mai 2004 (62)

vendredi 28 mai 2004

Freebox et porte-jaretelles

Le président et fondateur de Free.fr mis en examen. Bon, ça arrive. Pour abus de biens sociaux. Ah, c'est souvent... Quel patron n'a pas invité sa femme au restaurant aux frais de la boite, hein ? il aurait investi dans tois peep-shows. Ahhh, voilà qui n'est pas banal. et pioché dans la caisse... Roooh, quelle distraction... Les peep-shows auraient servi de couverture à des activités de prostitution à la demande. ah là, non, c'est pas par erreur que ça arrive, ce genre de chose :-)

Je savais que le groupe Iliad (maison mère de Free.fr) s'était largement développé dans le minitel dit rose (particulièrement lucratif), ce qui lui avait permis de disposer de fonds propres puis de lancer son activité free.fr. De là à croire que le patron ait souhaité continuer dans la prostitution et l'abus de biens sociaux, quand même...

Et dire que ces salauds voudraient me facture 4,99 Eur pour XXL ! Bon, je vais planquer ma FreeBox favorite, au cas où la brigade des moeurs débarquerait chez moi...

Le pirate, ce bouc émissaire

L'industrie du disque va mal. Depuis qu'on l'entend dire, qu'on entend parler des licenciements qui se suivent et se ressemblent, on finit par le croire. Mais pourquoi cela ?

J'ai lu dans Management (version papier), un article sur Pascal Nègre (patron d'Universal Music), qui décrypte son parcours et sa méthode. En gros : le matraquage publicitaire. Ca a commencé dès 1989, avec la trop fameuse Lambada, premier tube de l'été formatté pour et lancé par la télévision. Depuis, c'est Star Academy et Pop Stars. Quatrième annonceur sur TF1, juste derrière Danone et Nestlé (groupes agro-alimentaires) et Procter (le lessivier). Seulement voilà, la matraquage marketing a ses limites. Comme le dit très bien le talentueux Vincent Delerm, La Star Academy, c'est pas la Talent Academy.

Alors, l'industrie musicale va-t-elle moins bien ? Si oui, dans quelle mesure ? Et pourquoi ? Toutes les réponses sont dans une excellente analyse, chiffres à l'appui : Industrie musicale, la guerre est ouverte, écrit par Eric Nicolas. Cet article démontre qu'en fait, on a fait grandir artificiellement le marché du disque à grands renforts de pub. Mais que les gens s'en lassent, et finissent par dépenser autrement leur argent, par exemple dans les DVD ou des systèmes de Home Cinema. On a fait grossir le soufflé, et maintenant il s'effondre. Oui, acheter des albums stupides chantés par des produits marketings formatés en direct à la télé, n'a eu qu'un temps. C'était de la merde, et le public a fini par s'en rendre compte. Au sujet de la téléréalité, on pose à Pascal Nègre la question Quatre mois d'antenne, c'est le bingo assuré pour Universal ?. Réponse tombe, toute simple : Et alors, je ne suis pas l'abbé Pierre ! On s'en serait douté. Ne serait-ce qu'au niveau de la rémunération : 150.000 Euros par mois, sans compter les stock-options (source : Management).

Alors Pascal Nègre se doit de trouver un bouc émissaire : l'internaute, quitte à prendre quelques libertés avec la vérité (les 6, et 18 mai). Toujours dans Management, il annonce tout de go, et avec une élégance qui démontre un certain art de vivre : J'en ai ras le cul de ne jamais lire que tout ça est le résultat du piratage. Ah ça, je comprends qu'à la perspective de se faire virer d'un poste aussi bien rémunéré provoque des écarts de langage. Mais la vérité, la dedans ? Un rapport universitaire américain (PDF, source : Management et Eric Nicolas) démontre justement que le P2P fonctionne comme une radio, assurant la promotion des titres.

Enfin, on oublie souvent de dire que l'industrie musicale trouve d'autre moyens (bien plus dispendieux) de vendre des produits dérivés hors de prix, comme les Ring Tones, ces sonneries pour téléphone portables, avec des marges allant jusqu'à 55% pour les maisons de disque.

Bref, même pour une personne honnète comme votre serviteur, il est de plus en plus difficile d'acheter légalement de la musique pour l'écouter comme bon lui semble : avec les dispositifs anti-copie, impossible de l'écouter sur mon auto-radio (je ne laisse pas de CD originaux dans ma voiture, pas folle, la guêpe !) ni mon iPod, qui sont les deux façons préférées d'écouter de la musique.

Alors voilà, à force de :

  • Vendre des produits de qualité décroissante ;
  • Privilégier le matraquage marketing à la qualité de la production ;
  • Prendre par défaut tous les clients pour des truands et le crier haut et fort, quitte à mentir ;
  • Empêcher les utilisateurs légitimes de consommer le produit comme bon leur semble ;
  • Restreindre les libertés individuelles en influençant les législateurs ;

...il ne faut pas s'étonner si on rue dans les brancards.

Je laisse la conclusion à l'un des grands patrons de l'industrie française du disque, interviewé par Télérama sous condition d'anonymat :

Ca fait longtemps que j'ai compris qu'on allait tous dans le mur. Que le modèle économique fondé sur le CD était en train de s'effondrer... Il ne faut pas être sorcier pour voir que tout est à réinventer. Tout ! Mais parler de ça en ces termes-là, par les temps qui courent... (...) Le problème, c'est qu'on s'est tous désintéressés de la partie la plus importante du métier : la production. Découvrir des artistes de qualité, les soutenir, c'était ça, le métier. Mais avec le temps, on a perdu la main. Beaucoup d'artistes se produisent seuls, les gros parce qu'ils ont les moyens, les petits grâce aux nouvelles technologies. Résultat, nous sommes devenus des marchands, des intermédiaires en charge de la promotion et de la distribution. Et comme aujourd'hui, la distribution de la musique risque aussi de nous échapper...

J'espère que Pascal Nègre n'a pas trouvé qui était ce collègue qui dit un peu trop franchement la vérité. Sinon, il risque fort de passer un sale quart d'heure !

Mise à jour :

Une délicieuse interview de David Crosby (celui de Crosby, Still, Nash and Young, et aussi des Byrds)

The people who run record companies now wouldn't know a song if it flew up their nose and died. They haven't a clue, and they don't care. You tell them that, and they go, "Yeah? So, your point is?" Because they don't give a s---. They don't care. They're actually sort of proud that they don't care. Look at it this way. A couple of years ago, somewhere between a fourth and a third of the record business was owned by a whiskey company, who shall remain nameless, but were notably inept at running a record company. And they sold it to a French water company, who shall also remain nameless, but knew even less. Now, those guys haven't a clue! (laughter) They haven't a clue. And they don't care about having a clue. They are trying to run it as if they're selling widgets, plastic-wrapped widgets that they can sell more of. And they want easily definable, easily accessible, easily creatable, controllable product that has a built-in die-out, so that they can create some more.

Allez, je me fends d'une traduction pour les anglophobes :

Les gens qui dirigent les maisons de disque ne reconnaitraient pas une chanson s'ils en avaient une sur le bout du nez. Il n'y comprennent rien et il s'en fichent. Vous leur dites, et ils répondent Oui, et alors ?, parce qu'ils s'en contrefoutent. Ca ne les intéresse pas. D'une certaine manière, ils sont fiers de ne pas s'intéresser à cela. Voilà comment on peut voir les choses : il y a quelques années, entre un quart et un tiers de l'industrie du disque appartenait à une société qui fait du whisky, dont je tairais le nom (NdT : Seagram, qui appartient à la famille Bronfman), mais qui était notablement inapte à faire fonctionner une entreprise qui fait des disques. Et ils l'ont vendue à une entreprise française dans le domaine de l'eau (NdT : tout le monde aura reconnu la Générale des Eaux / Vivendi), que je ne citerais pas, mais qui s'y connaissait encore moins. Ca c'est vraiment des gens qui n'y connaissaient rien du tout ! (Rires). Mais alors, rien du tout. Et ils s'en fichent, de n'y rien comprendre. Ils essayent de diriger cette entreprise de vente de bidules, des bidules en plastiques mis sous cellophane, et ils essayent d'en vendre encore plus. Ils veulent un produit définissable, aisément accessible, facile à créer, contrôlable, qui se périme tout seul, pour qu'il puissent en créer d'autres.

Par ailleurs, j'ai trouvé via un lecteur un communiqué de presse de l'ADAMI, qui démontre que tout le monde, dans l'industrie du disque, ne croit pas à une solution purement répréssive. Une lueur d'espoir, tous n'ont donc pas l'âme aussi sombre que celle de Pascal Nègre (pardonnez-moi ce mauvais calembour, je n'ai pas pu résister...)

Messageries et annuaires d'entreprises passent à l'Open Source

Messageries et annuaires d'entreprises passent à l'Open Source

Voilà un article qui fait bien plaisir (Sam TM) : Messageries et annuaires d'entreprises passent à l'Open Source.

Hier méconnus, voire méprisés, ces logiciels libres offrent aujourd'hui une alternative complète et normalisée pour toutes les applications de messagerie et d'annuaires. Par rapport aux produits propriétaires, la robustesse et la sécurité, l'universalité, l'indépendance vis-à-vis des éditeurs et le coût constituent autant de facteurs d'adoption. Les gouvernements ne s'y sont pas trompés, incitant souvent leurs administrations, et par voie de conséquence leurs prestataires, à adopter ces produits libres.

Voilà un discours que je tenais il y a maintenant 8 ans, à propos des standards (LDAP, POP3, IMAP4 et SMTP??) quand j'étais chez Netscape. Il faut bien reconnaitre que depuis, les implémentation Libres de ces protocoles autant du coté serveur que client (Mozilla 1.7, Thunderbird) ont tellement gagné en qualité et en popularité que la question de rester sur des logiciels et protocoles propriétaires ne se pose presque plus. C'est en tout cas ce que je constate fréquemment lors de rendez-vous avec des très grands utilisateurs (plusieurs milliers de boites aux lettres), qui migrent depuis MS-Exchange en masse.

Ouarf, me voilà célèbre !

Faisant ce matin une recherche sur un moteur... de recherche italien (si, si), j'ai regardé les résultats de nitot, juste pour voir s'il me donnerait des résultats français. Et voilà sur quoi je tombe : The Business Benefits of CSS, publié sur macromedia.com, un vague repompage de mon article sur DevEdge (voir la VF). Ah, ça fait bizarre de se retrouver un peu plus d'un an en arrière... Tant de choses ont changé... Mais je ne sais pas si j'aurais envie de revenir dans cette situation !

jeudi 27 mai 2004

Blogzinet s'améliore de jour en jour

Vous connaissez BlogZinet, ce blog maintenu par l'infatigable (co-)responsable de Mozillazine-FR ?

Son auteur aborde des sujets comparables à celui du StandBlog, à savoir l'actualité des navigateurs et des usages de l'Internet. Dernièrement, je me suis surpris à penser à des idées d'articles et à les retrouver sur BlogZinet avant même que j'ai le temps de publier les miens. C'est le cas pour les articles suivants, dont je vous recommande chaudement la lecture :

  • Traque par e-mail : ou comment les spammeurs vous traquent et vérifient que votre adresse mail est bien valide. Nons content de dénoncer la pratique, BlogZinet explique comment, dans Mozilla éviter cela (chose que j'ai mis en pratique il y a bien longtemps, sans avoir rédigé un article sur le StandBlog pour expliquer son intérêt).
  • Un article sur Netscape 7.2 et sa parenté avec Mozilla 1.7. (Avec citations de Daniel Glazman, s'il-vous-plait !)
  • Google sera-t-il le nouveau Netscape ?. Ah, la bonne question. J'en ai une autre, concommitante : Google saura-t-il tirer parti du logiciel Libre pour tirer son épingle du jeu ? (cf mon article Sergei, entre toi et moi, de septembre 2003).

Bref, BlogZinet fait un excellent travail de recherche et de publication. A lire absolument et régulièrement !

mercredi 26 mai 2004

Citation du jour

Jean-Pierre Raffarin, dans une interview sur France Inter donnée ce matin, prend parti pour les standards (Mise à jour : il a parlé de communication VoIP et non pas de standards ou d'Internet) et les logiciels Libres. Extrait de la dépèche AFP, à propos des économies que doit faire l'administration et des moyens qui peuvent participer à cette meilleure gestion :

"faire en sorte que les communications inter-administrations passent par internet" et "l'utilisation des logiciels libres", jugeant qu'il y a "plus de 100 millions d'euros à économiser"

Je n'arrête pas de le dire. Mais il faut bien reconnaître que l'impact est probablement plus efficace quand c'est le premier ministre qui le dit ! (Source : David Bellot, M. FrenchMozilla)

mardi 25 mai 2004

En lisant LinuxFR

On y trouve quantité de bons liens, sur LinuxFR... Une sélection de ces derniers jours :

La vérité sur Linux !

Enormissime, c'est énormissime... Un groupe de réflexion américain (malgré son nom français), met en doute le fait que Linus Torvalds a bien écrit le noyau Linux. Dans une réplique typiquement torvaldsienne, Linus confirme qu'il a servi d'homme de paille pour le père Noël et la petite souris qui s'occupe des dents des enfants ! Bien sûr, Totalement Crétin(s) se délecte de la nouvelle. A noter aussi, la phrase d'Andy Tanenbaum à propos du type ayant commis ce rapport (qui serait risible s'il n'était nuisible) : My conclusion is that Ken Brown doesn't have a clue what he is talking about. Notons que Ken Brown est le président du groupe publiant le rapport, et que s'il refuse de citer les commanditaires du projet, on sait que Microsoft finance le groupe de réflexion. Sûrement un hasard, ça ne peut pas être autrement.

Rappelons qu'en 2002, une affaire comparable avait eu lieu. Elle impliquait le même groupe, qui s'en était pris à la fameuse licence Libre GPL. Je ne saurais trop vous recommander de lire l'article de RobLimo sur ce sujet. La description de Brown (qui date de deux ans déjà) est édifiante.

Le vrai problème derrière ces tentatives lamentables de manipulation de l'opinion publique, c'est qu'on pourrait croire qu'il n'y a pas de fumée sans feu, que même ces thèses completement capillo-tractées ont un fond de vérité.

VirginMega.fr ne passera pas par moi

Grand amateur de musique, fana de nouvelles technologies, adepte du baladeur depuis que j'ai pu m'en acheter un (en 1979 ou 80, je crois), j'ai accueilli l'arrivé du site VirginMega.fr avec soulagement. Enfin, je pourrais écouter de la musique téléchargée (légalement) sur mon iPod chéri.

Je dégaine donc mon navigateur Mozilla, me dirige vers http://www.virginmega.fr/ et paf, première déconvenue : Mon navigateur n'est pas autorisé : Le navigateur que vous utlisez (sic) ne vous permet de surfer sur ce site. Pour surfer sur ce site nous vous recommandons d'utiliser Internet Explorer comme navigateur. Euhhh, si on m'oblige à utiliser IE, c'est pas une recommandation, c'est une obligation !

Qu'à cela ne tienne, en utilisateur bien élevé, je revérifie la configuration du firewall, je fais un tour sur Windows Update, je mets à jour mes définitions d'antivirus, je croise les doigts, me mords les lèvres (pour ne pas jurer) et, dans un moment qui reste rare, je lance Internet Explorer pour aller visiter VirginMega.fr et sa page d'aide, laquelle m'indique pourtant Le site VirginMega.fr est cependant consultable par tous les types de systèmes d'exploitation (Mac, Linux) et tous les navigateurs Internet. Ah bon ? On m'aurait menti ? J'ai bien Windows (pour l'instant), j'utilise Internet Explorer (toujours pour l'instant et malgré moi), que me manque-t-il ? Windows Media Player 9, me dit-on... Ah... Ca me dit quelque chose. J'en ai eu une version avec Windows XP. La version 8. Mon Windows est trop vieux ? Il faut que je télécharge les 8 à 12Mo ? Mais je n'utilise pas ce logiciel, moi ! Pour la musique, j'ai iTunes et pour les videos, j'ai VLC (qui est libre, lui...) Mais j'ai un doute, tout d'un coup. Je me souviens d'une entourloupe. Un p'tit coup de Google, et hop, je retrouve l'article qui m'avait dissuadé de passer à la version 9. Je le relis et constate que j'ai été bien inspiré de ne pas mettre à jour Windows Media Player, lequel peut décider de ce que je peux lire ou non sur ma machine. Ouf, j'ai failli me faire b... Comble de l'hilarité, je découvre sur la fiche WMP de telecharger.com, une citation qui, tirée de son contexte, prend un sens tout à fait délicieux (enfin, surtout pour ceux qui apprécient la sodomie) : Obtenez plus de plaisir, à votre manière, grâce à Windows Media Player 9 Series. Oui, mais non, là je sens que je vais passer mon tour !

Je résume... Pour acheter de la musique chez VirginMega.fr, il faut utiliser :

  • Windows ,
  • Internet Explorer (version Windows),
  • Windows Media Player dernière version, avec un contrat de licence inacceptable,
  • un lecteur de musique compatible (donc pas mon iPod tout récent, qui accepte pourtant les MP3),
  • abandonner le droit de faire ce qu'on veut de ses fichiers sur sa propre machine (grâce au contrat de licence de WMP 9).
  • s'engager au nom des 6 prochaines générations à sacrifier son fils ainé sur l'autel du culte de Redmond

A coté de tout cela, les erreurs de conception du site font ricaner :

  • utilisation abusive de frames/cadres pour masquer la véritable URL ;
  • 6 tables imbriquées sur 2 niveaux rien que pour m'afficher le message d'erreur cité précédemment ;
  • page non valide (mais bon, à ce niveau-là, je n'esperais plus rien non plus, hein)...

Bon, demain, j'écris à servicetechnique@virginstores.fr, et je vous encourage à faire de même pour leur signaler leur incohérence et leur demander si c'est fait exprès ou pas.

Bref, je suis très très déçu, mais ce qui rassure, c'est que je ne semble pas être le seul :

  • homo-numericus.net, Le piratage a de l’avenir
  • Djing.com plus de 24h après avoir commencé ma recherche, je ne peux toujours pas écouter le titre que j'ai acheté...

Dis, Richard (Branson, le patron de Virgin), toi qui est si cool et si fun, si jeune, si décoiffé, qui dérange tant l'establishment en battant des records en montgolfière, t'aurais pas viré ta cuti, dis ?

lundi 24 mai 2004

Retour chargé

Voilà, je m'absente le temps d'un week-end prolongé, et Paf !, vous mettez le monde sens-dessus-dessous ? Oui, je sais, je n'avais pas lancé ma phrase habituelle : N'abimez pas le Web pendant que j'ai le dos tourné, mais ça n'est pas une raison ! Que de surprises ce matin en dépilant les 990 mails reçus pendant ces 4 jours ! Pour ceux qui, comme moi, on déconnecté ce week-end pour aller respirer l'air printanier, voici une petite sélection de ce qu m'a frappé à mon retour. Comme d'habitude, du bon et du moins bon :

Il y a deux autres sujets importants, mais ils méritent un billet séparé. A suivre !

Ah, l'exotisme des îles

Chaque année, Bénédicte (ma femme) et moi passons une dizaine de jours de vacances dans une île exotique, avec un goût prononcé pour Maurice et pour la Guadeloupe, où nous avons d'excellent souvenirs. Cette année, restrictions budgétaires obligent, nous avons opté pour une solution plus courte et donc moins coûteuse, réduisant nos vacances au simple week-end de Pentecôte l'Ascension (merci Larry d'avoir pointé cette bêtise !).

En quête d'exotisme et de repos, nous sommes donc partis pour un archipel qui, nous l'espérions, nous dépayserait. Nous n'avons pas été déçus. Tout était incroyable ! Voici quelque-unes des choses qui nous ont impressionné :

  • Des paysages très variés, qui nous ont rappellé la pointe des chateaux, en Guadeloupe ou encore la Grèce ;
  • La température de l'eau (Bénédicte est très frileuse, et elle s'est baignée sans que je n'ai besoin de la jeter à l'eau) !
  • De drôles de constructions datant de plusieurs milliers d'années avant JC, qui ridiculisent celles de l'ile de Pâques en taille et en mystère.
  • Des petites maisons, laissant apparaître leurs pierres ou peintes en blanc avec des volets de couleur, rappelant celles qu'ont peut trouver dans les cyclades ;
  • Des spécialités culinaires à base de produits initialement importés d'orient et de toutes sortes d'ingrédients cuits avec, qui pourrait rappeler la pizza italienne, qui existe en quantité de variétés, fonction des restes de nourriture de la semaine. Il faudrait aussi mentionner leurs boisons fermentées, délicieuses et fabriquées avec des fruits et du miel.
  • Des autochtones ouverts et sympathiques, toujours prêts à discuter, parlant très bien français, bien qu'ils aient leur propre langue (totalement incompréhensible, croyez-moi !)
  • Une musique très spécifique, avec des instruments qui ont des équivalents en Tunisie, et des danses locales qu'on pratique aussi en Calabre (Italie) ;
  • Une météo très favorable, à en faire pâlir la cote d'azur, et tous les coins prétendûment ensoleillés.

Ce week-end donc, nous avons redécouvert la Bretagne, et c'était extraordinaire.

Le cap Fréhel, la pointe du raz, Audierne, Vannes, le chouchen, le cidre, les galettes de sarrasin, le golfe du Morbihan, les villages comme Locronan (trop parfaite pour ne pas faire penser à Disneyland) ou Huelgoat et bien sûr, les mégalithes de Locmariaquer, tout cela a ravi nos sens. Certes, la Bretagne n'est pas une île, mais elle en a tous les attributs. Et si votre carte routière affirme le contraire, c'est sûrement une grossière faute de monsieur Michelin !

mardi 18 mai 2004

Prenons un peu de recul...

Je vais laisser le standblog en jachère quelques jours, le temps de voir si j'arrive encore à m'éloigner un peu de mon clavier, et laisser reposer mes bras fatigués de trop taper sur mon PC portable.

Pour vous faire patienter, j'ai colorié de rose le thème Philippine. Après tout, c'est bien censé être un thème de fille, non ?

Mais comment fait-il ?

Daniel aurait-il décidé de devenir la success story de l'année 2004 ? Jugez plutôt :

Le Libre, ça marche trop bien. C'est scandaleux ! ;-)

DotClear 1.2 Beta !

Voilà la raison pour laquelle Olivier est tout pâle, les valises sous les yeux et le sourire malgré tout : DotClear 1.2 Beta est sorti !

Pour avoir déjà testé le cache SQL (depuis quelques jours), je peux vous dire que c'est un vrai plaisir. Et le nouveau thème, DotParking, est sublime...

Ca bouge sur les standards

Le printemps sévit aussi sur les standards en anglophonie. Voici une belle salve de nouveautés :

Ca bouge chez Mozilla

C'est sûrement le printemps qui leur fait un effet pareil. Voyez plutôt :

Mais jusqu'où s'arrêteront-ils ? (C) Coluche, bien sûr.

Papy, c'est quoi le piratage ?

Ah, pas facile d'être grand-parent. Avec tous ces enfants qui sont bien plus doués que vous en informatique. Alors on peut se tenir au courant en lisant Notre temps, le magazine des retraités branchés. Et même si on est pas grand-parent, apprendre beaucoup en lsant cette série d'articles très didactique, sur la sécurité informatique appliquée à l'utilisation familiale d'un PC :

L'important, c'est la position

Cela fait quelques temps que je ne suis pas allé sur Position Is Everything. Heureusement, un des participants à la liste Interop (que je recommande à tous ceux qui s'intéressent à la compatibilité des sites publics avec les navigateurs Libres et standards) me signalait l'arrivée de nouveaux articles de qualité sur le site. En effet, on y trouve une liste détaillée des différences de comportements entre IE et les standards. Le but n'est pas tant de dire du mal d'IE/win (il est impoli de tirer sur l'ambulance le corbillard) que de fournir des solutions permettant d'utiliser le positionnement CSS en dépit des problème rencontré avec l'ancêtre qui venait de Redmond. On trouve en particulier 3 nouveaux articles :

En plus, toute une série d'articles, plus anciens, est disponible (suivre le lien next IE demo en haut à droite de chaque article...) Bonne lecture !

lundi 17 mai 2004

Le nom de produit qui tue au Scrabble

Vous connaissez peut-être l'intérêt que je porte aux solutions de publication de contenu conformes aux standards et, par ailleurs, aux logiciels Libres. En substance, je m'intérèsse aux solutions simples et élégantes (voire Libres) pour publier de l'information sur le Web.

Coté blog, j'ai déjà mis la mis sur l'incontournable DotClear, dont je ne cesse de chanter les louanges ici-même.

Coté CMS, je place de grands espoirs dans Spip-Agora, une variante de spip

Mais il reste aussi le domaine des Wikis. Des quoi ? crie-t-on du fond de la salle. Allez, je me fends d'une petite définition piquée sur le plus beau des wikis, Wikipedia

Un Wiki est un site web dynamique dont tout visiteur peut modifier les pages à volonté. Il s'agit d’un concept assez récent, bien que la technologie nécessaire existe depuis plusieurs années. Le nom Wiki provient de l'hawaïen "WikiWiki" qui signifie vite. Ward Cunningham, le créateur de Wiki, choisit ce nom pour former un diminutif à partir de "WikiWikiWeb". Le principe est simple : il s'agit d’un modèle coopératif de rédaction de documents. Concrètement, n'importe quel visiteur a le droit de modifier la page qu'il est en train de lire. Les modifications sont ensuite enregistrées et toutes les versions historiques pourront être accessibles (comme dans un logiciel de gestion de versions). Ainsi, un premier auteur va rédiger un article, un second va le compléter, puis un visiteur va corriger une erreur qu'il aura remarquée en navigant sur le site.

Oui, alors coté Wiki, on en trouve des Libres, des conformes, des Libres et conformes (comme wikini), mais des Libres, Conformes, écrits en Java et incroyablement flexibles, ça tardait à venir.

Le mal est désormais réparé : voici XWIKI, écrit par mon ex-collègue et ami Ludovic Dubost, brillant informaticien. Il est sous licence GPL, ce qui ne gâche rien, et la liste des fonctionnalités est longue comme un jour passé devant IE.. Bon courage à Ludo, avec qui j'ai plusieurs fois eu l'occasion de parler architecture et standards tout au long de son projet. Si le projet vous plait, sachez qu'un service complémentaire, XWiki.com propose l'hébergement de sites basés sur XWiki.

Et pour ceux qui n'ont toujours pas compris l'intérêt ou le principe des Wikis, je vous conseille d'aller tester, soit sur Xwiki.com, soit en parcourant l'impressionnant Wikipedia.

En vrac !

  • La ville de Paris, coincée entre Libre et propriétaire. Microsoft, prêt à faire tous les compromis possibles pour en pas perdre un marché de 160 millions d'euros. Ah, si seulement le quart pouvait être alloué au Libre...
  • Un nouveau blog sur les standards, par Raphaël, monsieur Alsacréations
  • Je me suis encore pris le bec avec quelqu'un qui me soutient que les standards du web ne servent à rien, et qu'il n'y a aucun avantage à créer des sites dans cette optique. Et voilà le résultat...
  • En voilà une qui devrait se retrouver dans la catégorie trop de standards : Mozneolithique et Moziris : cherchez la p'tite bête !

samedi 15 mai 2004

Drame familial à propos du StandBlog

Oui, j'ai vécu un terrible drame familial à propos du StandBlog. Ma fille, Philippine, 4 ans, était très triste depuis quelques jours de voir que son frère de 7 ans, Robin, avait sa propre feuille de style. Bien sûr, du haut de son jeune âge, elle ne m'a pas demandé si je pouvais remplacer le PNG de Robin dans ma CSS par un JPEG de Philippine via un background-image. Non, c'était plutôt moi z'aussi ze veux être sur l'ordinateur de Papa pour que ses copains ils me voient ! (et encore, là je vous fais la version sans les sanglots). En bon père ne pouvant résister à la détresse de sa petite fille, je me suis fendu d'une nouvelle CSS, Philippine, que vous pouvez retrouver dans le Style Switcher qu'Olivier m'a gentiment remis. Du coup, on peut retrouver aussi les anciens styles (Revisited, Guadeloupe, Ciel bleu & co) qui ont fait le bonheur de générations de lecteurs (salut, M'man !)... Olivier, avec son DotClear et sa gentillesse, c'est un type modeste et talentueux qui, quotidiennement, oeuvre silencieusement pour la paix des familles et du monde : encore une facette inconnue de ce personnage et des bienfaits du logiciel Libre ! (Note à moi-même : penser à atterrir en douceur après une telle envolée lyrique. Prendre des gouttes pour aider)

Brevets logiciels : Andy Grove, avec nous !

Lu dans un article des Echos (abonnement nécessaire), une citation intéressante d'Andy Grove, co-fondateur d'Intel, société qui détient un quasi monopole sur le marché des semi-conducteurs :

Andy Grove, cofondateur mythique de la société Intel, a même souligné l'an dernier que le brevet logiciel était un frein à l'innovation où des entreprises peuvent vivre de leur portefeuille de brevets sans pour autant vendre des produits finis. Pour appuyer ces dires, Andy Grove soulignait qu'aux Etats-Unis les coûts d'un litige sur les brevets logiciels étaient passés de 5 millions de dollars par an en 1982 à 4 milliards de dollars en 1998, faisant le bonheur des cabinets juridiques

Par ailleurs, on lit ceci :

Microsoft sponsorise la présidence irlandaise de l'Union européenne, qui pousse le vote du Conseil des ministres, explique Jacques Le Marois, PDG de la société MandrakeSoft, l'un des signataires de la lettre envoyée au président de la République.

Je connais Jacques Le Marois depuis plusieurs années. C'est un garçon brillant et pondéré. Aurait-il lui-aussi succombé au charme vénéneux de la théorie de la conspiration ? Comment une société privée, qui plus est extérieure au continent Européen, pourrait sponsoriser la présidence Européenne ? Qui dit sponsor dit influence, c'est une certitude. Bref, ça paraît incroyable. Ca semble fou... J'ai bien envie de dire à Jacques de redescendre sur terre, d'arrêter de dire de telles âneries. Et pourtant, il a raison. (Je viens de voir un communiqué de presse exprimant l'indignation de plusieurs partis de gauche en France, Belgique et Allemagne sur cet état de fait).

Un rapide rappel des faits :

  • L'Europe est sur le point d'adopter les brevets logiciels, malgré un bon départ au niveau du parlement européen, en septembre dernier.
  • La Belgique et l'allemagne ont déjà dit non aux brevets logiciels. Quelle mouche pique la France ?
  • les éditeurs de jeux vidéos, les éditeurs de logiciels, les communautés de logiciels Libres sont unaniment contre une telle décision. Qui est pour ? Les avocats spécialisés dans la propriété intellectuelle, qui voient là une manne inespérée qui pourrait multiplier leur chiffre d'affaire ; et aussi les filiales européennes des éditeurs nord-américains, bien sûr.
  • Aux USA, le système des brevets logiciels et chaque jour plus contesté, car tout le monde peut constater qu'il est complètement perverti et donne lieu à d'impressionnants rackets (cf le discours d'Andy Grove, ci-dessus).

Rappelons que les brevets sont faits pour faits pour protéger l'innovation. Ils ont fonctionné avec beaucoup d'efficacité à l'ère industrielle, mais ne peuvent pas s'appliquer au logiciel, comme nous l'avons déjà démontré.

Opera, Dabber, licence CPL, Camino

  • Opera 7.5 est sorti. Pour l'instant, il existe pour Windows et en anglais uniquement, pour la modique somme de 34 euros (ou une bannière de pub). Une preuve supplémentaire que Internet Explorer et complètement dépassé par la concurrence à tous points de vue. Pour plus d'info, voir le billet de Blogzinet.
  • Microsoft goûte (encore) au code ouvert, avec la publication de Windows Template Library sous licence CPL. Excellente analyse de la CPL par l'ami Gerv. A noter : l'interaction perverse de cette licence avec les brevets logiciels. Microsoft permet l'utilisation du logiciel, meme s'il contient des parties brevetées, mais vous interdit de les poursuivre pour violation d'autres brevets. Par contre, ils se réservent le droit de le faire. On en peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, sauf moi !, affirme ainsi Redmond.
  • Sasser-Dabber : le double effet ''Kiss Cool''. Le virus Dabber s'infiltre dans un trou ouvert par le virus Sasser et permet la prise de contrôle à distance. Diabolique ! Et cessez de rire, c'est votre machine Windows qui est la victime...
  • Si vous pensiez être à l'abri derrière un firewall logiciel et un anti-virus, assurez-vous que Norton est à jour, on vient d'y découvrir 4 nouvelles failles de sécurité
  • La crédulité des utilisateurs de Mac OSX maintenant exploitée, avec l'arrivée d'un cheval de troie destructeur. Pour la promotion du film avec Brad Pitt ?
  • Ludovic Hirlimann, contributeur français à Camino lance la localisation de la prochaine version de Camino.

vendredi 14 mai 2004

La preuve par l'exemple

Movable Type, probablement l'outil de blogue le plus populaire, change de licence, et la communauté des utilisateurs hurle au scandale, à juste titre. Oui, maintenant que la société Six Apart, fondée par les sympathiques Ben et Mena Trott, a atteint une taille critique, il est temps d'évoluer, et de faire rentrer un peu plus l'argent dans les caisses. Les utilisateurs se sentent floués et pour tout dire, trahis, et je les comprends.

Il y a quelques mois, nous cherchions un module de blog pour Mozilla Europe, en vue de l'utiliser pour gérer les actualités dans les différentes langues. DotClear n'était pas encore disponible en plusieurs langues et ne répondait donc pas à nos besoins. Le candidat le plus logique était donc Movable Type. Axel Hecht, membre du bureau de Mozilla Europe, utilise déjà ce logiciel et en est ravi. Nous avons donc regardé ses conditions d'utilisation, pour conclure qu'il y avait trop d'incertitudes dans le modèle Movable Type pour que nous puissions nous appuyer dessus. Aussi avons nous finalement décidé de faire manuellement les mises à jour du site, en attendant qu'un logiciel Libre, sous licence GPL ou comparable nous convienne.

Cet épisode malheureux est une leçon sur l'importance de la licence pour les logiciels, même gratuits. Dans le fond, ça n'est pas le prix qui compte, c'est la liberté. Certes, Movable Type peut être largement personnalisé, modifié, et il est gratuit. Et pourtant, il n'est pas sous licence GPL. Ce qui pouvait ressembler à un détail il y a quelques semaines est aujourd'hui un problème fondamental. Demandez aux utilisateurs de Movable Type ce qu'ils en pensent. Ils viennent de mesurer la différence entre gratuité et liberté. A entendre leurs cris, elle est de taille.

jeudi 13 mai 2004

Si ça passe, c'est la mort

Voilà un titre à la hauteur de la situation. C'est une citation, trouvée dans l'article mentionné précédemment sur les brevets logiciels. La phrase est d'un des dirigeants de l'assocation qui regroupe plus de 4.000 personnes travaillant dans le secteur vidéo.

Jean-Paul Smets, directeur de Nexedi, renchérit : Nous ne sommes pas du tout sûrs de pouvoir poursuivre nos activités si le projet du Conseil est adopté, parce que, tôt au tard, nous devrons affronter un contentieux pour violation de brevets. Et nous ne pourrons certainement pas y faire face, alors que nous avons dépensé des années et des sommes importantes en recherche et développement

En tant que président de Mozilla Europe, j'affirme que le passage de cette loi permettant les brevets logiciels serait pour nous une très mauvaise nouvelle. Sur les 30.000 brevets déjà déposés à l'OEB et en attente de régularisation, il est extrêmement probable que plusieurs d'entre eux nous touchent. Quelques exemples issue de la terrifiante page Patented WebShop :

Voilà déjà pour 6 brevets, dont on m'a donné les URL pour que je puisse les voir. Mais bien d'autres fonctionnalités, comme la barre de progression, (que tout le monde utilise, et Mozilla aussi) sont déjà brevetés.

Si la loi passe, nous sommes pris dans une nasse. Comment une structure comme Mozilla Europe, qui a un rôle important à jouer pour permettre aux administrations, entreprises françaises, ainsi qu'aux individus de se connecter à Internet depuis à peu près n'importe quelle machine (Windows, Mac et Linux) et dans une certaine sécurité, comment Mozilla Europe pourrait faire face à une attaque d'une société commerciale sur ces brevets ?

Si une telle attaque a lieu, comment pourront nous survivre, et créer les emplois que nous souhaitons créer ?

Cette question est éminemment politique. Souhaitons-nous créer des emplois en France sur la haute technologie, par exemple avec des PME et du logiciel Libre, ou souhaitons-nous au contraire dépendre plus encore de grands acteurs nord-américains qui contribuent au déséquilibre de la balance commerciale ?

Il y a un homme politique qui a très bien compris l'enjeu, et qui l'exprime à la perfection :

(...) un logiciel est un objet complexe qui rassemble des milliers d'idées élémentaires dont il est très difficile de s'assurer qu'elles n'ont pas chacune déjà été utilisées. Les offices d'attribution des brevets ne pourront pas faire d'enquêtes d'antériorité complètes. (...les brevets) font peser le risque de la vassalisation de l'Europe en matière de technologies logicielles. Qui a écrit cela ? Le candidat Jacques Chirac, lors des élections de 2002.

J'appelle donc la classe politique française à oublier les clivages droite-gauche, à comprendre à quel point ce débat sur les brevets logiciels est vital pour que l'Europe et la France aient un avenir dans les domaines de l'informatique, du savoir, des technologies de la communication. Si l'Europe a une économie de plus en plus tertiaire, (et c'est le cas en particulier de l'Europe de l'ouest et de la France), nous ne pouvons pas nous livrer pieds et poings liés aux grandes entreprises américaines en leur offrant une ultime occasion d'achever l'industrie technologique Européenne, atteignant ainsi un point de non-retour en terme de dépendance vis à vis des Etats-Unis.

Accepter les brevets logiciels en Europe, c'est faire une croix sur l'avenir de notre industrie de la haute technologie et du logiciel. C'est livrer les éditeurs européens de logiciel, les sociétés du jeu vidéo, et les communautés du Libre, tels les bourgeois de Calais, mais sans pour autant sauver la cité. C'est jouer la défaite certaine.

Esperons que les différentes retombées presse mettront un peu de pression au gouvernement Raffarin la dessus. La Belgique et l'Allemagne se sont déjà prononcées contre les brevets logiciels. Seront nous capables de revenir sur le droit chemin ?

Brevets logiciels, migration, Microsoft et nouveau virus sont dans un bateau...

Il faudrait standardiser les tatouages !

Il y a 18 mois, je trouvais sur le blog de Zeldman une amusante image, au point de la mentionner sur mon blog. Comme elle est générée dynamiquement, j'en stocke une copie sur mon serveur perso, histoire de soulager le serveur originel. Et très récemment, je vais visiter les stats de mon site nitot.com, dans un moment d'égarement. Et là, incroyable, je vois ceci :

copie d'écran indiquant 530 requêtes sur l'image du tatouage

Oui, vous avez bien lu, 530 hits ce jour-là sur cette simple image oubliée, 4300 en 10 jours ! En cherchant un peu dans mes logs, il apparaît que c'est Google qui m'envoie tous ces visiteurs. Et pour cause, cette image est la première listée pour le mot tattoo. Oui, je sais, c'est définitivement et totalement crétin...

joli derrière féminin tatoué avec les initiales du W3C...

mercredi 12 mai 2004

Tester Linux pour quelques Euros

Linux, vous en entendez parler en permanence, ici et ailleurs. Alors, pour commencer, comment faire ? Il vous est possible, pour goûter, de télécharger ce que l'on appelle une distribution Live, c'est à dire une version qui tient, compressée, sur un simple CD-ROM, et qui ne nécessite pas d'installer le système d'exploitation sur le disque dur : il suffit de booter depuis le CD-ROM. Parmi les plus connues :

  • Knoppix (voir le site français)
  • Mandrake Move (avec ou sans sa clé USB pour pouvoir sauvergarder vos données)

Mais tout le monde n'a pas l'ADSL. Si vous êtes connectés par un modem asthmatique ou que vous n'avez pas de graveur de CD, des solutions existent. En effet, on trouve souvent, dans les salons informatiques, des stands libres qui vendent une distribution comme la Knoppix pour le prix du CD vierge. Sinon, un magasin en ligne en propose.

Mais j'entends des grognements dans l'assistance... Ah, mais vous êtes impatients, bande de petits canaillous ! Vous la voulez tout de suite, votre Knoppix ? Qu'à cela ne tienne : il y en a une près de chez vous. Où ça ? Chez votre marchand de journaux ! On y trouve en effet, le dernier numéro de Presqu'offert, avec une Knoppix pour la modique somme de 7 Euros.

Evidemment, on peut se demander à quoi sert un système d'exploitation sans les applications (traitement de texte, tableur, jeux videos, navigateur, messagerie, retouche d'image...) Rassurez-vous, Knoppix intègre en standard :

En plus, compte tenu de la licence de ce logiciel, vous pourrez en faire des copies et les donner autour de vous en toute légalité. Et quand vous y aurez pris goût, quand vous voudrez un Linux plus rapide (la lecture et la décompression au vol fait que les distributions Live sont plutôt lentes), vous installerez une distribution Linux comme Mandrake 10. Framasoft a adoré, et moi aussi.

Vite fait mal fait

Ouvert ou Libre ?

Les différences entre Open-Source et Logiciel Libre portent surtout sur des aspects philosophique. C'est pourquoi il est difficile de trouver une description de ces différences qui rallie tous les suffrages. Il n'en reste pas moins que ces différences philisophiques se traduisent concrètement dans l'approche juridique du problème : les licences des logiciels. Dans un article sur la GPL, JDN nous donne une bonne description de l'historique et de l'approche juridique des deux camps. Notons que le juriste qui a écrit l'article semble passer un peu vite sur le fait que le jugement allemand sur la GPL n'est qu'un référé, et ne juge pas vraiment sur le fond, ce qui ne démontre pas stricto-sensu la validité juridique de la GPL. (Source : mon beauf' )

mardi 11 mai 2004

Nouvelle version de Blogger.com.

Plein de nouveaux templates conformes aux standards, et surtout une nouvelle application, réalisée par Adaptive Path, la boite de Jeff Veen, et par Doug Bowman, lequel a recruté parmi les plus connus auteurs/designeurs utilisant les standards, tels que :

Notons que l'application elle même évolue, avec un outil qui produit du balisage sémantique (em, strong, etc.) avec une prévisualisation avec un coup de JavaScript :

Copie d'écran du service blogger.com

Tout cela n'a l'air de rien, mais c'est bien la preuve que les hébergeurs majeurs de la blogosphère comme Blogger.com (filiale de Google) et les pionniers, comme TypePad, sont déjà passés aux standards. Et ça, c'est une excellente nouvelle, qui révèle un peu plus l'avancée des standards dans le monde commercial.

Nouveau design

Ca y est, le nouveau design (qui ressemble furieusement à l'ancien) est (presque) fini. Mon petit Robin, qui faisait pour moi l'identité du site, est revenu avec son pull rouge, sa balançoire et son trampoline.

J'ai bien lu les différents commentaires du précedent billet sur le sujet, mais tout cela n'est possible que dans la mesure ou je récupère mon Style-Switcher. Et comme je suis une bille intégrale en PHP, j'ai écrit un rapport de bug pour DotClear (au passage, TRAC, c'est vraiment dément), en vue de faire de ce switcher un plug-in pour DotClear, afin que tout le monde en profite.

Mais revenons aux remarques sur les préférences de styles. Il y a une remarque de fond à faire sur le sujet. Pour le design Web, tout le monde se sent compétent : presque tout le monde a un avis. Pour le designer, c'est dramatique. Le rouge est trop ceci, les caractères trop cela, pas assez de contraste, police trop petite, je préferais avant etc... Le fait est qu'on ne discute pas des coups et des douleurs. Mais aussi, qu'en prenant l'avis de tout le monde, on fait un truc qui n'a pas de personnalité. Comme le dit une histoire traduite de l'américain : Vous comment on appelle un cheval dessiné par un comité ? Un chameau ! Et un chameau, c'est peut être efficace dans le désert, mais qu'est-ce que c'est moche (et je ne vous parle pas de l'odeur) !

Bref, faire un design, c'est montrer son goût, ses choix esthétiques, et donc s'exposer aux critiques. Mais ces critiques sont parfois dures (car après tout, la critique est facile, mais l'art est difficile), et surtout tout le monde à son avis à donner, persuadé de son bon goût. Et c'est là que le bât blesse : quand on regarde le nombre de design pourris sur les blogs et les sites en tous genres, on réalise à quel point c'est dur de faire un beau design. On pourrait presque prendre en pitié les fumiers qui pompent les designs ! ;-)

P.S. : notons que je n'ai aucunement la prétention d'être un designer d'aucune façon. J'ai bidouillé moi même le gabarit, d'après le modèle fourni par DotClear. Rien d'autre !

Les ressources insoupçonnées de la communauté françophone

C'est une des particularités du logiciel Libre : ses communautés, et la liberté qui leur est donnée. Supposons qu'un document vous intéresse, mais il se trouve qu'il est écrit en langue anglaise (au hasard), et qu'il pourrait rendre service à d'autres membres de la communauté. Un simple courrier à l'auteur de l'article, une traduction à plusieurs (pour se partager la tâche), une relecture, et une publication sur un CMS Libre, NPDS et hop, tout le monde peut en profiter. L'auteur est content de voir son oeuvre toucher une plus large audience, et les francophones profitent de cette nouvelle ressource. Ce que je vous raconte là n'est pas produit de mon imagination : ça se passe même tous les jours, et pas plus tard qu'à l'instant, avec la publication de Migration et intégration de Mozilla, traduction d'un article que j'avais déjà mentionné, par Nigel MacFarlane, auteur de RAD with Mozilla

Au delà de cet article, on peut voir une illustration de ce qui n'aurais jamais été possible avant Internet. Même si vous aviez une furieuse envie de traduire un article en anglais, où auriez-vous trouvé des gens intéressés pour vous aider et le relire ? Où l'auriez-vous publié ? Qui aurait pu lire cette traduction ? Internet a donné la vie à ces communautés d'intérêt, où l'intérêt financier n'est pas le moteur premier de l'action. Au contraire, on rentre ainsi dans l'économie du don. Je donne, je partage. Et plus je donne, plus les gens m'écoutent, me considèrent, et me donnent en retour. Ce partage n'est pas du tout comptabilisé dans l'économie traditionnelle. C'est comme s'il n'existait pas. Et pourtant, il suffit de lire l'article pour le voir à l'oeuvre. C'est un changement radical dans l'évolution de l'humanité, et c'est Internet qui l'a rendu possible. Il nous reste maintenant à préserver l'Internet pour ce qu'il permet, et rendre visible comptablement cette économie du don. Je dévore actuellement des livres sur ce sujet. Celui de Bernard Maris n'était qu'un tout petit début. On peut aussi citer l'essai Microsoft pris dans la toile... chronique d'une mort annoncée que j'avais déjà analysé (voir aussi le compte rendu de Nomablog). Pour paraphraser ce grand penseur de la fin du 20° siècle, à coté duquel Marx et Sartre ne sont que des nains : Ce n'est qu'un combat, continuons le début. Oui, c'est de Coluche :-)

lundi 10 mai 2004

En travaux, encore

Cela fait quelque temps que j'ai envie de revenir au thème Robin, après avoir mis le thème par défaut de DotClear 1.2 Alpha. Comme c'est plus drôle, je fais ça en live. Donc là, il est très problable que pendant que vous lisez ces lignes, je sois en train de bidouiller mes gabarits et ma CSS. Casques de chantier obligatoires pour les lecteurs !

Le billet de Scoble...

Robert Scoble est un personnage intéressant. Employé Microsoft, il blogue plus vite que son ombre, au point que c'en est impressionnant. Accro à son aggrégateur RSS, il affirme lire des centaines de blogs. De toute évidence, il ne doit pas rester beaucoup de temps pour travailler. En plus, il affirme être utilisateur de Red Hat et de Firefox ! (a mon avis, il risque la porte pour cause de traitrise caractérisée...)

Très récemment, il a répondu à deux évènement déjà mentionnés ici et sur LinuxFR :

Sur le premier sujet, Scoble répond en partie à coté. Oui, les applications pourront s'intégrer avec Longhorn, mais seulement de la façon choisie par Microsoft. Autrement dit, des protocoles comme SMB, qu'il a fallu décortiquer pour produire l'excellent Samba, pourront être mis en cause. Et puis il faut bien voir quelque chose : il ne s'agit pas simplement d'interdire l'accès aux autres applications. Il suffit de dégrader suffisament leur fonctionnement pour qu'à coté, la solution 100% Microsoft paraisse plus efficace. Le bidouillage de protocole et d'API est une réalité chez Microsoft depuis longtemps : après avoir nié pendant des années l'existence d'API cachées, Microsoft a révéléle 272 de ces API le 5 aout 2002 (cf les articles du register et de News.com). Il faut se souvenir aussi de la vieille histoire de Windows 1.0 qui refusait de tourner sur DR-DOS, un clone de MS-DOS (oui, je suis conscient de vous parler d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître-euhhh).

A l'époque où DOS, puis Windows étaient des plateformes, c'était l'API qui primait. Mais nous sommes maintenant dans un monde en réseau. Les plate-formes n'ont pas disparues, mais le réseau les a presque eclipsées. Et ce qui compte maintenant, c'est l'interopérabilité. D'où l'importance des standards et des format ouverts.

Revenons au second sujet abordé par Robert Scoble : le rapprochement de Mozilla et de Microsoft. Que les choses soient claires : je ne peux pas parler au nom de la Mozilla Foundation. Mais la dernière fois que Microsoft a approché une équipe de développeurs de navigateurs, c'était celle de Netscape, le 21 juin 1995. Leur proposition était tout simplement digne de la mafia : on vous laisse faire des navigateurs, mais vous renoncez à faire une version pour Windows 95. Ca serait dommage qu'il vous arrive un regrettable accident !. Depuis, on l'a connu, l'accident. Et bien sûr, ça n'en était pas un.

Brendan Eich est l'architecte de Mozilla et l'un des premiers employés de Netscape. Il se souvient bien de cette épisode de l'histoire de Netscape. Et Brendan réplique à Scoble dans InternetNews, avec une idée qui est celle qui a déclenché l'ire de Microsoft en 1995, celle d'une plate-forme Web qui dépasserait la notion de système d'exploitation : le défi de Mozilla est de continuer à améliorer nos excellentes applications comme Firefox, tout en travaillant avec d'autres défenseurs de l'open source et des standards ouverts pour construire une plate-forme convainquante pour Linux, Mac OS X et Windows. On ignore encore si l'histoire se répetera. Mais ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui les choses sont différentes. Le logiciel Libre est là. Et à mon humble avis, ça change tout.

PS : Gerv, de la Mozilla Foundation, fait aussi une réponse pleine de bon sens (pour les anglophobes, il existe une traduction sur BlogZinet). Oui, Mozilla est très en avance en terme de moteur de rendu HTML et d'XML pour les interfaces graphiques. C'est du logiciel Libre, Microsoft peut donc le réutiliser...

samedi 8 mai 2004

Nouveau validateur, goût banane !

Non, c'est promis, je n'ai rien fumé d'illicite (ni rien d'autre d'ailleurs, vu que je préfère la cirrhose au cancer)... Une nouvelle version du Validateur de balisage du W3C est en place, joliment stylée, avec une interface avancée et une FAQ. Plein petites nouveautés supplémentaires sont au programme, comme l'indique l'annonce dans les archives de la liste dédiée pour tout savoir... Rappelons que ce validateur est maintenu par des bénévoles, sous l'égide du W3C.

Des chiffres sur le Phishing

J'ai déjà longuement abordé la problematique du Phishing, grandement facilitée par un énorme trou de sécurité d'Internet Explorer, maintenant bouché. Ce trou permettait à des sites montés par des escrocs de se faire passer pour des sites légitimes, et de demander à l'utilisateur confiant des informations confidentielles, comme ses le mot de passe de son compte bancaire. A l'époque, Microsoft niait tout impact, avant de corriger le problème dans l'urgence, après deux mois d'attente.

Aujourd'hui, on a les chiffres sur la technique du Phishing. C'est terrifiant. Voici un extrait de l'article de ZDNet, citant un rapport du Gartner Group :

11 millions (d'américains) ont cliqué sur le lien présenté dans le courrier (...) environ 1,78 million d'Américains (2% de l'échantillon) se rappellent "avoir communiqué aux pirates des informations sensibles d'ordre financier ou personnel, comme des numéros de carte de crédit ou des adresses de facturation, en complétant un formulaire sur un site web falsifié"

Plus loin :

le nombre de messages trompeurs a été quasiment multiplié par 1.000 depuis un an. Il atteignait 215.643 en mars dernier, contre seulement 279 cas recensés en octobre 2003.

Voir aussi l'article Phishing, quand tu nous tiens, qui détaille ce qu'est le Phishing.

Le temps me manque pour aborder les techniques pour éviter d'etre victime du Phishing. En particulier, il existe dans Thunderbird et Mozilla Mail des préférences visant à éviter ce genre de chose. C'est promis, j'y reviendrais. En attendant, il faut réfléchir à deux fois avant de cliquer à tort et à travers sur des liens dans des e-mails ! Je reprendrais les suggestions citée dans l'article de ZDNet :

  1. est-il normal que je reçoive un message de cet émetteur ?
  2. le contenu du message est-il conforme à ce que je peux attendre de cet émetteur ?
  3. les éventuelles actions demandées sont-elles légitimes, sans danger et en cohérence avec les deux points précédents ?

S'il est difficile de répondre à l'une de ces questions ou si l'une des réponses est négative, le mail doit être directement supprimé ou faire l'objet d'une analyse plus poussée. Même si cette analyse est loin d'être une garantie à 100%, son application permettra de réduire les risques.

Styler les formulaires

Une belle collec' de liens rassemblée par Fast Clemmy, à lire et relire pour apprendre les mille et une façons de réaliser des formulaires joliment stylés.

vendredi 7 mai 2004

JDN-Développeurs commence une série sur le XUL

Voilà qui devrait faire plaisir à LaurentJ et à la communauté XulFR : Voici le troisième article d'une série que j'espère longue, plaisante et insctructive : Les technologies multiplate-forme de XUL. Que quelqu'un fasse une statue à l'effigie de Xavier Borderie !

Les escrocs ne sont pas ceux qu'on croit

France 2 l'a démontré avec brio, les utilisateurs d'internet sont des escrocs. C'est Michel qui nous le rapporte, suite à l'émission Envoyé Spécial. Et si, parallèlement, les grandes maisons de disque ont malencontreusement oublié de verser 50 millions de dollars de redevance aux artistes, c'est parce qu'elles sont parfois un peu distraites, c'est tout !

Répetez après moi : c'est le consommateur qui est un voleur, et l'industrie de la musique et d'une honneteté sans faille, Pascal Nègre en tête !. Je suis sûr qu'à force de le répeter dans les médias, ça va devenir vrai. Forcément.

Pour une poignée de liens

Odieusement piquée dans un mail de l'ami Karl, sur la liste public-evangelist@w3.org (avec l'autorisation de l'auteur) : voici une belle liste de liens récoltée au fil du temps par notre poète à demi-nu, sur la validité des sites Web. A garder sous le coude, et à lire les jours de pluie comme aujourd'hui... Merci, Karl !

Les commentaires entre parenthèse, ainsi que la traduction des titres de liens est l'oeuvre de ma pomme.

Palladium, éternel réssuscité

Je ne sais plus qui écrivait Les rumeurs concernant ma mort sont grandement exagérées, mais ça pourrait très bien être l'increvable Palladium, dont j'ai déjà parlé. D'abord surnommé Palladium (un nom de code), renommé en TCPA puis NGSCB, cet outil en gestation -qui vise à contrôler les logiciels et les documents que vous utilisez sur votre machine- viendrait d'être avorté, nous affirmait Computer Reseller News.

Les partisans de la Liberté s'appretaient à faire pêter le Champomy, et on avait déjà sorti les verres à moutardes sérigraphiés à l'image d'Asterix et de Grominet, quand la terrible vérité est tombée sur nos téléscripteurs (pour les jeunes, le téléscripteur, c'est le truc d'avant le minitel et le fax. Oui, c'est très très vieux) : Même pas mort, nous affirme Microsoft, qui confirme même que la version 1 sera intégrée dans Longhorn, (nom de code pour la prochaine version de Windows) prévu pour mi-2006. Il reste à savoir quel impact cela aura sur les utilisateurs, car il semblerait que ça soit la version 2, dont aucune date de sortie n'est annoncée, qui sera vraiment effective.

Pour savoir ce que l'on reproche à Palladium et ses avatars, j'avais écris un article sur René Tregouet, le Bios et la XBox, et aussi pourquoi l'université de Buffalo, dans la perspective de Palladium, prône l'usage des logiciels Libres. Bonne lecture !

Grand-Maman et Rocco

Et celle de la grand-mère sexuellement obsédée, vous la connaissez ? Elle nous est racontée par Wired (merci Christophe pour le lien), et j'en pouffe encore de rire :

Dimanche dernier, Maria DelGiorno a laissé tomber. Elle a débranché son PC portable et l'a placé avec précaution sous une statue de la Vierge Marie. C'est la seule solution que j'ai trouvée, affirme cette arrière-grand-mère de 67 ans. L'ordinateur était rempli de choses répugnantes. C'était très génant. Mes petits enfants me demandaient sans cesse pourquoi je regardait autant de d'images pornographiques.

La pauvre arrière grand-mère était tout simplement infectée par un spyware bien connu, CWS. Parmi quelques problème provoqués par CWS et cités par Wired :

  • dizaines de pop-up pornographiques
  • centaines de bookmarks pornos rajoutés automatiquement
  • ralentissements ou plantages de la machine
  • collecte de données personnelles pour transmission vers l'extérieur
  • changement des paramètres de sécurité pour installer d'autres applications malveillantes sans prévenir l'utilisateur
  • mise à jour automatique du spyware vers une version plus récente et plus "performante"
  • blocage de l'accès aux sites expliquant comment se débarrasser du spyware.

Ca, c'était la mauvaise nouvelle. La bonne, c'est qu'on ne peut en être victime que si on utilise Internet Explorer sur PC avec la machine virtuelle Java de Microsoft (elle a des trous de sécurité qui permettent à CWS de l'installer).

Finalement, je regretterais presque le bon vieux temps où je n'avais pas d'antispam, et où je recevais quotidiennement des photos de jeunes femmes abondamment siliconées et totalement offertes (contre mon numéro de carte de crédit), avec des promos sur le Viagra (sûrement pour tenir la distance) et aussi l'opportunité de me faire de nouveaux amis nigérians à la fois dans une détresse indicible et très généreux avec les millions de dollars hérité de leurs parents. Ahhhh, les femmes, l'argent et une inépuisable virilité éternellement (et glorieusement) pointée vers le ciel !

Oui, c'est décidé, je passe à Internet Explorer et Outlook Express, et tant pis si on me spamme avec des produits miracles pour ma fosse septique dont je n'ai que faire, connecté au tout à l'égout que je suis !

jeudi 6 mai 2004

Ziiiiiiiiioooooooooooooooonnnnnn

Non, pas de faute d'orthographe dans ce titre, promis. J'ai juste essayé, peut-être vainement, de vous faire ressentir à l'aide d'une onomatopée stylée en CSS, la sensation que j'ai, là, tout de suite devant ma machine. Cessez donc de vous gratter l'occiput en signe d'incompréhension : je viens de quitter Wanadoo Xtense ADSL pour passer à l'offre free dégroupé, avec une FreeBox v3 dernier modèle. Je l'ai attendue quelques semaines, Wanadoo m'a déconnecté avec 1 mois d'avance, j'ai du appeler le service technique une bonne demi-heure, mais voilà, j'ai ma connexion haut débit. Adieu 512Kbps, vive le 2048kbps (en fait beaucoup plus), pour 6 euros de moins ! (avec l'adresse IP fixe et une ligne telephonique supplémentaire à tarifs avantageux). Je vous en dis plus dès que je me suis remis de mes émotions. Juste pour vous faire bisquer : j'ai commencer à telecharger une image ISO Mandrake Linux, juste pour le sport. 680 Mo en 37 minutes. Bon j'arrête de frimer, sinon je vais être tellement excité que je ne vais pas pouvoir dormir. C'est pas beau de réaliser ses rêves de geek ?

Citation du jour

Trouvée par Thierry (oui, je vais passer déjeuner bientôt chez toi) dans un article d'eWeek : Longhorn's Real Job: Trying to Gore Linux (Le vrai boulot de Longhorn : essayer d'égorger Linux).

Microsoft est très occupé à breveter tout ce qui touche à ces trois trucs (NdT : XAML, Avalon et FileFS, trois des technologies au coeur de Longhorn). En fait, Microsoft est en train de construire un arsenal de brevets, atteignant le nombre incroyable de 10 dépots par jour. L'idée n'est pas de faire un profit décent avec ces brevets ; c'est de s'assurer que personne d'autre ne peut écrire de logiciels pleinement compatibles.

Et qui paye au final ? Tout le monde, et pas simplement les clients de Microsoft, puisqu'avec de telles méthodes, il ne serait plus possible d'utiliser d'autres systèmes.

Linux s'installe au coeur du système d'information

Linux s'installe au cœur du système d'information, telle est la conclusion d'un rapport du cabinet Forrester Research. C'est VNUnet qui nous donne quelques précisions :

53 % des entreprises interrogées utilisent Linux pour exécuter des applications critiques et 52 % d'entre elles le choisissent pour leurs nouvelles applications. Autres enseignements : 44 % des entreprises choisissent Linux à l'occasion du portage d'une application ancienne sur de nouveaux matériels et 33 % utilisent des applications qui ne fonctionnent que sous Linux.

On entendant encore il y a peu que Linux n'était utilisé que sur des serveurs Web, à la périphérie du système d'information, mais jamais, au grand jamais, sur des applications critiques... Qui ment ? Microsoft ou Forrester ? (qui, sur ce coup-là, n'est pas payé par Microsoft). A quand le passage de Linux sur le poste de travail de façon significative ?

Presque simultanément, Red Hat annonce la sortie d'une distribution de bureau, Red Hat Desktop. C'est forcément un hasard...

A voir aussi chez Forrester, Evaluer la santé des logiciels Libres

Open source software comes with new risks: Is the community healthy? Is the leadership sound? How strong is the commercial support? We have updated the Forrester Wave™: Open Source Software to help IT professionals assess these risks before making large-scale commitments to an open source component. The results? JBoss is ready to take on the enterprise; MySQL continues to cement its place in the database market; and OpenOffice.org is gaining traction as a replacement for Microsoft Office.

Quoi, l'Open Source pour la bureautique ? Mais mais mais... que restera-t-il à Microsoft ?

Ecologie et informatique

Fascinante... et démoralisante en même temps, une enquète scientifique sur les méfaits de la fabrication d'ordinateurs :

Les chercheurs ont passé en revue les différentes étapes de fabrication d'une unité centrale associée à un écran de 17 pouces. Au cours de sa production, cet ordinateur de 24 kilos consomme 1,8 tonne de matériaux (240 kilos d'énergie fossile, 22 kilos de produits chimiques et 1 500 litres d'eau). Par comparaison, la production d'une voiture ou d'un réfrigérateur ne nécessite qu'une à deux fois leur poids en ressources naturelles.

Et, plus bas, une ébauche de solution :

Les Etats-Unis, plus gros producteur et consommateur d'ordinateurs individuels, n'ont en revanche pas commencé à réfléchir sur la façon d'encadrer le recyclage et la destruction des anciennes machines pour prévenir la pollution générée par certains composants informatiques, ont souligné les auteurs. Les auteurs préconisent plutôt de travailler sur l'allongement de la durée de vie des outils informatiques. Nous devons aller au-delà du simple recyclage et nous intéresser au marché de l'occasion, à la réparation, etc., précise Ruediger. Mieux vaut améliorer sa machine ou la revendre : cela économise 5 à 20 fois plus d'énergie que le recyclage.

Les fabricants informatiques (essentiellement américains ayant délocalisé en Asie du Sud-Est), sont-ils prêts à augmenter la durée de vie des machines, alors que ce qui les permet de vivre, c'est pour l'essentiel du renouvellement ? Du coup, réduire le renouvellement, c'est tout simplement impliquer la décroissance de l'industrie du matériel informatique. Un truc totalement impensable dans le monde économiquen, ou tout repose sur la notion de croissance, y compris la réduction du chômage.

Nouvel article sur Pompage

Décidement, chez Pompage.net, on ne chôme pas. De nouvelles recrues se lancent dans les traductions, avec un Sam qui mène tout cela de main de maître. Au programme, Les pieds (de page) dans le plat, ou l'on démontre comment le DOM vient au secours des limitations de CSS et d'Internet Explorer. Certes, ça n'est pas très élégant, mais on arrive à ses fins.

Quoi de neuf chez Mozilla ?

  • Interview de mon ancien chef adoré, Chris Hofmann, maintenant directeur de l'ingénierie chez Mozilla Foundation. Il mentionne même Mozilla Europe !
  • Le magazine Programmez ! mentionne Mozilla Europe, lui aussi. Plus d'info sur le blog de LaurentJ. J'ai acheté le journal, la photo est effectivement monstrueuse !
  • Un article intéressant, larguer Internet Explorer en faveur de Mozilla. Très intéressant, dans la mesure où cet article est destiné aux entreprises. A quand une traduction en français ? ;-)
  • Toujours à propos de déploiment en entreprise, un nouveau projet vient de sortir : Mozptch. Très intéressant...

mercredi 5 mai 2004

Citation du jour

Trouvée sur le blog de Mitch Kapor. Pour ceux qui l'ignorent, Mitch Kapor est l'inventeur de Lotus 1-2-3, co-fondateur de l'EFF, fondateur de l'OSAF, et il est au comité de direction de Mozilla Foundation. La citation est à propos de l'introduction en bourse de Google, franchement atypique :

Au moins les gens de Google veulent faire ce qu'il faut en terme de citoyenneté responsable pour leur entreprise, et il faut les féliciter chaudement pour cet effort. Mais ce que l'on devrait changer, ce sont les fondements même de l'accord entre le public et les entreprises cotées en bourse. La réussite d'une société ne devrait pas être mesurée seulement par ses bénéfices, mais aussi par son impact social. Dans un monde où cela serait la norme, les dividendes seraient peut-être légèrement plus bas, mais absolument tout le monde en profiterait.

Comme quoi on peut être un millionaire américain (sa fortune vient de la création de Lotus), et avoir une vision positive du monde...

Vite fait mal fait

  • Google annonce son IPO. Wired démontre que celle-ci est très différente des autres. Pour ma part, je note deux choses très importantes et un peu d'humour de 'geek'' :
    • Les actionnaires n'ont pas autant de droit de vote que les employés de Google (il y a deux catégories d'actions, la première disposant de 10 fois plus de droits de vote que la seconde).
    • Les dirigeants ne communiqueront pas à l'avance leurs projections de revenus. Many companies are under pressure to keep their earnings in line with analysts' forecasts. Therefore, they often accept smaller, but predictable, earnings rather than larger and more unpredictable returns. Sergey and I feel this is harmful, and we intend to steer in the opposite direction.
    • L'humour de geek, c'est la somme qui devrait être issue de cette introduction en bourse, à savoir $2,718281828 millions de dollars, soit la constante ''e''des logarithmes népériens).
  • L'EFF s'attaque aux brevets logiciels. Ils ont choisi 10 brevets absurdes qui seraient violés par des centaines de milliers de pages Web s'ils n'avaient pas été déposés alors que d'autres utilisaient déjà ces méthodes. La liste est impressionnante de stupidité... (voir aussi le communiqué de presse).

Les belges, avec nous !

Non, ils n'ont pas que les chocolats et les frites, ils ont aussi du bon sens (et Peterv). Qui ça ? Les belges !

En effet, le Centre d'informatique pour la Région bruxelloise (CIRB) vient d'annoncer (cf aussi le communiqué de presse) une migration réussie à OpenOffice.org, en attendant un passage cet été à Mozilla. A terme, un passage à Linux, et de cette expérience, le CIRB pourra tirer une méthode de migration applicable à d'autres administrations. Le CIRB, principalement composé d'informaticiens, est plus à même d'essuyer les platres sans encombres que d'autres administrations, dont les personnels dominent moins bien l'outil informatique. (Merci à Benoit pour l'info).

mardi 4 mai 2004

Brevets Logiciels : une action contre le terrorisme juridique

Ah, ça faisait longtemps que je n'avais pas ramené le sujet des brevets logiciels sur le tapis. Et pourtant, c'est un sujet bigrement important...

Les brevets indus sont légions. En effet, il n'est possible de breveter un processus que dans la mesure où ce processus n'a pas été déjà exploité par d'autres. Concrètement, il n'y a aucune vérification. On peut déposer une demande de brevet, croiser les doigts, et attendre la bonne nouvelle : le brevet est peut-être accepté, même si le processus est trivial et utilisé depuis longtemps. Je suis ainsi tombé sur le brevet de la balançoire il y a quelque temps. Mais je vous fais grâce des mes réflexions générales sur les brevets, alors que j'ai déjà écris un paquet d'articles sur le sujet :

Ce qui m'interpelle aujourd'hui, c'est que certaines entreprises peu scrupuleuses tirent parti des brevets logiciels pour racketter des entreprises honnêtes. Voici quelques exemples listés dans cet article de MSNBC :

  • La Croix Rouge américaine propose aux visiteurs de son site Web de faire des dons. Rien d'anormal. Mais un margoulin prétent avoir breveté la chose. A dire vrai, il possède vraiment un brevet, mais n'a rien inventé : la même idée avait déjà été mise en oeuvre par Compuserve au début des années 1990. Le brevet est donc caduque, et la Croix Rouge américaine a du démontrer cela.
  • Les petites entreprises disposant de moins de ressources pour se défendre, elles sont plus susceptible d'accepter de payer induement une licence sur un brevet plutôt que de défendre leur bonne fois. Ainsi, une société appelée Pangia-Intellectual Property a attaqué des petits sites commerciaux en prétendant avoir breveté le commerce électronique. Certains ont préféré payer (30.000 dollars !) plutôt que d'entamer un procès encore plus couteux. 16 victimes ont rassemblé leurs moyens et attaqué ensemble, pour finalement gagner.

Bref, le système fonctionne particulièrement mal. Pour que cela ne se produise pas en Europe, sachant que 20.000 à 30.000 brevets logiciels déjà déposés en Europe, malgré l'impossibilité théorique de le faire pour l'instant, il faut agir. Ca tombe bien, une telle opportunité existe.

Je sais qu'il y a des lecteurs belges du StandBlog. Chers lecteurs belges, j'ai un grand service à vous demander : répondez à la demande de l'AEL, et aidez-les à manifester à Bruxelles cette semaine ! Il suffit de s'inscrire sur le Wiki !

Le mot de la fin sera pour ceux qui n'ont pas encore été convaincus de la perversité d'un tel système pour les logiciels (notons que je n'ai rien contre les brevets industriels) : les 20 brevets logiciels qui plombent le Web. Atterrant, non ?

L'Amérique, pays de la liberté

L'éditorialiste de Libé l'explique bien, les démocraties ne sont pas faites pour faire la guerre Mais leurs dirigeants doivent surtout ne partir en guerre que par impératif absolu. Alors quand les USA sont partis en guerre malgré la décision des Nations Unies, et uniquement pour le contrôle du pétrole en Irak et à terme dans toute la région, il fallait s'attendre à ce que ça tourne mal. Bush a tenté de mettre un couvercle de plomb sur les dérapages attendus. Vous pensez, avec ces élections qui arrivent en fin d'année ! Mais voilà, le couvercle n'est pas étanche, et les fuites promettent de sérieux dégats médiatiques (voire électoraux) :

  • Il est donc interdit de montrer les photos des cercueils des américains tués en Irak. Heureusement, un site Web, Memory Hole, a réussit à obtenir (légalement) ces photos. Rappelons qu'une femme ayant pris de telles photos a été virée par son entreprise, un sous-traitant de l'armée.
  • On découvre incidement que certains prisonniers irakiens ont été torturés. Se faire sodomiser avec une lampe torche ou un manche à balai, pourquoi pas, mais entre adultes consentants. Par pour préparer un détenu à une "conversation" avec des agents de la CIA. MàJ : Les américains ne torturent pas les gens, une déclaration déjà ancienne de Dubbia, une fois de plus à coté de la plaque. (C'est plus une habitude, c'est un vice !). Pour ceux qui ne connaissaient pas, je recommande la visite d'Iraq Body Count, qui vient de passer à 5 chiffres :-(

A coté de ce genre de choses, l'Eye Glass Gate, c'est de la gnognote !

Mise à jour : dans le même genre, il ne faut pas oublier le scandale de Guantanamo Bay, alors que cela fait déjà deux ans que 600 personnes sont emprisonnées sans status, sans avocats, sans aucun droit et en dépit de toutes les conventions internationales. Les cellules sont impressionnantes : un grillage, 1 meuble en inox, un chiotte à la turc et un type en combinaison orange, enfermé la-dedans depuis deux ans. A noter, certains prisonniers ont été relachés, sans qu'on ai rien retenu contre eux. Ni proposé le moindre dédommagement pour tout le temps passé enfermé dans des conditions inhumaines... à tort.

Tripotage de cadavre

Netscape (enfin, l'enveloppe vide qui porte le nom Netscape) propose maintenant une barre d'outils qui fait messagerie instantanée, recherche sur Google, et l'incontournable blocage de pop-ups. Seul détail, mais qui a son importance, cette barre d'outils est pour... Internet Explorer ! Autre détail qui précise a quel point Netscape n'est plus qu'une marque sans rien derrière : la mention Toolbar software developed by VisicomMedia.com. Comme disait JWZ, c'est bien de la nécrophilie de marque.

lundi 3 mai 2004

Mozilla Thunderbird 0.6 vient de sortir

Parmi les nouveautés, l'apparition des nouvelles icônes, un nouvel anti-spam plus performant, un installer pour Windows, et un nouveau thème pour le Mac.

Taxe et surtaxe

Vous savez peut-être que certains considèrent que le modèle commercial de Microsoft consiste tout bêtement à faire payer une taxe à tout le monde pour utiliser les ordinateurs. Roberto Di Cosmo, chercheur en Informatique, a même écrit un livre avec Dominique Nora, le hold-up planétaire. Bien sûr, on peut caricaturer ce discours, oeuvre d'un de ces crypto-communistes idéalistes et universitaires, utilisateur de Linux de surcroit. Certes, Roberto utilise des logiciels Libres, mais cela ne fait pas de lui un fou furieux. Quoi qu'il en soit, c'est un adversaire de Microsoft, et il est donc a priori partisan.

Mais voyez-vous, il n'est pas le seul à comparer le business de Microsoft comme une taxe, un péage sur l'information et les ordinateur. A dire vrai, même chez Microsoft, c'est ainsi qu'on voit les choses. Oui, je me doute que vous criez déjà au procès d'intention, à la diffamation, et déjà, votre souris se rapproche de l'icône qui sert à fermer la fenêtre. De grâce, donnez moi quelques secondes supplémentaires et lisez ce qui suit :

Même si je n'écrirais jamais l'analogie d'un "pont à péage", certaines personnes en dehors de notre entreprise pourraient décrire notre modèle économique comme cela. -- Jeff Raikes, Group Vice-President, Microsoft, 17 août 1997

Un peu plus bas dans cet e-mail destiné à l'investisseur Warren Buffet (fichier PDF, on trouve ceci :

En plus, nous avons la possibilité de "fixer les prix" (...) avec une force de vente mondiale de seulement 100 à 150 personnes, c'est un business qui rapporte plus de 90% de marge.

Et encore, toujours dans le même message :

Un PC n'est rien d'autre qu'un rasoir qui a besoin de lames, et nous mesurons notre profit en dollars par PC vendu. Sur l'année fiscale 96, près de 50 millions de PC ont été vendus, et Microsoft a réalisé une moyenne de 140$ en revenu logiciel par PC, soit 7 milliards de dollars. (...) Prenez notre acquisition de WebTV (...) le véritable objectif de Microsoft est d'obtenir une redevance par télévision sur leur système d'exploitation.

Faut-il rappeler que Microsoft s'est lancé ces dernières années dans deux marchés comparables, la téléphonie mobile et les jeux videos avec la console XBox ?

On comprend donc que Microsoft n'est pas tant dans l'industrie informatique que dans la fabrication de barrières de péages, aussi virtuelles soient-elles.

Nous l'avons déjà vu, il est très difficile d'échapper à la vente liée ordinateur / logiciel Microsoft.

Donc, c'est un fait. Il est quasiment impossible d'acheter un ordinateur sans licence Windows. Faisons contre mauvaise fortune bon coeur, et acceptons le fait. Après tout, le prix du logiciel est caché dans le prix de l'ordinateur.

Mais permettez-moi de faire un rapide détour sur un sujet qui me préoccupe. Nous l'avons déjà vu, le recyclage des PC est un problème majeur pour l'environnement. De plus, il existe une fracture numérique très importante entre les pays occidentaux et l'Afrique : les ordinateurs sont beaucoup trop chers pour eux. Aussi, une solution pourrait être d'envoyer en Afrique nos anciennes machines. Certaines associations font déjà ce travail. Quel rapport avec la taxe Microsoft ? Eh bien voilà : Microsoft propose une seconde licence pour les ordinateurs d'occasion, alors qu'une première licence a déjà été acquise !. Nous étions déjà taxés, voici donc la surtaxe : les associations sans but lucratif, qui remettent les machines en état, se voient obligées de payer une nouvelle licence pour avoir le droit de diffuser des machines déjà équipées de licences. Cette fois, c'est sûr, nous vivons dans un monde formidable.

Les patches ne s'usent que si l'on ne SASSER pas

Oui, désolé pour cet excécrable calembour, mais il semble que cela soit une figure imposée quand on s'exprime sur le ver Sasser.

Dans le cas présent, Microsoft avait fourni le 13 avril dernier une rustine permettant d'éviter ce problème. Parmi les 300 millions de machines potentiellement victimes, seules celles qui sont correctement protégées derrière un firewall et/ou patchées sont à l'abri. Vous savez ce qu'il vous reste à faire, sachant que deux précautions valent mieux qu'une.

J'ai une petite pensée pour les administrateurs de parcs Windows qui doivent commencer leur semaine sur les chapeaux de roues...

Notons au passage une grossière erreur sur la dépêche AFP :

Le virus Sasser peut infecter n'importe quel ordinateur pourvu qu'il soit branché, et contrairement aux autres virus, ne se répand pas par la voie des e-mails, a précisé Mikko Hyppoenen, chef de la recherche anti-virus de la firme finnoise F-Secure.

Non, pas n'importe quel ordinateur, mais seulement ceux sous Windows 2000, Windows XP et Windows 2003 Server, s'ils ne sont pas patchés. Exit donc Linux et Mac, et les ordinateurs sous Windows correctement administrés. (Voir aussi l'article de Blogzinet).

dimanche 2 mai 2004

Le tour des blogs anglophones

samedi 1 mai 2004

Trucs et astuces Mozilla :

Suite à une discussion avec Mat, voici un florilège de trucs et astuces.

Si vous en avez d'autres, n'hésitez pas à les lister dans les commentaires !

(mise à jour suite aux commentaires)

Pas de trêve pour OpenWeb et Pompage

OpenWeb sort un article et en met à jour un autre :

A noter, dans la même catégorie, la traduction par Steve de l'article de Dave Shea sur pompage.net : Sprites CSS : Meurs, découpe d'images, meurs !.

Gloup

Le dernier wagon de correctif de Microsoft que j'avais comparé à la catastrophe du Titanic vient d'introduire une régression qui empêche Internet Explorer de se connecter aux sites sécurisés. Microsoft fait de la pub pour ses séminaires sur la sécurité (auxquels je vous encourage à assister) et choisit très justement comme illustration un homme-grenouille. Pour explorer l'épave ?

Publicité pour un séminaire de sécurite Microsoft représentant un homme grenouille