Dans billet récent, j'abordais le livre Ishmael, qui m'a passionné. Il y a quantité de choses intéressantes dans ce livre tant sur le fond que sur la forme, à propos d'un sujet qui me passionne actuellement : la préservation de la planète.
S'il n'y avait que deux idées à retenir du livre, ça serait celles-ci :
- La parabole du type qui voulait voler.
- La loi oubliée
Le type qui voulait voler
Pendant longtemps, l'homme a rêvé voler comme les oiseaux. Seulement, il est cloué au sol à cause de la loi de l'attraction universelle, loi évidente s'il en est[1]. Mais l'homme peut observer les oiseaux, qui volent en battant des ailes. Il se dit qu'il peut faire la même chose que les oiseaux et construit une machine qui bat des ailes quand il pédale. Il va ensuite tout en haut d'une immense falaise avec sa machine et s'élance en pédalant. Bon, évidemment, sa machine vole plutôt mal. Pas au point de tomber comme une pierre, mais pas loin. Heureusement (ou pas) la falaise est très haute et s'écraser va prendre du temps. Alors l'homme goûte à l'ivresse du vol et hurle sa joie à pleins poumons : c'est formidable de voler, il n'en revient pas ! Il regarde autour de lui, voit la terre qu'il survole, et il est envahi d'un sentiment de puissance. Après tout, il y a de quoi être fier quand on est le premier homme à voler. Bon, évidemment, il a un peu l'impression que le sol se rapproche. Il faudra qu'il pense à améliorer sa machine quand il aura atterri. Quand même, le sol se rapproche de plus en plus vite. Bah, après tout, il a réussi à voler jusque là, il n'y a donc pas de raison que sa machine le lâche maintenant. Oui, mais quand même, ce sol, là... Il suffit de pédaler plus vite, et le problème sera résolu. Après tout, ça fait déjà quelque temps qu'il vole, et un bon coup de jarret devrait suffire à résoudre le problème : s'il a bien réussi à voler, ça devrait continuer. Ah, l'ivresse du vol ! A lui les immensités infinies, les nouveaux points de vue sur le monde ! Il vient d'ouvrir une porte vers une nouvelle ère ! Quand même, le sol se rapproche, non ?
Bon, vous imaginez la suite, non ? C'est comme le mec qui saute d'un immeuble de 50 étages, et quand il passe devant le 10eme étage, on l'entend dire "jusque là, tout va bien".
La morale de l'histoire, c'est qu'il y a des lois dans la nature qui ne sont pas évidentes tant qu'on a pas réussi à les définir. La loi de l'attraction universelle est évidente, mais les lois de l'aérodynamique n'ont été découvertes qu'à force d'essais et d'erreurs.
La loi oubliée
Selon Ishmael, il existe une loi qui n'est pas observée par la civilisation occidentale. Cette loi a été connue à une époque lointaine, puis elle a été enfouie au point de devenir un tabou dans la société. Quiconque l'évoque passe pour un fou et se voit complètement discrédité car elle est en contradiction avec nos croyances, notre histoire récente, notre éducation. Cette loi, c'est que l'homme est une espèce animale comme une autre, qui doit, comme les autres, respecter l'écosystème dans lequel il vit. Pourtant, dans notre culture, on considère que l'homme doit dominer et exploiter la nature. Du coup, ça donne notre civilisation, avec son gâchis de ressources naturelles (bois, eau, pétrole, air, matières premières, ressources halieutiques ), sa consommation à outrance, le bétonnage tous azimuts et l'extinction d'espèces vivantes, etc. L'auteur, Daniel Quinn, démontre cela avec brio.
Conclusion
Ishmael fait bien évidemment le parallèle entre l'homme qui croit voler mais qui réalise un peu tard qu'il a ignoré les lois de l'aérodynamique. Il a certes réussi à "voler", mais ça n'a pas duré, et plus de se finir de façon tragique. De même, notre civilisation s'entête à ignorer le fait qu'il faut respecter l'écosystème, ce qui permet au lecteur d'imaginer le destin funeste qui nous attend, à moins de repenser notre mode de vie occidental.
Notes
[1] Pour ceux qui ont préféré oublier leurs cours de physique au collège, c'est ce qui fait que quand on lâche un objet, il tombe, ou à une grande échelle, pourquoi les planètes tournent autour du soleil.
23 réactions
1 De rgs - 12/01/2009, 16:58
La "loi oubliée" me semble bien venir tout droit de Schopenhauer (XIXeme donc). Celui-ci faisait une opposition entre les religions dites du Livre où on voit Dieu donner à Adam la nature en partage pour qu'il nomme les animaux et en soit le maître, et le bouddhisme (dont il avait une connaissance relativement floue, après tout un Allemand du XIXeme ne pouvait pas en être un spécialiste) où il voit de la compassion pour tous les êtres vivants. Nietzsche a ensuite repris cette idée. Sauf que comme Nietzsche est un hélléniste, il n'oppose pas le judeo-islamo-christianisme au bouddhisme, mais au paganisme Chacun son troll. En bref, IANAP, mais les bons vieux classiques de la philosophie ne sont pas encore obsolètes, la preuve, leurs idées continuent à reparaître chez les contemporains.
2 De Bernard - 12/01/2009, 17:21
Oui je sais c'est une nouvelle mode l'écologie, mais il faut faire attention à certaines idéologies et leurs dérives qu'elles entrainent, j'en parle dans un article http://blog.bpardo.com/2009/01/vous...
3 De v_atekor - 12/01/2009, 17:23
a loi de l'attraction universelle est évidente
La loi de l'attraction universelle est sans doute plus complexe que l'effet Venturi qui fait voler les avions et les oiseaux ... Sans compter que pour faire voler un avion, il faut maîtriser les deux à la fois! Merci Newton
4 De v_atekor - 12/01/2009, 17:34
l'homme est une espèce animale comme une autre, qui doit, comme les autres, respecter l'écosystème dans lequel il vit
Loi auto contradictoire à plus d'un titre.
1/ Les animaux respectent peu leur milieu. C'est plutôt le milieu qui dépasse leurs capacités et les arrête, sans se préoccuper de détails moraux et autres considération à long terme dont se charge très brutalement la sélection naturelle.
2/ L'homme est un animal comme les autres et pourtant ses limites sont nettement au delà des celles des autres animaux. Donc il est censé _ne pas_ se comporter comme les autres animaux et s'entourer de considérations morales, sans utiliser la logique ultime de la sélection naturelle pour trancher ce qui est bon et ce qui est mauvais pour se préserver en tant qu'espèce.
5 De Franc belge - 12/01/2009, 17:39
Les humains sont des animaux comme les autres, c'est à dire qu'ils colonisent leur milieu, se développent et déplacent les équilibres aux dépens d'espèces moins prospères. Comme les rats ou les poux, ils trouvent parfois un nouvel équilibre avec leur biotope. Et des fois, non...
6 De Jean - 12/01/2009, 17:44
Assez d'accord avec le commentaire de v_atekor (#4), et je serai tenté de rajouter mon scepticisme quant à certaines espèces animales qui détruisent tout sur leur passage.
7 De Tristan - 12/01/2009, 17:51
Oulah, 4 commentaires, 2 quasi-trolls, ça part bigrement mal...
@ Bernard qui cite Al Gore : "Il ne faut pas hésiter a abandonner l’ancienne croyance en un pacte entre Dieu et les hommes, il faut forger une nouvelle croyance qui puiserai dans la richesse et la diversité des traditions religieuses d’avant le christianisme afin de redéfinir les liens entre l’homme et la terre dans un sens plus harmonieux."
Réponse : Ca laisse penser qu'Al Gore a lu Daniel Quinn !
Je vous recommande de lire Ishmael, qui explique ça beaucoup mieux que moi. Je ne suis pas moi même convaincu qu'il faille revenir à un mode de vie tribal, mais force est de constater que le livre est intéressant, même s'il ne donne pas de solutions au problème qu'il soulève.
@V_atekor : Visiblement, ce que j'écris ici a du mal à passer. Qu'on se rassure, c'est normal. Là où Daniel Quinn fait fort, c'est qu'il se débrouille, via le dialogue socratique, à faire que le lecteur arrive lui même à sa propre conclusion (ou du moins, il lui donne cette impression). Par ailleurs, nous sommes bien d'accord, faire une croix sur les progrès en terme de soins médicaux, ça serait bigrement dur à accepter. J'ai prévu un billet sur ce sujet, dans un futur que j'espère proche
8 De v_atekor - 12/01/2009, 18:23
'il se débrouille, via le dialogue socratique, à faire que le lecteur arrive lui même à sa propre conclusion
Attention aux faux semblant, aux consensus de façade et autres synonymes dans ce type de discours. Derrière de simples questions-réponses consensuelles se dissimulent souvent de longs débats.
Quant aux soins médicaux, pourquoi prendre cette référence alors que les feux de bois du XVIIIième siècle étaient ont anéanti les forêts Européennes, et que l'usage intensif du charbon au XIXième a défiguré les grandes villes industrielles? La combustion est le problème non ?
9 De Tristan - 12/01/2009, 18:49
@V_atekor : qui écrit "Attention aux faux semblant, aux consensus de façade et autres synonymes dans ce type de discours. Derrière de simples questions-réponses consensuelles se dissimulent souvent de longs débats."
Oui, tout à fait. C'est le commun de tous les livres, mais là, avec le dialogue à la 1ere personne, c'est beaucoup plus risqué car insidieux.
A l'inverse, il faut aussi faire attention de bien prendre du recul quand on réfléchit, sinon on risque de tomber dans le réflexe de la pensée pré-formatée, justement parce que notre culture est en cause et qu'on aborde ici un tabou.
Entre les deux risques, l'exercice est très loin d'être facile !
10 De Ginko - 12/01/2009, 19:47
En un an de lecture du standblog, ça doit être la première fois que je ne suis pas d'accord/que je ne comprends pas où vous voulez en venir Tristan.
Il me semble déceler une contradiction dans votre propos: "Visiblement, ce que j'écris ici a du mal à passer" et "à faire que le lecteur arrive lui même à sa propre conclusion (ou du moins, il lui donne cette impression)." Est-ce que vous cherchez à induire un raisonnement ou à l'imposer?
D'autre part, je ne comprends pas trop, à propos de la "loi oubliée"... est-ce qu'elle est censée être une loi naturelle? Si oui, je suis au regret de vous annoncer qu'elle n'a aucun fondement factuel (j'ai une formation de biologiste) et que pire, sous des atours de loi naturelle: "l'homme est une espèce animale comme une autre", comme le dit V_atekor, elle charge d'une morale toute humaine des phénomènes qui n'ont rien de moraux.
L'homme est un animal constructeur de niche: parce qu'il maitrise des outils, il a pu s'extraire des contraintes environnementales en modifiant son environnement. En extrapolant (je sais, c'est mal!) on pourrait presque dire que l'homme est génétiquement fait pour dominer son environnement.
Mais un tel déterminisme est à rejeter! Nous sommes aussi dotés d'un sens moral et de la capacité à nous projeter dans l'avenir et pour ces deux raisons, nous devons nous préoccuper de notre environnement.
Bref, je ne rejette pas le propos de ce Daniel Quinn mais ses arguments. Qu'il utilise des arguments moraux s'il le veut, mais déguiser ça sous la forme d'une loi naturelle, c'est vicieux.
Enfin, j'ai tendance à être progressiste et optimiste: à croire que le progrès de la technologie suffira à affronter les défis futurs. Mais il faut être réaliste, nous surfons sur la limite. Quelques faux pas et nous tombons dans un précipice dont nous aurons du mal à sortir (même si j'en suis persuadé, nous en sommes capables). Cependant, nous pouvons anticiper et prendre des mesures maintenant. J'espère que la prise de conscience actuelle sera suffisante.
Ainsi en tant que progressiste, le primitivisme prôné par cet auteur ne me semble ni souhaitable ni pertinent. (je ne suis tout de même pas contre un peu de décroissance )
11 De TomT - 12/01/2009, 21:48
IL me semble que la métaphore de l'homme qui vole représente plutot l'homme et son penchant naturel pour le plaisir immédiat quitte à ce que cela le mène à sa propre destruction. C'est la théorie du mur qui approche mais on a encore le temps...ah non maintenant il est trop tard...tant pis
12 De Franck - 12/01/2009, 22:23
Le problème est la combustion ? Je ne crois pas.
Ne serait-ce pas plutôt la quantité ? Nous sommes trop nombreux. C'est tout. Croyez-vous que la majorité voudra se passer de ses écrans plats et d'internet ? De ses voitures et de ses avions ? De ses super-marchés et de ses Ikéa ? Non, je ne crois pas. La tendance est plutôt inverse : les pays pauvres aspirent à la facilité occidentale. Et rien ne les empêchera de le faire.
Alors, si on souhaite conserver (voire améliorer) ce mode de vie, comment fait-on ? La planète, notre aquarium, n'acceptera pas ce mode de vie pour 6 milliards d'habitants (and couting).
La dernière variable est la quantité. Limitons-nous et le problème est réglé ! Voilà une nouvelle évolution que nous allons devoir orchestrer : nous n'avons désormais plus besoin de nous reproduire frénétiquement pour que perdure notre espèce. Nous devons maîtriser et organiser cela.
Comment ? Je ne sais pas. Mais ce sera mondial (terrien) ou ça ne sera pas.
13 De Systémique - 12/01/2009, 23:33
@ v_atekor (#4) : Assez d'accord aussi (avec ça)...
Moi, il n'y a rien qui me dérange dans "l'homme qui croit voler" : pour la totalité des espèces vivantes (il me semble) ça finit toujours pareil... ça finit, de toute façon de façon, tragique : on est tous condamné à mourir... c'est comme ça ! Et puis "l'homme qui croit voler", c'est un peu l'histoire de la vie, non ? L'expérience... la douloureuse expérience... On apprend quelque chose en se faisant de "petits bobos", ou en se blessant, ou en se blessant sérieusement... ou, pour certains, en y laissant la vie ! L'expérience, la connaissance, le savoir, etc. ça peut avoir eu, en effet, un prix pour ceux qui l'ont acquit ! Mais il faut (bien) vivre sa vie pleinement : on ne va tout de même pas vivre à l'écart du monde, dans l'ignorance... pour ne pas se blesser, ou blesser les autres (son écosystème)... tout de même, non ?
Quand à la "loi oubliée", ça soulève en moi beaucoup d'interrogations et d'inquiétudes...
Qu'est-ce que ça veut dire "respecter l'écosystème dans lequel il vit", en particulier "respecter"... Concrètement... Très concrètement... Rien !
L'écosystème est un système, un système comme un autre, comme n'importe quel système...
C'est un système dynamique... comme énormément de systèmes... et je crois que c'est ça qui a l'air de déranger...
Je crois que certains voudrait imposer quelque chose de statique, quelque qui ne bouge surtout pas, et quelque chose qui serait figé "comme dans le temps", comme quand "tout marchait bien"... je ne sais pas à quoi ils pensent, quand ils pensent à ça... le paradis perdu ? le "monde d'Amélie Poulain" ?
Rien qu'en étant vivant, on interfère avec l'écosystème dans lequel on vit ! Même aussi en étant mort
Et je crains aussi qu'en parlant de "respecter", il pense à vouloir respecter la "loi de la sélection naturelle"... qui voudrait que les faibles, les malades, les handicapés, etc. meurent, et qu'on les laissent mourir par exemple.
Et puis, je crois que "la nature" n'a pas besoin de l'homme pour détruire. La "nature" peut très bien détruire toute seule : une astéroïde, une éruption, un virus, etc. La "nature" peut être bien plus "efficace" que l'homme.
Et, tout simplement, on ne peut pas ne pas interférer avec l'écosystème... Et puis, toutes les espèces vivantes domine ou sont dominés, et, exploite ou sont exploités... et puis, ces notions n'ont pas tellement de sens dans un tel système, quand on pense au parasitisme, à la symbiose... on peut en même temps être dominant, et avoir un parasite ou un symbiote...
Pour moi, ce qui reste, c'est le "gâchis de ressources naturelles"... mais on est toujours pas plus avancé (avec cette histoire)... on a rien résolu... on est revenu au point de départ...
Je ne crois pas qu'il faille jeter les outils (le "primitivisme" ?)...
Je crois, au contraire, qu'on a tous les outils qu'il faut... Il faudrait maintenant "juste" les utiliser, et comme il faut...
P.S. Aïe, j'ai écrit un petit peu beaucoup, là...
14 De Systémique - 13/01/2009, 00:16
@ Franck (#12) : "n'acceptera pas ce mode de vie pour 6 milliards d'habitants"
C'est clair qu'il faut que (je ne sais pas comment l'appeler) notre "mode de vie, de fabriquer, etc." soit en adéquation, soit adapté au nombre d'habitant... C'est évident ! C'est, à mon avis, une des clés de la réussite...
Et c'est pour cela que, ce qui semble être le primitivisme, n'est pas pas du tout adapté. Croire que, parce que ça fonctionnait quand on était que quelques millions sur terre, ça fonctionnera avec des milliards... c'est, à mon avis, une erreur qui serait fatale. Avec quelques millions, ça dérangeait pas de trop de gaspiller énormément, de polluer... la nature pouvait l'absorber... maintenant, faire ça avec des milliards d'habitants, ça serait un gigantesque coup d'accélérateur vers la destruction de l'humanité... Et puis, heureusement, beaucoup n'accepteraient pas de voire bondir ainsi la mortalité...
Et puis, il faut arrêter de ne pas voir le problème : le problème, c'est aussi l'argent, c'est la course au profit...
Actuellement, l'avantage est à celui qui ne se préoccupe pas de ne pas polluer, l'avantage est à celui qui ne se préoccupe pas du recyclage, etc.
Pour lui, ça fait un "coût" en moins (à court-terme)... Alors qu'est-ce qu'on peut attendre si on récompense ce type d'attitude ? C'est d'une logique implacable... Je dirais même plus, c'est une incitation ! Financière...
15 De Bernard - 13/01/2009, 00:26
Je suis heureux que ce livre t’ait autant plu ! J’ai envie de suggérer de lire « Beyond Civilization » du même auteur. Il présente quelques pistes de solutions, et il ne s’agit pas de retourner vivre dans les forêts. De toute façon, ce n’est pas possible puisqu’il n’y a plus de forets.
J’essaie moi-même d’appliquer ces solutions, et j’avoue que ce ne n’est pas toujours évident. Si d’aventure tu lisais également ce livre, je serais intéressé par ton avis.
Sinon, je peux également suggérer « Une brève histoire de l’avenir » de Jacques Attali, qui a l’avantage de rester dans des modèles de raisonnement qui nous sont familier et sera donc plus facile d’accès pour la plupart des lecteurs.
Il reste dans le champ de la civilisation telle que nous la connaissons. Néanmoins, certaines de ses conclusions ne sont pas sans me rappeler un certain cousinage avec celles de Quinn.
16 De oomu - 13/01/2009, 05:39
1: l'humanité n'abandonnera jamais le progrès. Des milliers d'années, voir des centaines de milliers d'années d'efforts pour survivre à la première gangrène. Personne ne refusera cela.
Aucun animal de l'écureuil à la hyène cracherait sur une meilleure vie. C'est très simple, vous les voyez tous prendre le chemin le plus facile, fuir la souffrance. Tous les animaux n'ont qu'un but : continuer à vivre. D'ailleurs, comme moi, ils connaissent que cela. Le mammifère, c'est ce qu'il y a de plus proche.
Votre nature est animale, oui ! la morale, l'intelligence, le langage, la Machine (le fait de faire des machines) sont des qualités humaines. vous êtes un animal dotés de tout cela. C'est impossible à extraire de l'humanité. C'est l'humanité. Vous ne reviendrez pas en arrière.
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Cessez d'appeler Dame Nature à tout va. Les lions aussi savent polluer une rivière en abandonnant des carcasses n'importe où. S'en sentent ils coupables ? encore faudrait ils qu'ils le sachent, mais franchement, je ne leur en veux pas : ils avaient de la nourriture à trouver.
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Je ne me passerai PAS d'internet , meilleur outil jamais conçu (en attendant mieux) pour communiquer, diffuser le savoir, informer, amuser, etc)
je ne me passerai PAS des écrans plats : infiniments moins consommateurs et polluants que la télé de PAPY ! Papy était un gigantesque pollueur, il était vieux, et son époque à plus pollué que n'importe quel jeune de votre temps.
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De quel droit oseriez vous critiquer les pays qui veulent vivre mieux ? qui veulent que leurs enfants aient chauds, qui veulent les soins, le frigo plein, le jouet merveilleux, le futur prometteur et ce que moi je profite tous les jours ? Vous n'en avez pas le droit, personne n'a le droit et les gens prendront ce droit sans votre avis. D'ailleurs je l'ai pris sans vous demander.
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6 milliards d'humains, voir 20 un jour et alors ? Y a la place ! Ce n'est pas une question qu'on n'est trop nombreux. Nous arrivons manifestement à vivre toujours à +. C'est simplement un problème d'exploitants et d'exploités, de déséquilibres et de passés tragiques qui a mené à des situations comme en afrique ou ailleurs.
"nous n'avons désormais plus besoin de nous reproduire frénétiquement pour que perdure notre espèce"
Par amour, je veux un enfant. C'est quelque chose qui est ancré chez tout mammifère, de même, à votre âge peut être vous ne le comprenez pas, mais un jour cela vous sautera en pleine figure. Vous ne pouvez pas demander cet abominable chantage. Même la chine n'a pas osé interdire l'enfant.
La limitation des enfants n'est pas une solution, parce que c'est inhumain. c'est contraire à la nature humaine. vous ne changerez pas la nature humaine, donc ce n'est même pas la peine d'en parler. vous n'aurez que hostilité.
De même, qui va se limiter, et de quel droit et en quel honneur ? et pourquoi vous osez avoir l'autorité morale pour en parler quand le paysan indien voudrait avoir un fils pour l'aider à la tâche ?
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on polluait d'avantage avant. L'exemple du charbon est éloquent. Il est tragiquement le plus vrai exemple qui soit. PERSONNE ne peut décemment souhaiter un retour massif au charbon quand il sait ce que c'est.
Avons nous donc tant oublié aussi les destructions de forêt au moyen-age ? le fait que maintenant on GERE le parc forestier français pour repeupler autant qu'on déboitise pour l'industrie.
Le passé n'était pas beau !
il n'a jamais été beau.
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Si vous voulez tant que ça sauver l'humanité, offrez lui un futur : l'Espace.
La conquête spatiale est un rêve compréhensible par tous, c'est un idéal qui peut unifier les gens, c'est un espoir qui évite le nihilisme.
Je soutiendrais tout politicien qui parle de réinvestir et qui en parlerait ouvertement.
Oui cela serait coûteux, oui. oui les braves gens diront "à quoi ça sert?", et pourtant il faut. Votre problème n'est pas la pollution ou la "fin", c'est le mal être que vous ressentez. Pour cela il faut donner une piste de sortie, un avenir, un lendemain. autre chose que votre discours de "c'est le mur".
A mon sens, le plus grand effort à donner serait que vous continuez à travailler , dans vos métiers respectifs, le plus intègrement possible, le plus sincèrement.
Je vous encouragerai aussi à ne pas vous dévier de vos vérités. Si TF1 vous mets en colère, enlevez l'antenne. Pourquoi acheter un 4x4 si ce n'est pas votre passion ? Avez vous vraiment besoin du dernier roman à la mode alors que vous vous endormiez sur le précédent ? Faut il vraiment emmerder les animaux de la montagne pour faire du ski alors qu'au fond, ce que vous aimez, c'est boire le coca à coté de la cheminée ?
Là où je veux en venir, c'est que je ne vous demande pas de rejeter le confort, le progrès, la modernité, mais de dire non à la Distraction. La Distraction ce n'est pas le divertissement. La Distraction c'est tout ce qui vous écarte de vos vraies préoccupations. La distraction c'est par exemple le flot incessant de nouveautés, les sectes, les croyances sans cesses débattus, le relativisme total, les modes, les pressions sociales, les rhétoriques des autres.
Si déjà vous faisiez ce ménage et alliez à l'essentiel, vous saurez quand vous risquez de faire un gâchis, quand vous vous perdez et oubliez le monde.
Y a donc 2 angles :
1erement : un futur. Vous n'améliorerez jamais le monde sans lui donner un futur. Je dis l'Espace comme j'aurais pu dire autre chose. En d'autres termes : parler de malheur vous amènera aucune sympathie des masses. Vous devez offrir un lendemain, vous devez y travailler.
2ement : arrêter de se perdre. Réfléchissez vraiment à ce qui vous motive. coupez le reste. C'est la fuite constante dans l'illusion, dans la distraction, dans l'erreur qui nous mène au gâchis. On achète un "pda" en 90s puis un "netbook" en 2008 mais , O Malheur, enfin de compte on en a rien à fiche d'ouvrir Word dans le métro... PAF une batterie de plus qui ne sert à rien. Est ce que je vous dis qu'il faut supprimer le gadget de votre vie ? non. seulement si en réalité vous n'en aviez rien à faire. Cela demande à se poser 5mn, chose qu'on ne veut pas nous laisser le temps.
Il est facile de faire une critique de la "société de consommation", mais je dis non. Je critique la distraction, pas la consommation. Toute acte de vie est une consommation. Vous mangez, vous avez consommé. Vous vous habillez, vous avez consommé les ressources nécessaires. Seul l'extrémisme fait croire que le dentifrice à base de racine n'est pas de la consommation.
Critiquer la distraction qui mène au gâchis, ce n'est pas critiquer la consommation. J'ai besoin d'un meuble, je vais l'acheter chez ikea ! y a pas de honte.
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Tristan Nitot. Je pense que rien n'est anodin, gratuit ou hasard. Votre blog montre clairement que vous êtes à un tournant de votre vie. Lequel ?
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Pourquoi les gens connectent ils la crise bancaire à l'écologie et au "mur" ? Quel est ce rapport incroyable ? Sa spécificité.
La crise n'est pas si spéciale. elle est même logique, je dirais même elle est la preuve qu'on est pas tombé sur la tête. Des escrocs ont tiré sur la ficelle, la ficelle est finie -> arrêt. les victimes des escrocs sont mal. Ce n'est pas la première fois. Elle est une bonne excuse pour pousser d'avantage de gouvernance mondiale. une bonne chose.
non, je ne pense pas qu'il soit sain de relier écologie, la "crise des surprimes" et "le mur" comme je vois trop souvent. Ce n'est qu'un énième produit des médias. Un bruit ambiant qui s'agglutine.
L'écologie,cela fait 40 ans qu'elle a été formalisé tel quel, alors en 40 ans, on peut l'agglutiner à ce qu'on veut ! Y a le choix. aujourd'hui la crise financière, preuve que c'est la "fin" qui progresse, demain cela sera autre chose.
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"la fin", le Mur, depuis que je suis né j'en entends parler. La Fin est Proche. Oui l'humanité aura une fin, comme toute bonne chose, rien n'est éternelle et après la pluie, le beau temps ou l'inverse. Mais à toujours ressasser "c'est la fin", comme mon papy en son temps (qui imitait déjà son père, faut dire que 14-18 fut clairement l'annonce de la Fin ), on finit par se demander si vous n'en rêvez pas.
Soyons clair, je ne crois pas une seconde que quelqu'un souhaite la Fin, le Mur et pourrait s'en féliciter. Par contre, je pense qu'on souhaite consciemment ou non, vivre des temps "excitants". on veut faire partie de l'Histoire.
"ha mon fils, j'y étais lorsqu'on a touché le Mur, ce ne fut pas joli, ha on souffert." . Idem, je pense que ce sont des fantasmes.
Le Mur, cela serait bien pratique, on saurait qu'il existe, on le verrait venir, on le théoriserait. Mais le monde est toujours plus dramatique que cela : il est dynamique, nous n'avons qu'un contrôle limité sur notre histoire et nous devons nous confronter au désir de tous, rendant le futur impossible à prédire. Le futur est en perpétuelle création et cela est angoissant.
Un Mur (que l'on va atteindre donc) serait une trop bonne nouvelle. Ce que nous vivons depuis toujours est bien pire mais c'est notre lot à tous.
Je ne crois pas à ce MUR. Quand le pétrole sera épuisé, nous vivrons sans pétrole. parce que nous n'avons PAS le choix.
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des changements profonds de société, il y en a eu de tout temps. L'Avion a changé le monde. Je peux tout autant apprendre à vivre dans un monde avec moins d'avion.
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La Technologie est évidemment la réponse qu'apportera l'Homme au problème environnementaux, parce que c'est un acte des plus naturels pour l'humanité. Le silex et le bois c'était déjà de la technique.
Ce n'est même pas tant que cela va se débattre, y aura du débat, pour la forme, mais c'est viscéral.
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L'environnementalisme, je suis pour à 500%. Il s'agit de mieux comprendre notre planète, ses forces, ses faiblesses, ses mécanismes, nos mécanismes, pour toujours faire mieux, pour faire moins d'erreurs.
Si prise de conscience il y a à avoir, c'est que notre monde est important, que la nature n'existe pas à coté de nous mais que nous somme la nature autant que tout autre animal ou végétal, et oui ce qu'on fait est important.
Mais vous ne serez pas écologique en vous faisant des cabanes en bois et en vivant d'eau fraîche sans compréhension de votre place dans le monde et son impact. On peut faire des dégâts considérables même sans chimie et nucléaire.
Si vous voulez aidez : apprenez, enseignez. Apprenez comment marche votre environnement, ce qui est important à ne pas faire, les bons gestes et les mauvais gestes.
Faites du lobbying pour + de recyclage, pour que les mairies mettent en place les outils de récupérations et les tris.
Limitez vous à ce qui est important pour vous. Refusez un énième golf construit à la place d'une terre riche de vie. (on a déjà plein de golf en France)
N'acceptez pas qu'il soit considéré comme naturel et nécessaires que des gens détruisent la mer morte et apportent maladie aux habitant locaux parce qu'il faut bien déverser les déchets chimiques quelque part et que l'alternative c'est retourner à l'état tribale sous les arbres. Non c'est faux. Le déchet peut se retraiter, peut avoir une seconde vie, peut se stocker de manière bien plus propre. Il y a d'autres possibilités que la destruction ou la régression. Cela demande d'en assumer le prix.
Quand une personne vous dit "ha oui c'est malheureux la pollution, mais faut bien jeter ca quelque part, vous voulez quand même pas abandonner tout le confort ?" dites NON à ce discours ! ce discours ment. Ni le chantage, ni la régression ne sont acceptable ni normale. On peut faire mieux. Les compétences existent. Quand une personne vous parle ainsi, c'est pour vous interdire la reflexion et l'éducation. Il vous force dans le statu-quo. On sait très bien que vous n'irez pas vers la régression.
N'acceptez pas l'inéluctable. Il est mensonger. Celui qui vous parle d'inéluctable ne vous veut pas du bien. Il veut vous voler.
Je vous assure que si les gens se recentraient sur leur essentiel personnel, il y a des ressources, il y a des possibilités, il y a des technologies déjà existantes, des connaissances vraiment utiles et du boulot à faire et que non, on est très loin d'avoir la Fin de l'histoire humaine.
et par pitié, inventez Demain au lieu de fantasmer sur hier.
17 De v_atekor - 13/01/2009, 08:57
@Franck 12, Le problème est la combustion ? Je ne crois pas.
C'était évidement une boutade et de la provocation. Supprimer la combustion nous ramène au paléolithique, lorsque quelques milliers d'hominidés représentaient la totalité d'une espèce en danger permanent d'extinction.
Je ne crois pas qu'il y ait de réponse simple aux problèmes induits par le progrès.
18 De Gaetan - 13/01/2009, 09:52
Je doute que le lion se dise "hum, j'ai tué trop de gazelle cette semaine, je suis en train de dérégler le fragile équilibre de la savane, je vais jeuner la semaine prochaine". Non, dans la nature, chaque agent est ignorant et ne pense qu'à ses "entrées/sorties" (entrée=bouffe, sortie=descendance). L'homme est un animal comme les autres, il a 2 buts dans la vie : survivre, et se reproduire.
Au moins, l'homme se pose des questions, lui. Et s'il détruit la nature, c'est avant tout lui même qu'il détruit. La nature s'en remettra en années s'il disparaissait d'un seul coup (sauf nucléaire et sac plastique).
19 De Systémique - 13/01/2009, 11:13
À propos d'écosystème et de respecter l'écosystème, et du sens (concret) qu'on y donne... ça me fait penser à l'histoire récente des Masaïs. Depuis très longtemps, les Masaïs faisaient paître leur bétail, ils faisaient parti de l'écosystème. Et un jour, je ne sais pas qui (surement quelqu'un qui avait intérêt à les chasser pour faire du tourisme) a décidé de faire des "réserves naturelles"... des terres où les Masaïs ne pourraient pas faire paître leur bétail. Tous ça, pour soi disant "protéger la nature". La conséquence, c'est une (mini ?) catastrophe écologique : l'écosystème dépendait du fait que les Masaïs faisaient paître leur bétail à ces endroits là. En voulant "respecter l'écosystème", en voulant "protéger la nature", ils ont porté un grave coup à la nature, à une écosystème qui fonctionnait ainsi depuis très longtemps...
20 De Tristan - 14/01/2009, 08:35
@Oomu, qui vient d'en balancer une tartine géante. (Commentaire N°16).
On sent que vous êtes en colère, et il y a de quoi. Je crois que globalement, nous sommes (violemment) d'accord.
Vous écrivez "Quand une personne vous dit "ha oui c'est malheureux la pollution, mais faut bien jeter ca quelque part, vous voulez quand même pas abandonner tout le confort ?" dites NON à ce discours !"
Nous sommes tout à fait d'accord. Si je publie ces textes sur le Standblog, c'est bien parce que les gens n'ont pas conscience de ce qui se passe. Il y a encore peu de temps, un de mes amis motards jetait son huile de vidange dans un trou de son jardin par flemme d'aller la recycler et puis parce que "les écolos, ils nous font chier, bientôt on va rouler en motos electriques à cause d'eux !".
Il est essentiel d'avoir la prise de conscience à tous les niveaux dans la société. C'est une des choses que j'essaye de faire sur le Standblog.
Par ailleurs, le Standblog est un lieu où je publie mes notes, qui décrivent le fil de ma réflexion. Cette réflexion n'est pas aboutie à l'heure qu'il est, encore moins dans le domaine du respect de l'environnement. Je lis des choses, j'y réflechis, je publie ce que j'en pense, mais rien ne dit que c'est LA vérité, LA voie à suivre.
C'est tout particulièrement le cas avec ce livre Ishmael. Il est passionnant, il est convaincant, mais je pense qu'il y a des choses qui ne tiennent pas debout. C'est encore trop tôt pour dire lesquelles (le contenu est en train de décanter dans mon cerveau ).
Bref, je ne suis pas en train de dire que Daniel Quinn dit la vérité sur toute la ligne. Je dis juste que c'est un livre que j'ai beaucoup aimé lire et qui m'a fait réflechir (et qui continue, pour être franc). Cela ne veut pas dire que Daniel Quinn est le nouveau messie et que Ishmael est la solution de l'avenir de l'humanité.
21 De Systémique - 14/01/2009, 11:46
À mon humble avis, je trouve que ce livre n'a pas de grande utilité.
Il ne propose, en fin de compte, pas de solution(s)... enfin... si... ça a l'air d'être "respecter l'écosystème".
Mais "respecter l'écosystème", c'est tellement creux et général !
Et, on est, je crois, tous plus ou moins d'accord !
Mais qu'est-ce qu'il sous-entend aussi par "respecter"... concrètement ?
Non, et puis LA question, c'est COMMENT ?
Pour des choses simples, comme "comment on se soigne ?", comme "comment on se chauffe ?"...
Ce livre à l'air de raconter une histoire (captivante), mais il à l'air de ne pas proposer le moindre début d'idée (comme solution)...
En cherchant bien, j'en arrive à la conclusion que, dans ce livre :
la solution = respecter l'écosystème = ne plus interagir avec la nature
Mais sachant qu'on est des êtres de chairs et d'os, ça va être difficile à respecter...
Je ne vois pas d'autre idée / solution dans ce livre...
22 De Tristan - 14/01/2009, 12:17
@systémique qui écrit "À mon humble avis, je trouve que ce livre n'a pas de grande utilité."
réponse : Lisez le d'abord
En fait, le livre n'a pas la prétention de proposer une solution, mais de poser le problème d'une façon plus large et plus convaincante, avec un angle nouveau (du moins pour moi).
Les livres suivants proposent des solutions. Je suis en particulier en train de lire Beyond Civilization, du même auteur. La forme est novatrice aussi, dans un genre différent.
23 De Nicollas - 19/01/2009, 12:46
@Systémique : Même si ce bouquin ne propose pas de solution, il me semble qu'il a un interêt indéniable. Celui de remettre en cause nos croyances les plus fortes.
En tant qu'humains, nous avons évolués (et avons survécus) grâce à une forme sociale appelée tribalisme et en cherchant notre nourriture dans la Nature (cueillette et chasse). Depuis à peine 10 000 ans (c'est à dire à dire une goutte d'eau depuis la naissance de l'Homme), la culture des agriculteurs/éleveurs et la civilisation ont conquis le monde. L'immense majorité des gens qui habitent cette terre appartiennent maintenant à la seconde catégorie.
Mais ça ne veut pas dire que la civilisation et l'agriculture sont meilleures que la tribalisme et la cueillette/chasse. On peut voir la première comme la domination des Hommes (à cause de la hierarchisation et la spécialisation rendues possibles par le surplus créé par l'agriculture, et la mise sous clef de cette nourriture), et la seconde comme la domination des Hommes sur la Nature (une forêt n'est pas compatible avec un champ cultivé). D'ailleurs maintenant on ne parle plus de Nature, mais d'environnement (i.e. les Hommes sont sortis de la Nature).
Le fait que 6 milliards d'êtres humains ne puissent plus vivre comme à l'age de pierre n'enleve rien au fait que ce bouquin soulève des objections sur les mythes les plus ancrés en nous: que l'Homme est supérieur aux autres animaux, et que la civilisation est l'accomplissement de l'Homme.