Récemment, j'ai expliqué en quoi les brevets logiciels étaient sur le point d'être utilisés contre le logiciels Libre. On a par la suite retrouvé un mail dévoilant les plans de Microsoft de ce point de vue là. Mais ça n'est que cette semaine que deux nouvelles importantes sont tombées :
- Le noyau Linux serait susceptible d'être attaqué par 283 brevets logiciels américains, dont une trentaine appartiennent à Microsoft ;
- La ville de Munich s'interroge sur l'arrêt de sa migration vers les logiciels Libres à cause des risques encourus par la brevetabilité des logiciels.
Vu comme cela, les partisans du logiciel Libre peuvent fourbir leurs cordes et préparer de quoi se pendre... Mais tout n'est pas si sombre :
- Le maire de Munich rassure les partisans de Linux : il agit ainsi pour faire pression sur le gouvernement allemand et l'Union Européenne qui s'apprêtent à ratifier les brevets logiciels en Europe.
- IBM s'engage à ne pas utiliser ses brevets contre Linux. HP, Novell et les autres feront-ils de même ?
- Red Hat s'engage à combattre les brevets qui menaceraient Linux et propose aussi d'aider à recoder les parties de Linux qui tombent sous le coup des brevets de Microsoft.
Bref, les nouvelles sont bien moins mauvaises qu'on pourrait le croire.
Quoi qu'il en soit, on voit bien qu'il n'est même pas besoin, pour Microsoft, d'attaquer directement Linux avec les brevets logiciels pour géner sa progression. C'est le principe bien connu du FUD, Crainte, Incertitude et Doute
. Il suffit de laisser entendre aux clients, pas toujours bien informés, Ah, vous avez vu, Munich fait demi-tour, ils ont eu des problèmes de brevets avec Linux
. Les problèmes n'existent pas réellement (encore), les brevets logiciels n'existent en théorie pas en Europe, et pourtant, cette affaire sert les intérêts des adversaires du logiciel Libre.
La liberté fondamentale de créer et de partager est remise en cause par les brevets logiciels, poussés par certaines puissantes sociétés faisant du logiciel propriétaire. Je n'ai rien contre le marché en tant que tel. Mais quand il restreint les droits des individus, il me semble que le rôle des politiques est d'arbitrer cela, et donc d'empêcher la brevetabilité des logiciels en Europe.