mai 2022 (3)

vendredi 27 mai 2022

Octet Vert S2E16 - Alexis Bonon : la fiction pour aider à prendre le virage climatique

Un smiley vert dont les yeux sont fait de 0 et de 1

Pour ce seizième épisode de la saison 2, je reçois Alexis Bonon. Alexis fait du conseil en stratégie, mais ça n’est pas pour ça que je l’ai invité ! Alexis prépare un roman sur le climat, et là, ça m’a lourdement interpelé, d’où cette invitation. Avec Alexis, nous avons discuté de l’importance de la fiction pour décrire le monde du futur et aider nos contemporains à prendre le virage climatique. Pour Alexis, cela passe par la description d’un futur dystopique, effrayant, donc, pour aider chacun à comprendre pourquoi nous sommes collectivement dans le déni, et quelles seront les conséquences de notre déni collectif. Pour ma part, j’ai un projet similaire mais c’est une fiction utopique qui vise à décrire à quoi pourrait ressembler la France si l’humanité a réussi à prendre le virage climatique. Je cherche ainsi à décrire un futur désirable, reprenant le principe qui affirme qu’il est plus facile d’emmener les gens dans un voyage si on leur a décrit la terre promise.

Où écouter cet épisode ?

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  10. L’Octet Vert sur RadioPublic ;
  11. Pour les rebelles, les barbus, les tatoué(e)s, les partisans du old school, les reines et rois du hack et de la bidouille, celles et ceux qui écoutent des podcasts en ligne de commande, le fichier MP3 est disponible !

De quoi a-t-on parlé ?

  • Consultant en stratégie à temps partiel et écrivain
  • Les vidéos de Jancovici, une baffe, une nouvelle piste de lecture du monde
  • Une prise de conscience douloureuse qui est paralysante au début, puis libératrice
  • La fameuse courbe du deuil : déni, la colère, le marchandage, la dépression puis enfin l’acceptation
  • Se mettre en action et y trouver de l’énergie
  • Estimer son empreinte carbone avec nosGEStesClimat.fr, pour voir en quoi je suis concerné directement
  • Réduire l’avion, manger moins de viande, se déplacer différemment
  • Le “ROI” (Retour sur Investissement) : ou comment choisir des gestes pour maximiser l’impact et limiter l’effort qu’ils impliquent
  • Voir des occasions de redécouvrir certaines choses plutôt que les considérer comme des privations
  • Les réseaux sociaux pour partager sa vision du monde
  • Partager sa vie entre son travail et l’écriture
  • Ecrire un roman pour parler du dérèglement climatique, du déni et du passage à l’action
  • L’aspect systémique du problème : le capitalisme est-il une religion, et donc la décroissance un blasphème
  • La technique, réponse supposée aux problèmes qu’elle a créé (et Jacques Ellul).
  • C’est aussi une bataille d’imaginaires : changer d’imaginaire pour changer de comportement
  • Dans le monde futur, que veut-on garder ? La santé ? Le numérique ? L’éducation ?
  • Quelle source d’espoir pour Alexis ? L’opportunité de réinventer un nouveau système, plus proche du réel. Voir les autres qui eux aussi changent.
  • Quelles lectures pour nos auditeurs ?
  • Quelle conclusion ? Interrogeons le monde, les concepts qu’on nous refile, affrontons nos peurs !

Lectures et liens

lundi 16 mai 2022

Pensées philosophiques

Je veux bien sauver la planète, mais vous auriez un moyen pour que je ne change aucune de mes habitudes ?

Dessin de Marc Dubuisson

J’ai eu une discussion passionnante sur Twitter (une fois n’est pas coutume !)

Je posais la question suivante :

Il y a un mot que je cherche, celui qui désigne le fait que nous vivons de façon civilisée (à peu près), c’est à dire le contraire du chaos. Si l’humanité sombre dans le chaos climatique et que l’humain survit (un peu) qu’aurons-nous perdu ? C’est ce mot que je cherche.

Les réponses ont été nombreuses et souvent constructives, (les autres étaient souvent drôles), et ça m’a fait réfléchir. Petit tour d’horizon :

Souvent, on m’a proposé le mot ordre (le contraire du chaos), mais c’est un peu réducteur et peu compréhensible, trop abstrait. Par exemple, on peut considérer qu’une dictature offrirait de l’ordre à ses citoyens. Mais on aurait perdu au passage la démocratie et la liberté. Et puis l’ordre ne dit rien sur des sujets importants comme la solidarité, la sérénité, qui me paraissent importants.

Le mot civilisation est aussi souvent revenu. On peut s’imaginer dire “si le chaos s’installe, on va y perdre notre civilisation”, mais deux compréhensions sont possibles :

  1. Cela peut signifier “on va y perdre notre coté civilisé”, et c’est très proche de ce que je veux dire : les avancées de notre société vont se perdre, et je ne le souhaite pas. Bien sûr, la société occidentale est très imparfaite, mais il y a des choses, des acquis, qu’on veut vouloir conserver alors qu’elle évolue. Je pense par exemple aux institutions qui permettent la solidarité (assurance chômage, sécurité sociale), l’éducation bon marché, etc.
  2. Cela peut aussi dire “la civilisation occidentale va disparaitre”. Et là, au contraire, c’est peut-être quelque chose de souhaitable, tout bien réfléchi. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, notre mode de vie n’est pas du tout soutenable. Vouloir ne rien changer est contre-productif. Il va falloir changer plein de trucs, en particulier notre rapport à l’énergie et à la consommation en général. Et je pense que ces changements, qui semblent difficiles aujourd’hui, ne sont pas si compliqués que cela. À l’inverse, il y a plein de choses formidables en occident au XXIe S. Que je souhaite conserver dans le futur.

On m’a à plusieurs reprises suggéré le mot humanité. Le problème, c’est que le mot humanité peut aussi bien couvrir ce qui fait que nous sommes humains et les traits les plus nobles de l’humain, le rire, la solidarité, le débat, le monde des idées. Mais cela peut aussi designer l’espèce humaine, ce qui crée de l’ambiguïté. En effet, on pourrait dire ou écrire “suite à l’effondrement climatique, l’humanité a perdu toute humanité”.

Plus créatif, amadmaxia, (merci Mac Loyat), « du grec : madmax avec le a privatif devant et le a derrière pour faire mot grec ».

Plusieurs ont suggéré neguentropie, concept cher à l’ami Bernard Stiegler, mais comme le dit Sylvain, « personne ne comprend ». Idem pour le contraire de l’anomie de Durkheim.

On m’a aussi parlé de société, mais c’est trop peu précis : une société peut être plaisante à vivre et sophistiquée, ou au contraire très inconfortable et rustre. Il faudrait préciser. C’est un peu comme pour vivre ensemble. On peut vivre ensemble de façon contrainte et pénible (par exemple en prison) ou bien vivre dans la liberté et le bonheur.

En fait, il faudrait faire une périphrase, prendre un de ces mots et le préciser, cela pourrait donner « notre capacité à vivre ensemble sereinement et en solidarité », que j’ai suggéré.

Et puis cette conversation m’a rappelé un livre que j’ai adoré, Prospérité sans croissance de l’économiste anglais Timothy Jackson. Tim Jackson parle de prospérité.

Prospérer, c’est à la fois réussir dans la vie et se sentir bien dans sa vie (…), les choses vont bien pour nous et pour ceux que nous aimons. (…) La prospérité évoque l’élimination de la faim et l’idée que tout le monde puisse avoir un toit, la fin de la pauvreté et de l’injustice, l’espoir d’un monde sûr et pacifique.

Il continue :

La possibilité du progrès social nourrit le sentiment rassurant que les choses s’améliorent – et si ce n’est pas toujours pour nous, au moins l’est-ce pour ceux qui viendront après nous. Une société meilleure pour nos enfants. Un monde plus juste, où les plus défavorisés pourront sortir de l’ornière.

Peut-être est-ce ce terme qu’il faudrait conserver pour désigner ce qu’on perdrait en cas d’effondrement climatique, notre prospérité, telle que Tim Jackson la définit ?

vendredi 13 mai 2022

Octet Vert S2E15 - Maïtané Lenoir aka Maiwann

Logo de l'Octet Vert : un smiley vert avec des 0 et des 1 pour faire les yeux

Pour ce quinzième épisode de la saison 2, j’ai reçu Maïtané Lenoir, qui est designer et ergonome à la fois indépendante et salarié (oui, c’est paradoxal, mais on va en reparler) et bénévole chez Framasoft, une association bien connue et chère à mon cœur. J’ai eu envie d’inviter Maïtané suite aux récentes Journées du Logiciel Libre à Lyon début avril. J’ai réalisé avec horreur qu’elle faisait une présentation qui était assez proche de la mienne, dans la même salle, juste avant moi. Il se trouve que mes craintes n’étaient pas justifiées et son contenu fort intéressant. Et c’est ainsi qu’elle se retrouve derrière un micro sur l’Octet Vert !

Où écouter cet épisode ?

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Les bons liens de Maïtané

Les bonnes lectures de Maïtané