Une nouvelle étude menée par le cabinet AssetMetrix démontre que Windows XP, 4 ans après son lancement, n'arrive toujours pas à s'imposer en entreprise. On apprend ainsi ainsi que la croissance des parts de marché d'XP s'est faite aux dépends de Windows 95 et 98 totalement dépassés technologiquement.

Par contre, dans les grandes entreprises en particulier, Windows 2000 résiste vaillament à son remplaçant. Explications d'ITR Manager :

Windows 2000 a cédé du terrain, mais certainement pas dans les proportions espérées par Microsoft. En quinze mois, de la fin 2003 à mars 2005, il est passé de 52 % des postes installées à 48 %. Il reste encore le système d’exploitation le plus répandu dans les entreprises au niveau du poste de travail. Bien sûr le mouvement est en marche, mais sa vitesse n’est pas connue avec précision. A signaler aussi, la résistance de Windows NT qui, malgré son ancienneté, fait de la résistance et est passé de 13 à 10 % en quinze mois.

58% des postes de grandes entreprises sont donc encore en Windows 2000 ou NT, et la tendance est à la stabilisation. Pour Microsoft, c'est très préoccupant, d'autant que Longhorn, le successeur d'XP, est prévu pour dans 12 à 18 mois (ce qui est peu, pour l'informatique d'une grande entreprise)

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi Windows XP n'arrive-t-il pas à s'imposer ? Cela tient à plusieurs facteurs :

  • Windows 2000 était vraiment très stable et offrait tout ce qu'il faut pour un PC de bureau.
  • Windows XP n'a pour lui que des fonctionnalités peu utilisées sur le poste de travail :
    • les petits zigouigouis graphiques qui font croire que le designer de l'interface graphique prenait du LSD en regardant les Teletubbies ;
    • les pilotes pour le Wifi et la gestion de la batterie ;
    • le support avancé pour les jeux videos.
  • Windows XP impose des avancées techniques qui sont vécues à juste titre comme des contraintes par les grands comptes :
  • Migrer de plate-forme nécessite, pour un grand déploiement, de certifier toutes les applications, et c'est très coûteux.

En substance, une migration, quelqu'elle soit (de 2000 à XP/Longhorn/Linux), est un risque qu'on ne prend que si l'on y est forcé, ou que le jeu en vaut largement la chandelle. À ce jeu là, Microsoft n'a pas su convaincre ses grands clients.

Ainsi donc, la majorité des grandes entreprises ne souhaite visiblement pas passer à Windows XP, ce qui signifie qu'elles ne pourront pas installer IE7 quand il sortira, et je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est une opportunité en or pour Firefox dans les 30 prochains mois. En effet, la tentation de passer directement à Longhorn sans passer par XP est sûrement forte pour les grands comptes qui, avec la possibilité de déployer Longhorn dans 18 à 30 mois (le temps que le Service Pack 1 soit sorti), peuvent encore camper sur leur vieux Windows 2000. Et d'ici là, quels avantages seront vraiment proposés par Longhorn, dont on apprend régulièrement que les principaux avantages ne seront finalement pas dans le produit ? Dans quelle mesure il ne sera intéressant de passer directement au poste bureautique sous Linux ? Réponse dans deux ans. D'ici là, la vie de l'industrie informatique promet d'être palpitante !

Sources :