novembre 2003 (55)

dimanche 30 novembre 2003

Aveugle et utilisateur d'Internet

Les interviews d'utilisateurs aveugles ne sont pas si courantes, mais le tout nouveau Accessiweb.org nous en offre celle de Dany Lejolivet, internaute de longue date, qui utilise Lynx, GNUS, Emacs sur sa distribution Debien de GNU/Linux. A la question Quels conseils donneriez-vous aux créateurs de sites Web ?, Dany répond ceci :

Je leur conseillerais de tester ou faire tester leur site en utilisant les outils avec lesquels nous naviguons. Cela me paraît une bonne manière de savoir ce qui est accessible et ce qui ne l'est pas! Je leur conseillerais également vivement de se référer avant toute élaboration de site aux règles établies par le W3C/WAI et reconnues par la plupart des pays, par BrailleNet en France notamment et EuroAccessibility au plan européen. Pour en avoir beaucoup entendu parler, j'ai l'impression que ces règles, établies par des instances internationales composées de professionnels du Web et de représentant des communautés de personnes handicapées, visuelles ou autres, doivent être des outils très précieux pour tout créateur de site qui souhaite en privilégier l'accessibilité. Je leur rappellerais enfin qu'on peut faire un site qui soit beau visuellement tout en étant parfaitement accessible, pourvu que certaines précautions simples soient prises dès le début de son élaboration.

Je n'aurais pas dit mieux !

vendredi 28 novembre 2003

C'est vraiment trop injuste...

... c'est toujours sur les même que ça tombe.

mercredi 26 novembre 2003

Vieux truc

Je suis récemment tombé sur ce vieil article de François Elie, Les logiciels libres ? Pour les hommes libres !, qui illustre très bien ma façon de penser. Et comme l'auteur est agrégé de philo et mets sa pensée au service de ses actes, cela n'en a que plus d'impact. Si aujourd'hui je devais monter un projet, ça serait dans cette optique. Ca tombe bien, j'ai justement un projet :-)

Séminaire accessiweb

Je vous ai déjà parlé du séminaire AccessiWeb. Actuellement, les pré-inscriptions sont closes, vu le succès de l'opération. Il se trouve qu'on me demandait récemment par courrier si j'assisterais à cette opération. La réponse est maintenant officielle : oui !. Et pour cause, je ferais office de Monsieur Loyal pour la matinée, dont le thème est normes et obligations légales. Si vous avez prévu de venir à ce séminaire, vous me reconnaitrez facilement, j'aurais des bottes de cuir et un magnifique costume rouge et doré ;-).

J'ignore encore si je pourrais être présent l'après-midi, à cause d'un rendez-vous que je peine à déplacer. Bon, je fonce, il faut j'aille me faire confectionner le costume

mardi 25 novembre 2003

Relookons Slashdot !

Ca, c'est le genre de titre qui fait fuir tout ceux qui ne sont pas branchés franglais. Bon, Slashdot.org, c'est le site d'information des fanas d'informatique (et donc de Star Trek et de Matrix). Mais cette déjà vénérable institution en est restée à la mise en page par tableaux imbriqués renforcés à grands coups de balise FONT. Un article d'A List Apart nous démontre comment faire passer Slashdot aux standards et CSS. Gain sur la page : 9Ko. impact sur la bande passante potentiellement économisée par jour : 10Go, sans compter la facilité d'impression (feuille de style d'impression), l'efficacité des moteurs de recherche etc... A noter que LinuxFR est passé aux standards il y a déjà plus d'un an, et que des sites comme ESPN font déjà des économies de bande passante astronomiques (730 TeraOctets par an en prévisionnel). Gasp ! Enfin, l'accessibilté de SlashDot avait déjà été abordée dans une série de question à Joe Clark.

Toujours sur A List Apart, un article sur JavaScript et le remplacement d'image, qui fait référence au FIR, méthode très largement utilisée dans les différents designs de CSS Zen Garden.

Partez en vacances à Manchester en février !

Bon, je l'avoue, ça n'est sûrement pas les palmiers et la plage de sable fin qui devraient vous faire aller à Manchester, cité industrielle anglaise, mais plutôt la PHP and Web Standards Conference. Ca se passera en même temps que Fosdem, la fameuse conférence Open-Source de Bruxelles. Pour ma part, je pense que je serais à Fosdem, mais j'aurais adoré passer à Manchester, car mon petit doigt me dit que l'ineffable Zeldman y sera. Entre le soleil antillais, l'ambiance (et la bière belge) de Bruxelles et la louche de Zeldman sous la bruine anglaise, il va falloir choisir. Et la prochaine conf', si on la faisait au soleil, avec Zeldman ?

lundi 24 novembre 2003

Arretez de jouer avec le cadavre !

Le titre n'est pas de moi, mais d'un journaliste de l'Inquirer, suite aux nouvelles du front Netscape. L'histoire et tellement lamentable que le journaliste a lancé pour l'occasion un site intitulé Sauvez Netscape. Daniel et Jamie Zawinskie sont furieux, et il y a de quoi : AOL lance un nouveau logiciel, appelé Netscape Navigator.

D'après News.com, il s'agirait d'un outil flottant sur le bureau, permettant une recherche sur Google ou un accès rapide à des liens préconfigurés. Un clic sur un de ces liens provoquerait le lancement du navigateur par défaut, probablement Internet Explorer. Je crois bien que si j'étais mort, je me retournerais dans ma tombe. Mais seulement voilà, j'ai signé ce soir mon solde de tous comptes, et je suis donc un homme libre. Allez, une petite photo souvenir, prise lors de mon dernier jour de présence physique dans les bureaux de ce qui fut Netscape. Vous y reconnaitrez peut-être Toto le Dino, notre mascotte gonflable qui incarnait le Mozilla Vert, celui des grands jours de Netscape (alias Mosaic Communications). Adieu Mozilla vert, on t'aimais bien, mais ton cousin rouge est autrement plus vivace !

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dimanche 23 novembre 2003

Numéro de décembre de PC Expert

Le mensuel PC Expert fête la fin de l'année en beauté, avec une rafale d'articles intéressants :

  • Une demi page sur Mozilla 1.5, très factuelle intitulée une suite Internet efficace et gratuite (p. 67). Sont notés les fonctionnalités : 5/5, l'ergonomie : 4/5 et les services : 5/5.
  • Un article de 3 pages sur OpenOffice.org 1.1, très favorable à la suite bureautique libre. Un court extrait : Que manque-t-il à OpenOffice.org ? A part un gestionnaire de contacts, rien. Le passage de la version 1.0 à la version 1.1 est une mise à jour majeure et la suite bureautique démontre bien qu'elle est pleinement mature et pérenne grâce au support du XML. Reste maintenantà savoir si oui ou non les entreprises ont réellement envie de s'affranchir du coût des licences imposées par Microsoft pour s'aventurer dans le libre. Avec cette excellente suite disponible, la question est aujourd'hui vraiment d'actualité.
  • Un article de 5 pages intitulé Faciliter l'accès des systèmes d'information aux handicapés. Le sujet est ardu, dans la mesure où le handicap est un sujet que la majorité préfère ignorer. Pourtant, Philippe Roure, l'auteur, arrive à le rendre intéressant et fait un tour d'horizon très complet des problèmes et des solutions. (et je ne dis pas cela parce que j'y suis cité). L'impact des méthodes modernes de conception de sites (séparer la structure de la présentation) est abordée sous l'angle de l'accessibilité. De nombreux acteurs autres que votre serviteur ont été interviewés pour l'occasion : Visual-Friendly,Agefiph, France Telecom R&D et la Libre Belgique. Les articles sur l'accessibilité et les standards son rares, et plus rares encore sont ceux de cette qualité.

En substance, on se demande si PC Expert n'a pas viré de bord, ou si la rédaction a tout simplement resenti le vent de liberté et d'ouverture qui souffle sur l'industrie informatique, avec un Microsoft qui s'essoufle et sort des banalités comme Office 2003 et Windows 2003, tente de nous faire rêver avec un Longhorn qui ne sortira que dans 3 ans (ou plus), mais nous terrifie avec ses plan Trusted Computing, pour des raisons touchant à l'interopérabilité, l'ouverture à la concurrence et le contrôle par le propriétaire (cf le papier de l'EFF à ce sujet). Bref, que PC Expert continue dans ce chemin ouvert, en espérant que si son revenu publicitaire est impacté, il soit compensé par l'augmentation du nombre de ses lecteurs...

samedi 22 novembre 2003

Tutoriel Mozilla Thunderbird 0.3

L'excellent site Framasoft, dont on ne dira jamais assez de bien, nous offre un tutoriel sur Mozilla Thunderbird 0.3. Après sa lecture (largement illustrée de copies d'écran), vous saurez tout sur cet outil de messagerie destiné à remplacer Outlook Express sur les machines des gens qui aiment les logiciels qui fonctionnent bien, qui évoluent régulièrement, qui sont largement paramétrables. Mozilla Thunderbird est tout particulièrement recommandé aux personnes qui n'aiment pas être infecté par les virus, ni voir leur boite aux lettres polluée par les courriers non sollicités (le spam). Le fait que Mozilla Thunderbird soit libre, gratuit, et disponible sur Windows, Mac OSX, Linux est un atout supplémentaire, qui ne laissera personne insensible. Pour plus d'info, Framasoft a aussi un article décrivant Mozilla Thunderbird. (Bravo à Georges Silva pour le tutoriel).

jeudi 20 novembre 2003

MSN-Search contre Google

C'est le dernier grand chantier de Microsoft dans son plan de domination. Je vous en avait déjà parlé, mais ça se confirme un peu plus chaque jour. La prochaine victime de Microsoft (après Digital-Research, Novell, Netscape, Real, Palm), et en attendant que Nokia, Sony passent l'arme à gauche, c'est Google. La preuve par le nouveau service de MSN : MSN-Newsbot. Ca ne vous rappelle pas quelque chose ? La bonne nouvelle, c'est la présence d'un DOCTYPE XHTML Transitionnel, l'utilisation de DIV, de h1 et h2, sans pour autant renoncer aux tableaux (pas facile de changer les vieilles habitudes, hein...)

interview de Dan Cederholm

Le WebStandards Project nous offre une interview de Dan Cederholm, qui a aidé deux sites, Fast Company et Inc., à passer aux standards. Voici sa réponse à la question Pourquoi passer aux standards :

Je pense que c'est important pour tous les sites, mais tout particulièrement pour les nôtres à ce moment-là. Nous étions une toute petite équipe, en réduction permanente à cause des licenciements et de la réduction des coûts; nous cherchions au maximum à réduire le budget. En passant aux standards du Web, notre code a littéralement été coupé en deux. De plus, le temps de chargement de la page a été diminué, réduisant de fait la charge sur les serveurs. Rien que ces deux points nous ont permis de réduire le cout d'hébergement (moins de serveurs), tout en maintenant le même volume d'audience. En plus de ces améliorations, il était important pour nous d'atteindre la plus grande audience possible. Fast Company et Inc. sont des magazines. Leur métier, c'est le contenu. Présenter le contenu aux lecteurs est le principal objectif, et les gains en accessibilité offerts par le balisage structuré et les CSS ont rendu cela exceptionnellement facile. Les navigateurs texte, les lecteurs d'écran, les téléhpones, les assistants numériques connectés pouvaient tous lire le contenu des magazines tout aussi facilement que n'importe quel autre utilisateur.

J'ai du retard à l'inflexion

Ah oui, je viens pourtant juste de l’annoncer, ce point d’inflexion, et me voilà à revenir sur la direction que je me suis fixé. Mais ça n’est pas si grave, puisque si je me suis promis de ne plus descendre tous les fumiers, je ne me suis pas engagé pour autant à tous les épargner. Nous avons déjà parlé d’écologie (7 milliards de surendettés), nous voici sur la malbouffe. Je vais vous épargner un discours à mi-chemin entre Jean-Pierre Coffe et José Bové, pour tout simplement vous suggérer de suivre The Meatrix. Flash et anglais nécessaires, mais cela vaut le coup. Il y a à boire et à manger (si j’ose dire) dans ce site :

  • Contre : il ne faut pas oublier qu’à une époque, l’agriculture intensive a apporté de bonnes choses, que ce soit en terme de qualité ou de quantité, mais ce cap est passé, et le coût est plus important que le bénéfice
  • Pour : présenter le consommateur comme ayant un poid. Ces activités cesseront si le consommateur arrête d’acheter. Le mauvais coté de la chose, c’est que ça n’est plus le citoyen qui est au pouvoir, mais le consommateur (autrement dit, le plus riche a plus d’impact que le moins riche…) Mais le fait est qu’il reste un espoir de limiter les dégats de la production agricole massive dont :
    • la création de souches de microbes résistant aux antibiotiques
    • la désertification des campagnes
    • la cruauté envers les animaux
    • la pollution massive de l’environnement et tout particulièrement des rivières.

Les cimetières numériques

J'ai passé hier une excellente soirée avec mon collègue et ami Peterv (Super-reviewer sur Mozilla et membre du XSLT-WG au W3C) et son père, Professeur d'université et en contrat avec l'UNESCO pour les questions concernant l'eau. L'homme n'est pas informaticien, on s'en doute. On parle de tout, de rien, de Mozilla, de l'interopérabilité au sens large du terme, quand on arrive soudainement à la notion de cimetière numérique.

Chacun y va de son anecdote. Peterv raconte cette histoire folle, où le gouvernement britannique a numérisé en 1986 un ouvrage datant de 1086 (oui, 900 ans plus tôt), le fameux Domesday book. Seulement voilà, en utilisant la haute technologie de l'époque pour numériser l'ouvrage et l'archiver pour les génération futures, il devient quasiment impossible de l'utiliser seulement 15 ans plus tard, car il nécessite des lecteurs et des ordinateurs spécifiques. Comme le signale un expert qui travaillait sur le sujet : Il est paradoxal que la version récente soit inutilisable, alors que l'ancienne est toujours accessible. On a de la chance que Shakespeare n'ait pas utilisé un vieux PC pour écrire son oeuvre.

Le père de Peterv renchérit : dans son secteur, il y a eu une bataille entre deux sociétés pour le marché des SIG, des logiciels qui permettent de représenter des données sur des cartes. Les deux systèmes (incompatibles) ont été utilisés pour produire de grandes quantités de données. La bataille terminée, il y a eu un vainqueur et un vaincu, et le vainqueur a maintenant le monopole du marché. Mais les anciennes données générées avec le produit concurrent ne sont pas lisibles avec la solution du seul acteur restant. C'est dramatique, car il est essentiel de pouvoir analyser l'évolution des données au cours du temps. Dans le cas de l'eau (le métier du père de Peterv), c'est vital. Telle ou telle zone est-elle inondable ? Peut-on construire à cet endroit ? Les nappes phréatiques sont-elles en train de se vider au cours du temps, et doit-on mettre en place une solution pour préserver la vie à cet endroit ?

J'enfonce alors le clou en racontant l'histoire des données des missions Apollo et des premiers lancements des navettes spatiales, dont la Nasa, plusieurs années après, à toujours besoin. Mais les bandes magnétiques sont devenues illisible. On a du se tourner vers une version papier, un classeur de 800 pages, qui aurait été retrouvée dans le garage d'un des scientifiques qui avait à l'époque travaillé sur ces projets.

Combien d'entre nous ont encore des données stockées sur des disquette 5"1/4, 3"1/2, voire d'autres supports plus exotiques encore ? Combien de millions de documents stockés au format WordPerfect ? Combien de milliards d'enregistrements de bases de données dans des formats propriétaires et non-documentés ? Sommes-nous prêts à dépenser des fortunes pour les récuperer, ou avons prévu de les laisser devenir obsolètes ? Il est plus probable que nous n'avons rien prévu du tout... Au delà de la problématique du support physique, reste celle du format des données. L'unique solution repose sur la combinaison des standards ouverts et du logiciel Libre, qui garantissent que les spécifications du format sont publiques et que chacun dispose du contrôle sur logiciel qui permet d'accéder au données, indépendemment du business plan d'une entreprise (quelle qu'elle soit), qui a pour principal objectif, non pas de garantir la perennité de vos données, mais de vous faire migrer vers la nouvelle version, seule façon de garantir sa croissance et donc, sa survie.

A l'heure du tout-Internet, du tout numérique (même les photos, les musiques), d'un progrès toujours plus galopant, n'oublions pas notre culture, et sa pérénnité. N'oublions pas que le logiciel libre et les standards numériques sont les seuls garants de notre accès à notre culture sur le long terme. A ce propos, qui peut me garantir que je pourrais, dans 20 ans, lire un CD protégé comme celui de Ben Harper dans ma future chaine Hifi, alors que je n'arrive déjà pas à le lire dans mon autoradio ? Qui me dit que vous arriverez à lire les enregistrements des gazou-gazou de votre petit dernier au format Windows Media ? On en a déjà transpiré pour convertir des films du Super-8 au format VHS, mais qu'en sera-t-il quand il s'agira de formats numériques 1000 fois plus complexes, alors que la récupération de cassettes Betamax est devenue mission impossible ?

Alors je sais, je me répète : standards ouverts et logiciels Libres sont les gages de la pérennité, l'enjeu étant la culture, on peut considérer qu'il est de taille.

Point d'inflexion

Peut-être est-il temps pour moi de faire le point sur la vocation du StandBlog. En fait, le StandBlog est ma tribune. Ca n'est pas un vrai journal. Je ne prétends pas à l'objectivité. Par contre, quand je descend quelqu'un, je m'explique. Les faits sur PPK et Microsoft, par exemple, sont documentés et vérifiables. J'aime bloguer sur les choses qui m'amusent, et celles qui m'agacent (voire m'ulcèrent). Le problème, c'est que je n'aime ni les cons, ni les fumiers. Alors ça fait beaucoup d'occasions d'écrire ! Et comme disait Chateaubriand, Il faut être économe de son mépris, en raison du grand nombre de nécessiteux. C'est là que la phrase de Marc-Aurèle donne tout son sens. Non, je ne peux pas allumer tous les cons et tous les fumiers. Il faut choisir les bons, enfin, les pires. Mon manque de temps l'exige. Mon fabuleux projet ne peut pas attendre plus longtemps, alors tant pis si je suis amené à réduire le nombre de parutions du StandBlog, et par la même épargner un certain nombre de cons et de fumiers. J'ai appelé ma sagesse à la rescousse, et je sais sur quoi je vais me concentrer. Vous en saurez plus quand l'information sera publique. D'ici là, souhaitez-moi bonne chance...

mercredi 19 novembre 2003

OpenWeb : nouvel article

Ah Damned, j'ai oublié une chose essentielle : OpenWeb a sorti un nouvel article, Les Standards en Entreprise, écrit de la superbe plume de François-Padawan, et publié par les bons soins de Laurent Jouanneau, lequel, avec son XulFR, son blog et ses efforts sur OpenWeb, mérite une statue...

Courrier des lecteurs

Il faut croire que les lecteurs du StandBlog voient en moi un genre de caisse de résonance, capable de publier des articles contre le grand capital, les logiciels propriétaires, la faim dans le monde et la misère sentimentale des jeunes citadins. Si ça continue comme ça et que je me fais l'écho de toutes les injustices (et l'on sait qu'elles ne manquent pas), je vais finir par bouter ce freluquet de José Bové hors de la scène des altermondialistes !

Je vais donc faire une exception pour cette fois-ci, et lister quelques extraits de choses qui effectivement, devraient attirer votre attention, mais dont je n'aurais pas forcément parlé, faute de temps pour écrire et auparavant, se documenter (bah oui, c'est pas du vrai journalisme, puisque je me documente ;-). Auparavant, je vais me justifier sur la raison qui fait que je ne peux pas écrire autant que je veux sur le StandBlog :

  • Tout d'abord, le temps. J'en manque. J'en manque beaucoup.
  • J'ai sur les bras un fabuleux projet qui demande toute mon attention.
  • J'ai aussi deux enfants qui ont le don de démontrer que je ne leur porte pas toujours assez d'attention (ça tombe bien, j'ai appris à aimer cela).
  • J'ai une épouse aimante qui nécessite un peu d'attention aussi, sinon c'est un coup à foirer mon mariage, et j'aimerais autant éviter.
  • Et enfin, cette phrase, déjà entendue sur un disque de Sinead O'Connor que j'ai retrouvé dans une interview de Soeur Emmanuelle (Là, Daniel vient de se cogner dans son plafond suite au bond qu'il vient de faire)... (Message personnel : Daniel, saute directement après la citation, je dis des gros mots comme Seigneur). La phrase en question est de Marc-Aurèle (l'empereur et philosophe romain, pas l'activiste du Libre), et en voici ma version :

Seigneur, donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles qui peuvent l'être, et la sagesse pour comprendre la différence.

Pour les curieux, il en existe des variantes.

Allez, un point rapide sur ce que les lecteurs du StandBlog veulent lire sur le StandBlog :

  • Le Brésil et l'Open-Source. S'il veut tenir sa promesse d'améliorer la vie des dizaines de millions de brésiliens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, le Président Luiz Inacio Lula da Silva sait qu'un problème clé est de franchir un immense fossé technologique. Et si cela passe par virer Microsoft du plus grand pays d'Amérique du Sud, alors qu'il en soit ainsi. Z'étes qu'une bande de gauchistes à lire le StandBlog ou quoi ? Même les milliardaires ont le droit qu'on les laisse tranquille, merde !
  • Sun et AOL font une alliance pour fournir des PC bon marchés à la Chine, pré-chargés avec StarOffice. (prix du PC : moins de 300 euros, si l'acheteur prend un abonnement à AOL à 20 euros environ. Mouais. C'est une actu que j'avais vu (comme la precedente), mais que je n'avais pas jugé bon de relayer. (D'autres le font aussi bien que moi). Ce que je vois, c'est 3 multinationales qui se déchiquetent entre elles pour gober un marché gigantesque (Sun parle de 200 millions d'exemplaires). J'aimerais autant qu'ils fassent cela avec du logiciel libre (StarOffice ne l'est pas) et des services Internet digne de ce nom (vous imaginez le TF1 de l'Internet version chinoise, vous, ça doit être cocasse). Si ma mémoire est bonne, il faut tout de même noter que la version du client AOL pour la Chine repose sur... Gecko (le moteur de Mozilla) ! J'ignore si c'est toujours le cas.
  • Droit de la propriété intellectuelle : le site Tintin.com, gratuit jusqu'à présent, décide de passer au modèle payant (30 euros par an tout de même). Soit. Mais auparavant, il s'assure que le bénévole qui propose un site gratuit ne soit plus en mesure de faire de la concurrence. Le problème, c'est que les aventures de Tintin ont été commentées, publiées, analysées de long en large. Dans ce cas là, 27 ans après le dernier album et 20 ans après la mort d'Hergé, comment proposer du contenu original ? Je comprends que le fan soit attaqué s'il devait générer du chiffre d'affaire, par exemple en faisant un accès payant ou en commercialisant des T-shirts, mais rappelons qu'il s'agit là d'un fan ! Mais quand de l'argent est en jeu, les scrupules s'effacent. De vous à moi, je doute fortement que Tintin.com soit profitable un jour, avec ce nouveau modèle. Tuer les petits pour avoir la possibilité de se planter tout seul, c'est un truc que j'ai du mal à comprendre. Mais comme le disait Flore (la lectrice du StandBlog) dans son mail si les gens veulent payer, c'est leur problème, certains achètent bien Microsoft Office. Certes. Mais de là à faire fermer des sites de fans, je doute d'un éventuel effet positif sur la prétendue communauté Tintin.
  • Le petit Gabriel Glazman m'écrit pour que je vienne décrocher son père dont la tête est restée coincée dans le faux plafond suite au bond du Glazblogueur. Oui, Gabriel, je vais venir t'aider !
  • Microsoft se lance dans les blogs et les Wikis. La techno s'intitule poetiquement Wallop, terme anglo-saxon qu'on pourrait traduire par torgnole, ce qui en dit long sur le caractère pacifique de la firme de Redmond. Enfin, quand je dis Microsoft se lance, je devrait plutôt dire la division Research se lance. S'ils sont aussi efficace que pour leurs technos anti-spam, on devrait voir un tel outil atterrir sur les étagères de la FNAC d'ici 36 mois. Pour 150 Euros, on devrait pouvoir faire un blog qui sera lisible uniquement dans Internet Explorer ! Les trous de sécurité seront patchés mensuellement, (vu que toutes les semaines, ça lassait), on pourra être hébergé par MSN (moyennant un couteux abonnement, qui sera à ce moment là le dernier site Web au monde à ne pas fonctionner sous Apache, alors que Twiki et DotClear seront devenus depuis longtemps des parties intégrantes des distributions Apache. Ah, j'oubliais, avec Microsoft Pignole (euh, Torgnole), il faudra s'acquitter d'une licence LongHorn pour avoir la possibilité d'utiliser autre chose que des majuscules dans les articles.

mardi 18 novembre 2003

L'Open-Source ne se cantonne pas au logiciel

C'est Wired qui le dit, et c'est très bien dit. L'article fait 5 pages, je ferais donc l'impasse sur une traduction, mais les quelques exemples proposés sont particulièrement bien choisis :

Pour soigner le cholera (4600 morts en afrique en l'an 2000), il faut hydrater le patient aussi vite que possible. Pour cela, deux moyens sont possibles :

  • une machine automatisée à 2000$ (mais bien trop couteuses quand il s'agit d'en avoir une pour chaque africain du village touché par l'épidémie)
  • un dispositif manuel à 0.35$, mais qui nécessite un opérateur bien formé à son utilisation. Ceci n'est pas possible non plus.

C'est là que l'Open-Source entre en jeu, via Timothy Prestero, qui après avoir constaté le problème sur place, a monté un groupe, Design That Matters, avec des bénévoles du MIT et fait appel à un autre groupe, Think Cycle pour construire une solution économique qui serait utilisable par des personnes inexpérimentées. Résultat de la collaboration : un nouveau système qui ne coute que 1.25$, et qui ne nécessite pas 7 ans d'études pour le faire fonctionner. A terme, cela signifie plusieurs milliers de vies sauvées.

Second exemple : Le projet qu'on ne présente plus, l'excellentissime Wikipedia, dont le site Web bénéficie d'une plus grande audience que l'historique Encyclopedia Britannica, du haut de ses 235 années. Wikipedia est une encyclopédie libre, gratuite et écrite en coopération. La version française comporte près de 20.000 articles, alors que la version en anglais a dépassé les 170.000 !

Comme le signale l'auteur de l'article, la notion d'Open-Source, qui repose sur le partage du savoir, n'est pas nouvelle. Au XVII°S., Isaac Newton défendait déjà cette idée là. Plus loin encore, Ptolémée (II°S. après J.C.), le mathématicien et astronome grec émigré à Alexandrie, faisait de même.

Nous sommes à un moment de convergence. Un moment où une philosophie, une stratégie et une technologie vont dans le même sens et libère une formidable innovation. L'Open-Source est puissante, car c'est une alternative au status-quo, une autre façon de produire des choses ou de résoudre des problèmes. Et dans bien des cas, c'est une meilleure façon de faire. Meilleure, parce que les méthodes actuelles ne sont pas assez rapides, pas assez ambitieuses, ou ne tirent pas parti de notre potentiel créatif collectif.

D'après vous, pour développer un navigateur qui ne pourra pas être vendu (puisqu'intégré dans le système d'exploitation), quelle solution sera la plus performante ?

  • une entreprise qui ne gagnera pas d'argent avec le navigateur et la messagerie, qui a déjà 90% de parts de marché, et qui donc n'alloue pas de budget au développement; ou
  • des centaines d'ingénieurs, utilisant le produit quotidiennement, épaulés par des dizaines de milliers de testeurs, et qui ont compris comment tirer parti de cette intelligente collective

Personnellement, j'ai choisi mon camp. J'utilise Mozilla, Firebird et Thunderbird. Et vous ?

lundi 17 novembre 2003

Microsoft et l'anti-spam

Utilisateurs d'Outlook, d'Outlook Express, la lumière au bout du tunnel vient subitement de se rallumer ! Encore une dizaine de mois, et vous serez débarrassés du Spam (et de quelques dizaines d'euros) !

Si, c'est vrai, je l'ai lu sur CNN :

Disponible mi-2004 en tant que add-on pour la plupart des logiciels de messagerie de Microsoft, la technologie SmartScreen développée par la division Recherche de Microsoft offrira un filtrage de la messagerie pour éviter que les messages publicitaires et les virus n'atteignent les boites aux lettres des destinataires.

Pour ceux qui sont impatients, on peut télécharger la version française de Mozilla Thunderbird. Pour ceux qui veulent en plus dépenser pour une cause juste les euros budgétés pour l'occasion, je les encourage à le faire en faisant une donation à la Fondation Mozilla. Je l'ai fait moi-même aujourd'hui, pour une somme de 50$ US. Et puis au moins, je suis certain que l'argent ne finira pas dans la poche de Bill Gates ou de Steve Ballmer, à moins que ça ne soit pour financer la mise à mort de Sony (avec la X-Box), Nokia (avec Stinger), Real (avec WMP) ou Palm (avec les Pocket-PC) en vue d'établir un monopole qui fait que vous payez Windows et Office 5 à 20 fois plus cher que nécessaire. Parce que la perspective de payer un console de jeu, un téléphone, l'accès à la culture et mon assistant numérique 5 à 20 fois plus cher qu'aujourd'hui, non merci...

Dinosaure, ou dernier des Mohicans ?

Depuis quelques jours, et pour quelques jours encore, je peux clamer haut et fort Netscape, c'est moi !. Tu parles d'un titre glorieux ! Je m'explique : quand, le 16 juillet 2003, suite au pourboire de Microsoft, AOL a décidé le licenciement de toute l'équipe Netscape CPD, tous les employés sous contrat américain ont été soit licenciés, soit réassignés à d'autres divisions. Ne restaient que deux catégories de netscapiens :

  • ceux qui géraient Mozilla.org, qui ont été employés jusqu'en septembre
  • ceux sous contrats français, comme Daniel, Peterv, Jan Varga et moi.

La loi française étant ce qu'elle est, nous avons bénéficié d'un préavis de licenciement. Pour ma part, j'ai pris l'option congé de reclassement, qui va de pair avec un préavis de 4 mois plutôt que 3. De fait, Daniel, Jan et PeterV ayant terminé leur préavis, il ne reste plus que moi, payé jusqu'au 29 novembre par AOL, à faire techniquement partie des employés de Netscape CPD (même si, dans les faits, je ne travaille plus pour Netscape), ce qui fait de moi le dernier employé de Netscape pour le navigateur... Arrivé trop tard pour devenir millionnaire en dollars, (avec l'introduction miraculeuse en bourse) j'aurais comme lot de consolation de partir en dernier, mais pas millionaire pour autant.

La valeur commerciale des standards Web

Bravo à Minet.net qui nous propose une traduction en français de l'article de Jeffrey Veen qui abordait un thème que j'avais eu l'occasion de traiter sur DevEdge Strategy Central. Ah, si seulement j'avais le temps de traduire le mien...

dimanche 16 novembre 2003

Chiffrement de messages dans Mozilla Thunderbird

Le site Mozilla-France nous offre la traduction d'un nouvel article Comment chiffrer ses messages avec Enigmail et Mozilla Thunderbird.

samedi 15 novembre 2003

Navigateurs alternatifs et standards

J'ai reçu dans ma boite à lettre OpenWeb un message dont voici un extrait :

ça fait quelques temps que je squatte chez vous à la moindre occasion ! j'ai même essayé votre site sur un smartphone (windows mobile 2002), résultat : affichage sans faille !!!

Par ailleurs, j'ai testé à l'instant le rendu du StandBlog sur un Palm Tungsten connecté par BlueTooth via GPRS (que voulez-vous, en préparant l'AG de l'AFUL, on est amené à fréquenter des hardcore-geeks). Le StandBlog s'affiche parfaitement sans feuille de style, et les liens pour l'accessibilité sont très utiles. La preuve :

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Faut-il d'autres preuves que le respect des standards offre une véritable valeur ajoutée, permettant de toucher une audience plus large, sans pour autant avoir besoin de tester chaque page sur chaque combinaison plateforme / navigateur ?

Mozilla.org : nouveau site Web en ligne !

Enfin... Le nouveau site Web de Mozilla.org est en ligne ! Bravo à Dave pour le design, Rafael Ebron pour le texte, Dawn pour les scripts coté serveur, et puis à toute l'équipe qui a fait les finitions (entre version beta et version finale) : Chris Hoffman (mon ancien chef, maintenant à la Foundation), Brendan Eich (inventeur de JavaScript), David Baron et Ben Goodger (Monsieur Firebird). Bravo à tous pour cet effort qui participe à la révolution culturelle de Mozilla, en se rapprochant des préoccupations des utilisateurs... (Ah, et c'est du HTML 4.01 Strict avec mise en page CSS, sans tableaux).

vendredi 14 novembre 2003

Eolas, IE6SP2, les standards et les navigateurs modernes

J'ai été contacté par une entreprise québécoise spécialisée dans la qualité des sites Web, nommée CroixGrise. J'allais justement parler d'eux sur le StandBlog, car ils font partie des rares entreprises francophones à publier des infos sur le sujet du brevet Eolas, et du formidable changement que cela va provoquer dans le Web à l'échelle mondiale. (Bon, leurs pages sans Doctype et bardées de table ne sont pas idéales, mais là n'est pas le propos).

CroixGrise me demande mon avis sur la situation : Faut-il changer toutes les pages de tous les sites Web pour contourner le problème lié à la sortie prochaine d'IE6.0SP2, qui devrait afficher une boite de dialogue à chaque appel de plug-in ? Qui devra payer ces modifications ?

Voici donc une copie partielle du document que j'ai envoyé à mon correspondant québécois chez CroixGrise :

Passons les faits en revue :

  1. Microsoft décide d'arreter de développer Internet Explorer. Il faudra donc attendre Longhorn (prévu pour 2006) pour avoir une véritable nouvelle version d'IE.
  2. Les trous de sécurité d'IE se suivent et rivalisent de gravité. (Souvenez-vous en aout et septembre dernier des problèmes liés aux Virus, vers et autres problemes de Microsoft)
  3. Des alternatives (Mozilla, Firebird, Opera, Safari, Netscape 7..) déferlent sur le marché. Sécurisées, évolutives, confortables, personnalisables, elles sont rapidement adoptées par les informaticiens (plus à l'affut de ce genre de choses), qui sont justement des prescripteurs. Parmi les nouveautés offertes concretement par ces logiciels : navigation par onglets, suppression des bannières publicitaires, rapidité de chargement, suppression des pop-ups.
  4. La migration des utilisateurs vers ces navigateurs modernes a déjà commencé, au point d'être visible sur le Google Zeitgeist. Mais beaucoup d'utilisateurs ne percoivent pas l'intéret de changer de navigateurs. L'inertie et la paresse ne favorisent pas la migration de l'utilisateur moyen vers un navigateur indéniablement plus moderne, sur l'air de a quoi bon, puisque IE fonctionne correctement ?

Les faits s'arrêtent là. Voyons maitenant mon analyse pour la suite.

La prochaine version d'IE (IE6.0SP2), prévue d'ici juin 2004, offrira 2 nouveautés :

  • la suppression des pop-ups publicitaires
  • la mise en conformité avec le brevet d'Eolas, avec --cruelle ironie-- des boites de dialogue cliquer ici pour continuer à chaque lancement de plug-in.

En substance, l'utilisateur va se trouver fortement obligé par Microsoft à mettre à jour son navigateur, en faveur d'une version dont l'utilisation est devenue très désagréable (avec toutes ces pages comportant des plug-ins, qui forcent à chaque fois à cliquer dans une boite de dialogue).

C'est une occasion unique qu'auront les navigateurs modernes de s'imposer aux utilisateurs jusqu'alors indécis dans leur migration. Maintenant qu'IE est devenu désagréable à utiliser, il est peut-etre temps de tester un navigateur léger, rapide et confortable comme Mozilla Firebird (6Mo).

Par ailleurs, quand on sait qu'il se vend 4 fois plus de téléphones mobiles que de PC dans le monde, (et que de plus de plus de téléphones mobiles ont accès au Web), et que l'accessibilité est une préoccupation croissante, on commence à réaliser que le temps de la conception optimisé pour IE en 800x600 avec Java et Flash est bien révolu.

Aussi, le problème des plug-ins s'inscrit dans un paysage bien plus vaste. La véritable question que doivent se poser les webmestres est celle de la pérennité de leurs sites (et donc des investissements réalisés dans ce(s) site(s))

  • pour les navigateurs autres que sur PC
  • pour les navigateurs modernes (qui ne reproduisent pas exactement le comportement d'IE, faute de documentation sur le sujet)
  • pour les plug-ins avec IE d'ici juin 2004
  • pour la loi sur l'accessibilité
  • pour les évolutions vers les technologies XML.

Mais revenons à vos questions :

Qui va payer ? Les webmestres. C'est une certitude, sauf cas très particuliers. Quelle société de Web design aurait accepté de mettre à jour le site quelque soit les conditions ? Esperons que les webmestres auront assez de recul pour voir que payer pour contourner le probleme du brevet Eolas, n'est que retarder de quelques mois les problème liés aux navigateurs alternatifs (certaines pages mal codées et ne respectant pas les standards du W3C ne fonctionnent pas dans ces navigateurs et reclament une mise à jour), ceux liés à l'accessibilité, etc...

Comment procéder ? Le problème de fond, c'est que le Web est en pleine mutation, et le probleme du brevet Eolas n'est que la partie emergée de l'Iceberg. Aussi, ma recommandation serait d'évaluer le travail à refaire sur le site Web, puis changer les méthodes de développement pour assurer un site plus facilement maintenable, moins consommateur de bande passante, accessible et compatible avec les navigateurs modernes. Pour cela, l'utilisation des standards du W3C s'impose. (Cf la section Décideur d'OpenWeb)

En terme de méthodologie, je ne saurais trop recommander la lecture de l'indispensable article du W3C: Web Standards Switch

Doit-on faire les changements recommandés par Macromedia, Microsoft et Sun ?. Permettez moi de répondre oui, mais... :

  • Oui, mais pas seulement. (il faut se mettre à respecter les standards)
  • Oui, mais pas sur tout le site (on peut aussi se contenter de mettre à jours les pages les plus visitées, et les nouvelles pages)
  • Oui, mais pas tout de suite (mais il faut commencer dès maintenant à se pencher sur les outils techniques et sur les nouvelles méthodes de développement Web).
  • Dur, d'imiter les tics des anciens

    Quand je rencontre des utilisateurs de Mozilla, ou des Designers Web peut au fait des standards, on me pose parfois la question mais pourquoi Mozilla ne se comporte pas comme Internet Explorer ou Netscape 4 ?. Ou pire encore, Pourquoi Mozilla s'entete à respecter les standards du W3C que personne n'utilise, au lieu de se comporter comme IE et Netscape 4 ? A la deuxième question, je répondrais que Mozilla peut se comporter de plusieurs façon, via le Doctype Switching (voir aussi l'article sur la permissivité, et mon Toi comprendre Moi).

    Encore une fois, c'est Dave Hyatt (un des piliers de Mozilla, maintenant en train de développer Safari chez Apple), avec son article The reality of bugs. Même en étant identique à IE4 et Netscape 4 à 5% près, ça laisse 2.500.000 pages Web mal codées qui ne fonctionneront pas dans un navigateurs, soit 250.000 bugs d'évangelisme à résoudre. Gasp !

    jeudi 13 novembre 2003

    Le Raz de marée des logiciels libres

    Ils s'y mettent tous. Les candidats démocrates à la présidence US, c'était déjà inattendu... Les lycées d'Arles, dopées à grands coups de Windows et d'Office, c'était risqué. Les p'tits malins qui bidouillent à la FNAC, ça faisait ricaner. Mais alors là, si la grande distribution s'y met, si les camionnettes rouges, jaunes et bleues viennent installer Mozilla gratuitement chez vous, c'est la fin des haricots ! (la fin d'Internet Explorer, c'était en 2001). (Source pour Darty : Daniel)

    Quelques liens CSS et JavaScript

    Non, je ne fais pas que des billets sur les lois stupides, l'écologie ou Microsoft... La preuve, voici un troupeau de liens CSS et JavaScript : je viens de tomber sur un nid !

    7 milliards de surendettés

    Vous aimez les chiffres ? Et les maths ? Non, vous preférez gambader dans la forêt d'automne, profiter de ses couleurs, de l'odeur de champignons ? Vous avez tout à fait raison. Et puis, il faut en profiter pendant que c'est encore possible. Et je ne dis pas cela parce qu'il risque de bientôt neiger, en plus des feuilles qui tombent, non; je dis cela parce que nous (les terriens) nous vivons à crédit. Jugez plutôt les propos de Jean Jouzel, qui a étudié l'évolution du gaz carbonique au cours des ages, et qui a participé à la création du GIEC

    Considérons le seul gaz carbonique, responsable à 60% de l'augmentation de l'effet de serre, et qui reste des décennies dans l'atmosphère. Un africain en produit chaque année quelques dizaines de kilos, un Européen 10 tonnes, un Américain 25 tonnes. Cela fait en moyenne 1 tonne par habitant de la terre, près de 7 milliards de tonnes. Et 20 milliards si on ne change pas le mode de développement économique. Or, la végétation n'en absorbent que 2 à 3 milliards de tonnes (...)

    Dans une famille, dépenser deux fois plus que ce que l'on gagne, c'est courir à la banqueroute. N'importe quel employé de la banque du quartier pourrait vous l'expliquer. Et que près d'un demi milliard d'occidentaux ne le comprennent pas, ça ne vous choque pas ? C'est vrai qu'on a pas envie de l'entendre cette histoire. L'article dont je tire les propos ci-dessus est paru dans Télérama dans un dossier très justement appelé Climat, tout ce que vous préférez ne pas savoir. En effet, une prise de conscience imposerait des changements importants dans notre façon de consommer. Ne plus surconsommer, mais mieux consommer. Coté transport, grands producteurs de CO2, il faudra aussi que chacun fasse un effort. Changer les habitudes des gens n'est pas facile, en témoigne les efforts déployés pour convertir les développeurs aux standards du Web. Mais quand on touche leur sacro-sainte bagnole et leur habitude de changer de téléphone mobile tous les ans, ça risque de se réveler très difficile. Quant à la démocratie, elle montre là ses limites : comment un homme politique oserait parler de choses aussi désagréables que cela, sans prendre le risque de se faire battre à plate couture par son concurrent, qui préfère mettre l'accent sur l'insécurité et le besoin de reprise de l'économie ?

    En ce qui concerne les entreprises, le problème est tout aussi compliqué : comment une organisation, arc-boutée sur les marges bénéficiaires et le chiffre d'affaire du trimestre, (dont dépend sa survie) peut-elle accepter de vendre moins, d'employer des techniques de production moins-polluantes mais plus couteuses ? Permettez-moi d'en douter.

    Bon, c'est bien beau, tout ça, mais quels sont les risques ? Piochons la réponse dans le même article :

    La température moyenne de la terre, actuellement de 15°, pourrait monter de 2° à 6° d'ici 2100. Ca n'a pas l'air comme cela, mais 5° (en moins), c'est ce qui nous sépare du pic de la dernière glaciation, il y a 18.000 ans, à l'époque des hommes de Lascaux. Les calottes glacières descendaient jusqu'à Lyon, le niveau des mers était 100 metres plus bas, une bonne partie de la planète était invivable. Le dégel qui a suivi, et l'extraordinaire clémence des dix mille ans qui nous précedent ont permis l'essor de l'humanité et des civilisations. Acun chercheur n'ose donc imaginer les conséquences d'un scénario à plus 5°, qui est plausible si nous nous obstinons à modifier la composition chimique de l'atmosphère. Soyons juste certains, dit le spécialiste des nuages Robert Kandel, dans un euphémisme d'homme de sciences, que de tels lendemains seraient très désagréables...

    Et paf, une loi scélérate...

    Et si on vous disait, le gouvernement (français) va laisser les entreprises privées réduire vos droits selon leur bon vouloir, je vous imagine déjà vous esclaffant sur le mode roh lui hèèèh, t'es con, on est pas en amérique ici, on est pas du genre à déclarer une guerre juste pour donner un coup de pousse aux marchands de canons et aux compagnies pétrolières !. Ah, comme j'aimerais que tu ais raison, cher lecteur du StandBlog. Et pourtant... J'ai le droit de faire une copie de mes CD pour les mettre dans ma voiture. J'ai le droit de faire une compilation des meilleures chansons des CD que j'ai acheté de ma poche pour l'écouter sans devoir me farcir les chansons qui m'agacent. J'ai le droit de copier mes CD sur mon tout nouvel iPod pour l'écouter dans la rue, vu qu'avec ma chaine Hifi et mon groupe électrogène dans un Caddie, ça fait rigoler tout le monde, et puis ça fait mal au dos, sans compter que les enfants me jettent des pierres. Donc, j'ai le droit de faire tout cela : la loi autorise la copie privée dans le cercle familial. Enfin, plus pour longtemps, d'après le projet de loi, qui prévoit d'autoriser les producteurs de CD et de DVD à mettre des dispositifs anti-copie sur leurs disques. Et ça m'énerve... Voici pourquoi :

    • Ca me gène dans l'utilisation du produit culturel que j'ai acheté. Je veux pouvoir écouter la musique que j'ai acheté comme je l'entends.
    • On me met, moi, client, dans le même sac que les pirates
    • On me fait payer déjà une taxe sur chaque CD vierge (c'était déjà scandaleux de me taxer comme cela), taxe qui est reversée aux producteurs de musique
    • En tant que citoyen, l'idée même de réduire ma liberté pour des intérêts commerciaux discutables (voir ci-dessous) me hérisse au plus haut point.

    Concrètement, en quoi cela est-il inefficace, voire contre-productif ? Deux petits exemples concrets et personnels :

    • Mon épouse m'offre le dernier album de Dido, mais il est protégé (mais elle ne le savait pas). J'ai mis environ 1/4 de seconde pour contourner le dispositif anti-protection (il suffit d'enfoucer la touche MAJ quand on insère le CD dans le lecteur). Depuis, le disque est dupliqué dans mon iPod.
    • Je suis fan de Ben Harper. J'allais acheter son dernier album quand j'ai constaté que je ne pourrais pas l'écouter dans les seules conditions ou j'écoute vraiment de la musique, à savoir dans ma voiture et avec mon iPod. Donc je ne l'ai pas acheté. Paf, une vente de perdue. Et vous savez ce que j'écoute là, dans iTunes ? Un métis qui chante I could change the world, with my own two hands. Techniquement, ça ne peut pas être Ben Harper. Par contre, ça doit être son jumeau, vu qu'on jurerais qu'ils ont tous les deux la même voix ;-)

    Ca ne veut pas dire que je sois pour le piratage ! Bien au contraire ! Mais je pense que restreindre les libertés essentielles des 97% de clients qui sont honnêtes pour ne même pas empêcher les 3% de malhonnetes, c'est lamentable, en plus d'être ridicule.

    Plus d'info sur Libé (bravo Florent, encore un bon article) et EUCD.info. On dirait bien que Daniel et Olivier s'énervent, eux aussi.

    Et si c'était la voie ?

    Les développeurs Web ne cessent de buter dans les limitations d'Internet Explorer pour Windows, je m'en suis déjà fait l'écho ici même à de nombreuses reprises. Les principaux reproches faits à Microsoft concernant son navigateur reposent sur :

    • l'absence de support des derniers standards (dont une bonne partie de CSS),
    • l'absence de mise à jour du dit navigateur
    • l'absence de code source libre, qui permettrait aux utilisateurs de se prendre en main et de faire évoluer le navigateur.

    Les développeurs Web et le progrès du Web sont donc pris en otage par Microsoft, à attendre le déploiement de navigateurs plus modernes comme Opera, Mozilla, Netscape 7.1, Konqueror et Safari, voire IE6 (en progrès par rapport à IE5.x, pour cause de support du Doctype Switching). Que faire à part se lamenter ?

    • Faire des sites valides en (X)HTML et CSS, tirant parti des CSS, et qui s'affichent décemment sur IE, mais encore mieux sur les autres
    • Encourager les utilisateurs à passer à des navigateurs modernes, confortables, sécurisés et, de fait, respectueux des standards

    C'est tout ? C'est ce que je croyais jusqu'à présent. Et puis je suis (re-)tombé sur un article intitulé Box Sizing Behavior, dont l'auteur a créé un behavior, qui repose sur le système propriétaire de Microsoft, et qui permet de modifier le comportement d'IE/Win. Dans le cas présent, l'auteur a travaillé sur le problème du Box Model Microsoft. Mais qui dit qu'on ne pourrait pas utiliser ce genre de technique pour patcher IE et combler ses lacunes les plus génantes ? (Hors trous de sécurité, comme le patch d'avant-hier)

    ALA met les bouchées triples

    Après plusieurs mois d'absence, A List Apart avait frappé fort pour son retour. Et les voilà qui remettent le couvert, avec de nouveau trois articles :

    A ce sujet, lire aussi le commentaire de Denis Boudreau.

    mercredi 12 novembre 2003

    Internet Explorer, bientôt moins en retard

    D'ici quelques mois, On devrait voir arriver une nouvelle version d'Internet Explorer, pour Windows. Bon, ça ne sera pas une version majeure, non, juste une SP2, autrement dit une version qui devrait corriger les principaux bugs. Enfin, pas tous. Juste les bugs de sécurité. Il s'agira toujours d'une version 6.0, mais il devrait y avoir moins de défauts. Coté améliorations et nouvelles fonctionnalités, on risque de rester sur sa faim, à part une nouveauté de taille, l'apparition d'un bloqueur de pop-ups, vous savez, ces cochonneries de fenêtres qui s'ouvrent quand vous naviguez sur le Web, pour vous fourguer des crédits à la consommation pour vous endetter à mort sans douleur, (jusqu'à la visite des huissiers), ou des abonnements aux centaines de chaines du cable que vous ne regardez jamais. Il faut bien avouer que naviguer sur le Web sans pop-ups, c'est un bonheur. La nouveauté dans IE/Win, ça sera donc le blocage des pop-ups.

    Je me demande si l'on peut encore parler de nouveauté, dans la mesure ou tous les concurrents offrent cette possibilité depuis une éternité :

    • Mozilla Firebird l'intègre depuis sa version 0.1, sortie il y a plus de 6 mois).
    • Mozilla 0.9.2 offrait déjà cette possibilité, il y a plus de deux ans.

    Cette nouveauté, sortira donc, je cite première moitié de 2004. 3 ans après Mozilla, une preuve de plus que l'unique stagiaire à temps partiel qui maintient Internet Explorer à Redmond ne chôme pas ! Allez, on va l'aider ce p'tit gars, perdu dans la banlieue de Seattle, détesté par des milliers de développeurs Web pour un support lamentable des standards. Faut être gentil avec des mecs comme ça, qui ont un Karma chargé comme une 504 break diesel sur l'autoroute du sud... On va lui faire une gentille liste des choses qu'il faut implémenter d'urgence pour empêcher les utilisateurs de migrer massivement vers des navigateurs sécurisés et respectueux des standards.

    • Pour les standards du Web
      • Support de la transparence Alpha du format PNG
      • Support de CSS2 et 3
      • Un vrai mode Strict qui fonctionne, même avec un prologue XML
      • Support de position: fixed
    • Pour le développeur Web :
      • Un vrai débogueur JavaScript
      • Un DOM Inspector qui permette de comprendre comment fonctionne un site, et à quel élément s'applique quelle propriété JavaScript
    • Pour l'utilisateur final
      • Suppression des bannières de publicité dans les pages (en plus des pop-ups), via le click-droit et block images from this server
      • Supression du Spam (courrier indésirable) dans le module de Messagerie.
      • la possibilité de naviguer par onglets
      • le support multi-plateforme (tout le monde n'est pas sous Windows)
    • Pour la sécurité
      • suppression d'Active X
      • Un mot de passe maître pour chiffrer tous les mots de passe du système
      • un modèle de sécurité digne de ce nom.
      • une version sans trous de sécurité dès le début, pour n'avoir pas à souscrire à un abonnement ADSL chez Wanadoo à 45 euros par mois pour cause de téléchargements massifs de correctifs, tous les mercredis.
      • un module mail qui ne relaye pas les virus
      • la libre disponibilité du code source pour voir que rien n'est caché, et éviter ainsi unnouveau scandale de la clé NSA
    • Pour l'accessibilité
      • type-ahead find, pour chercher un lien ou un mot dans la page en cours
      • la possibilité de changer la taille des caractères, même si elle est fixée en pixels.

    Bon, je m'arrete là, car je crois bien que je n'y arriverais jamais. C'est trop long, trop dur, et sans espoir. D'autres que moi l'ont déjà fait, et ils ont arreté à 101 choses que devrait faire IE pour rattraper Mozilla. Autrement, dit, le pauvre stagiaire de Microsoft n'aura jamais le temps de développer tout cela. Finalement, il ferait mieux de se concentrer sur les trous de sécurité, il y a déjà tant à faire...

    Ah, mais j'y pense... La sortie d'IE6.0 SP1 devrait intégrer la modification exigée par Eolas par rapport à la violation du brevet sur les Plug-ins ! Autrement dit, la nouvelle version apportera peut-être une amélioration coté pop-up, mais elle aura aussi un gros souci : elle provoquera l'affichage d'une fenêtre à chaque appel de plug-in ! Oui, je sais, ça parait incroyable, et pourtant, comme disait Jacques Martin avant qu'on ne le débranche pour cause de sénilité avancée : incroyable, mais vrai. La preuve sur le site de microsoft. Autrement dit, on va éviter une pop-up à chaque site, on va se voir infligé une pop-up à chaque appel de plug-in !! Ah, cruelle ironie. Alors que la mort d'Internet Explorer est longue et douloureuse, on y ajoute le déshonneur. Pour paraphraser Woody Allen, si Bill Gates existe, j'espère qu'il a une excuse...

    vendredi 7 novembre 2003

    PPK : le retour de la revanche, suite et fin

    Peter-Paul m'a répondu sur son site (pas de permalien ni de lien direct, la faute aux frames), et il semblerait que nos positions ne soient pas si éloignées. Nous sommes d'accord sur le fait que JavaScript a été utilisé beaucoup trop souvent de façon abusive, et la situation se résorbe nettement. Par ailleurs, il est possible de concilier accessibilité et JavaScript pour le confort de l'utilisateur. A mon sens, c'est une absolue nécessité, mais Peter-Paul est moins affirmatif sur ce point. Enfin, là ou je considère que le passage par le validateur est une aide véritable pour le développeur et pour la pérennité des contenus, Peter-Paul tombe dans l'irrationnel. Mais là ou la validation n'est pour lui qu'une contrainte (vu son niveau on peut considérer qu'il peut s'en passer), ça n'est pas forcément le cas d'un développeur lambda, pour qui l'impossibilité de valider pour cause d'utilisation acrobatique de JavaScript peut mener à de gros problèmes de rendu.

    Pardonnez-moi cette comparaison avec le monde de l'automobile : les limitations de vitesse et l'ABS réduisent les risques d'accidents pour le conducteur ordinaire, mais limitent la possibilité, pour un pilote de Rallye ou de Grand-Prix, de tirer pleinement profit du véhicule. De même, les méthodes de l'as du volant (heu, du JavaScript) qu'est PPK ne sont pas forcément bénéfiques au reste du monde.

    Enfin, pour revenir au site de PPK lui-même, retirer toute navigation à ceux qui n'ont pas JavaScript me parait tout bonnement aberrant. La présence de frames (avec les problèmes de navigation, de signets, d'impression qui les accompagnent), ça me fait doucement ricaner... Mais ces décisions techniques n'engagent que lui, et c'est lui qui devra en tirer toutes les conséquences.

    Rattrapage

    Il se place plein de choses en ce moment, mais le temps me manque. Voici donc quelques liens en vrac pour en pas trop se laisser distancer :

    Changez d'autoradio !

    Pour un billet de la catégorie Navigateurs, je comprends qu'un tel titre puisse vous interloquer. Et pourtant... C'est Maurice qui le dit, et sur ce coup, il ne pousse pas le bouchon trop loin.

    Le Troll du jour

    Lu sur OperaJournal.com, un article sur le spam. Extrait :

    Que dois-je faire quand je reçois du spam depuis OperaMail ? (NdT: le service de messagerie d'Opera). Réponse : Merci de transmettre le message à abuse@outblaze.com, accompagné de ses en-têtes. Si vous recevez du spam depuis d'autres services, nous vous recommandons d'écrire à leur adresse abuse.

    Mauvaise réponse ! La bonne réponse était : installez Mozilla 1.5 ou Mozilla Thunderbird, qui incluent tous deux un système intelligent de suppression du courrier indésirable. Cher candidat, merci de votre participation. Par contre, vous ne reviendrez pas en 2eme semaine, vous ne touchez pas les 20.000 euros.

    jeudi 6 novembre 2003

    Passer aux standards : l'ultime présentation

    Depuis plus de deux ans, je recherche avidement la meilleure façon d'expliquer les standards aux designers et décideurs dont l'horloge technologique est désespérement restée bloquée sur la fin du XXeme siècle. A cette époque, on servait aux navigateurs une immonde bouillie, à coté de laquelle les topinambours-margarine de la seconde guerre mondiale passeraient pour un met de Roi. Voyez plutot : fatras de tableaux imbriqués truffés de GIF transparents, nageant dans de la soupe de balise, saupoudré de JavaScript propriétaire. Ca avait beau avoir un furieux gout de merde (car c'est était), c'était servi pompeusement sous le nom de site optimisé pour IE5 et Netscape 4.

    Mais voila. Nous sommes en 2003, et les navigateurs ont changé. Le développement des navigateurs de l'époque est arrêté. Adieu, Netscape 4.5, Internet Explorer pour Windows, (et pour Mac), vous êtes remplacés par la jeune génération des Mozilla, Firebird, Netscape 7.1, Opera, Safari, en plus des navigateurs pour Linux. Pourtant, il faut réaliser qu'il est plus facile d'installer Mozilla ou Safari que de changer la façon de penser d'un développeur / designer Web. En anglais, il y avait déjà le DevEdge Strategy Central et l'excellent Web Standards Project (partiellement en VF). En français, OpenWeb et Pompage.Net ont relevé le défi, accompagnés par les efforts individuels des blogueurs, toujours plus nombreux. On pourrait croire que l'objectif de fournir une documentation quasi exhaustive en deux langues est atteinte. On pourrait... et puis, un lecteur du StandBlog (Quentin), m'envoie un lien vers Why Tables for Layout is Stupid. Et là, on réalise qu'avec un formateur de talent, un graphiste tout aussi talentueux, et sûrement quelques centaines d'heures de travail, on arrive à faire un travail qui dépasse le reste de la tête et des épaules.

    Why Tables for Layout is Stupid est un séminaire de 33 diapos, très complet, formidablement bien illustré, plein d'humour et de contenu pédagogique. Pour moi, c'est une nouvelle référence. Foncez-y !

    Je constate aussi que, très intelligemment, le contenu est réutilisable, grâce à une licence CreativeContents. Il est donc possible d'en faire une traduction en français, pour un usage non-commercial. C'est typiquement un truc que je verrais bien sur OpenWeb, à terme. S'il y a des bénévoles parmi les lecteurs du StandBlog, qu'ils se signalent dans les commentaires ! Je cherche quelqu'un de sérieux, lisant l'anglais, écrivant bien en français, sachant modifier du code XHTML sans ruiner la structure du code. Alors, qui relève le défi ?

    Mise à jour : Cybercodeur s'est déjà signalé à l'auteur pour traduire en québécois ;-). On va éviter la duplication d'effort. Je synchronise tout cela avec Denis et je tiens les volontaires au courant... Merci beaucoup pour avoir réagit si rapidement. Bravo :-)

    mercredi 5 novembre 2003

    Interview de Michael Moore

    Moore est un genre de Coluche américain, orienté anti-mondialisation. J'ai déjà fait une critique de son livre, Stupid White Men. Traduction du début de l'interview :

    Michael Moore est assis dans un hotel de Santa Cruz (Californie), expliquant son rêve de faire défiler devant le monde entier un Georges Bush menotté tel un escroc de petite envergure. C'est alors qu'on apprend qu'un autre soldat américain vient d'être abattu en Irak. Les rafales d'humour et le rire de gorge se calment et le grizzly portant une casquette de baseball se tait. Puis, d'une voix calme et réfléchie, il crache sa haine : Et maintenant, que doit-on dire à ses parents ? Hein ? Pourquoi est-il mort ? Pour protéger l'Amérique ? Non. Alors, pour quelle raison ? Que dirait Haliburton (la grande compagnie américaine, dirigée précedemment par Dick Cheney, actuel vice-Président, et qui participe à la reconstruction de l'Irak) s'ils devaient frapper à la porte des parents ? "Désolé, votre fils est mort, mais grace à lui, on va récupérer du pétrole. Alors, haut les coeurs, Dugenou pourra au moins remplir le réservoir de son 4x4 !"

    En passant, les abonnés à Canal+ pourront (re-)découvrir demain soit son excellent Bowling for Columbine

    Stupid White Men

    LE Livre de Michael Moore. Voici la critique que j'en avais fait initialement sur Amazon.fr le 22 juillet 2002. Je la publie à nouveau sur le StandBlog, dans la cadre de la rubrique livres. Notons que ce livre a été pendant plusieurs mois dans les toutes premières ventes de livres américains sur Amazon.fr.

    Probablement mon livre préféré de ces douze derniers mois. Un humour décapant, des faits terrifiants qu'on ne lit guère dans la presse américaine; une documentation en béton (voir en fin d'ouvrage), tels sont les ingrédients d'un livre sans pareil.

    Le plus incroyable est que l'ouvrage est hilarant de la première à la dernière page.

    Moore a fait un travail d'investigation époustouflant, qui ne rend certes pas optimiste sur des sujets aussi sérieux que l'éducation, l'écologie, les lobbies industriels. Apprendre des choses sérieuses en hurlant de rire, n'est-ce pas la meilleure façon de réfléchir ?

    Et en plus, ca donne envie de se remettre à la politique. Bref, que du bonheur...

    Firebird - un sérieux concurrent pour Internet Explorer

    Et ça n'est pas moi qui le dit, mais un article paru dans Mid e-news, la lettre des TIC en Midi-Pyrénées. A propos d'Internet Explorer, on peut lire ceci :

    le produit de Microsoft n'a pratiquement pas évolué depuis sa victoire écrasante sur Netscape. En revanche, notre expérience de la chose Internet est telle désormais que conserver en l'état ce navigateur s'apparente à une perte de productivité, sans compter les problèmes de sécurité devenus majeurs ces derniers temps. C'est en essayant Mozilla Firebird (...), et en l'adoptant que je m'en suis aperçu.

    mardi 4 novembre 2003

    Filtre Bayesien pour Weblogs

    Vous avez un Weblog et vous en avez marre de vous faire spammer dans les commentairs ? Loic (Monsieur XHTML.net et XULit), vous offre en GPL (la licence, pas le carburant écolo) son PHP Naive Bayesian Filter. A noter qu'il semble très générique, permettant par exemple, (arretez-moi si je délire) de faire une classification automatique des billets d'un blog. Cool, non ?

    Présentation de Tim Berners-Lee

    L'inventeur du Web a récemment fait une présentation au musée de l'histoire de l'informatique (ou je devrais envoyer mon Sinclair ZX81 !). A noter, la diapo sur l'universalité du Web, qui prévoit l'accès au médium independemment du matériel, de l'OS, de l'accès réseau, de la langue, ou du handicap. Alors quand on lit "site optimisé en 800x600 pour Internet Explorer 5, mais pas pour Mac", on réalise à quel point on a perverti l'idée de départ... (Merci à Tantek pour le lien)

    Nouvelles stats

    Nous sommes donc bientôt 20 millions d'internautes en France. Compte tenu du monopole de Microsoft, et du fait qu'un nouveau virus vient d'être laché, ça fait tout de même 18 millions de personnes à prévenir, et un paquet de machines à mettre à jour (pour l'antivirus).

    Gasp !

    Tout juste 3 mois après avoir acheté Ximian, Novell achète Suse Linux. Dingue, quand on pense que c'est Novell qui, en 1995, avait vendu les droits et le code source d'Unix... à SCO, qui prétend que que Linux lui a volé du code, alors qu'ils étaient eux-même créateurs d'une distribution Linux, Caldera. La vie a parfois de ces ironies :-)

    Les fontes sur le Web

    What Do I know s'inquiète de la disparition d'Internet Explorer sur le Mac. Avec la nouvelle version de Mac OS X (Panther'), IE/mac n'est plus installé d'office (si j'ose dire). Il faut dire qu'avec Safari 1.1 comme navigateur par défaut, Camino et Mozilla FireBird en plus, le problème est vite réglé... Ah, mais justement, ça n'est pas tant IE 5.x que l'on va regretter, mais les polices de caractères, Verdana, Arial, Georgia et Trebuchet-MS, dont les deux premières sont de qualité, surtout pour l'affichage sur écran, d'autant qu'elles sont très fréquemment utilisées dans les pages Web. Certes, on peu installer IE/mac et décider de ne jamais s'en servir. Les utilisateurs de Linux, déjà confrontés au problème, l'ont déjà contourné en utilisant les fontes quasi-libres'' BitStream-Vera. Notons par ailleurs qu'un certain nombre d'utilisateurs ont pu télécharger à une époque ces fontes, mais que Microsoft les a retiré de la circulation. Heureusement, il existe d'autres moyens de se les procurer, si la solution Bitsream-Vera ne vous convenait pas, dont le téléchargement direct des polices

    Navigateurs : flibustiers à l'abordage

    L'article de Nicolas Robaux, que j'avais encensé à sa sortie, est maintenant en ligne. Rappelons que Mozilla avait été choisi meilleur navigateur. Bonne lecture !

    Construire des sites Web accessibles aux handicapés

    J'entame une nouvelle catégorie d'articles, qui sera consacrée aux critiques de livres. Pour l'occasion, j'intègre une critique du livre de Joe Clark sur l'accessibilité, initialement parue sur LinuxFR

    2003 est l'année européenne des personnes handicapées : qui aujourd'hui s'est préoccupé de l'accessibilité du contenu web aux handicapés ? Quand je produis des pages web, comment dois-je faire pour qu'un aveugle puisse les lire ? Comment puis-je mettre à jour mon site pour qu'il soit accessible ? Joe Clark a écrit Building Accessible Web Sites pour faire de chaque développeur web un gourou de l'accessibilité. Et il y réussit, tout en rendant passionnant ce sujet ardu. Une lecture indispensable.

    Combien de webmestres se sont posés la question de l'accessibilité ? Combien de web designers se sont demandé comment un malvoyant, un aveugle, un daltonien ou un handicapé moteur pouvait apprécier le contenu qu'il produit ? Combien de développeurs Web connaissent et utilisent des balises dédiées à l'accessibilité, comme ACCESSKEY ou TABINDEX ? Combien d'agences Web fournissent à leur clients des sites entiers conçus avec des frames, des tables imbriquées, sans savoir qu'elles rendent la navigation très complexe pour qui n'a pas une vue d'ensemble de la page, parce qu'il utilise un synthétiseur vocal ou une plage braille... Qui, a part quelques aficionados, connaît l'incontournable --mais parfois aride-- WCAG (Web Content Accessibility Guidelines / Recommandations pour l'accessibilité du contenu Web) ?

    La réponse à toutes ces questions est que la très grande majorité des développeurs Web ne se préoccupe pas des handicapés et ignore tout du problème de l'accessibilité ; et ce malgré l'importance vitale que représente Internet et l'informatique pour l'insertion de ces personnes qui ont du mal à se déplacer, à communiquer et à s'informer. La raison qui se cache derrière ce constat tient en deux points : 1 - peu de gens y ont pensé, et 2 - personne ne sait par quel bout prendre le problème.

    Joe Clark, dans son livre "Building Accessible Web Sites" (en anglais), défriche le terrain, nous explique comment les handicapés de tous types utilisent l'outil informatique. Puis, loin de tout dogmatisme, Joe Clark démontre, point par point, que rendre un site accessible est plutôt simple, et même, pour l'essentiel, trivial. En 15 chapitres, à la fois faciles et très plaisants à lire; l'auteur explique comment résoudre les problèmes d'accessibilité liés aux hyperliens, au texte, aux images, à la navigation, aux tableaux, aux frames, aux couleurs employées, aux formulaires...

    Le style employé, très vivant, fait qu'on dévore le livre comme un roman, qu'on peine à le poser tant on sent que l'on progresse pendant sa lecture, tout en étant diverti par le ton de l'auteur.

    Un livre indispensable pour qui écrit des pages web, ou en passe commande auprès d'un prestataire, d'autant que 2003 est l'année européenne de l'accessibilité.

    Joe Clark réussi l'exploit de publier un livre sur un sujet à priori peu engageant, qui offre des conseils très concrets, immédiatement applicables, que l'on lit avec le sourire.

    Pour tout vous dire sur la jubilation éprouvée à la lecture, je crois bien que c'est le premier livre d'informatique que j'embrasse après en avoir tourné la dernière page. :-)

    HTML ou XHTML ?

    That is the question, aurait dit Shakespeare. Et c'est dans sa langue que nous répond le Web Standards Project. Dommage que l'utilisation du type MIME n'ai pas été précisée. Peut-être pour une prochaine question ?

    Interview de Joe Clark

    L'incontournable Joe Clark, l'homme qui a écrit l'excellent buidling accessible web sites (livre de référence sur l'accessibilité), est interrogé par Digital-Web. Allez, juste une phrase tirée de l'interview. Limite trollesque, mais qui démontre à quel point la lecture de la prose de Joe peut être un délice :

    Si vous n'écrivez pas du HTML valide, vous ne faites pas vraiment des sites Web. Vous êtes sûrement en train de créer autre chose, et les navigateur Web seront peut-être capables de lire votre document, mais vous n'êtes pas réellement en train de faire du développement Web.

    A lire aussi, l'interview de Joe sur slashdot et son livre en libre accès sur le Web.

    DotClear 1.0RC3

    DotClear approche de la version 1.0 en passant par la case RC3. Olivier me sidère par son professionalisme en recettant son logiciel sur 5 serveurs (Attention, fichier PDF). Au passage, il nous offre de nouvelles fonctionnalités, ainsi que la correction de bugs. Ce type mérite une statue. Et je ne plaisante qu'à moitié. En plus, le bougre me fait hurler de rire quand il écrit.

    Halloween : "C'est une fête celtique traditionnelle". Ah bon ! Excusez ma naïveté et mon mauvais esprit, j'avais simplement cru que c'était pour combler le vide commercial entre la rentrée et Noël. Suis-je stupide, il s'agit simplement d'une fête traditionnelle. Dans ce cas, je m'incline et vais aller comme tout le monde accomplir mon devoir festif à Eurodisney en me faisant pêter la ruche en serrant la main de Plutot.

    Vous savez quoi ? Je pense vraiment que le monde du Libre a un bol inoui de bénéficier des compétences d'Olivier. Tous les autres mecs aussi brillants et gentils que je connais sont dans des grandes entreprises, payés grassement mais surbookés, à fourguer des produits à la France d'en bas, ou bien occupés à réduire les coûts de production de ces même produits.

    A coté de cela, certains oeuvrent silencieusement, gratuitement, pour le bien de tous, en fournissant des produits d'une excellente qualité, permettant à chacun de tirer un parti optimal de l'informatique ou de l'Internet.

    Le Libre a ses héros anonymes. Olivier en est un.

    lundi 3 novembre 2003

    PPK renvoit la balle

    Ah, une engueulade par blog interposés. C'est quelque chose que je n'apprécie guère. Aussi, quand PPK lui-même m'a répondu, je me suis demandé ce que je devrais faire. J'ai longuement lu son document. J'ai eu l'occasion d'aborder le sujet samedi dernier à Lyon, avec les lecteurs du StandBlog. Peter-Paul et moi nous sommes mal compris, et j'ai une part de responsabilité. Mettons les choses au point et levons mon approximation, source de malentendu :

    Quand j'affirme que JavaScript a quasiment disparu des pages Web, je fais référence à cette horreur qu'est le dynamic-HTML, mélange de soupe de balises, de JavaScript et d'appels au DOM level 0 (la partie du DOM antérieure à la spec DOM du W3C, et qui n'a pas été intégrée dans le résultat des travaux de standardisation). Ce que je condamne, c'est l'abus de JavaScript à des fins de présentation. CSS a pris la relève, et c'est une bonne chose, car c'est plus facile à maintenir, et c'est infiniment plus accessible.

    Cela ne signifie pas pour autant la mort de JavaScript, qui peut indéniablement être utile à quantité de niveaux, en particulier en terme de convivialité (c'est ainsi que nous l'utilisons sur OpenWeb). De son coté PPK travaille aussi dans une direction semblable, avec ses Usable forms.

    Je suis donc pour l'utilisation de JavaScript, quand il y a valeur ajouté, dans la mesure où il n'y a pas de pénalisation des utilisateurs, des auteurs et de la pérennité du contenu.

    De fait, je suis donc contre l'utilisation de JavaScript :

    • Pour simplement cliquer sur un lien. C'est une terrible bévue, surtout dans la mesure où il est fréquemment recommandé de désactiver JavaScript pour contourner des trous de sécurité (suivez mon regard).
    • Quand, comme le site de PPK, l'expérience est très dégradée, car le cadre de navigation disparait. Un site de centaines de pages sans navigation, c'est un site non navigable. Cerise sur le gateau, un message d'erreur incorrect est affiché Your browser does not support the W3C DOM. Ah, si, merci, mon navigateur le supporte. C'est juste que JavaScript est désactivé pour l'occasion.
    • Quand un site est inaccessible à cause de JavaScript (ça n'est visiblement pas le cas de celui de PPK). Il est effectivement possible de faire accessible avec du JavaScript, par exemple quand ce dernier rajoute du confort. PPK lui-même en convient : Does using JavaScript make a site inaccessible? Not in and of itself. Using JavaScript for extra functionalities is quite allowed.
    • Quand cela provoque la non-conformité des pages. Il est parfaitement possible de faire conforme avec du JavaScript. XHTML prevoit cela. Mais certaines méthodes forcent le développeur à faire du code invalide. C'est très regrettable de se priver des bénéfices offerts par la validation. Sans compter les arguments parfois douteux, du genre "My third reason to refuse the validation circus is the most personal and least technical one. It's an emotional matter. My rationality has taken a holiday." Je confirme, je ne peux pas lutter contre de tels arguments :-)

    J'espère avoir clarifié ma position sur JavaScript. PPK et moi sommes d'accord sur le fait qu'il y a eu des abus. Mais pour autant, JavaScript, dans la mesure ou il respecte les points listés précedemment, peut apporter une valeur ajoutée. Et c'est tout bénéfice, pour tous les utilisateurs.

    La jeune classe passe aux standards

    Il y a quelques mois, j'ai découvert le talent d'une jeune designer sur les forums. Après avoir visité son site, j'ai apprécié ses talents de mise en page, mais j'ai pu constater, comme souvent, qu'il s'agissait encore d'un(e) designer (mal) formé à grands coups d'éditeurs Wysiwig, de tableaux imbriqués et de GIF transparents. J'ai failli lui écrire, à cette jeune femme, pour lui expliquer que dans son métier, l'accessibilité, la facilité de maintenance, la compatibilité avec les nouveaux navigateurs seraient autant d'avantages qu'elle pourrait démontrer à ses clients, et qu'ils lui permettraient de mieux vendre ses réalisations. Et puis j'ai eu la flemme... L'expérience prouve qu'il n'y a de pire sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. Mettons-nous à leur place : un inconnu commence à se méler de la façon dont ils exercent leur métier, leurs donnent des conseils et pire, critiquent leur travail. Et ça, presque personne ne considère cela comme une amicale entrée en matière qui pousse à écouter attentivement la critique. J'ai donc laissé tombé. Tant qu'à passer du temps sur le sujet, autant le faire à travailler sur OpenWeb, à écrire des articles didactiques qui, peut-être, seraient là pour montrer la voie le jour où le designer en question aura envie de passer aux standards.

    Et puis 6 mois plus tard, à Lyon, je fais une démonstration de CSSZenGarden, en version française, tant qu'à faire. Le nom d'un des traducteurs attire mon regard, il s'agit de Marie Alhomme, la même que je n'avais finalement pas contacté precedemment. Elle s'interesserait donc aux standards et à CSS ? Après la conférence, je passe rapidement par son site, qui affiche un nouveau design. Dans les actus du 22 octobre :

    Plus de flash, toutes les pages sont en HTML 4.0 Strict validées, avec les feuilles CSS 2, sur le validateur du W3C, le tout en php codé "à la main". Autant dire que "j'suis pas peu fière de moi"... :) Buts de cette démarche ? Faire un site accessible à tous, y compris les personnes à vision réduite, ou celles naviguant avec un navigateur texte.

    Cela passe par un code HTML sémantiquement correct et valide, et une utilisation intensive et réfléchie des CSS, afin de démontrer qu'en cette année 2003, "année européenne du handicap", il est plus que jamais indispensable, et pas si difficile (j'y suis arrivée, hein), de rendre possible l'accès à l'information sur internet par TOUS, sans pour autant devoir se restreindre sur les exigences esthétiques...

    Ah, je n'aurais pas dit mieux ! Marie prévoit aussi une série de feuille alternatives, pour mieux démontrer la puissance de CSS, à l'instar de CSSZenGarden.

    Bravo à Marie, donc, autant pour son travail sur CSS Zen Garden que sur le nouveau design de son site ! Dire que j'ai pu croire qu'elle faisait partie d'une génération que j'ai cru sacrifiée. Alors, Marie, merci encore pour m'avoir fait démontrer que les jeunes designers savent passer outre l'enseignement hérité du siècle précédent, en attendant que les enseignants mettent à jour leus cours et tiennent compte de l'évolution du Web, du respect des standards et de la problématique de l'accessibilité...

    Vietnam et logiciel libre

    Que faire dans un pays où 97% des logiciels sont piratés (essentiellement Microsoft), et que du coup, les USA menacent d'empêcher ce pays d'entrer à l'OMC ? Soit on se met à inciter les citoyens à acheter du Microsoft (mais une copie d'Office ou de Windows coûte l'équivalent de 4 mois de salaire moyen), soit on trouve une alternative. C'est exactement la situation dans laquelle se trouve le Vietnam. C'est pour cela que le gouvernement vietnamien encourage l'utilisation de logiciels libres. Commentaire du représentant de Microsoft, constatant que le logiciel libre est une menace pour son entreprise : Il donnent gratuitement de l'innovation, à prononcer avec la voix de Calimero sur l'air de c'est vraiment trop injuste. Notons que Microsoft a laissé le marché pirate se développer plutôt que de protéger efficacement ses logiciels, donnant ainsi aux utilisateurs l'habitude d'utiliser des logiciels propriétaires, afin de les contraindre à les acheter par la suite, une fois qu'ils sont solvables. (Source : LinuxFR).

    dimanche 2 novembre 2003

    Accessibilité : le modèle américain

    Il est un domaine social où, pour une fois, les Etats-Unis sont bien plus avancés que les pays Européens : l'accessibilité. Pompage.Net, à l'occasion de la sortie de l'édition de novembre, nous propose une traduction d'un texte américain intitulé accessibilité : politique et design

    Morceau choisi :

    Si vous construisez des sites commerciaux, tôt ou tard la personne qui vous a payé va recevoir un email de quelqu'un qui veux lui acheter un produit, mais qui ne peux pas parce que vous aviez pris la décision de ne pas rendre son site accessible.

    Ces directives inaugurent une nouvelle ère dans le développement des sites. L'accessibilité dans un environnement graphique n'est pas une crise de confiance, mais un défi lancé à votre créativité, vos connaissances et vos compétences pour créer un Web pour tous. Les gouvernements vont le faire, car ils sont financés par l'argent de nos impôts. Les entreprises vont le faire car c'est une question de rentabilité. Vous le ferez parce que vous aimez relever les défis.

    Par ailleurs, si le sujet de l'accessibilité Web vous titille, (et vous devriez vous sentir titillé), je ne saurais trop vous encourager à vous pré-inscrire au Séminaire du 1er décembre, qui se révèle riche en intervenants de qualité. Pour ceux qui ne pourront pas s'y rendre, un petit détour en ligne par la section accessibilité d'OpenWeb vous sera très utile...

    samedi 1 novembre 2003

    Journées du Logiciel Libre de Lyon

    J'ai fini ma conférence hier soir, un peu en vrac, relativement improvisée, car j'ai finalement eu plus de temps que prévu. Il faut dire qu'une heure, pour parler des standards du Web, d'Accessibilité, du projet Mozilla et du produit Mozilla, ça faisait nettement trop court. Comme je le disais en intro, nous étions partis pour un marathon en apnée. Mais grâce au désistement d'un conférencier, j'ai pu doubler le temps qui m'était alloué, et insérer 4 démonstrations :

    • La puissance de CSS sur StandBlog et CSSZenGarden (merci encore Dave) via le Bookmarklet Test Styles (merci Jesse)
    • La puissance du DOM Inspector (demo improvisée, qui n'a pas du être claire pour tour le monde)
    • Démo d'accessibilité un peu improvisée, démontrant en quoi le StandBlog était plus accessible que la moyenne des sites
    • Démo du développement Mozilla, avec Tinderbox, CVS-blame et Bugzilla, en reprenant les concepts énoncés ici-même, en particulier sur la traçabilité.

    Pour une fois, je me suis fendu d'une présentation en français, réalisée avec OpenOffice.org 1.1. Du pur bonheur, ce logiciel ! En plus, il exporte au format Microsoft PowerPoint, pour les gens qui se sont fait racketer.

    Après la conférence, longue discussion avec un grand compte qui évalue la possibilité de déployer massivement Mozilla, puis avec des lecteurs du StandBlog, dont Sébastien, qui m'a très aimablement raccompagné dans son coupé sport (ah, les Geeks ne sont plus ce qu'ils étaient ;-)

    Bref, j'ai passé un excellent moment a parler de ce qui me passionne (et qui a interessé aussi l'audience, je crois), et je remercie tous les bénévoles de l'ALDIL, qui se sont décarcassés pour organiser ces très sympathiques journées.