janvier 2006 (54)

mardi 31 janvier 2006

En vrac

Allez, zou, en route pour Europe 1 !

Ce soir sur les ondes

On m'informe que ce soir, sur France Inter, on aura Le téléphone sonne, qui parlera de DRM (à vérifier).

Un peu plus tard, sur Europe 1, dans l'émission de Catherine Nivez, à 23h, ça sera votre visiteur pour parler de Firefox et du salon Solutions Linux.

Pour ceux qui ont la mémoire courte, je me permets de rappeler que la radio (France Inter, Europe 1), c'est comme le podcast, sauf que c'est pas la peine de payer un iPod, un ordinateur portable et un abonnement ADSL à 30 EUR par mois. Un simple récepteur bon marché suffit pour entendre des émissions dont la qualité est souvent supérieure à celle des podcasts. Et il paraît que des millions de gens utilisent encore cette technologie du millénaire dernier. C'est dingue, hein ! Parfois, je me demande si cette histoire de révolution des blogs, c'est pas du flan ;-)

Actu Mozilla et logiciels Libres

En direct du stand Mozilla Europe sur Solutions Linux 2006 :

  • Sortie de SeaMonkey 1.0, avec plein de nouveautés. Rappelons que SeaMonkey est le projet communautaire de reprise de la suite Mozilla 1.x (pour ceux qui préfèrent une suite toute intégrée avec navigateur, messagerie, client IRC et éditeur HTML)
  • La communauté XUL FR vient de publier une liste de références d'entreprises ayant fait le choix de la technologie Mozilla / XUL, et c'est vraiment un bonne idée. Pour l'instant, on trouve :
    • Renault F1 Team ;
    • LeMonde.fr ;
    • Wengo ;
    • Hachette Multimedia ;
    • Wengo ;
    • Skyrock ;
    • Linbox ;
  • Sur le stand, on a quantité de contact d'entreprises et grandes organisations qui continuent de déployer Firefox et/ou Thunderbird et qui ne devraient pas tarder à en parler dans la presse (il va falloir être patient...) Certains ont déjà promis de témoigner dans la liste de références XUL sur XULfr.org.

Sinon, le salon est incroyablement fréquenté, aussi bien du coté associatif (comme d'habitude), mais aussi du coté entreprises, et c'est bien. Comme toujours, on retrouve une énergie incroyable du coté associatif, mais ce qui est nouveau, c'est qu'elle s'est étendue aux entreprises présentes.

lundi 30 janvier 2006

Un peu de polémique, en vrac

Ras le bol des billets consensuels sur le Standblog ? Voilà de quoi vous défouler :-D (et moi aussi par la même occasion) :

Il suffirait que je montre mes fesses prises téléphoniques, et on pourrait se croire sur Embruns.net :-D

dimanche 29 janvier 2006

Quelques réflexions dominicales sur la mondialisation, le réchauffement climatique et la fin de l'ère du pétrole

Voici une petite accalmie dans mon emploi du temps, et j'en profite pour coucher sur le papier clavier une pensée non aboutie et qui le restera, car relevant à la fois de l'économie, de l'écologie et de la divination pure et dure (et il y a peu de chances que j'arrive à dominer un jour ces trois matières, surtout la dernière ;-). Quoi qu'il en soit, le Standblog étant aussi un bloc-note personnel (bien que public), j'ai décidé d'y consigner cette idée saugrenue. Lecteur amateur de tripotage de neurones, passez directement à l'article suivant. Vous voilà prévenu !

Il y a en ce moment, pour qui lève un peu le nez du guidon, qui regarde un peu plus loin que le prochain relevé bancaire mensuel, quantité d'occasions d'être inquiet[1].

Parmi les plus grosses épées de Damoclès flottant au dessus de notre société française, j'en ai recensé trois particulièrement importantes. Il y en a d'autres, et je suis sûr que quantité de lecteurs auront des avis différents, et c'est normal. Mais ces trois là sont sources de problèmes potentiellement très graves et qui prendront plusieurs formes. Cessons de tourner autour du pot, voilà les 3 épées de Damoclès de la société française (et probablement de tout le monde occidental) :

  1. La fin de l'ère du pétrole. Tout le monde le sait, les réserves de pétrole ne sont pas infinies. Mais ce qu'on peut déjà constater, c'est que le pétrole bon marché, c'est du passé, et que cela sera de plus en plus le cas. Le problème c'est que le pétrole sert à l'industrie automobile, aux transports en général, mais aussi à la fabrication du plastique. Levez les yeux et regarder autour de vous tous les objets qui sont faits de plastique. Imaginez que le coût de fabrication de cette matière soit multiplié par 10 ou 100. Imaginez l'essence à 15 EUR le litre. Utiliserez-vous toujours autant votre voiture ? La fin de l'ère du pétrole prendra des années à arriver. Des décennies, même. Mais quand elle sera là, notre vie sera radicalement transformée.
  2. La mondialisation. Pourquoi faire fabriquer en France quelque chose alors que ça peut revenir 10 fois moins cher si c'est fabriqué en Chine, par des gens qui travaillent beaucoup plus, sans couverture sociale, avec des salaires de misère ? Franchement, à part pour des problèmes éthiques (qui sont ignorés par le système), il n'y a aucune raison. Et donc ça ne va pas s'arranger : le chômage n'est pas prêt de régresser..
  3. Le réchauffement climatique. Rien que ce sujet est d'une complexité inouïe . (Lisez l'article dans Wikipedia, il est assez fascinant. Mais il ressort que le réchauffement climatique provient de l'activité humaine (essentiellement industrielle), qui génère des quantités phénoménales de CO2 (dioxyde de carbone), un puissant gaz à effet de serre, qui provoque le réchauffement de l'atmosphère.

Après une telle liste de dangers pour l'occident et/ou toute la planète, normalement, soit vous êtes angoissé, soit vous avez déjà fermé l'onglet de cette page Web sous prétexte que vous n'avez pas envie de lire les élucubration de l'auteur du Standblog. Après tout, la politique de l'autruche est une vieille habitude dans notre société...

Mais voilà la bonne nouvelle : les trois phénomènes que j'ai listé sont interdépendants, et il n'est pas exclu qu'ils se neutralisent mutuellement. Je m'explique :

  1. La mondialisation n'est possible que s'il existe un transport bon marché. Si le prix du transport augmente, il devient moins intéressant de produire en Chine, alors qu'une production locale, certes plus chère, n'aurait pas besoin d'être transportée sur une si grande distance. Autrement dit : le prix de la production locale serait inférieur au prix de l'a production en Chine auquel il faudrait ajouter le prix croissant du transport. En substance, plus le pétrole devient cher, plus la mondialisation ralentit...
  2. De même, plus le pétrole devient cher, moins on le brûle, et donc moins on produit de CO2. Et donc plus on ralentit le réchauffement de l'atmosphère ! (A condition qu'on ne se mette pas à brûler à la place des trucs encore pires, comme le charbon).

Voilà, c'est tout. Je sais que cette réflexion est incomplète. Je sais aussi que suivant le caractère de chacun, on va avoir tendance à réagir de façon différente, entre ceux qui vont se dire, Ah, tout va se régler tout seul et ceux, fibre écolo oblige, qui vont hurler qu'il est inconscient de ma part de ne pas tirer la sonnette d'alarme. Que les choses soient claires, je trouve la situation future extrèmement préoccupante, et j'aimerais que nos politiciens s'en occupent un peu plus. Quoi qu'il en soit, je pense qu'il y a des interactions entre les menaces qui font qu'elles pourraient bien être amoindries. Et ça me fait plaisir.

Post-Scriptum : J'hésite à laisser les commentaires ouverts sur ce sujet très sensible. Je tente l'expérience. Si vous voulez commenter, faites le après mûre réflexion, et sans balancer de troll. Sinon, je ferme tout et supprime les commentaires : j'ai trop peu de temps à consacrer au Standblog en ce moment pour démonter les moindres arguments provocateurs et faire la police. Merci.

Notes

[1] Un jour de grosse déprime, j'ai même tenté de les recenser, et ça a donné un billet intitulé l'ignorance est un bienfait. Sa lecture nécessite un moral en béton :-(

samedi 28 janvier 2006

Semaine de dingue

Une semaine de dingue s'annonce :

  • lundi : normal (dont le passage sur France Bleue Ile de France à une heure non précisée, j'espère pouvoir diffuser le MP3 sur le Standblog par la suite) ;
  • mardi : présence sur le stand Mozilla à Solutions Linux (accès gratuit), passage sur Europe 1 à partir de 23h ;
  • mercredi : Conférence (communautaire et gratuite) sur Solutions Linux et présence sur le stand le reste du temps. Notons le matin la conférence ) qui semble très prometteuse, avec la Gendarmerie Nationale et le Ministère des Finances ;
  • jeudi : Conférence (enregistrement payant) sur Solutions Linux (section sur le Poste de travail Libre, présence sur le stand, train pour Limoges ;
  • vendredi : table ronde à Limoges dans le cadre du Webdesign International Festival, avec plein de gens intéressants, dont Molly, "gouroute" du WaSP, invitée en guest-star, et plein de gens d'Openweb et Opquast (dont Laurent Denis, et Elie Sloïm) !
  • mardi suivant, je suis invité sur Radio Notre-Dame à 9h.

Donc, si vous n'avez pas de mail de réponse aux e-mails que vous m'envoyez, c'est normal :-). De même, l'activité du Standblog sera probablement restreinte.

Pour prendre des forces, Bénédicte et moi recevons une quinzaine de mouflets enragés cette après-midi, pour l'anniversaire de Robin ! Bon, je vous laisse, il faut qu'on finisse de pré... AHHHHH, LES VOILÀÀÀÀÀÀÀ !!!!!

Mise à jour après la bataille : juste avant d'aller prendre une double aspirine, je voulais juste dire que ça ne sert à rien d'organiser une "pêche à la ligne" alors qu'une session marathon de Photobooth semble largement plus appréciée !

En vrac

vendredi 27 janvier 2006

En vrac

  • Netizen est sorti et il prouve que je suis un crétin. Comble de l'horreur, je n'ai pas pu, pour une raison sérieuse, participer à la fiesta du lancement ! Pour ceux que ça intéresse, Olivier Rafal en parle. Vous pouvez aussi aller visiter le site officiel et le blog du magazine ;
  • Fascinant : un milliard de pages Web analysées par Google et l'ami Hixie (dixit Slashdot) ;
  • Un grand pas dans l'adoption du Libre par les grands comptes via les prescripteurs que sont les grandes SSII : QSOS, Qualifier et Sélectionner les logiciels Open Source, un ensemble de fiches permettant de sélectionner une solution Libre. Via A19S et François Le Droff, qui donne plus de détails ;
  • Samba à l'honneur, et c'est mérité... (Le communiqué en anglais sur le site de la FSF) ;
  • Pour en savoir plus sur Firefox et OpenOffice.org le 23 février prochain à Paris. Décidément, Eyrolles fait feu de tout bois ! (Notons que je serais ravi de faire des choses avec O'Reilly, que ce soit des conférences ou des critiques de livres, comme je le fais avec Eyrolles) ;
  • Philadelphia Inquirer : Parmi les 10 tendances technologiques qui ont touché l'éducation en 2005, on trouve Firefox, le Web participatif, Wikipedia, OpenOffice.org 2.0 et bien d'autres choses ;
  • SeaMonkey 1.0 en est au stade de la Release Candidate, ce qui signifie une sortie prochaine. Si ça vous tente d'aider cette évolution communautaire de la suite Mozilla 1.x, c'est à vous de jouer !
  • 2005 est l'année la plus chaude depuis 1800, pire que 1998, qui était pourtant une année El Nino (donc plus chaude que la moyenne). Ces histoires de réchauffement, ça me stresse, je crois que je vais aller faire un tour dans mon 4x4 pour me détendre :-(. Vous croyez que je vais pouvoir échanger ma carte orange 2 zones contre une carte grise 20 chevaux ?
  • Firefox dans le Top 10 des téléchargements de Download.com, et seul logiciel Libre à ma connaissance ;
  • Pour mieux comprendre les enjeux du DRM, je vous encourage à lire la retranscription d'une conférence de Cory Doctorow, ex-employé de l'EFF :
  • Sony installe AOL sur ses Vaios, très probablement en échange d'un gros chèque de la part d'AOL ;
  • wired : Mieux vaut une explosion qu'une bulle, avec une excellente conclusion : "So there you have the recipe for a healthy boom, not a fragile bubble: a more receptive marketplace, lower costs, and lighter pressure from investors. Today, the typical exit strategy is to sell your startup to Yahoo! for a few million, not to maneuver for a rowdy IPO and an appearance on CNBC. Highway 101 is jammed with Prius-driving engineers, not biz-dev guys in Beemers. And most New York cab drivers are happily ignorant of what's hot in the Valley, just as they should be." ;
  • Firefox pour les MacIntel dès mars ;
  • Firefox joins top ten global brands, "Marketing professionals rate Firefox a more influential brand than eBay or Sony". J'en ai déjà parlé, mais voilà des explications plus concluantes ;
  • Interview rigolote de Blake Ross, qui ne travaille plus sur Firefox, mais prépare une Start-up après avoir fini Standford. Extrait délicieux : "It's hard to be taken seriously after you tell a VC that you can't meet for drinks because you're under age." (il n'est pas facile d'être pris au sérieux après avoir refusé à un investisseur de se rencontrer dans un bar, juste parce que je suis mineur) ;
  • Qui travaille sur Firefox ? Chris Beard et Brendan Eich répondent : "With an open-source project such as this, it's hard to come up with an exact number. Product manager Chris Beard says Mozilla employs "about 40" full-time developers. Outside of the company, "maybe 120 people ... are core and really involved." A third circle consists of "committers" - developers who can add their code to the ongoing project without first handing it off for a higher-ranking developer to submit. Brendan Eich, a Firefox developer and director of the Mozilla Foundation, estimated that number at about 800." N'oublions pas non plus les localiseurs (comme FrenchMozilla), SpreadFirefox, et les dizaines de milliers de testeurs qui contribuent via Bugzilla ;

Google, salaud, le peuple aura ta peau !

Ces jours-ci, il est de bon ton de taper sur Google sur la censure qu'il fera en Chine à la demande du gouvernement. La censure, je suis contre, forcément. Mais rien dans ce monde n'est absolument noir ou blanc. Quand Google censure en Chine, il respecte la loi chinoise. Quand Google refuse d'afficher en France des liens vers des pages Web pédophiles ou nazies ou révisionnistes ou incitant à la haine raciale, il respecte la loi française. Toutes les lois ne se valent pas, c'est certain. Mais je peux vous assurer que chez les américains, on s'étonne souvent de voir qu'il y a des choses qu'on ne peut pas dire en France à moins de risquer la tôle (et c'est très bien comme ça, si vous voulez mon avis).

Alors, qui a raison ?

  1. L'américain qui ne censure rien ?
  2. Le français qui censure un peu ?
  3. Le chinois qui censure beaucoup ?
  4. Ou le français qui oublie qu'il censure un peu et qui crie à la censure ?

Le problème est bien moins simple qu'il n'y parait, comme toujours. C'est typiquement ce genre de situation qui me fait dire "je ne sais pas", quand on me demande mon avis, ce qui est forcément moins confortable que de s'emparer de la première idée toute faite et de la défendre à mort en buvant des coups, quitte à être de mauvaise foi. (Notez que je n'ai rien contre le fait de boire des coups, hein ! J'ai d'ailleurs rapporté de vacances un p'tit Rhum à 62° dont l'arôme me ferait presque relever la nuit, mais heureusement, le Ti'Punch, j'arrête quand je veux la bouteille est vide !).

Mise à jour : La réponse officielle de Google. Elle a du sens, beaucoup de sens. Je trouve dommage d'avoir omis un composant essentiel de la décision : vis à vis des actionnaires, ne pas être présent en Chine serait une bévue phénoménale, les concurrents étant déjà presents sur ce marché formidable. Par contre, et là Google joue bien, c'est qu'il ne va pas offrir ses services blogger.com et gmail.com, qui pourraient l'amener à dévoiler des informations privées à la demande du gouvernement, comme Yahoo a été obligé de le faire par le passé, ce qui a mené un blogueur en prison récemment. C'est un compromis, donc pas aussi satisfaisant qu'une décision franche et claire, mais il a le mérite d'exister : c'est probablement la moins mauvaise solution. (Même si j'aurais aimé que Google refuse de donner son service aux chinois pour des raisons de censure et de non-respect des droits de l'homme, je crois que cela n'aurait provoqué absolument aucune inflexion d ela politique chinoise)...

jeudi 26 janvier 2006

Citation du jour

Issue d'un très bon papier de Gerv paru sur TimesOnline, à propos du différent juridique entre l'Union Européenne et Microsoft pour abus de position dominante :

The case continues, and at some point one side or the other will declare "a victory for consumers" or "a triumph for commonsense". But, like much lengthy litigation, the only real winners will be the lawyers.

En français :

Les tractations juridiques se poursuivent, et à un moment où à un autre, une des deux parties va déclarer "une victoire pour les utilisateurs" ou "un triomphe du bon sens". Mais, comme dans la plupart des procès qui traînent, les seuls vrais gagnants sont... les avocats.

Le reste de l'article, sur le code source de Microsoft et son impact probablement négligeable pour Samba (qui sort justement une pré-version 4 qui promet bigrement) est très intéressant.

En vrac

Le code de Windows ouvert, publié, libéré ? Non, pas du tout !

Vous allez lire partout que Microsoft ouvre le code source de Windows. C'est bien plus subtil que ça. En substance, un entreprise peut payer pour pouvoir regarder sans toucher le code source de certaines parties de Windows. On pourrait dire qu'avant, le code était protégé par un mur de brique. Maintenant, certaines personnes, après avoir payé, peuvent en voir des morceaux derriere une vitrine. ZDNet en parle. Cela peut avoir un intérêt pour certains projets comme pour l'excellent Samba, pour peu qu'on trouve quelqu'un pour payer la note. Rappelons les contorsions auxquelles est réduit Samba pour être intéropérable. Rappelons aussi qu'un programme similaire existe depuis plusieurs années aux USA, et que seules 20 entreprises ont été intéressées par cette proposition, ce qui démontre une nette disproportion entre l'intérêt de la chose et son coût. Je vous encourage par ailleurs à lire le billet de Groklaw, qui est, comme souvent, une petit merveille...

mercredi 25 janvier 2006

Rendez-vous au ministère de la culture et différentes infos sur DADVSI, DRM et musique

Bertrand Lemaire et votre serviteur avons, lors du déjeuner avec le ministre, convenu avec les conseillers de se revoir pour faire avancer le dossier.

La réunion a eu lieu lundi soir (j'en profite pour souligner que c'est un plaisir de voir qu'il ne s'agissait pas d'un "propos de cocktail"[1] de la part des conseillers du Ministre et que la promesse a donc été tenue) et Bertrand en a fait un compte-rendu. Pour ma part, mes obligations professionnelles (dont une annonce sur le succès de Firefox et une autre avec Wengo) m'ont obligé à retarder la rédaction du présent billet. Dans un sens, c'est une bonne nouvelle : Betrand a eu le temps de faire le travail à ma place !

Comme le précise Bertrand, il s'agissait d'une réunion informelle, et en aucun cas d'une négociation. Pour ma part, je ne me considère pas comme représentant quoi que ce soit (en dehors du projet Mozilla), et je n'y suis allé que pour aider, très modestement, par mes qualités de pédagoque et en tant que "vétéran" du logiciel (propriétaire ou Libre) à déminer le projet pour qu'il ne soit pas néfaste au logiciel Libre. C'est ainsi que j'ai été amené à expliquer comment une spécification qui paraît être accessible sur le Web peut être de facto incompatible avec les projets Libres. L'exemple le plus flagrant est celui de la documentation du format XML MS-Office 12, qui est assujetti à la signature d'un contrat dont les exigences sont incompatibles avec la GPL (plus d'info chez Google et chez eWeek).

En dehors de cela, je n'ai pas grand chose à rajouter au compte-rendu proposé par Bertrand. Aucun doute, ce garçon est bien meilleur que moi pour ce genre d'exercice !

Ah, et pour finir, quelques liens qui devraient étancher votre soif de savoir sur la numérisation des oeuvres et la règlementation de leur distribution sur les réseaux :

Notes

[1] variante plus colorée : "parole de Gascon".

Pourquoi les opérateurs télécom traditionnels vont exploser en vol

J'espère, ami lecteur, que tu me pardonnera ce titre qui peut sembler sensationnaliste, mais qui a le mérite de refléter l'impression ressentie lors de la conférence de presse d'hier avec Wengo.

Tout le monde connaît Skype, ce logiciel (gratuit et propriétaire) qui permet de téléphoner gratuitement de PC à PC., et qui fait fureur depuis plusieurs mois. Seulement voilà, Skype a deux défauts majeurs :

  1. son protocole et son code sont propriétaires (on ne sait pas quelles infos transitent sur le réseau car elles sont chiffrées), ce qui provoque des craintes importante en terme de sécurité informatique. (J'en ai déjà parlé) ;
  2. Pour converser gratuitement avec un autre utilisateur, il faut impérativement qu'il utilise lui aussi Skype. Les systèmes de Voix sur IP (VoIP) sont pourtant légion.

Arrive donc Wengo, qui propose un système comparable à Skype sauf qu'il est :

  1. fait sur du code Libre (licence GPL) sur des standards ouverts (SIP pour la voix, et bientôt Jabber pour la messagerie instantanée et la présence) ;
  2. interopérable avec les autres systèmes reposant sur ce standard ouvert.

Accessoirement, Wengo a annoncé hier une extension Wengo pour Firefox, qui permet d'une part d'avoir la fonctionnalité de téléphonie au sein du navigateur, et d'autre part de développer plus rapidement des versions du logiciel qui fonctionne sur toutes les plates-formes (OXS, Linux, Win). Wengo ne s'arrête pas là, puisqu'on parlait hier d'une éventuelle extension pour Thunderbird, d'une part, et d'un portage prochain sous XULrunner (les développeurs Wengo ont découvert XUL via une mission de Disruptive Innovations et sont visiblement très impressionnés).

Est-ce que Wengo ou son concurrent Skype vont suffire à mettre les opérateurs historiques des télécoms sur les genoux ? Je n'en sais rien. Mais j'ai ensuite vu d'autres projets de Wengo et de Neuf Telecom, comme le Beautiful Phone, un téléphone mobile GSM, qui a aussi un module Wifi, et qui est capable de se connecter via Wifi quand c'est possible pour passer des appel sans se faire facturer par un operateur GSM. Ah, si le téléphone mobile aussi voit ses prix chuter (pour le fixe, c'est déjà fait), on doit commencer à transpirer chez Orange et SFR !

Heureusement pour eux, les points d'accès Wifi ouverts sont encore loin d'offrir une couverture intéressante.

C'est là qu'arrive Fon, un système qui vous propose d'installer un petit logiciel sur votre routeur Wifi (de type WRT54G, comme le mien et celui de bon nombre de geeks), qui vous permet de transformer votre borne Wifi en relais téléphonique. En échange d'une partie de votre bande passante, vous gagnez le droit d'utiliser les autres points d'accès Fon gratuits, une approche qui s'inspire un peu du modèle du Libre, dans la mesure où on donne peu (ou quelque chose dont on a pas besoin), pour récupérer beaucoup.

Je résume... Vous avez un Beautiful Phone (je l'ai vu, il est très joli) et vous faites partie du "club Fon" (on dit "Fonero", dans le jargon). Si vous êtes dans une zone ou se trouve un hotspot Fon, alors vous pouvez téléphoner gratuitement depuis votre téléphone mobile, sinon vous utilisez le réseau GSM classique au prix normal. Quand je pense aux sommes littéralement astronomiques affichées en bas des factures de mobiles, au nombre de bornes Wifi installées en France, quand je vois l'approche marketing de Fon, je me dis qu'il n'est pas exclu que ça finisse par marcher, à condition d'atteindre la masse critique. On verra bien ce que ça va donner. A lire le blog Fon, on voit que les choses avancent.

Je crois que je vais prendre une boite de Pringles, et voir comment les opérateurs traditionnels vont réagir. J'attends du FUD, du lobbying anti-Fon, des coups bas en pagaille. Ca va être saignant. Ca va être à la fois très moche, et très excitant, surtout pour une fois que je ne suis pas impliqué et que je me contenterais d'être spectateur !

Quelques liens sur le sujet Wengo - Firefox (rajoutés a posteriori)

mardi 24 janvier 2006

Actu Firefox

Il s'est passé plein de choses pendant que j'avais le dos tourné. Voici un rapide (??) résumé :

  • Nouveau chiffres XitiMonitor : Firefox dépasse les 20% en Europe, et c'est une excellente nouvelle. Ce qui est plus étonnant, c'est la conclusion de l'étude : "Tandis que notre dernière étude montrait toujours un écart important des parts de Firefox entre le week-end et la semaine, il semblerait que cet écart n'existe plus : Firefox devient un navigateur aussi présent sur le lieu de travail qu'à domicile." (l'emphase est de mon fait).
  • ZDNet.co.uk : Firefox 'passes 20 percent market share' in Europe ;
  • 01Net : Firefox pèse 18 % en France ;
  • ZDNet.fr enfonce le clou sur l'utilisation en entreprise : La région Ile-de-France navigue sur Firefox Ce sont près de 1.300 postes de travail qui sont dorénavant équipés du navigateur libre (sont aussi mentionnés les 70.000 postes de la Gendarmerie Nationale, mais aussi 7.000 postes au Ministère de la Culture) ;
  • La fin d'une maladresse : HelpFirefox.com (l'intention était bonne, mais la marque a été utilisée sans autorisation, et via une technique que certains - moi compris- pourraient assimiler à l'attrape-gogo) ;
  • Deux billets intéressants de Ben Goodger (un des développeurs Firefox) :
    • Combattre l'embonpoint de Firefox (c'est une loi bien connue dans le développement : "tout logiciel tend à grossir au fil des versions pour cause de nouvelles fonctionnalités") ;
    • A fond vers la version 2.0, avec une évolution de la Roadmap Firefox. S'il n'y a qu'une chose à retenir, c'est ceci : the idea of Firefox 2 is to deliver significant user experience enhancements on top of a relatively stable rendering engine (...) in a timely fashion. (...) mid-year 2006. A prendre avec des pincettes : on sait bien que tout développement logiciel prend toujours plus de temps qu'initialement plannifié. Aussi, pour ma part, je serais bien plus prudent que Ben Goodger (et je serais à la fois ravi et sûrement un peu surpris que Firefox sorte avant septembre prochain, mais c'est peut-être mon grand age qui parle :-) ;
  • Parmi les évolutions proposées par la version 2.0 de Firefox, on notera aussi un changement de la navigation par onglets ;
  • Blogzinet explique et traduit les mises à jour de la feuille de route, avec plein de détails. Merci BlogziPierre ;-) !
  • Pourquoi faire de AllPeers une extension Firefox plutôt qu'une application à part ? PeerPressure répond, et c'est intéressant...
  • Darin Fisher a lancé une controverse sur <a ping> bien malgré lui. Il faut dire que le sujet est sensible : il touche la vie privée (et protège potentiellement mieux l'utilisateur que les redirects), et c'est une proposition du WHATWG (ça fait beaucoup :-). Avant de hurler à la mort, je vous encourage à lire la suite de l'argumentaire de Darin, et le billet de Mike Shaver ;
  • Le danger des extensions, un très bon billet de l'excellentissime David Baron (ce type est un pur cerveau, même si je ne suis pas toujours d'accord avec lui) ;
  • Palmarès des marques sur Internet : Firefox classé 8eme devant eBay et Sony. Il y a des choses que je ne comprends pas (et je manque de temps pour essayer de le faire pour l'instant). Mise à jour : Fast Company en parle : These brands are on fire ;

En vrac

lundi 23 janvier 2006

Mozilla was announced 8 years ago (plus one day :-)

On Jan. 22nd, 1998, the following press release was put on the wire: Netscape Announces Plans to Make Next-Generation Communicator Source Code Available Free on the Net. It was just 8 years ago.

Now that Firefox is such a success (ZDNet.co.uk writes Firefox 'passes 20 percent market share' in Europe), one should remember that the Mozilla project history was not just a pleasure cruise. I remember the hard times, like the decision to restart the project from scratch, the moments where the Netscape management was trying to influence too much the project. Some decided to quit under pressure, while some were asked by Netscape to go and decided to stay with the project (Mitchell showed the way, and quite a few of us did the same after that). In the meantime, the project death has been announced in the press a good number of times. As we can see, it's been proverbially exaggerated.

Anyway, Firefox is now one of the most visible and successful Open Source project for the End-User. But we should not forget all that made this possible, contributors (past or present), our always increasing user-base, all our Firefox fans (on SFX and native-language communities), corporate sponsors and partners and yes, even AOL/Netscape :-).

To all of you, thank you for helping bringing back choice and innovation on the Internet. I wish we could all remember that the Internet is truly an amazing tool: it's way too important to be left in the hands of a monopoly.

dimanche 22 janvier 2006

De retour...

Me voilà de retour, vaguement bronzé, les yeux bien rouges (je n'ai pas le gabarit pour dormir dans un siège de classe éco). Entre maintenant et le plaisir de me lire sur le Standblog, ami lecteur, se trouvent un certain nombre d'obstacles :

  • 532 e-mails non lus (dans ma boite aux lettres principales, sur un total de 1700 reçus (seulement ?) pendant mon absence, dont la plupart a été ventilée dans différents sous-dossiers) ;
  • 465 billets non lus dans mon agrégateur ;
  • 3 rendez-vous importants d'ici mardi midi
    • Préparation d'une conférence de presse ;
    • Rendez-vous au ministère de la culture lundi soir ;
    • conférence de presse (si ma présence sur place est confirmée) pour mardi matin ;
  • L'anniversaire de Robin. Joyeux anniversaire mon Roudoudou ! 9 ans déjà !

Bon, je vous laisse, il va falloir faire pêter le Champomi !

vendredi 13 janvier 2006

Fermeture (temporaire) du Standblog

Cher ami lecteur,

Tu as pu te rendre compte d'une activité débordante sur le Standblog ces derniers jours, DADVSI oblige. En parallèle, tu as pu voir la sortie de l'excellent Thunderbird 1.5, activité qui n'est pas des plus reposantes. En substance, j'ai vraiment besoin de sommeil et d'insouciance, sinon je ne vais pas pouvoir durer à ce rythme. (En plus, Bénédicte a besoin de son mari !)

Aussi, et j'espère que tu ne m'en voudra pas, j'ai décidé de prendre quelques jours de vacances avec ma chère et tendre. Pour une fois, ce seront des vacances sans ordinateur et sans connectivité ! Pour toi, cela signifie donc 9 jours sans Standblog. Je sais, c'est sûrement très dur. Mais je te rassure, ça le sera plus encore pour moi, d'autant que tu as tous les liens dans ma blogroll, et sûrement un paquet d'articles sur DADVSI que tu n'as pas encore lu. Lis les, et reflechis bien sur le sujet. Tiens, voilà quelques questions qui devraient stimuler ton neurone. Si tu as un blog n'hésites pas à faire un billet sur un de ces sujets :

  1. Quel impact pour notre culture, son partage entre générations ?
  2. Quand mon iPod sera mort et que j'aurais envie d'acheter un autre support, pourrais-je faire migrer mes octets vers mon nouveau baladeur ?
  3. Faut-il que tout le monde, dans la même famille, pour partager la musique, soit abonné au même service de musique, achète des baladeurs de la même marque, utilise les même systèmes d'exploitation ?
  4. Quels avantages pour les artistes hors du Top-50 ?
  5. Les ordinateurs sous logiciel Libre seront-ils à même de lire du contenu protégé par DRM ou sera-t-on obligé d'acheter des machines Windows et Mac ?
  6. Emm... le client jusqu'au trognon avec les DRM est-elle vraiment la meilleure solution pour que les titres n'apparaissent plus jamais sur les réseaux peer to peer de contrefaçon ?

Si tu es sage, que tu as fait de bons billets, on pourra faire des trackbacks sur cet article. En prime, je te rapporterai de jolies photos.

En attendant, prends soin de mes enfants et du Web, je te les confie !

Affectueusement,

Signé : Tristan Votre Serviteur Nitot.

PS : les commentaires et trackbacks sont fermés temporairement pour des raisons que vous imaginez sûrement. Sinon, c'est pas grave !

En vrac

Je pense que quand il s'agit de faire un produit gratuit utilisé par le monde entier, le business model propriétaire n'est pas adapté. A contrario, le modèle du Libre, permettant une mutualisation bien plus efficace sans espoir de retour sur investissement autre que le "break even", est parfaitement adapté. Je parle ici du marché des navigateurs, mais rien ne prouve que mon raisonnement s'applique à d'autres domaines, ou la prise de risque entrepreuneriale est peut-être (probablement ?) la meilleure façon de déveloper du logiciel en vue de le vendre à des clients. (rajout a posteriori : il est probable que des outils comme le système d'exploitation, la suite bureautique, le client de messagerie, le client de messagerie instantanée et le logiciel de retouche photo tombent dans la même catégorie que celle du navigateur, mais seul l'avenir le dira).

jeudi 12 janvier 2006

Sortie de Thunderbird 1.5

Voilà, les communiqués de presse anglais, français et allemands sont partis, Slashdot en a parlé, le site Web est à jour des deux cotés de l'atlantique. Ah, zut, le Standblog, j'ai oublié d'en parler sur le Standblog !

Thunderbird 1.5 est sorti, donc :-) et il a plein de nouvelles fonctionnalités ! (le truc que j'attendais depuis longtemps : la possibilité de supprimer une pièce jointe, et un filtre anti-phishing, pour détecter le mal à la source !)

DADVSI, en quoi est-ce incompatible avec le logiciel Libre ? (1ere partie)

S'il est parfois pénible de devoir modérer les commentaires, on tombe de temps en temps sur une perle qui mérite d'être "remontée" sur la page d'accueil. En voici une, le commentaire de Bernard Lang sur l'incompatibilité de DADVSI avec le logiciel Libre.

On y trouve un lien très intéressant sur le site du Ministère, à savoir une liste de Questions / Réponses portant sur Droits d'auteurs, droits voisins dans la société de l'information (et voici la version avec frames).

Les mesures de protection n'empêchent pas l’utilisation de logiciels libres pour écouter de la musique ou regarder un film, la diffusion du code source de la partie du logiciel (plug-in) qui décode l'oeuvre sera par contre limitée.

On le comprend bien, le coup du plug-in propriétaire dans le code source Libre, ça fait bien un logiciel non-Libre. (C'est même tordant comme conceptn quand on y pense : "C'est du logiciel Libre, mais sauf le truc essentiel" !).

Plus sérieusement, dans certains cas (je pense à Mandriva et aux autres distributions payantes), l'utilisation de plug-ins propriétaire dans du logiciel Libre, c'est dans le domaine du possible. Il faut un éditeur qui passe un contrat pour garder secret le code et ne le distribue que la partie binaire (ce qui est complètement à l'encontre du principe du Libre). Par contre, pour des distribution comme Debian, Ubuntu et la majorité des autres, c'est fichu : l'ordinateur ne peut pas lire l'oeuvre, de la même façon qu'il ne peut pas lire les DVD actuellement, pour cause de DeCSS, ni même de MP3 (pour manque de licence MP3 pour les logiciels Libres).

Pour la peine, je prends la précaution de mettre ci-dessous une copie d'écran du site du Ministère :

copie d'écran d'un document du ministère de la culture

Bernard Lang revient aussi sur le problème essentiel de la copie privée. En substance, la loi oblige les majors à permettre la copie privée dans leurs contenus protégés par DRM / MTP... mais sans fixer le nombre minimal de copie autorisées, qui pourrait bien être... ZERO ! (donc, de fait, pas de copie privée !)

Je coupe dans le vif (Bernard Lang répond aux propos de Cyril Fievet) pour citer l'essentiel :

Pour la copie privée, il y a mieux que citer le ministre : citer son projet de loi (dû en fait à Aillagon), et en particulier son article 8 qui insère un article L. 331-6 dans le code de la propriété intellectuelle, stipulant en son deuxième alinéa :

"Les titulaires de droits ont la faculté de prendre des mesures permettant de limiter le nombre de copies."

Avoir le droit de limiter un nombre, sans qu'il y ait de borne inférieure à cette limite, cela veut dire avoir le droit de le limiter à zéro. Je ne sais si zéro copie privée, c'est encore de la copie privée : je laisse ce débat aux philosophes.

Il est bien sûr évident que je suis mal intentionné. Mais il se trouve que M. Vanneste, rapporteur UMP de la loi et donc un expert (bien intentionné) de son interprétation, en a la même lecture car, avec l'aide de la Commission des Lois, il propose un amendement, l'amendement N° 30 Rectifié, qui précise - fort généreusement - que "lorsque ces mesures permettent de contrôler le nombre de copies, ce nombre doit être au moins égal à un (...)"

Pour ceux qui aiment les explications avec un peu plus de panache, je vous encourage à lire la totalité du commentaire de Bernard Lang et sa réponse à Cyril Fievet, en attendant que le projet de loi aboutisse pour lever ce qui sont, à mon avis, les deux plus gros problèmes dans l'état actuel des choses, à savoir l'incompatibilité avec le logiciel Libre d'une part, et la restriction de fait de la copie privée.

En vrac

Décodons MacWorld

Quelques liens qu'Apple souhaiterait que vous ne lisiez pas...

Browser usage on Heise.de

I've seen on SpreadFirefox.com that Heise.de has just published new browser market share numbers as measured on their Web site. The numbers are amazing, with Firefox reaching 44% (26.9% for IE6). When cumulating all Gecko-based browser, Gecko is reaching 50.2%!!!

Of course, Heise.de is an IT-related site, so the visitors are more likely to be interested in modern browsers than on other Web sites with a different audience. But still, it's an amazing achievement. I can safely say that Heise.de readers rock!

For those who want to read more about this, I suggest to head to the Heise.de browser trends page, which has some interesting older data.

Marketing 101

Let's consider the following facts:

  1. Sex sells;
  2. Firefox is hot;
  3. Google offers 1$ to webmasters every time a visitor clicks on a Firefox/Google button and installs Firefox with the Google Toolbar;

What about creating a Web site where a good-looking blonde would undress herself on video, but the video would stop itself unless a sufficient number of people install Firefox? The more people install Firefox, the more the young women gets undressed.

The lady would make money out of this, the Webmaster too, Firefox would be installed on more PCs, the Google Toolbar too.

Sounds crazy, right? But actually, such a Website is online at Fire-Mary.com. For now, it's still (relatively) worksafe :-) and yes, I wonder if that's the kind of things that Mozilla Corporation envisionned when launching Firefox Flicks!

Roger Rapeau, le lapin mal élevé qui file la pêche

Suite à sa mésaventure de Noël qui a coïncidé avec sa découverte du problème des DRM, mon fils Robin vient de recevoir (gratuitement) par la poste un CD 6 Titres du groupe de ska Roger Rapeau intitulé "Le cri du lapin". (Merci au membre du groupe qui, en plus d'être lecteur du Standblog, est bourré de bonnes intentions).

Pendant que j'écris ce billet, l'immeuble vibre de toutes ses briques avec la chaîne Hifi à fond qui hurle "C'est une emmerdeuse née, on ne s'arrange pas en vieillissant", issu de ''Vermeil Touch" (qui, d'après Robin, est sa préférée). C'est drôle et bigrement péchu. En plus, les titres sont librement téléchargeables au format Libre Ogg Vorbis sur le site Roger Rapeau.

Bref, pour qui aime les cuivres qui délirent, la musique qui donne la pêche et fait danser le sourire au lèvres, le tout dans un emballage un poil rustique, c'est un must. Dans le pire des cas, vous aurez gâché un peu de bande passante... Dans le meilleur, vous aurez de la musique gratuite et une féroce envie d'aller les voir en concert (Damned, le groupe vient d'annoncer sa dissolution ! Le CD de Robin est donc un collector d'une valeur inestimable !)

Mais quand même, avec un groupe qui donne sa musique gratuitement comme ça, qui dit du mal d'une petite vieille ("Vermeil Touch") et se moque de la télévision (dans la chanson "Le Million"), j'ai bien peur qu'on se retrouve avec une jeunesse qui ne respecte plus rien !

Je te préviens Roger Rapeau, si mon fils se met à chanter "qui veut gagner des millions, qui veut passer pour un con" à tue-tête, je vais vous coller un procès pour avoir instillé rebellion et bonne humeur dans la belle jeunesse de notre beau pays !

Grimace de Tristan Nitot avec la couverture du CD de Roger Rapeau

mercredi 11 janvier 2006

DADVSI : pourquoi l'interopérabilité et l'absence de DRM sont essentielles pour la pérennité de la culture

Dans un billet intitulé Loi, numérisation et histoire, l'ami Luc Saint-Elie pose les questions qui fâchent, en l'occurrence la pérennité des données numériques et surtout les oeuvres numérisées, qui vont survivre bien au delà de la durée du support. Voici un extrait assez largement caviardé pour se focaliser sur l'essence du texte (que Luc me précise, je suis à sa disposition pour retablir les passages supprimés s'il le désire) :

Contrairement à ce que semblent croire les défenseurs de ce projet de loi (...), les données numériques ne sont pas des éléments fixes mais des éléments nomades, destinés à errer de support à support jusqu'au jour (que je ne verrais probablement pas) ou la notion de stockage aura disparu parce que les réseaux ou quelque entité qui leur succédera intègreront la pérennité de ces données dans leur fonctionnement.

La musique ça n'est pas qu'une marchandise c'est aussi un héritage culturel personnel. J'ai dans ma cave de vieux disques qui appartenaient à mon père, j'ai dans mes étagères des bouquins qui appartenaient à mes grands parents. Mes petits-enfants, nos petits-enfants ne sauront pas à quoi nous ressemblions (parce que le jour ou. peut-être se poseront-ils la question, les quelques fichiers numériques sur lesquels nous avons un jour figuré auront été perdu mille fois dans divers plantages). Nos petits-enfants donc ne sauront pas à quoi nous ressemblons, il serait regrettable, ais-je la faiblesse de penser, de leur interdire également l'accès à notre musique, à notre littérature et à notre cinéma. (...)

Aux termes de ce projet de loi, les bouquinistes de quartier sont des voleurs, les marchands de disques d'occasion d'infâmes pirates, les cinémathèques des repaires de terroristes. Les objets qu'ils vendent ont 10, 20, 50 ans voire plus pour les livres. L'informatique en a à peine une vingtaine et déjà des palanquées de données sont difficiles à lire (essayez de trouver un lecteur Syquest, le Syquest était le support de stockage standard dans la PAO dans les années 90) et ça sans verrouillage informatique, imaginez ce qu'il en serait si ces données difficilement lisibles parce qu'elles n'ont pas bénéficié d'une migration régulière de support, était verrouillées par des dispositifs créés il y a dix ou vingt ans par des éditeurs aujourd'hui disparus, verrous ouvrables sur des machines obsolètes et perdues dans les limbes de l'histoire du bit.

Dans le même genre, on notera que Mozilla Europe a co-signé le communiqué de presse de l'AFUL, Aux députés qui défendent la création, les créateurs et le public contre la monopolisation de la culture.

DADVSI, que penser de la licence globale optionnelle ?

Les présidents de l'ADAMI et de la SPEDIDAM (qui représentent les artistes au même titre que la SACEM) publient une tribune dans Le Monde Qui a peur d'Internet ? Pas les artistes. Extrait choisi :

Les vedettes qui se sont exprimées contre la licence globale font partie des rares artistes interprètes qui perçoivent une part conséquente des revenus issus de la vente des disques et dans, une moindre mesure, du téléchargement commercial. En réalité, beaucoup d'autres artistes, bien que sous contrat d'exclusivité avec leur maison de disques, n'en obtiennent qu'une portion congrue. La majorité des artistes interprètes qui n'ont pas le statut de "vedettes", ne touchent rien. Mieux, l'industrie leur demande souvent de céder tous leurs droits en contrepartie d'un salaire forfaitaire.

A contrebalancer sur un avis opposé : Le film indépendant est menacé au premier chef (par la licence globale), explique le président de la Chambre Syndicale des Producteurs de Films.

Pourtant, on se rappellera la lettre de Roberto Di Cosmo à Eddy Mitchell, qui plonge dans les chiffres à propos de la licence globale optionnelle et rapporte des informations bigrement intéressantes. Le seul reproche qu'on puisse lui faire, c'est que Roberto Di Cosmo ne parle que de l'industrie de la musique, et pas celle du cinéma, certes moins concernée, pour l'instant que la musique.

MacBook Pro et iMac, du bon et du moins bon...

À propos de la sortie du nouveau matériel Apple (Mac Book Pro et iMac) livrable en février, j'ai une deux nouvelles.

  1. Je commence par la bonne : il déchire sa race, au moins sur le papier, avec un bus digne de ce nom et une puce double coeur, la WebCam intégrée, la télécommande. Il reste toutefois à voir son autonomie et la dissipation de chaleur, ainsi que les performances dans la vraie vie, car il y a toujours très loin du benchmark à la réalité, surtout quand c'est le marketing d'Apple qui parle.
  2. Je termine par la mauvaise : le processeur intègre le DRM, et on peut même dire que c'est probablement l'une des raisons majeures qui a aidé Apple à choisir Intel plutôt qu'AMD, dans la mesure où ça va permettre de s'assurer que OS X ne peut pas tourner sur des machines non-Apple (ça serait dramatique pour le marché de la Pomme). Sera-ce utilisé dans iTunes et consorts ? Je n'en sais rien, mais dans le domaine, le pire n'est jamais loin... (Merci à FLR pour le lien).

Buvons le champagne pour la naissance d'Alsacréations.fr

Dew et Raphael Goetter montent la société Alsacréations.fr, une agence Web orienté Standards et Accessibilité, et c'est bien. Rappelons que Dew est l'auteur du sublime DewPlayer (utilisé par tout PodCasteur qui se respecte et récemment mis à jour) et Raphael, en plus d'avoir créé la communauté Alsacréations.COM et ses fameux forums sur les standards, est l'auteur du très bon livre CSS 2, Pratique du design Web. Ca calme !

mardi 10 janvier 2006

Deux livres pour apprendre Linux

S'il est une chose difficile pour qui passe de Windows à Linux, c'est bien l'apprentissage du choix. On quitte un monde monopolistique pour entrer dans celui de la diversité, et cela fait toujours un peu peur. Et puis on essaye, on teste, on goûte, on apprécie (ou pas), alors on essaye autre chose. Pour ma part, quand j'ai abandonné Windows pour passer à Linux (avant de goûter à nouveau au Mac), j'ai essayé successivement Fedora, puis Mandriva (alors appelée Mandrake Linux) pour finalement choisir Ubuntu. L'usage (pas forcément sain) voudrait, qu'après avoir fait son choix d'outil, on essaye de persuader les autres de sa validité. Cette validité est nécessairement relative, dans la mesure où les critères de celui qui parle sont rarement identiques à celui qui écoute fait semblant d'écouter[1]. Ainsi, les utilisateurs de Gnome ne cesse d'asticoter ceux de KDE, ceux d'Emacs se moque de ceux de VIM, et ceux d'Ubuntu snobent ceux de Mandriva (vous pouvez inverser les couples, ça marche aussi bien).

Il n'en reste pas moins que ces outils, au moins en ce qui concerne KDE et Mandriva d'un coté, comme Gnome et Ubuntu, sont souvent reconnus comme étant les plus faciles d'abord pour les débutants. Mandriva étant orienté KDE et Ubuntu étant orienté Gnome, nous voilà déjà débarrassés d'un dilemme[2]. Je me garderais bien de recommander une distribution plutôt qu'une autre ou un environnement graphique plutôt qu'un autre. Par contre, je peux vous parler de deux livres sortis très récemment chez Eyrolles sur ces deux distributions.

Le livre Débuter sous Linux avec Mandriva

Un gros livre (520 pages pour 32 EUR), qui en est à sa 3eme édition. Et ça se sent. Non pas pour les 1287g de papier, mais surtout pour la diversité des sujets abordés. Bien sûr, on voir comment installer la distribution et s'en servir, mais on aborde aussi tout un sujet connexes qui font partie de la "culture Libre". On parle par exemple beaucoup de Wikipedia, des différentes licences Libres, et il y a toute une série d'encadrés qui aident à en savoir plus sur les différents projets dont on retrouve les logiciels dans la distribution. A ce titre, le livre est en fait bien plus qu'une simple prise en main de Mandriva Linux. Notons aussi qu'un CD Live de Mandriva permet de prendre en main la distribution sans pour autant avoir à toucher au disque dur de la machine. C'est indéniablement une bonne chose pour commencer. Par contre, pour continuer, il faudra soit télécharger une version de Mandriva (gratuite ou payante), soit acheter une boite contenant le logiciel et sa documentation.

Le livre Ubuntu, une distribution Linux facile à utiliser

J'ai une tendresse particulière pour Ubuntu, qui était la distribution que j'ai utilisé avant que mon portable ne rende l'âme. J'en profite pour remercier Ploum / Lionel Dricot, Nicolas Perriault et Play / Gilles Fabio, dont les écrits (sur leurs blogs ou sur la liste de discussion Ubuntu) m'ont été très utiles. (mise à jour : Damned, j'ai oublié de citer Thierry Stoehr comme ayant participé à la relecture du bouquin ! Il va m'en vouloir, c'est sûr ! ;-)

Le livre lui-même est plus simple, plus court et moins touffu (peut-être aussi moins complet) que celui sur Mandriva. Il est moins cher (25 EUR), et intègre une version complète de la version 5.10 d'Ubuntu, dite Breezy Badger, sortie fin 2005.

Dans une certaine mesure, et c'est une boutade qui a un fond de vrai, je me demande si les ouvrages ne sont pas révélateurs des distributions qu'ils concernent :

Le livre sur Mandriva est bourré de références et d'encadrés, pour celui qui veut tout savoir, tout comprendre, et le fait que Mandriva fonctionne d'abord sous KDE (connu pour ses nombreuses options dans le menu contextuel) va aussi dans ce sens. A l'inverse, le livre sur Ubuntu est plus simple et plus court, et pourra par conséquent sembler plus facile d'approche pour le débutant, tout comme le gestionnaire Gnome, qui a pour principal atout sa simplicité. Paradoxalement, le CD Ubuntu offert avec le livre nécessite d'être installé sur disque dur pour pouvoir être utilisé. Mais une fois que c'est fait, on a une machine réellement opérationnelle. Mais quel que soit la distribution que vous choisirez, (et rassurez-vous, vous ne pouvez pas vous tromper) c'est Eyrolles qui va vous vendre un bon livre pour vous accompagner. Bien joué, Eyrolles ;-)

Notes

[1] Il faut bien reconnaître que se faire bassiner sur les avantages de tel ou tel détail architectural qui déchire sa race n'a que peu d'intérêt pour celui qui n'a pas encore installé Linux...

[2] Oui, je sais, on peut utiliser Gnome dans Mandriva, j'ai essayé, et je pense que Mandriva marche mieux avec KDE. Oui, il existe Kubuntu, aussi...

Dans les semaines à venir...

Petit résumé de mon agenda :

  • du 14 au 22 janvier : vacances ! :-D
  • fin janvier / début février : Solutions Linux, avec :
    • Stand associatif Mozilla Europe ;
    • Conférence sur le poste de travail (payante, je crois) ;
    • Conférence sur le développement XUL ;
    • Conférence communautaire sur Firefox (gratuite et informelle, dans le village associatif) ;
    • J'ai cru comprendre que la Gendarmerie serait présente à cette occasion : ça sera le moment de leur poser des questions sur leur déploiement de Firefox, Thunderbird et OpenOffice.org...
  • à Limoges, le Web Design Festival, le vendredi 3 février avec Elie Sloïm et Fred Cavazza, et même Molly Holzschlag ! ;
  • Fosdem, à Bruxelles les 25 et 26 février, pour la réunion annuelle européenne des développeurs Mozilla. On risque d'avoir du beau monde en provenance des USA (ça reste à confirmer). Contributeurs Mozilla francophones, on compte sur vous ! Cette année, on parlera d'ingénierie, mais aussi beaucoup d'internationalisation, qui est plus que jamais une priorité cette année, avec des moyens (dont l'embauche d'Axel Hecht au poste de responsable localisation).

En vrac

Occupation mémoire de Firefox 1.5 : info ou intox ?

Certains utilisateurs se préoccupent de l'utilisation de mémoire de la dernière mouture de Firefox, la version 1.5. Je me suis renseigné, et voilà comment on peut résumer la situation (que les puristes me pardonnent d'éventuelles simplifications...). Avec la 1.5 est apparu un système de cache en mémoire permettant d'afficher beaucoup plus rapidement les pages précédentes quand on clique sur le bouton Back. Ce système s'appelle bfcache (Pour Back and Forward Cache). On sait que le contenu des pages précédentes est stocké dans un système de cache sur disque, mais il s'agit maintenant de "cacher" le rendu de ce contenu, et de le faire en mémoire. évidemment, cela prend de la place en mémoire, mais la performance est à ce prix. En fait, le système est plutôt bien fait, car si la machine a de la mémoire libre (donc inutilisée), alors Firefox l'utilise. Si ça n'est pas le cas, alors Firefox prend cela en compte et réduit la taille de son cache. Alors effectivement, si vous avez beaucoup de mémoire inutilisée, Firefox "prend ses aises" (à quoi sert la mémoire si vous ne vous en servez pas ?) pour être plus rapide.

Mon camarade Pascal Chevrel, l'auteur d'un très bon livre sur Firefox et Thunderbird, est très versé dans tout ces aspects là. Je lui ai suggéré de faire un petit billet sur le sujet : Paramétrer Firefox par rapport à sa configuration mémoire.

Sinon, nous travaillons toujours à améliorer Firefox 1.5. Une version 1.5.0.1 est prévue pour bientôt, et elle sera suivie d'autres versions mineures, qui corrigeront des bogues de stabilité, de sécurité (le cas échéant) et de consommation mémoire. Nous comptons sortir des versions de ce genre toutes les 6 à 8 semaines. Notons que la 1.5.0.1 apportera des améliorations significatives à Firefox sur le Mac, améliorations qui n'étaient pas encore prêtes au moment du lancement.

En attendant, les forums Mozillazine s'efforcent de recenser les éventuels problèmes liés à l'occupation mémoire et à proposer des solutions, dans une zone réservée à cet effet. Notons que certaines extensions (et aussi certains plug-ins comme Java et Adobe Reader) peuvent être très gourmandes en mémoire, et que les responsables à incriminer sont les extensions et plug-ins en question, pas Firefox !

Quelques astuces :

  • Java : passer à 1.5.0_06 et "éteindre" le Java Control Panel ;
  • Adobe Reader : Passer à la version 7.0.5 ;
  • AdBlock : passer à AdBlock Plus, qui est mieux, et surtout bien plus efficace en terme de gestion de mémoire.

lundi 9 janvier 2006

Quote of the day

Found on a Microsoft employee's blog, 25hoursaday.com:

We haven't innovated in the browser for almost a decade. IE 5 was the last truly innovative release.

I've been saying this for years, but I'm glad to read this on a Microsoft employee's blog.

En vrac

Notes

[1] Ah zut, je vais me faire encore écharper pour avoir révélé que &é"è$^ meurt à la fin ;-)

[2] Une bien belle invention que ce concept de copier / coller !

dimanche 8 janvier 2006

Projet de loi DADVSI : je suis totalement incompétent... sur certains points !

Cela fait maintenant un bon moment que je parle de DADVSI sur le Standblog, et il y a un grand nombre de points que je n'aborde pas en connaissance de cause, et qu'on me reproche de ne pas aborder.

Je ne parle pas assez du point de vue des artistes...

...et je le reconnais. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que je parle de ce que je connais ! Je ne connais rien au problème de rémunération de l'artiste, au delà de ce qu'on peut lire ici et là. Comment la SACEM répartit l'argent perçu ? Je n'en sais rien. Que doit donner un artiste en échange de cette rémunération ? Je n'en sais rien non plus. Est-ce équitable ? Qu'en est il des artistes moins connus que ceux du Top 50 ? Je n'en sais rien, et du coup, je m'interdis d'en parler ici.

Je ne parle pas de la licence légale...

... pour exactement la même raison. A priori, ça n'est pas une mauvaise idée. Ou du moins, c'est une piste qu'il faut explorer. En effet, dans un contexte aussi complexe que cette révolution numérique, il fait savoir être créatif, et peut-être que la licence légale est un élément de la solution. Mais je n'en sais pas plus. Par conséquent, je ne me lance pas dans le combat pro-licence légale. Ca n'est pas de la flemme, c'est de l'honnêteté intellectuelle.

Je ne parle pas de la riposte réponse graduée...

...pour la même raison. A titre personnel, je trouve que la copie généralisée sera évidemment totalement crétin. le slogan "Téléchargez sans entraves et sans payer", c'est évidemment la fin des majors (ce dont certains pourraient se réjouir), mais c'est surtout la fin de la rémunération des artistes les mieux payés, mais aussi de tous ceux qui sont dans leur sillage, les musiciens, le personnel des studios, etc... Je pense que la musique peut être gratuite si l'auteur l'a décidé. Mais télécharger gratuitement sans jamais payer, contrairement au désir de l'artiste, c'est inconcevable. Il faut donc interdire cela, et cela nécessite un contrôle (même si la perspective est désagréable). Est-ce que le plan du ministre en terme de réponse graduée est idéal ? Je n'en sais rien. Je manque terriblement de repères en terme de droits du citoyen, et je ne suis pas pertinent sur ce sujet.

En substance, à part une très vague opinion forgée sur des informations très parcellaires, je n'ai rien de réellement pertinent sur ces sujets, et par conséquent, j'ai décidé de la fermer !. Je me demande d'ailleurs si certains ne feraient pas mieux de faire de même, plutôt que de répandre à tour de bras des certitudes absolues à géométrie variable : cela permettrait d'avoir un débat un peu plus sain et plus factuel.

Attention, je ne dis pas qu'il ne faut pas parler de DADVSI, mais plutôt qu'il faut lire le texte et ses amendements, et se documenter sur les tenants et aboutissants sur ces sujets. C'est ce que je fais dans le domaine du logiciel Libre, et c'est dans ce domaine que j'espère pouvoir influencer le législateur en vue d'avoir une loi plus pertinente.

samedi 7 janvier 2006

Et si on se faisait une bouffe au Palais-Royal ? (Déjeuner DADVSI au ministère de la Culture)

Ca a commencé hier, avec un certain Thomas Clément qui m'a écrit pour me parler d'un truc "urgent urgent". Je le rappelle, et l'info tombe : je vais être invité par Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, à déjeuner au ministère avec d'autres blogueurs ! Du coup, j'expédie les affaires courantes, et je me replonge dans les affres de DADVSI : en quoi ça me concerne, et ce que je lui reproche. Cela a donné l'ébauche de billet publiée ce matin. J'ai le souvenir d'une première rencontre sur le sujet où j'avais été pris de court sur le dossier, et où je m'étais promis de ne pas refaire cette erreur (enfin, pas autant ;-).

Ce matin donc, tout excité, j'enfile mon beau costume que j'avais acheté pour passer des entretiens d'embauche au temps pas si lointain où j'étais chômeur, et je me dirige en métro vers le 3 rue de Valois (Palais Royal). Là, nous rencontrons les différents membres du cabinet (je retrouve Marc Hérubel), et des blogueurs, parmi lesquels je retrouve Loïc Le Meur, Cyril Fievet (que je rencontrais pour la première fois, tout comme l'excellent Bertrand Lemaire), ainsi que Thomas Clément, Vincent Glad, et Fafa[1]. Maître Eolas figurait sur la liste mais n'a pas daigné se montrer : pouvoir dire qu'on a osé poser un lapin à un ministre, ça assure ;-) [2]. Le ministre nous rejoint quelques minutes plus tard, et la conversation commence autour de champagne (enfin, un perrier, pour moi), bon enfant. On passe à table, et Bloïc et Bertrand Lemaire sortent tous deux leur matériel audio et lancent de concert un j'enregistre, ça ne dérange personne ? et j'ajoute de toutes façon, ça sera sur Internet cette après-midi (sur le ton de Ne vous en faites pas, ça ne sortira pas d'Internet ;-). Flottement dans l'assistance, on s'assied, et le Ministre explique qu'il faudra qu'il se surveille un peu plus, mais que ça ne pose pas de problème. Mais là, on sent bien qu'il vient de "switcher en mode discours" et part dans une tirade sur le plaisir qu'il a à nous recevoir bla bla bla... Je redoute la langue de bois, mais cela finira par se décontracter pour aborder le vif du sujet, à savoir le projet de loi DADVSI, ou plutôt la réception un peu fraîche d'icelui par les internautes en général et les blogueurs en particulier.

Mais qu'est-ce qu'on fait là ?

C'est à ce moment précis que je me demande pourquoi nous avons été invités, et pourquoi cette sélection de blogueurs ? Que peut-on faire dans ce projet ? comment peut-on l'influencer ? En a-t-on les compétences, le temps et l'énergie, ou est-ce seulement une opération de communication, de contrôle de dégâts médiatiques, voire de récupération de la part du ministère, comme me l'ont soufflé ceux à qui j'ai parlé de ce déjeuner avant d'y aller ? C'est sûrement un peu de tout cela, mais cela reste néanmoins très positif. Je m'explique :

Le texte de loi est effroyablement touffu, et demande un investissement en temps et en compétences pour en saisir le fond et l'esprit qui dépasse sensiblement le temps que les blogueurs présents peuvent y consacrer. Moi y compris[3]. De fait, il s'agit en grande partie d'une opération de communication, mais ça n'est pas négatif pour autant. Comme Bertrand Lemaire le souligne, il est positif d'avoir une consultation avec la société civile, même si elle est trop tardive.

C'est aussi une bonne chose au delà des relations publiques, car c'est l'occasion de nouer un dialogue, au plus haut niveau, pour faire avancer le projet de loi dans la bonne direction. Ainsi, Bertrand Lemaire et moi avons convenu avec les gens du cabinet de nous revoir pour aborder les points précis de la loi, et tenter de trouver une solution.

Pourtant, on pourra regretter l'absence de blogueurs compétents et ayant un avis mesuré sur la question. Je pense en particulier à Formats-Ouverts.org, qui est très impliqué dans les logiciels Libres et l'un des spécialistes de l'intéropérabilité (en plus d'être un bon pédagogue), cf. par exemple sa chronologie de DADVSI. Il n'était pas là. Erreur ou omission ?

Mais de quoi a-t-on parlé ?

Ou plutôt, de quoi ai-je parlé ? Bertrand Lemaire a un long compte rendu et Cyril Fievet aussi : je vous encourage à aller les lire pour voir ce qu'ils ont retenu de cette longue entrevue. Mise à jour : Clément Thomas a publié le sien, et Loïc Le Meur aussi.

La forme du projet

Le passage en urgence, la veille de Noël. Si ça n'était pas pour faire passer furtivement une loi impopulaire, ça en avait bigrement l'air. Le ministre nous a assuré qu'il n'avait guère le choix au niveau du calendrier, la Culture étant souvent considérée comme non prioritaire. J'avoue ma totale incompétence dans ce domaine pour valider les propos du ministre sur ce sujet.

La présence de la FNAC et de Virgin au Palais Bourbon, juste avant les débats, et remettant des bons d'achat aux députés. Très maladroit. Le ministre s'est emporté à cette occasion, fustigeant les saloperies politiques qu'on voulait lui faire subir. Mouais. Il n'en reste pas moins que ces deux acteurs privés ne peuvent montrer qu'une partie du problème. Il aurait fallu que les députés voient comment un CD de marque EMI avec la nouvelle protection Copy Control n'est par exemple pas lisible sur un iPod via Windows, à cause des DRM... ou comment on ne peut pas lire ses fichiers AAC achetés sur l'iTMS après avoir migré sous Linux (et des centaines d'autres exemples dont j'ai déjà parlé).

Problème de la représentativité du Libre, et de la présence des lobbies

J'ai abordé le fait que le législateur, quand il prépare la loi, doit s'entourer de spécialistes du domaine, très souvent issus de l'industrie. En l'occurrence, on a pu voir l'influence tangible des majors du disque et les grands éditeurs de logiciels que je ne nommerais pas[4]. Forcément, ils influencent le législateur directement ou pas (via des associations type BSA ou des cabinets d'avocats). Les enjeux sont phénoménaux, les moyens sont en conséquence, et la tentation est grande. Bref, c'est humain (même si c'est parfois détestable). Pour le législateur, toute la difficulté consiste à réunir des conseillers de tous bords. En particulier, il aurait fallu une présence plus constante et plus forte du coté Libre. Malheureusement, la façon dont l'industrie du Libre est structurée (en l'occurrence, bien peu pour l'instant), et compte tenu de ses moyens financiers, c'est une mission très difficile à assumer. (D'où l'importance d'EUCD.info et des dons qui y sont faits[5]). Le manque de recours aux acteurs du logiciel Libre a donné ce texte (au moins dans sa première mouture) dont le Libre aurait été victime. Ma première rencontre avec Marc Hérubel est de ce point de vue là édifiante, compte tenu des difficultés à discuter technique, logiciel Libre, intention des auteurs, capacité des logiciels à contourner des mesures techniques. Voir mon compte rendu de réunion à Matignon.

Problème de la lecture des DVD

J'ai parlé du problème de protection des DVD (cette maudite notion de région) qui fait que, quand vous êtes équipé d'un PC sous Linux et d'un DVD acheté légalement, vous ne pouvez pas le lire, à moins d'avoir recours à des contorsions techniques totalement impossibles à réaliser pour le commun des mortels, d'autant qu'elles sont potentiellement illégales. En effet, les DVD sont protégés par un mécanisme de chiffrement appelé CSS, et il faut installer une bibliothèque de décryptage pour lire le DVD dont on est propriétaire ! (Cela a donné lieu à des procès à l'encontre de l'auteur de ce logiciel, DeCSS). Comme je le disais au ministre, un PC qui ne peut pas lire un DVD, c'est un peu comme un très gros presse papier, mais en beaucoup plus cher ;-) (oui, j'avoue avoir été un peu (trop ?) passionné dans mon explication).

L'opinion du ministre

Le ministre a émis des avis intéressants. En voici quelques un, de mémoire. Les plus acharnés des lecteurs du Standblog iront chez Bertrand Lemaire télécharger l'enregistrement pour le retranscrire. Pour ma part, non merci, je suis sur le dossier depuis ce matin, soit 18 heures d'affilée :-)

RDDV déclare (lors de l'apéritif, donc pas enregistré) : C'est l'une des premières fois où un projet de loi est autant discuté sur Internet. Bertrand Lemaire et moi même avons rétorqué de concert que le projet de loi sur les brevets logiciels (certes à un niveau européen et sur un sujet moins concret pour la plupart des gens) avait fait déjà beaucoup de bruit et avait été l'objet d'une campagne massive des citoyens sur la toile.

RDDV laisse entendre que la licence globale va disparaître. Ca ne m'étonne pas, vu la façon dont elle a été votée, indépendamment de son intérêt et de son éventuelle efficacité.

RDDV déclare qu'il ne souhaite pas tuer ni même pénaliser le logiciel Libre, ce qui me semble exact. L'intention n'était pas presente au Ministère. Par contre, vue l'influence de "conseillers" issus de l'industrie ayant un parti pris très net en faveur du logiciel propriétaire, on a obtenu un texte de loi très nocif au logiciel Libre sans, encore une fois, que cela soit désiré par le ministère.

Conclusion

La situation est complexe, les influences nombreuses et les enjeux énormes. On parle de culture, d'argent des majors, d'argent des éditeurs de logiciels, on parie sur l'avenir de géants des médias. La pression est phénoménale, comme les sommes en jeu. En face, il y a l'accès à la culture pour les français. Ca n'est pas rien. J'espère pouvoir participer de façon constructive à ces prochaines réunions au ministère, pour travailler concrètement sur le texte et faire avancer les choses dans le bon sens. Je ne suis pas juriste, mais je comprends bien l'informatique, les problèmes de formats et les enjeux de l'intéropérabilité. Je pense être un bon pédagoque. Si cette énergie et ce savoir-faire peuvent être employés à bon escient, alors cette rencontre n'aura pas été vaine. Sinon, ce déjeuner n'aura été qu'une opération de communication du ministère, et je regretterais d'y être aller. On saura le fin mot de l'histoire quand la loi sera passée. Alors, on pourra juger sur pièce.

Notes

[1] Il y a même des photos pour faire bonne mesure : une et deux et trois. Notons que ces photos ont été réalisées à la demande des blogueurs, et prises par l'attachée de presse du ministre, et non pas par un quelconque photographe officiel à la demande du ministre.

[2] sérieusement, je comprends que maître Eolas ai pu être retenu à une audience, qui est indéniablement prioritaire sur un déjeuner d'agrément, aussi prestigieux soit-il. Mise à jour : Maître Eolas n'a pas pu être joint directement par téléphone, mais on a espéré jusqu'au dernier moment qu'il viendrait, c'est pour cette raison que son couvert l'attendait, m'informe Thomas Clément.

[3] On notera que Maître Eolas, brillant professionnel s'il en est, dit avoir fait le tour du sujet en 20 minutes. Moi, en 20 minutes, j'ai le temps de désespérer, de prendre deux cachets d'aspirine, et de décider de m'y remettre le lendemain !

[4] mais pour vous faire plaisir, voici deux indices : "pomme" et "fenêtres".

[5] J'arrête là, ou vous allez croire que j'en veux à votre argent....

vendredi 6 janvier 2006

ColdPizza, le produit alimentaire protégé contre la copie

Il y a quelques jours, je vous ai parlé du dernier album de ColdPlay qui, dans certains pays, est proposé avec un accord de licence hallucinant car très limitatif en ce qui concerne les droits concédés à l'acheteur (image JPEG, 50Ko, merci Erwan). Cela a fait les gorges chaudes (à juste titre) des défenseurs des droits des consommateurs dans le monde entier. La bonne nouvelle, c'est que j'ai vérifié sur mon exemplaire de l'album en question, X&Y, et il n'y a pas de telles restrictions. La mauvaise nouvelle, c'est que l'album vient de chez nos amis de EMI (bien connus au sein de la famille Nitot pour avoir ruiné le Noël de mon fils Robin), et qu'il est donc Copy Controlled. Remarquez, il est tellement décevant, cet album, que je n'ai même pas essayé de le copier, ce qui est de loin le plus sûr mécanisme de protection ;-)

Chez Groklaw, un lecteur a publié une parodie de l'avertissement donné par ColdPlay (ou plus sûrement sa Major, EMI) et l'a appelé ColdPizza. Un lecteur du Standblog, Alain Caraco, en a fait une traduction (depuis, la version US a été améliorée, mais les ajouts n'ont pas été traduits).[1]

COLDPIZZA

CE PRODUIT ALIMENTAIRE (PA) EST PROTEGE CONTRE LA COPIE

Merci beaucoup d'avoir acheté ce PRODUIT ALIMENTAIRE et d'aider la lutte contre le piratage. Les ingrédients de ce PRODUIT ALIMENTAIRE peuvent avoir des fonctions anti-consommation/aint-réchauffage. Ils ne peuvent pas être revendus, réchauffés ou stockés dans des dispositifs non-autorisés. Nous avons ajoutés cette technologie spéciale pour vous assurer une expérience gastronomique de qualité.

Avant de consommer, merci de lire qui qui suit :

MODE D'EMPLOI :

Ce PRODUIT ALIMENTAIRE ne peut pas être réchauffé avec un Dispositif de Réchauffage de PRODUIT ALIMENTAIRE (DRPA) non agréé, ni être redécoupé pour être partagé.

Vous ne pouvez pas, par l'utilisation d'ustensiles externes, changer la taille du PRODUIT ALIMENTAIRE.

Vous ne pouvez pas faire plus de 2.4154219441 parts par pizza achetée. En achetant ce PRODUIT ALIMENTAIRE, vous vous engagez à en acheter une quantité suffisante pour ne pas dépasser cette limitation.

Seul des ingrédients et/ou condiments agréés et achetés légalement peuvent être utilisés avec ce PRODUIT ALIMENTAIRE. De ce fait, vous vous engagez à ne pas modifier le PRODUIT ALIMENTAIRE fini en ajoutant des ingrédients non autorisés ou en retirant des ingrédients existants.

En achetant ou en consommant ce PRODUIT ALIMENTAIRE, vous vous engagez à ne pas faire d'ingénierie à rebours pour en retrouver la recette.

En achetant ou en consommant ce PRODUIT ALIMENTAIRE, vous vous engagez à ne pas réaliser ou aider à la réalisation d'un produit similaire, tant pout un usage personnel que commercial.

Ce PRODUIT ALIMENTAIRE a été fabriqué pour être utilisé avec des ustensiles de cuisine et des dispositifs de stockage spécifiques et peut ne pas être utilisable avec les ustensiles suivants :

  • Certains fours capables de réchauffer des produits concurrents
  • Certains fours à micro-ondes avec des boutons pré-définis "Pizza" ou "Sandwich"
  • Tout four gradué en degrés Celsius
  • Certains fours à convection
  • Certains fours disponibles dans les résidences universitaires et auberges de jeunesse
  • Certaines caisses de portage pour PRODUITS ALIMENTAIRES
  • Certains plateaux de service ou de réchauffage
  • Certains produits de nettoyage pour PRODUITS ALIMENTAIRES, comme les serviettes en papier et *les lingettes génériques
  • Certains produits dentaires, y compris les bridges et les dents en céramique non agréées
  • Bien que vous puissiez visuellement et olfactivement inspecter le PRODUIT ALIMENTAIRE, ceci n'implique pas que le PRODUIT ALIMENTAIRE peut être consommé dans toutes les situations. La première fois que ce ce PRODUIT ALIMENTAIRE est acheté (ou lors de la livraison et/ou lors de l'utilisation d'une carte de crédit) il s'inscrira automatiquement à la concession de production. En outre, la première fois que ce ce PRODUIT ALIMENTAIRE est consommé (pas nécessairement acheté) il sera automatiquement inscrit à la concession de production. Ainsi, les produits alimentaires déjà enregistrés n'affecteront pas vos possibilités de manger et d'acheter.
  • En achetant et/ou en consommant ce produit et les suivants, vous donnez à ColdPizza le droit de partager et de vendre à ses partenaires commerciaux les données légalement acquises vous concernant et concernant vos habitudes alimentaires en matière de pizza.
  • ColdPizza est conçue pour être mangé telle quelle ou pour être réchauffée sur un ordinateur ou un ordinateur portable sous Windows. ColdPizza ne peut pas être réchauffée sur un ordinateur ou un ordinateur portable sous MAC OS ou sous GNU/Linux.

Excepté les défauts de fabrication, nous n'acceptons aucun échange, retour ou remboursement.

Bon appétit avec votre ColdPizza.

Notes

[1] en parlant d'ajout, voici celui qui m'a le plus fait rire, à savoir une fausse citation qui vous fera penser au patron de Sony-BMG : "Most people, I think, don't even know what salmonella is so why should they care about it?" - ColdPizza VP of marketing, Thomas Hissiefit.

En vrac

Notes

[1] désolé, ça doit être l'hiver, je ne sais pas, mais j'ai tendance à collectionner les liens qui me font sourire !

Ce que je pense du projet de loi DADVSI (billet en chantier)

Billet en cours de rédaction, merci de votre indulgence. (penser à pomper le logo de MPT ;-)

Voilà un billet qui trotte dans mon cerveau depuis plusieurs semaines. Je vais publier un brouillon ce matin, et espère pouvoir y revenir d'ici peu. Il est possible que je découpe ce billet en plusieurs parties, compte tenu de sa longueur et de la difficulté qu'elle engendre en terme de lecture sur écran.

Introduction

Le projet de loi DADVSI vise à protéger les artistes des changements importants provoqués par la numérisation des oeuvres, leur dématérialisation, et les possibilités de distribution que propose Internet. Il a été énormément contesté pour quantités de raisons par une large frange de la population : associations d'artistes, de développeurs de logiciels Libres et de consommateurs (140.000 signataires de la pétition EUCD.info en quelques semaines), dont l'action a été relayée par Internet sur un grand nombre de sites. Le projet de loi DADVSI vise à transposer en droit français une directive européenne sur ce sujet.

Ce que je suis et ce que je ne suis pas

Je m'intéresse (ou plutôt je suis obligé de m'intéresser) au projet de loi DADVSI pour plusieurs raisons.

  • Je suis un auteur (pardonnez le terme ronflant) qui publie sur Internet.
  • Je suis un grand amateur[1] de culture, de musique, de livres et de photographie. J'achète beaucoup de magazines, j'utilise fréquemment mon iPod.
    • Je ne télécharge pas de musique illégalement sur Internet (mais ça m'est déjà arrivé il y a plusieurs années, au tout début du MP3) ;
    • J'achète de la musique sur iTunes Music Store (j'ai d'ailleurs perdu mes fichiers quand j'ai migré de Windows à Linux) ;
    • Je duplique les CD que j'achète pour pouvoir les écouter dans ma voiture (où je ne laisse pas d'originaux, bien sûr) ;
    • Je milite auprès de mes proches pour qu'il cessent de télécharger illégalement de la musique ;
    • Je possède entre 200 et 300 CD, des centaines de BD et autant de livres ;
    • Je suis douloureusement conscient des problèmes de copie privée et d'intéropérabilité ;
  • Je suis un utilisateur de logiciels Libre (concept pour lequel le droit d'auteur est central) ;
  • Je suis utilisateur de logiciels peer to peer tels que BitTorrent, car je télécharge du contenu légal, en l'occurrence des distributions Linux ;
  • Je suis un contributeur à plusieurs projets Libres ;
  • Je suis un observateur du Web et de l'informatique depuis de nombreuses années, et je suis intimement persuadé de l'importance vitale des formats ouverts et de l'intéropérabilité pour que puisse se faire l'accès à l'information.
  • Je suis président d'une association qui emploie des développeurs de logiciels Libres et donc, dans une certaine mesure, chef d'entreprise (même s'il s'agit d'une association) ;
  • Je suis un père de famille et un citoyen ;
  • Je ne suis pas juriste pour un sou.
  • Je ne suis pas un gourou du droit d'auteur ni un visionnaire politique dans le domaine de la culure (ni ailleurs :-).

Les reproches que j'adresse au projet de la DADVSI ont a voir avec les différents rapports que j'entretiens avec le droit d'auteur en tant qu'auteur, "consommateur" de produits culturels[2] et aussi en tant que qu'utilisateur et contributeur à des logiciels Libres.

Le droit d'auteur, que je le veuille ou non, me touche d'un grand nombre de façons différentes, dans mon métier et mes loisirs.

Droit à la copie privée et devoir d'intéropérabilité

Quand j'achète une oeuvre, un CD, par exemple, je dois pouvoir en faire l'usage que je veux, dans la limite de mon environnement familial. Je veux pouvoir faire une copie pour mettre dans ma voiture, l'écouter sur le lecteur audio de mon choix (en ce moment un iPod, mais pourquoi pas une autre marque à terme ?), sur l'ordinateur de mon choix (rappelons qu'en 18 mois, je suis passé de Windows à Linux à Mac OSX, et que je n'entends pas perdre à nouveau les chansons achetées lors d'une migration), sur la chaîne de mon choix.

Je comprends bien que le projet de loi souhaite préserver le droit à la copie privée, mais très concrètement (et c'est ce qui compte au final), les systèmes de DRM, aussi appelés MTP (Moyens Techniques de Protection) empêchent l'utilisateur d'écouter la musique qu'il achète comme il le souhaite. Les disques EMI protégés sont par exemple impossibles à écouter sur les iPods connectés aux ordinateurs Windows (ce qui est un comble, l'iPod étant le leader des lecteurs MP3 et Windows le leader des systèmes d'exploitation PC !). La musique que j'achète sur l'iTunes Music Store ne peut pas être transférée sur d'autres lecteurs (sauf bidouille qui semble bien douteuse en regard de la loi). Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que les MTP sont faites par des sociétés privées, pour qui l'intéropérabilité est un danger. Apple protège son pré carré avec l'iPod (format AAC), Microsoft entend faire de même avec Windows (format incompatible WMA). Il y a deux victimes dans ce jeu d'argent : le consommateur, qui ne peut pas écouter la musique et donc en achète moins, et donc l'artiste, qui par conséquent, n'en vend plus. La principale victime des MTP, c'est bien la culture !

A mon avis, vouloir protéger les MTP en criminalisant leur contournement est une approche extrêmement dangereuse, en particulier en terme de recherche en sécurité informatique, un secteur stratégique à tous points de vue.

Par ailleurs, il y a un vrai souci dans une approche des MTP avec le secret, approche qui est fondamentalement incompatible avec le logiciel Libre, qui est par essence ouvert et modulable, et qui est bien souvent obligé de recourir à la décompilation et à l'ingénierie inverse pour préserver l'intéropérabilité.

Pour mieux comprendre les enjeux malgré la complexité des amendements au projet de loi, voici deux lectures essentielles :

La forme du projet

S'il y a un qui a été bien documenté sur le Standblog dans les semaines passées, c'est bien la forme du débat. Sur ce sujet, je vous invite à relire mon billet DADVSI en pleine lumière.

De l'importance de préserver le logiciel Libre

Je suis un fervent défenseur du droit d'auteur, mais pas aux dépends du logiciel Libre. Je reviendrais dans un prochain billet sur ce sujet essentiel. Je démontrerais comment, sans nécessairement en avoir conscience, le legislateur a fait un projet de loi qui était très dommageable au logiciel Libre.

Et la licence légale ?

Je n'ai pas d'opinion. Mise à jour : voir pourquoi dans le billet intitulé Projet de loi DADVSI : je suis totalement incompétent... sur certains points !.

Roberto Di Cosmo a publié un brillante analyse en faveur de la license légale optionnelle.

Et la réponse graduée ?

Je n'ai pas d'opinion. Mise à jour : voir pourquoi dans le billet intitulé Projet de loi DADVSI : je suis totalement incompétent... sur certains points !.

Notes

[1] oserais-je dire "consommateur" ?

[2] désolé de ne pas trouver de meilleurs mots que "consommateur" et "produit" :-( mais je suis pris par le temps.

jeudi 5 janvier 2006

Actu Firefox et Mozilla : plus qu'un navigateur, un terreau technologique !

Le mois de janvier commence à peine, et déjà on sent une activité délirante autour des produits et technologies Mozilla. Bien sûr, Firefox 1.5 est sorti il y a 5 semaines, et ça aide. Par exemple, Journal du Net Solutions demande à plusieurs managers ce qu'ils pensent de Firefox (via SexyLizard). Certains se demandent si Firefox réussira à remplacer Internet Explorer. La question n'est pas là : Firefox a pour vocation de rétablir le choix et l'innovation, pas d'instaurer un autre monopole ! On retiendra malgré tout 3 citations de ces managers :

  1. Firefox est à la fois un navigateur multi-OS - Windows, MacOsX, Linux - mais plus encore qu'un navigateur, c'est une plate-forme de développement multi-OS à part entière. Aujourd'hui, si vous voulez réaliser une application au déploiement léger, qui tournera à l'identique sous Mac et PC, Firefox est la meilleure option.
  2. il est toujours bon de ne pas subir un monopole et donc d'avoir une alternative crédible à Internet Explorer. Nous espèrons aussi que cette solution concurrente poussera Microsoft à mieux respecter les standards du W3C.
  3. Depuis 2001, Microsoft n’a pas fait évoluer son navigateur - à part pour boucher les trous de sécurité. C’était il y a quatre ans, une éternité pour le Web. (...) Cela démontre également que des logiciels libres peuvent concurrencer des produits commerciaux auprès d'une cible grand public.

On signalera aussi l'adoption du Panda Roux par la Gendarmerie Nationale, en France, et par Fidelity Investments aux USA.

Mais ce qui est peut-être le plus important, c'est qu'il règne aussi une activité intense autour des extensions Firefox et ou de la réutilisation de sa technologie. Je citerais quelques exemples récents :

  1. L'extension Performancing for Firefox, qui permet de bloguer directement depuis le navigateur (mais soyons lucides, les blogueurs ne représentent qu'une infime proportion des internautes) ;
  2. L'extension Delicious, pour partager ses marques-pages sur le service Del.icio.us ;
  3. Le futur logiciel SongBird, qui promet de faire fournir un excellent media player ;
  4. Le futur AllPeers, une application qui promet de mettre le peer-to-peer à l'oeuvre dans Firefox, en vue d'échanger avec des amis des fichiers. (Presse-Citron en parle en français, TechCrunch aussi, et le Blog d'AllPeers explique bien comment ils veulent éviter le pièges juridiques du peer-to-peer) ;
  5. D'autres navigateurs, basés sur la techno Gecko se préparent. On connaît déjà Flock, voici maintenant Orca Browser, maintenant en RC3 ;
  6. On sait maintenant, via Daniel, qu'OpenWengo prépare une extension pour Firefox pour faire de la VOIP ;
  7. La nouveauté du jour, c'est ETNA, un éditeur XML basé sur Firefox 1.0.7. C'est la toute première pré-version. Il devrait prochaînement fonctionner sur la base de Firefox 1.5, et donc permettre l'édition de documents SVG et MathML, en plus de tous types de documents XML dont le dialecte dispose d'un schéma XML exprimé dans la syntaxe Relax-NG ;
  8. mise à jour : comme on le fait remarquer dans les commentaires, il convient de signaler le SkyMessager, un outil de messagerie instantané sur plate-forme Mozilla utilisant le protocole de Jabber ! (l'article de NetEco).

On réalise à quel point la technologie est polyvalente : du peer-to-peer à la voix sur IP en passant par le navigateurs, le XML, la musique ou les fonctionnalités sociales du Web, le spectre couvert par ces applications et extensions est assez incroyable, et pour tout dire, m'impressionne. Bien sûr, toutes ne tiendrons pas la distance. Certaines s'avèreront décevantes, c'est à peu près certain. Mais ne gâchons pas notre plaisir, l'environnement technologique de Mozilla est hallucinant de vitalité. (comprendre : si vous connaissez XUL et JavaScript, mettez vos CV à jour !)

Si début janvier est le moment où il faut faire des prédictions, alors je pense qu'il est temps d'annoncer que 2006 ne sera pas reposant, d'autant que nous attendons avec impatience la sortie d'IE7, pour qu'enfin le Web passe à la vitesse supérieure...

En vrac

Deux sites innovants et conformes aux standards: Fuzz et Mon Opquast

Deux jolies nouveautés ces jours-ci sur le Web francophone : Mon Opquast et Fuzz.fr.

Commençons par Fuzz.fr

Vous connaissez Digg ? Digg, c'est un site qui recense les articles les plus intéressants du moment. A une époque, c'était Slashdot qui faisait cela, avec des dépêches réceptionnées et sélectionnées par une équipe de rédacteurs (notons que BoingBoing fait de même). Maintenant, syndrome du Web 2.0 oblige, c'est le lecteur qui fait office de rédacteur et donne son ou ses votes à un certain nombre de dépêches. Les plus appréciées finissent sur la page d'accueil. Je dois avouer qu'un certain nombre de liens listés dans mes billets En vrac, proviennent de Digg.com, que j'utilise depuis plusieurs mois.

Fuzz.fr a pour objectif de transposer le modèle de Digg dans la sphère francophone, et c'est assez joli. C'est bien sûr en Beta (toujours le syndrome Web 2.0), mais c'est plutôt joli. On me signale dans l'oreillette qu'il y a plusieurs concurrents francophones, dont Scoopeo et TapeMoi[1], mais je ne les ai pas encore testé. Le vrai défi, pour ces services, c'est celui des relations publiques, dans la mesure où le système ne fonctionne bien que s'il y a une masse critique de posteurs et de votants. En tout cas, bravo à Eric de Presse-Citron.net pour cette belle application. Si vous voulez voir comment cela fonctionne, vous pouvez aller faire un tour sur la page principale, la page des dépêches en attente, ou encore aller voter sur la dépêche que j'ai soumise à titre de test.

Terminons par Mon Opquast

Mon Opquast n'est pas vraiment nouveau, et j'ai déjà déjà eu l'occasion d'en parler ici à plusieurs reprises. C'est un projet que je suis en tant que modeste testeur et qui me tient beaucoup à coeur dans la mesure où il vise à l'amélioration du Web en établissant des bonnes pratiques dans le domaine du développement Web et des services en ligne.

On connaissait déjà Opquast, l'indispensable recueil de bonnes pratiques, et sa déclinaison, Mon Opquast, qui permet à chacun de vérifier comment son site se compare à ces bonnes pratiques.

La nouveauté du moment, c'est la sortie d'une version multi-utilisateurs de Mon Opquast. Concrètement, on peut se retrouver en équipe pour gérer l'évaluation d'un site. Parmi les nouvelles fonctionnalités de cette version, plusieurs suggestions que j'ai eu l'honneur de faire en tant que beta-testeur. Mais Mon Opquast est encore en version beta, et toute l'équipe attend vos suggestions. L'inscription est gratuite (dans la mesure où vous n'avez pas plus de trois sites à évaluer et que vous êtes seul à assurer l'évaluation), et je peux vous assurer que vous n'allez pas le regretter, si vous maintenez un site Web digne de ce nom. (Petite précision en passant : je n'ai pas d'action chez Temesis/Opquast et ne compte pas en avoir. Je pense par contre que le service proposé par Opquast est vraiment un must, c'est pourquoi j'en parle et je travaille à son amélioration).

Notes

[1] qui, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, n'est pas un portail pour adultes ;-)

Et paf, Slashdotté !

Le Standblog a été slashdotté ! à propos de la Gendarmerie Nationale qui passe à Firefox et Thunderbird. Le plus surprenant dans cette affaire, ça n'est pas d'être sur Slashdot (cette histoire avec la Gendarmerie mérite bien cette visibilité), mais c'est que le serveur de l'Apinc ai tenu la charge ! Tout cela mérite bien les 14 gros euros que je leur verse par an (qui comprend aussi l'hébergement d'Openweb :-). Bref, merci DotClear, merci Olivier, merci l'Apinc, merci les admins[1], merci Debian et tout... (Et merci Môman, aussi !)

Notes

[1] qui ferment gentiment les yeux sur les quotas de bande passante.

mercredi 4 janvier 2006

Actu Microsoft

  • Une astuce pour fourguer du VISTA plus rapidement ? Il semblerait que Windows XP Edition Familiale soit sans support dès janvier 2007, soit 2 ou 3 mois après la sortie de VISTA. Ils n'oseraient pas faire un truc pareil, hein ? ;-) Pourtant, Microsoft confirme : For Windows XP Home Edition, there will be no security updates after 12/31/06.. Ouch...
  • Email Battles appuye là où ça fait mal : les employés de Microsoft enragent alors qu'Internet Explorer coule, une compilation de citations de supporters de Microsoft râlant sur le fait qu'IE est obsolète. Ca n'est pas un très bon article, franchement. On sait tous qu'IE6 est obsolète. Par contre, je pense que MS s'est déjà ressaisi. Il reste à voir si IE7 est à la hauteur des attentes des utilisateurs, et dans quelle mesure la version XP est bridée pour inciter à passer sous VISTA. (car c'est ça le véritable enjeu : donner des bonnes raisons aux utilisateurs de migrer sous VISTA) ;
  • Dans l'article ci-dessus, on notera deux liens intéressants sur la fin d'IE/Mac, où deux développeurs partagent leurs impressions sur la fin de ce logiciel qui a été très innovant. Il convient de noter que contrairement au discours de MS, jamais le client n'est pris en compte dans les différentes décisions. Seuls comptent le DOJ, les concurrents et la stratégie pour tuer les seconds en évitant les coups du premier...

En vrac

  • Cory Doctorow n'est plus employé de l'EFF. Il en profite pour expliquer le travail de fond fait par l'EFF et son importance. Voilà qui n'est pas sans rappeler les efforts d'EUCD.info, entre autres ;
  • Appel à donation pour Wikipedia. J'ai déjà donné 30 EUR, et vous ? ;
  • Enorme : What National DNA Databases are for. Imaginez une pub RATP affirmant qu'il est interdit de cracher sur le personnel, et que des kits de récupération de salive sont présents dans chaque véhicule, pour pouvoir comparer l'ADN récupéré avec la banque nationale d'ADN et ainsi retrouver le voyageur agressif. Incroyable, mais semble-t-il, vrai (du moins à Londres)...
  • Linus Torvalds : Ca fait 15 ans aujourd'hui que j'ai acheté la machine qui a permis le début de Linux. Il faut que je vous avoue à quel point je peux être un mauvais visionnaire. J'ai le lointain souvenir d'être passé à la Librairie Eyrolles, boulevard Saint Germain, et d'avoir vu dans les étagères un livre (en anglais ?) sur un nouveau système d'exploitation, GNU/Linux. Le livre contenait aussi un CD et on avait le droit d'installer le logiciel et de s'en servir sans limitation ! Dans l'instant, bien loin de voir la lumière, j'ai pensé un truc du genre : "mais quel est le crétin qui pense qu'il va pouvoir détrôner Microsoft sur le marché des systèmes d'exploitation ?". Un peu plus tard, (début 1998, je crois) j'installais une Red Hat 5.1 chez Netscape. Ce matin, j'ai installé dans la chambre de Robin mon vieux PC, avec une licence Windows 2000 et une Ubuntu. Coté serveur, Linux est incontournable. Coté poste de travail, c'est de plus en plus une réalité, au moins pour une frange d'utilisateurs (j'en ai un dans mon bureau).
  • Citation du jour, lue chez Gerv, qui explique pourquoi son blog s'appelle Hacking for Christ : "When you compare human DNA to chimpanzee DNA, you see they are around 96% the same. Some people see this as evidence that both evolved from the same original species; I see it simply as sensible code reuse."
  • Un blogueur poursuivi en justice pour être bien placé dans Google. On en rigole pas, en Allemagne !
  • La BD qui résume DADVSI. Merci à François Cointe pour l'éclat de rire ! (via Olivier)
  • Les 10 choses qu'Apple pourrait annoncer. Un iBook Intel et iLife 06 sont les plus probables, d'après moi, avec un iPod Nano 1Go...
  • Mise à jour : Kozlika aussi pense à l'accessibilité, et c'est sympa à lire : Sur le web aussi il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade.

Ego Surfing

Un billet spécial pour ma Môman, qui lit le Standblog avec Firefox (oui Môman, tu peux laisser un commentaire, si tu l'oses !)

C'est trop, mon ego enfle de façon démesurée... Il me faut faire quelque chose. Alors j'appelle les amis à la rescousse, et j'annonce la création du Fan Club de Tristan Nitot. Président d'honneur : Daniel Glazman (qui avait lancé l'idée du Tristan Nitot Magazine).

Le bruit assourdissant que vous avez peut-être entendu provient de l'éclatement simultané de mes deux chevilles. Bah, une fois que j'aurais fait refaire les ourlets de tous mes pantalons, je vais pouvoir commencer à faire des économies sur mes chaussures ! ;-)

mardi 3 janvier 2006

Le Standblog en 2005

Quelques chiffres issus de mes statistiques pour 2005 (sans compter toutes les fois où les statistiques n'ont pas été correctement compilées, données recueillies le 1/1/2006, avant calcul du mois de janvier 2006) :

  • 552.150.562 Koctets ;
  • 5.974.878 visites ;
  • 15.962.526 pages servies ;
  • 25.259.470 fichiers ;
  • 32.981.512 hits.

Sur le mois de décembre 2005, le Standblog a vu 716.000 visites provenant 176.000 adresses IP différentes pour un total d'1.704.000 pages vues

Coté contenu, le Standblog compte 14.894 commentaires, 2.618 articles, 3 ans et demi d'existence.

Il serait temps que je me remette à CSS pour améliorer la feuille de style Robin (initialement, l'idée était d'avoir la photo de droite en position: fixed, mais j'ai eu des scrupules à faire une mise en page qui ne fonctionnerait pas dans IE6[1]).

En 2005, le Standblog a connu une interruption de service d'environ 20 heures :-)

Mais vous savez quoi ? Le Standblog a l'air de bien se porter en ce début d'année 2006 ! Pour autant, cela ne veut pas dire que je ne vais pas fermer à nouveau les commentaires, ou râler contre les pilleurs de contenu, ni même faire une crise de ras le bol à mi-parcours... C'est ça qui est bien avec le blog : on construit le bidule jour après jour, pestant contre les difficultés, se réjouissant de petits bonheurs, de commentaires pertinents, de billets moins mal ficelés que d'autres, et on essaye de ne pas penser que peut-être, un jour, ça s'arrêtera. Ou pas.

Par ailleurs, Le Monde publie ce jour un nouvel article sur les blogs : Un Français sur dix a créé son blog sur Internet et me fait l'honneur d'une citation. PointBlog en parle. On lit aussi ceci : "Un blog qui attire 5 000 visiteurs peut générer un chiffre d'affaires mensuel de 10 000 à 15 000 euros, assure-t-on chez Influence." Bon, dès que j'ai reçu le premier chèque de l'agence en question (qui m'a bigrement l'air "sous influence"), je change de boulot ! En effet, s'ils devaient dire des choses vraies, je devrais toucher plus de 20.000 EUR par mois (9549 adresses IP différentes ont visité le Standblog hier). Champagne ! (si je devais devenir aussi riche que ça grâce à ce blog, je crois bien que resterais contributeur bénévole au projet Mozilla).

Notes

[1] Si un lecteur a une envie de jeter un oeil au problème, je pense que je reprendrais sa contribution le jour où IE7 sortira pour de vrai en version finale en français.

French Gendarmerie National switches to Firefox and Thunderbird

In an interview published by French Magazine Linux Pratique (issue #33), Général Brachet, in charge of IT for Gendarmerie Nationale explains why the French Military Police force (more than 100,000 personnel) has chosen to deploy Firefox and Thunderbird to respectively 70,000 and 45,000 seats. Here are a few excerpts:

Linux Pratique: What are the most important features of Firefox 1.5?

Général Brachet: These features are independent of the version number. The most important things about Firefox are its compliance with W3C standards and its availability on several platforms (Microsoft, Linux and Mac). When the Gendarmerie will deliver application on-line to homeland security organisations and, in the future, to citizens, it will not request the users to use any particular platform or piece of software from specific vendors. Using Firefox or any other Web-standards-compliant browser will be requested, independently of the platform (...)

Linux Pratique : How many seats are going to be deployed, and how long will it take?

Général Brachet : Starting January 1st, 2006, Firefox will be the browser of choice for the Gendarmerie. (...) This migration will impact every PC connected to the Intranet and the Internet, totalling 70,000 seats, before the end of the year 2006. Most of the Web services will be W3C-compliant by then. (...)

Linux Pratique : OpenOffice.org (last year), now Firefox, when will you swich to Linux?

Général Brachet : Thunderbird will be deployed as the only mail client on 45,000 seat in 2006. The idea is to provide every unit with a workstation and have it used daily. Every Gendarme will have four tools at his disposal: a bureautique suite, for writing documents and doing procedural work, a browser to access the Information Systems, a mail client to communicate and an antivirus. Our first goal is to migrate all the upper layers of the workstation to Open Source Software to be independent of the Operating System.(...)

It's a great pleasure to see this important project being finally revealed to the general public, and to see Gendarmerie Nationale understand the importance of Open Source Software and Web standards. It uses them, and even gives back some code the the community, while telling the world about it. If I had a wish for 2006, it would be to see large users do the same, and tell publicly that they use Open Source projects. For them, it would be a way to give back to these projects something they really need: visibility.

La Gendarmerie Nationale passe à Firefox et Thunderbird

Voilà un scoop publié par Linux Pratique dans son numéro 33, qui a interviewé le Général Brachet, sous-directeur des télécommunications et de l'informatique de la direction générale de la Gendarmerie Nationale. Morceaux choisis :

Linux Pratique : Quels sont (...) les principaux atouts de Firefox 1.5 ?

Général Brachet : Ils sont indépendants de la version. Le respect du standard W3C et la portabilité quel que soit le type de plate-forme (Microsoft, Linux ou Mac) sont les atouts majeurs. Lorsque la Gendarmerie délivrera ses applications, soit aux acteurs de la sécurité intérieure, soit demain au citoyen via Internet, elle n'imposera pas à l'interlocuteur une plate-forme ou un éditeur particulier. Il suffira soit de télécharger Firefox soit d'utiliser un autre navigateur qui respecte le standard W3C et ceci quel que soit le système d'exploitation utilisé. (...)

Linux Pratique : Au total, combien de postes vont bénéficier de cette migration et combien de temps va prendre cette opération ?

Général Brachet : À partir du 1er janvier 2006, Firefox sera généralisé à l'ensemble de la Gendarmerie (...). Cette migration concernera tous les postes connectés au réseau Intranet et Internet, soit 70 000 postes d'ici la fin de l'année 2006. La quasi totalité des services disponibles sur l'Intranet sera à cette date au standard W3C (...).

Linux Pratique : OpenOffice.org, Firefox, à quand le passage à complet à un OS Linux ?

Général Brachet : Outre le passage à OpenOffice.org et Firefox, 45 000 postes en 2006 ne disposeront que de l'outil de messagerie Thunderbird. L'objectif étant de banaliser le poste de travail au sein de toutes les unités. Le Gendarme aura à sa disposition quatre outils de base : une suite bureautique comme socle pour la rédaction des procédures et travaux classiques, un navigateur pour accéder aux systèmes d'information, un outil de messagerie pour communiquer et un logiciel antivirus. Notre première préoccupation est de migrer toutes les couches hautes du poste de travail vers le logiciel Libre pour être indépendant du système d'exploitation. (...)

C'est un immense plaisir que de voir ce projet important être enfin révélé au public, et de voir que la Gendarmerie Nationale fait preuve d'une grande compréhension du Libre et des standards du Web. Elle les utilise et contribue à leur développement, en fournissant du code Libre à la communauté et en communiquant sur ses usages. Si j'avais un souhait pour 2006, ça serait que d'autres grands utilisateurs aient le courage de contribuer aux projets Libres en affichant l'utilisation qu'ils font des logiciels Libres.

Liens annexes :

Mise à jour (au fil de l'eau)

Actus des DRM

  • En France, en décembre, 1 million de problèmes de formats. Quand on pense que les CD EMI ne sont pas compatibles avec les iPods connectés sous Windows (sachant que l'iPod et Windows sont les deux leaders, de très loin, de leur marché), ça laisse songeur...
  • Le patron de la FNAC contre la licence légale optionnelle. Je manque de temps pour décoder l'article, mais il y a plusieurs choses à ne pas oublier quand on lit ce texte. En particulier, il dit qu'avec la licence légale, "L'écrasante majorité des auteurs-compositeurs qui vendent moins de 200 disques par an passeront sous les radars des sondages de répartition et perdront leurs ressources principales". Admettons que ça soit vrai. Mais d'une part, celui qui vend 200 disques par an n'est probablement pas représenté dans les FNAC, d'autre part, avec le système en place, il ne gagne probablement pas plus de 400 EUR par an, ce qui est très loin de le faire vivre. Dans le cas évoqué, l'artiste en question ne vit pas du projet de ses disques. Il n'en vivra pas plus avec la licence légale. Mais au moins, il se fera connaître, pourra faire venir des gens à ses concerts, et donc gagner de l'argent (nettement plus que 400 EUR par an, en tous cas). D'accord, la FNAC fait plus que vendre la Star Ac' et Eminem, mais la position de son PDG gagnerait à être plus subtile et moins manichéenne...
  • Ah, jsutement, voici une Lettre ouverte à Monsieur Denis Olivennes, encore un autre article que je n'aurais pas à faire !
  • Groklaw à propos de ColdPlay, Mozart, le DRM et PlaysForSure. Encore un billet que je n'aurais pas à écrire ! (dommage qu'il ne soit qu'en anglais) ;
  • Le DRM de ColdPlay (merci à tous ceux qui m'ont envoyé le lien, dont Erwan). En gros, ça explique que le CD ne va pas se lire sur un grand nombre d'appareils, et que l'échange n'est pas possible, sauf problème lié à la fabrication. Notons que le CD en question est vendu en Inde, et qu'il est probable que les disques soient différents dans d'autres régions du monde. J'en ai un (original, évidemment) à la maison, je vais vérifier ;

dimanche 1 janvier 2006

Bonne année 2006

Un peu de beauté dans ce monde de brutes, pour bien commencer 2006. Bonne année à tous, amis lecteurs !

Neige sur une plage de Normandie

Neige sur une plage de Normandie. Cliquez sur la photo pour agrandir. Image sous licence Creative Commons BY-NC-SA.