- Je suis récemment tombé sur une vidéo hallucinante : Conduire en Russie, où l'on voit une incroyable succession d'accidents de la route. Et je me suis demandé pourquoi tant d'automobilistes avaient une caméra vidéo à bord. Rue89 m'a donné la réponse : les gens se jettent sur des voitures pour toucher des dommages et intérêts…
- Deux fois moins de dons pour la défense du net et du logiciel libre ;
- Why the Instagram debacle just taught every tech company to be shadier than ever ;
- Experimenting with Your Privacy, Facebook Begins Selling Access to Your Inbox. Je citerais bien Audiard, mais non, Facebook n'est pas con. Du tout. Au contraire.
- 786 millions de smartphones Android vendus dans le monde en 2012. Le premier marché d'Android est… la Chine, suivi par les USA. On notera qu'il s'agit souvent de versions locales d'Android qui ne sont pas associées aux applications et Marketplace de Google ;
- Le fameux XKCD explique le ''business model'' d'Instagram. Rappelons la brillante explication par Geek & Poke du modèle gratuit.
- Let's make a FirefoxOS app. Si le sujet vous intéresse (et si vous êtes un développeur Web, ça devrait inévitablement être le cas)Rappelons que les 25 et 26 janvier 2013 se tiendront le Hackaton Firefox OS (vendredi soir et samedi toute la journée) ;
- Toujours à propos d'HTML5, un article de mon collègue Rob Hawkes, l'évangéliste en charge des jeux : The Future of Games on the Web ;
- A propos de bidouillabilité : 10 Raspberry Pi creations that show how amazing the tiny PC can be. Une carte mère bon marché, un GNU/Linux et hop, on envoie un ordinateur dans l'espace, on émule une console ou on se familiarise avec le supercomputing (rajouter pour cela des Lego et 63 autres cartes-mères) ;
- Les Espagnols renoncent à leur téléphone portable devenu trop cher ;
- YouTube Kills Billions of Video Views Faked By Music Industry. Je suis perdu. L'industrie de la musique aurait triché en simulant des vues sur Youtube pour faire croire que leurs vidéos sont populaires ? Mais c'est impossible, ce sont les gentils qui combattent les méchants pirates ! La Tribune enfonce le clou : "Sony-BMG, qui a perdu la quasi-totalité de son audience. La maison de disques est passée de 853 millions de vidéos vues à 2,3 millions, soit une chute vertigineuse de plus de 99%!" ;
- A en croire les chiffres d'AppData.com, Instagram aurait perdu 3,2 millions d'utilisateurs suite à leur récent et catastrophique changement de conditions générales d'utilisation. C'est une info à prendre avec du recul, car il est très possible qu'il y ait un fort facteur saisonnier (c'est la période de Noël). Au cas où l'info disparaîtrait, j'ai fait une copie d'écran. Mise à jour : TheNextWeb se méfie lui aussi de ces données brutes…
décembre 2012 (7)
vendredi 28 décembre 2012
Dernier En Vrac pour 2012
vendredi 28 décembre 2012. En vrac
jeudi 27 décembre 2012
La sécurité avec Firefox et avec les autres navigateurs
jeudi 27 décembre 2012. Beyond-the-code
(Adaptation d'un article en anglais publié sur mon blog officiel Mozilla, Beyond the Code, sous le titre Securing Firefox and the other browsers too. Merci à l'équipe de Mozfr pour la traduction !)
Tous les lecteurs de ce blog savent bien que nous dépendons de plus en plus d’Internet dans tous les domaines de notre vie ; et c’est pourquoi la question de la sécurité des produits et services offerts par Mozilla est cruciale, voyez ce qu’en dit le manifeste de Mozilla :
La sécurité des personnes sur Internet est fondamentale et ne peut pas être considérée comme optionnelle
.
Mon collègue Michael Coates a récemment publié un nouvel article sur le blog de Mozilla dédié à la sécurité. En voici un extrait :
Selon les valeurs de Mozilla et notre engagement à demeurer ouverts, nous rendons publics tous nos problèmes de sécurité. Nous ne nous contentons pas de montrer les bogues quand quelqu’un d’autre les met sur la place publique ou quand ça nous arrange ; ouverture et transparence sont pour nous une question de principe
.
Lorsqu'un problème de sécurité survient et menace nos utilisateurs, nous révélons à tout le monde ce que nous savons, ce que cela implique pour nos utilisateurs et ce que nous faisons pour régler le problème. Nous nous engageons à fournir des informations à nos utilisateurs dès que nous en disposons et à éliminer la menace de façon aussi responsable et rapide que possible.
Mozilla a été historiquement la première entreprise à créer un navigateur open source, en 1998, il y a presque 15 ans, et l'industrie lui a emboîté le pas, avec des concurrents en partie seulement open source. Mais nous sommes allés bien au-delà pour améliorer la sécurité en toute transparence, comme l'indique Michael.
Prenons un exemple d’innovation dans ce domaine, le fuzzing, Michael le définit comme : l’envoi d’une gamme de données malformées dans nos applications pour nous assurer que nos produits gèrent correctement toutes sortes de scénarios inattendus, qui pourraient sans cette simulation créer des vulnérabilités
.
Mozilla s’est retrouvé à la pointe des techniques de fuzzing pour renforcer nos applications et améliorer la sécurité. Mais nous avons aussi fait quelque chose qui n’est pas si fréquent, nous avons partagé nos outils avec nos concurrents pour qu’ils puissent à leur tour améliorer leurs produits. Nous partageons aussi publiquement nos connaissances sur de tels sujets pour améliorer la sécurité des navigateurs sur PC comme sur mobiles.
Si Mozilla était une entreprise à vocation commerciale, aider nos concurrents n’aurait guère de sens, parce qu’en les rendant plus forts cela nuirait à notre chiffre d’affaires. Mais Mozilla est une organisation à but non lucratif, et c’est logique d’aider nos concurrents à améliorer leurs produits, puisque c’est la mission de Mozilla : faire en sorte que le Web soit meilleur pour tout le monde, y compris ceux qui utilisent d’autres navigateurs.
vendredi 21 décembre 2012
Adieu Instagram
vendredi 21 décembre 2012. Technologie
Comme beaucoup de gens, j'ai supprimé mon compte Instagram suite au changement de leurs conditions générales d'utilisation. En effet, un récent changement à ce contrat stipulait qu'ils pouvaient vendre mes photos et les utiliser de façon commerciale et publicitaires sans m'en avertir outre mesure. Plus que jamais, on réalise que sur les services gratuits comme Instagram, on n'est pas le client mais le produit vendu.
- What Instagram’s New Terms of Service Mean for You ;
- Instagram's New Terms of Service to Sell Your Photos ;
- Instagram Is Dead: Long Live Flickr! ;
- Instagram says it now has the right to sell your photos ;
- How to Bulk Download Your Instagram Photos ;
'Bay bridge at dawn' une photo prise avec l'application Flickr pour Android
Depuis, Instagram a annoncé faire marche arrière, mais qu'importe. La confiance n'est plus là, et Flickr (avec un modèle d'affaire bien défini, puisque je paye pour en étant utilisateur "pro") a sorti une application mobile qui fait plutôt mieux qu'Instagram. Pas bête, Flickr a aussi posté un billet qui fait mal : At Flickr, your photos are always yours ("chez Flickr, vos photos vous appartiennent"). Mais Flickr, aussi bon soit-il, reste un système centralisé, un genre de Minitel 2.0. Vivement que des systèmes comme Libres et a-centrés OpenPhoto soient suffisamment matures pour offrir une alternative crédible !
Mise à jour : On me rappelle qu'il existe un logiciel Libre d'hébergement de photos d'origine française, Piwigo.org. Un service d'hébergement payant (comme il se doit), reposant sur ce logiciel, existe : Piwigo.com.
lundi 17 décembre 2012
En vrac depuis San Francisco
lundi 17 décembre 2012. En vrac
- On dirait un polar, sauf que c'est vrai et qu'il n'y a pas une once de morale - Affaire Magnitski : l'histoire sordide d'un machiavélisme d'Etat ;
- Why Are Dead People Liking Stuff On Facebook? . On voit aussi des végétariens qui auraient cliqué sur "j'aime" pour MacDonalds et bien d'autres choses abracadabrantes ;
- Twitter veut faire revenir les morts. J'ai eu un bandeau de sur Twitter me demandant de faire un tweet qui mentionnerait un ami mort, histoire de "le faire revenir". Franchement maladroit et déplaisant…
- You’re not anonymous. I know your name, email, and company. ;
- Why Climate Deniers Have No Scientific Credibility - In One Pie Chart. L'auteur a compilé les articles contenant les mots "global warming" entre le 1/1/1991 et le 9/11/2012. Il en a trouvé 13950. Il a compté ceux qui contestaient le réchauffement climatique. Il y en avait 24. Sur 13950.
- Google Accidentally Transmits Self-Destruct Code to Army of Chrome Browsers ;
- Internet, c’est un truc de hippies ;
- Webmaker 2013: product + community ;
- Offrez-vous un Owni. Et vous, vous donneriez combien par mois pour qu'OWNI survive ? Pour ma part, j'ai signé pour 5€, soit le prix d'un magazine mensuel.
- Fascinant : En décembre, avis de tempête pour les couples. C'est fou ce qu'on peut faire avec les status Facebook…
- Eric Schmidt se dit 'fier' de la stratégie d'optimisation fiscale de Google. "C'est ce qu'on appelle le capitalisme. Nous sommes fiers d'être capitalistes. Je ne suis pas embarrassé sur ce sujet" ;
- Article passionnant et nostalgique d'Anil Dash : The Web We Lost. J'aime son optimisme : "On va corriger ça, je ne suis pas inquiet. C'est un cycle, et le balancier revient vers l'approche participative qui sous-tendait les débuts du Web social. Mais ça ne va pas être facile de ré-éduquer un milliard d'utilisateurs aux valeurs profondes du Web" ;
- mise à jour : version française de l'article ci-dessus : Avons-nous perdu le Web que nous aimions ? ;
- Quand Facebook censure « Le Monde » pour une photo d’actualité ;
- Le Guardian, peut-être plus avancé, ou plus courageux, a appris la leçon plus tôt : Guardian kills its Facebook social reader, regains control over its content ;
- Chrome For iOS: A Failure? ;
- Mozilla mobilisé en 2012, sur le front pour 2013 (traduction de Mozilla in 2012 ) ;
- En vl'la des poils en v'la, et des bons, croyez moi : Cat GIF page (via Ecrans.fr) ;
- 10 ans de Creative Commons ;
- Google abandonne Google Sync et Microsoft au profit de CalDAV et CardDAV ;
- On protecting HTML5 apps ;
- Mozilla annonce une compétition appelée GameOn visant à encourager le développement de jeux avec des technologies Web : "Show what's possible using the web as an open gaming platform for the world". Les prix sont vraiment sympas (voyage en Californie pour la Games Developer Conference fin mars 2013). J'aime beaucoup l'approche : "What if we looked at games as open, creative systems that, like the Web itself, are hackable by design?". Il faut déposer vos prototypes avant le 24 février !
- L'appli Facebook refaite en HTML5 par Sencha - The Making of Fastbook: An HTML5 Love Story. Les problèmes de performance et de "User Experience" peuvent être reglés en HTML 5
mardi 11 décembre 2012
Quel avenir pour les prochains natifs du numérique ?
mardi 11 décembre 2012. Technologie
Mercredi dernier à Lille, j'ai participé à une matinée sur les natifs du numérique dans le cadre de la conférence FOSSa 2012. Mes diapos sont en anglais à la demande des organisateurs.
Past & Future of Digital Natives: HACK THE FUTURE!
J'ai enregistré ma présentation sous forme de vidéo (diapos + commentaire sonore) : Quel futur pour les digital natives ? - Tristan Nitot a FOSSa 2012 (Lille, France).
Il me sera difficile d'être aussi complet que les 45 minutes de la présentation, mais voici un résumé de mon intervention :
Je suis parti du fait que j'étais un vieux natif du numérique. J'ai eu la chance (en 1980, je crois) d'avoir accès à un des premiers micro-ordinateurs, un TRS-80 Model I. Vinrent ensuite un Sinclair ZX-81 puis un Acorn Atom et enfin la meilleure machine de l'époque, à savoir un Apple ][.
Apple II. source: Wikipedia
La machine la plus bidouillable du moment
L'Apple ][ était une invitation permanente à la bidouille, tant par sa conception que par le logiciel et la documentation qui l'accompagnaient. Coté doc, outre le classique manuel pour l'ordinateur, on recevait aussi le schéma électronique de la machine. Coté logiciel, le langage BASIC, facile à apprendre était complété par un désassembleur[1] Enfin, coté matériel, le boitier pouvait s'ouvrir sans outil grâce à une fermeture qui ressemblait un peu à du Velcro. Une fois le capot soulevé, on avait accès à 8 fentes d'extension. Il était possible d'acheter des cartes d'extension prêtes à l'usage (modem, contrôleur de disquettes…) ou des cartes vierges qui permettaient de prototyper des extensions. Plus ouvert, plus bidouillable et donc plus excitant, c'était difficile.
Le rôle des communautés
A l'époque, les ordinateurs étaient rares et chers, et certains lieux permettaient d'en partager. Le lieu qui m'a le plus marqué, c'était le Centre Mondial de l'Informatique et des Ressources Humaines (CMI/CMIRH) où des ordinateurs étaient en libre service (et où j'ai eu incidemment l'occasion de croiser Richard Stallman sans réaliser le rôle qu'il allait jouer plus tard dans ma vie d'informaticien). D'autres lieux offraient des services comparables comme le Palais de la Découverte ou les clubs Microtel. Au delà du partage de la machine physique, ces lieux ont permis la création de communautés où s'échangeaient des trucs et astuces, du savoir et de la passion. Ils ont permis de former un nombre incroyable de gens qui ont entre 40 et 55 ans aujourd'hui et qu'on retrouve dans l'industrie de l'informatique aujourd'hui, en France et dans le monde entier.
Centre Mondial de l'Informatique. source : INA
L'arrivée de la télématique et des réseaux
A peu près au même moment, j'ai eu l'occasion de découvrir les télécoms et les réseaux, la "télématique" comme on disait à l'époque. Il y avait bien sûr l'infâme Minitel, mais surtout les premiers modems. J'ai successivement utilisé un coupleur acoustique qui offrait la vitesse de transfert vertigineuse de 30 caractères par seconde[2]. Le luxe à l'époque, c'était le modem 1200 bps. Du coup, envoyez une image relevait d'une infinie patience et encore, il fallait qu'elle soit monochrome et grande comme un timbre poste. Mais surtout, les réseaux ont permis de rendre les communautés virtuelles (en fait réelles, mais en faisant fi des distances du monde réel). C'est une telle communauté qui a permis le développement du noyau Linux, initié par un jeune étudiant, Linus Torvalds.
Les réseaux sont devenus plus accessibles au grand public en France avec le Minitel et aux USA avec les services propriétaires qu'étaient AOL et Compuserve. Leur principal inconvénient était qu'ils étaient contrôlés par une entité centralisée, ce qui limitait grandement la participation du "bidouilleur".
Internet et le Web
Internet existait déjà depuis plusieurs années quand est arrivé un service qui l'a fait sortir du placard académique dans lequel il était consigné : le Web. Avec des principes simples comme l'URL (une adresse pour une page), HTML et HTTP, il a offert une "couche hypertexte" à l'Internet existant. Le Web est particulièrement intéressant dans la mesure où le code source des pages est visible (commande View source) et compréhensible par les humains. Du coup, un simple éditeur de texte suffit pour commencer à produire des pages Web. Combiné au fait que c'est un ensemble de standards ouverts, cela signifie qu'il n'est pas nécessaire d'acheter un "kit de développement" auprès d'une société pour commencer à bidouiller. Autrement dit, tout le monde peut participer sans avoir à demander la permission.
Le code, c'est la loi
Je précise dans la présentation ce que tout Libriste a compris : le code, c'est la loi (titre d'un excellent livre de Larry Lessig, Code is Law). Plus précisément, celui qui contrôle le code source a un immense pouvoir sur les utilisateurs du code. Sans code, on ne peut as modifier le logiciel, on n'a pas la possibilité de faire ce que l'on veut. Dans un monde où le logiciel est chaque jour plus présent, le contrôle du code est essentiel.
Le monde de l'informatique est maintenant mobile
Il se vend plus de smartphones que de PC[3]. Prenons un extrait d'une présentation de BI Intelligence :
Global Internet connected devices shipment
Le mobile est dominé par des plateformes propriétaires
Aujourd'hui, Apple avec iOS (iPhone et iPad) dominent le marché avec Android de Google. Dans les deux cas, ce sont des silos d'information, avec des produits tout intégrés, du matériel à l'OS jusqu'au applications via la boutique applicative (iPhone + iOS + AppStore vs Android + Google Play Store[4]). Microsoft essaye de s'imposer depuis 10 ans, avec le même modèle et un partenariat avec Nokia, mais sans grand succès.
La censure par l'AppStore
Chez Apple[5], il n'est pas possible d'installer une application sans l'accord de la firme de Cupertino, laquelle applique des critères plus restrictifs que la loi. Quelques exemples d'applications refusées :
- Baby Shaker. Une application (de très mauvais goût) qui permet de faire taire (de façon définitive) un bébé qui pleure en secouant le téléphone. Source.
- Le quotidien allemand Bild, plus gros tirage d'Europe occidentale avait l'habitude de mettre une jeune femme a demi-dévétue en couverture (exemple. Bild a du faire des versions spécifique de sa version électronique pour être acceptée par l'AppStore, juste parce que la nudité, même partielle n'est pas autorisée par Apple. C'est très préoccupant pour la liberté de la presse… D'autres journaux ont subi les même déboires.
- Mark Fiore, caricaturiste politique, a vu son application censurée par Apple sous prétexte qu'il "se moquait de gens célèbres". Ca n'est que lorsqu'il a reçu le prix Pulitzer (plus haute distinction pour un journaliste) que l'affaire n'a été remarquée par la presse, ce qui a forcé Apple à faire demi-tour. Mark Fiore a alors déclaré : "Mon appli a été approuvée, mais si quelqu'un en fait une meilleure que la mienne sans avoir le Pulitzer ? Faut-il nécessairement avoir un buzz médiatique pour qu'une application à contenu politique soit admise par l'AppStore ?"
La complexité du développement limite la participation
La vision d'Apple et de Google est fondamentalement celle d'un écosystème constitué de professionnels. Pour faire une appli pour le mobile, il faut signer un contrat, payer un droit d'entrée, utiliser le langage (Objective C ou Java) et les APIs propriétaires de la plateforme. Ensuite, il faut obtenir l'autorisation de l'App Store pour pouvoir diffuser son logiciel.
Tout cela limite l'appropriation de la technologie par les utilisateurs, qui ont tendance à devenir des consommateurs passifs, faute de ne pouvoir voir comment fonctionnent les applications et comment on peut les bricoler pour apprendre.
Il faut opposer cela au Web, où seul un éditeur de texte suffit, View source, documentation librement accessible faisant le reste.
Autrement dit, les App Stores fabriquent des consommateurs passifs d'application. On peut comparer un smartphone Apple ou Android à un distributeur automatique de nourriture en sachets plastique comme on en trouve dans les gares.
Chez Apple, le passage de l'Apple II, incroyablement ouvert (merci à Woz, son concepteur pour cela) à l'iPhone, complètement fermé. Le souci, c'est que ce modèle génère des natifs du numérique a qui on apprend depuis le plus jeune âge que l'informatique (et le mobile), c'est fait pour être consommé de façon passive.
Comment redonner le pouvoir à la prochaine génération de natifs du numériques ?
Deux approches complémentaires faites par Mozilla
Education
WebMaker.org, un ensemble d'outils technologiques et d'événements visant à redonner le pouvoir aux utilisateurs, de façon à ce que le Web ne soit pas juste en "lecture seule", mais en "lecture écriture".
Firefox OS
Firefox OS est un système d'exploitation mobile pour le Web ouvert, dont les applications sont écrites en HTML5 et JavaScript, avec les APIs du Web.
Dans Firefox OS, toutes les applications sont en fait des pages Web (que l'on a en local, et que l'on peut écrire de façon à ce qu'elle fonctionnent même sans accès réseau).
Et maintenant ?
Mozilla a besoin de vous pour que nous construisions le futur numérique que nous voulons, pour nous et les générations futures, plutôt que le futur qu'on voudra bien nous laisser.
Deux liens pour commencer dans cette direction :
Notes
[1] Logiciel permettant de décoder le langage machine et donc comprendre comment était écrit le système d'exploitation.
[2] Non, ça n'est pas une faute de frappe. 300 bps (on disait Bauds).
[3] Cette info n'est pas présentée ainsi dans la vidéo, car je n'ai eu connaissance du graphe ci-dessous qu'après la présentation à FOSSa.
[4] N'oublions pas que Google est aussi fournisseur de matériel depuis son rachat de Motorola Mobility.
[5] Chez Android, il est possible d'avoir des App Stores alternatifs, mais la procédure est suffisamment intimidante pour que l'immense majorité des utilisateurs ne tentent pas l'expérience.
vendredi 7 décembre 2012
En vrac du vendredi
vendredi 7 décembre 2012. En vrac
- J'ai tout sacrifié pour le Pack Liberté. La preuve en vidéo . Je vous encourage vivement à leurs donner un peu d'argent (et/ou de visibilité), qui est redistribué à trois associations essentielles pour le logiciel Libre et l'Internet ouvert :
- News Corp Is Shutting Down iPad-Only Newspaper The Daily ;
- The 61 Countries a Mad Despot Could Instantly Unplug From the Internet ;
- La stupéfiante franchise de Marc Fiorentino. C'est à lire. Petit extrait : "En fait la finance c’est un peu comme l’industrie de l’armement. L’industrie de l’armement, il faut que de temps en temps il y ait une guerre. La finance, s’il n’y a pas de bulle, il n’y a pas de finance. C’est-à-dire que l’industrie de l’armement se nourrit de la guerre, l’industrie de la finance se nourrit des bulles." (Je pense pour ma part qu'il confond spéculation et finance. La spéculation, certes très lucrative, n'est qu'une partie de la finance.
- What the Instagram fight says about Twitter as a media platform. Twitter et Instagram se font la guerre. On ne sait pas qui gagne, mais on sait qui perd : l'utilisateur, devenu victime collatérale ;
- iRecognition: I am no longer Apple’s Target Market ;
- Codebender: physical programming on the web – a WebFWD project ;
- Cypherpunks - Freedom and the Future of the Internet. Parmi les auteurs, rien de moins que Julian Assange et Jérémie Zimmermann !
- Le manifeste du réparateur (PDF). A imprimer et afficher partout !
- Un des enjeux des décennies à venir, avec le changement climatique, c'est celui de l'eau, des rivières qui ne connaissent pas les frontières. Même aux USA, entre deux états, les grincements de dents sont nombreux : La sécheresse bloque le Mississippi, artère de l'économie américaine. On remarque une concurrence entre les usages, l'eau en tant qu'énergie, en tant que moyen de transport, pour boire ou pour irriguer les plantations ;
- La Souris Qui Raconte dit tout sur le livre numérique jeunesse, et sa vision de l'AppStore n'est pas très optimiste : "Nous, éditeurs, (…) subissons le despotisme de cette société qui n’a aucune considération pour ceux qui la font vivre !" (l'emphase est dans le document original) ;
- H.264 video in Firefox for Android, pour l'instant seulement dans certains cas (certains fabricants, pour certaines versions de l'OS, car nous utilisons une bibliothèque du système qui n'est pas compatible avec toutes les configurations) et en utilisant le décodage matériel, ce qui permet de ne pas avoir à payer de royalties et de conserver une bonne autonomie pour le smartphone. Un décodage logiciel est bien sûr infiniment plus gourmand en énergie, donc inutilisable dans un contexte mobile ;
- What British people say vs. what they really mean. Très bien vu, mais ça s'applique aussi aux Américains polis...
- 10 petits conseils pour le Responsive Web Design ;
- Internet, réseau aux pieds d’argile ;
dimanche 2 décembre 2012
Brian King : un combat pour les utilisateurs
dimanche 2 décembre 2012. Beyond-the-code
(Adaptation d'un article en anglais publié sur mon blog officiel Mozilla, Beyond the Code, sous le titre Brian King, fighting for the user. Merci à Pierre-Louis et Goofy de Mozfr pour la traduction !)
Pour montrer concrètement ce qui (et qui) se cache derrière le code qui anime les technologies Mozilla, j'ai interviewé Brian King, un contributeur de longue date qui vit en Slovénie mais dont on reconnaît facilement l'accent de Dublin.
Tristan Nitot - Bonjour Brian, peux-tu te présenter et dire ce que tu as fait pour Mozilla pendant toutes ces années et quand tu as commencé à contribuer ?
Brian King - Je m'appelle Brian King et je contribue à Mozilla depuis 1999. A l'origine, j'étais développeur. La société pour laquelle je travaillais a été l'une des premières à utiliser du code Mozilla dans ses logiciels, en l’occurrence une entreprise de Dublin qui créait des logiciels pour les enfants. Et puis Je me suis investi dans mozdev.org et j'ai aidé à la création d'un écosystème de développement autour du logiciel et des produits de Mozilla, par exemple des extensions. Puis j'ai commencé à faire du conseil autour de tout ça, en montant même ma propre entreprise, Briks, en 2006. Je fais aussi beaucoup d'activités bénévoles pour Mozilla et plus récemment je me suis engagé dans le programme Mozilla Reps.
T - Je t'ai vu organiser des tonnes d'événements, comme le FOSDEM, chaque année à Bruxelles.
B – Oui, depuis le début j'ai essayé de participer au plus grand nombre d'événements possible, par exemple des réunions de développeurs ou des réunions de rassemblement européen. Après quelque temps, je me suis investi dans l'organisation de ces événements, comme la gestion du planning et de la logistique de la salle Mozilla au FOSDEM.
T - Pourquoi faisais-tu cela bénévolement ? Qu'est-ce qui t'a attiré vers Mozilla ?
B - Au début, j'étais plus attiré par la communauté à cause des gens. Sur IRC et les newsgroups, j'ai trouvé des personnes passionnées, prêtes à rendre service et accueillantes. J'ai eu un sentiment d'appartenance à une communauté à côté de ce dont j'avais besoin pour mon travail. Quand j'ai mieux compris les missions et les valeurs de Mozilla, cela a donné personnellement plus de sens à ma contribution. Plus tard, quand j'ai commencé à créer de vraies extensions et d'autres logiciels Mozilla, j'ai senti : a) que j'avais besoin de donner quelque chose en retour et b) que j'étais personnellement investi dans le succès de l'Open Web et de Mozilla. Donc il y a eu des raisons altruistes et égoïstes en même temps.
T - Te rappelles-tu quand tu as lu le Manifeste de Mozilla ? Quelle impression cela t'a-t-il laissée ?
B - Je l'ai lu peu de temps après sa première publication, peut-être même pendant la phase de rédaction. Pour moi, c'était simplement une expression plus explicite de ce que je pensais être les idéaux de Mozilla auparavant. L'essence de ces principes sont l'ouverture, les standards et le combat pour les utilisateurs du Web partout dans le monde. D'accord, c'est trop verbeux pour attirer quelqu'un vers Mozilla mais en tant que document qui cimente les valeurs et les convictions je crois qu'il a été très bien rédigé. Nous avons aussi mis au point des messages plus courts depuis lors.
T - Je viens juste d'apprendre que tu es embauché pour t'occuper de la gestion des communautés en Europe. Comment tu vois ça ?
B - C'est en quelque sorte un nouveau départ pour moi puisque jusqu'à présent, j'étais essentiellement un développeur pour Briks et d'autres employeurs avant. Mais de bien des manières c'est la continuation du travail que j'ai fait en tant que contributeur depuis longtemps. En particulier, comme je l'ai mentionné auparavant, mon travail avec mozdev, Mozilla Reps, et sur les événements m'a mis en avant pour ce poste. Comme j'ai beaucoup voyagé et que j'ai rencontré beaucoup de personnes importantes et vu comment travaillent les communautés ces dernières années, je suis étonné par leur énergie sans limite et leurs idées. C'est un moment de changement pour Mozilla alors que nous partons vers de nouvelles directions pour remplir notre mission. La communauté va s'atteler à ce défi et je suis impatient de continuer à travailler avec tous.
T – Comment vois-tu Mozilla dans 5 ans ?
B - Je pense que nous continuerons notre mission avec des produits de première classe, et que nous continuerons notre évolution vers le mobile avec Firefox OS. C'est un grand défi. À part cela, c'est relativement simple : j'aimerais multiplier globalement le nombre de contributeurs et continuer à me battre pour les utilisateurs afin qu'ils puissent continuer à avoir une participation et un contrôle de leur présence sur le Web.
T - « Se battre pour les utilisateurs », je ne saurais mieux dire ! Merci Brian pour le temps que tu nous as consacré. Je te souhaite une pleine réussite dans ton nouveau travail chez Mozilla !