mai 2010 (10)

samedi 29 mai 2010

En vrac

Notes

[1] c'était à l'époque l'équipe qui poussait le plus les standards à l'intérieur de Microsoft.

[2] WordPress.com est 12eme, et c'est super !

vendredi 28 mai 2010

À propos d'anonymat

Je suis co-signataire de l'Appel pour la défense du droit à l’anonymat sur Internet. J'ai décidé à titre personnel de ne pas être anonyme, car je pense que ça donne plus de transparence — et donc de crédibilité — à mon propos. Pour autant, l'anonymat est très important pour certains blogueurs. Evidemment, on pense en tout premier lieu à l'excellentissime Maître Eolas, mais aussi à tous ceux qui veulent séparer leur métier de leur vie privée, ceux qui veulent pouvoir parler de leur métier sans pour autant impliquer leur entourage professionnel. Idem, plus généralement, pour ceux qui veulent partager leur point de vue sans subir de pressions de leur environnement, pour toutes sortes de raisons (orientation sexuelle, religieuse, etc). À ce titre, la proposition de loi déposée par le sénateur Masson est dangereuse et liberticide.

Je vous invite donc à signer l'Appel pour la défense du droit à l’anonymat sur Internet.

mercredi 26 mai 2010

À propos de l'iPad

L'iPad, nouveau Minitel 2.0

Il y a trois semaines, j'ai acheté un iPad pour le bureau. Trois semaines à le faire passer de main en main, à discuter de la chose, de ce qu'on aime ou qu'on déteste... La liste est longue, car le moins que l'on puisse dire, c'est que la machine ne laisse pas indifférent ! Je vais dans un premier temps parler de l'utilisation de l'iPad, et je compte parler des dangers de la politique d'Apple dans un prochain billet, qui risque fort d'être moins flatteur.

La première impression de l'iPad est positive pour à peu près tout le monde. J'ai l'exemple d'une amie qui commençait à en dire du mal de peur que son mari ne veuille en acheter un, et puis qui est tombée sous le charme... L'objet est beau. Apple sait s'y prendre pour susciter l'envie des consommateurs ! Quelques applications toutes simples d'utilisation démontrent la puissance de l'interface utilisateur : Photos, Plans et Safari sont un bonheur à utiliser et font une forte première impression. On perçoit le potentiel d'une interaction tactile avec l'ordinateur, surtout pour les utilisateurs les plus âgés. Tout parait simple !

Pourtant, sur une longue durée, les sources de frustrations se font nombreuses, et elles rendent très frustrante l'utilisation sérieuse de l'iPad. Par exemple, il n'y a pas de gestionnaire de mots de passe dans Safari (ou s'il y en a un, je n'ai pas réussi à m'en servir). Du coup, impossible de se connecter à des applications Web professionnelles avec le même niveau de confort qu'un Netbook. La saisie de texte dans l'application Notes (non, pas Lotus Notes !) nécessite un nouvel apprentissage. La saisie est certes rapide, mais si vos fautes d'orthographe ne sont pas corrigées à la volée par l'application, on se retrouve à devoir faire de l'édition avec un outil très rudimentaire, donc très frustrant. La saisie des accents est difficile (ils ne sont pas visibles sur le clavier tactile, il faut donc laisser le doigt appuyé pour faire apparaitre une "pop-up") et déplacer le curseur au doigt est pénible et lent. La saisie de texte est pourtant moins pénible qu'on aurait pu le croire au départ. La preuve, ce billet est saisi sur l'iPad !

Aucun doute, la machine fait preuve d'un WOW factor d'autant plus fort que les gens à qui je la montre en ont entendu parler mais n'en ont jamais vu "en vrai". Mais une fois passé cette étape, est-ce vraiment un outil qui peut remplacer un ordinateur portable, un Netbook ou un e-book ?

Probablement pas. Pour moi, l'iPad vient se glisser entre Netbook et e-book, sans avoir l'avantage de ces deux catégories.

Ça n'est pas un ordinateur[1], c'est un bel outil de consommation de contenu, sans pour autant offrir le confort de lecture d'un e-book comme le Kindle d'Amazon. Par contre, la lecture vidéo, l'affichage des photos et de contenu interactif (cartes, pages Web) est assez fascinant.

Au final, je dirais que l'iPad est un outil impressionnant au premier abord par sa facilité d'apprentissage, surtout pour ceux qui ont déjà eu un iPhone entre les mains. Pourtant, à l'usage, on sent bien que le produit n'est pas vraiment fini, car on bute trop souvent sur ses limitations. Il est très probable qu'une version prochaine du système d'exploitation résoudra une partie des ces problèmes, mais je doute que tous seront résolus, car la volonté d'ultra-simplicité fait que l'ajout de fonctionnalités ressemble à autant de verrues (ceux qui ont vu arriver le copier/coller sur l'iPhone comprendront de quoi je parle)...

Conclusion

Damien Douani déclare sur Twitter

je joue avec mon iPad depuis 1 mois, j'encourage les autres à faire la queue vendredi pour obtenir ce magnifique objet pour geeks.

J'ai une opinion très différente sur l'iPad, qui vient du fait que Damien et moi avons une définition différente de geek. Si un geek, c'est quelqu'un qui est dans l'accumulation des derniers gadgets pour le plaisir, alors oui, il faut acheter un iPad. C'est d'autant plus vrai si c'est pour consommer du contenu (vidéos, applications vendues exclusivement sur l'AppStore, consultation de pages Web, utilisation en tant que cadre photo).

Si au contraire vous voulez acheter un outil utile pour remplacer un Netbook et produire du contenu, être productif et multi-taches, créatif et innovant, alors l'iPad n'est pas pour vous, comme il n'est pas pour moi. J'ai du plaisir, comme tout le monde à vivre un instant dans le futur, mais je sens bien que cet objet n'est pas fait pour moi, et son manque totale de bidouillabilité n'est qu'une des raisons, même si ça n'est pas la dernière. Si vous êtes comme moi, débrouillez-vous pour taxer un iPad à un pote, ça vous économisera 500 ou 600 Euros pour un joli device à l'obsolescence programmée (il sera remplacé par un modèle plus abouti dans moins de 18 mois) et à la batterie non rechargeable remplaçable.[2]

Alors, pour ou contre ?

Limitations de l'iPad

  • Plantages fréquents de l'application photo lors de manipulations de photos en haute résolution (21 Mpix dans mon cas)
  • nécessité de le connecter à un ordinateur "maître" pour beaucoup de choses
  • pas de multi-taches pour l'instant, ce qui est probablement un atout pour les seniors et les personnes peu habituées aux ordinateurs
  • les opérations d'édition de texte (sélection, copier/coller, déplacement dans le texte) sont fastidieux
  • les traces de doigts sur l'écran sont très visibles et ça gâche l'esthétique du gadget
  • le poids de l'iPad est trop élevé, ce qui le rend fatigant à la longue
  • la forme de la coque fait que l'étui de protection Apple — qui permet d'incliner l'iPad - est presque indispensable
  • à l'usage, on sent que le système manque de maturité, ce qui n'est pas surprenant.
  • je n'ai pas encore compris à qui cette machine se destine. Probablement pas à moi, en tous cas... Les seniors, les enfants, sûrement...
  • on ne peut pas développer sur cette machine, et c'est regrettable. Si les ordinateurs des années 80 avaient eu ce défaut, s'ils avaient été aussi fermés, on n'aurait jamais eu les informaticiens d'aujourd'hui, de Richard Stallman à Bill Gates, de Linus Torvalds à Valentin Lacambre. (J'ai prévu de parler ce ceci dans un prochain billet).
  • Les applications iPhone peuvent tourner sur l'iPad, mais c'est soi très frustrant (car c'est réservé à un tout petit bout de l'écran), soit ça donne la migraine (car tout est flou). On peut espérer que les applications seront mises à jour pour bénéficier de l'iPad et devenir vraiment utilisables.

Les points positifs

  • c'est beau et rapide !
  • on a un peu l'impression d'utiliser l'ordinateur du futur
  • l'autonomie est excellente (8 ou 10h, je ne suis jamais allé jusqu'au bout)
  • c'est suffisamment simple pour les gens qui ne se font pas à l'ordinateur (jeunes enfants, seniors)
  • Ca va vous faire passer encore plus de temps dans votre canapé, vautré à consommer du contenu abrutissant. Ah zut, j'avais dit que je faisais un billet équilibré ! Ca va "révolutionner la consommation de contenu dans votre salon"

Notes

[1] Techniquement, c'en est un, mais le logiciel qui tourne dessus fait qu'il n'est pas possible de l'utiliser comme tel.

[2] Je me demande si au fond, ce que vend Steve Jobs, c'est pas une preuve (très temporaire) de coolness, comme certains fabricants d'automobiles vendent des 4x4 "statutaires" qui prétendent démontrer votre réussite sociale.

mardi 25 mai 2010

Firefox, add-ons and innovation

Today, I was invited to give a talk in Paris about Mozilla and innovation, and Mozilla has received an award for being innovative (but also being a platform for innovation).

It was a great honor to receive such an award, with other organization on stage with me such as Touch Bionics, Archos, Pan-African e-Network, Aldebaran Robotics, Groupe SEB, The City of Helsinki and Dassault Systemes.

I was particularly amazed by the Pan-African e-Network (India helping Africa for Education using technology) and Aldebaran (amazing little robot which is ridiculously cute).

Aldebaran Nao Robot

As the person receiving the award in the name of Mozilla, I had to say a little speech about what we do at Mozilla, and how we do it.

The Mozilla development process has been explained many times in many places and languages by many people. This time, as the whole event is about innovation, I decided to focus on the way Mozilla does Open innovation (or Participative innovation).

Here is a quick recap of what I said to the audience (shamelessly stolen from the Labs team and Chris Beard). Slides are available in PDF format (2.6MB).

  • Mozilla, non-profit organization, builds products (including Firefox, 400 million users) and communities (that build/test/localize/promote the product and its add-ons, and also help users).
  • Our vision of the Internet is explained in our Manifesto. We "believe that openness, innovation, and opportunity are key to the continued health of the Internet".
  • Our development process is focused on building great products, with participation from thousands of people around the world.
  • With 75 languages and 3 platforms (leaving mobile on the side for now), each release is actually 225 versions of Firefox. Shipped simultaneously, aiming at 400 million users. This leaves very little room for crazy ideas that may damage the stability, security and ease of use of Firefox. Our development process is basically a funnel that makes sure that contributions are valuable for our users. But this limits innovation (don't worry, I'll explain next how we actually innovate, on a very large scale).

The Hourglass

  • Add-ons are a key ingredient for innovation at Mozilla. They enable an "hourglass"-shaped process, where we're building tons of exciting, useful and creative things, like an upside-down funnel going in many directions from a single point which is the product. Add-ons, with the help of the community and the Labs team become basically a gigantic virtual R&D lab:
    • We're making the barrier to entry is as low as possible so that it's easy to prototype ideas
    • Very little interference with release cycle. You don't have to wait for the next release of Firefox to collect feedback on your work.
    • It's very easy to share an add-on. Post it on your Web site, or even send it as an email.
    • Ability to serve the long tail of innovation. Your idea can be useful to 2 people on this planet. That's OK.
    • Best ideas that are useful to a majority of users while not degrading the user experience can be integrated into a future version of Firefox, sometimes after a rewrite.
  • Add-ons span a very broad space, from Firefox Sync to BetterPrivacy, including FlashBlock, OptimizeGoogle, and one of the least popular-yet-super-useful (for me at least) Thitan.
  • Mozilla Labs, key in fostering innovation, has 3 pieces:
    • Exploration (exploring strategic focus areas with product teams)
    • Incubation (of new products and services, regardless of whether or not they begun in Labs)
    • Support services (Concept series, Test Pilot, etc.)
  • Results of this approach:
    • Firefox is highly customizable and close to users' needs
    • Highly "generative[1]/hackable[2]" environment where many people are empowered to innovate
    • Building an Internet that benefits everyone.

In my speech, I dedicated the award (representing Hermes and Dyonisos, respectively Greek gods of invention and creativity, among many things) to contributors, supporters and users of Firefox and Mozilla technologies. Oh, and by the way, a quick poll from the audience — people working in the field of innovation — showed that roughly 80% of them were using Firefox.

Innovation award

Notes

[1] The notion of Generativity is taken from the highly-recommended The Future of the Internet book by Pr Jonathan Zittrain. It explains how PCs, combined with the Internet, are "generative" and enable people to invent the future.

[2] Hackable in the most noble sense, referring to ingenuity, not in the sense too often used by the press to refer to pirates and crackers.

vendredi 21 mai 2010

Frogs, stability and performance

Frog, by Lawrence Whittemore, used under CC-BY-ND license

Frog, by Lawrence Whittemore, used under CC-BY-ND license

Can you picture a bright sunny Sunday, with kids organizing a frog race? The frogs progress by leaps and bounds. Sometimes the one on the left seems to be winning, sometimes it's the one on the right. Then the one in the middle makes a nice leap and becomes the leader, even if it seemed a second ago that it was lagging.

This is pretty much what's happening right now on the Web browser market. On one side, there is the Microsoft frog, making small and rare bounds. it's making progress, but it's still the last of the race. Then there is the smaller Firefox frog, who jumps more frequently. And finally, there is a new frog — Chrome — who challenges the former challenger. The competition becomes more interesting suddenly.

Of course, there is a limit to this metaphor. Competition in the browser space is not happening in a single dimension. There are several aspects to the competition:

  • User experience
  • Page load performance
  • JavaScript performance
  • Start-up time
  • Stability
  • Security
  • Innovation in features
  • Extensibility
  • Standards support
  • … and many others.

Anyway, the general idea carried by the frog race metaphor is valid: each release of a given browser can change the race configuration, as the newest browser can out-perform the other in one or more categories of the race.

The next leaps for Firefox? Stability and performance

Mozilla is working hard on two "leaps".

First, Firefox 3.6.4 will improve stability in a very significative way, with some performance gains. This version will look exactly like 3.6.*, but it will handle plug-ins (such as Flash, Quicktime and Java) in a separate process (only for Windows and Linux for now, Mac version to come). No changes in the user interface, but significant progress in terms of stability. The issue with current versions of Firefox is that when a plug-in crashes, it crashes Firefox at the same time. Let's say you're playing Farmville[1], which is a Flash app, then it crashes. The impression that you get is that Firefox crashed. It did, actually, but it was stable until Flash made it crash. The issue is that Mozilla has no way to make plug-ins more stable, as we don't have access to the source code. So starting with 3.6.4, plug-in crashes won't affect Firefox anymore[2]. This version is planned for June 2010, which is very soon.

Second — and most importantly — is Firefox 4. I encourage you to read Mike Beltzner's post about Firefox 4: fast, powerful, and empowering. I have also a PDF version of his slide deck (2.6MB).

To make a long story short, Firefox 4 will be:

  • Fast ("super-duper fast", to quote Mike)
  • Powerful: enabling new open, standard Web technologies (HTML5 and beyond!),
  • Empowering: putting users in full control of their browser, data, and Web experience.

Firefox 4 is scheduled for "whenever it's ready", and we plan to have it ready around the end of 2010 (that's somewhere between November 2010 and… early 2011)

Now I would like to focus on platform speed (I encourage the readers that are allergic to technical details to jump stright to the conclusion[3].)

We're working on several fronts here:

  1. New HTML 5 parser. This means a new generation parser really written to handle HTML 5. It will run in a separate thread so the the UI is more responsive. Its code will be cleaner and easier to maintain than our existing parser (which dates back to the early Mozilla days).
  2. New JavaScript engine, JaegerMonkey, combining Method-based tracing used by Webkit and JIT-tracing from our TraceMonkey engine. To make things even better, our garbage collector is also being significantly improved.
  3. Using the GPU to do a bunch of things such as video decoding and display, hardware compositing and scrolling, text rendering and drawing. This will take some serious load off the CPU so that the whole browser runs faster.
  4. Startup time. It's already much better on the Mac, and it will be improved on Windows. (See Dietrich's numerous performance updates.)
  5. ''Limiting disk I/O. As CPUs get faster and faster, disks do not make as much progress, especially on laptops on mobiles. So we're working on limiting disk I/O in a very significant way (we're aiming at cutting it in half for the main thread!). This will improve Firefox' responsiveness in a very significant way.
  6. Other optimizations, such as DOM performance (important for dynamic HTML), of which we'll talk more later.

So here is what Mozilla is already working on for the two important topics that are stability and performance. In future posts, I'll discuss the changes in terms of user interface, upcoming features, and new cool toys for Web and add-ons developers (new technologies and tools). In the meantime, if you want to get a taste of the future, please join us and test future versions of Firefox:

I can't predict which other "frog" is going to make another leap, and how large it will be. But be assured that the Firefox proverbial frog has a lot ready to deliver, and it will deliver very soon!

Notes

[1] Like 80 million people in the world.

[2] You'll have to reload the page that contains the crashing plug-in, of course. But Firefox and the other tabs won't be affected at all.

[3] In short, people were wondering if Firefox was a read panda or a fox, but now we're told it's actually a frog. ;-)

jeudi 20 mai 2010

Les grenouilles, la stabilité et la performance

Grenouille, Par Lawrence Whittemore, Sous licence CC-BY-ND

Grenouille, par Lawrence Whittemore, utilisée sous licence CC-BY-ND

Imaginez une course de grenouilles organisée par des enfants un beau week-end de printemps… Elles progressent par bonds successifs. Un coup celle de gauche est en avance, un coup celle de droite, et puis celle du milieu, qui n'a pas encore bondi, rattrape tout le monde d'un coup alors qu'elle semblait très en retard.

C'est exactement ce qui est en train de se passer actuellement sur le marché des navigateurs. On a d'un côté Microsoft qui fait des bonds rares et pas toujours grands (ce qui fait qu'ils sont très en retard), on a Firefox qui fait des bonds plus fréquents, et puis on a un petit nouveau — Chrome — qui "challenge" le challenger Firefox. Ça redonne son intérêt à une "compétition" qui semblait bien gagnée par Firefox.

On notera qu'il y a des limites à la métaphore de la course de grenouilles, en particulier parce que la compétition des navigateurs est multi-dimensionnelle (performances JavaScript, ergonomie, rapidité de lancement, de chargement de pages, fonctionnalités, innovation de l'interface, innovation dans le domaine des standards, stabilité, sécurité, etc.). Mais l'idée générale persiste : chaque nouvelle version majeure d'un navigateur peut changer la donne en rattrapant les autres dans un domaine particulier.

Quel sont les prochains bonds pour la grenouille Firefox ? Stabilité et performance !

Firefox va franchir deux étapes dans les mois à venir.

D'abord, la version 3.6.4 qui va se focaliser sur la stabilité. Cette version semblera identique à la 3.6, sauf qu'elle exécutera les plug-ins[1] (comme Flash, QuickTime, Java & co) dans un processus séparé[2]. Aucun changement dans l'interface utilisateur, mais un progrès de taille en termes de stabilité (et accessoirement en terme de performance), car une proportion très significative des plantages apparents de Firefox sont en fait dus aux plug-ins[3], qui crashent et entraînent Firefox dans leur chute. Même si Firefox n'est pas responsable, l'utilisateur a l'impression que c'est Firefox qui plante… Avec la 3.6.4, les plantages des plug-ins n'entraîneront plus celui de Firefox ! On devrait voir arriver la version 3.6.4 courant juin 2010, c'est à dire très bientôt.

Ensuite, le gros morceau, Firefox 4, dont mon collègue Mike Beltzner, Director of Firefox présentait récemment : Firefox 4: fast, powerful, and empowering. J'ai mis les diapos de sa présentation en ligne, au format PDF (2,6Mo).

En gros, ce qu'on attend pour Firefox 4, c'est :

  • Beaucoup plus rapide
  • Plus puissant (au niveau des applications Web)
  • Donnant à l'utilisateur plus de contrôle (de ses données, de son usage du Web).

Comment va-t-on s'y prendre en terme de vitesse ? (Ceux qui ont des migraines en lisant des choses techniques peuvent sauter directement à la conclusion[4]…)

Les efforts portent sur plusieurs fronts :

  1. Nouveau parser HTML 5. Un parser vraiment écrit pour HTML 5. Je pense qu'on sera les premiers à disposer d'un tel parseur. Ce parseur sera dans un thread séparé pour avoir plus de réactivité de l'interface utilisateur.
  2. Nouvelle génération de moteur JavaScript, JaegerMonkey, qui sera la combinaison du "Method-based tracing" de Webkit et du "JIT-tracing" de TraceMonkey. Pour faire bonne mesure, nous allons améliorer le Garbage Collector.
  3. Utilisation du GPU pour l'affichage de la vidéo, les dessins, la typographie, etc. Ces ressources matérielles sont pour l'instant très largement sous-utilisées, et ça va changer avec Firefox 4.
  4. Une des principales causes de ralentissement de Firefox est lié à l'utilisation trop fréquente du disque dur. Comme les processeurs font de gros progrès, bien plus que les disques (surtout sur les ordinateurs portables), ça devient particulièrement sensible. Nous nous sommes donc attachés à cela, et nous devrions voir les accès disques réduits de 50% pour le thread principal avec Firefox 4.
  5. D'autres optimisations sont en cours, dont l'accélération du DOM et la réduction du temps de démarrage.

Voici donc comment Mozilla compte s'y prendre (ou plutôt, comment Mozilla est déjà au travail) pour deux aspects importants que sont la stabilité et la performance. Dans des billets à venir (mais pas tout de suite), je parlerai des progrès ergonomiques réalisés pour les utilisateurs, des nouvelles fonctionnalités ainsi que les changements concernant les développeurs Web (nouveaux standards et outils de développements). En attendant, n'hésitez pas à tester des pré-versions (Alpha et Bêta) :

Mise à jour : Firefox 4 sera bien plus qu'un Firefox plus rapide. La présentation de Mike Beltzner le démontre très bien. On aura l'occasion d'en reparler d'ici la sortie de la version 4. En attendant, je voulais parler des progrès déjà réalisés par Firefox dans deux domaines que sont la stabilité et les performances. Coté performances, il y a un sujet que j'ai trop rapidement abordé, c'est celui du démarrage de Firefox. J'encourage les anglophones à lire les rapports de mon collègue Dietrich Ayala sur ce sujet.

Notes

[1] à ne pas confondre avec les extensions !

[2] Mais seulement pour les version Linux et Windows pour l'instant. Le portage sur Mac reste à venir.

[3] C'est d'autant plus rageant que le code des plug-ins est presque toujours propriétaire, donc nous ne pouvons pas corriger leurs problèmes de fiabilité, et cela entache la réputation de Firefox…

[4] Bon, pour ceux qui ne comprennent rien à la technique, je résume : on se demandait si Firefox était un panda roux ou un renard de feu, et voilà qu'on apprend que c'est une grenouille ! ;-)

mercredi 12 mai 2010

L'après Facebook : Diaspora

Je suis tombé sur un très bel article : The Evolution of Privacy on Facebook, où l'on voit bien à quel point Facebook a tendance au fil du temps à rendre publiques toutes vos données, ce qui est bien loin de la promesse de départ, ré-affirmées encore récemment.

Voici par exemple ce qui était publié par Facebook en 2005 :

Visibilité de vos données Facebook en 2005

La même chose, en 2010 :

Visibilité de vos données Facebook en avril 2010

(documents utilisés sous licence Creative Commons BY-SA. Source : Matt McKeon)

De plus en plus de personnes quittent Facebook (souvent des gens qui l'ont adopté en avance) au point que The Consumerist (l'équivalent américain de Que Choisir) explique à ses lecteurs comment quitter définitivement Facebook ! Les utilisateurs ne savent plus à quels saints se vouer : Une étude met en lumière la confusion des utilisateurs de Facebook

Wired, pose le problème de façon très claire en titrant Facebook est devenu malhonnête, le temps est venu d'une alternative ouverte (…) "Il faut que le reste de l'écosystème du Web le remplace par une alternative ouverte et distribuée".

Mise à jour du 16/5 : on notera que l'excellent Framablog a publié une traduction de l'article ci-dessus : Facebook a maintenant des méthodes de voyou… c’est le moment de lancer une alternative libre et ouverte. Longue vie à l'équipe Framalang !

Justement, On apprend la création du Diaspora Project, une alternative à Facebook, mais décentralisée, respectueux de la vie privée, contrôlé par les utilisateurs (et bien sûr sur du code Libre).

Diaspora - the privacy aware, personally controlled, do-it-all distributed open source social network. We are four talented young programmers from NYU’s Courant Institute trying to raise money so we can spend the summer building Diaspora; an open source personal web server that will put individuals in control of their data.

Quelques liens pour en savoir plus sur Diaspora

En vrac

mardi 11 mai 2010

Tous les antivirus sont à égalité dans la nullité

Etron en or massif.

Photo utilisée sous licence Creative Commons BY-SA. Auteur : Stéfan.

Le titre peut semble racoleur, mais ça n'est pas moi qui le dis, c'est Éric Filiol, expert en sécurité, ancien officier de l'armée française et Directeur de recherche de l'ESIEA (l'emphase est de mon fait) :

Tous les antivirus sont à égalité dans la nullité. Ce n'est pas normal. S'il est indispensable d'avoir un AV (ne serait que pour satisfaire a l'obligation de moyens), ils n'offrent pratiquement pas de protection si ce n'est que contre des attaques génériques connues et choisies par les éditeurs (la Wild List). Cette uniformité prouve que le modèle économique (gagner facilement de l'argent pour certains) et surtout technique — recherche de signatures ou équivalent qui date de 20 ans — n'est plus acceptable. Le pire c'est que les "grands éditeurs" qui sont de véritables rouleaux compresseurs marketing imposent aux petits éditeurs sérieux de suivre ce modèle sous peine de disparaitre. Dépenser des fortunes en R&D quand les autres se contentent de faire du marketing condamne celui qui fera ce choix.

Source : Challenge PWN2KILL : les antivirus pas assez efficaces.

Sur le même sujet, on lira avec intérêt cet article de 01Net : Quinze antivirus mis en échec par des étudiants en informatique.

jeudi 6 mai 2010

En vrac et en retard, depuis la Californie