à fumer en 1960. Fallait-il pour cela lutter contre la hausse des cigarettes? Non. Car aujourd'hui le message passe mieux.
Et l'Etat c'est nous, les citoyens. Donc il est inutile de compter que l'Etat fera quoi que ce soit si les citoyens ne s'y mettent pas.
Et enfin, dans l'état actuel des choses le bilan énergétique de l'hydrogène est négatif (on dépense plus d'énergie à produire / stocker l'hydrogène qu'on en récupère à l'oxyder) donc ça n'est pas viable. Il vaut mieux ne pas compter là-dessus pour maintenir notre niveau de consommation d'énergie.
A part ça, lecteur assidu de Jancovici depuis des années, je soutiens complètement cette taxe carbone. Nous avons, au niveau européen, une bourse des quotas d'émission de CO2. C'est une bonne base de travail.
10 De padawan - 23/02/2009, 05:10
« Il s'agit d'inverser le principe actuel selon lequel plus l'on consomme, moins on paye à l'unité. »
Principe qui en d'autres termes veut dire : plus on est riche, moins on est pauvre ;-).
11 De valid - 23/02/2009, 06:21
@versgui # 3
« Mes parents habitent à la campagne. Ils ont pour seul moyen de locomotion possible leur voiture. Donc, ils vont devoir payer une taxe sans avoir le choix (alors qu'avec une cigarette, on a un choix, forcé dans certains cas mais qui reste toujours du domaine du possible).
Vos parents se sont installés à la campagne à une époque où le coût du carburant était marginal. Le surcoût "transport" engendré par l'éloignement des centres vitaux (nourriture, santé, loisirs - si tant est que le loisir soit vital) était considéré comme supportable. Le jour où le prix des carburants rendront cette situation invivable, qui devra assumer ce choix de l'éloignement ? Vos parents on fait ce choix d'habiter à la campagne, personne ne les a forcés... qui doit en supporter le surcout financier et environnemental ?
« La voiture électrique ? Perfectible. »
La voiture électrique est une illusion énergétique. La consommation énergétique annelle en pétrole du parc automobile français est équivalente à la production électo-nucléaire du pays dans la même période. Si vous espérez électrifier le parc automobile français, n'oubliez pas de doubler le nombre de centrales.
Au fait, vous avez-vu, il y a quelques jours, sur France 2, « Pièces à Conviction » l'émission d'Elise Lucet qui parlait de la pollution liée aux déchets nucléaires miniers ?
12 De Tristan - 23/02/2009, 09:08
@Olivier qui écrit "sauver le monde avec des taxes, à d'autres. On commencerait à explorer des choses comme le malthusianisme..."
Le malthusianisme est effectivement tabou, d'autant plus qu'on encourage en France les familles à faire des enfants. J'ignore si ça fait partie du solution, en tout cas la croissance de la population est un problème. Si une politique malthusienne venait à être mise en place, une taxe pourrait très bien être la solution là aussi. Avez-vous réalisé que le 3eme enfant – surnommé "enfant fiscal" – faisait bénéficier le foyer fiscal de réduction d'impôts ? En quelque sorte c'est une taxe à l'envers !
La taxe est un outil puissant et souple qui peut aider à résoudre de nombreux problèmes, de la consommation énergétique à la surpopulation, la vraie question, c'est "est-ce que les electeurs sont prets à accepter cette taxe ?" La taxe en question est-elle socialement acceptable ? C'est pour ça qu'il faut comprendre le défi auquel est en train de faire face l'humanité, c'est pour ça qu'il faut un débat : les gens prennent conscience du problème et commencent à accepter les solutions.
Je reste toutefois optimiste sur ce sujet. En effet, on voit que les nouvelles voitures sont classées en fonction de leur rejet de CO2 au kilometre, avec le principe du bonus/malus 'écologique', une taxe qui va jusqu'à 2600 EUR et une prime jusqu'à 5000 EUR, en fonction du rejet de CO2 au km.
C'est un excellent début !
13 De Rinjin - 23/02/2009, 10:15
@valid
Ils ont eu le choix? Qu'en savez-vous? Mon père travaille à la campagne et mes parents s'y sont installés il y a plus de 20 ans. Entre temps, les transports en commun ont quasiment disparu, les petits commerces ont fermé et les rares services publics devraient faire de même. Mais que vaut-il mieux? Qu'ils habitent à la campagne, avec compost, chauffage au bois, récupération de l'eau de pluie et quelques courts trajets en voiture ou qu'ils habitent en ville, avec de longs trajets (polluants) tous les jours?
Qui doit payer? Tout le monde. Mais avant de demander aux campagnards de se passer de voiture, il faudrait surtout voir si, en ville, la voiture est un luxe ou un besoin: j'habite en ville, sans voiture et je m'en passe très bien. A la campagne, c'est impossible.
14 De giz404 - 23/02/2009, 10:22
Je rebondis sur les interventions de
@versgui et @valid
J'habite moi aussi à la campagne. Pas trop loin d'une grande ville cela dit.
J'ai fait ce choix car ça me permet tout simplement un meilleur niveau de vie.
Plus d'espace, loyer moins élevé, moins de circulation etc.
Personne ne m'y a forcé, je ne vais donc pas me plaindre de devoir utiliser ma voiture tous les jours.
Cela dit, je ne suis qu'à 10 minutes de la ville la plus proche.
En revanche, on peut noter que pour parcourir la même distance en transports en commun, il me faut environ 1h20...
Pas de problème pour abandonner la voiture le jour ou le carburant ne sera plus accessible financièrement, mais espérons que les transports en communs seront plus nombreux d'ici là...
15 De pom - 23/02/2009, 10:39
Inverser la tarification pour les ressources rares ou qui polluent, c'est une super idée.
C'est juste génial, pas évident à mettre en place, mais c'est un principe de plus, avec le bonus/malus, qui va dans le bon sens.
Je suis intimement persuadé que la seule manière pour que les gens adoptent un comportement écologique est qu'ils y trouvent un intérêt économique.
16 De giz404 - 23/02/2009, 11:09
@Tristan : Je n'aime pas particulièrement l'exemple du bonus/malus.
En effet, il ne concerne que le taux de CO2. Certes c'est un gaz à effet de serre, mais ses effets sont réversibles, par l'implantation de plus de végétaux par exemple.
Si on veut un bonus, on a alors le choix entre des moteurs essence poussifs ou des diesels corrects.
Du coup, le diesel apparait comme étant la panacée.
Résultat, plus de rejets de NOx, directement nocifs pour notre santé. Sans parler des gens qui utilisent alors leur voiture diesel comme une essence, négligeant le préchauffage, pour faire de petits trajets etc. Pollution maximale à froid, sans parler de l'usure prématurée du moteur.
L'idée du bonus/malus n'était pas mauvaise, mais elle aurait méritée d'être creusée un peu plus.
Quant au malthusianisme, c'est tabou, mais ça pourrait effectivement être une partie de solution.
Dans les mentalités, on s'installe ensemble, on fait des enfants (et on achète une grosse voiture familliale non-bonussée).
L'espérance de vie augmente, on est déjà bien nombreux, et on use fatalement plus de ressources en étant plus nombreux. Alors c'est sûr, certains s'inquiètent et se posent la question que j'entends à longueur de journée : mais qui va payer nos retraites ? Je n'ai pas de réponse à cette question, mais si on en est réduit fait des gosses pour payer des retraites au vieux, je trouve ça assez malheureux...
17 De Aurélien - 23/02/2009, 11:48
Pour continuer la lecture sur l'écologie à un niveau plus théorique (philosophique et éthique), je recommande l'écoute de la dernière émission des vendredis de la philosophie sur l'écophilosophie:
http://www.radiofrance.fr/chaines/f...
Christian Fauré en parle ici:
http://www.christian-faure.net/2009...
18 De PJ-BR - 23/02/2009, 13:22
@giz404 #16
Le coup des puits de CO2 c'est bien gentil mais ça n'a qu'un temps. En fait les végétaux n'absorbent du CO2 que durant leur croissance. Après il rejettent autant de CO2 par respiration qu'ils en consomment par photosynthèse.
Le surplus de CO2 que nous introduisons en brulant du pétrole n'est pas absorbé par les plantes. D'autant moins qu'avec l'étalement urbain nous réduisons sans arrêt les surfaces végétales. Et encore pire, la hausse des températures bloque la photosynthèse (résultat le bilan CO2 des forêts françaises a été négatif en 2003, plus de rejet que de consommation).
La seule solution c'est d'arrêter de rejeter du CO2 fossile dans l'atmosphère... et c'est loin d'être gagné.
19 De Gon0S - 23/02/2009, 13:58
@valid @PJ-BR
Habiter à la campagne, ce n'est pas systématique le choix d'un citadin qui veut vivre à la campagne pour fuir la ville après le boulot... Si on vous lis bien, les campagnes devraient être déserté et laissé aux seuls grands cultivateurs ! Permettez moi de rire d'un constat aussi limité de la réalité rurale.
Si votre solution pour lutter contre la consommation de carburant pour le transport, c'est envoyer le monde rural en ville, d'autre pays ont ce problème et cela se fini en bidon ville et autres horreurs d'aménagement territorial...
Évidemment, si on considère un parisien qui se fait un Paris-Strasbourg A/R (ça marche aussi avec Lille ou Lyon, mais je suis en Alsace) chaque jour car il a choisit de vivre moins cher chez les 'ploucs' (comme ils disent), là oui, je suis d'accord que ce sera bien fait pour lui que les transports augmentent fortement. Mais de là à croire que tout le monde hors des mégapoles fait le choix de ne pas y vivre, il y a un pas que je ne franchirais jamais !
@Réaliste
Ok, je veux acheter un produit manufacturé qui a l'empreinte énergétique la moins forte possible. Je fais comment ? Quand bien même je trouve ce produit miracle, pourquoi souffre t'il du même problème que le produit merdique, à savoir l'obsolescence planifiée ??
Globalement, aujourd'hui, vous avez beau prendre un produit dit 'de marque' et 'de qualité', le jour ou une panne apparaitra, on vous laisse aujourd'hui guère le choix que de jeter l'engin et de vous en payer un neuf, tout comme le produit bas de gamme qui vous aura couter 2 ou 3x moins cher. D'où ma question : on fait comment pour 'consommer' des produits de meilleur qualité (générale, energétique,etc...) si l'industrie n'offre même pas d'alternative ? Ah, je vois une solution poindre : ben il suffit de ne pas acheter. Magnifique solution, qui ferait bien l'affaire, malheureusement, ce n'est pas en un coup de baguette magique que l'on va transformer les cerveaux disponibles pour coca en consommateur averti, encore moins en expert en écologie ou énergie...
Je critique les commentaires, sans rien proposer. Mais je pense que les liens et l'article de Tristan permette déjà de se faire à l'idée d'une nécessaire volonté politique forte pour faire vraiment avancer nos sociétés. Et si on ne bouge pas, de toute façon la planète et la nature humaine nous le fera payer au centuple plus tard.
Après, je laisse aux politiques le soin de trouver les mots et la manière pour nous faire espérer cette nouvelle société et en finir avec le culte de la dette et de la frustration.
20 De Ahmad - 23/02/2009, 14:46
Je ne m'étais pas rendu compte de l'urgence d'agir avant de creuser sérieusement la question et prendre beaucoup de temps pour me documenter. Et suite à cette réflexion qui ne vient pas du jour au lendemain, faut que les idées fassent leur chemin (de croix), je serais prêt à accepter une taxe sur la consommation énergétique.
Évidemment, de grandes difficultés surgiront vu notre dépendance à l'énergie, et ces difficultés ne se résoudront pas tout seuls par magie, il sera nécessaire de mettre en place une politique d'accompagnement de cette révolution du mode de vie occidental.
Il ne sera par contre pas question que l'argent récolté de ces taxes aillent n'importe-où, comme par exemple renflouer sans conditions sérieuses des entreprises aux dirigents incompétents qui ont merdé et nous demandent de partager leur pertes, mais jamais leur profits. On se servirait de ces recettes pour par exemple:
- assurer aux plus modestes un prix raisonnable de l'énergie pour les besoins vitaux,
- inciter et aider à la rénovation des batiments au moins publiques pour diminuer leur besoins énergétiques,
- restaurer des services de proximité plutôt qu'une centralisation extrême des services (écoles, antennes médicales, etc.),
- inciter et aider à la recherche (aussi bien technique que sociale) pour accompagner cette révolution des moeurs
- assurer une production locale des objets de première nécessité devenus sensibles (un prix élevé de l'énergie et donc des transports va mettre en question la pertinence de certaines importations de produits peu chers)
- il faudra coordonner les efforts au moins au niveau européen puis mondial et en particulier impliquer les pays industrialisés d'Asie,
- etc.
La taxe est certes nécessaire, mais elle n'est pas une soluton miracle, elle sera inefficace et catastrophique si elle n'est pas accompagnée d'autres mesures dans une vision globale et cohérente d'un mode de vie pérenne.
21 De Nicolas - 23/02/2009, 15:00
Réaliste>
Les labels marchent bien (succès des bonus écologiques, des classements A/F de conso d'énergie).
Pourquoi ne pas créer un label bio pour les objets ?
22 De Nicolas F. - 23/02/2009, 18:03
C'est clair que je préfère que certaines choses soient obligatoire : toilettes à 2 boutons etc.. cf commentaire précédent, plutôt que de payer des taxes qui ne sera que de l'argent public mal dépensé (voire, même, contre toute logique écologiste).
Je prends l'exemple de la ville de Douai, qui a crû intelligent de brûler du gaz sur la place de la gare toutes les x minutes pour faire des "belles" flammes. Quand je pense que certains de nos concitoyens ne peuvent même pas se chauffer... Alors donner plus d'argent à l'Etat et aux collectivités, non merci.
23 De Pilip - 23/02/2009, 18:10
"Il s'agit d'inverser le principe actuel selon lequel plus l'on consomme, moins on paye à l'unité."
C'est déjà le cas au Vietnam pour l'électricité. Ça permet à la quasi totalité de la population, pauvre, d'avoir accès à cette énergie pour ses besoins vitaux : faire bouillir l'eau car elle n'est pas potable, faire cuire le riz, faire fonctionner le frigo, se chauffer un peu quand il fait froid, se ventiler un peu quand il fait chaud etc. Les "riches" (dont je fais partie) ont plusieurs télévisions, la climatisation, internet, etc.
Je ne connais pas l'effet sur l'environnement, les Vietnamiens ne sont pas du tout sensibilisés à vrai dire. En revanche, si les prix à l'unité étaient dégressifs, et le 1er palier plus cher, c'est clair qu'il y aurait des familles qui ne pourraient pas avoir l'électricité...
24 De christian - 25/02/2009, 00:19
Je vais me faire incendier,je ne crois pas en dieu et je ne crois pas à la cause du réchauffement climatique!
Mais, Mais, Mais encore je crois fermement à l'épuisement rapide des ressources de notre planète. Si on continue a vouloir conserver notre modèle de consommation, il n'y a rien de prévu pour en changer, au contraire même les chinois copie notre modèle, on va vers un désastre assurée.
Vous avez peut être déjà lu si les Chinois consommaient comme les Américains il faudrait 2 ou 3 planète !
Donc ni les taxes, ni les lois n'y ferrons rien.Et je n'ai pas de solution radicale à proposer.
A moins de faire de la cogénération, faire de l'électricité et récupérer la chaleur perdue pour le chauffage.une solution économique qui mériterai d'être vulgariser,(60 à 90% de récupération) En France on en est encore au chaudière à condensation,et à proposer d'isoler son habitation déjà isoler!
Je pense parfois même souvent qu'on fait trop de fiscalisation et pas assez de réalisation.
25 De Matthieu - 25/02/2009, 09:50
Une fois de plus, il est bien difficile d'écrire quelque chose sur le net.
Je vous recommande l'ouvrage de M. Jancovici (Le plein svp) qui est difficile à résumer en 3 lignes ici.
Vous serez en mesure de lire ses arguments dont les principaux sont :
- on va dans le mur
- on se retrouve avec deux choix (le percuter de plein fouet ou tenter d'amortir le choc avec des taxes permettant de développer des alternatives pour tous)
- les américains ou les "riches" en grosses voitures ne sont pas les seuls qui doivent changer leurs habitudes car les européens et les "pauvres" rejettent énormément de polluants.
- de toutes façons, les "riches" auront toujours de quoi consommer.
- l'excuse "si eux ne font rien, je ne vois pas pourquoi je ferais quelque chose" ne tient que chez nous (riches) avec nos oeillères. Que diraient les Bangladais ? Les africains ?
etc.
etc.
etc.
Il est vrai qu'il faut changer notre mode de vie, et accepter cette idée que tout ne sera plus jamais pareil que pendant les 30 dernières années.
26 De Dominique De Vito - 25/02/2009, 14:34
Oui, il faut réformer nos modèles économiques.
1) le RSA
Il a fallu réformer nos modèles d'aide pour faire face au pb qu'il était qques fois préférable pour un chomeur de rester au chomage plutôt que de recommencer à travailler et de perdre de l'argent en perdant ses aides. Le RSA a été créé pour palier à ce genre de pb engendré par une administration pantagruélique.
2) l'agriculture (et aussi l'outre-mer)
Reste à trouver l'équivalent du RSA pour l'agriculture et les autres formes de travail parasitées par les effets pervers des aides existantes.
Certains agriculteurs d'outre-mer (selon des reportages radiophoniques récents) préfèrent toucher les primes de mise en jachère plutôt que de cultiver leur parcelle de terrain : ce qui fait qu'ils n'embauchent pas. Mauvais effet de bord.
3) reste à trouver les modèles adéquats pour le dérèglement climatique...
Le pb vient souvent de l'attribution des aides sous le mode "tout ou rien".
On n'échappera pas à remodelage de nos modèles économiques ou d'aide.
On a laissé trainer la plupart de nos pbs en se disant que la solution, cela serait pour plus tard, maintenant, on y est : on est au pied du mur, on n'a plus tellement le temps, ni les moyens de tergiverser.
27 De fabbid2 - 02/03/2009, 21:52
Eh Tristan pourquoi: "Hervé Kempf, dans son dernier livre au titre particulièrement mal trouvé"?