Voilà quelques idées qui me trottent dans la tête. Je ne suis pas du genre à balancer des idées sans explication, mais pour une fois, cela va être le cas, faute de temps (comme souvent).

Voici donc quelques points importants qu'il faut rappeler dans le débat qui fait actuellement rage, débat dont certains cherchent à masquer les tenants et aboutissants, de peur que le débat tourne pour eux au vinaigre :

  • La licence globale est une approche perçue comme kolkhozienne par une bonne partie de la classe politique et la SACEM, ce qui la rend totalement inacceptable, quand bien même reprendrait elle des principe mis en application depuis une éternité par la même SACEM, en particulier pour ce qui est de la gestion des droits payés par les radios ;
  • Voir une chanson copiée par quelqu'un qui l'aurait achetée, c'est indéniablement un manque à gagner. Mais la même chanson, téléchargée par quelqu'un qui ne l'aurait pas achetée, c'est du marketing. Voilà un point essentiel qui est totalement absent du débat, et c'est dommage.
  • DADVSI est le chant du cygne d'une industrie qui se meurt depuis belle lurette. Cette industrie, c'est celle du disque, pas celle de la culture. Confondre les deux arrange certainement les producteurs, mais en aucun cas les artistes ni la culture, et encore moins ceux qui achètent de la musique
  • On peut être contre les DRM sur les "produits culturels" sans pour autant être en faveur du "tout gratuit", et c'est mon cas.
  • Le ministère de la culture sait ce qu'il fait. Les conseillers du gouvernement que j'ai pu rencontrer à plusieurs reprises connaissent le sujet sur le bout des doigts. On trouve par exemple sur le site du ministère des rapports très intéressants, dont celui sur les Mesures techniques de protection des oeuvres & DRMS, (fichier PDF, 5 Mo).
  • Si les grands industriels (Apple et Microsoft en tête) s'accordaient à ouvrir leurs systèmes de DRM au point de les rendre compatibles entre eux et avec les logiciels Libres, le problème serait bien moins grave qu'il ne l'est actuellement.
  • Il ne faut pas confondre les outils et leurs usages. Le DRM, s'il permet par exemple de protéger un dossier médical contre des personnes indélicates, peut s'avérer être une bonne chose. Le même DRM, utilisé pour empêcher une utilisation légitime et privée d'un contenu acquis légalement, est une nuisance qu'il faut éviter ;
  • Traiter tous ses clients comme des voleurs est mauvais pour les affaires ;
  • Les mesure techniques de protection ne sont pénibles que pour les honnêtes gens. Pour les professionnels de la contrefaçon, elles sont risibles et favorisent même le recours par les utilisateurs légitimes aux versions contrefaites, car celles dernières, non bridées, ont plus de valeur.