décembre 2018 (7)

lundi 31 décembre 2018

En vrac de fin d'année

Environnement

La longue descente aux enfers de Facebook

Autres articles intéressants

Et meilleurs vœux pour 2019 !

jeudi 20 décembre 2018

En vrac du jeudi

Notes

[1] On me glisse dans l’oreillette qu’il s’agirait plutôt de 2,4 milliards d’Euros par an, si j’en crois les rumeurs dans le milieu de la publicité en ligne.

[2] Et si vous êtes garé du coté gauche, ouvrir avec la main gauche. Bref, ouvrez avec la main opposée à la portière !

mercredi 12 décembre 2018

Mobilizon

Je viens de tomber une une formidable citation de Paul Graham, qui parle des réseaux sociaux, Facebook et Youtube en tête : If you optimize for engagement, it turns out you optimize for lies.. « Si vous optimisez (votre algorithme) pour l’engagement, il se trouve que vous optimisez pour les mensonges ». En gros ce que j’explique souvent dans mes conférences, mes articles. En cherchant toujours à montrer des contenus engageants, qui poussent à la réaction, au like, au commentaire, au partage, les algorithmes favorisant l’engagement mènent vite à la radicalité, l’outrance, les intox et le conspirationnisme.

C’est exactement ce qui fait dire à Zeynep Tufekci qu’ « Internet a facilité l’organisation des révolutions sociales mais en a compromis la victoire ».

Framasoft enfonce le clou :

L’outil dont nous rêvons (pour les mobilisations), les entreprises du capitalisme de surveillance sont incapables de le produire, car elles ne sauraient pas en tirer profit. C’est l’occasion de faire mieux qu’elles, en faisant autrement.

Et du coup, ils font autrement. Ils font, ils produisent. Mais autrement, avec une autre logique.

Ils font MobiliZon, un « outil convivial, émancipateur et éthique pour se rassembler, s’organiser, se mobiliser ».

J’ai hâte de voir ça.

PS : c’est le moment de soutenir Framasoft

Et si vous offriez des livres pour Noël ?

C’est le moment de faire des cadeaux, alors pourquoi pas un livre ? C’est toujours moins polluant qu’un gadget électronique ! Voici donc quelques livres que j’ai apprécié ces dernières semaines :

  • Ecotopia d’Ernest Callenbach. J’en ai déjà parlé sur le Standblog. C’est vraiment du très très bon, recommandé pour les personnes s’intéressant à la problématique du climat et de la transition climatique. Ecotopia, écrit en 1975 et dont une nouvelle traduction est sortie en octobre 2018, est absolument génial en ce sens qu’il propose une vision positive (utopiste, donc) de ce que pourrait être la société occidentale ayant décidé de faire face au changement climatique. À ce titre, c’est un livre indispensable, qui — par sa nature positive — permet à chacun de se projeter dans un futur désirable. C’est un livre que j’aurais adoré écrire ! Fiche Wikipedia d’Ecotopia ;
  • Traces de Stéphane Crozat (publié chez Framabook). Je ne l’ai pas fini, mais c’est un roman dystopique pour geeks/libristes avec un fort penchant WTF. Du lourd ! Voir aussi Punkardie ;
  • Cyberstructure de Stéphane Bortzmeyer. Full disclosure : je ne l’ai pas encore lu, mais j’apprécie le blog de l’auteur et le sujet — les relations entre l’architecture technique de l’Internet et la politique, notamment les droits humains — est passionnant. Ce thème rappelle Code is Law de Lawrence Lessig. Voir aussi cyberstructure.fr et l’annonce sur le blog ;
  • Visages de la Silicon Valley, de la photographe Mary Beth Meehan, avec l’excellent Fred Turner pour l’essai. Attention, n’achetez pas ce livre si vous êtes un techno-béat qui cherche à confirmer une vision idyllique de la Silicon Valley. On est là plus dans une description du revers de la médaille. À rapprocher de l’Amérique pauvre de Barbara Ehrenreich. Une critique : Entre désillusion et pauvreté, à quoi ressemblent les oubliés de la Silicon Valley ?.
  • mise à jour : Le pouvoir de la pédale, (ou comment le vélo transforme nos sociétés cabossées) par Olivier Razemon, auteur du blog L’interconnexion n’est plus assurée. C’est un livre recommandé à tous les cyclistes, pour mieux comprendre comment la petite reine est perçue dans le milieu politique, et comment elle peut aider grandement en terme de transports sur de petites distances.

vendredi 7 décembre 2018

Gilets jaunes, Facebook et le populisme

Les gilets jaunes manifestent à Avignon par Sébastien Huette — licence CC-BY-NC-ND

Ces derniers jours, j’ai parlé de 3 articles passionnants pris séparément. Mais pris ensemble, mis en perspectives, ils sont encore meilleurs et démontrent à quel point Facebook est devenu un élément détonnant dans un contexte explosif. Les voici :

  1. « Gilets jaunes » : un cas d’école de la polarisation du débat public ;
  2. « C’est comme ça qu’on s’informe » : au sein des « gilets jaunes », Facebook plutôt que le « système » médiatique.
  3. Après avoir Liké, les gilets jaunes vont-ils voter ? ;

De chacun de ces articles, je tire une idée (pas forcément la plus centrale de l’article). Les voici, dans le même ordre :

  1. Plusieurs facteurs dans le débat sur les gilets jaunes font qu’il y a polarisation comme jamais auparavant. Les politiques font des petites phrases, les sites parodiques balancent des énormités, les gens sur Facebook relayent tout ce qui va dans leur sens (biais de confirmation) sans trop soucier de vérité, la presse ne parle que des manifs qui dégénèrent et enfin Facebook affiche les articles le plus susceptibles de créer de l’engagement (comprendre : faire réagir le lecteur en bien ou en mal) ;
  2. Les gilets jaunes, rejetant les médias traditionnels, ont tendance à s’informer sur Facebook, quitte à s’abreuver de fausses nouvelles. C’est un peu comme le téléphone arabe de notre enfance, sauf qu’en plus chacun est en colère (ça amplifie les déformations) et que le média (Facebook) favorise les messages les plus outranciers, peu importe qu’ils soient faux.
  3. Facebook sait précisément, nommément, qui a lu, liké, partagé, commenté (en bien ou en mal) des messages et vidéos sur les gilets jaunes. Facebook propose des catégories publicitaires automatiques extrêmement fines. C’est ainsi que la firme de Mark Zuckerberg et de Sheryl Sandberg a vendu (sans le réaliser) de la publicité ciblant des gens “détestant les juifs”. Facebook reconnait avoir été utilisé par les russes pendant l’élection présidentielles américaine de 2016. Et ça a recommencé en 2018.

On peut très bien imaginer lors de prochaines élections en France, une campagne d’intoxication médiatique visant les supporters des gilets jaunes et financée par un pays étranger voulant déstabiliser la France (rappelons le soutien de Poutine à l’extrême-droite en France et aux USA). Facebook dispose de tous les ingrédients nécessaires :

  1. Audience : Facebook est déjà utilisé par cette population ;
  2. Intimité : Facebook sait tout des opinions de chacun des utilisateurs ;
  3. Polarisation : Facebook est incité à mettre en avant les contenus les plus outranciers, qu’ils soient vrais ou faux ;
  4. Ciblage : Facebook permet de cibler les gens très finement en fonction de leurs opinions ;
  5. Finances : Facebook a une forte incitation financière à le faire : son business model qui le pousse dans ce sens-là.

Tout est en place pour rendre “intéressantes” les prochaines élections en France. Voilà qui n’est guère rassurant pour l’avenir. En substance, tous les ingrédients pour un Cambridge Analytica français sur base de gilets jaunes sont présents.

Mises à jour

  1. Voici un dessin de Marc Dubuisson sur la radicalisation via Facebook fort à propos, comme souvent.
  2. Olivier Ertzscheid (auteur de l’article #3 ci-dessus) explique à la Tribune de Genève comment Facebook “survalorise des sentiments d’injustice”. Il ajoute : « Facebook est un outil formidable pour favoriser l’émergence et l’évolution des mouvements, mais il rend les conditions de la victoire impossible, puisque son intérêt n’est pas que la révolution aboutisse, mais que la machine à revendications tourne à plein régime. Son algorithme va constamment jeter de l’huile sur le feu, pour entretenir cette interaction permanente qui construit le modèle économique de Facebook. » ;
  3. Sur Twitter, où on peut remarquer que sur les 600 comptes qui relayent les vues du Kremlin, le hashtag #GiletsJaunes est le plus actif. Voir aussi Russian accounts fuel French outrage online et « Gilets jaunes » : les autorités enquêtent sur de faux comptes Internet.

jeudi 6 décembre 2018

En vrac avec Qwant Maps

En vedette : Qwant Maps

Qwant Maps est sorti en version Alpha (c’est à dire qu’il est encore moins fini qu’un version Bêta !). C’est le tout début, mais il est public, c’est déjà beaucoup. C’est aussi un grand pas dans la mesure où c’est un produit Qwant basé sur des logiciels et des communautés libres, avec OpenStreetMap en tête. On le trouve sur Github.

De nouvelles fonctionnalités arrivent, patience !

Ils en parlent :

En Vrac

dimanche 2 décembre 2018

Et hop, un vélo !

Vous vous souvenez de votre premier vélo ? Moi oui, c’était énormément de joie éprouvée pour un “demi-course” vert de marque Gitane que j’ai eu pour mon anniversaire. Mes parents habitaient la campagne à l’époque, et ça signifiait pour moi la liberté d’aller et venir dans le coin, dans un rayon de quelques kilomètres. C’était génial (et un peu effrayant).

Et là, pour mes 52 ans, quasiment 40 ans plus tard, j’ai décidé de remettre ça, et l’émotion est la même ! J’étais fébrile au moment de passer commande, au point que je suis arrivé 15 minutes avant l’ouverture de la boutique.

Il est là maintenant, devant moi, et il est superbe. J’avais hésité à prendre un vélo d’occasion (il y en a tellement), mais il y a une grosse colline entre le bureau et la maison, et je transpire facilement sur un vélo. Du coup, j’ai craqué pour un vélo électrique (oui, c’est celui sur la photo ci-dessus).

  • Conçu et assemblé en France, dans les Vosges, par la marque Moustache ;
  • Moteur et batterie Bosch (fabriqués dans le Calvados) ;
  • Batterie de 500 Wh (soit 120 à 200 fois moins qu’une Tesla :-) ) offrant plus de 90km d’autonomie confirmée ;
  • Coût de recharge de la batterie : 8 centimes.

Mon vélo a pour l’instant 100 km, je le charge pour la première fois, tout excité d’être devenu un “vélotaffeur”[1], au moins à temps partiel[2]. Pire : je m’en sers le week-end pour aller me promener juste pour le plaisir. Le vélo, ça fait rajeunir !

Notes

[1] Quelqu’un qui va travailler à vélo.

[2] J’ai parfois des déplacements qui sont trop longs pour être compatibles avec le vélo !