01Net vient de publier mon dernier billet en date à propos des limites des licences libres dans le cloud computing. J'y tente une expérience nouvelle pour moi chez 01Net. Là où les commentaires ont souvent été "rugueux" par le passé (c'est peu dire), je tente d'y lancer le débat. On va voir comment ça se passe.
Voici la question que je pose là-bas :
Et vous, chers lecteurs, qu'imaginez-vous comme solution pour concilier la protection des données et la flexibilité du cloud computing ? Une extension du navigateur qui garde une copie locale ? L'obligation pour les services de proposer une exportation des données dans un format ouvert ? Ou bien le confort du cloud computing vaut-t-il que l'on néglige la sécurité des données ?
On peut aussi essayer de répondre ici, dans les commentaires du Standblog ! A vous de jouer...
23 réactions
1 De Paul Poulain - 16/02/2009, 18:26
Négliger la sécurité de ses données ? Oula, alors ca, L'ami Stoehr (formats-ouverts.org) en a pendu pour moins que cela !
Plaisanterie mise à part, selon moi le cloud computing présente ceci d'intéressant que l'on a a sa disposition beaucoup plus de données que ce que l'on peut en avoir à soi tout seul. Du coup, je trouve cela très pertinent à condition que cela soit fait en toute transparence.
Par exemple : "vos données sont chez nous, mais vous appartiennent, nous vous les envoyons dans un format ouvert à la 1ere requète. De plus, l'usage qui sera fait de vos données sera public, et, pour les usages nominatifs, votre accord explicite sera demandé"
Par exemple, nous, nous proposons des services aux bibliothèques. Nous envisageons de lancer un service du genre "les 'commentaires des utilisateurs', ou 'les lecteurs ayant lu ceci ont aussi lu cela' ". Ce genre d'info est beaucoup plus pertinent avec des bases "fusionnées". Et le cloud computing facilite vraiment ce genre de choses : on peut facilement agréger beaucoup de résultats.
2 De smithbob - 16/02/2009, 18:48
Basiquement je répondrais que l'export vers un format ouvert est un bon début mais dans certains ça risque de ne pas être évident et puis au final si un service genre flickr ferme j'aurais malin avec mes données dans un format ouvert si aucun autre service ne sait les importés facilement. Bon après il me sera toujours possible d'écrire un importeur pour le nouveau service que je choisirais. Mais je n'ai pas forcément que ça à faire. Ou alors quelqu'un le fera pour mais ça ne sera pas forcément de la forme ou avec le service que je veux.
Ensuite souvant quand on parle de cloud j'ai l'impression qu'on pense gratuit ou pas chère ... et dans ce cas il faut bien que le fournisseur de ce service s'y retrouve financièrement. D'où la tentation de "monnaitiser" nos données.
Je suis peut être un peu trop geek mais au final des fois je me demandes si je ne préfèrerais pas avoir un serveur sur lequel j'installe mais propre service dans le nuage ... ça vaudrait pour les trucs qui n'ont pas besoin d'être sociaux (du moins au delà de mes amis proches).
Si on prend l'exemple de blog ... je prend wordpress, dotclear et je l'installe sur mon serveur et si je suis bon j'ai ma petite communauté. Pourquoi je ne pourrais pas faire la même chose avec mon calendrier, mes notes, mes taches, mes photos, ....
Je suis un utilisateur de flickr. Il y a longtemps je m'étais fait un petit script php pour gérer ma gallerie parce que je ne trouvais pas quelquechose qui me convenait. Puis j'ai voulu le faire évoluer et je me rendais compte que je n'aurais pas forcément le temps de bien faire les choses. Puis je me suis rendu compte que sur free je serais forécement limité un jour et flickr est arrivé et par simplicité je fais le saut ....
Maintenant si quelqu'un me fournit une machine (par forcément dédié) avec un panel de service intéressant pour par trop cher .... voir un moyen simple d'avoir ça chez moi ce serait peut être mieux. Le tout avec des services de synchro enctre plusieurs machines.
Et puis des fois je me dis : est ce que bien la peine tout ces trusc qui pompe de l'électricité dans tout les sens.
Pensées un peu en vrac
3 De Loïc Fejoz - 16/02/2009, 18:54
Bonsoir,
A minima, j'obligerais à offrir un export dans un format ouvert lors de la fermeture du site ou du service. Pour le cas courant, il faudrait au moins qu'un client puisse (dans le sens programmation) fournir l'export.
--
my 2 cents,
Loïc
4 De kankan - 16/02/2009, 19:05
Personnellement, je préfère largement voir mes données sur mon ordinateur (que je transporte partout où alors en y ayant accès via un login distant, typiquement SSH), justement pour éviter de dépendre d'un service en ligne pour l'accès à mes informations importantes.
La quasi prise en otage des données par les services en ligne actuels (export difficile voir impossible) est un vrai problème.
Même si ce n'est pas le sujet abordé ici, la question de la confidentialité mérite d'être posé, surtout quand on voit les licences abusives de certains services.
Quand au partage du code, la question mérite d'être posée, surtout quand on sait que la plupart des services en ligne n'utilisent quasiment que du libre. Pour moi, cela a le mérite de montrer que les logiciels libres sont de qualité, car ils servent de base à des services très renommés, très utilisés et relativement biens conçus. Après, du point de vue du développeur, le choix d'une licence GPL v3 Affero est difficile à faire : d'un côté on protège son code, de l'autre on se prive d'une partie de l'aide et des contributions (la plupart des entreprises n'aimant pas spécialement que l'on voie toute leur cuisine interne ). De même, personnellement, utilisant des mods "personnels" (et assez crades il faut dire) de CMS, je pense que la redistribution systématique du code n'est pas forcément un bien.
Le compromis serait la double-licence, puis l'éventuel abandon de la branche sous GPL si on constate des "abus". Mais je n'est pas spécialement d'avis tranché sur ce point, et le débat serait vraiment très intéressant.
5 De Pumpkin - 16/02/2009, 19:33
Bonjour,
Pour un utilisateur particulier, c'est à dire hors entreprise et/ou organisation, il me semble que le cloud n'est qu'une solution pour combler l'absence d'un internet décentralisé.
Et les émules faites autour des discours de B. Bayart, que vous aviez d'ailleurs évoqués sur standblog, me semble également confirmer cela.
Si en effet, l'utilisateur d'internet avait la possibilité d'être tout autant producteur (serveur) que client, l'idée d'un Cloud Computing n'aurait pas lieu d'être : mes applications et mes données me seraient accessibles via la toile, mais resteraient bien sotckées chez moi (sur mon matériel, m'appartenant et gardant un total contrôle sur ceux-ci).
Bien sur il existe des cas particuliers comme au sein d'une organisation, où l'idée de centraliser les données et applications est pertinente.
Hélas, pour un "citoyen", les moyens techniques ne permettent pas de le faire de manière très élégante (cfr. A de ADSL, IP renouvelées toutes les xx heures selon le FAI).
Quand pensez-vous ?
6 De Nicolas - 16/02/2009, 19:34
Pour moi l'avenir, c'est chacun sa petite boite a la maison, fibrée au net. La boite contient les données personnelles, on y accède par le web, et toutes les boites communiquent entre elle. En gros plutôt qu'une base de donnée centralisée, chaque boite sera la mini base de donnée personnelle de l'utilisateur, et pointera vers les boites du réseau social/IM/P2P auquel est connecté cet utilisateur, avec un systeme type DNS.
S'il y a crainte pour ses données personnelles, on débranche, pas de licence qui retient les données comme nous a sorti Facebook aujourd'hui.
Autant que je sache, avec un système pareil on ne fait pas un web décentralisé efficace, mais tant que l'on fait de l'utilisation orienté réseau d'utilisateur (quasiment toutes données perso parties dans la nature viennent de ce type d'usage), donc une interconnection de profils limitée, ca me semble parfaitement faisable, tout particulièrement si on ajoute un portail "orchetrateur", en gros une page web commune a tous qui va checher les infos personnelles de notre utilisateur la ou elle doit être : chez lui.
7 De Gilles - 16/02/2009, 19:48
Je dois être bête mais depuis qu'il est apparu, je n'ai toujours pas compris ce que c'est que le "Cloud Computing"...
C'est genre seti@home pour du traitement de texte ?
Quel intérêt ?
8 De Philippe - 16/02/2009, 23:05
En ce qui concerne les réflexions sur des solutions ouvertes, on peut signaler une initiative nommée Open Cloud Consortium visant à proposer des solutions reposant sur des protocoles ouverts et des logiciels open source.
Un projet très ambitieux actuellement porté par des Universités et CISCO. Il s'agit en effet de définir des standards ouverts afin de permettre aux applications et à leurs données d'être portables d'un "nuage à un autre". Un sacré boulot de spécification en perspective. Quand à la sécurité des données, je ne sais pas dans quel sens vous l'entendez, confidentialité, intégrité ou disponibilité. Le cloud computing doit répondre aux trois à mon avis bien que sur la confidentialité ce soit plus un problème contractuel que technique (encore que pour certains fournisseurs de service web...).
La résolution des problèmes posés par le cloud computing peut peut-être se jouer au niveau du navigateur si coté serveur cela ne pouvait se résoudre suffisamment simplement, cela impliquerai de déporter en parti les applications sur le poste pour stocker les données et c'est un peu contraire au principe du cloud computing non ? Mais bon c'est ce que Google a déjà commencé à le faire avec Gmail...
9 De Kévin Hinault - 16/02/2009, 23:58
Il faut bien remarquer trois informations quand on parle de cloud computing : d'une part on a l'assurance potentiellement plus grande de ne pas perdre nos données que sur notre propre matériel car les gros serveurs sont généralement mieux protégés / dupliqués / ... et d'autre part ça ouvre la possibilité d'accéder à ses propres données de partout et enfin on connaît rarement la finalité commerciale de l'hebergeur.
Concernant le premier aspect, l'intérêt de ne pas perdre ses données est un grand avantage des solutions de centralisation des données. Personnellement, mon âme d'archiveur est titillée : je déteste avoir des données dans un seul endroit donc j'utilise des services dans le nuage qui sont performant et très ergonomique mais en plus je paye mon propre serveur dédié où j'héberge le doublon de ces données et de ces services et je backup encore chez moi à coup de rsync. C'est une opération lourde et onéreuse mais ma tranquillité d'esprit est là. C'est donc un choix qui est assez personnel. Tout le monde ne peux pas se payer un serveur et l'administrer pour son propre plaisir.
Le deuxième aspect, je le disais, est de pouvoir accéder de partout à son propre monde. A l'heure actuelle, où de plus en plus de personne ont internet dans leur vie, il n'est pas rare d'avoir besoin d'accéder à une petite donnée pratique que l'on a oublié ou alors d'avoir envie de partager les photos de ses vacances à l'ile de ré. Et en effet le cloud computing permet cela. Et en effet, mon serveur le permet aussi ... mais sur ce point que je me sens lésé : si j'ai du en arriver à ce serveur c'est tout bonnement historique parce que les fournisseurs d'accès ne veulent absolument pas fournir des accès symétriques à tout le monde : ils préfèrent contrôler et ralentir l'évolution de leur réseau pour ne pas devenir des vendeurs d'octets et donc offrir des services de centralisation à leur utilisateurs. C'est une vision manichéenne et manipulatrice de notre société : "L'utilisateur n'est bon qu'a consommer indéfiniment contre son pécule et s'il ne s'en aperçoit pas c'est encore mieux comme ça on pourra continuer à grossir" - C'est une pure folie de penser qu'une société peut augmenter d'année en année son CA à l'infini ! - mais c'est un autre sujet, là où je voulais en venir, c'est que l'apparition de ces services est une réponse à un manque calculé d'accessibilité à son propre espace vitale qu'est la maison !!! Soyons honnête : si on était en IPv6 et qu'on avait des débits symétriques, le marché des services centralisés ne serait pas aussi juteux.
Les formats c'est le deuxième point que je reproche à cet aspect : chacun y va de son propre format pour enchaîner son client. C'est absolument immorale : les données (mais ça n'engage que moi) lui appartienne entièrement : le contenu ET la forme, ou du moins, il à le droit de mettre le contenu dans la forme qu'il désire selon ses propres envies ou son prorpre ressenti. Un ami me disait l'autre jour combien il était content de itunes qui l'affranchissait des formats, ce qu'il omet dans sa réflexion c'est que si de nombreux formats sont apparues c'est que chacun d'entres eux à ses performances, ses qualités : compatibilité, compression, organisation, évolutivité ... et qu'ignorer ça c'est accepter d'être enchaîné à tel ou tel logiciel et de ne pas pouvoir en changer quand viendra le moment (et il arrive toujours). On se heurte ici à une chose qui arrange les éditeurs de logiciels : le client ne veut pas comprendre ou pense que c'est trop compliqué de comprendre : chaque jour je me bats pour faire admettre que l'informatique n'est qu'une annexe du réel et personne ne me dira le contraire : tout le monde a appris à faire la différence entre différents stylos, entres différentes encres, entre différentes marques, entre différents carburants, tout le monde (ou presque) à appris à conduire..... L'informatique n'est pas si éloignée mais je m'égare encore là où je voulais juste préciser que le formats n'est jamais négligeable.
L'utilité non visible des données pour l'hébergeur, est un point pour lequel je suis le plus neutre : je crois que quand on accepte de faire confiance pour déposer ses données chez quelqu'un il faut bien comprendre que ce n'est pas directement gratuit, derrière une entreprise veut faire son beurre et pour ça n'hésitera pas à jeter un oeil sur les petites manies de madame michu. C'est donc encore une fois un choix que de laisser sa vie sur internet.
J'ajoute une chose qui pourra surprendre mais personnellement je suis assez ouvert et je n'ai pas vraiment grand chose à cacher donc je ne comprend pas toujours quand on me dit : utiliser Facebook c'est exposer sa vie privée... on enfonce des portes ouvertes là parce c'est même le principe de base de facebook que de pouvoir partager sa vie via son pc.
Franchement je ne vois aucune aberration -à ma propre échelle- à ne pas faire de différence entre ma vie privée et ma vie publique. En quoi peut-elle intéresser quelqu'un de toute façon ? et si c'est le cas, tant mieux pour la personne, elle a trouvé ce qu'elle aime. Je crois que l'on donne un poil trop d'importance à ne pas "s'exhiber" sur internet ... mais c'est un réflexe qui vient du réel pour des raisons morales. Internet a cet aspect incroyable : on choisit ce que l'on regarde, ce n'est pas le cas dans sa propre rue....
Je disais donc que c'est un choix personnel et si on désire diffuser sa vie, il est évident qu'au tournant un vendeur ne manquera pas d'essayer ce cibler ses ventes (ingrat boulot) et j'espère juste que personne n'ignore que le commerce n'a pas de déontologie ni de serment d'hyppocrate... Je crois en l'apprentissage plutôt que dans le protectionnisme qui se transforme trop facilement en manipulation.
Désolé y a à manger et à boire dans tout ça ...
10 De Dominique De Vito - 17/02/2009, 01:16
Commentaire rapide du soir.
J'ai trouvé l'idée du rôle (accru) des box Internet dans le post suivant
"Le Web Sémantique ou l'importance des données liées"
http://www.biologeek.com/conference...
Je cite :
""
Les données personnelles représentent actuellement la valeur que récupère une application en échange de son service, bien souvent « gratuit ». Dans la majorité des cas vous ne pourrez pas récupérer cette valeur sans être un geek, elle sera donc perdue en cas de changement de politique, faillite, perte de votre identifiant, crash de la base de données, etc. Mais comment rester maître de ses données alors ?
Elles devraient tout simplement être stockées chez vous, sur votre serveur. Et ce n'est pas une utopie à l'horizon 2022 ou 2012, en fait vous l'avez déjà. Ça s'appelle une freebox, une livebox ou un autre truc qui finit par box. Vos données vont migrer de votre desktop à ce serveur local, vous permettant de n'avoir plus qu'un tablette de navigation, mobile directement connectée au web.
""
Du coup, j'en avais fait un post :
"About gathering web 2.0 personal data into one safer place"
http://www.jroller.com/dmdevito/ent...
La montée en puissance des box Internet pourrait changer la donne, va surement la changer.
On va peut être avoir :
- des services d'export/import et/ou de réplication de données : la base principale étant sur la box, les autres étant considérées comme des copies, ou la box étant considérée comme une unité de sauvegarde (d'où l'importance des standards),
- un redécoupage des données : les données fournis par l'utilisateur principal, les données brutes, étant originaires de la box (les serveurs disposant d'une fonction de cache) et les commentaires, par ex, stockés sur la base de l'application web 2.0.
- les données identitaires plus surement sur la box.
Comme je disais : idées du soir
En tout cas, le jour où une box sera dotée d'une fonction de stockage, alors la première application web 2.0 s'appuyant dessus, d'une manière ou d'une autre, va avoir un avantage du point de vue des utilisateurs, cela pourrait faire boule de neige...
Peut-être qu'il faudrait soumettre l'idée à free
Et les autres FAI suivront...
11 De SébastienM - 17/02/2009, 02:03
Nous qui travaillons dans le domaine de l'information d'entreprise, je peux vous dire qu'AUCUN de nos clients ne peut même ne serait-ce qu'envisager une telle solution. Plus ils sont gros, plus la paranoïa concernant l"Information" devient grande. Dans une certaines mesure, on peut les comprendre, et heureusement je dirai!
Le cloud computing a probablement un avenir, mais je me permets d'être extrêmement sceptique. Quelle société pourra miser sur une société qui pourra plier bagage en une semaine, ou décider d'abandonner sa version "béta" du moment (suivez mon regard) ? Américaine de surcroit ? Hébergée à Taiwan ?
Alors pour stocker son budget de famille en Excel, ses lettres aux impots (et encore), je ne dis pas, mais pas pour une société...
Pour moi, en résumé, le Cloud Computing est une technologie du "par défaut où c'est moins cher". Il permet une sauvegarde de ses données et un système de bureautique "pas cher". Voilà tout. Il introduit toutefois trop de risque et trop de dépendances. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Les gens qui "vendent" ce type d'architecture peuvent promettre ce qu'ils veulent et signer toutes les conventions du monde, ils se heurteront à un doute historique (préhistorique diront les fanas de technos) renforcé de plus par la suspicion qui s'insinue pernicieusement (en moi aussi) quand on voit qu'ils offrent (ou quasiment) ce "bijou" technologique à leurs heureux inscrits.
12 De Patrice - 17/02/2009, 09:36
A mon avis la première question à se poser est : de quoi parle parle t-on lorsque l'on fait référence au "cloud computing" ? Aujourd'hui c'est une espèce de mot magique qui regroupe les pratiques les plus diverses, mais qui sont loin d'être équivalentes en termes de services et de sécurité. Je n'ai pas l'intention de lister toutes les possibilités ici, mais je pense qu'une approche satisfaisante peut être le "Virtual Desktop" (valable aussi pour les serveurs, voir le réseau) et je ne parle de solutions comme Zoho ou YouSaaS, mais d'un vrai poste de travail (Linux ou Windows )auquel on accède depuis n'importe où mais via des VPN certifiés (PKI/SSL et éventuellement token et autres), avec des environnements étanches et du stockage redondant. Les applications utilisées sont celle choisies par le client et seul lui a accès à ses données (sans parler des possibilités collaboratives bien sur). D'autre part, ce genre de solution commence à implémenter des fonctionnalités pour pouvoir aussi travailler "offline", donc les données peuvent être facilement rapatriées sur un poste de travail local. Naturellement, tout cela doit se faire dans un cadre légal strict (avec clause de confidentialité, SLA et naturellement possibilité contractuelle de récupérer l'ensemble de ses données en cas d'arrêt du service)
Il existe encore très peu de solutions équivalentes à ce que je viens de décrire mais je suis persuadé que l'avenir est là, pour les entreprises au départ et très rapidement pour les particuliers.
Une autre question à se poser : est-ce nos données sont mieux protégés sur nos ordinateurs personnels généralement ouvert aux quatre vents derrière une pauvre box ADSL ou dans un Data Center ultra sécurisé avec des firewalls à tous les coins et des accès VPN (avec une PKI dédiée) ?
Par ailleurs, cette approche ne change rien à mon avis à la validité des licences Open Source, puisque les logiciels continuent à être distribuer comme avant mais sur un poste virtuel (ou un serveur virtuel). Le problème est plus pour les éditeurs propriétaires qui doivent repenser leur système de licence.
Alors bien sur, il y aura toujours certaines réticences psychologiques (en particulier dans les grands comptes comme le faisait justement remarquer Sébastien), mais pour les TPE et les petites PME, ce type de solution a tous les avantages.
Je sais que tout le monde ne sera pas d'accord, mais je suis prêt à en discuter
13 De bitonio - 17/02/2009, 13:34
Dans sa version simpliste le cloud computing peut paraitre dangereux. Aujourd'hui clairement les sociétés qui se lance son clairement en phase d'exploration (Google Docs etc...). Là où ça devient plus intéressant, c'est quand des boites sérieuses utilisent le concept pour faire du business, encadré par des règles où il y a de l'argent en jeux. Je pense par exemple à SalesForce.com. Leurs clients ont bien compris l'intérêt du système, il faut confiance à SF comme ceux d'entre nous qui ont laissé notre numéro de carte bleue à Amazon!
Services et données sont bien souvent indissociables et la parade à celà c'est la standardisation... genre OpenXML. Bien malin ensuite à celui qui fournira un cloud dans le cloud avec des services de stockage qu'on pourrait brancher sur des services de plus haut niveau. Rien n'empeche d'avoir des backups, du cryptage etc...
14 De Pierre Goiffon - 17/02/2009, 13:44
Bonjour,
Très intéressante discussion autour des notions de ré-utilisation des données d'un service en ligne autant que de propriétés ET des droits d'exploitations de ces mêmes données... Il est certain que la problématique est très vaste, et je ne suis vraiment pas sûr que les contrats des sociétés proposant des services en asp soient tous très clairs sur ces points... Je me demande aussi ce que l'on peut retirer dans le droit existant sur ces questions ?
Bref, beaucoup d'interrogations.
Je voulais aussi souligner les quelques usages "entre deux" comme ce qui existe sur Firefox (Foxmarks, Weave) ou d'autres produits (la plateforme d'échange de Makemusic Finale par exemple) : les données et paramètres sont stockés en ligne et accessibles de partout à des applications toujours sur le poste client.
15 De David Marec - 17/02/2009, 14:50
» Là où les commentaires ont souvent été "rugueux" par le passé (c'est peu dire),
» je tente d'y lancer le débat.
Lancer un débat dans un forum web-php est déjà une tartufferie;
alors, dans les commentaire d'un blog ou d'un article de presse...
» On va voir comment ça se passe.
'santé.
16 De Nico - 17/02/2009, 22:08
Bonsoir à tous,
A lire les commentaires, j'ai l'impression de comprendre que le "cloud computing" n'est en fait que le renommage du vieux ASP (application service provider, pas active server pages).
Je pensais que ce qui était le plus important dans le cloud, c'est le fait de disposer de potentiellement autant de puissance et de bande passante qu'on veut et qu'on ne pourrait pas avoir personnellement, et non pas un souci de services (il existe des masses d'appli web en libre).
Par exemple, pour youtube ou dailymotion, ce qui me semble intéressant, c'est que c'est un service de video, gratuit et toujours dispo. Pour avoir un service de videos (streaming ou non) perso, ça coute très cher. Or les videos, on a forcement les sources puisqu'on les a mises sur le site du cloud.
Pareil pour les photos, on a forcement les originaux de ce qu'on met sur picasa.
Après pour les services nécessitant un minimum de confidentialité (mail par exemple), c'est un choix, mais le webmail est uniquement là pour dépanner à mon avis, une connexion imap ou pop avec récupération automatique en local est un minimum.
Après effectivement, il y a les contenus comme ceux des blogs ou les données clients des services CRM (salesforce.com) par exemple. Il me semble que salesforce.com propose ce service d'export.
Pour les blogs je ne connais pas, mais c'est peut être pas si difficile de faire un cron et de récupérer ses contenus en local dans un format qu'on veut, non ? Y'a probablement des API voir des webservices pour ça, non ?
Faut juste un petit PC et un bon disque, (voir un RAID et des sauvegardes dans un coffre fort ignifugé dans un autre endroit, moi c'est ce que je fais) et savoir un peu coder, mais j'imagine que ça doit exister en libre ce genre de scripts.
A mon avis le plus grave dans tout ça n'est pas la réalité du danger de perdre le contrôle de ses données, y'a toujours des moyens plus ou moins simples de les récupérer, mais plutôt le danger encouru par les internautes qui ignorent ce qu'ils risquent en utilisant ces services. En gros, le cloud, oui, mais que pour les gens qui savent ce qu'ils risquent. Pour les autres, c'est pas la peine ou alors faut pas qu'ils viennent pleurnicher après.
Est-ce aux fournisseurs de service du cloud d'avertir les gens ? Je ne pense pas. De toute façon, ces gens là ne lisent même pas les messages d'erreur de deux lignes, alors des avertissement, faut pas rêver, pourquoi pas lire les conditions générales d'utilisation des services non plus ?
C'est peut-être très radical comme remarque, mais au final, je trouve que c'est un peu tant pis pour ces utilisateurs, on peut pas toujours être derrière eux à les couver. le jour où ils perdront tout, ils comprendront qu'ils ont négligé quelque chose, d'ici là ça sert pas à grand chose de les éduquer... et encore, rien ne dit qu'ils recommenceront pas encore après...
17 De tonton - 18/02/2009, 09:56
Hi hi
des commentaires plus long que l'article & le débat et plus lancé ici que sur 01net
hi hi
plus sérieusement utiliser le cloud computing c'est d'abord pour pas s'occuper des machines (pas d'informaticien maison)
ensuite il faut un standard de sauvegarde de son nuage
et ce service là peut aussi être externalisé, voir multiplier les prestataires.
Bonjour le PRA ;o)
tonton
18 De Dominique De Vito - 18/02/2009, 13:57
Je vois 2 axes (complémentaires).
(1) une application sans état (ou presque) sur un serveur.
Et sur un autre serveur, les données.
Avec éventuellement 2 hébergeurs (plus rassurant, par ex, pour une entreprise).
D'une part, cela obligerait à réinventer l'accès aux données. Pas question d'offrir une interface de requête SQL via le web car trop dépendant du format de stockage. Un nouveau langage plus neutre pour le web serait le bienvenu.
Les particuliers pourraient louer un serveur de données et laisser, ou non, les différentes applications accéder à ce serveur suivant des droits et profils.
D'autre part, techniquement, je ne suis pas sûr pour les perfs. A voir. On pourrait imaginer, par ex, pour les gros besoins de perf, des associations d'hébergeurs : des hébergeurs se mettent d'accord pour monter 2 centres d'hébergement à qques kms l'un de l'autre, et l'architecture et la sécurité seraient assurées/vérifiées par un audit/certification, ou une installation complémentaire d'une société tierce. A voir.
Problème : les fournisseurs de solutions logicielles (Oracle en tête), et d'applis web 2.0 ont peu intérêt à une telle architecture, donc ne vont pas pousser dans cette direction.
(2) Autre idée : le stockage des données des particuliers sur les box Internet (cf. autres commentaires plus haut).
Problème : comme je l'ai lu sur http://www.ecrans.fr/forums/viewtop... : "Free l'avait fait (i.e. pas de limite d'upload) avec Free TV perso. Et ils se sont fait taper dessus tellement fort qu'ils ont du fermer. L'état et les grandes entreprises du secteur préfèrent garder le contrôle dans une situation de quasi-monopole plutôt que laisser les gens libres."
L'Etat ne souhaite sans doute pas que l'on fasse n'importe quoi avec les box.
La solution ne serait être politique ou commerciale, mais plutôt technique. C'est pourquoi Free, que je considère comme une boite de techos, a fait avancer les choses en France, en matière de FAI.
Vu le traitement qu'a subi FreeTV (apparemment, disparu), cela n'est pas forcément demain la veille qu'une box serveur va arriver.
Une stratégie serait peut être d'avancer sous le radar : c'est à dire, pour un FAI, de mettre en place les briques (box comme serveur de stockage, capacité d'installer son propre logiciel sur la box...), de laisser les "geeks" utiliser ces briques, et une fois que l'usage s'est bien développé, de monter ensuite en puissance...
La mise en place d'une telle stratégie est essentiellement dans les mains des FAI et je ne vois que 'free' pour faire avancer la situation.
Des avis ?
19 De Nicolas - 19/02/2009, 14:23
Concernant les données, je pense à une gestion à la "hushmail" (mais cela a peut-être changé). Les données sont stocké du coté serveur crypté. La clef est rentré par l'utilisateur ou gérer par le navigateur (en utilisant pourquoi pas un autre site web pour disposer de la clef partout).
Les donnés de l'utilisateur sont inaccessible à site web. Il faut doubler cela d'un export en format ouvert pour facilité tout transfert.
20 De Dominique De Vito - 20/02/2009, 13:51
@smithbob
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Maintenant si quelqu'un me fournit une machine (par forcément dédié) avec un panel de service intéressant pour par trop cher .... voir un moyen simple d'avoir ça chez moi ce serait peut être mieux. Le tout avec des services de synchro enctre plusieurs machines.
""
Il y a des hébergeurs - comme http://www.gandi.net - qui proposent des offres machines dédiées+logiciels dessus. Enfin, maintenant, les machines ne sont plus si dédiées que cela du à la virtualisation. Après, on a d'autant plus de ressources qu'on y met le prix.
Si en plus, il est possible de faire de l'import/export de données (je n'ai pas vérifié), ce serait une voie intéressante.
21 De Dominique De Vito - 20/02/2009, 14:44
Le cloud computing semble bien mériter son nom. Outre la métaphore, il y a bien un coté vaporeux puisque le concept n'est pas clair-clair. Pour dire les choses de manière plus positive, il a l'air de signifier différentes choses pour différentes personnes. Il y a toute une carte à dresser : cloud computing versus grid computing versus ASP (application service provider)...
J'ai indiqué plus haut que, idéalement, il faudrait 2 serveurs sous des responsabilités différentes :
""
une application sans état (ou presque) sur un serveur.
Et sur un autre serveur, les données.
""
Je ne suis pas sûr que cela apparaisse. La plupart des fournisseurs préféreront une solution deux-en-un, le code et les données du même coté, sous leur responsabilité. C'est la solution la plus simple. Pourquoi se casser la tête à faire autrement (que la majorité) et à expliquer ensuite aux clients pourquoi on a fait autrement.
Même les plus courageux renonceront. Et tant pis pour le "verrouillage" des données.
La solution qui fera avancer, le déverrouillage qui va faire un appel d'air, c'est tout d'abord le client riche - pour éviter un tout "cloud computing" :
- le code métier pourra être téléchargé coté client (code éventuellement en location),
- les données peuvent résider sur un serveur sécurisé dédié, qui ne fait, ou presque, que serveur de stockage, donnant éventuellement accès aux données à des intervenants extérieurs dument identifiés.
Vraisemblement mieux pour les entreprises.
Bref, on a vraiment besoin d'avancer sur les *deux* pieds : clients légers et clients riches.
- des clients légers pour des utilisations occasionnelles, ou sans enjeu stratégique,
- des clients riches pour garder une meilleure maitrise de l'infrastructure et donc, in fine, des données.
Pour les utilisateurs particuliers, la démarche de mettre en oeuvre un serveur dédié, par ex, est moins naturelle. Mais elle est dors et déjà proposée par des hébergeurs.
Restent que sans standard, les serveurs dédiés, d'entreprises ou de particuliers, sont foutus pour discuter entre eux, car ne pèsent aucun poids pour que cela vaille la peine de créer un mode d'intégration ad hoc.
Ce qui va le plus manquer, peut être, ce sont des standards d'échange plus orientés métier, pour avoir des applis moins monolithiques (et qui, donc, discutent avec d'autres) et pour éviter de se retrouver autrement avec un gros machin façon cloud computing.
22 De j.y.b. - 21/02/2009, 21:13
Je vais torcher le cloud rapidement en disant que le mien, c'est un ensemble de machines disposées stratégiquement sur le réseau et sur lesquelles j'ai un répertoire. Mon répertoire web est mieux placé dans un datacenter avec 100Mbps que chez moi derrière une liaison ADSL miteuse, c'est ce que j'appelle disposition stratégique. De même, un espace de sauvegarde dans une salle à accès contrôlé et sérurité incendie, plutôt que dans mon appartement cambriolable et incendiable.
Je lui demande aussi de fusionner avec mon système de fichiers local, même si c'est par un artifice comme sshfs, pour que tout fichier qui m'appartient soit sur mon bureau, que l'accès y soit unifié et qu'on en finisse avec les clients de tel et tel protocole. Et que ce soit le cas de toute personne à qui j'accorde des droits d'accès dessus (y compris anybody). Je ne lui demande surtout pas, au cloud, de dépasser la fonction de système de fichier. Juste d'abolir les distance, opératoires autant que géographiques.
Où je me rends compte que je viens de définir le net...
Cela expédié, je souhaite commenter (6) Nicolas.
Chacun sa petite boite à la maison qui contient les données personnelles QUI POINTE VERS LES BOITES DU RESEAU SOCIAL, « plutôt qu'une base de donnée centralisée », ajoute Nicolas.
On parle beaucoup, en ce moment, de régulation. On ne parle pas de centralisation dont les effets peuvent être au moins aussi graves en termes de libertés publiques. On assiste à un mouvement centripète massif. Déjà plus que 4 FAI, une poignée de sites pour les photos, encore moins pour les vidéos. Il faut impérativement, si on veut encore parler d'internet dans 10 ans, donner un grand coup de centrifugeuse.
Le web 3.0, celui que j'attends, sera celui où Facebook, Picassa et consorts se contenteront de tisser des liens entre les petites boîtes de Nicolas. Des sortes d'aggrégateurs au centre, avec du contenu au bord. C'est donc un grand renversement cul-par-dessus tête. Sans quoi, j'ai très peur qu'on quitte l'internet pour autre chose de beaucoup moins intelligent.
Google fait cela, à une échelle massive et indifférenciée. Regardez Facebook comme un moteur de recherche, annuaire ou whatever, d'un ensemble de sitelets (pas très beau le vocable, je vous l'accorde) répondant à une définition technique ("noeud Facebook"), l'ensemble étant le réseau social Facebook. Du mashup à l'envers.
Finissons-en, et rapidement, avec le centralisé.
La fibre arrivera, quoi qu'en dise Cegetel. Il serait bon qu'on se penche sur cette "petite boîte" pré-installée avec tout ce qu'il faut pour exister sur le web, qui pourrait représenter un marché coquet.
23 De Evangenieur - 24/02/2009, 04:30
Plus généralement le cloud computing s'inscrit dans l'évolution du web, et devrait permettre couplé à d'autres évolutions technologiques de libérer la capacité créative des individus sur ce média. Cela constitue de mon point de vue une des étapes vers le Web 3.0 sur lequel je prépare une série de billets.
Le web 2.0 était un web participatif, je pense que le web 3.0 sera un web créatif pour l'utilisateur.
Mais lorsqu'on développe de nombreux services web, on se rend vite compte que la multiplicité des serveurs pose de nombreux problèmes, que ce soit au niveau de l'allocation des ressources, de la lourdeur en terme de gestion, d'administration, de migration, d'homogénéité ou tout simplement de QoS au niveau mondial, ce qui pour un non professionel n'est pas tellement gérable.
Ca constitue donc un frein important dans la démocratisation de la réalisation sur Internet.