février 2006 (48)

mardi 28 février 2006

Firefox, les standards et l'avenir du Web : l'indépendance du projet Mozilla (5/5)

Ce billet fait partie d'une suite d'articles sur Firefox, les standards et l'avenir du Web.

  1. Introduction ;
  2. L'importance d'avoir des parts de marché ;
  3. L'historique de la relation avec Google ;
  4. Le soutien des partenaires ;
  5. L'indépendance du projet Mozilla (le présent billet).

(Avant de continuer la lecture, merci de vous souvenir qu'il s'agit ici de mon analyse personnelle et en aucun cas d'une communication officielle du projet Mozilla).

Comme je le disais précédemment, le mode de fonctionnement de Mozilla repose sur la mutualisation des efforts. Cette collaboration, aussi bien au niveau technique que promotionnelle, est essentielle, et les instances dirigeantes du projet Mozilla l'ont bien compris.

Mais imaginons le pire un instant, juste comme hypothèse de travail. Imaginons que le projet Mozilla abandonne sa mission qui consiste, je le rappelle, à "promouvoir le choix et l'innovation sur Internet" et ne propose plus de nouvelles versions de Firefox, par exemple (ce que Microsoft a plus ou moins fait avec IE entre 2001 et 2006, hormis le Service Pack 2 de XP fin 2004). Que se passerait-il ? Un groupe composé de gens de bonne volonté se réunirait et reprendrait le code de Firefox pour l'améliorer. Vous croyez que je délire ? Pour vous prouver le contraire, permettez moi de vous rappeler deux fois ou cette occasion s'est présentée :

  1. En juillet 2003, AOL/Netscape a décidé d'abandonner le projet. Mozilla Foundation est créée, les bénévoles se mobilisent (dont votre serviteur) et lance Firefox 1.0 quinze mois plus tard ;
  2. Peu après, il est décidé de ne plus améliorer la suite Mozilla 1.7, compte tenu du succès bien plus important de Firefox et Thunderbird. Quelques ingénieurs ne l'entendent pas de cette oreille et décident de reprendre le code, avec l'aide logistique de la Mozilla Foundation (mais sans y dédier de ressources humaines, juste en offrant l'infrastructure, dont Bugzilla, les Tinderbox, les serveurs et la bande passante). fin janvier 2006, SeaMonkey 1.0 est sorti.

Autrement dit, le code de Firefox étant Libre (sous triple licence MPL-LGPL-GPL), tout le monde peut se l'approprier pour proposer un navigateur Libre, si le leadership du projet faisait défaut. Dans le monde du logiciel Libre, c'est ce qu'on appelle un Fork, et c'est une réalité de ce monde. Ceux que cela intéresse pourront se reporter à l'historique du logiciel Mambo et de son fork Joomla, créé le 17 août 2005 suite à une forte divergence de vue entre les développeurs et la direction. Tous les développeurs ont quitté Mambo pour fonder Joomla, qui connait maintenant le succès.

On notera par ailleurs qu'il y a des projets de navigateurs basés sur le code de Gecko (projet Mozilla), et qui ne sont pas des produits de Mozilla Corp. :

  • K-meleon, un navigateur léger pour Windows. Dernière version datée du 10 janvier 2006 ;
  • Camino, navigateur léger pour OS X, en version 1.0 ;
  • Seamonkey suite Internet pour Linux, Windows et OS X, actuellement en version 1.0 ;
  • Galeon / Epiphany, navigateurs pour le bureau Gnome de GNU/Linux, navigateurs qui devraient fusionner à terme ;
  • Flock, navigateur dit "social" pour OSX, Linux et Windows. Actuellement en pré-version 0.5.11 destinée aux développeurs.

On le voit, si la direction de Mozilla venait à faire défaut, le fork ne tarderait pas, d'autant qu'il existe déjà des compétences - en dehors de Mozilla Corp. - capables de prendre le code et de porter le projet, ce qui une indéniable garantie de pérennité pour le logiciel, et qui tient à sa nature Libre. Faut-il rappeler que pendant les cinq ans où le navigateur dominant et propriétaire a été laissé en jachère, il n'y avait aucun recours? A ce titre, le code de Firefox est infiniment plus pérenne que les navigateurs propriétaires, et la Mozilla Corporation sait qu'elle se doit de continuer dans la droite ligne de sa mission : promouvoir le choix et l'innovation sur Internet, faute de quoi elle verrait la communauté la sanctionner en quittant le navire.

lundi 27 février 2006

Paris - Bruxelles - Londres - Paris

En direct depuis Londres, où je suis arrivé depuis Bruxelles et un FOSDEM exceptionnel par la présence des localiseurs (Mozilla Foundation leur a offert le voyage) et celle de développeurs du monde entier (US, Israël, UK, Danemark, Allemagne, Autriche, France) en plus des localiseurs, dont un georgien, des polonais, des tchèques, des espagnols, et des français venus en force).

S'il n'y avait qu'un seul billet à lire aujourd'hui, du moins pour ceux qui s'intéressent aux DRM et à DADVSI, c'est La soirée LESTELECHARGEMENTS.COM, ou : fallait pas l'inviter., par l'incontournable Maître Eolas, qui devrait faire blogueur plutôt que de perdre son temps avec des futurs repris de justesse ;-). Quelques extraits particulièrement pertinents :

J'ai jeté un coup d'oeil au site en question, et ai pu constater ce que vous y avez sans doute vu vous même : le message est un peu à sens unique. Le film "les sauterelles" est parlant. Dans la série propagande, le message de Marc Lavoine, qui a l'air de se demander ce qu'il fait là, est affligeant : 300.000 emplois seraient menacés par le téléchargement, rien que ça. Démonstration ? Pas besoin, c'est un chanteur.

les artistes ne comprennent rien aux enjeux réels mais ont réagi comme un seul homme au vote de la licence globale qui est pour eux une solution inacceptable ;

il se dégage de cette agitation le sentiment d'assister à une réunion pour décider comment sauver l'industrie du fiacre face au danger de l'apparition de l'automobile : les acteurs actuels sont ni plus ni moins en train de refuser le progrès technologique pour défendre un schéma économique obsolète (le monopole du support) qui leur était particulièrement favorable. Le train a été raté en 2002 quand face à l'apparition des MP3, les majors ont fait fermer Napster. Deux ans de procès pour se retrouver face à Kazaa, eDonkey et aux réseaux en P2P. Des offres légales n'apparaissent qu'en 2005, pour proposer des fichiers limités, incompatibles entre eux, nécessitant impérativement un programme précis seul compatible, pour un euro le fichier, en espérant que du coup, les internautes qui depuis trois ans avaient pris l'habitude de télécharger gratuitement des formats hautement compatibles allaient se retourner vers ces nouvelles plates-formes. Ébénon. Et de deux trains de ratés.

Bon, c'est parti pour une liste de liens pour vous occuper au boulot ;-)

  • Un Dilbert beaucoup trop vrai pour être drôle... Review this list of your priorities (Par ordre alphabétique pour ne pas vexer Benedicte : Blog, Boulot, Exercice, Famille, Openweb, Photo, Sommeil, Vacances) ;
  • Pas de bol pour Gerv ;
  • Cairo bientôt disponible dans les compilations nocturnes de Firefox sous Windows. Si vous vous demandez à quoi ça pourra bien servir, lisez donc ce billet ;
  • Microsoft se moque ouvertement de Bruxelles en publiant des documents considérés comme confidentiels par la Commission Européenne, et c'est étonnant. On pourrait croire de prime abord à de l'arrogance, mais il y a sûrement plus que ça. Seul l'avenir nous le dira (ou pas) ;
  • Geckozone frappe à nouveau : Préférences cachées de Firefox : le best-of ;
  • Le directeur général de Yahoo Music, déclare publiquement son opposition aux DRM Rights management restrictions have created a barrier for consumers, making it a hurdle to transfer music to portable devices, and creating incompatibility between music services and MP3 players.. En français : les restrictions dues aux gestions des droits ont créé des barrières pour les consommateurs, rendant difficile de transférer la musique vers des appareils portatifs, et en créant des incompatibilités entre services de musiques et les lecteurs MP3. A dire vrai, cela va bien plus loin que cela, l'usage d'une oeuvre dépassant de loin la durée de vie des lecteurs ;
  • Appel au boycott de la télévision HD pour cause de suppression de la copie privée par les industriels. Rappelons que le projet de loi DADVSI 2 semble exclure d'office le DVD du champ de la copie privée, ce qui est une profonde aberration. Il s'agit là d'un vrai problème de société. Dans le cas français, le gouvernement restreint la liberté des citoyens (pourquoi pas, mais débattons-en). Dans le cas des américains et du système AACS, ce sont les industriels qui restreignent le Fair use (ce qui correspond à peu près à notre exception pour la copie privée, aussi appelée droit à la copie privée. ;
  • Toujours dans le même billet, on notera le plan des constructeurs de matériel qui s'entendent pour ne plus fabriquer de lecteurs disposant de sortie analogique. En effet, la technologie analogique ne permet pas d'intégrer de systèmes de protection efficaces ;
  • Ouverture d'un nouveau site : LesTelechargements.fr. Il faut dire que pour 180.000 EUR, c'est pas facile d'acheter les noms de domaines équivalents en .net, .org et .fr (qui sont quand même à 120 EUR les trois) ;-)

Firefox, les standards et l'avenir du Web : l'aide des partenaires (4/5)

Ce billet fait partie d'une suite d'articles sur Firefox, les standards et l'avenir du Web.

  1. Introduction ;
  2. L'importance d'avoir des parts de marché ;
  3. L'historique de la relation avec Google ;
  4. Le soutien des partenaires (le présent billet) ;
  5. L'indépendance du projet Mozilla.

(Avant de continuer la lecture, merci de vous souvenir qu'il s'agit ici de mon analyse personnelle et en aucun cas d'une communication officielle du projet Mozilla).

Le projet Mozilla est un projet Libre qui fait des logiciels pour le grand public : on estime que fin 2005, il y avait déjà plus de 50 millions d'utilisateurs de Firefox (on approche des 150 millions de téléchargement, sans compter ceux faits par le système de mise à jour automatique). A ce titre, c'est un oiseau rare. Beaucoup d'observateur considèrent Firefox sous l'angle d'un projet ordinaire et porté par une entreprise, et c'est logique : la plupart des logiciels ayant beaucoup de succès auprès du public sont des logiciels propriétaires, et on raisonne souvent par analogie. Mais la nature Libre de Firefox, sa mission, "promouvoir le choix et l'innovation pour les navigateurs", en font un logiciel très différent. Voyons comment.

l'argent est un moyen, pas un but

L'argent est un moyen, pas un but, et il ne s'agit pas ici que d'une simple formule qui sonne bien. Dans une démarche commerciale, un logiciel est là pour rapporter de l'argent, ce qui est tout à fait logique dans une économie de marché comme celle qui régente actuellement l'essentiel de la planête. Dans le cas de Firefox, le revenu est utilisé pour faire "tourner la machine", payer la bande passante, les serveurs, l'hébergement, les développeurs clé, et surtout l'encadrement du développement.

Organiser la mutualisation

Le projet Mozilla vise à organiser la mutualisation du développement, plutôt qu'a effectuer 100% de ce développement. C'est là une différence fondamentale entre les projets Libres et les projets propriétaires. Là où une entreprise va investir de l'argent dans un développement pour ensuite vendre le résultat à plusieurs clients, le projet Mozilla fédère les énergies de dizaines de milliers de contributeurs, amateurs ou bénévoles. Voyons cela de plus près :

  • Il y a environ 40 personnes employées par le projet Mozilla
  • 120 contributeurs à temps plein (en comptant les employés)
  • 800 contributeurs au total en terme de code
  • Des localiseurs qui mène la localisation en près de 100 langues, dont 35 sont finalisées actuellement
  • 10.000 testeurs de compilations nocturnes, près de 100.000 testeurs de versions Beta (en très forte croissance) ;
  • Près de 100.000 promoteurs de Firefox via SpreadFirefox ;
  • Environ 1.000 extensions pour Firefox (nombre de développeur non connu).

A titre de comparaison, Opera emploie (de mémoire) 270 personnes. (Pour plus de détails sur l'organisation du projet Mozilla, se reporter à la présentation Mozilla sur Solutions Linux).

Et Google dans tout ça ?

Google emploie plusieurs ingénieurs qui travaillent sur le projet Mozilla. De plus, ils ont lancé des campagnes de promotion de Firefox (associé à la Google Toolbar), ce qui rend leur participation plus visible. Mais il faut savoir lire au delà des apparences et creuser un peu plus. Le projet Mozilla doit beaucoup à AOL, qui l'a soutenu pendant des années (l'effort s'est arrêté en juillet 2003 avec les licenciement des derniers contributeurs Mozilla, dont votre serviteur, mais le soutien en question a été conséquent). Actuellement, sauf erreur de ma part, il y a plus d'ingénieurs IBM travaillant sur le projet Mozilla que d'ingénieurs Google... De même, on trouve des contributeurs à plein temps chez Red Hat, Novell, Sun Microsystems et bien d'autres. Certes, la contribution de Google n'est pas négligeable, mais elle est surtout plus visible que celle des autres, d'autant que tout ce que fait Google subit un effet de loupe, compte tenu de la fascination actuelle des médias pour cette entreprise.

En Asie, Firefox, depuis sa version 1.5, propose Yahoo par défaut comme moteur de recherche et page d'accueil. En effet, dans cette partie du monde, Yahoo est plus populaire et pertinent que Google. C'est d'autant mieux que cela permet de se reposer sur plusieurs partenaires, et de reprendre la notion de mutualisation pour l'étendre à la promotion du logiciel.

Pourquoi Yahoo, Google, IBM, Sun, Red Hat, Novell et des dizaines de milliers de bénévoles aident Firefox ?

C'est sûrement cela la vraie question, la clé de voute des interrogations sur Firefox, et toutes les théories farfelues qu'on entend ici et là.

Si tout le monde aide Firefox, c'est tout simplement que tout le monde a besoin d'un meilleur navigateur.

  • Les portails en ont besoin. Car pour eux, plus un navigateur est efficace, puissant, fiable, plus il leur permet d'offrir des services intéressants. Le développement IE ayant été abandonné par Microsoft pendant plusieurs années était pour ces portails un vrai problème. De plus, dépendre de Microsoft pour pouvoir commercialiser leurs services est d'autant plus inconfortable que Microsoft semble redécouvrir l'intérêt du Web avec MSN, Spaces, Office Live et compagnie.
  • Les grandes sociétés de service (dont IBM) en ont besoin pour pouvoir proposer à leurs grands clients des prestations autour des technologies XML, où excelle le projet Mozilla ;
  • Les distributions Linux (Red Hat, Novell) ont besoin d'un navigateur moderne. A quoi sert un ordinateur sans navigateur aujourd'hui ? (On notera qu'IBM a encore quelques grands clients sous l'antique OS/2, lequel a aussi besoin d'un navigateur...)
  • Les utilisateurs du Web en ont besoin. Depuis qu'IE stagne, Internet a beaucoup changé, et pas en bien. Les attaques de sécurité se sont multipliées, les virus aussi, tout comme le spam, le spyware et les pop-ups. D'un point de vue positif, le support de CSS est un vrai progrès, comme l'arrivée de SVG et des technologies XML. L'absence de progrès du navigateur majoritaire (hors correctifs de sécurité et blocage des pop-ups réservé aux utilisateurs de XPSP2) a donné un vrai coup de frein au Web.

A titre personnel, je sais depuis toujours que la concurrence est indispensable pour que continue l'innovation dans le domaine des navigateurs. C'est pour cela que j'ai choisi de travailler sur ce sujet début 2001, à un moment où le projet Mozilla était déclaré mort-né par une grande majorité de gens. C'est pour cela que j'ai continué à investir beaucoup de mon temps bénévolement pendant ma recherche d'emploi quand j'ai été licencié par AOL suite à l'accord avec Microsoft. Je pense que le Web est un outil formidable de partage, de culture, de création de communauté (sans oublier le commerce) et que laisser son destin à une société monopolistique qui s'en désintéresse était, pour ma part, inadmissible. Pour paraphraser Clémenceau qui affirmait que la guerre est trop importante pour la confier à des militaires, on pourrait dire que le Web est une chose bien trop importante pour la confier à un monopole.

samedi 25 février 2006

Firefox, les standards et l'avenir du Web : l'historique de la relation avec Google (3/5)

Ce billet fait partie d'une suite d'articles sur Firefox, les standards et l'avenir du Web.

  1. Introduction ;
  2. L'importance d'avoir des parts de marché ;
  3. L'historique de la relation avec Google (le présent billet) ;
  4. Le soutien des partenaires ;
  5. L'indépendance du projet Mozilla.

(Avant de continuer la lecture, merci de vous souvenir qu'il s'agit ici de mon analyse personnelle et en aucun cas d'une communication officielle du projet Mozilla).

On l'oublie souvent, mais cela doit faire au moins quatre ans qu'il y a une intégration entre Google et les navigateurs Mozilla. Les pré-versions de la suite Mozilla 1.0 proposaient déjà le mode "I'm feeling Lucky" quand on tapait une URL non valide dans la barre d'adresse (c'est toujours le cas dans Firefox : saisissez "tristan" dans la barre d'URL puis tapez "Entrée". Vous arrivez probablement sur le Standblog).

Quand il a été décidé de mettre une barre de recherche dans Firefox (en haut à droite), il fallait bien l'associer à un moteur de recherche. A l'époque (et maintenant encore, à mon humble avis), le meilleur était de loin Google, par sa pertinence et son efficacité. Il a donc été décidé que Google serait le moteur par défaut : c'était ce qui avait le plus de sens pour le confort de l'utilisateur. Mais il a aussi été décidé que chacun pourrait rajouter d'autre moteurs, et que certains moteurs particulièrement utiles seraient pré-installés :

  • Yahoo! pour la recherche Web, en plus de Google ;
  • Amazon pour les livres, les DVDs ;
  • eBay pour les objets d'occasion ou vendus aux enchères ;
  • Answers.com, pour la recherche dans une encyclopédie ou un dictionnaire.

Il se trouve que certains de ces partenariats aident au financement du noyau dur du projet Mozilla (une quarantaine de personnes), ce qui est nécessaire pour que le projet puisse continuer à vivre et à progresser, et à offrir un navigateur et un client de messagerie Libres et gratuits pour différents systèmes d'exploitation.

Enfin, certains se demandent pourquoi Google est en page d'accueil par défaut de Firefox. La réponse est toute simple : pendant des années, l'utilisateur de Mozilla 1.x voyait la page d'accueil de Mozilla.org s'afficher quand il ouvrait une nouvelle fenêtre. Quel intérêt pour l'utilisateur de voir quotidiennement cette page qui ne changeait quasiment jamais lui donnant quantité de détails sur le développement du produit ? Aucun. D'où l'idée d'envoyer sur une page qui soit utile au plus grand nombre, à savoir une recherche effectuée par Google, ce qui était d'autant plus judicieux que si le projet Firefox devait avoir du succès, le coût en bande passante et en serveur deviendrait faramineux si on continuait d'afficher www.mozilla.org.

vendredi 24 février 2006

En vrac

Quelques liens, juste avant de partir pour Fosdem, à Bruxelles, pour la réunion des développeurs européens de Mozilla. J'y croiserais Paul Kim (Directeur Marketing, Mozilla) et David Baron (Gourou CSS, entre autres choses) et bien sûr tous les localiseurs et les autres contributeurs, surtout que cette années, Mozilla Foundation participe aux frais de transport pour les localiseurs...

jeudi 23 février 2006

LesTelechargements.com et le logiciel Libre

Mise à jour du 24 février au matin : Le site mentionne dorénavant qu'il est "propulsé par DotClear", comme le veut l'usage. Merci à Publicis d'avoir réctifié le tir. Dommage que Thomas Clément, de Publicis, fasse comme si la mention avait été là depuis le début. Reconnaître cet oubli, préciser qu'il s'était agit d'une erreur, aurait grandement aidé à rendre le reste des propos plus crédible. Il n'en reste pas moins que le plus important, qui est l'obligation pour l'artiste affilié à la SACEM de PAYER cette dernière quand il décide de diffuser sa musique comme un cadeau.

Mise à jour du 24 février au soir : la page Les artistes vous offrent un titre a été grandement modifiée. Le paragraphe sur "la création (qui) naît de l'échange" a été supprimé, de même que toute référence aux limitations aberrantes imposées par la SACEM aux artistes inscrits qui veulent distribuer leur musique gratuitement. Le problème persiste, mais il est maintenant passé sous silence. C'est tout simplement lamentable...

Le site LesTelechargements.com, initiative du Ministère de la Culture et du Minéfi, avec le soutien de la SACEM et de la SACD, vient d'ouvrir ses portes pour discuter du projet de loi DADVSI. Comme vous le savez, je m'intéresse au logiciel Libre et au rapport avec ce projet de loi.

On remarquera que le site est structuré autour d'un blog. Un rapide coup d'oeil au code HTML généré (hormis le balisage invalide et l'utilisation abusive de tableaux pour la mise en page) démontre qu'il s'agit bien d'une version personnalisée de DotClear 1.x, qui est le logiciel Libre d'Olivier Meunier. On pourra le constater en particulier en affichant le flux RSS du site, qui mentionne DotClear[1]. Le gouvernement, via son prestataire Publicis, utilise du logiciel Libre et gratuit, et c'est bien. Il est amusant de noter que la licence GPL, qui permet à Publicis et aux ministères d'utiliser DotClear est la GPL, laquelle repose sur un fondation indispensable : le droit d'auteur (comme quoi les Libristes sont bien loin de nier l'importance du droit d'auteur).

On pourra regretter l'absence de référence à DotClear, même dans la page qui sommes nous ?. Un oubli, sans doute ? Bien sûr, ça n'est pas obligatoire d'un point de vue légal, mais c'est juste une question de tact, ou de politesse, comme vous voudrez. Il est intéressant de voir que les organisateurs du site ont compris un principe fondamental de la création numérique (qu'il s'agisse de musique ou de logiciel), qui est que la copie, si elle est autorisée par l'auteur, n'est pas synonyme d'appauvrissement de celui-ci. L'équipe de DotClear, Olivier Meunier en tête, a décidé de donner son logiciel, pour que chacun puisse l'utiliser. Lestelechargement.com en profite largement. TF1 affirme que Publicis facture 180.000 EUR à l'état pour sa prestation, le reste étant assumé par la SACEM et la SACD. On peut raisonnablement imaginer que si la colonne vertébrale du site est Libre (DotClear tourne avec Apache, MySQL, PHP, qui sont des logiciels Libres[2].), alors la facture pour l'état, et donc le contribuable est largement inférieure à ce qu'elle aurait été avec du logiciel propriétaire, d'autant qu'elle est déjà franchement salée pour un blog amélioré.

Ce qui me chagrine toutefois, c'est de lire ceci, juste après un paragraphe sur l'échange et la création :

parce que la création naît de l’échange, nous proposons aux artistes qui le souhaitent de profiter du trafic de ce site pour faire découvrir leurs morceaux. (...)

Vous souhaitez proposer votre titre en téléchargement sur ce site ? Envoyez-nous par e-mail un lien vers la page qui propose votre titre en téléchargement

Note importante : pour les artistes déclarés auprès de la SACEM, le fait de proposer votre titre en téléchargement cadeau implique le paiement de votre part des droits liés à votre oeuvre auprès de la SACEM même si vous êtes vous-même auteur-compositeur de l'oeuvre.

Et là, j'avoue que cela a été un choc pour moi, quand j'ai découvert que l'auteur d'une oeuvre, s'il est affilié à la SACEM, ne peut offrir son oeuvre gratuitement à moins de payer quelque chose à la SACEM.

Bref, la SACEM est d'accord pour utiliser le Libre, bénéficier de l'échange entre informaticiens pour produire du logiciel meilleur marché (et même gratuit dans le cas de DotClear), mais pour ce qui est du partage gratuit de musique, c'est d'accord si la SACEM touche sa taxe. En substance, et pour reprendre une citation du sublime Michel Audiard, pilier de la culture française s'il en est : Touche pas au grisbi, Salope !

Notes

[1] En particulier dans la ligne <admin:generatorAgent rdf:resource="http://www.dotclear.net/"/>.

[2] NetCraft confirme qu'on a à faire à Apache et Linux

Firefox, les standards et l'avenir du Web : l'importance des parts de marché (2/5)

Ce billet fait partie d'une suite d'articles sur Firefox, les standards et l'avenir du Web.

  1. Introduction ;
  2. L'importance d'avoir des parts de marché (le présent billet) ;
  3. L'historique de la relation avec Google ;
  4. Le soutien des partenaires ;
  5. L'indépendance du projet Mozilla.

(Avant de continuer la lecture, merci de vous souvenir qu'il s'agit ici de mon analyse personnelle et en aucun cas d'une communication officielle du projet Mozilla).

Avant toute chose, revenons à la mission du projet Mozilla : "promouvoir le choix et l'innovation sur Internet". Toute la démarche de Mozilla peut être mesurée par rapport à cet objectif. Rappelons que Mozilla Foundation est une fondation à but non lucratif, qui possède 100% d'une filiale, la Mozilla Corporation. Les deux entités partagent la même mission.

Le projet Mozilla est né d'un constat tout simple : le marché des logiciels permettant d'utiliser Internet (navigateur et messagerie) a besoin de concurrence pour fonctionner. L'histoire est édifiante de ce point de vue là. A partir du moment où Netscape était cuit, Microsoft a cessé tout développement d'Internet Explorer. IE 5.5 est sorti en 1999, et c'etait la dernière version apportant un réel progrès. IE6, sorti en 2001, n'était qu'une mise à jour mineure destinée à profiter du "look" de Windows XP[1]. Autrement dit, cela fait cinq ans que le Web stagne coté client, après des années de progrès et d'innovation, de 1992 à 1999. Forcément, quand on a le monopole, il n'y a aucune raison d'améliorer son produit, surtout quand ce dernier ne rapporte pas d'argent ! (Rappelons que ce qui rapporte chez Microsoft, c'est Windows et Office, alors que la division MSN a perdu de l'argent pendant des années). A partir du moment où Firefox devient menaçant, surprise, Microsoft reconstitue une équipe de développement d'Internet Explorer, démantelée en 2001, et se décide à faire un IE 7 reservé aux utilisateurs de Windows XP Service Pack 2. (Sous entendu : pour les autres, à vous de payer la mise à jour vers XP ou VISTA).

Le navigateur Opera a fêté ses 10 ans en août dernier. C'est un bon logiciel, mais il a comme principal défaut... de ne pas avoir de parts de marché, et plafonne à moins d'un pour-cent d'utilisateurs, malgré d'indéniables qualités, dont le respect des standards du Web. A-t-il incité Microsoft à investir à nouveau dans IE ? Non, car il n'est pas menaçant sur le marché.

Voilà pourquoi il est essentiel pour Firefox d'avoir des parts de marché significatives : elles sont indispensables pour atteindre sa mission, qui est de promouvoir le choix et l'innovation.

Il est un autre aspect essentiel quant aux parts de marché. Avec 95% de parts de marché pour Internet Explorer les années passées, on s'est retrouvé avec des développeurs Web qui ne faisaient que des pages limitées à Internet Explorer, ce qui empêchait d'autres acteurs de pénetrer sur le marché et d'apporter la concurrence tant redoutée par le monopole de Redmond. Aussi, avoir plusieurs navigateurs respectueux des standards et disposant ensemble d'une part significative du marché est essentiel pour préserver l'interopérabilité du Web, et donc son innovation.

Notes

[1] Hormis, précision qui a son importance, l'ajout du Doctype Switching, inauguré par IE/Mac.

Firefox, les standards et l'avenir du Web : Introduction (1/5)

ArtGraph, dans le cadre des sites MisterServeur, WebmasterChoc, a réalisé une interview de votre serviteur à propos de Firefox et des standards. Tout cela ne mériterait pas plus qu'une mention dans un billet En vrac, si une question du forum n'avait retenue mon attention. Voici la question :

Firefox est un magnifique outil, qui n'a plus rien à prouver, puisqu'il domine désormais les navigateurs en termes de qualité.

Cependant, les partenariats récents avec Google (d'abord hébergement de la page d'accueil de Firefox contre formulaire de recherche google, puis affiliation sur l'install de firefox avec google barre intégrée) font entrer Firefox dans "l'artillerie commerciale de google". C'est extrêmement positif au niveau de la diffusion du navigateur. Cependant, il y a bien évidemment des enjeux commerciaux énormes pour Google, et Firefox devient en quelque sorte outil commercial puissant pour le moteur, qui sort des capitaux pour le diffuser, dans le but de pousser les utilisateurs à utiliser google (par la toolbar intégrée ou le formulaire de recherche intégré).

Dans ce sens, dans quelle mesure l'indépendance de Firefox existera t-elle à l'avenir, en tant que logiciel libre et non commercial ? (firefox est déjà associé dans l'esprit de bien des gens à la société google, alors qu'il ne s'agit que d'un partenariat).

Il y a plusieurs point soulevés ici, que je vais aborder successivement, au cours des jours à venir :

  1. Introduction (le présent billet) ;
  2. L'importance d'avoir des parts de marché ;
  3. L'historique de la relation avec Google ;
  4. Le soutien des partenaires ;
  5. L'indépendance du projet Mozilla.

(Avant de commencer la lecture, merci de vous souvenir qu'il s'agit ici de mon analyse personnelle et en aucun cas d'une communication officielle du projet Mozilla).

mercredi 22 février 2006

le jeudi 23, conférence chez Eyrolles

J'en ai déjà parlé, et j'espère que vous n'avez pas oublié, mais demain jeudi, j'aurais le privilège de participer la scène de l'auditorium avec Sophie Gautier, Madame OpenOffice.org, pour une conférence sur les logiciels Libres.

Je cite le site :

18h30 (...) amphithéâtre 2 de l'ESTP, 57-59 boulevard Saint-Germain, Paris 5e, Métro Cluny la Sorbonne ou Maubert Mutualité. (Réservation nécessaire !)

Sinon, ce week-end, il y a séance de rattrapage à Bruxelles pour FOSDEM, et la réunion annuelle des développeurs européens de Mozilla. Mais en métro, ça risque d'être plus dur !

Lancement ce soir du site "Les Téléchargements"

J'ai été gentiment invité par le ministère de la Culture à participer au pince-fesses au Palais de Tokyo donné à l'occasion du site "Les Téléchargements", site qui sera lancé ce soir. Pour l'instant, il n'y a qu'un unique lien, et il ne fonctionne pas dans Firefox (c'est un appel JavaScript qui ne fonctionne que dans IE). J'ai connu des méthodes plus efficaces pour me séduire ;-)

Ne le prenez pas comme une mesure de rétorsion, mais je ne vais pas pouvoir venir ce soir : j'ai piscine je pense que j'ai déjà fait tout ce que j'ai pu pour expliquer aux conseillers du ministre ce qui était dangereux dans la loi. Bertrand Lemaire peut témoigner. Je pense qu'ils ont très bien compris. Reste à voir s'ils souhaitent mettre en pratique ce dont nous avons longuement discuté.

Faute d'aller à la réception , je me renseigne, et je lis dans 20 Minutes[1] une interview du ministre qui explique qu'Il s'agit de créer un espace libre de rencontres et de dialogues. Il faut que les enjeux soient mieux compris et que chacun puisse s'exprimer librement.. Soit. Le souci, c'est que c'est un site qui est fermé le soir (tu parles d'une liberté) et qui serait organisé par le ministère de la culture, la Sacem et un troisième organisme lui aussi ayant un intérêt certain dans la mise en place des DRM. Attendons tout de même de voir avant de porter un jugement, mais le fait est que les organisateurs soient tellement pour DADVSI laisse peu d'espoir quant à liberté d'expression dans cet espace à venir.

Ce qui est amusant, c'est que le site n'est pas encore lancé que c'est déjà un massacre en terme de noms de domaines (via Dimitri) . Voyez plutôt :

Notes

[1] Merci à Spontex pour le lien.

En vrac

I'm worried about IE7. I'm ecstatic that Microsoft is developing IE again, but I've played with the betas and it feels half done. I know it's still beta, but I've seen the posts on IEBlog about what they're actually implemented from CSS2.1 and CSS3 selectors, and it doesn't come close to what's already in Safari, Firefox and Opera today. With the way they're removing CSS hacks from IE7, they're not implementing enough of CSS2.1 and 3 to achieve parity with their competitors and are creating a new milestone in the middle that's going to require a whole new set of hacks to be developed without giving developers the standards they're clamoring for.

Monde de merde

mardi 21 février 2006

De la relative puissance de Google

Je viens de consulter les Statistiques du Standblog, et je me suis demandé pourquoi mon article sur Wikipédia, intitulé (bêtement) Chassez le naturiste, il revient au bungalow avait reçu en 20 jours près de 8000 visites. J'ai découvert en 2 minutes : sur la recherche Google pour Naturiste bungalow, il arrive en deuxième !

En janvier, l'article le plus demandé était celui en anglais sur les Gendarmes qui adoptaient Firefox (normal, avec un passage sur Slashdot), suivi de près par ma compilation de photos d'avions, qui était à l'époque dans les premiers résultats de Googlepour les recherche avions et photos d'avions. En troisième position, le naturiste et son bungalow étaient déjà fidèles au poste...

Mais finalement, c'est toujours le sexe qui est le plus efficace, avec cette photo de chatte rasée : /home/pr0n/shaved_pussy.jpg, fichier Jpeg de 203Ko. La photo est impressionnante, le Capitaine n'appréciera probablement pas !

Une semaine en Guadeloupe

C'était il y a un mois, et je viens de trouver le temps de mettre cela en ligne : Album Guadeloupe 2006.

Un iguane en vadrouille

Un iguane en vadrouille

La mer au coucher du soleil

Une dernière baignade avec le ti'punch ?

Et après on passe à autre chose...

Kozlika, féministe à ses heures, contributrice DotClear le reste du temps, vient de publier un billet posé à propos de Femfox.com. Une partie de ce billet m''interpelle et je souhaite y apporter une réponse. Non, je ne souhaite pas nourrir le troll, et si je fais cette réponse, c'est justement parce qu'un peu de bon sens et de courtoisie semble revenir sur ce sujet, ce qui me ravit.

Extrait du billet de Kozlika :

(...) ça me dérange vraiment beaucoup que la promotion d'un logiciel libre se plie à ces codes sans la moindre réflexion sur ce qu'ils véhiculent. Pardon, je rectifie : c'est une initiative privée.

En effet, c'est une initiative privée, et c'est bien de le rappeler ! Le fait est que je n'ai pas choisi cette campagne. Je l'ai découverte au hasard de mes visites dans... les commentaires du Standblog.

A partir de ce moment là, il faut bien gérer la situation, et je me demande si je dois en parler ou pas. En tant que blogueur, j'aborde quasiment tout ce qui parle des navigateurs. Femfox fait partie de l'actu Firefox, c'est certain. Donc oui, je devrais en parler. Mais voilà, la semaine d'avant, il y a déjà eu l'incident du T-shirt, où je me suis fait étriller (mais pas directement par Kozlika). A cette occasion, j'ai hésité à parler de ce happening, dont le goût me paraissait discutable, mais j'ai finalement décidé d'en parler, malgré mon implication personnelle car illustrant le principe de mutualisation. Bien mal m'en a pris ! Quoiqu'il en soit, le chat échaudé craignant l'eau froide, je me suis demandé si je pouvais parler de Femfox.com ou pas. Le chat en question étant bravache à ses heures, j'ai décidé de braver les féministes en publiant ce billet au titre débile. Mais là n'est pas la seule raison, comme je vais vous l'expliquer. Revenons au billet de Kozlika :

Eh bien je regrette que les acteurs forts de Firefox fassent l'éloge d'une telle initiative.

Notons au passage que je n'ai pas fait l'éloge d'une telle initiative. Relisez mon billet. j'ai écrit "(l'épisode) Marre des pop-ups ? m'a fait sourire, ainsi que Protégez votre vie-privée." Dans le contexte du Standblog, c'est loin d'être une véritable éloge. Si vous lisez le Standblog, vous savez que mon vocabulaire est généralement bien plus goutu que ce "cela m'a fait sourire". Par exemple, quand je fais l'éloge de l'excellent Mon Opquast, cela donne ceci, et j'ose espérer que vous noterez une différence :

Si vous avez un site Web et 5 minutes à investir, inscrivez-vous, nom d'une pipe ! (...) C'est gratuit, c'est bon pour le Web, pour votre site et pour votre carrière. Foncez, au lieu de traîner bêtement sur le Standblog ;-)

En fait, la vraie question est de savoir si je devais mentionner Femfox.com ou pas. Aussi, je vous demande de vous mettre à ma place une seconde...

Le marketing de Firefox est pour l'essentiel un effort communautaire. C'est à dire qu'on ne maîtrise pas du tout comme s'il s'agissait d'une campagne produit dirigée par une multinationale. Dans le meilleur des cas, on l'anime, on donne des impulsions, on conseille, et on croise les doigts. Ca donne parfois des maladresses qu'il est préférable d'arrêter. Il n'est pas facile de trouver la limite, d'autant qu'on est dans une approche nouvelle. Dans la mesure où je me charge du marketing de Mozilla en Europe et de l'animation de la communauté, je me suis demandé si je devais parler de Femfox.com.

C'est là qu'intervient mon avis personnel, qui risque de ne pas être très agréable à entendre pour les contributeurs de Femfox.com, et je le regrette. Franchement, je n'ai pas trouvé les "épisodes" un à quatre très convaincants : ça faisait, comme le dit Kozlika, "cliché". Firefox méritait mieux. Mais je ne pouvais pas remettre en cause la quantité de travail que cela avait nécessité de la part des trois compères qui ont fait bénévolement Femfox.com, surtout que les "épisodes" 5 et 6 me semblaient beaucoup plus pertinent, plus humoristiques, brefs, plus aboutis et percutants (vous avez le droit de ne pas être d'accord). Ma décision a été de les mentionner sur le Standblog. Je l'aurais bien fait dans un billet "En vrac", sans donner trop d'exposition à la chose, mais l'incident du T-shirt m'obligeait à me justifier. Cela a donc été un billet séparé. Juste après, j'ai été contacté par l'équipe de Femfox.com, visiblement très embêtée de tant de remous provoqués par leur initiative, d'autant qu'ils voulaient de toute évidence bien faire en faisant la promotion de Firefox. Dans ces échanges par e-mail, je leur ai fait part du fait que le les épisodes 5 et 6 étaient de meilleure qualité à mon sens, et qu'il fallait continuer dans cette voie et améliorer encore la qualité, jouer sur l'humour et ne pas se contenter un logo Firefox sur de plaquer de jolies formes, ce qui donne un ersatz de publicité sans intérêt.

Pour tout vous dire, j'ai été contacté il y a plusieurs mois par un contributeur Mozilla qui voulait faire des fonds d'écran Firefox avec des jolies filles et espérait que cela devienne une campagne officielle. J'ai refusé, en expliquant que cela ne se ferait probablement jamais. Mais voilà, devant la campagne Femfox.com, j'ai pensé au travail déjà fourni par les bénévoles, et j'ai pensé aussi que la qualité allait en s'améliorant, et qu'il serait possible de les inciter à l'améliorer encore, avec un peu moins de dentelle et un peu plus de sens. En substance, j'encourage pour pouvoir orienter et faire améliorer, et je comprends que ces amateurs, dans le sens le plus noble du terme, n'aient pas encore atteint un niveau qui atteigne ou dépasse celui des professionnels. Le résultat est en progrès avec les épisodes 5 et 6, et leur volonté de bien faire et d'investir du temps ne peut pas être remise en cause. Pour cela, je me devais de les encourager, fut-ce du bout des lèvres, respectant le principe du logiciel Libre, Release early, release often, qui consiste à publier un travail préliminaire pour obtenir des réactions et l'améliorer par la suite.

En soi cette pub n'a rien de plus révoltant que les milliers d'autres qu'on nous inflige à longueur de temps, mais devons-nous reproduire sans réflexion aucune les recettes qui marchent sans se poser de questions ?

J'espère que je vous ai démontré dans ce billet, que des questions, je m'en suis posé un sacré paquet tout au long de cette histoire. J'ai longuement réfléchi à tout cela. Je n'ai probablement réussi à me débarrasser totalement de tout machisme, c'est à peu près certain (j'ai une excuse : je reviens de loin), mais je ne suis pas dupe pour autant pour ce qui est de la pub : la preuve, ce billet paru il y a plus de deux ans et celui ci il y a trois mois.

Trophées Accessiweb 2006 pour les blogs

Il est temps de dépoussiérer la rubrique Accessibilité du Standblog, trop longtemps négligée. Justement, l'occasion se présente avec le lancement du concours blogs accessibles et créatifs, proposé par Accessiweb et disposant de prix impressionnants, dont 500 EUR et un séminaire de formation sur l'accessibilité (ce qui donne droit, sauf erreur, à se présenter comme "expert Accessiweb"). A vous la gloire, l'argent, et tout le reste !

Tous à poil pour Firefox !

Suite à une discussion avec Daniel à propos de FemFox, j'ai décidé de poser (quasiment nu) pour Firefox, malgré un léger surpoids ;-). Et puis on dirait bien que cela a fait tache d'huile :

Notons que Daniel a mis en ligne quelques minutes avant moi, ce qui fait de lui le précurseur de cette campagne "publicitaire" qui relègue les pubs Aubade (fichier JPEG, 14Ko) aux rang d'une campagne baclée pour annonceur à petit budget ;-)

Dernière minute : horreur, malheur, certains n'hésitent pas à faire poser des animaux à peine vêtus pour Firefox ! J'appellerais bien Brigitte B., mais j'ai trop peur qu'elle propose de poser nue. ;-)

Mises à jour :

lundi 20 février 2006

Déployer Mozilla en entreprise

On le sait, des grandes organisations ont déployé ou sont en train de déployer Firefox à grande échelle. On pense tout de suite à la Gendarmerie Nationale et à ses 70.000 postes.

Pour que d'autres déploiements soient possibles, il est nécessaire de documenter le travail effectué. Pour cela, j'ai demandé la création d'une page pour le déploiement de Firefox sur le Mozilla Developer Center. Il y a déjà un début de documentation, mais je suis certain qu'on peut mieux faire. J'encourage les grands utilisateurs à enrichir cette documentation : c'est un wiki, il est là pour ça ! (Si les contributions en anglais s'avéraient trop difficiles, il est aussi possible, même si c'est moins profitable, d'avoir une page en français).

En vrac

Les yeux plus gros que le ventre

Tous ceux qui me connaissent vous le diront, je suis boulimique. Mais pas seulement ce qui concerne la bouffe, hein ! J'ai toujours tendance à vouloir en faire plus et je finis par en faire trop. D'une certaine façon, c'est égoïste : sinon je m'emmerde. Le train-train quotidien a une fichue tendance à me gaver, si j'ose dire.

Par ailleurs, j'ai vraiment été choqué des grandes manoeuvres souterraines pour imposer les Moyens Techniques de Protection (souvent appelé abusivement DRM). C'est pourquoi, j'ai lancé récemment un appel à contribution. Les commentaires pleuvent, mais c'est encore pire dans ma boite aux lettres.

Alors je vais vous décevoir, chers lecteurs, mais je vais arrêter les frais ici. Je n'ai pas le temps de traiter tout cela. Dans ma boulimie, je n'ai pas réalisé que j'avais les yeux plus gros que le ventre, et que je n'aurais pas le temps de synthétiser tout ces témoignages.

Par ailleurs, je reçois par mail des messages du genre C'est le sens de l'histoire, on ne peut pas lutter, c'est normal que les grosses boites arnaquent leurs clients (de la part d'un défenseur des standards, c'est rien de dire si ça m'a mis un coup).

Par ailleurs, on peut lire maintenant que "DRM" a fait son chemin, il faut faire avec, sur le blog du groupe Reflects.

Voilà, tout est dit : il faut se laisser faire. Dont acte.

Au passage, on pourrait relever une modeste lueur d'espoir en lisant les commentaires d'un article de ZDNet. Mais ça n'est qu'un feu de paille. Les dés sont jetés. Les DRM seront acceptés. Pas par moi, bien sûr : je trouverais bien un moyen de les contourner s'ils continuent à me gêner. Mais le consommateur Lambda a perdu la bataille. Et moi, je récupère un peu de temps pour moi (je reviendrais sur ce sujet). J'entends Pascal Nègre et Bill Gates ricaner de bon coeur. Allez-y, les gars, c'est un boulevard pour vous. La culture rend les armes, au moins sur le Standblog.

Pour les derniers acharnés, s'il en reste, je vous recommande deux endroits pour vous informer sur les dangers des DRM :

  1. Formats-Ouverts.org, et en particulier son billet récapitulatif Dossier DRM
  2. La catégorie DRM de Casualtek, le blog d'un journaliste qui fait un vrai travail d'investigation sur les DRM (a titre d'exemple, je vous recommande de lire son CPRM, le point, très documenté).

Pour ma part, je me contenterais de parler de DRM à l'occasion, sans emphase particulière. J'ai mieux à faire qu'à me disperser pour des causes estimées perdues par mes contemporains. Si vous pensez différemment, ouvrez un blog. Récupérez ces fichus témoignages. Faites ce travail pédagogique qui consiste à expliquer le fonctionnement de l'industrie. Les médias ne le feront que rarement (souvenons-nous que TF1, M6 et Canal+ sont étroitement liés à des maisons de production), alors ça sera à vous de le faire. Je pense toujours que c'est important, mais je constate que je manque trop de temps, et que la bataille risque trop d'être perdue pour que je risque de m'y engager. Je sais, c'est nul. Mais j'ai d'autres chats à fouetter, qu'il s'agisse de ma famille, de la diversité du Web ou encore plus modestement de mon besoin de prendre l'air et de penser à autre chose.

C'est donc à vous de jouer. Ou pas.

Attention, ceci est un message à caractère publicitaire légèrement décalé

Beau mâle vantant les mérites d'un navigateur moderne

Pour les amateurs de beaux gosses, il y a aussi la version Pub Firefox avec éphèbe. On voit bien des pompiers, des rugbymen et des cyclistes poser nus dans des calendriers, alors pourquoi pas des X-Telecom dans des pubs glamours qui feront fureur dans le Marais, hein ? ;-)

Que mes lecteurs me pardonnent, la publicité est évoquée ici sous l'angle humoristique, je me dois de le rappeler, au cas où le moindre doute aurait pu subsister. J'invite aussi ceux et celles qui seraient choqués par tant de nudité frontale[1] à exercer leur plus grande mansuétude. Pour apaiser leur tourment, oserais-je leur signaler que même au Carmel, on aime Firefox ?[2]

Notes

[1] oui, autant l'avouer, je suis nu sous mon caleçon et mon bermuda.

[2] (via Jacques Pyrat, qui continue son travail de fourmi pour le Libre et les standards).

No comment...

Ampoule sans culot trouvée sur une plage

...trouvée sur une plage normande, la partie en verre était miraculeusement intacte.

vendredi 17 février 2006

En vrac

Féministes de tous les pays, tombez moi dessus !

Une jeune femme, un photographe et un informaticien se sont rassemblés pour produire une campagne de publicité pour Firefox, que je viens de découvrir (non, je n'en suis pas l'instigateur secret, dopé par mon succès sur le coup du T-shirt mouillé).

FemFox

L'équipe s'explique sur la démarche :

Ce projet a été initié par une jeune femme de 31 ans qui est également le mannequin de cette campagne (...). Sa volonté première était de réaliser une promotion inédite et insolite pour le logiciel Firefox.

L'idée d'utiliser un contenu glamour s'est rapidement imposée car ce type de campagne est inhabituel (sinon décalé) dans le domaine du marketing logiciel ou du produit technologique. En effet, une grande partie de la communication faite autour du logiciel Firefox met exclusivement en avant des spécificités et avantages techniques. Même si ces derniers points sont expliqués simplement à l'audience, ceci peut dérouter ou ne pas attirer un certain nombre de personnes.

D'où l'idée de faire une campagne à visage humain, où l'aspect technologique serait volontairement occulté au profit de l'image. Cette dernière présenterait des scènes de vie focalisées sur des sensations ou des émotions humaines, le tout visant à montrer que le logiciel, avant d'être un produit technologique, peut s'insérer dans la vie quotidienne de tout un chacun.

Des fonds d'écrans sont téléchargeables : Marre des pop-ups ? m'a fait sourire, ainsi que Protégez votre vie-privée.

Avant de faire ce billet, je me suis longuement posé la question. Faut-il en parler ou pas ? Dois-je me censurer sur le Standblog ou pas ? Faut-il reconnaître la qualité du travail sur ce projet ? Faut-il le passer sous silence parce qu'une infime minorité va me traiter de tous les noms ? Faut-il caricaturer Mahomet mettre des liens vers des filles qui se dénudent ? Dans le doute, je ne m'abstiens pas, mais je n'ouvre pas les commentaires pour autant sur ce billet : j'ai déjà largement donné récemment.

Un peu de mauvais esprit

J'en ai déjà parlé dans le passé, mais ça ne fait pas de mal de le redire. J'aime tout particulièrement les posters Demotivator, ces caricatures de posters de motivation qu'on trouve dans de nombreux bureaux américains. L'image est souvent belle, et on peut lire dessous une pensée qui glorifie le succès, l'esprit d'équipe, le service au client. Avec un peu de recul, tant de manipulation est risible... Comme on l'imagine, Demotivators, c'est une parodie de ces posters. On en trouve des sublimes, du genre "Baston : tant que nous sommes là l'un pour l'autre, on ne risque pas d'être à bout de problèmes" (avec une photo d'ours polaires sur le point de se battre sur fond de coucher de soleil). Ou encore "Inspiration : le génie, c'est 1% d'inspiration et 99% de transpiration. Voilà pourquoi tant d'ingénieurs sentent mauvais". Allez, un p'tit dernier pour la route, avec cette photo de boxeur prenant un coup en pleine face : "Agonie, parce que douleur ne rime pas toujours avec vainqueur" (c'est encore plus savoureux percutant en anglais : "Not all pain is gain").

Donc j'aime bien ces posters déconnants, qui existent depuis des années. Mais la nouveauté, c'est qu'un p'tit malin propose un service qui permet de faire soi-même des posters de démotivation sur la base de bos photos ou d'images trouvées sur Flickr.com (trouvé via Paul).

Du coup, je n'ai pas résisté, et j'ai testé le service pour vous ;-)[1]

Notes

[1] Notons qu'un service comparable de réalisation de couvertures de magasines avait déjà été commis par le même individu et aussi testé par votre serviteur).

jeudi 16 février 2006

En vrac

La Haute Définition et le client sont dans un bateau. Tout le monde boit la tasse !

Ars Technica nous parle des problèmes d'HDCP dont j'ai parlé précédemment en faisant un lien vers hardware.fr. J'aime bien leur conclusion :

When you tell so many people that their electronics won't do what they should do - what they paid for them to do - many of them are not going to like it. The content industry is going to walk away from this with a certain amount of egg on their face and a fat stamp of "greed" burned into their foreheads. And a few will will realize the ultimate inanity of it all: that while the studio's HD content won't play on their TV or their computers, the HD content put out by the pirates will.

And that, my good friends, will be a fine example of irony.

En français :

Quand vous expliquez à tous ces gens que leur équipement électronique ne fait pas ce qu'il devrait faire, et ce pourquoi ils ont payé, beaucoup risquent de ne pas apprécier. L'industrie du contenu sortira de cette affaire passablement humiliée et avec une grosse étiquette marquée "je suis un rapace" sur le front. Certains membres de l'industrie vont réaliser que leur contenu Haute Définition ne passe pas sur les télévisions ni sur les ordinateurs, alors que le contenu HD proposé par les pirates passe, lui !

Et cela, mes chers amis, c'est de l'ironie de la plus belle espèce.

Enjeux des DRM et chantage politique

L'émission de lundi dernier sur France 2, intitulée Complément d'enquête, avait un passage particulièrement troublant. Je ne parle pas de l'avocat qui confond logiciel Libre et Peer to peer, qui m'a fait faire des bonds face à tant d'amalgame. Je fais référence au passage où l'on voit deux députés discuter vivement avec des représentants des majors (en l'occurance le SNEP) à propos de la loi DADVSI. Juste après, Bernard Carayon, député UMP, avec son collaborateur Christian Daviot, explique les méthodes utilisées par ses interlocuteurs. Retranscription :

Christian Daviot :

Quand un président d'organisme menace des parlementaires de leur supprimer des subventions pour des festivals c'est du lobbying. Voilà.

Bernard Carayon :

C'est plus que du lobbying.

Christian Daviot :

C'est anti républicain.

Bernard Carayon :

Voilà, exactement. Lorsque s'exerce du chantage, on n'est plus dans l'influence. On n'est plus dans l'argumentation. On est dans un rapport de force. Ca évidemment c'est inacceptable. Mais lors du débat au parlement nous aurons l'occasion évidemment d'éclairer l'opinion publique sur les conditions de ce débat.

La journaliste :

De telles pressions sont habituelles ? Qu'il y ait des pressions sur des parlementaires on le sait. Mais là apparemment c'est ... au départ c'est un débat sur la musique.

Bernard Carayon :

Mais les enjeux financiers sont considérables. Et, les enjeux financiers, parfois, justifient pour certains des méthodes que la morale réprouve.

Un grand merci à Fred Couchet pour sa retranscription de l'émission. (L'emphase dans les citations est de mon fait).

A propos du SNEP, rappelons qu'il se présente ainsi :

Dangers des DRM : quelques illustrations

Voici un résumé des épisodes précédents, déjà mentionnés sur le Standblog. Ce billet est susceptible d'évoluer dans le temps, au fur et à mesure que me reviennent en tête les exemples déjà cités.

Télévision Haute Définition

  • HDCP : le cauchemar des cartes graphiques et des écrans, un très bon article, très bien documenté... et pas très optimiste : Nous avons deux mauvaises nouvelles, vous voulez commencer par laquelle ? La première, c'est que la quasi totalité des écrans en vente jusqu'à ce jour (tubes et plats) seront incapables d'afficher les prochains films haute définition. La deuxième, c'est que de toute façon le constat n'est pas meilleur pour les cartes graphiques. Ouch !. La raison première : les DRM !
  • Histoire d'enfoncer le clou sur le sujet de la TV-HD, voir Ushuaïa au format Haute Définition sur FOo ;

Téléphonie mobile

Compact Disc et lecteur de CD

Sécurité informatique

  • Sony-BMG a installé un système de DRM sur certains de ses disques. Ce système fragilise le système de l'utilisateur et favorise la contamination par virus. DRM Sony-BMG : chronique d'un massacre

Prix des ordinateurs

  • Le DRM plombe les coûts des PC, explique Christophe Bardy. L'un des vilains petits secrets de la gestion des droits numériques est qu'elle à un coût. Lors d'une session technique sur le sujet à WinHEC 2005, un responsable d'ATI a ainsi expliqué à un parterre de développeurs largement goguenards que la protection des contenus numériques audio et vidéo imposera aux constructeurs des surcoûts de plusieurs dizaines de dollars par PC.

Musique achetée en ligne

Baladeurs

A lire impérativement

L'excellente compilation de liens de Thierry Stoehr : Le dossier DRM. La démonstration de l'excellent travail de fond de Formats-Ouverts.org.

Les dangers du DRM : appel à contribution

Je crée ce matin une nouvelle catégorie destinée à recenser, avec l'aide de mes lecteurs, tous les cas illustrant les dangers des DRM.

Les DRM (et surtout les moyens techniques de protection associés) sont en train de s'imposer de façon plus ou moins subtile dans nos vies. Via les baladeurs qu'on achète, les mises à jour logicielles, la pression des lobbies sur nos députés, la désinformation des principaux acteurs dans les médias.

S'il y a une utilité aux DRM, autre que protéger l'avenir des maisons de disques qui n'ont pas su s'adapter à la révolution numérique qu'elles ont elles-même initiées avec le Compact Disc, je ne l'ai pas trouvée. Mais j'ai confiance dans les légions de marketeux grassement payés et aux budgets rebondis pour faire valoir leurs arguments.

En attendant, il n'y a pas grand monde pour expliquer au consommateur qu'on le dirige vers une nasse dont il ne pourra pas sortir, nasse qui n'est ni bénéfique au consommateur, ni à la culture, ni à ses créateurs.

Ami lecteur, j'ai besoin de ton aide. Si tu as vécu des situations où les DRM t'ont empêché de faire quelque chose d'utile et que tu estimes pourtant être légal, laisse donc un commentaire dans ce billet ou dans ceux de cette catégorie ou envoie un e-mail à drm (à) standblog point org[1]. Je me ferais un plaisir d'en parler ici même (pour peu que cela soit justifié : les demandes du genre "les DRM ça pue, ça m'empêche de pomper gratos tous les titres de la Star Ac' sur le P2P" seront ignorées, bien sûr).

Notes

[1] il est possible que l'activation de cette boite prenne quelques dizaines de minutes, attendez l'heure du déjeuner pour commencer à me flooder ;-)

mercredi 15 février 2006

En vrac

Les commentaires sont fermés jusqu'à nouvel ordre pour cause de troll me traitant de neuneu via un pseudo et faisant des procès d'intention intolérables. J'espère les rouvrir un jour. Peut-être...

En vrac

(billet publié avec 24 heures de retard).

mardi 14 février 2006

Sortie de Camino 1.0

Camino 1.0 est sorti ! Pour ceux qui ne connaissent pas ce logiciel, c'est un navigateur basé sur le moteur Gecko et fait pour Mac OS X. Il est développé uniquement par des bénévoles, avec l'aide logistique de Mozilla. Voici quelques liens pour aller plus loin :

Notons au passage que Camino est un projet issu de Mozilla, et pas un produit de Mozilla Corporation. Les seuls produits développés par Mozilla Corp. sont Firefox et Thunderbird. (La présence de Camino dans les pages de Mozilla Europe.org tient à des raisons historiques. La situation devrait évoluer pour refléter la réalité).

Si, comme moi, votre chèr(e) et tendre a un mac et que vous avez oublié de reserver un restau ou d'aller acheter une botte de roses rouges en cette soirée de Saint-Valentin[1], offrez lui Camino 1.0, c'est pas si courant (mais prévoyez quand même l'éventualité de passer la nuit sur le balcon, les non-geeks ont parfois des réactions bizarres).

Notes

[1] Le saint patron des fleuristes et des restaurateurs, comme chacun sait !

lundi 13 février 2006

En vrac (mais un peu mou)

  • Time fait sa couverture sur Google et interview Brin, Page et Schmidt. C'est intéressant (malgré les 3 pages de pub à se farcir avant de pouvoir lire un article de 10 pages) ;
  • Lu sur le blog d'Olivier Rafal (Le Monde Informatique) : Open Source et économie du logiciel: l'avis de Tristan Nitot. Je suis bien conscient que mes propos peuvent choquer certains par leur manque de dogmatisme. Je rumine un billet sur le sujet, probablement intitulé "préserver les possibles", qui paraîtra... quand j'aurais le temps !
  • Une n-ième pièce à charge dans le dossier sur les DRM les cartes vidéo vendues au détail ne pourront pas lire la HDTV. Elles ont pourtant toutes les fonctionnalités, mais seule manque une clé de chiffrement. Il semblerait que seules les configurations intégrant d'origine ces cartes soient à même de fonctionner correctement. Un nouveau scandale DRM sur le point d'éclore ?
  • On me demande souvent par e-mail si je connais des formations pour apprendre l'accessibilité, les standards du Web et les CSS. Et voilà que Temesis en organise. Elle est pas belle, la vie ?
  • Pour les hispanophones à l'esprit mal tourné, voici une vidéo hilarante : deux internautes vont se connecter au réseau Wifi non protégé de la SGAE (équivalent de notre SACEM) et téléchargent de la musique illégale. Pris de remords, il vont se rendre tout en continuant le téléchargement, et la personne de l'accueil leur donne rendez-vous pour le lendemain ! (via Pascal, qui s'efforce de me faire réviser mon espagnol scolaire). On remarquera que chez la SGAE, partisan des DRM, Linux est un gros mot !

vendredi 10 février 2006

Critique du livre Blogueur d'Entreprise, de François Nonnenmacher

Il y a plusieurs semaines, mon ami François Padawan Nonnenmacher m'a fait l'honneur de m'envoyer une copie de son premier livre Blogueur d'entreprise ; copie que je me suis empressé de dévorer.

En terme de lecture, j'ai une (mauvaise) manie : je corne les pages intéressantes, faute de crayon sous la main, pour marquer les passages intéressants. Après en avoir corné une bonne douzaine, j'ai décidé d'arrêter de massacrer le livre pour me résoudre à cette évidence : le livre est vraiment bon ! On va nécessairement le comparer au Livre Blog pour les pros de l'ami Loïc Le Meur : le sujet est comparable et les dates de sortie sont proches. Mais là où Loïc va s'enthousiasmer sur le phénomène des blogs (c'est son métier en tant que responsable Europe de la plate-forme Typepad , et il le fait bien), François Nonnenmacher va en fait beaucoup plus loin en décortiquant le phénomène des blogs, dans ce qu'ils ont de bon, mais aussi de dangereux. Bloguer, pour une entreprise, n'est pas anodin. C'est un medium très intéressant, mais il faut en connaître à la fois les limites et les dangers. Cela, Blogueur d'entreprise le fait à merveille.

Bien sûr, cette analyse se fait avec plus de pondération que l'enthousiasme de Loïc, mais elle est sûrement plus instructive. Là où Loïc, avec Blog pour les pros, vous incite à lancer un blog pro, François vous explique surtout les difficultés de la chose et les pièges à éviter. Sûrement moins excitant, mais finalement plus utile... Un exemple : dans Blogueur d'entreprise, on trouve un chapitre sur le cadre juridique des blogs, et un autre sur le choix du bon outil. Excitant ? probablement pas, mais indispensable pour un projet bien mené avec le minimum de dangers.

En substance, si vous devez convaincre votre patron de vous laisser bloguer dans l'entreprise, prenez le livre de Loïc. Si vous voulez éviter de vous planter vous, lisez celui de François !

Pour finir, juste histoire de ne pas sombrer dans l'adoration sans limite de ce bon livre, j'ai juste une question qui fait mal : avec une couverture audacieuse d'un point de vue typographique, comment est-il possible d'utiliser une police aussi minable (on dirait du Comic Sans) pour les titres des chapitres ? François m'assure que l'auteur n'a aucun contrôle sur cet aspect du livre, mais là, son éditeur (Eyrolles, souvent très bon par ailleurs) a un peu marché dedans...

En vrac

  • Hilarant sacrilège. "The Mac kills the inner child in me" ou encore "j'aime bien la poignée sur l'iMac, ça permet de le mettre au bout d'une chaîne et de s'en servir comme ancre de bateau" :-). Et si on lançait des hordes de Macqueux enragés contre la maison de ce profanateur impie, hein ? ;
  • J'ai déjà parlé d'Ignazio Lo Faro, initiateur de BnFlower.com. Le voici de retour dans un article qui fait réfléchir : La visibilité : chercher la valeur dans un numérique abondant. Dans un monde (nouveau) où les oeuvres peuvent être reproduites à l'infini pour un coût négligeable (qu'il s'agisse de logiciel ou de musique), ce qui est rare, et donc ce qui participe à la valeur de l'oeuvre, c'est l'attention que les gens lui portent. Lisez l'article, c'est vraiment intéressant, alors qu'on reparle de DADVSI ;
  • Article fascinant, et qui étaye à la perfection l'article sru la visibilité : Quelle est la recette qui fait qu'une chanson devient un 'hit' ?. Une expérience scientifique vraiment passionnante. Pour ceux qui ne lisent pas l'anglais et qui n'ont pas de temps à perdre, on pourrait rapprocher cela du phénomène Paris Hilton : on parle d'elle parce qu'elle est célèbre. Pas parce que c'est quelqu'un de bien, de talentueux, de beau, d'intelligent, d'engagé, d'exemplaire. Non, juste parce qu'elle est connue. En substance, c'est pareil pour les chansons.
  • Projet de loi Dadvsi: les intentions du gouvernement s'affinent. Je suis extrêmement inquiet de voir des sanctions contre le contournement des DRM. C'est un coup fatal porté au logiciel Libre. Idem pour Sanctionner lourdement toute personne éditant ou mettant à disposition du public «un logiciel manifestement destiné à la mise à disposition, non autorisée, d'oeuvres ou d'objets protégés par un droit voisin» (3 ans de prison et 300.000 euros d'amende). Faut-il que je me porte prisonnier en tant qu'éditeur de client de messagerie qui permet d'échanger des MP3 contrefaits ?
  • Free Software Foundation launches Gnash, et c'est bien ;
  • l'EFF recommande de ne pas utilise Google Desktop 3, et on ne peut pas leur jeter la pierre. Si j'étais une entreprise, j'interdirais l'installation de ce logiciel, car il donne les moyens au gouvernement américain de scanner mon disque dur sur simple demande, prétextant que nous sommes potentiellement des terroristes. La technologie de Google est probablement très bien, mais c'est son usage et les contextes légaux et politiques qui posent problème ;
  • Halo2 bientôt sur PC, mais que sur Vista. Logique. De même attendez-vous à une version bridée d'IE7 sous XP. Pour que ça soit "bien", il faudra migrer sur Vista. Business oblige ;
  • Arf, je viens de tomber sur cet article juste après avoir écrit la ligne du dessus : Protected mode in Vista IE7. Ils sont prévisibles, c'est un vrai bonheur :-D
  • Pour ceux qui croyaient encore que le coup du T-shirt de fille aux enchères était à prendre au premier degré, voici la preuve du contraire. Plus potache, tu meurs !
  • On a enfin la réponse à la question que se posaient Christiaan Huygens et Isaac Newton : l'homme nage-t-il plus rapidement dans le sirop que dans l'eau ? (réponse : c'est pareil, mais on a réalisé l'expérience en faisant nager des gens dans un liquide deux fois plus visqueux que l'eau en mettant du gélifiant alimentaire dans une piscine).
  • Google place ses logiciels dans les PC commercialisés par Dell. Ca sent l'encerclement à plein nez :-) Il faut dire que pour Google, dépendre de son principal adversaire (MS) pour livrer ses produits n'est pas une chose facile : l'affichage des pages se fait via IE et les utilisateurs sont majoritairement sous Windows. Pour Dell, c'est sûrement un contrat en or, puisqu'ils prennent le risque de se brouiller avec MS, lequel pompe l'essentiel de la marge des ventes de PC. Souvenons nous que quand MS décide d'augmenter significativement le prix de Windows pour un fabricant de PC, celui-ci perd grandement en compétitivité.

mercredi 8 février 2006

Les DRM, ces systèmes qui vont brouiller définitivement les utilisateurs avec leurs fournisseurs de culture et d'informatique

Voici la lecture du jour : Comment j'ai perdu ma musique légale, par Jérôme Colombain, journaliste à France info. Rappelons que j'ai vécu la même chose avec iTunes quand je suis passé de Windows à Linux, la faute aux DRM, ces systèmes que veulent nous imposer les majors du disque.

Si un journaliste spécialisé dans la High-Tech et un ingénieur informatique (moi) se font avoir par le DRM, qu'est-ce que ça va être dans le futur ? (Mon fils Robin s'est déjà forgé une opinion).

Je vous invite à lire une citation de Cory Doctorow, rapportée par Ian Brown

une étude menée par Big Champagne a démontré qu'une chanson protégée par DRM et proposée exclusivement par la plate-forme iTunes Musique Store (iTMS) apparaît généralement sur les réseaux Peer to Peer dans les trois minutes après sa sortie officielle.

Il est ici démontré que les DRM ne gènent que les utilisateurs honnêtes, ceux qui payent leur musique. N'oublions pas cela alors que le projet de loi DADVSI revient à la charge à l'Assemblée Nationale. Le coeur du problème n'est pas simplement la culture, comme on voudrait le croire. C'est aussi les droits du citoyen, et la pérennité de la culture.

Conférence sur Firefox et OpenOffice.org chez Eyrolles le 23 février

Vous avez raté SolutionsLinux ? Vous ne comptez-pas vous rendre à Bruxelles pour les journées Mozilla du Fosdem ? Vous ne franchissez jamais le périphérique parisien en direction de la province ? La banlieue vous désole, même s'il s'agit de la Défense ? Même la rive droite vous pèse ? Vous aimeriez bien en savoir plus sur OpenOffice.org, et Firefox, mais il faudrait vous attirer avec la perspective d'un cocktail (rive gauche) qui suivrait la présentation ? Voilà vos voeux exaucés, avec une Conférence sur Firefox et OpenOffice.org organisée par la librairie Eyrolles le 23 février à 18h30 dans l'amphithéâtre 2 de l'ESTP, 57-59 boulevard Saint-Germain, Paris 5e. Pensez à vous inscrire : l'entrée est gratuite après inscription.

En vrac

De passage sur Radio Notre-Dame

Ce matin, j'étais l'invité de l'émission Le bistrot de la vie sur Radio Notre-Dame, de 9h à 10h. La bonne nouvelle, c'est que c'est un moment où la couverture n'est plus simplement limitée à la région parisienne, mais aussi étendue à toute la France, la Belgique, le Liban et une bonne partie de l'Afrique francophone. Avec moi, sous l'oeil vigilant (et bienveillant) de Billie, l'animatrice, se trouvaient Bernard Lang (VP de l'AFUL) et Roberto Di Cosmo, auteur du livre Le hold-up planétaire, sorti en 1998 et malheureusement toujours d'actualité.

L'émission est disponible au format RealAudio (désolé, ça n'est pas mon choix). Si un lecteur a la gentillesse (et les outils qui vont avec) de me mettre cela dans un format digne de ce nom (MP3 et Ogg Vorbis), ça serait génial.

Compte tenu du nombre d'appels au standard (45 minutes à occuper les 6 lignes, sans compter tous les appels pendant l'émission), on peut raisonnablement appeler cela un succès :-). Mon petit doigt me dit que ce genre d'émission devrait arriver plus souvent !

Pour donner dans le concret pour des utilisateurs novices et formattés par le logiciel propriétaire et donc utilisant Windows, j'ai donné trois URL pour débuter :

  • Mozilla-europe.org pour télécharger Firefox (5Mo, faisable même par modem) ;
  • fr.openoffice.org pour télécharger OpenOffice.org (suite bureautique, haut débit nécessaire) ;
  • Framasoft.net pour tout le reste, les conseils, les forums, les articles et compagnie...

Hier, j'étais un odieux macho organisant des concours de T-shirts mouillés pour rafler l'argent de gogos qui pensent avec leur slip, aujourd'hui, je suis un cul-bénit qui roule pour le PanzerKardinal. (Pour demain, il va falloir que je trouve un truc un peu plus radical encore, là je trouve que j'ai tendance à mollir ;-)

mardi 7 février 2006

La puissance de la mutualisation par l'exemple

Jeudi, sur Solutions Linux, s'est déroulée une amusante péripétie : une association, celle des Gruik Coders United/GCU (ça ne s'invente pas) décide de lever un peu de sous pour financer la création de la nouvelle structure de lutte contre les brevets logiciels, FFII.fr. La méthode est pour le moins originale, du moins dans le monde du Libre : on prend une jolie fille, on l'habille d'un T-shirt présenté comme collector (c'est un modèle qui ne sera pas réédité, parait-il), on la met debout sur une table dans une allée du salon, et on lance des enchères sur le T-shirt[1]. Au bout de quelques minutes, on plafonne à 55 EUR en progressant de quelques centimes à la fois. Il faut dire que pour le malheureux qu'est le dernier enchérisseur, 55 EUR, ça commence à faire une somme pour un T-shirt qu'il ne pourra pas mettre :-).

Je regarde la scène amusé, et je réalise que ça n'est pas comme ça que les choses vont progresser. Chez Bloïc, où l'on fréquente les riches et les puissants, on arrive à convaincre un mannequin de se jeter dans la piscine d'un milliardaire rencontré sur la route de Davos. Mais du coté des associations du logiciel Libre, comment dire pudiquement, les moyens ne sont pas les même (pas de piscine, pas de mannequins, peu de milliardaires)...

Faisant fi de ma légendaire timidité ;-), j'attrape un gobelet qui traînait par là, je m'empare gentiment du micro du Libriste qui faisait monter les enchères, et je lance un défi à l'assistance : Mandriva devrait participer aux enchères, et en rassemblant nos efforts, nous devons faire mieux, et j'explique que "Le Libre, ça fonctionne parce qu'on mutualise les coûts". Je sors toute ma monnaie de ma poche, environ 2,5 EUR. Je les mets dans le gobelet, et je me lance dans la collecte des fonds. 5 EUR par ci, 20 EUR par là. L'argent s'empile dans le gobelet qui ne va pas tarder à déborder. "Allez, les associations du Libre, il faut faire mieux que Mandriva !". Anne, de Mandriva, est annoncée au bout de l'allée. Je remets la pression. Anne arrive, pose l'argent sur la table, on renverse le gobelet et on mélange tout : sa collecte et la mienne... Nous sommes maintenant à près de 300 EUR. J'ajoute un billet pour faire bonne mesure.

Voilà. Avec Mandriva (qui n'a servi ici que de prétexte), on a réussi à donner un bon départ à FFII.fr en s'inspirant du principe du logiciel Libre qui est celui de la mutualisation des bonnes volontés, mutualisation d'autant plus efficace qu'on désigne un adversaire qu'il faut dépasser. Avec les système des enchères, on faisait reposer tout le poids sur les épaule du dernier enchérisseur, lequel finissait par redouter de devoir payer la somme. Avec la mutualisation, chacun donne ce qu'il peut, même si ce n'est que quelques piécettes. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières (dixit ma Grand-Mère, une Libriste qui s'ignore), nous sommes arrivés à plus de 300 EUR. Et j'ai récupéré, bien malgré moi, un T-shirt de fille marqué Léa-Linux, manifestement déjà porté. J'ai du expliquer longuement à Bénédicte son origine :-). Et ma petite Philippine s'est fait une joie de récupérer un "Linux pour les filles". En fait, le T-shirt, comme la concurrence avec la fine équipe Mandriva, n'était qu'un prétexte, car le véritable objectif est de lutter contre les brevets logiciels. Une lutte qui bénéficiera à tout le monde (sauf les cabinets d'avocats en propriété intellectuelle et les gros clients qui veulent verrouiller le marché informatique). Tout cela valait bien une poignée Euros et quelques postillons dans un micro.

Quelques liens :

Notes

[1] La jeune fille avait un autre T-shirt dessous, bien sûr. Et elle était volontaire !

En vrac

  • 3000 démarches qualité pour Mon-Opquast, et c'est une excellente nouvelle. Si vous avez un site Web et 5 minutes à investir, inscrivez-vous, nom d'une pipe ! (Pour ceux qui débarquent et redoutent de cliquer sur le lien, rappelons que Mon-Opquast aide à évaluer la qualité de vos sites en vue de l'améliorer avec les bonne pratiques Opquast pour la qualité de services en ligne). C'est gratuit, c'est bon pour le Web, pour votre site et pour votre carrière. Foncez, au lieu de traîner bêtement sur le Standblog ;-)
  • La blogosphère a encore pris de l'embonpoint, et sa taille double tous les 5,5 mois (5 mois auparavant). Pendant ce temps là, Russel Beatie annonce qu'il ferme les commentaires sur son blog, partant du principe que tout le monde en a un, ce qui est de plus en plus vrai (et c'est pour ça que sont faits les trackbacks et Google Alerts :-) ;
  • Tout le monde s'en fout, mais j'ai acheté le dernier Black Eyed Peas rien que pour la version Pump it de Misirlou, dont l'article sur Wikipedia, associé à iTMS, m'a fait voyagé d'Egypte en Californie, en passant par la Grèce, les éclats de rire en prime (il faut dire qu'il y a de ces variantes, capables de vous tournebouler les zygomatiques). Vous avez sûrement déjà entendu Misirlou, soit dans Pulp Fiction, soit pendant les cérémonie des jeux olympiques d'Athènes 2004, soit dans les albums de Rock/Surf de Dick Dale, lequel a produit un arrangement spécial à la demande d'un fan qui voulait savoir s'il était possible d'avoir une chanson jouée sur une seule corde, arrangement qui a redonné une nouvelle vigueur à la mélodie. 79 ans après sa création en Grèce, la chanson finit en boucle sur mon iPod. Qui peut encore oser dire que la culture, c'est du consommable ?
  • Le piratage, c'est mal, et c'est South Park qui le dit (merci à Francesco pour le lien). Question du jeune pirate : Mais pourquoi il pleure ? Réponse du policier : Ce mois ci, à coté de la piscine, il voulait faire installer un bar-aquarium à requin en or massif, mais à cause de ceux qui volent sa musique sur le Net, il devra attendre plusieurs mois avant de pouvoir se l'offrir. A ne pas prendre au sérieux, surtout !
  • ventes d'iPod et de Mac, ça ferait presque peur !

Actu Mozilla

lundi 6 février 2006

Olivier Meunier, Mozilla Europe et DotClear

Ca y est, Olivier Meunier, auteur de DotClear et jusqu'à présent employé de Mozilla Europe, vient d'annoncer son changement d'employeur. Il en avait parlé lors de sa présentation sur Solutions Linux, mais j'avais préféré lui laisser la primeur de l'annonce avant d'en parler sur mon blog (j'ai parfois des pudeurs de jeune fille qui font le ravissement de mon entourage ;-)

On m'a envoyé plusieurs e-mails sur le sujet, me demandant si ça n'était pas trop grave. Comme tout changement, il y a toujours du bon et du mauvais. Revenons quelques mois en arrière :

L'arrivée d'Olivier a été vécue ici comme un vrai soulagement. Jusqu'à présent, c'était Peterv qui gérait le serveur. Peterv est indéniablement un garçon super brillant (il va me détester s'il lit cela, mais heureusement il se tient souvent loin de la blogosphère et de ses turbulences souvent vaines ;-), mais il est mieux utilisé à coder les entrailles de Gecko (et particulièrement le DOM et ce qui touche à XML) qu'à bichonner un serveur. Olivier a fait un travail de fond sur les serveurs qui ont permis de consolider les machines et préparer le futur. (Futur qui approche à une vitesse affolante, mais c'est une autre histoire). Compte tenu des finances de Mozilla-Europe, il ne nous a pas été possible d'offrir dès le départ à Olivier un CDI, mais juste un CDD de 6 mois qui vient d'arriver à expiration. Vers la fin, alors que je trouvais le financement pour la suite des événements, Olivier a vu se profiler un boulot qui allait lui permettre de se concentrer sur DotClear, le projet qu'il a initié, tout en tirant mieux parti de ses compétences. Il nous en a donc parlé.

Voir partir Olivier n'est donc pas particulièrement une bonne nouvelle pour Mozilla Europe, mais je suis certain qu'on trouvera bientôt une solution de remplacement. Par contre, pour moi qui suis un ami d'Olivier, c'en est une excellente : je suis ravi pour lui qu'il puisse consacrer plus de temps à DotClear (dont je profiterais à l'avenir, en tant que blogueur) via un boulot où il va s'éclater, dans une structure atypique et prometteuse. Et ça, c'est une bigrement bonne nouvelle ! (les bonnes nouvelles pour mes amis sont aussi de bonnes nouvelles pour moi).

Et puis entre Gandi qui nous fait un teasing de folie sur des "services novateurs" et l'arrivée d'Olivier chez eux, ça risque de secouer gravement la blogosphère, si vous voulez mon avis :-D

Quelques liens blogosphériques :

Compte-rendu d'une semaine de fou (Solutions Linux 2006 et WIF 2006)

Après une semaine de dingue en étant très peu connecté, me revoici à nouveau en ligne. Petit compte-rendu.

  • Intervention sur Europe 1 (photo sur Audioblog.fr) ;
  • parlé fort pour couvrir le bruit environnant pendant 3 jours sur le salon Solutions Linux, accompagné de bénévoles de XULFR.org, FrenchMozilla et bien sûr Mozilla Europe ;
  • Ecris et donné la conférence communautaire sur Firefox, avec des bouts de Roadmap Firefox dedans (photo de votre serviteur en action, JPEG, 62K, merci Alix et Photo de l'assistance, JPEG, 91Ko, merci Pascal);
  • Ecris et donnée la conférence (payante) Firefox, une passerelle vers le Libre, sur le thème du poste de travail. J'y ai exploré les différentes façons, pour le projet Mozilla, de favoriser l'éclosion du Libre sur le poste de travail, le tout sous l'oeil attentif de Stéphane Kimmerlin (Microsoft), gentiment mis en boîte dans une ambiance bon enfant, sur le mode "ça va Stéphane, t'as pas la mâchoire trop serrée ?" ;-) ;
  • Rencontré plein de journalistes, dont Pascal Samama de SVM Mac, pour un vidéocast à l'arrache sur le passage d'Apple à Intel (ce qui n'est pas du tout mon principal domaine de compétences, rappelons-le !) ;
  • Ecouté, fasciné, la conférence ADELE (ADministration ELEctronique), avec différents ministères faisant le point sur leur utilisation du logiciel Libre (compte-rendu à venir si j'ai le temps) ;
  • Participé, sans préméditation, à la Démo Suse / Novell de Nat Friedman ;
  • Vu Peterv transpirer sur une connexion au net franchement vacillante pour faire tenir bon notre serveur face aux hordes de visiteurs venus suite à la sortie de Firefox 1.5.0.1 (photo, JPEG, 96Ko) ;
  • J'ai donné un coup de main pour une collecte de fonds destinée à soutenir FFII France. Si je trouve le temps, je vous raconterais ça. C'était très instructif ;
  • Pris le train pour Limoges, essayé d'y écrire ma présentation pour le lendemain, pour finalement y arriver la nuit à l'hotel ;
  • Donné une conférence à Limoges, au WIF 2006 (photo de la conf'). Dr Jekill, Mr Hyde, et les standards, ou comment expliquer en 15 minutes qu'il est nécessaire de passer aux standards de deux façons différentes :
    • La Méthode persuasive de l'utopiste que je suis, en expliquant que le Web est une invention merveilleuse, et que le respect des standards aide à le rendre plus fort, plus efficace, plus utile.
    • La Méthode musclée : avec autant de nouveaux navigateurs, avec IE qui perd des parts de marché à une vitesse hallucinante, vous n'avez pas le choix. Faire le contraire est un suicide professionnel.
  • Retrouvé plein de gens sympas, dont Raphaël Goetter (tu étais avec ton associé et tu ne me l'a pas présenté, andouille !), Elie Sloïm (avec toujours autant de plaisir que de bonne humeur), Laurent Denis (pour la 1ere fois en vrai !), Fred Cavazza (trop court, malheureusement) et plein d'autres gens. Cette conférence était vraiment une grande première : parler des standards en France, ça n'est pas si fréquent. (Mais mon petit doigt me dit que ça n'est qu'un début !)
  • Discuté longuement avec Molly Holzshlag, qui me tresse une couronne de laurier (et ça fait vraiment plaisir). Molly est une forte personnalité, et on a bien de la chance de l'avoir du coté des standards !
  • Rencontré la joyeuse bande de Groupe Reflect, à qui l'on doit la percée des standards au WIF (Bravo Christophe & co !)
  • Ce week-end, dormi 36 heures en trois nuits et trois siestes, histoire de rattraper un peu le sommeil en retard...

vendredi 3 février 2006

A propos d'IE 7 Beta 2 Preview

Microsoft vient donc d'annoncer la sortie d'une pré-version de la future Beta 2 d'Internet Explorer 7. Concrètement, donc, il ne s'agit pas encore de la Beta 2. Je trouve cela un peu mystérieux comme démarche, mais MS a ses raisons

  • Il y a de gros changements en terme de Hacks CSS et Microsoft annonce Please test your sites with IE7. Pour cela, il faut une version non-piratée de Windows XP, installer le Service Pack 2 et accepter par contrat le DRM. Mais c'est le prix à payer pour avoir un site qui fonctionnera dans IE7 ;
  • Attention L'installation de cette pré-version d'IE7 remplace IE6 dixit la FAQ IE7 Beta 2 Preview. Il y de quoi pester, nous sommes bien d'accord ;
  • Il y a un prétendu trou de sécurité dans IE7 Beta 2 Preview. D'après MS, il ne s'agit que d'un crash. Pour être franc, des crashs dans les navigateurs il y en a toujours, et dans tous les navigateurs (même finalisés). Alors dans une version pré-Beta, ça ne me choque pas. Lâchons leur la grappe sur ce sujet ;
  • Asa Dotzler (Mozilla) teste IE7. Après une introduction sur les mérites de Firefox de faire bouger MS (pas forcément fausse), Asa donne dans le factuel, et c'est instructif ;
  • ZDNet.fr : La première version grand public d'Internet Explorer 7 disponible ;
  • 01Net.com : Microsoft soumet Internet Explorer 7 à l'avis du public (avec une interview de votre serviteur). 01Net pointe avec justesse le fait qu'IE7 est clairement un produit d'appel pour Vista. Je ne serais pas étonné d'ailleurs que la sortie des deux produits soit simultanée, contrairement à ce qui a été dit ces derniers mois par MS ;

En vrac

En direct de Limoges et deu WIF, avant de retourner à Paris. Au fait, on me glisse dans l'écouteur que Bloïc n'était pas présent ici pour cause de chute à moto. Rien de grave, j'espère ?

  • Firefox 1.5.0.1 est sorti. Merci à Peterv pour la mise à jour du site au débotté et le hack sur le serveur visant à faire face au soudain afflux de demande. On dirait bien que notre vaillant serveur vacille sous la charge, malgré ses cinq processeurs...
  • Photo souvenir, de passage sur Europe 1, dans le studio Coluche, où j'ai eu la bonne surprise de retomber sur Luc Saint-Elie, avec qui je m'amuse toujours autant :-D, surtout en lisant ses billets délirants ;
  • La FFII France a été créée en vue de lutter contre les brevets logiciels (qui reviennent à la charge). les adhésions sont ouvertes. Plusieurs centaines d'euros ont été récoltées pendant le salon Solutions Linux (oui, j'ai donné !). Si vous n'avez pas donné, il n'est pas trop tard : l'adhésion a un prix qui s'adapte à vos besoins : quelque part entre 20 et 1500 euros. (Au delà, c'est aussi possible, mais on vous bombarde "membre bienfaiteur" : voilà une occasion de se faire mousser à la prochaine réunion du Rotary Club ;-) ;
  • Daniel s'est fendu d'une interview de Gandal / Zbigniew Branieckif (oui, avec un nom pareil, on est un peu obligé d'avoir un pseudo ;-), et c'est intéressant pour qui voudrait comprendre comme on peut se prendre au jeu et devenir un contributeur dynamique à un projet Libre, pour finir par en vivre. Merci Daniel ! (Gandalf sera présent à Fosdem, bien sûr) ;
  • Pourquoi faire XWiki en Open Source ? : un petit billet d'un entrepreneur du Libre sur un sujet essentiel. On en retirera que le logiciel Libre oblige l'entrepreneur à être compétitif et limite donc la rente de situation. Par de scénario façon bulle Internet, donc. Mais c'est une excellente nouvelle pour le client...
  • Microsoft Won't Issue Advance Kama Sutra Fix. Autrement dit, le ver Kama Sutra, qui va effacer les documents Word de millions de machine demain ne sera traité par MS que mardi, soit 4 jours après l'attaque. Ils nous font une version électronique de la cavalerie qui arrive toujours après l'attaque des indiens ou quoi ? Ca me dépasse : il y a sûrement un truc que je ne comprends pas ;
  • Le danger des extensions, un article de David Baron (Mozilla Corp.) sur la grande importance d'avoir des extensions de qualité. David aborde en particulier le fait que les extensions, souvent sources de fuites de mémoire, peuvent entacher la réputation de Firefox. (Merci à Flore pour la traduction, j'espère qu'elle peut inciter les auteurs d'extensions à travailler sur le sujet).
  • OpenWrt approche de la version 1.0, et c'est prometteur :-) ;

jeudi 2 février 2006

Why you should not sit at the front row during a Novell demo by Nat Friedman...

... you're being asked to stand up and:

... all in front of a very large crowd, with pictures taken and immediately uploaded to Flickr.

The actual advantage of sitting at the front row is the ability to enjoy are really amazing Desktop Linux demo. Nat did a great job at demoing the upcoming features of what's being hacked in the Novell Labs (these features should be delivered in mid-2006). Here is a quick list:

  • Import and tag photos in F-spot. Detects inserting the flash memory containing JPEG pictures, imports to F-Spot. Export to flickr.com with a single click.
  • Plays MP3 and video out of the box, using X11 (if I understood correctly) license, making it both compatible with both software patents and the open source principles. (Please leave a comment if you happen to have details on this topic, it's quite interesting)
  • connects to iPod very easily in order to play its music
  • new menu system to launch apps
  • Network manager to find your way through wired or wireless connections
  • Beagle Spotlight-like desktop search
  • ability, in OOo 2.0, to run most of the Visual basic macros of MS-Excel (very useful in the enterprise, if you ask me)
  • Ass-kicking graphics effects (with 3D), thanks to XGL including:
    • Shadows under windows
    • whobbling windows (Moving a window with the mouse makes you feel it's made of jell-o)
    • transparency
    • Window switcher with preview
    • Mac Exposé-like feature (temporarily zooming out and reorganizing windows so you see them all)
    • Zooming on windows (hardware accelerated)
    • All effects seem to work while playing video
    • 3D Cube effect used while switching from one virtual desktop to the other (really looks like the fast-user switching on the Mac).

Nat said that it's actually the first time they do such a demo outside the Novell Labs to such a large crowd. The software is in its early stages for sure, but if they manage to deliver such an improvement on the desktop, I'll feel much more confident that Linux has a future in this space. The demo was really amazing. It was entertaining, too. Nat had a few great quotes:

(while login in, we can hear the startup sound of the system) and Nat said "The windows sound was designed so that when you reboot after a crash, you feel ok" :-)

Earlier, Nat showed us pictures of most of the developers of the demoed features, using F-spot, and cracked "Microsoft does not do that because people will try to find the developers to beat the crap out of them" :-D

Entertaining, really impressive, with great new technology shown for the first time, yet very laid back, this was the best demo I saw in a very long time!