Je parlais l'autre jour du commerce des bien matériels (et de la plupart des services). Mais il est en train de se développer une économie radicalement différente, qui tourne autour des idées et d'un certain nombre de biens immatériels. La grande différence entre un bien matériel et une idée, c'est que quand je vous vends un bien matériel, je ne l'ai plus. Je ne peux plus le vendre à quelqu'un d'autre, puisque c'est vous qui l'avez. Par contre, si je vous vends une idée, je peux aussi la vendre à quelqu'un d'autre dans la foulée. En vous donnant l'idée, je l'ai en fait dupliquée. Vous la donner ne m'en a pas privé.

Vendre des idées n'est pas courant au quotidien, mais en fait, le principe peut s'appliquer à énormément de choses. Par exemple, je peux vous raconter une histoire. Le fait de vous la raconter ne m'en prive pas. Ca marche aussi avec un logiciel : si je vous donne une copie de mon logiciel, je peux très bien en avoir gardé une version. Par extension, dans le cadre d'un monde numérique où toute transmission de l'information est en fait une copie plus qu'un transfert, tout ce qui est numérique est potentiellement sujet à l'économie des idées. Si je fais une copie d'une musique et que je vous la donne, je garde l'original (qui est d'une qualité identique à la copie).

Là où l'économie des biens matériels et des services était liée à la rareté de ce qu'il y a a vendre, l'économie des idées repose sur le principe opposé, celui de l'abondance. Ce concept "d'économie des idées" est radicalement différent de l'économie traditionnelle, celle que tout le monde pratique au quotidien depuis toujours. depuis la cours de l'école (je t'échange mes trois billes bleues contre ton calot vert) jusqu'au marché quand on fait les course quand on est à retraite ;-) .

Ce billet est court et très didactique, presque sans substance, pourraient dire certains. Et pourtant, je crois qu'il est fondamental d'enfoncer le clou sur la notion même d'économie des idées : c'est un concept clé pour pouvoir discuter de ce qui suit, surtout pour les non--geeks, les gens "normaux" qui vivent et ont toujours vécu dans l'économie des biens matériels et des services.