Politique

Fil des billets

samedi 15 mars 2025

L'autonomie stratégique plutôt que la souveraineté technologique

J’ai écris ce texte sur LinkedIn, et j’ai ensuite réalisé qu’il serait aussi bien ici, sur mon blog. En voici donc un copier-coller pour ceux qui, comme moi, préfèrent le Web indépendant :

J’allais vous parler de souveraineté technologique, parce que c’est important en ce moment. Et puis non…

Je préfère vous parler d’autonomie stratégique. Ce revient à peu près au même, par certains aspects, me direz-vous. Certes, mais c’est très différent par d’autres. Je m’explique.

Fondamentalement, la souveraineté, ça ne peut s’appliquer au sens strict qu’à un État. Après, on peut étendre le sens à l’entreprise ou pire encore, à l’individu. Mais ça n’est pas tant ce que je reproche au terme souveraineté.

Parce que je l’ai longtemps défendu la souveraineté, dans des entreprises françaises et européennes, pour faire de la technologie qui nous donnerait, aux États, aux entreprises et aux individus, de la capacité d’agir sans demander la permission. Sauf que je me suis bien trop souvent retrouvé entouré de gens qui confondaient “Souveraineté” (technologique) et “Souverainisme”. Et le souverainisme, en France ces dernières années, est devenu un tremplin pour défendre le racisme, l’intolérance, l’isolationnisme et autres idées rances sous lesquelles on trouve trop souvent des traces de l’influence russe.

Alors que Trump et Musk font n’importe quoi aux USA en ce moment, alors que la Russie est en embuscade et l’Ukraine en sandwich, il est important d’être autonome sur les sujets stratégiques. Mais pas en se repliant sur soi-même, car nous sommes bien trop petits pour résister seuls à la Russie et aux USA.

Comment ? En coopérant avec d’autres. On sait bien que les USA peuvent couper l’accès à des ressources importantes sur lesquelles on s’appuie depuis longtemps, des avions de chasse aux logiciels connectés en passant par les services de Cloud dans lequel on a mis tellement de données stratégiques.

Alors il va falloir trouver des alternatives soit Made in France, soit Made in Europe, soit Made in logiciel libre. Et c’est là qu’on voit que l’autonomie stratégique, c’est tout autre chose que le repli sur soi. C’est le partage de la valeur du logiciel avec d’autres pays, pour rester indépendants. Oserais-je citer Lénine qui disait “La confiance n’exclut pas le contrôle” ? Ça tombe bien, l’accès au code source, à l’historique de son évolution, permet justement de faire ce contrôle. Ça n’est pas parfait, certes, mais c’est toujours mieux que de s’appuyer sur des boites noires qui peuvent être déconnectées à distance par d’anciens alliés colériques.

Laissons donc la souveraineté aux rabougris de l’identité et aux intolérants, et embrassons l’autonomie stratégique, ouverte, partageuse et basée sur la coopération !

mardi 21 janvier 2025

Pourquoi il faut quitter X

Pourquoi ça ne servait à rien de rester sur X en espérant faire pencher la balance du “bon coté” ?

  1. l’algorithme de recommandation favorise les discours clivants
  2. la taille des message favorisant pour sa part les messages courts donc simples.
  3. Loi de Brandolini : il est 10 fois plus facile et rapide de dire une connerie simple et méchante que de la débunker. Donc dire quelque chose d’intelligent et complexe sur X.com passe totalement inaperçu. (combinaison des 3 premiers points).
  4. Elon Musk a fait modifier l’algorithme de Twitter/X pour rendre ses messages et ses idées beaucoup plus visibles de tout le monde.

Quand on combine tout ça, on voit comment les idées simplistes, agressives et nauséabondes se répandent mécaniquement au dépens des idées plus subtiles et plus nuancées.

Alors on peut toujours s’épuiser à tenter de corriger cela, mais c’est futile : le propriétaire de la plateforme en a décidé autrement. D’où mon départ il y a presque 18 mois, malgré mes 96 000 followers là-bas. Depuis, je suis sur LinkedIn Mastodon et Bluesky. Voir aussi ma vidéo chez Damien Van Achter, où je reviens sur le sujet.

Mise à jour : Tiens, un mème fort à propos :

jeudi 4 juillet 2024

Au delà du mépris pour le RN

Je n’ai que mépris pour les idées du Rassemblement National, leurs mensonges sur l’immigration, sur les énergies renouvelables et bien d’autres sujets. Je vote pour leur faire barrage et je vous invite à faire de même, sans aucune ambiguïté. Voilà, c’est dit.

Pourtant il y a un sujet fondamental qu’il faut aborder : il ne faut pas cesser d’essayer de comprendre pourquoi les électeurs du RN votent ainsi. Certes, il y a une partie de racistes convaincus, de gens infréquentables, aux opinions rances et insupportables. Mais ils ne représentent que quelques petits pour cent des votants. Il y a une masse d’électeurs qui ont décidé de voter RN, et nous ne les comprenons plus. C’est un problème majeur. On pourrait les “récupérer’, les convaincre, mais pour cela, il faudrait les comprendre.

Deux personnes que j’apprécie beaucoup on pris le temps d’expliquer cela, chacun avec ses mots :

Je vous recommande vivement la lecture de ces deux articles.

Il y a un vrai mal être chez les gens qui votent Rassemblement National. L’ignorer, c’est se couper d’eux, c’est refuser de les comprendre, et donc refuser de répondre aux problèmes qu’ils pointent du doigt. À un moment, et même si ce temps nous paraît lointain, le plus tôt sera le mieux, il faudra se parler à nouveau et construire un avenir ensemble. Ne l’oublions pas.

Mise à jour

Plusieurs lecteurs m’ont suggéré d’autres sources qui permettent d’avancer sur ce sujet :

- page 1 de 64