septembre 2005 (68)

vendredi 30 septembre 2005

Le livre "Des souris et un homme"

Je suis sûrement devenu une blogostar, du moins c'est ce que je me suis dit hier en ouvrant mon courrier en rentrant à la maison. Jugez plutôt : deux livres, dont l'un porte sur Calc, le tableur OpenOffice.org, et qui est publié chez Eyrolles. Je suis rentré tard ce soir, il est déjà 10 heures passées. J'ai beau aimer le logiciel Libre et la lecture, un bouquin sur un tableur après 12 heures devant un écran, ça me passionne moyennement. Heureusement, il y a un autre livre au courrier ! C'est Des souris & un homme, de Nick. Nick, c'est ce type qui a fait un site perso initialement intitulé Je Nique Sur Meetic avec les fiches de toutes les filles qu'il avait culbuté après s'être inscrit sur le fameux site de rencontre. Voilà, le fameux Nick a sorti un bouquin, intitulé Des souris et un homme, un an de rencontres sexy sur le Net.

Après avoir pris le livre en main, j'ai eu du mal à le lâcher. Pas parce qu'il est bon, hein ! Tout simplement c'est presque toujours ce que je fais quand je tombe sur un livre qui ne me prend pas la tête.

En substance, Nick est célibataire, il n'a pas envie de s'engager, mais il a envie de faire des rencontres "sensuelles". Il s'inscrit sur Meetic.fr (sans jamais en donner le nom, un souci avec les avocats du site ?) et décide de rentabiliser l'investissement. Avec pas mal d'organisation, il part à la chasse et en profite pour documenter sa méthode assez précisément.

Ensuite, il détaille chacun des 27 fois où l'histoire se termine "sous la couette", pour reprendre son expression. Voir rentrer les histoires dans des fiches, des cases, des tableaux (il a même fait des graphes statistiques), c'est quand même assez perturbant, le lecteur se retrouvant clairement dans une position de voyeur, ce qui est finalement plutôt fascinant. Petit extrait (à ne pas laisser entre toutes les mains, vous voilà prévenus) :

Pour notre première rencontre, on se retrouve dans un café à l'apéro. Elle est assez avenante, on se donne rendez-vous le soir même. Elle passe chez moi, et on ne tarde pas à se sauter dessus. Aïe, je suis tombé sur une Chupa Queen. Elle me suce avec avidité et une supertechnique. C'est sauvagement bon. J'ai l'impression d'avoir un aspirateur de 700 Watts rivé à la queue et, qui plus est, un aspirateur avec une LANGUE agile et fouineuse, et une main douce mais résolue qui chope tout de suit le bon BPM (Branlage Par Minute). C'est elle qui pilote, elle est totalemnt in control et sait exactement où on va. D'ailleurs, je sens qu'on arrive bientôt. Shabam ! J'explose, je vois les étoiles, les cosmos et même Youri Gagarine. Wow, quelle suceuse !

On savait que le sexe faisait vendre, mais là, on sent bien que Nick cherche le Jackpot !

Enfin, Nick fait un peu le point sur cette expérience, dans le 6eme chapitre, et c'est plutôt bien vu, lucide. C'est après que ça se gate, quand il raconte comment il est devenu célèbre (et bientôt riche), façon grâce à mon site, j'ai décidé d'écrire ce livre, j'ai été interviewé par Libé, gnagnagna. C'est assez malvenu.

Reconnaissons-le, ce livre se laisse lire. Il n'est pas bien écrit, (on pourrait presque croire que ce livre a été dicté) et le recours systématique au franglais, sous prétexte de faire branchouille, m'a vraiment agacé. Un exemple : C'est chaud, elle me fait très envie. J'adore son cul, très cambré et rond. Eh oui, le mythe des fesses black : je confirme, c'est flashant.. On remarque, et on vient à redouter la multiplication des tics de langages, avec les mots cash (j'y vais cash) et fluide j'aime les histoires fluides. On en a vite marre !

Un autre truc qui m'a agacé, c'est cette référence trop fréquente à ce qu'il appelle son "blog", alors que ça n'est qu'un site perso mal fichu avec tous les artefacts du siècle dernier dont l'incontournable livre d'or. On sent bien là la volonté de surfer [1] sur la vague du blog, tout comme le Blog de Max (du même éditeur, tiens donc !). Ca sent la récupération à plein nez, et c'est pénible. Je comprends qu'il faille jouer des coudes pour qu'un livre se fasse remarquer, avec la concurrence qui se joue sur les étagères des libraires, mais là, c'est trop !

S'il a un bon coté, c'est de démystifier les sites de rencontre. J'ai plusieurs proches et amis qui sont sur de tels sites (tous sur meetic.fr, en l'occurrence), et qui y font... des rencontres. Ca n'a l'air de rien, mais pour beaucoup de gens, ça change leur vie ! Et pour moi, ça m'a surtout permis de passer deux heures plutot délassantes. Bon, je vous laisse, ma femme arrive en hurlant hier, tu lisais ce livre de cul, et maintenant tu passe ton temps à bloguer !. Oui, ce soir, ma femme, ma chère et tendre, mon p'tit poulet, est carrément cash, mais pas très fluide ;-)

Notes

[1] Ah, me voilà contaminé avec son franglais ! :-)

DRM : le billet qui manquait

Il y a quelques jours, j'écrivais La prochaine guerre des standards, à propos de la Gestion des Droits Numériques (DRM), concluant que c'est là que se joue l'avenir des formats ouverts. Ce billet en appelait un autre, visant à lister tous les problèmes générés par le DRM, qu'ils soient juridiques, techniques, commerciaux, ou liés à protection de la vie privée et à la créativité.

Le gros avantage de ne pas avoir le temps d'écrire ce billet, c'est que d'autres le feront à ma place, avec une légitimité que je n'ai pas. Merci donc à Thierry Stoehr, Monsieur Formats Ouverts, pour ce billet récapitulatif : le dossier DRM, une série de liens à lire attentivement.

Firefox market share in Europe: Xiti strikes back

Pascal Chevrel, of Mozilla Europe fame, has translated into English his analysis of Firefox Market share in Europe for September. I am sure you want to have a look at these numbers, which are in complete contradiction with the recent Information Week article.

jeudi 29 septembre 2005

Le Web 2.0 va vous décoller la pulpe du fond

Le Web 2.0, c'est le dernier truc à la mode. Ce qui est fascinant, c'est que personne ne sait le définir correctement. Pour certains, c'est le mash-up, cette possibilité de "remixer" les applications entre elles via des API. Pour d'autres, cela passe nécessairement par l'utilisation d'AJAX ou par la possibilité de faire participer les internautes (par des wikis ou des blogs), voire d'utiliser RSS comme interface entre les services ou encore d'appliquer des tags sur tout ce qu'on voit.

Je me garderais bien de donner une définition de ce qu'est le Web 2.0, d'autant que je trouve le nom lamentable, car faisant l'impasse sur un point essentiel : le Web évolue constamment depuis sa naissance. J'ai du expliquer MCF à la presse mi-1997[1] puis démontrer RSS début 1999 (lancement de my.netscape.com). Ca ne nous rajeunit pas ! C'est à peu près à la même époque que j'ai vu les premières démos en internes du WebMail Netscape Messaging Server, tout en Ajax (bien avant que n'apparaisse le nom !), et ça fonctionnait sur Netscape 4 et IE4. Ca fait plus de 3 ans que je blogue et 4 ans que je participe au projet Mozilla. La première fois que j'ai utilisé un Wiki, c'était celui de Stephanie (encore elle) pour collaborer au lancement d'OpenWeb.

Si je vous liste tout cela, ça n'est pas pour me faire mousser, mais pour vous expliquer que toutes ces technos, ces usages, dont on nous rebat les oreilles, ce sont de vieux trucs !

Certes, l'usage va grandissant. Certes, les outils progressent, et c'est bien. Alors l'excitation monte ; il faut dire que l'informatique, ça n'est pas drôle tous les jours, alors un peu de nouveauté est toujours la bienvenue. Mais pour pouvoir désigner cet ensemble de pratiques et de techniques, il fallait un nom, et c'est Web 2.0 qui a émergé. Pas très heureux, entre nous, d'autant que les récupérateurs de tous poils se précipitent dessus en se demandant comment rentabiliser cela en faisant des conférences, des livres, des sites commerciaux, bref, n'importe quoi qui puisse faire rentrer de l'argent dans les caisses. C'est humain, mais pas forcément glorieux. Ca n'est pas nécessairement mauvais non plus : comme souvent, il peut y avoir une symbiose entre les parasites et l'animal ;-)

Mais ça n'est pas non plus parce qu'on prend des initiatives autour du Web 2.0 qu'on est une charogne. Par exemple, Stephane Lee et Fred Cavazza lance Phenix, un annuaire des talents du Web 2.0. J'ai rarement vu un site aussi moche, entre nous. Et alors ? Le site n'est pas parfait, mais il a le mérite d'exister.. Il va s'améliorer. Bien sûr, les vieux de la vieille, ceux qui ont vu la bulle Internet grossir puis exploser, ricanent ou crient à la récupération. Je les comprends. La bulle, ça n'était pas joli joli, croyez-moi. L'envolée vers le septième ciel boursier, c'était des Yuppies qui se confondaient le quartier du Sentier avec la banlieue de San José, qui claquaient en Mumm Cordon Rouge et redesign de sites Web l'argent que des gogos trop crédules leur avaient confié. La descente (aux enfers) n'en fut que plus dure : la chasse fut tirée sur une grande majorité de boites, dont certaines avaient des idées projets fabuleux. Au final, une seule chose fut unanimement et continuellement sacrifiée : le discernement.

Ainsi donc, les anciens, les prudents, les échaudés, voire tout simplement certains de ceux qui font le Web 2.0 ne veulent pas d'une Bulle 2.0.

Pourtant, ça n'est pas une raison pour descendre ceux qui prennent des initiatives. Je dis cela d'autant plus sérieusement que la critique, en France, on en crève.

Le Web 2.0, c'est certes un nom de merde, mais c'est c'est quand même révélateur de changement et de progrès. La période de la nouvelle économie fut celle d'une immense exagération. L'explosion de la bulle ne fut qu'un retour de balancier tout aussi exagéré. D'accord, le nom "Web 2.0" est mal trouvé. Il exaspère. Il rappelle de mauvais souvenirs. Mais je ne jetons pas à nouveau le bébé avec l'eau du bain. Le nom est pourri, mais la perspective est belle. N'oublions pas que c'est elle qui compte, bien plus que le nom.

Quelques liens sur le sujet :

Notes

[1] je me demande même si ça n'est pas à cette occasion que j'ai rencontré ?Tariq Krim, qui est derrière NetVibes.

L'ordinateur des aveugles, le film

Pascal Chevrel me passe un lien qui devrait vous intéresser : un film montrant l'utilisation d'un ordinateur par un aveugle. Pas de pathos, juste la démonstration par un sympathique utilisateur, qui risque bien de vous bluffer par la rapidité de lecture de sa synthèse vocale. Le film ne dure que quelques minutes et a le mérite de rendre les choses soudainement plus concrètes.

En vrac

  • Sur Nota-Bene.org, Internet Explorer est le Netscape 4 moderne, voilà qui fait mal, d'autant que le propos est raisonné et étayé ;
  • ZDNet.fr : La Mozilla Foundation finalise son projet "Ligthning". Précisons que la version 0.1 devrait sortir en novembre, pas la version 1.0. Lightning est encore très loin d'être prêt ! Mise à jour : Blogzinet en parle.
  • Documented preferences, une documentation sur les préférences des logiciels Mozilla. Un must pour les utilisateurs avancés ;
  • What is Firefox, 3 pages sur la prochaine version 1.5, par le sympathique Brian King ;
  • Plus de Skype dans les universités pour cause de format fermé et donc de risques de sécurité. C'est une décision confirmée par le Haut Fonctionnaire de la Défense auprès du Ministère de l'Education Nationale. SecurityFocus explique cela très bien : code-fermé + format-fermé = impossibilité de vérifier si la choses est bien sécurisée ou pas.
  • Je parlais récemment de l'interaction entre les nouveaux outils Web et la politique. Voici à point nommé Vegeo (non, pas VGE !), une plate-forme de démocratie participative. (Merci à Jean-Louis pour le lien) ;
  • Un ordinateur portable destiné à l'éducation pour 100$. Le design est superbe, avec des trouvailles comme par exemple la manivelle pour générer de l'electricité. C'est basé sur Linux et d'autres logiciels Libres. Objectif : en faire 100 à 150 millions par an, sachant que la production actuelle de laptops est de l'ordre de 50 millions par an ! La présentation du prototype est prévue pour mi-novembre et la commercialisation entre fin 2006 et 2007.
  • Christophe Bardy est agacé par le DRM d'Apple. Je lui suggère de prendre une pleine boite de prozac et de s'atteler à la lecture du fascinant PlaysForSure, le site que n'aurait pas renié le George Orwell de 1984 pour son aspect double langage. Le site qui bride vos libertés en vous faisant croire que vous avez plus de choix qu'avec le format ouvert (mais breveté) MP3 , c'est quand même une merveille, quand on y pense...
  • Build Your Own Standards Compliant Website Using Dreamweaver 8, un livre qui devrait intéresser beaucoup de monde, même si je doute bigrement de l'utilité d'un outil comme DW pour coder en respectant les standards. (via WaSP's buzz) ;
  • spéciale copinage : Maurice blogue depuis deux ans, et c'est d'autant mieux que son programme semble claqué sur le mien : faire le web, bien, et partager ce que j'apprends avec vous.

mardi 27 septembre 2005

Critique du livre Cause Commune, de Philippe Aigrain

Il y a quelques jours, une brève LinuxFR annonçait la disponibilité sur le Web d'un livre intitulé Cause commune, l'information entre bien commun et propriété sous licence CC-BY-ND-2.0. Je me suis empressé de le télécharger au format PDF. Avec le recul, j'aurais mieux fait d'acheter le bouquin parce que les traits de coupe de la version PDF sont plutôt gênants lors de la lecture...

D'abord, au premier chapitre, j'ai fait des bonds de joie. On y parle de Wikipedia, de multinationales (Microsoft, Monsanto, Universal...) en guerre contre leurs propres clients.

Le deuxième chapitre est tout aussi jouissif (qu'on me pardonne d'user d'un tel vocabulaire pour qualifier ce travail d'érudit !). En voici un extrait :

La Toile met en place un réseau gigantesque et non coordonné de contenus textuels ou graphiques. C'est une remarquable invention sociale, car elle permet une création distribuée, avec un très faible coût d'entrée pour devenir auteur.

Plus loin :

La création d'Internet comme réseau pair à pair suscita deux grandes tensions, dont l'une résulte d'un quiproquo et l'autre d'une contradiction bien réelle. L'origine militaire d'Internet est pour beaucoup dans sa nature, mais pas au sens où il porterait un projet militaire. La robustesse du réseau – puisqu'il continue à fonctionner malgré les pannes ou la destruction de nombreux nœuds ou liaisons – fut l'argument qui convainquit les militaires de le financer. Mais, pour les concepteurs, il ne s'agissait que de l'un des critères attestant la bonne conception de tout réseau. Leur motivation fondamentale résidait dans les propriétés du réseau, en particulier dans l'absence de contrôle centralisé. Ce point entrait en contradiction forte avec toute la tradition du contrôle et de la règlementation étatique des réseaux de télécommunication. En transférant à la périphérie le pouvoir sur le réseau, les concepteurs d'Internet jouaient la société contre l'Etat. Il fallut tout l'acharnement des multinationales des médias et du logiciel propriétaire dans leur tentative de détruire Internet en y réintroduisant des éléments de contrôle pour qu'on se rende compte que les créateurs d'Internet avaient également joué la société contre le capitalisme informationnel.

Bon, j'arrête là (pour l'instant) de citer des extraits du livre, car les premiers chapitres sont un véritable délice que je vous encourage à lire.

Le souci, c'est que le reste verse parfois un peu trop dans l'érudition, du moins à mon goût. Il est vrai que le défi est de taille : après avoir remarqué une opposition de deux grandes tendances (partage de l'information ou mise en place de barrières pour rentabiliser celle-ci en organisant la rareté), l'auteur s'attache à imaginer comment ou pourrait résoudre cela.

Qu'on ne croit pas que ce livre est trop dur à lire. Certes, il est parfois ardu, (surtout pour moi qui ne suis pas un intello, me susurre mon petit doigt) mais on y trouve a détour des pages des merveilles de synthèse ou d'histoire du partage de l'information. Ces passages auraient probablement mérité un zeste de pédagogie supplémentaire, voire d'exemples ou de métaphores, histoire de permettre aux neurones surchauffés de saisir plus facilement le propos.

Je reviendrais d'ailleurs sur ce sujet en publiant à l'occasion des extraits les plus intéressants du livre, ce qui me donnera l'occasion de le relire et sûrement de l'apprécier plus encore. En attendant, vous pouvez filer l'acheter !

Quelques liens sur l'auteur :

Quand CNet prend la défense de Firefox...

En défense de Firefox, un article de CNet, rédigé par le journaliste en charge de la sécurité, qui analyse en profondeur le rapport tapageur de Symantec. La conclusion est sans appel :

En vérité, je me fiche du nombre de trous de sécurité trouvés dans un produit donné (...). Tout ce que je veux, c'est que l'éditeur agisse de façon responsable et répare les vulnérabilités, en particulier celles qui sont critiques, et ceci dans les temps. Microsoft ne fait pas partie de cette catégorie d'éditeurs. D'après Secunia, Internet Explorer 6.x a plusieurs trous de sécurité critiques non patchés datant de 2003 (année où Secunia a commencé à publier ses propres bulletins). Et ce mois-ci, Microsoft a décidé de façon arrogante de ne pas publier de rustines de sécurité. Aucune.

La prochaine guerre des standards

Il y a plusieurs guerre des standards qui s'annoncent. En ce qui concerne les standards du Web, on pourrait croire qu'avec IE7, Microsoft baisse la garde en promettant un meilleur support de CSS dans son prochain navigateur, qu'on attend tous avec impatience. Bien sûr, des interviews comme celle de Steve Ballmer, qui affirme Microsoft va remporter le Web, ça n'incite pas à l'optimisme, d'autant plus qu'une technologie appelé WPF/E est lancée juste après. Lire à ce sujet le billet de Christophe Bardy, du Monde Informatique, Standards : les miens, sinon rien. Christophe nous propose un décryptage de la démarche de Microsoft pour rendre le Web propriétaire de façon subtile : WPF/E devrait fonctionner à merveille sur Windows, a peu près correctement sur Mac, mais pas du tout sur Linux. (exactement comme le format Office-XML, somme toute).

Mais les standards, ça n'est pas que le Web. Il y a actuellement une autre guerre, et elle porte sur les formats des suites bureautiques. A cet égard, la bataille entre l'état du Massachussets et Microsoft est très révélatrice. Voici une compilation de liens sur le sujet :

Un format ouvert n'a d'intérêt que si tout le monde peut écrire un logiciel pour l'utiliser. Microsoft réussit à feinter tout le monde en faisant un prétendu format ouvert reposant sur XML, mais incompatible avec les logiciels sous GPL, comme un employé Microsoft le reconnaît sur son blog.

Enfin, il ne faudrait pas oublier le standard qui tue, celui qui va mettre tout le monde d'accord, celui à coté duquel le Web et la suite bureautique ne sont que de la petite bière : le format de Gestion des Droits Numériques (GDN/DRM). C'est là que se joue l'avenir des formats ouverts...

Thunderbird, combien de divisions ?

On me demande souvent combien de fois Thunderbird (le client de messagerie Mozilla) a été téléchargé depuis son lancement en décembre 2004. Dorénavant, plus besoin de me demander, il suffit d'aller sur The Rumbling Edge et de jeter un oeil au compteur Thunderbird, qui vient de dépasser les 12,5 millions de téléchargements. (Pour ceux qui cherchent l'information équivalente sur Firefox, on la trouve en haut à droite de SpreadFirefox, on approche actuellement des 93 millions de téléchargements.)

En vrac

Désolé, c'est un peu long.

lundi 26 septembre 2005

Interview du fondateur de Wikipedia

Voilà un moment qui me fait aimer mon blog... Je viens de tomber sur une interview de Jimbo Wales, fondateur de Wikipedia, et je m'appretais à la mentionner dans un de mes trop nombreux En vrac, quand un paragraphe m'a rappelé un commentaire laissé il y a quelques jours. J'écrivais ceci : (...)Alain Carignon ouvre un Wiki. Entre nous, je doute de la capacité à faire fonctionner sereinement un wiki dans ce "terreau à trolls" qu'est le domaine politique.

Le commentaire était le suivant : L'idée d'un wiki pour créer un programme politique, par exemple, me semble tout à fait approprié...

Et voici la citation qui m'a fait tilter :

Et nous essayons de faire de Wikipedia un espace sûr pour la majorité des gens réfléchis et raisonnables. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons du succès sur les sujets polémiques : nous décourageons les gens du genre, vous savez, avec des comportements agressifs, toujours prêts à argumenter. Et nous essayons vraiment de dire qu'il faut coopérer, qu'il faut essayer de trouver un terrain d'entente.

C'est un des aspects les plus fascinants de de Wikipedia, cette neutralité. Pourquoi ne pourrait-on pas l'atteindre dans le Wiki d'Alain Carignon ? Car c'est le Wiki d'Alain Carignon ! Car l'espace lui-même n'est pas neutre. Il est lancé par l'une des parties, qui se fait aussi juge. Le jeu est déséquilibré. Du coup, les emm... qui viennent polluer le wiki gagnent à chaque fois : car polluer le Wiki, c'est faire qu'il fonctionne moins bien, c'est empêcher Alain Carignon d'écouter ses administrés, de travailler avec eux. Foutre la merde, quitte à passer pour un con, c'est déjà gagner.

A l'inverse, sur Wikipedia, tout le monde se fiche de l'avis de Jimbo Wales et de la communauté. Elle est neutre. On peut, avec des efforts, des règles, du temps, arriver à trouver ce fameux terrain d'entente. Mais je doute fort que cela soit possible dans le domaine politique, car on y l'on parle de croyances et d'opinions, de peurs, de sentiments, donc, alors que dans le cas de Wikipedia, on s'astreint à parler de choses vérifiables et factuelles.

Mozilla Europe: spreading Mozilla products one language at a time

Mozilla-europe.org, with the recent addition of its Turkish and Portuguese versions has just passed the mark of 20 languages. This has happened a few hours before Xiti Monitor announced new Firefox usage numbers in Europe. Pascal Chevrel, from Mozilla Europe, has done the math and gives an estimate of 37.4 millions Firefox users for Europe (his post is in French, but I hope to convince Pascal to whip up an English version of his analysis soon).

Map of Europe with Firefox usage

Source: Xiti Monitor

As usual with Xiti Monitor's studies, these are numbers that were measured on a Sunday, so usage of Firefox during week days is probably lower by a margin of 2 to 3 percentage points.

Utilisation de Firefox en Europe : de nouveaux chiffres

Xiti Monitor publie une mise à jour de son étude sur les navigateurs, et la France atteint maintenant les 16% (probablement 14% en semaine, si on part du principe que, comme les études précédentes, ces chiffres ont été relevés un dimanche).

Carte d'Europe avec les parts de marché de Firefox dans les pays

Source : XitiMonitor

L'indispensable Pascal Chevrel, roi du tableur, a lancé celui d'OpenOffice.org et nous a pondu une analyse de ces chiffres. Il en ressort qu'il y a environ 37,4 millions d'utilisateurs Firefox en Europe !

Voilà qui va droit au coeur de nos contributeurs et localiseurs, alors que site de Mozilla Europe vient de passer la barre des 20 langues, avec l'apparition très récente du turc et du portugais.

vendredi 23 septembre 2005

En vrac

Actu des blogs

  • Rigolo, puissant, mais très inquiétant en terme de respect des licences du contenu, voici NetVibes. Le fait de reprendre du contenu RSS pour l'afficher sur un serveur en dépit de la licence (copyright voire Creative Commons Non-Commercial) me gène beaucoup. Par ailleurs, il y a le problème du revenu et de son partage. Quand un blog a de la pub et qu'il publie son contenu via RSS. Un autre site a-t-il le droit de re-publier le contenu en l'affublant d'autres publicités sans reverser de l'argent à l'auteur initial ? Il y a là à mener une reflexion intéressante...
  • Dans la droite dite du point précedent, Start.com est disponible en français (via PointBlog). Même problème de reprise de contenu en dépit de la licence. Et après, on se demande pourquoi je bride mes fils RSS...
  • Guide pratique du blogueur et du cyberdissident, ou comment bloguer de façon anonyme. Je suis contre l'anonymat de façon générale (ça limite le sérieux des conversations et permet la multiplication des trolls et autres provocations gratuites), mais il y a des cas où c'est indispensable pour permettre la liberté d'expression ;
  • Et la politique dans tous ça ? Patrick Devedjian suspend son blog alors qu'Alain Carignon ouvre un Wiki. Entre nous, je doute de la capacité à faire fonctionner sereinement un wiki dans ce "terreau à trolls" qu'est le domaine politique. Vous imaginez Benoît XVI ouvrant un wiki pour discuter des prochaines résolutions en terme d'avortement et de contraception ?

Compte-rendu d'Apple Expo

Je vais faire bref :

c'était très décevant, à part l'iPod Nano qui est effectivement impossibly small.

J'y ai croisé par hasard Le Capitaine, qui m'a fait la déclaration suivante :

L'Apple Expo, c'est comme l'iPod, c'est de plus en plus petit chaque année.

Je me demandais pourquoi je ne trouvais pas de vraie info sur l'Apple Expo Blog, maintenant, je sais pourquoi... Cela confirme ce que je pensais : AElive était une expérience, mais elle est de toute évidence ratée. Manque de vie, de sincérité, de vécu, d'enthousiasme... Ce qui ne veut pas dire qu'il ne fallait pas la tenter.

La vraie raison qui m'a fait perdre 2h de ma journée pour aller et revenir à l'Apple Expo, c'est un billet de Daniel, qui donnait une vraie info objective. (oui, j'ai acheté le bidule pour ôter les rayures de mon vieil iPod).

(P.S. : navré de devoir le préciser, navré d'être obligé de prévenir les procès d'intention, mais il faut le dire : non, ça n'est pas une attaque envers qui que ce soit.)

jeudi 22 septembre 2005

Actu des standards

  • Slashdot passe aux standards, en l'occurence HTML 4.01 strict et CSS (merci Pascal pour le lien). Les chiffres font peur :
    • 900 000 comptes utilisateurs ;
    • 60 000 articles ;
    • 13 millions de commentaires ont été migrés.
  • J'arrive après la bataille : la version 5.1 de Sympa, le gestionnaire de listes de diffusion, sortie il y a 5 semaines, supporte CSS et XHTML (transitionnel). Voilà qui vient completer l'arrivée de RSS dans la version 5.0. (Merci à Marc-Aurèle pour l'info).
  • Un article guère optimiste sur les standards, ce qui n'empêche pas de souligner leur extrème importance : Les standards, hier et demain ?. Extrait : Maîtrisant le terminal - ici le système d’exploitation - l'acteur dominant peut facilement maîtriser l'ensemble du dispositif.(...) Avec un peu de recul, l'ère des standards de l'Internet risque d'apparaitre comme une brève parenthèse, presque un accident de parcours.
  • Via Totalement Cretin(s) : une comparaison entre un design ancienne mode et le même en XHTML+CSS (avant : 78K de HTML et après : 5K de XHTML + 2K de CSS). Voilà qui fait passer la phrase les sites entièrement en CSS, c'est du pignolage de mauvais codeurs pour un énorme troll ! (On une connerie tout aussi grosse).

En vrac

Utilisation de Firefox et XUL par le CIDJ

Le CIDJ choisit Firefox et XUL pour son Cédérom :

Ce CD-Rom, installé dans tous les points d’information jeunesse, était à l’origine développé avec la technologie Macromédia Director. «Nous avons souhaité nous débarrasser de cette technologie qui entraîné des coûts de mise à jour assez élevés à chaque nouvelle version. Nous avons cherché une autre solution et Smile a apporté la meilleure réponse, la plus efficace et la plus rentable pour notre utilisation.» explique Marc-André Grosy, le responsable informatique du CIDJ, en charge du projet CD-Rom.

Le cahier des charges était difficile: une application qui permette la navigation et la recherche d'information, qui fonctionne à l'identique sur poste PC et Mac, qui ne nécessite pas d'installation sur le poste. Pour plus de liberté, Marc-André Grosy souhaitait également utiliser une technologie open source. La réponse de Smile a été de proposer Xul et Firefox, dont les performances, la communauté grandissante et la notoriété ont su séduire les responsables du projet.

Merci à HoaXyde pour le lien.

Livre : Gimp 2 efficace, chez Eyrolles

Eyrolles m'a gentiment envoyé une copie de leur nouveau livre Gimp 2 Efficace, en espérant bien que j'en parlerai sur le StandBlog, ce que je vais m'empresser de faire ici.

La règle généralement retenue pour la critique de livres, c'est que s'il est bon, j'en parle, sinon, je n'en parle pas. (Notons au passage que je n'ai toujours par trouvé le temps de parler de celui sur Thunderbird, ce qui ne veut absolument pas dire qu'il est mauvais, mais juste que je suis mal organisé ;-).

J'ai trouvé que Gimp 2 efficace était vraiment bien fait. Je suis un utilisateur sur Mac (autrement dit une petite minorité des lecteurs) et pourtant, l'auteur prend le temps, sans pour autant gêner la lecture, d'expliquer les spécificités et astuces pour ma plate-forme (il fait de même pour Windows et Linux). Etant débutant en retouche photo, je l'ai trouvé très didactique en ce qui concerne les calques, outil puissant s'il en est, mais pas trivial à comprendre.

J'imagine que les utilisateurs de Photoshop seront aussi ravis par cet ouvrage, dans la mesure où les notes vous venez de Photoshop sont nombreuses et précises. En outre, le livre est clair et bien écrit, ce qui n'est finalement pas si souvent le cas dans le domaine de l'informatique.

Bref, c'est un bon bouquin pour ce que j'ai lu (je ne l'ai pas terminé : il fait quand même ses 350 pages !), et je le recommanderai à ceux qui cherchent à retoucher leurs photos ou a dessiner, et qui ne sont pas prêts à débourser (et on les comprend) 1070 EUR pour Photoshop ou 89 EUR de Photoshop Elements.

Firefox pour le développeur : survol des fonctionnalités XML

IBM nous livre un bel article intitulé XML in Firefox, 1ère partie (Merci à Aquanotes pour le lien). Comme son nom l'indique, ça n'est qu'une introduction aux fonctionnalités XML et assimilées incluses dans Firefox. Elles sont toutes passées en revue :

  • XML ;
  • XHTML ;
  • CSS (pour styler tout ça) ;
  • SVG ;
  • MathML ;
  • canvas (un peu hors sujet à mon sens, même si c'est une fonctionnalité intéressante).

Par la suite, l'auteur mentionne les différentes façons d'interagir avec le modèle de document :

  • ECMAScript for XML (E4X) ;
  • XSLT ;
  • XForms (fonctionnalité importante apportée pour l'essentiel par IBM et mon ami Doron);
  • eXtensible Tag Framework (XTF) ;
  • Web Services (SOAP, WSDL, XML-RPC).

Et termine en présentant Firefox comme étant un atelier complet pour le navigateur basé sur XML, mentionnant des technologies comme XUL, XBL et RDF.

Les prochains articles promettent d'être passionnants. Alors que Microsoft fait aveu d'impuissance sur les possibilités XML d'IE7, On commence déjà à mesurer le fossé qu'il y a entre les possibilités intrinsèques de la plate-forme Mozilla et la codebase d'Internet Explorer. Il ne manque plus que du contenu et des applications pour montrer tout cela !

mercredi 21 septembre 2005

En vrac

90 millions downloads for Firefox!

Screenshot showing that Firefox has reached the 90 millions downloads

mardi 20 septembre 2005

A fourguer : Affiche originale du film TRON

Bon, c'est un billet un peu particulier que je fais là.

Voilà, en rangeant des vieux souvenirs, je suis retombé sur une affiche de Tron grand format (genre 150x250cm), du genre de celles qu'on voit dans les abris-bus. Ma chère et tendre, guère sensible aux souvenirs de geeks, souhaite que je m'en débarrasse car elle la trouve encombrante.

Alors voilà, j'en parle sur le Standblog. Elle est disponible à Paris 15°, pour qui sera le plus offrant. Je ne cherche pas forcément à en tirer de l'argent, mais la donner à quelqu'un qui saura l'apprécier et me l'échanger contre un truc rigolo ou qui me ferait plaisir (genre une paire d'écouteur d'iPod car les miens sont morts, un T-shirt de geek taille XL ou XXL ; un CD du service pack 2 d'XP, un CD AOL, un CD de Céline Dion, la culotte de Madonna bref, pas un truc nécessairement coûteux...)

Utilisez les commentaires pour faire votre offre !

En vrac

Zap, un client SIP bati sur Mozilla

L'ami Alex Fritze, qui est déjà connu des mozilliens pour avoir défriché SVG il y a plusieurs années remet le couvert avec ZAP, un client SIP basé sur XUL et Mozilla. Décidément, la technologie Mozilla n'est pas toujours où on l'attend :-)

Opera gratuit et sans pub !

Copie d'écran du site opera.com annonçant la gratuité du logiciel

Opera devient gratuit, et c'est bien. Bien sûr, la concurrence avec Firefox sera plus dure, avec Opera qui retire le premier obstacle à son utilisation. Mais c'est une excellente nouvelle pour le Web : voici un autre navigateur de qualité, respectueux des standards, non lié à une plate-forme en particulier et disponible pour tous gratuitement.

Pour Opera, c'est une bonne solution, même si elle a sûrement été douloureuse à prendre : cela pourrait bien leur permettre d'atteindre la taille critique qui est nécessaire pour ne plus être ignoré par les développeurs Web. C'est indirectement bénéfique au produit qui les fait réellement vivre, à savoir le navigateur Opera pour mobile.

C'est pour Microsoft que c'est une mauvaise nouvelle, surtout avec un IE7 qui ne devrait pas être utilisable sur autre chose que Windows XP Service Pack 2, très peu déployé à l'heure actuelle, surtout en entreprise.

PS : merci à tous les lecteurs qui m'ont envoyé la news.

vendredi 16 septembre 2005

En vrac

Bill Gates dort bien !

Bill Gates ne se sent pas menacé par Google, une affirmation qui est dans la droite ligne de Firefox est juste un navigateur de plus. Pourtant, certains disent qu'il y aurait de quoi s'inquiéter :

C'est en 1995 que Gates, dans son mémo sur le raz de marée, un appel tonitruant aux troupes de Microsoft, écrivait ceci : Comme le PC, Internet est un raz de marée. Il va déferler sur l'industrie informatique et bien d'autres industries. Il va noyez tous ceux qui n'ont pas appris à nager dans les vagues. Dix ans plus tard, Microsoft est-il à même de remporter la guerre du Web ? En aucune façon.

Bon, on va encore dire que je lèche les bottes de MS, mais il ne faut pas oublier un certain nombre de points :

  1. ne jamais sous-estimer la puissance de MS, il ne sont jamais aussi bon qu'acculés au mur ;
  2. on n'a pas encore vu IE7 ;
  3. le rapprochement avec AOL peut s'avérer bénéfique pour eux (pour les utilisateurs, c'est une autre paire de manche) ;
  4. il ne faut pas sous-estimer la qualité de VISTA ;
  5. Ca prendra du temps, mais MSN Search finira par être comparable à Google en terme de qualité.

Quand LeMonde.fr déploie Firefox et une application XUL

C'est le Journal du Net qui a vendu la mèche : Lemonde.fr construit son back-office autour de XUL. Un très bon papier, bien documenté (et je ne dis pas cela que parce que ça parle de XUL, promis !) Forcément, Daniel bombe le torse, Laurent Jouanneau fait de même, et il y a de quoi. Bravo à Disruptive Innovations pour cette réalisation ! (et mon p"tit doigt me dit que ça n'est pas la dernière).

Pour ceux qui n'ont pas le temps de cliquer sur le lien, je résume rapidement : LeMonde.fr, alors que son système de gestion de contenu propriéataire arrivait à obsolescence, s'est décidé à migrer à une solution à base de logiciels Libres, dont PHP et Firefox. En vue de préserver une ergonomie digne d'un client riche tout en bénéficiant de la facilité extrème de déploiement des applications en ligne, c'est le language XUL qui a été choisi. Parmi les autres possibilités : l'Ajax/DHTML (trop difficile à maintenir actuellement), le XAML (Microsoft) et le Flash-MXML (Macromedia), encore trop peu matures.

Jean-Christophe Potocki, directeur informatique, déclare au JDN :

XUL s'est rapidement imposé en raison de son ancienneté et de sa maturité, au détriment de Microsoft XAML ou Macromedia MXML. Il est particulièrement intéressant car tout en restant en mode client léger, il autorise d'avoir des interfaces riches. Comme nous maîtrisons notre environnement de travail, nous avons pu imposer l'utilisation du navigateur Firefox, nécessaire pour faire fonctionner XUL.

J'imagine que Le Monde attend avec impatience la sortie de XULRunner...

Mise à jour : le sujet sera abordé par une personne du Monde.fr dans le cadre de du Forum PHP 2005.

Le livre The Innovator's Dilemma : un classique

Je lisais cet été un livre qui m'a beaucoup interessé, après en avoir entendu parler pendant des années : The Innovator's Dilemma, de Clayton M. Christiansen.

C'est un bouquin de management sur la gestion des innovations perturbatrices (Disruptive Innovations / DI), et le fait que les entreprises établies sont rarement capables de faire face à ces innovations, car pas structurées pour cela.

En substance, une innovation perturbatrice, c'est une technologie qui fait moins bien mais moins cher que les produits existants, et dont personne sur le marché ne veut. Les clients des entreprises établies n'en veulent pas : c'est beaucoup moins bien que ce qu'on leur vend.

Les entreprises établies n'en veulent pas non plus, car les marges sont plus basses, le marché inexistant.

Et puis un beau jour, une petite boite trouve le marché (minuscule et inconnu jusqu'alors) pour ce produit moins bien et moins cher. La petite boite est contente de son petit marché qui lui convient, alors que la grosse boite établie n'aurait pas pu attaquer ce petit marché (négligeable pour elle, car ne representant pas un potentiel suffisament important pour satisfaire ses besoins de croissance).

La technologie perturbatrice, à ce niveau, ne l'est pas encore : elle est toujours trop peu mature. Mais le fait qu'il y ait maintenant un marché (certes petit), permet d'investir pour améliorer la technologie. Elle va devenir plus performante et à terme, pourra répondre aux besoins du marché principal et concurrencer les technologies établies. Et c'est là qu'elle est perturbatrice !

Pour faire face à cela, l'entreprise établie, maîtrisant la technologie établie, se réfugie dans le haut de gamme, ce qui lui permet de proteger ses marges. Mais à terme, les clients habituels vont se tourner vers la technologie perturbatrice, maintenant au point, et moins chère.

Tout cela va durer jusqu'au moment où une nouvelle technologie perturbatrice va venir venir redéfinir le marché.

Voici un exemple tout simple pour ceux qui, comme moi, comprennent mieux la pratique que la théorie : les applications Web (innovation perturbatrice) contre le client lourd, l'application Windows (technologie établie).

Pendant des années, l'application Windows a été la référence : on installait le logiciel via une disquette (puis ensuite via un CD, maintenant via le réseau), et ça fonctionnait en local (ensuite est venu le mode client/serveur). On dispose d'une ergonomie assez puissante, avec du graphisme, des menus intelligents, une réactivité importante.

A coté de ça, l'application Web des débuts du Web fait bien pâle figure. Des formulaires tristes à mourir, des menus mal fichus, le problème du bouton Back, l'attente à chaque fois qu'on clique sur Submit. Seulement voilà, ça permet d'utiliser une application sans avoir rien à installer, même si elle se trouve à l'autre bout du monde. On utilise ainsi l'application Amazon, l'application Google Search... C'est moins joli et moins rapide, mais on n'a rien à installer. Alors dans certains cas, ça suffit. Avançons de quelques années, et regardons ce que donnent les nouvelles applications en Ajax. Google Mail est un bon exemple, maintenant ringardisé par le tout nouveau Yahoo! Mail américain. Autre exemple, les commentaires du blog Indicible, qui apparaîssent quand on clique sur le mot "commentaire". Tentez de rajouter un commentaire, il apparaît immédiatement, sans avoir à recharger la page. Le problème, majeur pour les applications Web, de la réactivité, est maintenant résolu. Bien sûr, avec les applications Windows on peut faire mieux, de la 3D, de la transparence. Mais qui en a besoin à part pour les jeux ? A peu près personne.

C'est pour ça que je suis très excité de voir des technos comme SVG et Canvas arriver dans les navigateurs : cela permet de faire des graphiques en Ajax. Idem pour XForms et Web Forms 2.0, qui améliorent grandement la capacité de saisie de formulaires Web.

Mais revenons aux innovations perturbatrices. Le Web en est une, de la même façon que le PC l'était, tout comme la mini-informatique l'était en son temps (je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître-euuuuh). Vous pouvez acheter le livre, (truffé d'exemples) mais là, je crois, en lisant les articles Wikipedia, que vous aurez à peu près tout compris ;-)

jeudi 15 septembre 2005

Developer Webwatch : votre agrégateur va adorer ;-)

Dammit, juste le jour où je me dis que vraiment, cette to-do list est si longue qu'elle est devenue impossible à gérer, je réalise que je ne vous ai pas parlé d'un blog technique qui mérite toute l'attention de votre agrégateur, Developer Webwatch de la Mozilla Foundation (il y a bien sûr un Flux RSS2 WebWatch). WebWatch aborde les sujets du développement Web façon 2.0 (faute de trouver un meilleur nom) : Ajax, standards, technologies XML, etc.

Ce blog est le complément logique de Devmo (le wiki qui prend la relève du regretté DevEdge) et d'un autre blog, plus orienté sur les produits Mozilla, intitulé DevNews.

A propos de SVG et Canvas...

J'ai déjà parlé d'abord de SVG tout seul, puis de SVG et Canvas dans un même article.

J'ai en tête un article pour OpenWeb sur les apports de SVG et de Canvas, leur différence d'approche, et l'inconvénient de l'un et de l'autre (en fait, surtout le fait que Canvas n'est pas un standard du W3C mais une spécification d'un "groupe dissident" - oserais-je parler d'un "canal historique" ? - du W3C.)

Seulement voilà, chers lecteurs, je manque de temps et reconnaissons le, de courage et d'intelligence, d'où la tentation de vous solliciter sur le sujet. Pour l'occasion, les commentaires seront ouverts. Soyez pondérés ! :-)

Quelques éléments pour la discussion :

Z'en pensez quoi, hein ? hein ?

En vrac

Le contenu du Standblog risque d'être un peu mou dans les semaines à venir (on a un Firefox 1.5 sur le feu), mais voici tout de même quelques osselets à rouger :

mercredi 14 septembre 2005

En vrac

"Vite fait, sur le gaz", pour cause de journées chargées, un en vrac pour savoir quoi lire ce soir :-)

mardi 13 septembre 2005

Firefox 1.5 pour le développeur : Canvas et SVG

Quand j'ai parlé récemment des nouveautés de Firefox 1.5 Beta 1, je me suis concentré sur l'utilisateur. Certes, l'utilisateur final est au centre des préoccupations du travail de Mozilla Foundation, et ce n'est pas le moindre de ses mérites.

Pourtant, les améliorations de Gecko, le moteur de rendu, sont très nombreuses, et elles touchent essentiellement le développeur Web, l'autre "clientèle" de Firefox. Parmi elles, il en est une famille de fonctionnalités qui me tient à coeur : celle touchant au domaine du graphisme. En effet, on a beau dire que le Web est multimedia[1], car il intègre de la musique, du texte, des images et des animations, il n'en reste pas moins que le graphisme est à la fois essentiel pour certaines applications et limité à l'image fixe (formats JPEG et PNG) ou un peu animée (format breveté GIF, avec tous les problèmes que cela a posé). Pour faire des choses plus complexes, il faut soit recourir à Flash, voire, à l'extrême limite, demander au serveur de générer dynamiquement une image qu'on va recharger. C'est pauvre, bien pauvre, d'autant qu'il n'y a pas d'interaction au sein de la page dans aucun des deux cas, les objets Flash n'étant pas visibles depuis le DOM. En substance, pour ceux qui commencent à mouliner à vide avec les yeux écarquillés, il n'est pas simple de faire interagir un formulaire avec un graphique. L'objet Flash, l'image sur le serveur et le formulaire sont dans trois mondes différents... Pour les applications de type Ajax, qui ne jurent que par l'interactivité, ça la fiche bigrement mal. C'est là qu'arrivent deux technos qui bouchent le trou béant que je viens de décrire. Il s'agit respectivement de SVG et de Canvas.

SVG et Canvas sont deux technologies très différentes dans leur approche. SVG est dans la droite ligne des technologies du W3C à base de XML, ce qui est à la fois une qualité et un défaut. SVG est supporté nativement par Opera (dans sa version Tiny) et par Firefox 1.5, ainsi que par Internet Explorer, quand il est équipé d'un plug-in optionnel fourni par Adobe.

A l'inverse, Canvas est une approche simplifiée (certains diront simpliste) qui permet simplement de dessiner dans une zone du document, via une API JavaScript. Canvas est supporté par Safari, qui l'utilise d'ailleurs largement pour dessiner les Widgets du magnifique Dashboard.

Mais un dessin vaut mieux que de longs discours, dit-on, et c'est encore plus vrai pour des fonctions graphiques ! Voici donc quelques démonstrations de Canvas, réalisées par Infernal Quack :

Pour ceux qui n'ont pas encore installé Firefox 1.5 Beta 1 ou supérieux, voici ce que vous devriez voir :

Je pense qu'il ne s'agit là que d'un tout début, et l'immense galerie de Widgets Dashboard (plus de 1000) devrait nous ouvrir les yeux sur les possibilités immenses du graphisme intégré dans les applications Web.

Et comme on ne va pas se quitter comme cela, parce qu'il faut bien respecter les tradition du Standblog, j'ai peine à résister à vous faire un petit teasing (ça faisait longtemps) : j'ai suggéré à un brillant développeur français[2] de nous faire une petite application de démo de canvas, application qui devrait sortir prochainement. Stay tuned!.

Pour en savoir plus

Notes

[1] que ce terme semble maintenant vieillot !

[2] Non, ça n'est pas Olivier Meunier, il est bien trop occupé à bidouiller nos serveurs !

En vrac

Un peu long cette fois-ci, la faute à la surabondance de travail : mon agrégateur n'est plus lancé qu'occasionnellement...

citation du jour

Tirée d'un billet de Tim Bray, co-inventeur de XML, avec une spéciale dédicace pour Thierry Stoehr :

En ce moment, quiconque tenterait de vendre un système réseau propriétaire et spécifique à un seul fournisseur quitterait le marché sous les quolibets des acheteurs. Je suis à peu près certain que dans 10 ou 20 ans, quiconque tentera de vendre un format de suite bureautique propriétaire subira le même sort. L'état du Massachusetts est assez intelligent pour avoir un peu d'avance sur les autres.

Je laisse la version originale pour les anglophones :

These days, anybody trying to sell a one-vendor proprietary networking stack would be laughed out of the market. I am quite certain that in another decade or two, anyone trying to sell a proprietary office-document format will be too. Massachusetts is smart enough to be a little ahead of the game.

Des nouvelles du pétrole

Décidement, commencer à se passer du pétrole est douloureux alors que nous n'en sommes qu'au tout début. Cela promet des lendemains difficiles :

lundi 12 septembre 2005

A propos du flux RSS tronqué

Cher lecteur, j'ai bien reçu ton e-mail d'injures message très clair et/ou ton commentaire quant au fait que mes flux RSS et ATOM sont tronqués. Comme plusieurs centaines de tes semblables, tu as bien réussi à me piétiner les testicules avec tes grolles à clous te faire comprendre.

Seulement voilà, je me permets de le répeter, et je te remercie de ranger ce coupe-chou car une estafilade est vite arrivée, je tente une expérience. Non, je ne suis pas satisfait par la solution actuelle. Non, je ne crois pas que poursuivre chaque entité violant la propriété de mon contenu en le reprenant soit la bonne solution. Oui, je pense que RSS est une invention formidable. Au delà des articles que j'écris, j'ai travaillé pour toi : j'ai essayé de modifier DotClear pour qu'il insère une mention de copyright en bas de chaque flux, mais la simple vue du code PHP m'a faire vomir tout mon quatre-heures et collé une migraine qui attend son homologation au livre des records.

Alors j'attends la fin du mois pour prendre une décision sur le sujet. En attendant, merci de ne pas polluer les commentaires de ce blog ni ma boîte aux lettres : ça n'est pas en étant super lourd que j'ai envie de suivre aveuglement tes exigences. J'ai beau comprendre ton point de vue, me ranger à ton avis que l'article entier dans les flux est plus agréable, ton attitude commence à trop ressembler à un caprice pour que décide de t'obéir.

Toutes mes excuses aux lecteurs (une immense majorité, j'en suis certain) qui, soit me comprend, soit n'en a rien à cirer d'avoir l'intégralité des articles dans les flux. J'espère que la majorité silencieuse, dont je baise les pieds pourvus qu'ils soient propres et qu'ils me refilent le numéro de portable de leur petite soeur, de ce blog ne prendra pas ombrage de mon agacement.

Et maintenant, je me paye le luxe de laisser les commentaires ouverts, histoire que les beuglards puissent épancher leur soif d'expression une fois pour toutes, en attendant la fin septembre et une décision finale.

Actu Mozilla

Thunderbird 1.5 Beta 1 est sorti

Thunderbird 1.5 Beta 1 est sorti, et c'est une excellente nouvelle. Je ne l'ai pas encore essayé, mais ça ne saurait tarder (il faut juste que mes extensions favorites soient testées avec cette Beta 1).

Les (principaux) changements sont les suivants :

  • Mise à jour automatiques du logiciel et de ses extensions ;
  • Correction orthographique pendant la saisie ;
  • Détection anti-phishing (pour déterminer les faux e-mails envoyés pour arnaquer l'utilisateur) ;
  • Amélioration de RSS et support des fameux Podcast (et import-export OPML) ;
  • Suppression des pièces jointes des messages ;
  • Intégration avec les systèmes anti-spam sur serveurs ;
  • Les filtres peuvent dorénavant transmettre des messages et y répondre ;
  • Authentification via Kerberos ;
  • Sauvegarde automatique en tant que brouillon pendant la composition d'un message ;
  • Améliorations de la convivialité en particulier dans les préférences et la gestion des serveurs SMTP ;
  • de nombreuses améliorations de sécurité ;
  • Interface utilisateur pour about:config ;
  • possibilité d'associer le type de fichier EML ;

Pour les fanas du détails, les accros du bug report, voici plus de détails :

Actu Microsoft

Je vous aurais bien fait un En vrac, mais voilà, tous les liens que trouve aujourd'hui ont trait à Microsoft de près ou de loin...

  • Pour s'emparer de la mode "Web 2.0", Microsoft va ouvrir sa plate-forme MSN aux développeurs en ligne. Une n-ième preuve supplémentaire, si besoin était, que Microsoft ne s'ouvre que dans la mesure où il a le couteau sous la gorge. Arrangeons-nous pour que cela soit toujours le cas. On notera l'opposition classique en interne entre "La plate-forme, c'est Windows" (datée du 20° siècle) et "La plate-forme, c'est le Web", plus moderne. Allo Redmond, vous avez lu The innovator's dilemma ? Rappelons, dans cette veine, le papier de Joel Spolsky : How Microsoft Lost the API War
  • Dans Eric S. Raymond met un rateau à Microsoft, l'irremplaçable Mitt a traduit la lettre d'ESR. ;
  • 5 mails plus tard en France et à Redmond, 3 semaines d'attente, et Microsoft a finalement supprimé le contenu piraté par ducon... mais a laissé les autres contenus piratés alors que je les avait listés. Peut mieux faire...
  • On parle de 7 versions différentes de Windows Vista. Déjà qu'avec deux, certains avaient du mal à s'y retrouver... Je me demande dans quelle mesure ça ne va pas devenir un enfer à gérer quand on commande une machine.
  • 01 découvre Ajax et l'explication est correcte. Je pense que l'encadré sur les limites d'Ajax est honnête, mais la phrase de conclusion me sidère : Une technique encore peu outillée. Son succès passera par le développement de frameworks standards. Les premiers sont apparus, capables de masquer les détails de chaque navigateur. On attend donc avec impatience le fameux framework Atlas de Microsoft. . Euhhhh... Faut-il compter sur Microsoft pour fournir un outil produisant de l'Ajax digne de ce nom tout en respectant les autres navigateurs ? L'histoire nous donne quelques indices qui ne sont guère encourageants...

vendredi 9 septembre 2005

En vrac

  • Google débauche à tours de bras, dont Vinton Cerf, impayable sur le capot de sa Jaguar et Mike Pink Pinkerton, ancien Netscape, responsable du projet Camino. Mike travaillera à temps plein sur Firefox, comme Ben Goodger et d'autres (mais il y a toujours plus, à ma connaissance, d'employés IBM contribuant à Firefox que d'employés Google).
  • Chris Pederick à propos de la Web Developer Toolbar pour Firefox 1.5 beta
  • Formats-ouverts.org rebondit sur l'embauche de Cerf.
  • C'est énorme mais pas pour tout de suite : on va pouvoir faire du XUL avec du Python. Pour quoi faire ? Simple: different programming languages, of different ages, have their strengths, and one of the greatest strength of any solid language is its community. We want to support Python as well as JS for XUL scripting in order to engage a large, creative community of hackers that is mostly disjoint from the web-standards-savvy XUL hackers who are already engaged with Mozilla and Firefox. We aim to broaden the appeal of our platform in several ways, and supporting Python for XUL is one achievable way to do that (...)
  • Qui, parmi les moteurs de recherches, respecte mieux les standards ? MSN :-D
  • Microsoft a tenté d'embaucher Eric S. Raymond, l'un des pilier du mouvement Open-Source. La réponse est sanglante de drôlerie. Reste à savoir si elle devait être aussi agressive (c'est mon coté boy-scout), mais elle a le mérite d'être drôle ! (via Olivier qui l'a sûrement lu sur Slashdot).
  • oui oui oui oui ouiiiiii :-)
  • Les représentants de 13 gouvernements présentent un rapport à la banque mondiale demandant aux différents pays de passer aux technologies ouvertes car il s'agit là d'une étape vitale pour la croissance économique, l'efficacité et l'innovation. (on parle ici plus de standards ouverts que de logiciels Libres, soyons clairs, les logiciels Libres allant plus loin dans la démarche).
  • Une faille de sécurité a été trouvée dans Firefox. Il est encore trop tôt pour en dire plus. Mise à jour : Dès le lendemain de la publication, l'équipe Mozilla a proposé un contournement visant à désactiver le module problématique (en l'occurence l'IDN), en attendant une solution plus élégante. Notons que désactiver l'IDN n'aura probablement aucune incidence pour les utilisateurs occidentaux, dont les noms de domaine sont en ASCII.

Sortie de Firefox 1.5 beta 1

Icone Firefox 1.5 Beta 1

Firefox 1.5 Beta 1 est sorti cette nuit. Avant de vous précipiter pour le télécharger, quelques petites précisions d'usage :

  • Ca n'est pas une version finale.
  • Elle contient donc des bugs.
  • Elle peut planter.
  • Elle peut faire des dégâts sur votre machine.
  • Elle est prévue pour que de nombreux testeurs puissent la mettre à l'épreuve.

Si tout cela vous effraie, alors je vous encourage à laisser tomber pour l'instant. Firefox 1.5 sortira en version finale d'ici quelque temps. Patience !.

Une version Beta 2 est prévue avant la sortie de la version finale, vous aurez donc encore une occasion de tester une pré-version dans les semaines à venir (le 7 octobre si tout va bien).

Pour les téméraires, les contributeurs et les testeurs, voici les notes de versions. J'utilise des compilations nocturnes depuis plusieurs jours, et Deer Park (ce qui s'appelle maintenant Firefox 1.5 Beta) depuis fin mai : ça marche bigrement bien !

Quoi de neuf dans Firefox 1.5 Beta 1 ?

  • Mise à jour automatique des nouvelles versions (avec téléchargement des rustines et non pas du produit en entier) ;
  • Navigation accélérée (en particulier au niveau des boutons avant-arrière) ;
  • Glisser/déplacer des onglets ;
  • Meilleur blocage des pop-ups ;
  • Effacement des données personnelles sur demande ;
  • Nouveau moteur de recherche dans la liste : Answers.com ;
  • Pages d'erreur beaucoup très améliorées ;
  • Nouveau menu Options
  • Nouveau système de découverte automatique des fils RSS ;
  • Meilleure accessibilité ;
  • Assistant permettant de signaler un site incompatible ;
  • Meilleur support de Mac OS X.

jeudi 8 septembre 2005

Blake Ross à propos des standards

Je viens de tomber sur une interview de Blake Ross (l'un des instigateurs initiaux de Firefox), proposée sur Tom's Hardware Guide. Un extrait concernant la compatibilité de Firefox avec les sites limités à Internet Explorer :

Question : Je m'entête à utiliser Firefox comme navigateur principal malgré notre intranet sous Sharepoint qui fonctionne mieux avec IE. Que faites-vous pour devenir plus compatible avec IE ?

Réponse : Nous avons eu toute une équipe d'évangelisme qui travaillait sur le respect des standards avec les entreprises ne considérant que IE. Heureusement, nous sommes arrivés à un point critique en terme de parts de marché, où les entreprises sont maintenant obligées de s'ouvrir ou de perdre 10%[1] de leur clientèle. Même si nous continuons à faire des efforts sur l'évangelisme, ces problèmes commencent à disparaître d'eux même. Nous avons aussi un mode de rendu spécifique appelé Quirks qui est utilisé pour répondre à des fonctionnalités spécifiques à IE. Mais parce que nous nous en tenons aux standards, il n'est utilisé qu'en dernier ressort

A propos du mode Quirks, je vous encourage à lire toi comprendre moi?. En ce qui concerne l'évangelisme, permettez-moi de rabacher : si vous tombez sur un site incompatible avec Firefox, prenez le temps de leur écrire (il y a toujours une formulaire de contact, au pire il y a webmaster@nomdedomaine.fr). Ca n'est pas à moi qu'il faut écrire (on fait de notre mieux pour être compatible) mais à l'auteur du site. Parce que vous êtes son client, il vous écoutera bien mieux que si moi je lui écris.

Notes

[1] en Europe, nous sommes plus prêts de 15% que de 10%.

La longue queue dans Libé

Libération titre Le second souffle de l'Internet. Une vraie compilation de buzz-words ! Réseau sociaux, Flickr, PodCasting, et même la Long Tail. A propos de longue queue, la conclusion est plaisante :

Susceptible d'amener un débouché en ligne au plus petit des micromarchés ­ et pas seulement dans le domaine culturel ­, ce modèle connaît ces derniers mois un immense succès. Véritable jackpot, le système de publicité par mots clés de Google (qui permet aux annonceurs d'apparaître sur ses pages en fonction des requêtes des internautes) est devenu l'outil privilégié de centaines de milliers de petites entreprises pour faire la promotion d'activités typiquement «longue queue», comme la taxidermie de trophées de chasse ou la sculpture de pierres volcaniques.

Il y a une chose à coté de laquelle passe complètement Libé, c'est la possibilité pour chacun de contribuer à produire (voire à donner) pour cette infinité de niche. Je pense en particulier au logiciel Libre, où un développeur peut, grâce à Internet, proposer un outil qu'il a écrit pour lui, et le rendre utilisable par plusieurs milliers de personnes, ce qui serait bien trop petit en terme de marché, pour une quelconque entreprise. Idem pour la licence Creative Commons, qui permet le partage des oeuvres de chacun, voire encore le peer-to-peer, qui permet de mutualiser les ressources matérielles de chacun. Bref, on retourne à mon premier billet sur la notion d'intern-auteur / Consomm-acteur, ainsi qu'à ses deux autres volets, deux et trois.

Brave Patrie : quand la droite qui ose utilise le logiciel Libre

L'éclat de rire du jour : Brave Patrie journal bien penchsant (à droite) serait bientôt racheté par Serge Dassault et semble préférer Firefox à Internet Explorer. Merci à Alain (Juppé ?) pour le lien, on lui enverra la facture pour perte dramatique de productivité : il y a des perles absolues dans ce site parfois inégal... (faut-il préciser que la lecture de ce site nécessite un sens de l'humour en acier nickel-chrome offrant une option second degré ?)

Article de Luc Saint-Elie, le retour de la revanche

Je suis dans une position un peu délicate dans toute cette histoire à propos des standards, car je suis pris entre deux feux. D'une part Luc est un ami que je respecte et que j'admire, de l'autre, j'ai fait la promotion des standards depuis plus de 4 ans. Enfin, je sais plus des dessous de l'affaire que la plupart de mes collègues pro-standards. Car dans cette affaire, le contexte est essentiel, et je ne sais pas dans quelle mesure je peux rendre public ce que je sais. Heureusement, Luc s'est longuement expliqué dans un commentaire sur Embruns.net, que je vous encourage à lire (merci à Karl pour avoir calmé le débat, équipé de sa casquette du W3C). Voici un extrait commenté et caviardé par votre serviteur en vue de le rendre plus concis et plus clair. J'ai donc retiré beaucoup d'incises, espérant respecter la pensée de Luc tout en allant droit au but :

Le problème auquel j'ai été confronté (...) est que si d'un côté l'idée des standards est bien installée, de l'autre la conception du web dans la tête de certains décideurs, est restée celle du petit truc qu'on fait vite facilement avec des outils qui pondent de la page.

Au fond ce ne serait pas grave si cela (dans mon cas précis) n'avait pas de conséquence sur le temps alloué. L'objet de mon post (...) était (que) lorsqu'on place quelqu'un dans des conditions de bricolage, l'implémentation des standards devient un enfer et à tout prendre, le vilain web à l'ancienne (basé sur la notion de page et pas celle de site) est presque plus jouable...

Ce que j'ai osé dire, le tabou que j'ai osé citer c'est que ce serait bien maintenant que les standards sont (ou commencent à être) acceptés, de faire la même promotion pour que des gens ne se retrouvent pas dans des conditions de bricolage, et qu'il soit communément admis qu'un projet web conforme est un vrai projet informatique et pas une vague étape de design vite fait.

Luc a tout à fait raison la-dessus ! Dans le projet qu'il décrit, les standards étaient un pré-requis (ce qui est une bonne chose), mais l'approche était incompatible, car on comptait coder les pages au fur et à mesure, sans réflexion préalable, trouvant le consensus au fur et à mesure de la rédaction du site.

Ma sensation est la suivante :

Avant : à l'époque de ce que j'ai appelé le HTML (et qu'il faut lire « comme à l'époque ou l'unité en HTML était la page et ou donc les problèmes étaient limités à une page ») il était possible de bricoler. C'est mal, c'est tout ce qu'on veut, mais vraiment ça s'est fait beaucoup.

Oh que oui...

Aujourd'hui : si on veut implémenter intelligemment les standards du Web (lire XHTML et CSS) l'unité au niveau de CSS n'est plus la page mais le site.

Plutôt que de dire "XHTML et CSS", je préfère parler de séparation Structure/présentation (après, que ça soit HTML 4.01 Strict ou XHTML 1.0 Strict, c'est quasiment un détail). Mais sinon, je suis d'accord avec Luc.

La conséquence c'est que le bricolage n'est plus permis et qu'un projet qui se tient doit (...) comporter les mêmes phases grosso modo qu'un projet informatique standard et surtout, ce dernier point est très important pour moi, une phase de réflexion qui ne soit pas basée sur la version que va être développée mais sur la structure globale du site.

Oui, oui et oui ! C'est même l'un des plus gros avantages des standards (quand on les aborde au sens "spération structure/présentation") : ils permettent une approche plus rationelle, (oserais-je écrire "industrielle" ?) du développement Web. On quitte le domaine de la bidouille pour en faire une discipline que d'aucuns trouveront plus "noble". Mais ça n'est pas la noblesse qui m'intéresse, c'est plutôt le potentiel qui va avec.

Si ce dernier point n'est pas respecté (NdT : "une phase de réflexion sur la structure globale du site"), la promesse d'une modification « facile » et évidente de la présentation n'est pas tenable (ou à minima ne le sera que difficilement).

En fait, on prend une technologie et on l'utilise à rebrousse-poils. C'est possible, mais forcément moins efficace. On peut bien sûr "surspécifier" les éléments à grands renforts d'id et de class, mais c'est contraire à l'esprit de la technologie.

Je pense donc qu'à côté de la promotion de standards, il faudrait faire évoluer la culture, la vision de ce qu'est le développement web (et ce développement web, s'il a une mauvaise image c'est aussi de sa faute, il est vrai qu'il s'est fait beaucoup de bricolages dans les développements web), changer donc cette culture pour que les commanditaires, ne se contentent pas de lancer « on veut des standards » comme s'il s'agissait d'une formule magique, mais « on va lancer un projet dans des conditions qui nous permettent de mettre en œuvre intelligemment les standards ».. ce qui est TRES différent.

Amen. Tout est dit.

La doc. Pour ce qui est de la doc c'est simple, le CSS est victime de ce dont le HTML a été victime à ses débuts : l'incompatibilité des navigateurs.

C'est bien pour ça que ça fait des années que je fais la promotion des standards aussi auprès de Microsoft, et que je soutiens le projet Mozilla. Microsoft se bouge aujourd'hui car Firefox l'y oblige !

Il suffit de voir le nombre de bricolages pour faire marcher IE qu'on peut trouver à droite et à gauche. Le projet sur lequel je travaille actuellement s'affiche impeccablement sous firefox et dans une certaine mesure Safari sur Mac, mais horriblement avec MIE et pour régler ça, c'est un enfer.

Oui, mais c'est quelque chose qui s'apprend. Dans le cas où on découvre ça dans un projet, on apprend même à la dure... Mais l'essentiels des problèmes de compatibilité IE peuvent être contournés avec quelques bonnes habitudes (hacks - un article Openweb est prévu sur ce sujet-, utilisation ad-hoc du box model, etc.)

Ca n'est pas la faute du W3C, ce n'est la faute de personne mais c'est comme ça.

Euh, sans vouloir tirer sur l'ambulance, on peut quand même pudiquement affirmer que c'est la faute de l'acteur dominant qui a contribuer à édicter les standards du W3C et a finalement décidé d'abandonner le développement de son navigateur. On peut aussi se réjouir des promesses de changement.

Je trouve en, revanche que les formulations en matière de doc sont beaucoup trop axées sur le sentencieux verbeux et pas assez sur le concret (dire que c'est super ce n'est pas suffisant, ce qui est intéressant c'est le comment ça marche).

C'est effectivement le reproche qu'on pourrait faire au bouquin de Zeldman, qui est orienté sur sa première moitié vers les décideurs et la théorie. Par contre, ça n'est pas le cas des livres d'Eric Meyer ni de celui de Raphaël Goetter.

(...) Lorsqu'on travaille sur un gros projet avec plein de class et autres id, ce qui manque (ce qui ME manque) c'est un système qui gérerait ces éléments, qui me permettrait de trouver d'un clic « quelle est la class qui gère la position du div de la page X », qui me permettrait de faire des modifs en m'indiquant à la volée que cette modif est incompatible avec le navigateur X ou contradictoire avec la class Y etc..

Le DOM Inspector de Firefox fait cela très bien, mais n'indique pas, il est vrai, la compatibilité avec les navigateurs, ce qui est plutôt l'apanage d'outils comme TopStyle (sous Windows).

(...) Concrètement j'ai essayé Dreamweaver et NVU (...) et j'ai fini à la main (BBEdit/HomeSite)

L'éditeur de texte est probablement l'outil le plus utilisé par les développeurs de sites conformes aux standards. Le XHTML s'accommode très bien de cela, et pour ce qui est des CSS, chacun a sa recette (la Web Developer Toolbar, associé au DOM Inspector est une bonne combinaison à mon sens). L'outil miracle reste à trouver, et c'est bien pour cela que le WaSP a une DreamWeaver Task Force, pour inciter et aider DreamWeaver à améliorer le support des standards.

En conclusion

Il me reste un point à aborder, une précision très importante quant au projet de Luc. J'espère ne pas révéler d'information confidentielle en précisant qu'il s'agit d'un site événementiel conçu avec des délais très courts. Or, la véritable valeur des standards a tendance à se révéler avec le temps : les coûts de mise à jour sont plus faibles, le client est plus autonome, le site est souvent plus vivant et il est plus rapide à télécharger (donc moins coûteux en bande passante). Le prix à payer est une meilleure planification du projet, et des outils qui n'ont pas encore atteint le niveau de maturité d'un DreamWeaver, historiquement très lié à l'ancien mode de développement. De plus, un supplément d'expérience dans le domaine des standards n'aura pas nui ;-)

Enfin, je laisse les commentaires ouverts sur ce billet. J'attends des réflexions de qualité si le coeur vous en dit. Par contre, les jugements de valeurs, les procès d'intention et autres tentative de nourrir les différents trolls seront traquées sans pitié. Relisez-vous avant de répondre !

mercredi 7 septembre 2005

En vrac, encore...

Désolé, c'est le deuxième de la journée...

En vrac

Au secours, on attaque les standards !

Ma boite aux lettres, mon téléphone, ma messagerie instantanée, mon agrégateur débordent d'appels au secours : Luc Saint-Elie vide son sac sur les standards et ça fait mal, alors on appelle Super-Tristan ! Vite, il faut faire quelque chose, c'est en train de mal tourner ! En plus, il dit du mal du livre de Zeldman !

Disclaimeur : Luc (Saint-Elie) est un ami, ou presque. Je ne sais pas si lui me considère vraiment comme un ami, mais disons que je l'apprécie vraiment. Je lis (et lie) son blog régulièrement et avec grand intérêt, il est listé dans mes contacts sur Flickr. Je suis même listé dans sa page Ils ont donné leur vie pour audioblog.fr, que leur bandaison dure 1000 ans et que leur gloire nous illumine sans fin, et je tiens à dire à Luc que ses incantations fonctionnent plutôt bien, ce dont je le remercie vivement ici ;-).

Par ailleurs, je suis co-auteur de la préface française du livre de Zeldman, auteur du StandBlog (Stand comme standards du Web, dois-je préciser pour les mal-comprenants), et j'ai grandement participé à OpenWeb, dont le "slogan" est Pour les standards du Web. Je donne régulièrement des conférences sur les standards et la dernière s'intitule Pourquoi nous avons tous besoin d'un bon navigateur Libre et des standards du Web. J'ai écrit des tas d'article sur le sujet, dont Business bénéfits of Web Standards et même traduit la page de mission du WaSP en français. Bref, tout ça fait de moi une cible potentiel de l'ire de l'ami Luc...

J'ai lu la prose de Luc, et je ne suis pas d'accord avec tout. Malgré tout, il a raison sur un certain nombre de points. Accessoirement, j'ai répondu positivement à une demande de Luc dans le cadre du projet qu'il mentionne.

De toute évidence, Luc a écrit son billet dans la colère. On lui a survendu les mérites des standards, et il a été déçu. Pour toutes les technologies, on a tendance à survendre (le coté hype) et, après une période où l'on voit cette technologie comme le remède miracle, on la descend en flamme, puis on y revient avec un peu plus de pragmatisme et surtout d'expérience.

Le Gartner a très bien décrit cela sous le terme de Hype Cycle (schéma[1]. On découvre, on sur-vend, on est déçu, puis on se rend compte que ça vaut le coup, et enfin on s'en sert tous les jours sans le réaliser.

Les standards du Web n'échappent pas à cela. Et malgré les efforts de Zeldman expliquant qu'il vaut mieux montrer que vendre Show. Don't sell., on trouve parfois, trois ans plus tard, des serviteurs zélés de la cause n'ayant pas de mots assez dur pour enfoncer le clou des standards.

Je pourrais démonter l'argumentaire de Luc, qu'il admet lui-même avoir écrit avec les tripes. Je pourrais pointer toutes ses erreurs (il confond par exemple passage au XHTML avec séparation structure/présentation, tout comme freeware avec logiciel Libre), tomber d'accord avec lui sur les problèmes des standards (le manque flagrant d'outils, entre autres), mais ça ne m'intéresse pas de passer des heures à écrire un contre-argumentaire qu'il lira d'un derrière distrait. Daniel s'en est chargé, et je l'ai trouvé bien trop hargneux pour être convaincant pour ceux qui ne sont pas déjà convaincus des standards (et encore)... Ca n'est plus une discussion, c'est une fatwa, ça n'est plus de la technologie, c'est de la religion, et tout cela ne correspond guère à ce que j'apprécie dans les standards, à savoir l'ouverture.

La connerie, il y en a déjà suffisament assez dans ce bas monde pour qu'on n'en remette pas une couche dans le domaine du développement Web...

Notes

[1] Damned, l'article Gartner's Hype Cycle sur wikipedia est un peu mou, j'en profite pour le mettre à jour.

Au Royame-Uni, le Libre a des ailes

Un sondage ATOS-Origin à propos de l'adoption du Libre en entreprise révèle que près des trois-quarts des décideurs informatiques interrogés s'attendent à ce que leur entreprise développe une stratégie autour du Libre dans les cinq ans à venir. Déclaration d'un des responsables d'Atos-Origin :

Le sondage montre que l'adoption du logiciel Libre va augmenter de façon significative dans les années à venir, ce qui va transformer le paysage informatique pour offrir une réduction des prix.

Le projet Mozilla, avec 55% des interrogés envisageant son déploiement, est dans le trio de tête des solutions qu'il est envisagé de déployer, avec Linux (68%), Apache (67%), suivi de PHP et Perl (53%) et enfin MySQL (52%).

mardi 6 septembre 2005

Firefox pour les développeurs Web

Firefox 1.0.x est probablement le navigateur le plus pratique pour les développeurs Web, avec des fonctionnalités comme le DOM Inspector et Venkman, le débogueur JavaScript (voir à ce sujet l'introduction à Venkman).

Au delà de ces deux grands classiques, l'utilisation d'extensions supplémentaires peut rendre Firefox plus pratique : contrôle ultra-findes cookies), reprendre les couleurs dans une page, suivre les en-têtes HTTP en direct et bidouillage live d'une page avec Platypus et GreaseMonkey. Deux articles font le point sur de telles extensions :

  • Fini Alring publie Extending Firefox for Web Developers, une liste d'extensions destinées aux développeurs Web.
  • .Net de septembre 2005, titre Firefox au service des Webmestres, avec un article (en français mais sur papier) sur le même thème. (Ironie du sort, se trouve dessous un papier intitulé Adoptez les standards et dont le châpo m'a fait sourire : Tristant (sic) Nitot, le missionnaire des standards, vous parle. Passer d'evangelist à missionnaire, c'est une promotion ? :-)

Commencez à plancher sur ces extensions, car Firefox 1.5 apportera un lot impressionnant de nouveautés pour les développeurs. Stay tuned ;-)

lundi 5 septembre 2005

Petit dépliant, petite expérience, grosses économies

Pendant mes vacances, j'ai fait le plein dans une stsation d'un grand groupe pétrolier dont on disait, après le naufrage de l'Erika, qu'on ne viendrait plus chez eux par hasard. Et là, au moment de payer, un dépliant attire mon oeil. Il vantait les mérites d'un nouveau type d'essence, la plusmeilleurium[1] et clamait en caractères immenses et gras :

VOUS ALLEZ FAIRE LE PLEIN MOINS SOUVENT

Et, en plus petit :

Plus de kilomètres à chaque plein

Ah bon ? Ca m'intéresse ! J'ouvre le dépliant, qui me promet 600 à 900 km de plus par an et une baisse de mes émissions de CO2 pouvant dépasser 5% si je passe au plusmeilleurium ! A l'intérieur, je trouve des photos de prétendus chimistes en blouse blanche et pipette à la main, ainsi que des voitures tournant sur circuit, le tout étant censé apporter la caution scientifique au bout de papier. Mais au delà de ça, on trouve deux arguments massue sous forme de statistiques (toujours cette fameuse caution scientifico-populaire) :

  • 22% des automobilistes attendent des solutions pour consommer moins de carburants ;
  • 40% des automobilistes veulent des carburants essence et diesel moins polluants.

Ah, si seulement on avait la solution ! Car celle proposée par notre grand groupe pétrolier a un gros défaut : le carburant coûte beaucoup plus cher à la pompe que le Super 95 que monsieur tout le monde utilise.

Il se trouve que, juste avant de tomber sur le dépliant, j'ai mené une petite étude pragmatico-pratique. L'été arrivant, et avant de partir faire l'essentiel de mon kilométrage annuel, j'ai décidé d'y aller en levant le pied. Au lieu de rouler à 130-140 km/h (voire parfois plus), j'ai décidé de rouler plutôt aux alentours de 110 à 115 km/h.

J'ai fait cela pendant environ 2000 km cet été. Le bilan est sans appel :

en réduisant ma vitesse d'environ 25 km/h, j'ai réduit ma consommation d'environ 30%, et mes rejets de CO2 dans des proportions comparables.

Je suis passé de 10 L/100km à 7 L/100km en moyenne. A 1,35 EUR le litre (à vérifier, mais c'est le prix que j'ai en tête pour des stations à Paris et sur autoroute), j'ai donc dépensé 189 EUR au lieu de 270 pour mon parcours de 2000km. Economie : 81 EUR.

En substance, ça n'est pas seulement le carburant qu'il faut changer (le plusmeilleurium promet 4% d'économie de carburant en moyenne), mais avant tout l'état d'esprit du conducteur. Je ne dit pas que c'est facile : j'ai moi-même pesté contre ma propre décision, mais la perspective de vous parler de cela m'a fait tenir bon :-)

Changer d'état d'esprit, rouler plus tranquillement n'est pas facile, mais c'est tellement plus efficace pour économiser l'essence que de payer du plusmeilleurium sensiblement plus cher...

Notes

[1] j'ai changé le nom pour protéger le coupable.

Actu technique Firefox

Blogs et wikis forever

Blogs et Wikis sont en train de trouver une certaine reconnaissance médiatique. Avec elle arrivent les parodies !

  • Le Monde : Wikipedia, une encyclopédie libertaire sur le Net ;
  • Telerama, dans son numéro du 31 Août 2005, publie un article sur Wikipedia, intitulé Tous encyclopédistes. La conclusion : Entre réseau de communication et autogestion tentaculaire, Wikipedia préfigure-t-elle un nouveau mode de partage culturel ? En abolissant la permanence du savoir, elle bouscule le dogme d'une connaissance sacralisée, aux mains d'une élite autorisée.
  • Marre de Wikipedia ? Allez faire un tour vers Uncyclopedia, l'encyclopédie sans contenu que tout le monde peut modifier. Comme dit Totalement Cretin(s), c'est rafraîchissant. Ma page préférée : George W. Bush (et je vous engage gentiment à faire un p'tit Google Bombing, histoire de mettre un peu d'humour dans ce monde de brutes).
  • Management (N°123 daté septembre 2005) a un article sur les blogs en tant que nouvelle technique pour trouver un job. Il est certain que d'avoir une visibilité sur le marché est un différenciateur fort. Citation : Dansa la catégorie payante, Typepad est le leader incontesté (...). Enfin, les pros pourront installer leur propre serveur de blog en téléchargeant MovableType , WordPress ou DotClear.
  • Damned ! Quelqu'un a trouvé la recette secrete du Standblog ! ;-) Maintenant, toi aussi, ami lecteur, tu peux faire ton blog de geek...

Mise à jour : Jean-Marie Lafon, un sympathique lecteur, me signale qu'il y a depuis ce matin une chronique quotidienne de 5mn sur France Inter intitulée Blog à part...

Nouvelle mise à jour : Jean-Marie Lafon récidive et m'envoie un lien vers une dépèche AFP mentionnant la grille de rentrée de France Télévision, qui parle elle aussi des blogs :

Sous la houlette de Claude-Yves Robin, France 5 propose de nouveaux rendez-vous culturels comme "Café Picouly" ou "Le journal du blog" (...)

Revue de presse Firefox

Actu du DRM

J'ai comme l'impression que les problèmes liés au DRM commencent à remonter à la surface. J'en veux pour preuve les articles suivants :

  • Formats-ouverts.org mentionne un article dans Joystick, intitulé All your files belong to Billou (tous vos fichiers appartiennent à Bill Gates) et analyse le problème, tout en offrant le lien suivant :
  • ZDNet.fr : Microsoft verrouille Vista contre le piratage vidéo
  • Dans ZDNet UK : Bruce Schneier, expert en sécurité, s'exprime à propos du DRM dans Windows : Les manoeuvres machiavéliques de Microsoft, qui rappellent les grandes manoeuvres au sein du W3C, sur le thème je participe à la définition des règles, mais elles ne peuvent pas s'appliquer à mes produits.
  • PCINpact : Microsoft, Vista et le cauchemar des DRM.
  • Tim Bray, co-inventeur du XML et employé de Sun, aborde le sujet : ce que les pro-DRM ne veulent pas admettre, c'est que la plupart des gens n'a pas encore rencontré le DRM. Et il quand ils le rencontreront, ils ne vont pas aimer ça. Pour ma part, j'aimerais être aussi optimiste, mais je redoute la puissance du marketing et du bundle, qui pourraient bien faire gober la pilule aux consommateurs.

A conserver en référence : la FAQ Trusted Computing, aussi disponible en français.

Petite précision : Apple est déjà en train d'implémenter le DRM (sous le nom FairPlay). Il ne s'agit donc pas de diaboliser Microsoft. Pourtant, ce dernier, avec son monopole sur le système d'exploitation pour PC est bien mieux placé pour imposer aux consommateurs un système dont ils ne veulent pas et qui restreint leurs droits.

Mise à jour :

consumers should expect punishment for tinkering with their Blu-ray players, as many have done with current DVD players, for instance to remove regional coding. The new, Internet-connected and secure players will report any “hack” and the device can be disabled remotely.

samedi 3 septembre 2005

Ballmer (Microsoft) s'énerve et devient grossier à propos de Google

Mark Lucovsky, un employé de Microsoft passé chez Google a témoigné sous serment d'un entretien avec Steve Ballmer (patron de MS) où il lui annonçait son départ. Fairfax Digital relate l'évènement et titre Microsoft CEO: 'I'm going to f---ing kill Google'.

Reconstitution :

Ballmer : dis-moi que ça n'est pas pour Google ! (que tu pars). Lucovsky répond par l'affirmative. Ballmer prend une chaise, la lance à travers la pièce et s'en prend à Eric Schmidt, le CEO de Google : Je vais enterrer ce putain de type, je l'ai déjà fait, je le referais[1], en référence au fait que Schmidt était précedemment chez Sun puis Novell, concurrents malheureux de Microsoft. Il ajoute ensuite : je vais tuer ce putain de Google[2].

Pour mes lecteurs ayant la mémoire courte, je me permets de rappeler les déclarations de Microsoft 10 ans plus tôt : Nous allons couper l'arrivée d'air de Netscape. Source : archive du US Department of Justice, format PDF. Microsoft a effectivement mis son plan à execution en utilisant des méthodes illégales pour un monopole, se retrouvant avec un procès (perdu) pour violation de la loi anti-trust et signant finalement un chèque de 750 millions de dollars pour clore l'affaire.

Ballmer a beau nier l'affaire, je crois que Google est prévenu...

Mise à jour : la presse française se fait écho de cette histoire (Merci à Pierre C. pour les liens) :

Notes

[1] I'm going to fucking bury that guy, I have done it before, and I'll do it again.

[2] I'm going to fucking kill Google.

Les commandos anti 4x4 attaquent

Il y a tout juste un an, je regrettais l'engouement des 4x4 (+17% en 2004) et et le fait qu'ils polluent bien plus que tous les autres moyens de déplacement dans les grandes villes. J'écrivais ceci :

Permettez-moi d'enfiler ma casquette d'oiseau de mauvais augure : je pense qu'un de ces jours, on va finir par réaliser que les conducteurs de grosse voiture en ville hypothèquent le futur de la planète pour se faire mousser dans des monstres roulants. Je ne serais pas surpris qu'un de ces jours, des groupes anti-4x4 commencent à agir contre les propriétaires de ces engins. Pas forcément des choses très spectaculaires, mais qui pourraient avoir de l'écho dans les médias. Par exemple, silloner un quartier la nuit et crever tous les pneux de ces monstres de l'asphalte urbain. Ou rayer toutes les peintures. Il suffira de répeter l'opération jusqu'à ce que le 20h de TF1 mentionne les faits plusieurs fois.

Phire, un gentil lecteur, provoque chez moi un mélange de fierté (j'avais raison) et de regrets (mais comment a-t-on fait pour en arriver là ?) en m'informant d'un article paru avant-hier dans Libération : À Paris, les anti-4x4 prennent l'air la nuit. En substance, cela consiste à dégonfler les peux des 4x4 en laissant un mot sur le pare-brise. Il y a peu de chance que le consommateur apprécie un tel geste, ou qu'il commence à subitement réfléchir sur l'impact négatif qui a sur la planète et la santé de nos enfants. Mais l'intérêt de ces actions est plutôt dans la couverture médiatique que cela va générer. À ce titre, ce premier papier dans Libé est un grand pas.

Pardonnez mon cynisme de marketeux, mais la vraie gloire, le but ultime, c'est le 20h de TF1, si possible plusieurs fois ! Idéalement, pour maintenir la pression médiatique, il faudrait soit des accidents (imaginez les gros titres : un propriétaire de 4x4 tire sur un commando écolo) voire même un procès à rebondissements (comme pour les faucheurs de maïs OGM)....

Redevenons sérieux une seconde. Quel les choses soient claires : je ne participe pas à ces opérations, et je n'encourage pas mes lecteurs à participer à de telles actions contre leurs concitoyens.

Par ailleurs, je ne suis pas moi même exempt de reproches : je suis motard (250 km en 2005), j'ai un scooter (moins de 3.000 km par an en moyenne) et une voiture familiale de taille moyenne (pour transporter mes enfants en vacances ou en banlieue). Je sais bien que la pollution zéro, ça n'est pas pour tout de suite.

Le fait d'être un utilisateur raisonnable des transports générant du CO2 doit-il m'empêcher de réfléchir sur l'avenir de la planète et de vous faire part de mes réflexions ? M'est-il interdit d'être sidéré par la vanité du conducteur de grosse voiture coincé dans les embouteillages alors qu'il hypothèque l'atmosphère de notre planète et l'avenir de mes enfants ? Qu'est-ce qui est le plus important :

  • flatter son ego dans un 4x4 toutes options en se faisant mousser en ville ou sur un trajet Paris-Deauville ;
  • agir, même modestement, en prenant des transports plus respectueux de mes contemporains et de leur descendance ?

A vous, ami lecteur, de réfléchir sur le sujet. Car s'il y a un but à cet article, ça n'est pas tant d'encourager les commandos anti-4x4 ni de fustiger les propriétaires de grosses berlines, mais plutôt de vous faire prendre conscience des enjeux. Je reviendrais la-dessus prochainement avec des astuces concrètes.

vendredi 2 septembre 2005

Le blog de Max

Le livre Le blog de Max va sortir le 12 septembre, et j'en ai reçu un exemplaire par courrier, ce qui sous-entend que je doive en faire une critique.

Mais de quoi parle-t-on ? Du livre lui-même en tant que littérature, distraction, occasion de réflechir, ou de la façon dont le buzz (comprendre "campagne marketing") est organisé ?

Commençons par le Buzz. Bon, le buzz, je n'en suis pas fan de manière générale. Quand j'ai reçu, il y a quelques jours, un mail de l'auteur me proposant de m'envoyer un exemplaire du bouquin, j'ai simplement cliqué sur supprimer au lieu de lui donner mon adresse postale. Il faut dire qu'avec le boucan médiatique dans la presse-papier à propos du futur Houellebecq, j'avais déjà le buzzomètre qui grimpait allègrement dans la zone rouge...

Et puis j'ai reçu un colis par la poste hier, ce fameux livre avec une gentille dédicace[1]. Autant recevoir un mail de plus m'énervait, autant recevoir ces tranches d'arbre mort, ça m'a fait plaisir. Allez comprendre... Le livre, Laurent en a vaguement parlé, Veuve Tarquine est tombé dessus à bras raccourcis dessus. Alors, dois-je en parler ou pas ? Dois-je relayer le buzz ? Ma ligne de conduite dans ce cas est plutôt simple : "oui, si ça me fait plaisir". C'est ainsi que j'ai déjà reçu des livres écrits par des blogueurs et envoyés par les éditeurs dont je n'ai pas parlé...

Après avoir succombé au buzz, si on parlait du livre en lui-même ? Petite déclaration préalable, par souci d'objectivité : j'ai lu le livre vite fait cette nuit à l'occasion d'une insomnie temporaire, ce qui laisse entendre que tous mes neurones n'étaient pas au mieux de leur forme.

Au niveau du style, c'est quelque part entre Houellebecq et Beigbeder, du moins au niveau de l'univers décrit (pour le style, je vous laisse juger sur pièces). Réaliste et contemporain, quoi. Genre le personnage cynique et désabusé qui s'amuse à pourrir la vie de ses contemporains pour tromper la vanité de sa propre existence, dans la droite ligne de ce qu'on avait pu lire à l'époque sur le journal de Max à l'époque où le site était ouvert.

Le bandeau de couverture le compare pompeusement à un Bret Easton Ellis des machines à café, ce qui est grandement exagéré. Disons le fils naturel du cousin boy-scout de Bret Easton Ellis et de Corinne Mayer, l'auteure de Bonjour paresse, pour être plus exact. Nous sommes loin des vacheries démoniaque d'un new-yorkais sous mélange coke-amphet' qui fait bouffer à ses amies des blocs pour WC enrobés de chocolat. Certes, enduire, comme Max, le fauteuil d'un nouveau collègue avec du jus de maquereau est lamentable, mais sans plus.

On retrouve par ailleurs quelques traits de la vie de bureau comme Dilbert sait nous les compter en BD (et comme j'en ai vécu) : le fameux buzzword Bingo, ou le jeu qui consiste à prononcer aussi vite que possible des mots improbables devant un client.

Le récit n'est pas ennuyeux pour autant, et la fin est même plutôt réussie (sauf que Machintruc[2] meurt à la fin ;-), ce qui est déjà beaucoup mieux que celle de 99F, de Beigbeder. Contrairement à Houellebecq et Beigbeder, pas une once de cul. Rien. Limite décevant ;-). C'est presque un acte de bravoure pour ce genre de littérature ![3]

Alors non, je n'ai pas détesté Le blog de Max, je ne me suis pas ennuyé, je n'ai pas non plus été déçu. Et pour être franc, si je devais écrire un livre, j'aimerais qu'il soit au moins aussi bien que celui-là. Et c'est là que mon coté boy-scout reprend le dessus : je ne fais pas à autrui ce que je ne voudrais pas qu'on me fasse, à savoir descendre le bouquin juste parce qu'il utilise le phénomène des blogs pour se faire connaître.

Notes

[1] il semble acquis que c'était la même pour tout le monde, j'ai vérifie auprès de deux autres blogueurs...

[2] nom supprimé pour cause de spoiler et parce que j'ai un mental de moineau et un coeur de pucelle.

[3] C'est même l'un des principaux avantages de Plateforme, de Houellebecq : on lit un bouquin de cul tout en ayant l'air de suivre l'actualité littéraire ;-)

Firefox and Thunderbird have been awarded TUX Readers' choice

Read the TUX press release for more details.

  • Favorite Web Browser: Firefox
  • Favorite E-Mail Client: Thunderbird
  • Favorite Distribution: Kubuntu/Ubuntu
  • Favorite Communications Tool: Gaim
  • Favorite Productivity Suite: OpenOffice.org
  • Favorite Game: Frozen Bubble
  • Favorite Design Tool: GIMP

(TUX is a small but growing Linux magazine dedicated to the new Linux user).

How funny to see listed the Linux configuration and set of apps I used before I switched to the Mac...

jeudi 1 septembre 2005

Revue de presse du Libre

Actu Firefox en francophonie

Microsoft et les standards : un pas en avant, un pas en arrière

D'après un article d'Infoworld, Microsoft ne va plus supporter XHTML 1.1 dans ASP.Net 2.0 et se rabat sur le XHTML 1.0 transitionnel. Le WaSP tente d'expliquer la démarche. Pour ma part, je renonce à comprendre pourquoi MS semble parti pour conserver l'impossibilité d'IE de lire des documents servis avec le type MIME application/xhtml+xml, alors qu'on nous promet presque simultanément des progrès du coté des standards.

Quelle limite à l'utilisation du contenu RSS ?

J'ai une question philosophique qui me triture les méninges depuis quelques heures, et je voulais l'aborder avec mon lectorat. Avant de débattre de grandes idées, revenons à ce qui a provoqué cette question...

Il y a quelques jours, je découvrais qu'un blogueur de MSN Spaces reprenait un de mes articles intitulé Le pirate, ce bouc émissaire. Bien sûr, l'étourdi oubliait malencontreusement de citer l'auteur de l'article (votre serviteur, pour ceux qui n'ont pas encore bu leur café du matin). J'ai écris à MSN, j'ai reçu une réponse automatique, et j'ai écrit Allo Ducon ? le piratage, c'est mal !. Depuis, je suis en contact avec Microsoft à Redmond sur le sujet pour piratage de contenu.

Quelque semaines auparavant, j'ai découvert qu'un site d'extreme droite utilisait l'image de mon fils Robin (celle où il tire la langue) pour illustrer un article incitant à la haine raciale. J'ai demandé à leur hébergeur de supprimer l'image pour les raisons qu'on imagine, et j'ai écrit à la rédaction, qui a fait amende honorable.

Bref, le sujet me titille depuis quelque temps. J'ai ensuite découvert que mes billets étaient repris dans leur intégralité sur le site LiveJournal, comme par exemple Actu des navigateurs, sans que j'ai donné mon accord ni que mon nom soit cité (il y a toutefois un lien vers l'article original). Je dois préciser que mes textes ne sont pas sous une licence Libre ni Creative Commons, ce qui est le cas des photos que je publie sur FlickR.

Je dois avouer que je l'ai mal pris... Je consacre beaucoup (trop) de temps au Standblog. L'accès au contenu est sans publicité, après avoir envisagé d'en mettre. J'ignore les raisons profondes qui font que je blogue. Il est certain que je prend plaisir à voir mes idées se répandre. Mais voir mon contenu repris par des entités extérieures me gène bigrement.

Voyant mon contenu repris sur LiveJournal, j'ai vu rouge et j'ai décidé de leur faire comprendre que leurs méthodes ne me plaisaient guère. J'ai cherché le formulaire servant à faire remonter mon problème, quand je suis tombé sur la question 155 de la FAQ LiveJournal :

Mon contenu est syndiqué (NdT : repris) sur LiveJournal et je veux pas qu'il y soit. Que puis-je faire ?

Il faut tout d'abord agir du coté de votre serveur pour empêcher d'être syndiqué sur un compte LiveJournal. Par exemple, si le compte syndikqué de LiveJournal utilise vos flux RSS ou Atom, il faut supprimer ces flux pour éviter qu'ils soient repris sur LiveJournal.

Inutile de vous dire qu'à ce moment-là, j'ai eu des envies de meurtre, avant de finir par respirer longuement dans un sac en papier pour me calmer ;-). Mais la réponse de la FAQ LiveJournal ne s'arrêtait pas là, jugez plutot :

Si vous souhaitez conserver le flux, mais empêcher LiveJournal d'y accéder, vous pouvez bloquer l'adresse IP (66.150.15.150) sur votre serveur. (...) LiveJournal n'agira pas si le compte syndiqué utilise un flux fourni par votre site.

J'allais pondre un billet assassin en anglais pour traîner LiveJournal dans la boue, quand j'ai réalisé que LiveJournal avait été racheté par SixApart, chez qui travaille Loïc Le Meur. D'ici à ce qu'une théorie du complot se mette en route, il n'y avait pas loin. J'ai donc écrit à Loïc (pour lui proposer de partager une pizza) et lui parler du problème.

Son collègue Jean-Yves m'a répondu avec justesse que mon contenu, s'il était repris par LiveJournal, l'était aussi par BlogLines et Feedster.

Me voilà donc coincé... Que mon contenu soit repris dans Bloglines ne me gène pas : c'est un aggrégateur ; c'est sa raison d'être. Qu'il soit repris intégralement dans Feedster (un moteur de recherche) me gène déjà un peu plus. Qu'il soit intégralement indexé est une bonne chose, mais pas intégralement repris... Que LiveJournal le reprenne aussi, sans autorisation, c'est pénible, mais c'est surtout la réponse de la FAQ qui est absolument insupportable, dans le genre "t'as qu'a pas avoir de fil si tu veux pas que je te pique ton contenu". Enfin, le pire du pire, c'est l'attitude du petit con de MSN Spaces qui pompe le contenu en laissant entendre qu'il en est l'auteur.

Voilà pourquoi je suis passé à DotClear 1.2.1, qui permet de brider le contenu des fils RSS, sachant que moi même, c'est un comble, je n'aime pas consulter dans mon agrégateur des fils bridés !

Bon, je vous laisse, je déjeune avec Bloïc ;-)

Mise à jour 1 : Le déjeuner était sympatique, il y a même une vidéo !

Mise à jour plus sérieuse : Laurent Denis / Blog and Blues change de licence et défouraille suite à ses problèmes de parasitisme (non, ça n'est pas un tenia ;-).