novembre 2015 (6)

vendredi 27 novembre 2015

Raspberry Pi Zero, l'ordinateur à 5 EUR

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La Raspberry Foundation annonce Raspberry Pi Zero, un nouveau Raspberry Pi comparable au premier modèle mais plus rapide, pour un prix de 5EUR. Vous avez bien lu : un ordinateur à 5EUR.

Pour ce prix-là, on a les caractéristiques suivantes :

  • Processeur : Broadcomm BCM2835 à 1GHz
  • Memoire : 512Mo de RAM
  • Stockage via un connecteur microSD
  • Ports USB :
    • USB On-the-Go (OTG)
    • Micro USB
  • Sortie vidéo HDMI mini
  • Dimensions : 30mm × 65mm × 6mm

Le prix, ridiculement bas, permet d’envisager quantité d’applications. Il permet aussi de faire des coups marketing : le magazine MagPi en offrait un avec son numéro 40 !

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Il fut une époque où quand un magazine offrait un CD-ROM, c’était un événement :-)

Bien sûr, à ce prix là, ils ont du limiter au maximum le nombre de composants, d’où l’absence de ports Ethernet et USB supplémentaires. Mais pour cela, on peut encore se tourner vers les autres modèles. Rappelons que le modèle 2B propose un processeur quad-core et 1Go de RAM, avec 4 ports USB et un port Ethernet.

A voir aussi

mercredi 18 novembre 2015

En vrac du mercredi

Je comprends le besoin impérieux de démontrer qu’on agit politiquement et je soutiens la lutte contre le terrorisme. Mais n’affaiblissons pas à la fois les mécanismes sous-jacents de nos démocraties et de nos économies. Et n’attaquons pas la cryptographie. Elle est nécessaire et, qui plus est, la remettre en cause n’affaiblirait pas le terrorisme.

mercredi 11 novembre 2015

Soutenir la Quadrature du Net

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Je soutiens la Quadrature depuis plusieurs années, et je m’en félicite.

Ces derniers temps, j’ai eu à plusieurs reprises à faire appel à la Quadrature, à chaque fois que j’ai voulu défendre des libertés sur le Net.

En tant que membre du CNNum, il y a presque 3 ans, sur la neutralité du Net.

Plus récemment, au printemps 2015 contre la loi Renseignement, où ils ont fait un travail fabuleux en fédérant les organisations, en analysant les textes, en déposant des recours, en soutenant les députés qui ont eu le courage de s’opposer aux consignes d’appareil.

En lançant le mouvement Ni Pigeons Ni Espions contre la loi Renseignement au printemps, j’ai pu constater avec quel brio ils ont su connecter les différentes organisations de tous bords et de tous domaines, contre la loi. Cette capacité à agir en réseau est d’après moi un grand progrès pour la Quadrature.

Il faut aussi parler de la montée en compétence juridique, qui est impressionnante en général, sur la loi Renseignement en particulier. On s’est fait troller en se faisant qualifier “d’exégètes amateurs”, mais l’analyse juridique du projet de loi a été brillante et indispensable, malgré la pression imposée par une procédure accélérée qui n’avait pas lieu d’être. C’était une insulte lancée par un adversaire aux abois, surpris par la farouche énergie des défenseurs des libertés soudainement montés en compétence. La Quadrature, avec FDN et FFDN, a effectué un travail fabuleux. Bien sûr, la loi Renseignement est passée, mais la Quadrature a montré sa force comme jamais auparavant.

Enfin, il y a la communication, le fond de commerce de la Quadrature. La forme a changée. Moins outrée, plus pédagogique, ce qui est logique compte tenu de de l’évolution de l’organisation. La communication fait toujours mouche, appuie là où ça fait mal, mais elle est plus audible et touche une audience plus large.

Tout cela démontre que la Quadrature grandit, se perfectionne, monte en compétence, fédère plus qu’avant et communique encore mieux. Tout cela montre que donner à la Quadrature est un bon investissement pour nos libertés, qui n’ont, comme on le sait, pas de prix.

Donnez à la Quadrature ! (note: on me souffle dans l’oreillette que les dons récurrents, c’est mieux que les dons ponctuels).

samedi 7 novembre 2015

Projet de loi numérique : point d'étape

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Le projet de loi numérique vient d’être transmis au Conseil d’État. C’est l’occasion de faire un point.

Commençons par un peu de contexte : Au début, le CNNum a lancé une concertation, sur Internet et IRL, à Paris et en régions. Les contributions ont été triées, assemblées, structurées en un rapport de 400 pages constitué de 70 propositions (voir le résumé en vidéo).

Il est évident qu’entre les milliers de contributions et les 70 propositions, il a fallu faire des choix. Certaines contributions étaient farfelues ou hors-sujet, d’autres contradictoires entre elles. Il a fallu faire un tri.

Parmi les 70 propositions présentées au Premier ministre le 18 juin, le cabinet d’Axelle Lemaire (secrétaire d’État au numérique) en a retenu certaines et a lancé une consultation dite République Numérique sur Internet. C’est la première fois qu’une loi est co-écrite avec les internautes. La participation a été massive : plus de 20 000 contributeurs, et près de 150 000 votes. Là encore, il a fallu faire des arbitrages entre propositions contradictoires. Axelle Lemaire l’explique très bien.

Vendredi, le projet de loi a été transmis au Conseil d’Etat, on peut voir ce qui a été retenu… ou pas.

On se félicitera du maintien (pour l’instant) des parties suivantes :

  • Open Data et économie de la donnée (Chapitre 1)
  • Neutralité du Net, Article 16 (anciennement 11).
  • Portabilité et récupération des données, article 18 anciennement 12
  • Loyauté des plateformes, section 3
  • Promotion de la cryptographie par la CNIL, Article 25 (anciennement 17) : la CNIL va promouvoir l’utilisation des technologies protectrices de la vie privée, notamment les technologies de chiffrement des données
  • Accessibilité, Article 40, anciennement 29.
  • Maintien de la connexion Internet, Article 40, anciennement article 30.

On pourra se lamenter que tout n’a pas été retenu. Il est humain de considérer que l’idée que j’ai eu est la meilleure du monde et qu’elle aurait du être dans la loi. C’est humain, mais pas forcément raisonnable…

Pour ma part, je regrette vivement la suppression de quasiment tout ce qui est lié aux biens communs informationnels (dont le domaine public, le droit de panorama). Seule bonne surprise, l’embargo sur les publications scientifique a été réduit. On voit ici la marque des lobbies de l’industrie culturelle auprès du ministère de la culture (ironie : Fleur Pellerin, ancienne secrétaire d’État au numérique, est devenue ministre de la culture…)

Pour ma part, je suis ravi de voir en particulier les trois sujets suivants soumis au Conseil d’État :

  1. Neutralité du Net. Il y a presque 3 ans, le CNNum publiait un avis sur la Net Neutralité auquel j’ai participé. C’est essentiel de voir un telle disposition arriver dans la loi.
  2. Portabilité des données. Le sujet est encore neuf, mais pour moi il est aussi important que la neutralité du Net : il donne de la liberté aux utilisateurs (pour changer de service), mais il permet aussi, comme la neutralité du Net, à des nouveaux entrants de challenger les acteurs établis. Sans ces deux dispositifs, on se retrouverait dans un Internet oligopolistique.
  3. Promotion de la cryptographie par la CNIL. Il s’agit là de protéger la vie privée et la sécurité des internautes. Voir la CNIL, institution historique, devenir motrice sur ces sujets est un pas important alors qu’on sent la volonté politique de faire la guerre au chiffrement dans une optique de surveillance de masse sous prétexte de lutte contre le terrorisme.
  4. Mise à jour : Obligation des fournisseur d’accès de permettre l’auto-hébergement. Voilà une excellente surprise !

Et maintenant ? Il convient de rester vigilant lors des prochaines étapes du processus législatif : il convient en effet de s’assurer que l’esprit de la loi loi respecté. Dans ce domaine, le diable est, comme souvent, dans les détails, et les lobbies ne manqueront pas de se mobiliser.

Mise à jour : Le tir de barrage (pour l’instant médiatique) commence déjà : Loi Lemaire : inquiétude sur la portabilité des données. Il va vraiment falloir être vigilant…

vendredi 6 novembre 2015

Comité de prospective de la CNIL

Le comité de prospective de la CNIL se renouvelle, se renforce… et m’a fait l’honneur de me proposer d’y participer, ce que j’ai accepté. J’ai l’honneur de rejoindre des personnes que j’apprécie beaucoup, parmi lesquelles Antoinette Rouvroy, Dominique Cardon, Henri Verdier, Pierre-Jean Benghozi, Laurent Alexandre, Nicolas Colin et bien d’autres.

Nous avons déjà commencé à travailler sur un sujet très prometteur, « données personnelles, société et économie de partage ». Stay tuned! (comme on dit au pays de Google et de Facebook ;-)

mercredi 4 novembre 2015

En vrac du mercredi

La proposition de loi doit en effet venir encadrer, de manière plus détaillée que ne le prévoyait la loi renseignement, les activités de surveillance électronique de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le renseignement extérieur français. Et plus précisément graver dans le marbre législatif l’espionnage des câbles internet sous-marins qui passent par les côtes françaises, une pratique auquel l’Obs consacrait son enquête. Ces interceptions relevaient jusqu’ici, révélait l’hebdomadaire, d’un décret secret pris en 2008 sous Sarkozy par le Premier ministre de l’époque, François Fillon, après avis du Conseil d’Etat.