décembre 2008 (32)

mercredi 31 décembre 2008

L'histoire des choses

Suite à mon billet sur le pic du gâchis, Pierre m'a donné l'adresse d'un site très intéressant, The Story of Stuff.

TheStoryOfStuff.com

The Story of Stuff est localisé en plusieurs langues, dont le français.

Ca fait plaisir de voir une vidéo explicative qui démontre des concepts que j'ai en tête depuis longtemps, autour de la société de consommation, de l'obsolescence programmée, de la dépendance à la croissance dans un monde fini. Tout cela est fort bien expliqué dans cette vidéo sous titrée en français intitulé l'histoire des choses, qui explique le cycle de vie des objets, depuis l'extraction des ressources naturelles, la fabrication, la distribution, l'utilisation et l'élimination. On y aborde le rôle des gouvernements, des grandes entreprises, le recyclage et l'importance de repenser beaucoup de choses dans ce cycle de vie.

Il y a des maladresses dans ce film (rien n'est parfait dans ce bas monde), mais il faut savoir passer outre pour mieux cerner les enjeux. Ca dure 20 minutes, et ça mérite très clairement votre temps.

Déchets informatiques chez Emmaüs

Déchets informatiques chez Emmaüs

Pour ceux qui le souhaitent, une retranscription en français (PDF, 277K) existe (mais le format la rend difficilement lisible). Je recommande la retranscription annotée anglaise (Format PDF, 602K). Pour ma part, j'ai fait une version améliorée de la traduction française qui se trouve ci-dessous. Le mieux, c'est encore de voir la vidéo et de la partager avec vos proches. Mes petits cousins, branchés iPods et marques de luxe en sont ressortis ébranlés !

The Story of Stuff : l'histoire des choses.

Version française.

Avez-vous une de ces choses (un iPod) ? Je suis devenue un peu obsédée par les miennes. En fait, je suis devenue un peu obsédée par toutes mes choses. Vous êtes vous déjà demandé d’où viennent toutes ces choses que nous achetons et où elles vont quand on les jette ? Je n’arrêtais pas d’y penser et j’ai donc commencé à chercher.

Les livres révèlent que ces choses évoluent dans un système : de l’extraction, à la production, à la distribution, à la consommation et enfin à l’élimination.

C’est ce qu’on appelle l’économie matérialiste. Alors j’ai décidé de fouiller un peu plus. En fait, j’ai voyagé à travers le monde pendant 10 ans pour comprendre d’où les choses viennent et où elles terminent. Et vous savez ce que j’ai découvert ? On ne nous dit pas tout. Il manque des bouts à leur histoire. À première vue, le système a l’air bien. Pas de problème. Pourtant, les faits démontrent que le système est en crise alors que nous vivons sur une planète qui a des resources limitées. Et on ne peut gérer indéfiniment un système linéaire sur une planète dont l’espace est limité. À chacune des étapes, ce système est en interaction avec la réalité. Et dans la réalité, ca ne se passe pas comme sur une feuille de papier blanc Le système interagit avec des sociétés, des cultures, des économies et l’environnement. Et donc, tout le long du parcours, il heurte contre des limites. Limites qu’on ne voit pas ici parce que le tableau est incomplet. Retournons donc à notre point de départ et voyons voir ce qui manque.

Eh bien! Un des éléments clés qui manquent sont les gens. Oui c’est bien ca, des gens. Des gens vivent et travaillent tout au long de ce système. Seulement, il y en a qui sont plus importants que d’autres : certains ont plus voix au chapitre. Qui sont-ils ? Commençons par le gouvernement. Certains de mes amis pensent que je devrais utiliser un char d’assaut pour symboliser le gouvernement. Il est vrai que dans plusieurs pays et de plus en plus dans le nôtre, plus de 50% des taxes fédérales vont à l’armée.

Cela dit je préfère utiliser une personne pour représenter le gouvernement parce que je crois à la vision et aux valeurs selon lesquelles le gouvernement devrait être du peuple, par le peuple et pour le peuple. Il incombe au gouvernement de veiller sur nous. C’est son devoir. Ensuite entrent en jeu les entreprises. La raison pour laquelle les entreprises semblent plus importantes que les gouvernements, c'est qu’elles le sont effectivement. Aujourd’hui, parmi les 100 plus grosses économies mondiales, 51 sont des entreprises.



Au fur et à mesure que les entreprises ont gagné en taille et en puissance, nous avons observé de petits changements chez les gouvernements, en ce sens qu’ils sont plus préoccupés de s’assurer que tout fonctionne bien pour ces gros bonnets plutot que pour nous.

OK, voyons voir quels autres éléments manquent au tableau. Commençons par l’extraction, qui est un grand mot pour désigner l’exploitation des ressources naturelles un mot fantaisiste qui veut simplement dire : “détruire la planète”. Et voici à quoi ça ressemble : « on coupe les arbres, on fait exploser les montagnes pour extraire les métaux enfouis dedans », on épuise toute l’eau et on anéantit les animaux. Ainsi nous nous heurtons ici à notre première limite. Je sais que c’est difficile à accepter, mais c’est la vérité. Il faut s’y faire ! Au cours des trente dernières années seulement, un tiers des ressources naturelles de la planète a été consommé. Volatilisé.nNous coupons, nous creusons, nous transportons et nous détruisons tellement rapidement la planète que nous menaçons notre propre survie sur terre. Là où j’habite aux USA, il reste moins de 4 % de notre forêt originelle. 40 % des cours d’eau sont devenus impropres à la consommation. Notre problème est que nous consommons non seulement trop de choses, mais aussi nous utilisons plus que notre part. Nous, Americains, constituons 5% de la population mondiale, Cela dit nous consommons 30% des ressources de la planète et engendrons 30% des déchets. Si tout le monde consommait à notre rythme, Il nous faudrait 3 à 5 planètes. Et vous savez quoi? Nous n’en avons qu’une!



La solution adoptée par mon pays face à cette limite est d’aller se servir chez les autres. C’est le Tiers-Monde – qui pour certains est – synonyme d’aller prendre NOS CHOSES sur le territoire de quelqu’un d’autre. A quoi cela ressemble t-il donc ? À la même chose : on détruit tout. On pêche 75% des stocks de poissons dans les limites disponibles ou au delà de leurs capacités. 80% des forêts ont disparues. Rien qu'en Amazonie, nous perdons 2000 arbres par minute, soit l’équivalent de 7 terrains de football par minute.



Qu’en est-il des personnes qui y vivent? Eh bien selon eux, ils ne possèdent pas ces ressources même s’ils sont là depuis des générations, ils ne possèdent pas les moyens de productions et ils n’achètent pas beaucoup de choses non plus. Et dans ce système, si vous possédez ou achetez peu de choses, vous n’avez pas de valeur. Donc, et pour continuer, les matières s’acheminent vers la « production ». À cette étape, nous utilisons l’énergie pour combiner les produits chimiques toxiques avec les ressources naturelles pour créer des produits toxiques contaminés. Plus de 100 000 produits chimiques synthétiques sont utilisés dans les échanges commerciaux.



Seulement quelques-uns ont été testés pour connaître leurs effets sur la santé et AUCUN n’a été testé pour vérifier les effets synergiques qu’ils auraient sur la santé, autrement dit, les effets de tous ces produits auxquels nous sommes exposés au quotidien quant ils interagissent les uns avec les autres. Ce qui veut dire que nous ignorons les impacts de ces produits toxiques sur notre santé et sur notre environnement. Pourtant, une chose est clair: les substances toxiques entrent et ressortent! Tant que nous utiliserons des produits toxiques dans notre système de production industrielle,



Tant que nous utiliserons des produits toxiques dans notre système de production industrielle, à la maison, dans nos lieux de travail et à l’école. Et, à l’évidence, dans nos corps. Il y a par exemple les RFB, retardateurs de flammes bromés. Ce sont des produits chimiques qui offrent une résistance au feu mais qui sont super toxiques.

Ce sont des neurotoxiques, cela veut dire qu’ils sont toxiques pour le cerveau. Comment expliquez-vous que nous soyons en train d’utiliser un tel produit chimique ? Et pourtant nous les retrouvons dans nos ordinateurs, nos appareils ménagers, divans, matelas et même nos oreillers. En fait, on prend nos oreillers et on les arrose de neurotoxines. Et là, on les ramène chez pour poser nos têtes dessus pendant 8 heures de sommeil. Vraiment, dans un pays avec un potentiel comme le nôtre, il me semble que nous pourrions trouver un meilleur moyen d’empêcher nos têtes de prendre feu pendant qu’on dort. Ces substances s’accumulent dans la chaîne alimentaire et se retrouvent dans nos corps. Savez-vous quel aliment au sommet de la chaîne alimentaire contient le plus de contaminants toxiques? Le lait maternel. Ce qui veut dire que nous sommes arrivés au point où les êtres les plus vulnérables de notre société : les bébés absorbent les plus grandes doses de substances toxiques lorsque qu'ils tètent le sein. N’est-ce pas une transgression terrible? L’allaitement maternel doit être l’acte humain le plus fondamental dans le développement de l’enfant. C’est un acte qui devrait être sacré et sûr. Mais précisons que l’allaitement maternel est toujours préférable aux autres options et les mères devraientt continuer à allaiter leurs enfant. Mais c’est un acte qu’il faut protéger. Le gouvernement doit le protéger. Je croyais qu’il veillait sur nous...

Bien sûr, les personnes les plus exposées à ces produits chimiques, toxiques, sont les employés d’usine dont beaucoup sont des femmes en âge de procréer. Elles sont au contact dans leurs lieux de travail avec des substances toxiques cancérigènes et que sais-je encore. Je vous demande alors : “ Quelle femme en âge de procréer voudrait travailler dans un environnement toxique pour ses organes reproducteurs ? » A part celles qui n’ont pas le choix? Et c’est bien là l’une des « merveilles » de ce système. L’érosion des économies et de l’environnement local contribue à fournir un ravitaillement coonstant de personnes qui n’ont pas d’autre choix. Chaque jour, 200 000 personnes dans le monde quittent les milieux qui les ont fait vivre pendant des générations pour aller habiter dans des bidonvilles et y chercher du travail, quel que soit le degré de toxicité de ce travail. Vous voyez donc bien que ce ne sont pas seulement les ressources qui sont gaspillées, mais aussi des êtres humains. Des communautés entières sont gaspillées. Oui ! Les substances toxiques entrent et ressortent. De nombreuses substances toxiques quittent l’usine en tant que produits finis, mais encore plus en tant que produits semi-finis ou pollution. Et c’est beaucoup de pollution.

Aux USA, notre industrie reconnaît qu’elle émet annuellement près de 1,8 million de tonnes de produits toxiques, et c’est probablement beaucoup plus que ce qu’elle a bien voulu admettre. Qui veut voir et sentir près de 1,8 millions de tonnes de produits toxiques par an ? Du coup, que fait l’industrie ? Elle déménage les usines outre-Atlantique. On pollue juste le territoire de quelqu’un d’autre ! Pourtant, surprise! La pollution revient chez nous transportée par le vent. Qu’advient-il après que toutes ces ressources soient devenus des produits ? Eh bien, ca arrive ici pour être distribué.



Et en fait, la distribution signifie : « vendre toute cette camelote toxique et contaminée le plus rapidement possible ». Le but à cette étape est de maintenir les prix bas, de pousser les gens à acheter et à faire circuler les stocks. Et comment on maintient les prix bas ? Simple, il suffit de ne pas trop payer le personnel et ils lésinant aussi autant que possible sur leur assurance maladie. On appelle cela « L’externalisation des coûts ». Cela signifie que les vrais coûts de productions ne sont pas inclus dans les prix. En d’autres termes, nous ne payons pas le prix de ce que nous achetons. J’y pensais l’autre jour pendant que je marchais vers mon bureau, j’ai voulu écouter les infos. je suis donc rentrée dans un magasin d'électronique pour acheter une radio. J’ai déniché cette jolie petite radio à seulement 4 dollars 99 cents. J’attendais patiemment dans la file en me demandant comment 4 dollars 99 pouvait inclure tous les coûts de production de cette radio et la faire parvenir jusque dans mes mains ? Le métal a sans doute été extrait d’une mine en Afrique-du-Sud, le pétrole tiré d’un puit en Irak, le plastique certainement fabriqué en Chine, et le tout assemblé par un enfant de 15 ans dans une maquiladora au Mexique. La somme de 4 dollars 99 n’a probablement même pas couvert le temps que cet objet a passé sur l’étagère avant que je ne l’achète. Sans même vouloir parler du salaire du gars qui m’avait aidé à la choisir, ou encore les nombreux voyages par bateau et camions effectués par les pièces qui la composaient. C’est ainsi que j’ai compris que je n’avais pas payé le prix reel de cette radio. Mais alors qui l’a payé ? En fait, ces personnes ont payé en perdant leurs ressources naturelles. Ces personnes ont payé en perdant la qualité de leur air qui a entrainé une augmentation des taux d’asthme et de cancers. Les enfants au Congo ont payé de leur avenir – 30% des enfants quittent l’école pour extraire le coltan, un minerai dont nous avons besoins pour nos gadgets jetables et bon marché. Ces gens ont même payé en couvrant eux-même leur assurance de santé. Tout au long de cette chaîne, des gens ont été appelés à contribuer pour que je puisse acheter cet objet à 4,99 $. Et aucune de ces contributions n’apparaît dans les livres comptables. C’est ce que je veux dire par les propriétaires externalisent leurs véritables coûts de production. Et cela nous ramène donc à la flèche d’or de la consommation. C’est tellement important que protéger cette flèche est devenue la priorité des priorités de ces 2 types (le gouvernement et les grandes entreprises). C’est pourquoi après le 11 septembre, pendant que notre pays était sous le choc, et que Président Bush aurait pu suggérer bon nombre de choses appropriées à la situation comme pleurer, prier, espérer. Mais NON. Il nous a demandé de faire de FAIRE DU SHOPPING ?! Nous sommes devenus une nation de consommateurs Etre de consommateurs est devenue notre identité primaire. Pas des mères, des enseignants, des agriculteurs, mais des consommateurs. Le principal critère pour mesurer et prouver notre valeur est notre contribuons à cette flèche, combien nous consommons. Et pour consommer, ca nous consommons ! Nous achetons et achetons et achetons. Faites tourner les marchandises ! Et pour tourner, elles tournent ! Devinez quel pourcentage de l’ensemble de ces marchandises passe par ce système est toujours dans le produit ou en circulation 6 mois après la date de vente em Amérique-du-Nord...



Cinquante pour cent? Vingt? NON. Un pour cent. Un ! Autrement dit, 99 pour cent des ces choses que nous moissonnons, extrayons, traitons, transportons ; 99 pour cent des ces trucs que nous faisons passer par ce système finissent à la poubelle dans les 6 mois. Maintenant comment pouvons-nous gérer une planète avec un tel niveau de consommations des marchandises ? Disons que ça n’a pas toujours été ainsi. Demandez à votre grand-mère. En son temps, la bonne mesure, la préservation et l’épargne étaient valorisés. Alors comment en est-on arrivé là ? Disons que ce n’est pas tombé du ciel. Ca a été élaboré peu de temps après la 2ème Guerre Mondiale, ces gens (le gouvernement, les grandes entreprises) cherchaient à relancer l’économie qui est devenue la norme pour tout le système. Il déclara: “Notre économie extrêmement productive requiert que la consommation devienne notre mode de vie que nous transformions l’achat et l’utilisation des marchandises en rituels, que nous recherchions notre satisfaction spirituelle la satisfaction de notre ego, dans la consommation. Nous devons consommer, brûler, remplacer et jeter les choses à une rythme frénétique."

Le président du conseil économique du Président Eisenhower a déclaré que “Le but ultime de l’économie américaine est de produire plus de biens de consommations". PLUS DE BIENS DE CONSOMMATION? Notre but ultime ? Non pas de fournir une couverture sociale, une instruction ou un système de transports sécurisé, ou de la viabilité ou de l’équité?

Des biens de consommation ? Comment ont-ils réussi à nous faire adhérer à ce programme avec tant d’enthousiasme ? Eh bien, deux de leurs stratégies les plus efficaces sont l’obsolescence planifiée et l’obsolescence perçue.

L’obsolescence planifiée est un autre mot pour dire "Conçu pour la poubelle". Cela veut dire qu’ils confectionnent des trucs pour qu’ils deviennent inutilisables au plus vite. Donc on balance et on achète à nouveau. C’est bien évident avec des choses comme les sacs plastiques et les verres de café, mais maintenant c’est aussi valable pour les gros trucs. Serpillières, DVDs, appareils photos, même les barbecues. Bref, tout! Même les ordinateurs ! Avez-vous remarqué que de nos jours quand vous achetez un ordinateur les technologies changent si vite qu’en seulement quelques années, ça devient une barrière à la communication ? Je me posais des questions sur cela. J’ai donc ouvert mon ordinateur pour voir ce qui se trouvait a l’intérieur. Et j’ai pu apprendre que la pièce qui change chaque année est juste une toute petite pièce dans un coin. Seulement vous ne pouvez pas juste changer cette seule pièce parce que chaque nouvelle version a une forme différente. Vous devez donc balancer le tout et en acheter un nouveau. Je lisais l’autre jour les journaux de conception industrielle des années 1950 quand l’obsolescence planifiée était en plein essor. Ces concepteurs sont tellement ouverts sur le sujet. Ils discutent même de comment gâter les choses de façon à ce que le consommateur continue à avoir assez foi au produit au point d’aller en chercher un autre. Ça a été fait de manière tellement délibérée. Mais la chose ne se détruit pas si vite que ça afin de maintenir la flèche en marche.

Mais il y a également « l’obsolescence perçue. L’obsolescence perçue nous persuade de jeter la chose même si elle est parfaitement utile. Comment arrivent ils à faire cela ? Ben, ils changent l’apparence de la chose. Donc si vous aviez acheté votre truc il y a quelques années, tout le monde pourra dire que vous n’avez pas pas contribué récemment à cette flèche et puisque pour montrer notre valeur il faut y contribuer, cela peut être embarrassant.

Par exemple j’ai le même écran plat d’ordinateur depuis 5 ans. Ma collegue vient juste d’acquérir un nouvel ordinateur. Elle a un super joli écran plat qui se marie parfaitement avec son ordinateur, son téléphone et même son porte-stylo. Elle a l’air de conduire un vaisseau spatial et moi j’ai l’air d’avoir une machine à laver sur mon bureau. La mode en est une parfaite illustration. Est-ce que vous vous êtes demandés une fois pourquoi les talons des chaussures des femmes sont fins le temps d’une année et épais l’année suivante et ainsi de suite ? Ce n’est pas parce que il y a un débat sur les talons les mieux adaptés au confort de leurs pieds. C’est parce que porter des talons épais pendant une année où on est censé porter de talons fins montre à tout le monde que vous n’avez pas contribué à cette flèche récemment. Ainsi vous n’avait pas autant de valeur que celui qui porte des talons fins à côté de vous. Ou comme c’est souvent le cas dans certaines annonces, c’est pour vous pousser à acheter de nouvelles chaussures continuellement. La pub et les médias en général y jouent aussi un grand rôle. Chacun d'entre nous aux États-Unis est ciblé avec plus de 3000 messages publicitaires par jour. Chacun de nous regarde plus de publicités au cours d'une année que les gens il ya 50 ans ne le faisaient durant toute leur vie. Pendant que vous y pensez, quel est l’utilité d’une pub si ce n’est de nous rendre insatisfaits de ce que nous possédons. Donc, 3000 fois par jour, on nous dit que nous sommes mal coiffés, notre peau est mal entretenue, nous sommes mal habillés, notre mobilier ne va pas, nos voitures ne vont pas, que rien ne va chez nous. Mais que nous pouvons arranger tout ça en allant faire du shopping. Les médias contribuent à cacher tout cela.



Alors la seule partie visible de cette économie matérialiste devient le shopping. L'extraction, la production et l’élimination des déchets, tout se passe dans notre dos. Ainsi, aux États-Unis, nous possédons plus de choses que jamais, mais les sondages montrent que notre bonheur national diminue en fait. Notre bonheur national a atteint le sommet dans les années 1950, au moment où cette manie consumériste a explosé. Hmmm. Coïncidence intéressante. Je pense que je sais pourquoi, nous avons plus de choses, mais nous avons moins de temps pour les choses qui nous rendent vraiment heureux : la famille, les amis, les loisirs. Nous travaillons plus dur que jamais.

Certains analystes disent que nous avons moins de temps pour les loisirs que nos aieuls en avaient pendant la période féodale. Et savez-vous ce que sont les deux principales activités que nous faisons avec le peu de temps libre qu’il nous reste ? Regarder la télé et faire des courses ! Aux États-Unis, nous passons 3 à 4 fois plus d’'heures à faire du shopping que nos homologues européens. Donc, nous sommes dans cette situation ridicule où nous nous rendons au travail, peut-être même a deux emplois, et rentrons chez nous épuisés que nous nous affalons sur notre nouveau canapé et regardons la télévision et les publicités nous dire : « T’es nul! » Donc nous devons aller au centre commercial pour acheter quelque chose qui nous aidera à mieux nous sentir, mais alors il nous faudra travailler encore plus pour payer les choses que nous venons d'acheter et nous rentreront chez nous encore plus fatigués alors vous vous asseyez et regardez encore la télé qui vous dit de retourner au centre commercial. En définitive, nous sommes comme sur un tapis roulant avec cette folle tryptique « travailler - regarder - dépenser », ce que nous pourrions juste arrêter de faire. Mais en fin de compte, qu’est-ce qui arrive à toutes ces choses que nous achetons, de toute façon ? À ce rythme de consommation, nos maisons ne peuvent pas contenir tout ca, même si la taille moyenne des maisons dans ce pays a doublé depuis les années 1970. Ces choses finissent quand même toutes à la poubelle. C’est là qu’on arrive à l’élimination des déchets. La partie de l'économie matérialiste que nous connaissons le mieux parce que nous transportons les déchets sur le bord du trottoir nous-mêmes.



Chacun d'entre nous aux États-Unis produit plus 2 kilos de déchets par jour. C'est deux fois ce que chacun de nous produisait il y a trente ans. Tous ces déchets sont soit jetés dans une décharge, un grand trou dans le sol, ou si vous êtes vraiment malchanceux, il est brûlé d'abord dans un incinérateur, puis jetés dans une décharge. Quoi qu'il en soit, les deux polluent l'air, la terre, l'eau, et n'oubliez pas, changent aussi le climat. L'incinération est vraiment nuisible. Vous rappelez-vous des substances toxiques dans la phase de production ? Brûler les déchets libère en fait des substances toxiques dans l'air. Pire encore, ça fabrique de nouvelles substances ultra toxiques telle que la dioxine. Selon la science la dioxine est la substance la plus toxique créé par l’homme. Et les incinérateurs sont la source Cela signifie que nous pouvons arrêter la source première de la substance la plus toxique créé par l'homme en arrêtant simplement de brûler des ordures, on pourrait l'arrêter aujourd'hui. Maintenant, certaines entreprises ne veulent pas se fatiguer à construire des décharges et des incinérateurs chez nous, alors elles exportent l’élimination des déchets aussi. Qu’en est il du recyclage ? Est-ce qu’il sert vraiment ? Oui le recyclage peut aider à réduire les déchets. Et il réduit la pression d'extraire et de produire de nouvelles choses. Oui, Oui, Oui, nous devons tous recycler. Mais le recyclage ne suffit malheureusement pas. Le recyclage ne suffira jamais. Pour plusieurs raisons.



Tout d'abord, les ordures qui sortent de nos maisons sont seulement la partie visible de l'iceberg. Pour chaque poubelle sur le bord du trottoir, 70 poubelles ont été fabriqués en amont juste pour fabriquer tout le bazar que vous avez mis dans cette poubelle que vous avez sorti sur le bord du trottoir. Ainsi, même si nous pouvions recycler 100 pour cent des déchets qui sortent de nos ménages, le fond du problème reste. En plus, beaucoup d’ordures ne peuvent pas être recyclées, soit parce qu'elles contiennent trop de substances toxiques ou elles sont conçues, à l’origine, pour ne PAS être recyclables. Comme ces boîtes de jus de fruit faites de couches de métal, de papier et de plastique tous mélangés ensemble. On ne peut jamais les séparer pour faire du véritable recyclage. Donc, vous voyez bien qu'il s'agit d'un système en crise. Tout au long, nous nous heurtons contre un certain nombre de limites du changement climatique à la baisse de notre bonheur, on se rend compte que le systeme ne marche pas. Mais le bon cote des choses, avec un problème aussi répandu, c'est qu'il ya beaucoup de manières d'intervenir.



Il ya des gens qui travaillent ici pour sauver les forêts et pour produire propre. et la consommation responsable et qui luttent contre les décharges et les incinérateurs et surtout, car c’est tres important, qui oeuvrent à reprendre en main notre gourvernance afin qu’elle soit vraiment par le peuple et pour le peuple. Tout ce travail est d'une importance cruciale, mais les choses vont vraiment commencer à bouger quand on verra les connexions, lorsque nous aurons une vue d’ensemble. Lorsque les gens, tout le long du système, s’uniront, nous porrons récupérer et transformer ce système linéaire en quelque chose de nouveau, un système qui ne gaspille pas les ressources ou les personnes. Parce que ce que nous avons vraiment besoin de larguer, c’est cette mentalité de la vielle école qui consiste à tout jeter. Il y a une nouvelle école de pensée sur « ces trucs » et elle repose sur la durabilité et l'équité : la Chimie Ecologique, le Zéro Déchet, la Production en circuit fermé, l'Energie renouvelable, des économies locales de proximité. Et c'est déjà entrain de se réaliser. Bon, certaines personnes vous dirons que c’est pas réaliste, c’est utopique et que ça n’arrivera jamais. Mais moi je dis ceux qui ne sont pas réalistes sont ceux qui veulent continuer à emprunter des chantiers battus. Ils délirent.

N'oubliez pas que les vieilles méthodes ne se sont pas produites d’elles-mêmes. Ce n'est pas comme la loi de la gravité avec laquelle nous sommes obligés de vivre des personnes les ont crées. Et si nous sommes toujours des personnes, créons nous aussi quelque chose de nouveau.

En vrac

Privacy policy on Mozilla-Europe.org

A long overdue privacy policy has just been posted on mozilla-europe.org. As we want to understand better how our Website is used by visitors in order to make it more efficient[1], we need to have a privacy policy. It's now available. No big surprise, as it is very close to the Mozilla Privacy Policy with a European twist.

Notes

[1] Word of mouth being the strongest vector of distribution by far, the Website is a key tool in putting Firefox into the hands of users.

dimanche 28 décembre 2008

Le pic de gâchis

Avec la crise dont on nous rebat les oreilles, je n'arrête pas de me dire que c'est peut-être l'occasion pour notre société de remettre en cause les sacro-saints principes qui font la société de consommation. Je n'arrive pas à bien expliquer ce que je ressens, mais Tim O'Reilly mets des mots qui expriment assez bien le fond de ma pensée :

In a recent conversation with my daughter Arwen and son-in-law Saul Griffith, Matt Webb remarked that he'd like 2008 to be remembered as the year of "peak consumption." Saul pointed out, though, that the term "peak waste" is perhaps more accurate. In an analogy to , he suggested that maybe we've reached the pinnacle of waste in our consumer culture. I do wonder if we will look back at the past few decades as a kind of sick aberration rather than a golden age, with good times we want to get back to. Like Saul, I'm hopeful that we can get rid of the waste, and get back to creating things of lasting value.

Version française :

Lors d'une récente conversation avec ma fille Arwen et mon gendre Saul Griffith, Matt Webb remarquait qu'il imaginait qu'on se souviendrait de 2008 comme de "l'année du pic de la consommation". (...) Saul a fait remarquer que l'expression "Pic de gâchis" était probablement plus adaptée. Il suggérait que nous avons peut-être atteint le sommet du gâchis dans notre société de consommation. Je me demande si avec le recul, on regardera les décennies récentes plus comme une aberration écoeurante que comme un age d'or vers lequel on souhaite revenir. J'espère qu'on pourra se débarrasser du gâchis, pour revenir vers la création de choses dont la valeur dure.

J'aimerais franchement que Tim O'Reilly ait raison, mais j'ai bien peur qu'il se plante. Quasiment tout le monde a peur de perdre son boulot et fait ce que demande l'actionnaire (produire plus, vendre plus...), même si chacun de nous commence à réaliser que notre société n'est pas durable. On le sait, il est beaucoup plus difficile d'expliquer quelque chose à quelqu'un s'il est payé pour ne pas le comprendre. Pire, notre modèle sans avenir est vendu aux pays en voie de développement comme étant l'eldorado, du coup l'Inde, la Chine, Le Brésil, la Russie veulent consommer autant que l'Occident. Mon récent voyage en Roumanie était édifiant à cet égard. Il manque un événement qui fasse comprendre à tout à chacun qu'il faut trouver un autre mode de fonctionnement. Il manque aussi un modèle alternatif à la cupidité associée à la société de consommation. Tout cela reste à inventer, mais qui pourra le faire ?

Faut-il admirer Bill Gates ?

Bill Gates

Portrait de Bill Gates en 2006 en Pologne. Source : Wikimedia Commons

Dale Dougherty (qui blogue chez O'Reilly Radar) signe un billet inattendu : Admiring Bill Gates avec lequel je suis plutôt d'accord. Je suis ravi de voir Bill Gates s'attaquer à des problèmes importants pour l'humanité (la santé, l'éducation). Il est vraiment brillant et dispose d'un pouvoir (financier et relationnel) qu'il met au service de causes justes. C'est remarquable, et c'est un exemple à suivre. Toutefois, Dale Dougherty oublie juste de signaler deux choses importantes :

  1. D'une part, Microsoft est devenu une boite chiante et sans grand avenir, remarquable surtout par son pouvoir de nuisance. On est bien loin du temps de Windows 95 ! On pourrait croire que c'est la maturité des boites de technologies qui veut cela, mais Apple a un an de moins que Microsoft et ne montre pas les même signes de fatigue... C'est sûrement plus facile de quitter une boite dans cette situation pour se consacrer à des problèmes plus importants et plus excitants que de gérer un géant vieillissant du logiciel.
  2. Microsoft a abusé de sa position dominante et violé la loi anti-trust pour tuer des concurrents meilleurs qu'eux. Idem pour les accords avec les OEM et toutes les casseroles juridiques que traîne Microsoft. C'était illégal et ils ont été reconnus coupables. En tant que CEO à l'époque, Bill Gates était responsable de ces malversations et les a avalisé. Si un jour on devait faire un bilan de l'action de Bill Gates, c'est quelque chose à ne pas oublier.

Mais cela n'enlève rien à ce que fait Bill Gates actuellement, à l'importance de sa nouvelle mission. Il me tarde de voir d'autres entrepreneurs (y compris français) suivre cette direction en prenant un peu de hauteur. Parmi d'autres exemples qu'on peut citer dans la même veine, mais à une moindre échelle, je pense à :

  1. Ted Turner (Fondateur de TBS et de CNN), qui alors que les Etats Unis ont cessé de financer les Nations Unies, a pris sur sa fortune personnelle 1 milliard de dollars (il en possédait 3 à l'époque) pour créer la United Nations Foundation en vue de compenser la défection de son gouvernement.
  2. Chris Anderson (celui de TED, pas celui de la Longue Traîne). Chris a fait fortune en créant Future Publishing, puis après avoir quitté la société, a créé la Sapling Foundation qui offre sous licence Creative Commons les fameux TEDTalks.

J'ai deux questions pour vous, chers lecteurs :

  1. Combien de millions faut-il avoir en banque pour être "assez" riche et se dire qu'on peut utiliser son influence pour des choses autres que l'accumulation de capital ? Un million d'Euros ? Deux millions ? 10 ?
  2. Connaissez-vous d'autres personnes qui ont fait "fortune" puis ont décidé d'utiliser leur intelligence, leur savoir faire, leur influence, leur argent, leur carnet d'adresse pour résoudre des problème plus ambitieux que l'accumulation d'argent ?[1]

Notes

[1] On pourra laisser de coté les suspects habituels que sont l'Abbé Pierre, Mère Teresa : ils ont démontré qu'il n'y avait pas besoin d'être riche pour essayer de changer le monde, et je cherche plutôt des entrepreneurs qui ont changé d'orientation une fois fortune faite.

mercredi 24 décembre 2008

La main au porte monnaie : Wikipedia

Soutenez Wikipedia !

Le site Wikipédia est consultée par plus de 250 million de personnes par mois dans le monde, et il y a de très grandes chances que vous en fassiez partie[1]. J'utilise Wikipedia de façon quasi quotidienne, et je contribue modestement avec mes photos. Mais il y a des coûts liés à l'achat des serveurs ou le paiement des salaires, qui font que l'argent est nécessaire. C'est pourquoi je donne régulièrement à la Wikimedia Foundation[2], pour que chacun puisse avoir un libre accès à la somme du savoir humain.

C'est Noël. Offrez un cadeau au monde : donnez à Wikipédia.

Notes

[1] A ma connaissance, c'est le site sans publicité le plus visité au monde.

[2] Fondation à but non lucratif.

mardi 23 décembre 2008

Fennec Alpha 2 et Weave

Fennec Alpha 2

Il y a plein d'actu chez Mozilla en ce moment (comme toujours, suis-je tenté de préciser) et on la retrouve dans la dernière lettre d'information About:Mozilla. Trop d'info tuant l'info, je voulais faire ressortir en français deux points qui me paraissent important :

  1. Sortie de Fennec Alpha 2. Au menu : gains de performance, que ça soit au démarrage ou à l'utilisation (c'est surtout sensible sur du matériel comme les smartphones, où on dispose de peu de puissance CPU et de mémoire).
    1. demo de Fennec Alpha 2 en vidéo
    2. Mark Finkle a tous les détails sur ces gains de performance (prévoir une aspirine ;-) )
  2. Prototype de Weave sur Fennec. Bien sûr, ça n'est qu'un début, mais il est prometteur. Pour ceux qui parlent l'anglais, Aza a une interview vidéo de Dan Mills sur Weave.

Pour ceux que cela intéresse de recevoir ces infos chaque semaine en anglais par mail, il est possible de s'abonner à about:mozilla.

Ah, j'en rajoute une troisième : la disponibilité de Firebug (en version 1.4 Alpha) pour Firefox 3.1 Beta 2 : (presque) plus d'excuse pour ne pas tester Firefox 3.1 Beta ! ;-)

En vrac

Boosting the global IQ

A couple of weeks ago, Chris Anderson (from TED fame) made a great speech in Paris about the Web, its dangers and its promises. Chris described the Web as a "giant brain", which had a "global IQ". The video is now available to the public.

In his conclusion – while showing a picture of kids in Pakistan (where Chris was raised), kids getting little access to education – Chris explained that the mobile Web could give access to the knowledge and education in ten years from today.

Chris' final sentence was:

If you are working on something who's going to boost global IQ, I salute you, because what you're doing is a gift of love to these children and to all of us.

This sentence did resonate a lot for me. While we, at Mozilla, do not solve World hunger not cure cancer, we're part of this wonderful thing we call the Web, and we are actually "boosting the global IQ", by enabling people to participate the way they can, where they are. We're helping people use the Web, but also build the Web. In this regard, I think we, at Mozilla, do boost the global IQ, even if it's at a tiny level. We should be proud of this.

Quel intéret d'avoir un moteur JavaScript plus performant ?

Dans le précédent billet, je mentionnais que plusieurs navigateurs allaient disposer d'un moteur d'exécution JavaScript de nouvelle génération, beaucoup plus rapide grâce à la technologie JIT-Tracing. Ces navigateurs sont Google Chrome, avec la technologie V8, Safari[1] avec SquirrelFish Extreme et bien sûr Firefox[2] avec TraceMonkey.

IMG_4428.JPG

Figure 'Roue arrière' à moto

Dans les commentaires, j'ai eu plusieurs remarques démontrant que certains lecteurs du Standblog ne comprennent pas l'intérêt de ce bond en avant quantitatif, questionnant l'intérêt pour l'utilisateur. Un des commentaires notait que c'était important pour Firefox, car il est partiellement écrit en JavaScript, tout comme la majorité de ses extensions. Donc ça signifie une plus grande vélocité de Firefox en général. Mais c'est aussi important pour les autres navigateurs et le Web en général. Voici pourquoi :

  1. Ça renforce l'intérêt du Web ouvert face à des technos comme Silverlight et Flash, qui sont capables d'exécuter du code plus rapidement qu'un navigateur interprète du JavaScript (JS). Maintenant que JS va être exécuté par un compilateur avec du JIT-Tracing, les solutions propriétaires d'Adobe et Microsoft perdent l'essentiel de leur intérêt.
  2. Ça permet aux développeurs Web de faire des applications qu'on ne pouvait pas faire avant, parce que cela prenait trop de temps à l'exécution. Des applications comme GMail ou Google Maps sont des prouesses techniques mais sont limitées par les navigateurs. Je suis certain qu'il est possible de faire beaucoup mieux avec un moteur JS sensiblement plus performant.
  3. C'est bon pour les Netbooks et les mobiles, qui sont équipés de microprocesseurs moins puissants que les ordinateurs de bureau, mais qui sont de plus en plus utilisés pour accéder au Web.
  4. Ça permet d'amortir les ordinateurs sur une plus longue période. Le vieux Mac G5 que j'utilise ce matin a pris un coup de jeune avec Firefox 3, et ça va être encore le cas avec 3.1. Tant mieux pour mon porte-monnaie et pour les décharges informatiques...

En ce qui concerne l'intérêt pour l'utilisateur, il est triple :

  1. À court terme, il bénéficie d'un meilleur confort de navigation
  2. À moyen terme, sa machine reste utilisable plus longtemps
  3. À long terme, le Web devient plus puissant, avec des applications plus performantes et innovantes. Le Web reste ouvert (avec tout ce que cela signifie) car compétitif face à des technologie propriétaires.

Notes

[1] A partir de Safari 4.0, qui devrait sortir en 2009.

[2] A partir de Firefox 3.1, actuellement en version Beta 2, dont la version finale est prévue pour le premier semestre 2009.

lundi 22 décembre 2008

Actu des navigateurs

01Net : Comment est financé l'Open Source

Mon dernier billet est paru la semaine dernière, alors que j'étais en vacances sans connexion (c'est ma cure annuelle de désintoxication ! ;-) ). Il est intitulé Comment est financé l'open source ?. Ca n'est pas facile de traiter un sujet aussi complexe dans les 1500 signes que me demande 01Net, d'où le lien vers l'excellent livre de Franiçois Elie, Economie du logiciel Libre.

Je suis toujours preneur de sujets que vous voudriez me voire traiter dans le cadre qui m'a été fixé "Open Source en entreprise" (ça limite forcément le champ...). N'hésitez pas à laisser une idée dans les commentaires, si possible avec un lien vers un article récent qui traite du sujet : j'ai remarqué que ça stimulait ma réflexion...

vendredi 12 décembre 2008

Off line

Je m'éloigne du clavier pendant quelques jours. Faisez pas les cons avec le net pendant ce temps là ! ;-) Comme toujours, je ferme les commentaires histoire d'éviter le spam.

Sortie de Google Chrome

Ca y est, Google Chrome vient de sortir. Marissa Mayer n'a donc pas menti avant hier en annonçant que Chrome sortirait "très très bientôt" ! Seule la version Windows est disponible pour l'instant, je ne peux donc pas la tester pour l'instant (je suis en vacances).

Trois choses me viennent à l'esprit suite à cette annonce :

  1. Comme je le déclarais à VNUnet, 2009 va être une très grande année pour les navigateurs. La concurrence va être féroce, avec la sortie de Chrome (qui démarre les hostilités), celle d'IE8, de Safari 4, de Firefox 3.1 et Opera 10. Quand on pense à la situation d'il y a 4 ou 5 ans, avant la sortie de Firefox 1.0, le progrès est flagrant : le monopole n'est plus et l'innovation est de retour. C'est une excellente nouvelle pour l'état de santé du Web tout comme pour les utilisateurs
  2. A propos d'innovation, justement, que des bonnes nouvelles :
    1. 3 navigateurs dont le moteur est Libre vont bénéficier du JIT Tracing, qui accélère grandement l'éxecution de JavaScript (SquirrelFish pour Apple Safari, V8 pour Google Chrome et TraceMonkey pour Mozilla Firefox).
    2. 4 navigateurs modernes – Chrome, Safari, Firefox et Opera – ont déjà commencé à adopter HTML 5, avec vidéo native, canvas. Que du bonheur pour les développeurs Web, et de belles innovations en terme de services et d'ergonomie en perspective.
  3. Internet Explorer 8 ne supporte pas ni HTML 5 ni SVG. Il n'a pas de JIT Tracing et malgré son gain en performance, est loin derrière les 4 autres. Ne parlons même pas du test Acid3, ni du système d'extensions... Bref, IE 8 est dépassé avant même d'être sorti. Avec toute la communication et le marketing autour des navigateurs (imaginez Apple + Google communiquant sur le sujet !), il va devenir évident pour tout le monde qu'Internet Explorer 6 et 7 sont obsolètes, et que la version 8 est à la traîne. Cette prise de conscience des utilisateurs est essentielle pour que les navigateurs modernes – qu'ils soient Libres ou propriétaires – puissent progresser, et que le Web puisse tenir les promesses de HTML 5.

Donc 2009 vient en fait de commencer, au moins pour les navigateurs, et ça promet du très bon pour le Web et ses utilisateurs. Mais ça veut dire aussi qu'il va y avoir une pression concurrentielle plus grande encore. C'est rarement confortable pour les acteurs, mais c'est facteur de progrès et d'innovation. Je ne demande pas mieux.

jeudi 11 décembre 2008

WCAG 2.0 est sorti

Ca alors, deux grosses actus sur les standards et l'accessibilité qui sortent à quelques heures d'intervalle, c'est fou !

WCAG 2.0 vient de sortir. WCAG ça signifie Web Content Accessibility Guidelines, autrement dit comment rendre accessible du contenu Web. C'est une recommandation (dans le jargon du W3C, ça signifie que c'est un standard) dont l'essentiel est normatif. C'est un grand pas en avant pour l'accessibilité, et j'apprends qu'Accessiweb va produire une traduction officielle du document prochainement.

Actu Mozilla

Introduction à l'accessibilité des applications Internet riches

Handicapped parking sign painted on the floor. CDG airport

Handicapped parking sign painted on the floor. CDG airport

Une des grandes limites d'Ajax et des applications Web, c'est qu'on n'est plus dans une approche "document" d'une page Web, mais plutôt dans une perspective applicative. Ca signifie qu'en terme d'accessibilité numérique, on régresse, ce qui est regrettable.

C'est en vue de renverser la vapeur et rendre les applications Web accessible qu'a été lancée l'initiative WAI / ARIA|Web Accessibility Initiative / Accessible Rich Internet Applications??. Une introduction to ARIA en anglais existe (merci Opera) et voici qu'une version française, Introduction à WAI ARIA vient d'être publiée.

(trouvé via Aaron Leventhal).

mercredi 10 décembre 2008

Le logiciel et moi (4/4) : conclusion

Ce billet fait partie d'une série :

  1. A propos du logiciel propriétaire
  2. De l'importance du logiciel et de sa liberté
  3. Le logiciel Libre, nouveau mode d'organisation
  4. Conclusion.

Que les choses soient claires : pour moi, Mozilla est une formidable expérience à la fois technique et sociale. A grande échelle. Par contre, j'ignore si elle est transposable au monde entier. Je ne dis pas que tout le monde devrait bosser pour une fondation, ou que tout le monde devrait être bénévole. Peut-être qu'on y arrivera un jour. Peut-être que dans 1, 2 ou n siècles, on va regarder le modèle capitaliste en ricanant car il sera devenu désuet, voire obsolète. Je n'en sais rien. Je ne suis pas attaché à ce modèle particulièrement, car j'en connais trop bien les limites, même si j'ai la chance d'être du bon coté, celui qui a accès à la sécurité sociale, à l'éducation nationale, à un état de droit et un environnement social et familial privilégié.

Pour moi, le Libre est un formidable terrain d'expérimentation social et économique, qui permet d'approcher un peu un futur potentiel tout en se rendant utile socialement à une échelle impossible à imaginer avant.

Pour autant, je ne suis pas un extrémiste. Je ne souhaite pas la révolution. J'ai besoin de me sentir à l'aise dans mon environnement. Il y va de ma santé mentale. Mais le monde qui m'entoure peut être perfectionné, amélioré. A ma très modeste échelle, le logiciel Libre est le plus gros levier qui soit à ma portée. J'essaye juste de comprendre comment il marche, dans quel sens il faut l'actionner pour faire bouger le monde dans la bonne direction, même si l'impact est minime par rapport aux injustices qui minent la vie de mes contemporains.

Le logiciel et moi (3/4) : Le logiciel Libre, nouveau mode d'organisation

Ce billet fait partie d'une série :

  1. A propos du logiciel propriétaire
  2. De l'importance du logiciel et de sa liberté
  3. Le logiciel Libre, nouveau mode d'organisation
  4. Conclusion.

Là, c'est un autre aspect très différent, mais complémentaire, qui me fascine tout autant dans le logiciel Libre: comment organiser la production d'un logiciel d'une façon différente de l'économie traditionnelle, qui joue sur la privatisation ?

  • Comment inventer des nouveaux modes de collaboration à l'échelle du globe ? Comment faire pour que le résultat profite à un maximum de gens ?
  • Qu'est-ce qu'implique la création d'un logiciel qui appartient à tous, qui est un bien commun ?
  • Comment un tel logiciel peut refléter et servir les valeurs et les intentions de ceux qui le produisent (en l'occurrence les utilisateurs eux-même).
  • Comment un logiciel Libre, réalisé sous l'égide d'une fondation à but non lucratif peut jouer un rôle puissant dans le monde, y compris sur un marche super-concurrentiel (souvenons nous que les concurrents de Mozilla Firefox sont Microsoft, Apple, Google et Opera).
  • Comment, en donnant des outils à des utilisateurs pas nécessairement informaticiens, on arrive à obtenir un logiciel de meilleure qualité et plus localisé qu'avec des méthodes propriétaires.
  • Comment l'ouverture du code et l'ajout de mécanismes complémentaires permet une innovation distribuée qui profite à une plus grande audience ?
  • Comment le logiciel Libre arrive à botter les fesses d'une multi-nationale monopolistique pour que les utilisateurs soient mieux servis, avec de meilleurs produits, avec des prix plus en rapport avec la réalité de leur coût.

Pour l'instant, nous n'avons que des éléments de réponse à ces questions, et Mozilla est un laboratoire où on expérimente sur ces sujets.

Sortie de Thunderbird 3 Beta 1

Voilà, Thunderbird 3 Beta 1 vient de sortir. Ca fait super plaisir de voir que les efforts de la nouvelle équipe Thunderbird portent leurs fruits. C'est toujours pareil avec le logiciel : on bosse pendant des mois ou des années sur un truc compliqué, mais il faut attendre la publication d'une version pour savoir ce qu'en pensent les utilisateurs.

En l'occurrence, les nouveautés ne manquent pas :

  • Tab interface for Mail
  • Improvements to IMAP for faster message viewing
  • Improved message reader view
  • New Add-ons Manager
  • Improved Address Book interface
  • Improved import of mail from other Mail clients
  • Integration with Windows Vista search
  • Integration with Mac OS X Address Book

On trouve plus de détails dans les notes de version.

Mais le meilleur reste à venir, et David Ascher a un très long billet sur ce sujet : Thunderbird 3 beta 1 - une plateforme pour l'innovation prend forme.

mardi 9 décembre 2008

Le logiciel et moi (2/4) : de l'importance du logiciel et de sa liberté

Ce billet fait partie d'une série :

  1. A propos du logiciel propriétaire
  2. De l'importance du logiciel et de sa liberté
  3. Le logiciel Libre, nouveau mode d'organisation
  4. Conclusion.
  • Le logiciel, c'est important. C'est même de plus en plus important dans nos vie, alors que nous interagissons avec notre environnement via des ordinateurs (qui ne sont que des gros presse-papiers tant qu'on a pas mis de logiciel dedans). Idem pour Internet.
  • Le logiciel influence les actions de celui qui s'en sert (un billet sur ce sujet un de ces jours, depuis le temps que je le promets !).
  • Quand on combine les deux points ci-dessus, on comprend que la liberté du logiciel est très importante pour la société qu'on est en train de batir.

Bref, ce point là est essentiellement "politique". Je déteste utilise ce mot car il est terriblement galvaudé et usé. Il est chargé négativement. C'est un mot qui, une fois qu'il a été prononcé, fait qu'une grande partie de l'audience déconnecte le cerveau et soit se désintéresse, soit tombe dans les ornières des discussion partisanes. Bref, c'est un mot qui fait fuir la raison et la discussion.

Pourtant, réfléchir sur la société que l'on est en train de batir est à mon sens essentiel, et le logiciel (et Internet) vont y jouer de grands rôles. En tant que citoyen, de père de famille, je me soucie du monde que nous bâtissons et que nous allons laisser à nos enfants.

Par ailleurs, je suis contre les brevets logiciels, car si on a bien compris depuis longtemps qu'il ne faut pas breveter les idées (on ne brevette heureusement pas les mathématiques), une poignées d'avocats qui ont bien compris que c'était bon pour leur business de pousser la brevetabilité des logiciels. Mais ça n'est pas bon pour la société. Je suis donc contre, parce que le code source d'un logiciel, ça n'est qu'un assemblage d'idées. Par contre, je suis pour le droit d'auteur, qui permet le diffusion protégée de logiciels propriétaires.

Le logiciel et moi (1/4) : le logiciel propriétaire

Initialement, ce billet devait s'intituler Le logiciel libre ne cotise pas chez Besancenot #3, mais j'ai décidé de le renommer. Voici pourquoi : suite à un billet de François Miclo, Daniel Glazman explique ce qu'il pense du libre, du propriétaire et du logiciel en général. Les deux textes sont longs, mais c'est pour moi un prétexte pour rebondir et expliquer ce qui me passionne et me fascine dans le logiciel Libre, dans Internet et dans Mozilla. Je vous prévient, c'est un billet vite fait, limite bâclé, mais c'est toujours mieux que rien. Une fois ces précautions d'usage mentionnée, c'est parti, mais en 4 parties, histoire que vous ayez le courage de tout lire :-D (publication au fil de l'eau)

Première partie : A propos du logiciel propriétaire

  • Le logiciel propriétaire existe depuis longtemps, si longtemps que pour la plupart des gens, on a l'impression qu'il a toujours été là, et que c'est la manière "normale" de faire du logiciel. C'est faux.
  • Je ne suis pas contre le logiciel propriétaire. Je ne me sens pas "impur" quand j'en utilise. Richard Stallman lui même, alors qu'il menait le projet GNU (la réécriture des utilitaires Unix en version Libre) a utilisé des Unix propriétaires, remplaçant les briques propriétaires par du Libre au fur et à mesure de leur disponibilité, en commençant par l'éditeur (Emacs) puis le compilateur (GCC), en réutilisant le noyau Linux quand il a été disponible. Donc, je ne me sens pas impur en utilisant un logiciel propriétaire. Mais "sous influence", oui. Et pas forcément positive, l'influence...
  • A mon avis, le logiciel Libre et le logiciel propriétaire vont co-exister très longtemps. Par contre, je pense que le propriétaire va se réduire à des marchés de niche de plus en plus réduits. Mais je peux me tromper. Les marges souvent énormes du logiciel propriétaire permettent souvent de faire du marketing qui fait que l'utilisateur est persuadé qu'il n'y a rien d'autre.
  • J'utilise du logiciel propriétaire quand il répond mieux à mes besoins que du logiciel Libre. Il y a un coût, qui est que je suis obligé de réfléchir sur ce que ce logiciel m'impose sans que je le réalise (le plus souvent sur le format de données et donc la difficulté que j'aurais à le quitter, sur le type de système d'exploitation que j'utilise, sur les services auxquels j'ai accès). Pour cette raison, j'essaye autant que possible d'utiliser de plus en plus de logiciels Libres. Parce qu'avec eux, j'ai plus de liberté. Mais je ne suis pas au point de perdre ma capacité à travailler non plus, sous prétexte que je me sens obligé d'utiliser des outils logiciels mal fichus et ne répondant pas à mes besoins.

Les autres articles de cette série :

  1. A propos du logiciel propriétaire
  2. De l'importance du logiciel et de sa liberté
  3. Le logiciel Libre, nouveau mode d'organisation
  4. Conclusion.

En vrac

Notes

[1] Voir aussi L'article de l'Informaticien

Sortie de Firefox 3.1 Beta 2

Voilà, c'est fait, Firefox 3.1 Beta 2 est sorti.

Firefox 3.1 (Shiretoko) Beta 2 illustration

Firefox 3.1 (Shiretoko) Beta 2 illustration

Au menu, comme indiqué dans le billet technique :

Article sur 01Net

Voilà, mon petit dernier vient d'être publié sur 01Net : Nés avec le Web et l'open source, ils arrivent dans l'entreprise. Il fait référence à un billet du Standblog, Une nouvelle génération, avec un angle différent.

A ce propos, je voulais demander aux lecteurs du Standblog s'ils avaient des idées pour mes prochains billets sur 01Net autour de "l'Open-Source en entreprise" (c'est le cadre qui m'est donné par le site). Les commentaires sont ouverts, à vous de jouer !

lundi 8 décembre 2008

Actu des navigateurs

"Le Volant", restaurant rue Beatrix Dussane, Paris XV.

La devanture du restaurant "Le Volant", Paris XV

  • Opera 10 Alpha 1 Released. On notera l'apparition de la mise à jour automatique, du correcteur d'orthographe et le score de 100 au test Acid 3 (bravo Opera !). silicon.fr le trouve lent et consommateur de mémoire. Je ne l'ai pas encore testé ;
  • Valley Girls: Mitchell Baker, un très bon papier de la BBC. "I knew that the building of the browser was a necessary step to have an internet that was worth living in (...). I also knew (Mozilla) was not the obvious path to build a career but it was the obvious path to do something interesting." En français : "Je savais que faire un navigateur était une étape nécessaire de façon à avoir un Internet qui en vaille la peine. Je savais aussi que Mozilla était tout sauf un bon plan de carrière, mais que par contre, c'était l'assurance de faire quelque chose d'intéressant". Mitchell fait référence au fait qu'elle a été licenciée par AOL/Netscape pour avoir tenu bon sur l'indépendance du projet Mozilla au moment où AOL n'y croyait plus.
  • Le Mozilla Community Store vient d'ouvrir. Le concept, c'est un peu la "longue traîne" du T-shirt :-) . Le Mozilla Blog explique le concept et explique comment obtenir 20% de remise d'ici Noël, histoire d'avoir un T-shirt Mozilla au design unique sous le sapin !
  • La Migration de Firefox 2 à Firefox 3 a commencé ;
  • Blackbird, un navigateur pour la communauté noire américaine, basé sur Flock / Mozilla ;

samedi 6 décembre 2008

Back from Romania

I've spent a couple of days in Romania to participate to the NetCamp.ro event in Bucharest. Every time that I visit a place for Mozilla, the conference I go to is just the thing that decides of the date, but is completed with press meetings and community gathering. This time, Irina Sandu took the lead on organizing my trip - from finding a reasonably priced hotel, knowing how to get ripped off by so-called "taxi-drivers" at the airport to finding my way to the conference and setting up press meetings. A keynote, 5 press meetings and a great community dinner made this a very long but great day. Conferences are exciting, talking to the press and finding the right angle to convey the Mozilla message is something I love doing, but the highlight of the day is spending some time with the community. Even if the previous night was too short and the day pretty exhausting, I always feel super engaged and re-energized when talking to community members, discussing of their issues, their opinions, giving updates about Mozilla and finding ways to empower them.[1]. Irina has written a post on this. The following day, there was an presentation by Mozilla volunteers at the Politehnica university around the Open Web, localization and contributing to Mozilla, but I could not attend, as I was already on my way back.

Mozilla community dinner

Mozilla community dinner

But luckily, this time – thanks to flight schedules – I had the opportunity to walk in Bucharest and discover the city and the life of Romanians, with Irina decrypting for me the recent history of the country. I have to say that it's striking to see the Romanians crave the Western way of life after 4 decades of dictatorship and poverty. The state and recent history of the country produce some interesting artifacts as the country is catching up quickly thanks to a strong economy. For example:

  • because there is significant inflation, some prices (typically mobile operators' fee) are expressed in Euros instead of the local Lei currency, and some wages are expressed in Euros too, because it's more stable as a currency.
  • history of the the 1947 to 1989 communist era is rejected because it's associated with the lack of Freedom typical of the era. This causes the Romanian society to turn to the Western world for inspiration
  • English is seen as the language of the future and Romanian looks neglected. Roughly 70% of the Romanian users of Firefox use an English version, even if a Romanian version is available for quite some time
  • advertising is everywhere, covering entire buildings, and the average income is increasing fast over the years
  • infrastructure (roads, power and telecom grids, public transportation) has been neglected for a long time, which leads to a crowded city with terrible traffic jams and slightly overloaded poles.
  • dogs without owners are everywhere in the city and its suburbs and they may attack people at night. Their pervasiveness makes it almost impossible to ride a bicycle in Bucharest (they attack bikes).
  • On a more positive side, business is blooming and the state of the country is improving quickly as Investors are bringing funds from abroad to invest in Romania. The country has around 8% growth per year, the highest in Europe.
  • there is quite a lot of work going on, from new buildings to renovation of the infrastructure (the metro I took is much nicer than most Parisian metros, for example).

I must admit that I have loved my stay in Romania. I have sensed a lot of energy from people who were looking for a better future, particularly from the younger generation. Some of them think that Open Source is a great way to get a say in the invention of the future, an opportunity to participate and own the tools of our digital future rather than using tools produced by other countries, by different cultures.

Notes

[1] By the way, we missed Alexandru Szasz, a key contributor from Romania, who could not make it to the event, because 18 hours of travel by train just for a dinner is a bit too long ;-)

vendredi 5 décembre 2008

En vrac, de retour de Bucarest

mercredi 3 décembre 2008

About Data

.Net Magazine (UK) invites me regularly with other people to react on a question they ask us. It is then published in the magazine under the Big Question column. They're usually engaging questions, and I thought I'd share with my 2 readers (Hi Mum!) their last "big question":

What do you think will be the main issues affecting the net in 2009?

Here is my answer[1]:

We've been storing a lot of data in the cloud: just think of the amount of private information that social networks have access to. Now, apart from a few high-profile mis-steps, these services have been acting pretty responsibly with our data, mostly because they did not want their reputations to be damaged.

But things are now different. With an economic downturn, many of these services may face problems. They have been making money through indirect models, such as advertising, which may be especially sensitive to a downturn. And if you look at the terms of use of some of these services, it may allow them to do a lot more with your data than you realised, and some of these companies may be more in need of revenue than ever. It is much harder to be good when times are bad. So, are we going to see private data being sold to third parties? Is the information, for example, about the number of pizza and beer parties I've been to this year (which I've mentioned in all my "statuses") going to be sold to life insurance companies?

There was a saying about the growth in online participation of the last few years, that "the currency of the web is trust". It is my worry that this currency may be about to be devalued.

And now we see that 2.0 services get shut down more and more:

Why am I bringing this topic on my blog? Because it's a great illustration of one of the items in the Proposed Mozilla goals for 2010, "provide leadership in helping people exercise better ownership and control over their data". The Proposed goals post is short but very dense, and I thought it was worth highlighting one specific item from it, and maybe encourage my readers to give feedback on our proposed 2010 goals, here in the comments, via email[2] or using the instructions posted in the Get Involved section of the 2010 goals wiki.

Notes

[1] Hat tip goes to Patrick for his mad copywriting skills who helped make my prose easier on the reader.

[2] You can find my address pretty easily, just ask your favorite search engine!

mardi 2 décembre 2008

En vrac, en direct de Bucarest

About Firefox market share

Net Applications has published recent data: Firefox Share Tops 20% for November.

Ken 'Da Numerator' Kovash has the scoop: Firefox Surpassing 50% Market Share in More Regions. As usual, statistics need to be taken with a grain of salt. If there is one thing we can take for sure from all these numbers, it's that Firefox usage is growing everywhere (I can hear Mozillian cheer all over the world while chairs are flying in Redmond). Asa has a great comment on this:

The Web is a large and massive thing and it's very difficult to get it moving in a new direction. Once it gets moving in one direction, it's got a momentum that's difficult to alter. It's not impossible, it's just difficult and either extraordinary circumstances (Netscape and Microsoft) or extraordinary effort (Mozilla) are required. It's rare that any one entity has caused a major shift in velocity of the web. Mozilla, having effected a real change in that velocity with Firefox, is acting differently than the other two examples because Mozilla's mission is not to try to consolidate control and become the sole determiner of the direction for the Web, but rather to help more people and projects (and yes, even other browsers) play a much bigger part in determining where this thing goes than they've been able to in the past.

Let me simplify his last sentence, because I think it sums up pretty well what Mozilla is about:

Mozilla's mission is to help more people and projects (and yes, even other browsers) play a much bigger part in determining where this thing (the Web) goes than they've been able to in the past.

This is just it. Mozilla is about participation. It's about enabling us, users, Web developers, content producers, to decide collectively where the Web, the Internet, our online life are going.

lundi 1 décembre 2008

Sur 01Net : Monsieur Jourdain et l'Open Source

Voici donc mon 2eme article paru sur 01Net : Monsieur Jourdain et l'open source. Je tiens à préciser que je touche là-bas une audience différente de celle du Standblog, ce qui fait que j'y exprime des idées qui sembleront évidentes aux lecteurs habituels du Standblog.