Loi de Moore et loi d’erooM
- Ma présentation à DevoxxFR 2024 en vidéo : Et si on divisait par 4 l’empreinte carbone du numérique ?, peut-être la plus réussie à ce jour sur ce sujet.
- transcription par les copains de l’APRIL la la conférence ci-dessus. Un travail de titan, merci à eux !
- On parle ailleurs de la loi de Moore, et ça me fait plaisir. C’est d’ailleurs grâce à cette newsletter, d’Omer Pesquer que j’ai trouvé la lettre de Tim Berners-Lee ci-dessous !
Très en vrac
- We Need To Rewild The Internet , par Robin Berjon. Une merveille, ce papier !
- C’est vieux mais c’est excellent : This is not fine, le fameux même du chien dans la maison qui brûle et qui affirme “This is fine” (“tout va bien”), mais revisité.
- L’histoire inspirante de Gianluca Grimalda, ce chercheur viré pour avoir refusé de prendre l’avion; avec cette citation qui vaut de l’or : « J’ai vraiment eu 99,99 % d’interactions positives avec les personnes croisées. Je suis vraiment d’accord avec le journaliste George Monbiot quand il dit que nous sommes une société d’altruistes gouvernés par des psychopathes. »
- C’est vieux mais c’est par Tim Berners-Lee, donc c’est bon ! Marking the Web’s 35th Birthday: An Open Letter . “Underlying its whole infrastructure was the intention to allow for collaboration, foster compassion and generate creativity — what I term the 3 C’s. It was to be a tool to empower humanity. The first decade of the web fulfilled that promise — the web was decentralised with a long-tail of content and options, it created small, more localised communities, provided individual empowerment and fostered huge value. Yet in the past decade, instead of embodying these values, the web has instead played a part in eroding them.” Après, Sir Tim va vers le protocole Solid, sujet qui m’a été cher pendant des années, mais auquel je ne crois plus guère.
- Praticable (ex-Collectif BAM), c’est fini. C’est dommage, mais au moins c’est fait proprement. Merci à eux pour le travail accompli. Parmi les choses qu’on leur doit, leur excellente Inspirothèque des limites numériques ;
- Un tiers du trafic Internet pollué par les bots malveillants. 50% du trafic vient des humains, 17% vient des robots de Google et de Bing (et autres moteurs de recherche) et presque 33% des “bad bots” pour “récupérer des données, tenter de se connecter à des services sans accès légitime, revendre des produits avec une marge (scalping), monter des fraudes sur la publicité online ou simplement dégrader les performances d’un site confronté à un afflux de requête” ;
- Pouvons-nous faire décroître l’économie ?, un documentaire sur Arte d’une durée de 25 mn. Très bonne introduction à la décroissance. Chaudement recommandé !
- Plus de 300 scientifiques du climat terrifiés par l’avenir de la planète : “Le journal britannique The Guardian a interrogé 380 des plus grands scientifiques du climat. Selon la majorité d’entre eux, la température moyenne sur la planète va augmenter d’au moins 2,5 °C, avec des conséquences désastreuses.”
- The State of the Culture, 2024a une thèse super intéressante. Il y a des gens qui font de l’art, mais c’est pas facile de trouver de l’audience. D’autres font du divertissement, qui est une forme d’art, mais qui a vocation de plaire à l’audience. Donc le divertissement, qui est devenu une industrie, dévore l’art. Sauf que l’industrie du divertissement (séries, films) est en crise car elle est remplacée par le modèle de la distraction. Les applications type Tiktok, ou les Reels des autres applications (Youtube, Facebook, etc.) qui dérive doucement vers le modèle de l’addiction, qui repose sur le phénomène de la dopamine. Cette mise en perspective Art -> Divertissement -> Distraction -> Addiction. Sauf qu’à force de scroller, on arrive à une overdose de dopamine qui mène à un état appelé Anhédonie, “l’incapacité d’un sujet à ressentir des émotions positives lors de situations de vie pourtant considérées antérieurement comme plaisantes.” Et non, ça n’est pas une bonne nouvelle pour la qualité de la culture. Ou de la société.
Transports
- Voyage en avion : la honte peut-elle changer de camp ? ;
- Grâce aux cyclistes, les Français économisent de l’argent ;
- Mettons un STOP aux futurs véhicules jetables !, une pétition proposée par HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) qui pose les bonnes questions sur les voitures éléctriques : “batteries irréparables, fabrication de pièces géantes moulées en un bloc indémontables (le “giga-casting”), risque d’obsolescence logicielle, absence de service après-vente”, alors qu’il faut construire des véhicules plus légers et qui durent (beaucoup) plus longtemps.
Retrocomputing
- San Francisco’s Train System Still Uses Floppy Disks—and Will for Years ;
- Engineers Pinpoint Cause of Voyager 1 Issue, Are Working on Solution. Fascinant de voir que finalement, sans surprise, 46 ans après, l’ordinateur de Voyager 1 montre des signes de faiblesse. il faut dire qu’il est soumis à des bombardements de rayons bien plus que sur la terre, où l’atmosphère nous protège. Tout aussi fascinant : l’équipe qui constate le problème matériel (une partie de la mémoire est abimée) prévoit de résoudre le problème à distance (24 milliards de kilomètres tout de même) en mettant à jour le logiciel.
- Windows 11 durcit ses exigences : Fin de support pour les anciens processeurs. C’est un vrai problème car Fin de Windows 10 : 37 millions de tonnes éq. CO2 évitables !. Coïncidence ? L’adoption de Linux sur les machines de bureau s’accélère ;
IA
- C’est la fin des recherches Google que nous connaissons “Dès le 14 mai, tous les utilisateurs américains peuvent activer AI Overviews. Ils ne verront plus les résultats sous la forme de listes, mais un résumé par une intelligence artificielle”. “D’ici la fin de l’année 2024, Google dit qu’un milliard de personnes auront accès aux recherches résumées par IA”. Depuis des années, Google Search est passé d’une approche “moteur de recherche” qui listait les meilleurs sites Web où se trouve la réponse à “moteur de réponses”, avec des réponses natives extraites soit de services Google (souvent mises en avant) soit d’extraits de sites avec possibilité de cliquer pour visiter le site d’origine.
- J’ai regardé une vidéo : Mark Zuckerberg - Llama 3, $10B Models & 1 GW Datacenters. Il discute la possibilité de faire des datacenters pour entrainer de l’IA qui consomment 1 GigaWatt chacun et d’y investir de l’ordre de 10 milliards de dollars. Il discute aussi de quand va s’arrêter la croissance exponentielle de l’IA. Aucune considération de l’impact environnemental dans son discours (à moins d’un oubli de ma part). Personne ne lui a parlé de l’accord de Paris ? De l’obligation de descendre rapidement à 2 tonnes d’équivalent CO2 ? Lunaire.
- AI isn’t useless. But is it worth it? par Molly White.
- IA, est-ce seulement souhaitable ?, par les copains et copines du Mouton Numérique, comme en écho au lien ci-dessus.
- Oh, ça a l’air intéressant, ça : Auphonic, Your AI sound engineer for podcasts. Mais quid de l’empreinte écologique de la chose ?
Dix bonnes pratiques de communication sur le climat
Une petite merveille qui cristallise sur ce que j’ai appris en discutant écologie autour de moi : Infographie : 10 bonnes pratiques de communication sur le climat. Les voici :
- Instaurer les conditions d’un dialogue
- Entamer le dialogue par ce qui vous rapproche
- Partir du quotidien
- comprendre ce qui va bloquer chez votre interlocuteur
- Être alarmant sans être alarmiste
- Être honnête
- Le climat n’est pas qu’un problème d’écologistes
- Insister sur les co-bénéfices
- Tout le monde peut agir, à son échelle
- Cohérence et exemplarité